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Highway to Evil Island !

La gamine a du s'réveiller quand l'bateau a tapé l'cul en r'descendant du Reverse Mountain parce qu'elle s'tient d'vant moi d'puis qu'on a fini d'galérer à pas s'payer un rocher lors d'la descente. L'Bondurant lui a même donné le Log, c'est dire. 'Fin bon, j'm'en fous, c'est pas comme s'ils pouvaient s'barrer sans nous. On est tous dans la même galère.
Bref, j'lui dis d'garder l'cap jusqu'au Cap. Logique j'ai envie d'dire. Pis j'réponds enfin à mes mecs qui m'gueulaient d'ssus en s'agitant dans tous les sens.

- Mais putain, quoi à la fin ?


SPRRRROTCH !


Sprotch ? Un putain d'grand choc. La Volesprit a culbuté jusque dans ma cabine avec son Bondurant, ils s'sont même mangé l'mur du fond et moi la barrière du pont. J'ai presque failli tombé à la flotte comme deux d'mes hommes.

J'regarde c'qu'on a heurté. Un calmar géant en plein décomposition. Il puait juste la mort ! J'crois même qu'y en a un d'nous qu'à vomis, au hasard j'dirais Bondurant ou la Volesprit. Elle est trop fragile c'te nana ! R'marque, j'ai aussi failli gerber en voyant qu'ses yeux crevés servent d'nid à des grosses larves.

Not' bateau a pris cher et l'instant qu'on s'relève il est parti à la dérive dans les vieilles épaves. Un d'mes hommes r'fait surface, haletant, et m'apporte une mauvaise nouvelle.

- Mahach ! Je crois que le bateau est mort ! La quille est cassée derrière !

J'tourne la tête en sa direction et l'fusille des yeux. L'pauvre s'rait mort sur place si j'avais eu des canons à la place des yeux.
Putain d'merde, j'vais pas rester là ! J'vais pas crever là comme un sale connard ! Merde, j'ai pas mérité ça !

L'aut' r'fait surface aussi, tant mieux. Un troisième sort d'la cale.


- Mahach ! Le bateau est ébréché, il prend l'eau par la cale !

Là, c'était plus possible : j'hurle à m'déchirer les poumons.

- PUTAIN !

Fou d'rage, j'me mets à arracher à mains nues des planches mal fixées du rafiot qui est dev'nu épave en éructant des "Bateau d'merde !" entre mes dents. Heureusement, mes hommes sont plus lucides malgré tout.


- Tout le monde va bien ? Sauvez ce que vous pouvez, les personnes et l'or en priorité !

J'sens une main apaisante sur mon épaule. Bizarr'ment, j'lui pète pas immédiatement la tronche dans la s'conde qui suit. Non, j'sens dans sa façon d'faire que c'te personne est aussi triste que moi.

- Venez Capitaine, tant que nous pouvons rejoindre la terre ferme sans toucher l'eau. Le Cap des Jumeaux n'est pas très loin.
J'me r'tourne enfin, pas qu'j'en ai besoin. C'te voix, j'l'ai r'connue. C'est celle de Bondurant. Quand ma tête pivote, j'm'aperçois qu'Volesprit est à ses côtés. Elle est armée, mais j'crois qu'elle a compris qu'elle en avait pas b'soin. Ils sont dans la même galère que nous.


Dernière édition par Mahach le Sam 11 Jan 2014 - 9:51, édité 1 fois
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Volesprit se força à se lever. Les amples habits noirs qu’elle portait cachaient entièrement son corps, sauf la partie supérieure de sa tête. Elle tituba en direction de la lumière du soleil, tandis que ses pupilles buvaient goulument les photons salutaires, et déjà, son moral remontait. Mais brusquement, une force irrésistible fit tanguer le bateau. Volesprit tenta de rester debout, mais en vain. Et déjà la femme commença à hoqueter violemment, et eut tout juste le temps de tenir ses cheveux en arrière avant de recracher la première chose qu’elle avait mangé depuis plusieurs jours. Le feu lui monta au joues, et les larmes, aux yeux, tandis que l’odeur de décomposition qui régnait dehors lui montait au nez. Mais elle n’avait plus rien à vomir. Elle se nettoya le visage avec ce qu’il restait d’eau dans une  cruche renversée, et se promena doucement sur pont. Elle scruta les alentours, tentant de comprendre ce qui venait d’arriver. Sur le pont, le capitaine coiffé comme un Kiril vitupérait contre le mauvais sort.

« Volesprit ? Ça va ? » Fit-il en lui tendant la main. Volesprit l'ignora et se releva d'elle même.

« T’inquiètes pas… pas pour moi. C’est lui, le capitaine ? »

« Oui. C’est Mahach. Un tantinet …nerveux. mais je pense que c’est un homme bien. »

Volesprit se détourna.

« Va leur donner un coup de main, je… vais essayer de reprendre mon souffle. »

Trevor aurait payé cher pour savoir ce que ressentait Volesprit. De la jalousie? Ou de l'indifférence? Mais il n'avait pas le choix. Il faisait cela pour leur bien. A eux deux. Ou peut-être était-ce à eux trois. Le navigateur rejoignit Mahach et l'aida à reprendre ses esprits.

Volesprit dégaina son arme, avant de se rendre compte que ce qui les avait éperonnés n’était rien d’autre calamar en décomposition. Ce qui expliquait l'origine de l'odeur et qui la soulagea au plus haut point. Une fois toutes les richesses sur le pont, les hommes s’affairèrent à faire tenir le navire à la surface.  Le Cap des Jumeaux étant à portée de vue, ils avaient une chance non négligeable d’y arriver indemne.

La pirate joua avec le pistolet, le faisant tournoyer dans ses mains. Elle savait s’en servir, c’est clair. Elle avait appris à  utiliser ce types d'armes sur le tas, à l'époque, mais elle savait mieux s'en servir que bon nombres de fusiliers de la marine.

Elle fit quelques pas sur le bois usé du minuscule pont du vaisseau ruiné. Les nouvelles bottes noires couinaient sur les planches, tandis que le vent soufflait sur son long manteau le faisant flotter au gré du vent. Volesprit agita ses mains pour réajuster des bracelets qui n’étaient plus là depuis belle lurette. Depuis les Blues. Elle se mit en tête de les racheter. C'était très important pour elle. Même si la raison de cela lui échappait. D'ailleurs, la raison lui échappait souvent, mais aujourd'hui elle réusissait à se canaliser. Peut être parce que l'Odeur n'était plus là.

La femme s’avança vers le capitaine qui tenait la barre, et se mit à ses côtés, regardant dans la même direction que lui. Le Cap des Jumeaux, première étape de cette longue traversée. L’homme portait des habits aussi usé que sa peau était lardée de cicatrices. Il avait enduré de rudes épreuves, c’est sûr. Mais le plus dur restait encore à faire. Savait-il seulement ce qu’il faisait ? Volesprit voulait savoir.
La voix qui sortait du foulard noir était profonde, suave, mais grave.



« Capitaine Mahach. J’ai cru comprendre que vous vouliez rejoindre les Saigneurs. On parle bien d’un équipage de corsaires. Des traîtres autant haï par les pirates et le peuple, que par la marine. Est-ce c'est ça, que vous voulez rejoindre ? »


Dernière édition par Volesprit le Dim 5 Jan 2014 - 21:57, édité 1 fois
    La méduse noire à d'mie tête humaine m'adresse pour la première fois la parole. Elle a des tics bizarres mais joue bien du flingue. On dirait qu'elle essaie d'avoir un semblant d'féminité.
    Elle a su attisé ma curiosité, d'autant plus avec ce qu'elle vient d'me dire. J'vais lui parler franchement.


    - Ouais, j'suis sur d'vouloir les r'joindre. J'sais c'qui sont, et j'm'en fous. On peut me haïr j'm'en fous. J'hais même ceux qui les haïssent. Ceux qui sont pas contents, j'suis prêt à leur écraser mon point dans leur joli p'tite tête d'ange. Les gars comme ça, j'les ai toujours respecté, même si c'est pas ça qu'j'voulais au début. J'voulais être esclavagiste, mais j'vais m'contenter d'ça. J'verrais ensuite.

    J'scrute les phares dressés droit d'vant en plissant légèrement les yeux. P't être parce que j'veux cacher un doute ou un regret.


    - Bon, on y va ? On va essayer de s'tirer d'là quand même.

    Sans prendre le temps d'savoir s'ils acquiescent ou pas, j'commence à partir et j'les entends m'suivre. Mes hommes nous attendent d'jà sur la terre ferme avec l'or dans un sac, la pierre rouge qui nous entoure de partout. C'paysage m'désole, rien n'vit là d'ssus. J'me rappelle étant gamin qu'j'voulais faire le tour du monde en restant que sur Redline. Le con.
    R'joindre les phares m'rassure, c'est comme r'joindre un début d'civilisation. On y parvient au bout d'quelques minutes d'balade un peu chiante. Personne parle ou presque. Ou alors ça chuchote. Comme si on était un groupe d'naufragés inconnus.

    Quand on arrive d'vant les deux grands phares, les deux jumeaux, mon esprit combattif r'vient. Ouais, des putains d'drapeaux pirates à brûler comme on avait du brûler ceux des Saigneurs avant.

    Sans les quitter des yeux, j'm'adresse à la femme-méduse derrière moi.

    - Hoy, Volesprit. Tu veux un bracelet ?

    J'me r'tourne vers elle pour voir son expression. J'ai bien vu qu'elle avait la manie d'un geste qu'elle répétait souvent : celui de r'mettre en place ses bracelets. Comme d'hab', j'siffle pour illustrer mes propos.


    - J't'en offre un si tu m'remplaces un d'ces putains d'drapeaux pirates qu'ont rien à fout' là contre un des Saigneurs. Tu veux toujours les rejoindre, pas vrai ? Montre moi c'que t'as dans l'bide !

    D'mon index j'cible un des drapeaux ennemis et j'claque d'la langue quand j'arrive en face.


    Dernière édition par Mahach le Sam 11 Jan 2014 - 9:50, édité 1 fois
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    HRP : Ce qui va suivre est la conséquence directe du RP : https://www.onepiece-requiem.net/t7286-les-chieurs-contre-le-reste-du-monde-pv-idk

    Volesprit s’avança, avec la ferme intention de monter ses escaliers quatre à quatre. Mais ce n’était pas aussi facile que ça, et  elle s’en rendit vite compte lorsqu’elle mit son pied sur la première marche, car elle rencontra une légère résistance avant d’y poser le pied.
    Un fil.

    « Merde, c’est pié-
    SPLORTCH. Une dizaine de balles colorées se ruèrent à tout vitesse sur Volesprit, la lapidant de couleurs toutes aussi grotesques les unes que les autres. Lorsque le supplice prit fin, Volesprit se retourna. Tout l’équipage était interdit. Et alors, ce fut le drame. Un des gars souffla du nez. Un autre sourit légèrement et, brusquement, tout l’équipage explosa de rire. Même Bondurant sourit, mais s’arrêta aussi sec.
    Volesprit, regarda le navigateur, d’un air indescriptible. Le voile noir, protégé par la capuche, était encore miraculeusement propre, les boules colorées venant des côtés.

    « Je vais monter ce putain d’escalier. Et je jure solennellement que je vais étriper l’enfoiré qui a eu une idée aussi… OHHH ! »

    Elle ne trouvait même pas de mot pour qualifier une telle bassesse. En tout cas, elle savait comment se venger. Elle allait déjouer tout ces maudits pièges, dût-elle marcher sur chacun d’eux.
    Et les Dieux savent qu’elle allait vraiment le faire, manquant plusieurs fois de se briser le menton en montant les marches huilées…Paires. Mais à un moment, en se rattrapant, elle fit l’erreur de poser son bras sur une des marches… Impaires, qui étaient recouvertes d’une substance visqueuse. Volesprit essaya de se relever. Rien n’y fait. Le manteau était collé. On avait huilé la moitié des marches, et collé avec je ne sais quelle substance l’autre moitié. Les espèces de sadiques.  
    Bondurant cria, au pied des marches, sans doute par remord.
    :

    « Volesprit, ça va ? »


    *Viens voir de toi-même, au lieu de m'appeller lâchement d’en bas.*


    « Oui, ça va ! Je vais m’en sortir ! »

    Elle ne le comprenait vraiment pas. La seconde d’avant, il était en train de rire avec les autres, et maintenant, il demande de l’aider ? Décidément, elle ne comprendrait jamais les hommes.
    Elle enleva sa redingote désormais piégée à jamais par la colle. Elle se remit doucement à avancer. Le vent semblait être plus fort, là haut. Volesprit sentait le vent sur sa peau nue et frissonna. Il y avait un moment qu’elle n’avait pas eu la chair de poule… à cause du froid. Les marches grinçaient tandis qu’elle montait, et elle pouvait voir les toiles d’araignées et les moisissures qui se développaient. Cet endroit, comme beaucoup d’autres, était trop négligé. Elle parvint sans plus d’encombres à la salle de la grande torche du phare. S’il y avait d’autres pièges, elle ne les avait pas remarqués. Elle posa une main sur l’escalier mais l’enleva vite fait.


    « Pas cette fois, » fit-elle en jubilant.

    Elle prit un gros morceau de plâtre, et elle cassa une des vitres du phare. Elle escalada alors jusqu’au toit par l’entrée improvisée. Quatre fioles emplies d’un liquide étrange étaient appuyées sur la trappe. Elle avait eu de la chance. Si Volesprit avait eu la stupidité de monter par l’escalier, le drapeau de la Team Rocket aurait flotté de longues années encore.
    Elle se mit par terre et tenta de recouvrir ses esprits. Elle se sentait mal à l’aise, découverte, ainsi. Elle préférait lorsqu’elle était plus sombre… moins…voyante ? Soudainement, elle prit sa tête dans ses mains. Une espèce de cri mental fulgurant transperça son cerveau, disparaissant aussi vite qu’il est apparu.


    « Cache-toi… De la vue de tous. », Avait-il fait.

    Etrange. Extrêmement étrange. Parce que la voix de la personne en question… Etait-celle de Barnabé.
    Et pas l’espèce d’abruti de Barnabé qui était en bas et qui maintenant commençait à s’inquiéter de l’état de Volesprit, non. D’ailleurs, celui là détestait qu’on l’appelle Barnabé. Il préférait Trevor. Ou juste son nom de famille, Bondurant. Non, c’était la voix de l’autre Barnabé. Celui qui était son quartier-maître, du temps où il était capitaine. Une espèce de vieil homme boiteux. Extrêmement sympathique. Et à qui elle devait la vie. Et qui, visiblement, lui donnait un ordre… Elle avait beau tenter d’oublier le passé, il commençait à la rattraper à une vitesse alarmante. Elle devait résoudre l’énigme de Vanderspool. Et vite.
    Un hurlement la ramena à la réalité. Etait-ce Mahach ou Bondurant ? Elle ne savait plus trop. Et elle n’en avait plus rien à faire. Ce qu’elle savait par contre, c’était que les salopards de chasseurs de prime devaient payer. Elle arracha le maudit drapeau, et entreprit de sortir le sien de sa poche. De sa poche. De sa poche.


    Qui était vide. Fichtre. Ils n’avaient pas de drapeaux des Saigneurs ! Tout ça pour rien !

    « Capitaine Mahach ! Je crois qu’on a pas de drapeaux des Saigneurs, va falloir improviser ! »


    Elle regarda ce qu’elle avait alentours. Un bout de plâtre. Bien, il pourrait servir comme craie.  Il ne manquait plus que le support ; elle chercha un bout d’étoffe. Il n’y en avait nulle part… Sauf sur son visage. Elle enleva son voile, et sentit le vent souffler sur ses joues et ses lèvres maintenant nues. Elle passa sa langue sur ses lèvres, se mit à genoux et entreprit de dessiner le drapeau à même le sol, tel qu’on le décrivait.  Elle se leva et fit quelques pas en arrière et croisa les bras, satisfaite du résultat.

    Highway to Evil Island ! 1388940269-sans-titre-2

    Elle prit le drapeau de la Team Rocket, par terre, prit soin de bien le piétiner, avant de l’envoyer vers d’autres cieux.
    Son cœur battait la chamade. Sans son manteau ni son voile, elle se sentait… nue, vulnérable. Malgré le froid, des sueurs froides perlaient sur son dos. Elle tint bon, mais soudainement, l’envie de descendre par où elle était montée ne l’enchantait guère. Une glissade et c’était la mort assurée. Comment avait-elle fait pour ne pas s’en rendre compte en montant ? Elle regarda alors les fioles sur la trappe, et en jeta une en contrebas. Au loin, on pouvait voir un feu qui s’allumait.
    Volesprit ouvrit grand ses yeux de soulagement. Le dernier piège aurait pu la transformer en torche humaine. Elle se baissa et prit deux flacons qu’elle accrocha à sa ceinture. Elle allait peut-être devoir s’en servir, qui sait.
    Maintenant, il fallait redescendre ces maudits escaliers. Elle s’appuya sur le garde fou, qui, miraculeusement n’était pas lubrifié, et posa doucement ses bottes sur les marches de sève, le caoutchouc de ses bottes ne semblant pas coller aux marches. Et doucement, une marche à la fois, elle parvint en bas, en débardeur, le visage dévoilé et les mains couvertes de peintures.


    « Je crois… Avoir amplement mérité ce maudit bracelet, » fit-elle en s’effondrant, essoufflée. Un des matelots la rattrapa de justesse. Dites … Il y a pas un coin où on pourrait manger quelque chose ? »
      J'ai explosé d'rire en voyant l'cirque qu'nous a monté l'clown Volesprit. A un moment, j'ai même hurlé d'rire, et la gueule d'son drapeau n'a pas d'prix ! C'est encore plus drôle quand on voit Bondurant s'inquiéter pour elle. Faut que j'le rassure l'brave type.

      - Oh, laisse là, c'est plus une gamine, elle est forte maintenant.

      Il m'a à peine écouté. Boarf. J'm'en fous, j'boude pas mon plaisir à la voire galérer. Au pire, j'cours à son s'cours en mode baies pour aller plus vite et j'tente d'la réceptionner.
      Mais j'ai pas eu b'soin. Elle est r'descendue comme une grande, même s'il manque des morceaux d'elle. J'veux dire, elle a plus sa panoplie complète.
      Alors qu'elle nous r'joint, j'lui fais mon plus grand sourire désinvolte genre "j'suis fier de toi putain !". A mon tour d'lui montrer c'que j'vaux !

      Non loin des Jumeaux, y'a deux drapeaux d'la Team Rocket qui flottait sur des piquets ancrés dans l'eau. Je me place face à eux, sur la berge, j'prends mes Deux Crètes, j'ferme les poings et tend les bras.
      Mon corps désagrège en multitudes de baies qui planent au d'ssus l'eau. Avec les deux baies équipées des lames qui ressortaient, j'déchire les deux drapeaux et j'les récupère avec les autres baies avant qu'le tissu tombe à la flotte. On aurait dit deux fantômes malsains qui fonçaient sur nous.

      Une fois mon corps et les deux vieux torchons noirs sur la berge, j'en prends un que j'retourne et pause sur les épaules de Volesprit.

      - C'est pas l'grand luxe, et j'm'en s'rais bien servi pour m'torcher, mais j'ai pas mieux, et ça t'évite de chopper la mort ... Et pis filez lui à bouffer si vous avez gardé des restes du r'pas d'Reverse ...

      J'vois ses yeux. Oh mon dieu ses yeux. Mouillés comme ceux d'une gamine à qui on aurait pas tenu promesse. J'suis un dur, mais ça m'fend l'coeur, même si j'ai pas pas t'nu ma promesse. Alors j'veux r'voir un sourire et des étoiles dans ses yeux alors qu'elle est en train d'engloutir la bouffe qu'on lui a am'né.

      - T'inquiètes pas, j't'ai pas oublié. Juste, faudrait pas qu'tu clamses avant d'avoir ta récompense !

      J'déchire un morceau de l'aut' drapeau, j'le tresse rapidement histoire qu'les couleurs s'mélangent un peu. Un, deux, trois bracelets un peu lâches histoire qu'elle puisse les réajuster sur son bras. Bon, c'est un peu d'la merde, faute de faire mieux. J'veux pas la déc'voir, comme avec une gamine, donc j'vais la faire un peu patienter.


      - Tiens, c'est des brac'lets d'fortune. Chez moi, on dit que quand il casse, faut faire un voeux et qu'il va se réaliser. Mais fais gaffe, faut pas l'casser toi même sinon ça marche pas.

      Là, j'vais inventer un peu histoire qu'elle soit pas déçue.

      - On dit aussi que si quelqu'un t'offre que'que chose avec un noeud, c'est qu'il a promesse à t'nir envers toi. Alors j'te promets d'trouver mieux. Ca t'va ?

      Sans attendre une réponse d'sa part, j'crache sur l'reste de drapeau et l'piétine avant de mettre un coup d'pied d'dans pour qu'il r'joigne la mer et qu'il pourrisse. Not' drapeau, il a p't être pas fière allure, mais au moins, il est fièr'ment dressé au sommet du phare !
      C'est bien sympa les moments comme ça, mais faut pas oublié qu'on est bloqué là pour l'mom ...


      - Mahach ! J'ai trouvé un vieux ponton miteux derrière les deux phares, y'a même un panneau mais j'arrive pas à lire.

      J'le suis en courant. Tout l'monde nous suit à la même vitesse. L'ponton est miteux, mais l'panneau nous sauve la vie. J'galère à lire c'qu'il y a d'écrit, mais j'sais lire, contrairement à lui. Et c'panneau indique que c'est une gare d'la Translinéenne !

      - Les gars, bonne nouvelle. On va pas pourrir ici !


      Dernière édition par Mahach le Sam 11 Jan 2014 - 9:50, édité 1 fois
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      Force était de constater que les Saigneurs étaient de nouveaux les maîtres incontestés du phare. Voilà qui devrait faire bonne impression à l’arrivée, pourvu que Wrath apprît la nouvelle avant leur –hypothétique- arrivée.

      Pour la récompenser, le capitaine ordonna qu’on lui donne de quoi manger. Le marin qui la soutenait la fit s’asseoir sur un muret de briques, et lui passa une assiette contenant les restes du midi : riz, poulet et viande séchée. elle dévorait tout ce qui lui passait sous sa petite main.

      Elle rota. Un des hommes se moqua de son rot « trop gros pour un si p’tit corps. ». Elle le fixa de son air le plus noir. Il se tourna alors, et déglutit. Bondurant observant toute la scène, sourit, avant de se détourner vite fait d’un autre regard meurtrier. Sans pour autant s'arrêter.

      Mais Volesprit avait beau jouer les durs à cuire, elle n’en menait pas large.  Son corps était tout simplement à court d’énergie, elle avait le souffle court, et le cri qui lui avait déchiré le cerveau l’avaient poussée dans ses derniers retranchements.  Elle était silencieuse, n’osait rien dire, mais elle était au bord de la crise de nerfs.
      Volesprit ne se sentait pas à l’aise, ici. Elle n’avait rien demandé à personne. Mais elle n’était pas ingrate non plus. Elle savait ce qu’elle devait à ces hommes… La vie, ni plus ni moins. Mais elle était mal à l’aise, avec eux. Le ridicule de la situation, additionné à celui, bien plus gros du piège à peinture, la rendait…

      Un peu…

      Honteuse.

      [The Light at the End] Another Rain by Martin O'Donnell & Michael Salvatori on Grooveshark
      Étrange sensation, que d’avoir honte. On a les joues en feu. Les yeux humides. On tremble des mains, et on ne trouve plus ses mots. Volesprit n’avait jamais eu honte d’elle depuis… Depuis…

      - Tiens, c'est des brac'lets d'fortune. Chez moi, on dit que quand il casse, faut faire un vœux et qu'il va se réaliser. Mais fais gaffe, faut pas l'casser toi même sinon ça marche pas.


      « V…Vraiment ? Tu sais, c’était pour plaisanter. J’ai pas besoin de ça. »


      Mahach gardait le bras tendu, la paume ouverte et avec un espèce de bandeau de fortune dans le creux de sa main. Il avait du bricoler ça pendant qu’elle mangeait. Pour tenir sa promesse. Tandis qu’elle tendait la main, elle analysa le regard de l’homme. Il disait qu’il avait voulu devenir esclavagiste. On ne devient pas esclavagiste par passion. On le devient parce qu’on se fait embobiner. Parce qu’on a besoin d’argent. Mais Mahach ne semblait pas se préoccuper des problèmes pécuniaires. Elle fixa ses yeux et vit un pirate à qui la vie a craché dessus. Qui n’avait pas pu devenir mieux, faute de chance. Un homme qui avait voulu faire du bien, mais qui n’avait reçu que du mal en échange. C’était facile à deviner : l’amertume suintait par tous les pores de cet homme.

      D’un geste solennel, elle prit porta le bracelet à son bras. La taille parfaite.


      «On dit aussi que si quelqu'un t'offre que'que chose avec un noeud, c'est qu'il a promesse à t'nir envers toi. Alors j'te promets d'trouver mieux. Ca t'va ?»


      « Oui, Mahach. Ça me va. »

      Le pirate sentait le grigri coulisser jusqu’à sa main. Elle sourit, se leva et l’ajusta et secouant son poignet. Cette impression familière la réconfortait. Elle rabattit l’espèce de drap que Mahach lui avait filé sur ses épaules. Elle quitta le groupe pour se rapprocher du phare. Le drapeau des saigneurs flottait vaillamment, et il y resterait pendant un moment. Volesprit savait maintenant pourquoi elle restait.  Barnabé s’approcha d’elle. Il portait un baluchon, et était visiblement sur le point de partir.

      « Volesprit ? Mahach a trouvé un moyen de se rendre chez les Saigneurs. Tu viens ? »

      « Ah oui ? Comment ça ? »

      « On va monter emprunter la Translinéenne. C’est un moyen de transport sur Grand Line… (Il s’approcha, et sur le ton de la confidence) Tu sais, t’as déjà fait assez. Je t’ai mis le log à la ceinture tout à l’heure… tu peux t’en sortir en trouvant un autre équipage, tu sais. Ou tu peux rentrer à North Blue. Je t’ai entendu, tout à l’heure. T’es pas obligé de venir bosser chez un corsaire.»

      « Rentrer chez qui ? Je n’ai personne chez qui rentrer. Mais je ne vous accompagne pas pour ça…J’ai moi-même des choses à faire, Trevor. J’ai une énigme à résoudre. Et je sais que les premiers indices, je les trouverai chez les Saigneurs. Et puis, fit-elle en lui montrant le bracelet, il a promis de faire mieux. A cause de son noeud, tu comprends?»

      Bondurant opina du chef, puis fit un grand sourire visiblement soulagé d’apprendre qu’elle n’allait pas les laisser.

      « Désolé pour toute à l’heure… Tu sais, on pensait pas à mal. »

      «Bah, c'est oublié. Allons-y, Mahach nous attend. (Elle ajouta avec un sourire : ) Et Jack. »

      « Et Jack. » répetit-il, en partant vers la station.


      Le pardon, aussi, c’était étrange. Ce n’était pas une sensation, mais ça fait du bien. Volesprit n’avait pas pardonné à quelqu’un depuis…
      Non. Volesprit n’a jamais pardonné, et elle ne pardonne jamais.
      Où était-ce avant ?
        J'me r'tourne, tout l'monde arrive. Bondurant et Volesprit les derniers, sourire aux lèvres. Ca fait plaisir à voir. J'attends qu'on soit un peu mieux r'groupés pour leur annoncer la bonne nouvelle.

        - La Translinéenne passe par ici. Donc on ira p't être crevé ailleurs, mais pas ici.
        - La "Trans" quoi ?
        - La Translinéenne. C'est une putain d'compagnie qui peut nous trimballer sur l'Grand Line. Reste à savoir si l'île où sont les Saigneurs est desservie ou pas. 'Nous reste plus qu'à attendre. Ils acceptent tout l'monde, elle est pas gouvernementale. Par contre, pas d'bordel, c'est l'Code d'Honneur des pirate qu'est en jeu, et j'aim'rais pas m'r'trouver avec la compagnie au cul. C'est comme l'Baratie.

        On n'a pas eu long à attendre. Ouais, en effet, quelques minutes plus tard, un gros drakkar est arrivé, avec "Translinéenne" écrit sur la grand voile. Comme j'leur avais dit, j'suis r'cherché, autant m'mettre en baies dans un sac, la tête en dessous. Une fois arrivé à bon port, un p'tit gnome qui tire une gueule de trois pied d'long pose enfin l'pied sur l'ponton pourri. I'r'garde la troupe, l'air triste, puis s'met à exploser sa bonne humeur à deux centimèt' d'leur tronche.

        - B ... onjourmessieursdames !
        - Bonjour. On voudrait rejoindre l'Île maléfique.
        - Oh oh oh ! Vous aussi vous voulez visitez l'île ? Vous aussi vous voulez vous faire une petite frayeur ? Ah non, je sais ! Vous aussi vous voulez vous faire les Saigneurs ? Oh oh oh !
        - Oui, voilà, c'est ça.
        - Oh oh oh ! Alors je ne peux rien pour vous ! Je ne dessers que les premières îles. Il vous faut attendre demain midi au sommet du phare. Un bateau-dirigeable vous y conduira pour la modique somme de 300 000 berries. Ah, non, vous semblez être un équipage, cela fera 10 millions de berries ! Oh oh oh !

        Pur réflexe pécuniaire, un d'mes gars bafouille une vieille excuse.

        - Ca, un équipage ! Z'êtes insultant là, m'sieur.
        - Oh oh oh ! Pardon mon bon ! Et peut être à bientôt sur nos lignes ! Oh oh oh !

        Le vieux gnome regagne sa tête de trois pied d'long et son drakkar qui s'évanouit à l'horizon. En quelque s'condes j'r'prends ma forme habituelle.

        - Bon. On est dix, ça nous cout'ra que 3 putain d'millions. Demain on s'séparera. 'Nous reste plus qu'à passer la soirée jusqu'à d'main midi dans l'phare, histoire d'pas chopper la crève. Quelqu'un sait cuisiner les restes, histoire d'pas taper la dalle ?

        On r'toune tous au phare un peu déçus. Volesprit a déjoué les pièges du premier des deux jumeaux, j'espère qu'l'autre est pas aussi gâté.


        Dernière édition par Mahach le Sam 11 Jan 2014 - 9:49, édité 2 fois
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        Bondurant et Volesprit rejoignirent les autres dans le hall d’entrée du phare. Il faisait froid, la vitre brisée plusieurs étages plus haut, créant un courant d’air qui se ressentait jusqu’en bas. Ils amassèrent des brindilles, et tout le bois qu’ils pouvaient trouver. Elle deversa le contenu d’un des flacons incendiaires à sa ceintures, qui prit feu immédiatement. Et bientôt les grandes flammes mugissantes et verdoyantes laissèrent place à un feu plus chaud, et durable. Pendant un certain moment, il crépitait, unique bruit dans le silence.
        Benjamin était parti acheter des provisions, et la capitaine en profita pour sympathiser avec les autres marins.Volesprit n’osa pas rejoindre le groupe. Elle supportait difficilement les manières de Bondurant en sa présence, alors le fait de se coller à ces hommes, ce monticule de testostérone…  Pourtant, elle ne se sentait pas mal à l'aise. Le drap couvrant une grande partie de son corps, et la chaleur produite tant par le feu que par l’ambiance de ce soir l’apaisait. Gros Baquet soupira. Un soupir langoureux, que ses amis ne connaissaient que trop bien. Un des gars en face ricana.


        « Ca commence tout le temps comme ça, Baquet. Et on sait comment ça fini. »


        « De quoi tu parles ? Je pensais à ma petite Lauren. »


        « Lauren, tu dis ? »
        fit Volesprit, en faisant mine d’être interressée.

        Quelques sifflements d’admirations se firent entendre. « Baquet, t’as une touche, là ! »
        L’homme se leva.

        *Non.*


        « Tu peux me la raconter d’ici. »

        Des rires retentirent, tandis qu’il se rassit, honteux. Il sourit nerveusement.


        « Vous êtes stupides, les gars. Et c’est vot’ stupidité qui va nous tuer, quand même va arriver chez les autres seigneurs. Mais je vais quand même te raconter l’histoire. »


        Et il était parti dans son délire. Ses amis disaient qu’à chaque fois, il inventait un nouveau truc. Cette fois-ci, Lauren était une fille au cheveux longs qui habitait dans une tour, et Gros Baquet réussit à la sauver en utilisant les cheveux de la belle comme une corde. Mais les gars pouvaient se moquer du gros homme au bonnet bleu tant qu’ils voulaient, c’était un conteur hors pair. Et l’atmosphère qu’il parvint à installer était presque aussi magique que son histoire.


        « Mais ça t’es vraiment arrivé, ça, Baquet ? »
        fit Volesprit.

        D’autres rires. Mais Baquet avait perdu de sa débonnaire, et semblait troublé par sa question. Et les rires s’interrompirent. Il enleva son bonnet de sa tête et le mit entre ses mains. Mais alors, il sourit de plus belle.


        « En tout cas, c’était une purée de bonne histoire, tu trouves pas ? »


        Bondurant est alors arrivé, provisions en main, œuf, viande et les condiments qui vont bien. Quelqu’un fit proposa à Volesprit de cuisiner. Elle refusa sèchement, et Bondurant soupira. Il savait ce qu’il lui restait à faire. Mais d’abord, il répandit les herbes sur les côtelettes, préparant la viande, et les œufs au plat.


        « Voilà pour tout le monde. Chacun son œuf, chacun son bout de viande. Tu viens, Volesprit? »


        Mais Volesprit, ayant déjà étanché sa faim pour la journée, restait accoudée à un coin du phare, loin des escaliers piégés.

        Lorsque le repas fut fini, il demanda à Mahach la permission de parler librement. Accordée, il se mit à expliquer certaines choses à ces marins d’eau des Blues.

        « Bon les gars.Vu que je vous adore, j’ai posé quelques questions, et j’ai glané des infos ça et là et… J’en ai aussi conclu des choses, et c'est pour ça que je vais vous donner quelques conseils. Jack Calhugan, le capitaine du navire, a pour seconde Michaela Hope, une tarée du même acabit. Il y a aussi d’autres pointures, que vous devez déjà connaître. Kiril. Walters. Ces gars, là.C’est ceux que vous ne voulez pas vraiment pas énerver, d'autant qu'ils ont une tendance à... Perdre la tête. C’est ceux que vous devez impressionner. A qui vous devez forcer le respect. Parce que ce sont des loups. Si vous êtes des faibles, vous êtes des proies. Alors à partir de maintenant, gardez l’œil vif et la main sûre. Ne montrez que le meilleur de vous-même, ainsi, vous aurez de l’entraînement quand vous serez devant Jack.»

        Il prit une inspiration profonde. Ses auditeurs attentifs. Seule, Volesprit faisait tâche, jouant avec son pistolet. Elle n’écoutait peut-être pas, mais il ne se faisait pas de mourron pour elle. Car si les saigneurs étaient des prédateurs… Alors Volesprit, elle, était un chasseur.
          Durant la soirée, les deux derniers arrivés avaient bien fait plus ample connaissance. Ca, c'était cool pour la cohésion d'l'équipage. L'Bondurant avait même cuisiné comme un chef et était parti à la chasse aux informations. Encore un bon point.
          Moi, j'étais vautré dans mon coin, j'veillais Volesprit du coin d'l'oeil. Elle m'intrigue d'plus en plus.

          A part l'froid et l'manque d'un musicien pour rythmer not' soirée, on était des princes. Des princes de fortune. Des princes d'la rue.

          Bref, la nuit est passée, j'l'ai passée à veiller sur toute la mauvaise troupe. Bondurant nous a même concocté un bon p'tit déj'ner. 'Nous fallait encore attendre jusqu'à midi. La gamine enfouie sous ses drapés noires dormait encore et j'ai pensé à elle toute la nuit. Comme l'a dit Bondurant, l'Grand Line est rempli d'loups prêts à nous sauter à la gorge. Et comme si ça suffisait pas, on a pris la voix express, pas l'temps d'se faire la main, d'maltraiter quelques pécores trop tarés pour m'parler sur un mauvais ton. 'Faudrait pas jouer les marioles d'vant n'importe qui. Et justement, comme elle m'intrigue, j'voudrais pas qu'il lui arrive malheur. J's'rais p't être pas toujours là pour la veiller.
          Ouais, j'veux voir ce qu'elle a vraiment dans l'bide, même si je sais d'jà à quoi m'attendre.

          J'vais vers elle et j'prends un ton qu'j'ai pas l'habitude de prendre. Un ton doux et mielleux.

          - Vol' ? Vol ?

          Elle entr'ouvre légèrement les yeux, j'lui laisse quelques s'condes pour s'réveiller.

          - Salut Vol'. J'te laisse déjeuner histoire de bien t'remplir le bide et j'voudrais qu'tu m'r'trouves au pied du phare. Et pas l'vent' vide hein ! J'voudrais voir c'que tu vaux au combat et t'entrainer si y'a b'soin.

          J'descends au pied du phare en attendant, la journée s'annonce plutôt bonne, l'vent d'hier a chassé les nuages et même s'il reste une p'tite brise, on est plutôt bien. D'bonnes conditions quoi, pas comme ce putain d'maudit d'Melchior qui m'entrainait sous la pluie ! C'te vieille fripouille, j'aim'rais bien le r'voir.

          Bref, j'commence à mod'ler un vieux mann'quin qui servira d'cible que j'monte avec c'que j'trouve. De grosses planches de bois qui ont résisté à la flotte, d'la paille, des brindilles, des haillons pour l'rembourrage. J'le leste au pied pour éviter qu'il bouge. Il a l'air de t'nir droit.
          A peine ai-je fini d'le monter qu'Volesprit m'r'joint déjà.

          - Bien, content qu'tu sois v'nue. Déjà, j'veux voir d'quoi t'es capable. Déchaines toi sur c'pantin comme si c'était quelqu'un qui voulait ta mort à tout prix. Et après, on peaufin'ra ensemble. Ca t'va ?


          Dernière édition par Mahach le Sam 11 Jan 2014 - 9:49, édité 1 fois
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          Volesprit était mal réveillée. Elle avait besoin de se laver le visage et de se prendre une douche... Elle soupira. C’était le capitaine, qui la réveillait. Il avait besoin d’elle, dehors. Elle farfouilla pour chercher quelques biscuits secs, essayant de faire le moins de bruit possible. Mais en vain.

          « Volesprit ? Qu’est ce que tu fais ? »


          « Je prends un truc à manger. Ça ne se voit pas ? »

          « Si... Mais je veux dire... pourquoi aussi tôt ? »


          « C’est Mahach, qui m’appelle. »

          « Oh. D’accord. Bon, ben… amusez-vous bien. Oubliez pas le départ, hein. Et Volesprit ? »

          « Oui ? »

          « Tu peux m’expliquer comment on monte sur le phare sans tout se prendre dans la tronche ? Tu serais un amour. »

          Une fois les explications données, Volesprit sortit du phare. Elle avait toujours le drap rabattu sur les épaules, et à raison. Le soleil venait à peine de se lever sur Red Line, et tentait difficilement de se frayer un chemin à travers les montagnes. La rosée mouillait ses bottes, et la brise s’infiltrait dans les replis de la couverture. La pirate frissonna, tant de froid que d’excitation. Cette journée s’avérait prometteuse.

          Elle rejoignit Mahach, à quelques minutes de là. Il venait à peine de terminer une espèce d’amas de planches clouées entre elles, ressemblant vaguement à une forme humaine.
          Un entraînement. Le capitaine voulait visiblement l’entraîner. Elle s’approcha du mannequin, d’à peu près un mètre quatre-vingts. Pas de point faibles, c’était un malheureux épouvantail rembourré avec de l’herbe. Pas de foie à endommager. Pas de cou du lapin. Il fallait attaquer. Mais quelles techniques pourraient s’appliquer ? Volesprit tournait autour de sa cible, sans bien savoir ce qu’elle était en train de faire.

          Aussi Mahach observait-il une jeune fille qui accomplissait une danse indéfinissable devant le mannequin, mais rien de bien concluant. Elle ne parvenait pas à attaquer. Son cerveau ne comprenait pas le concept de « mannequin ». Elle s’arrêta et haussa les épaules.
          Ce mannequin de fortune était bien trop perturbant. Immobile. Sans points vitaux. Elle se résigna, et s’approcha de l’épouvantail. Elle inspira à fond. Et frappa de toute la force de son poing droit la cible en bois.

          Il avait à peine bougé, mais la main de la fille, elle, était meurtrie par les échardes. Volesprit la
          secoua et grimaça.

          « J’ai pas tellement de force dans les main, se justifia-t-elle. J’évite les confrontations directes. »

          Mais en un éclair, sans quitter Mahach des yeux une seconde, elle dégaine son arme et tire sur la planche sensée représenter la tête. Un trou fumant apparut sur son « front ».

          « Je plus douée avec ça. Mais je suis ouverte à toute autres arts martiaux.»

            Comme prévu, la gamine m'a impressionné. Avec un flingue, elle est capable de t'trouver la cervelle en moins d'deux. J'ai pas la prétention d'être un dieu du combat, mais y'a quelques rudiments qu'j'pourrais p't être lui apprendre, au cas où elle se r'trouve emprisonnée sans son arme. Même si j'pense qu'elle pourrait s'débrouiller seule, vaut mieux prendre les d'vants.

            - Ouais, c'est bien, mais dis toi qu'les mecs du GrandLine, ils vont pas non plus t'laisser tout le temps ton arme, surtout si t'en joues aussi bien. J'te dis pas qu'j'vais t'apprendre des arts martiaux, mais juste quelques trucs pour au moins survivre sans ton flingue.R'garde pour l'Logue. En moins d'deux, tu te s'rais r'trouver pendue !

            C'est pas facile, parce qu'elle a pas d'force. Alors faut y aller par la ruse. C'est dommage, on en a pas l'temps, mais les conditions réelles avec danger potentiel, y'a rien d'tel pour apprendre. C'était la méthode Melchior Kishiro, mais tellement efficace. Pis ça endurcit. Là, on va juste gesticuler comme deux cons à s'donner des faux coups, doux et ralentis. Ca sert pas à rien, mais c'pas ça la vie.

            Pis c'est c'qu'on a fait. J'lui donne une situation, j'lui dis comment v'nir, comment contrer, on l'fait au ralenti, basta.

            - Bon, bien sur, comme t'es toute menue, faut pas y aller par la force. Faut ruser. Imagine toi que si jamais tu t'barres, les gars vont pas êt' aussi doux. Mais bon, avec le stress, on fait des trucs de dingues, et pour ça, j'compte sur toi.Pis bon, t'es une nana, chaparder, j'suppose que tu connais. Ca reste efficace hein : mordre, tirer les ch'veux ...

            On prend un peu de risque, et elle se démerde pas si mal. Bref, le temps passe plutôt vite et bientôt, nous rejoindrons les Saigneurs !
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            Le temps passe vite, en effet, et tandis que votre groupe s'affaire pour ranger vos maigres possessions et magouille pour payer le moins cher possible le trajet, le soleil continue sa course et en atteint bientôt le sommet. Et à l'instant même où votre montre indique midi, le bruit d'un moteur parvient à vos oreilles. Là-haut, dans le ciel, un dirigeable descend des nuages.

            Highway to Evil Island ! Papyru46

            Par certains des hublots jalonnant le flan de ce navire volant, bien que vous ne puissiez les voir à cette altitude, des visages observent avec curiosité la descente vers le cap des jumeaux. Une fois à bord, vous ne serez pas seuls : d'autres passagers venant d'autres îles ont déjà embarqué. L'un d'eux, en particulier, tire une tronche de deux pieds de long en s'écrasant le visage contre la vitre : l'air d'abord choqué, puis furieux, il observe le sommet du phare où trône le drapeau à l’effigie des saigneurs que Volesprit a si magnifiquement dessiné. Quelles que soient ses pensées, elles ne semblent pas vraiment agréables. Pour vous.

            Mais comme vous êtes bien trop bas pour voir tout ça, vous vous dépêchez en tout insouciance de vous placer au sommet du phare et ainsi, êtes tous bien prêts lorsqu'une trappe s'ouvre dans le flan du navire qui flotte en stationnaire en face de vous, vous permettant d'y accéder.
            A condition que vous payiez, comme vous le fait deviner le regard attentif du petit homme debout dans la soute.

            " Bienvenue, chers clients ! Vous pouvez déposer vos bagages ici, dans la soute, puis rejoindre vos places à l'étage par l'escalier du fond, las-bas. Je vous rappelle les tarifs : 300 000 berrys par personne, 10 000 000 si vous êtes un équipage. Alors, êtes-vous ensemble ? Combien payent à l'unité ? "
              Mes gars commencent docilement à s'préparer quand ils voient midi approcher. On est rôdé, mais ça m'rend nerveux. Comment sont forts ces gars si ça s'passe mal ? Est ce qu'ils vont s'en sortir sans moi ? J'veux pas m'attirer des emmerdes maint'nant, alors qu'on est des merdeux dans c'monde de grands ... Pourtant j'fraude déjà. J'fraude et ça m'stresse, alors j'leur répète une énième fois.

              - Vous avez compris, tout l'monde hein ? J'me mets en boules dans un sac, vous m'portez ...
              - ... on se disperse pour éviter de payer le tarif de groupe en prenant tous 300 000 berries sur soi. Oui, on sait Mahach.


              Mes hommes connaissent ma réplique par coeur. Est ce que ça ira pour autant ?

              Midi sonne et on entend déjà l'vrombissement du vaisseau. Tout l'monde s'met à action, un d'mes hommes portent le reste d'nos affaires, Volesprit m'porte dans un sac alors qu'j'suis en mode baies, elle est avec son "père" qu'est Bondurant, mes hommes s'dispercent en p'tits groupes genre "amis aventuriers".

              Ca devrait aller hein ? Ouais, ça va passer hmm ? Tout c'que j'entends d'là où j'suis un mec parler. Pis nous répondre.

              - Bienvenue, chers clients ! Vous pouvez déposer vos bagages ici, dans la soute, puis rejoindre vos places à l'étage par l'escalier du fond, las-bas. Je vous rappelle les tarifs : 300 000 berrys par personne, 10 000 000 si vous êtes un équipage. Alors, êtes-vous ensemble ? Combien payent à l'unité ?
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              Tandis que Bondurant s’avançait, Volesprit s’accrocha à son bras pour forcer l’impression d’un couple.

              « Non monsieur, nous ne sommes pas ensembles. Il s’avère que le groupe ici présent, a passé la nuit ensemble ; vous m’accorderez que le Cap des Jumeaux n’est pas aussi sûr que Mariejoie… Six cent milles berrys pour nous deux… Les voilà. »

              Les autres gars se dandinèrent, qui en couple, qui en trio. Puis vint l’embarquement des bagages dans la soute. Bondurant jura intérieurement.
              Mahach !
              Il allait crever de faim, seul dans le sac, sans aucun moyen d’en sortir ! Quel idiot ! Mais, avant que Volesprit n’ait pu faire quoi que ce soit, elle posa sa main sur son genou… Et se leva pour s’adresser au responsable de l’embarquement.


              « Je pensais que les bagages montaient dans la cabine ? »


              « Non madame. »

              Volesprit prit un air passablement ennuyé.


              « Et vous pensez qu’une femme peut survivre sans accessoires de toilettes ? »


              « Tout est fourni dans la cabine, madame. »

              Volesprit fixa l’homme, une espèce de fouine aux habits rouges et à l’air extrêmement consciencieux.

              « En êtes-vous certain ? »
              fit-elle, le regard chargé de sous-entendus.
              L’homme tenait le regard à son tour, mais elle sentait qu’il cillait. Bondurant fit un effort pour ne pas sourire.

              « Décidément, vous ne comprenez rien aux femmes. Montez moi ça, (elle désigna du doigt deux valises aux hasards, en plus du Mahach aux Baies) ça et… Trevor chou ? Je t’ai aussi pris tes sous-vêtements de rechange

              Bondurant soupira, tandis que l’atmosphère s’allégeait et que la tension baissait. Ils allaient voler par-dessus les nuages ! N’est-ce pas là le rêve de tous les êtres non dotés d’ailes ? Mais elle allait quand même le payer cher, pensa Bondurant.

              « Vous êtes en couple ?»

              Un coup de coude à lui démolir les côtes incita le navigateur à répondre par la positive.


              « Oh. Eh bien je suppose que vous prendrez une chambre double. Les frais sont d’ailleurs réduits, plutôt que de payer 600 000 berry, vous en payez 500 000. Mais montez donc ; voici vos clés, nous nous chargerons de remonter vos bagages plus tard.»


              « Merci pour votre sollicitude », fit Volesprit, avec un sourire angélique.

              Le couple de fortune monta dans le bateau. Il était assez spacieux, et l’atrium possédait un confort qui pouvait fugitivement rappeler les dirigeables de croisière de Goa. Pour peu qu’on ait les moyens de s’offrir une croisière sur un dirigeable. A l’intérieur, le bois était verni, et l’atrium se constituait d’un bar et de quelques fauteuils organisés ça et là. Mais le mieux était encore de rester dans la cabine, et de faire comme si les différents protagonistes ne se connaissaient pas.
              Volesprit prit les clés des mains de Bondurant et entra dans la cabine. Dans un univers parallèle sans fruit du démon et constitué de cinq continents, nos deux protagonistes auraient été gâtés, car ils possédaient la cabine « posh », à savoir celle qui était protégée par le soleil le matin. C’était l’équivalent de la première classe dans l’ère dite victorienne, ou les steamers faisaient la route en passant par le canal de Suez. Mais, si le narrateur était ici pour conter les histoires d’un monde sans fruit du démon ni histoire extraordinaire, il se serait probablement trompé d’endroit pour écrire cette histoire. Rebouchons donc ce quatrième mur pour nous reconcentrer sur nos protagonistes, plus particulièrement Bondurant, qui était ennuyé par la situation, à savoir le lit double, qui était devant lui.
              Bondurant était un navigateur qui avait rencontré Volesprit il y a de cela plusieurs mois, dans une prison à Zaun. Une histoire assez sombre, mêlant manipulations et poudre noire pour un mélange explosif. C’est d’ailleurs la première personne -et la seule, en dehors peut être de Mahach- à avoir sympathisé avec Volesprit. Il avait fait beaucoup de voyages avec elle, et si il avait appris une chose : Cette fille avait subi des séquelles. Le genre de séquelles qui empêchent une personne d’avoir une relation sentimentale normale.


              « Tu es sûr, pour ce lit ? Tu veux pas que je demande un autre lit ? »


              « Non. Mahach dormira par terre, sinon ça pourrait attirer des soupçons. Tant pis pour lui, il n’avait qu’à payer son dû. »


              Bondurant n’était pas tant surpris par l’ingratitude apparente de la jeune femme.

              « Tu sais très bien de quoi je parle. »


              Volesprit s’était vite énervée.

              « Ca t’énerves, de dormir avec moi ? Je suis tellement laide, ou alors je sens si mauvais, que tu peux pas te poser dans un coin de ce maudit lit ? »

              Bondurant baissa d’un ton pour calmer le jeu.

              « C’est pas pour moi. Tu le sais, pourtant. Tu veux vraiment dormir sur le même lit que moi ? Pas de cauchemar, pas de terreur nocturne ? La dernière fois qu’on avait dormi dans la même chambre, tu t’es précipitée sur moi pour me rouer de coup. Et je n’étais même pas dans le même lit. »

              Volesprit le regarda un instant sans rien dire, outrée, avant sorti en trombe en claquant la porte. Elle partit prendre l’air sur le pont.
              Bondurant s’affala sur le lit. Elle voulait visiblement faire quelque chose. Elle voulait se rapprocher. Mais Trevor n’avait plus envie de jouer à ce jeu là avec elle. Depuis Inu Town. Elle voulait l’embrasser. Lèvres sur les lèvres. Mais le masque entre eux les avait empêchés. Le masque n’était plus là, mais le traumatisme le sera toujours. Il n’avait pas envie de s’approcher d’elle pour qu’elle lui explose la cervelle au moment où il la touchera… Il frissonna à l’idée. De la toucher, ou de mourir ? Lui-même ne savait pas.
              Pendant ce temps, le commis avait discrètement posé les bagages devant une petite table, ou se trouvait un billet d’une petite cinquantaine de berry, pourboire qu’il accepta avec une courbette polie, avant de ressortir aussi prestement qu’il était entré.
              Bondurant prit sa douche, pensant ainsi aux évènements qui vinrent se passer. Dans les sacs, il y avait quelques habits de rechange. Il mit un pantalon bleu, et un haut blanc, et s’allongea sur le lit, se glissant doucement vers une sieste réparatrice. Il se demandait comment le capitaine s’en sortait.
              Comment le capitaine s’en sortait.
              Le capitaine s’en sortait.
              Le capitaine. Mahach. La mallette vibrait, et très certainement de fureur.


              « Par les trois couilles de l’archi… Mince ! Désolé Mahach. »

              Il se précipita pour ouvrir le coffre.

              Spoiler:
                Bondurant ouvre d'un coup sec la valise, s'attendant à voir une volée de balles en furie en surgir et dévaster l'ensemble de la chambre. Mais lorsque le loquet céde, ce sont des vêtements tout ce qu'il y a de plus banals qui sont propulsés un peu partout par les secousses de l’appareil. Bondurant reste un moment interdit, tachant de comprendre : le commis s'est certainement trompé de valise, l'un des passager devant en avoir une semblable à celle de Mahach. Dans ce cas, le capitaine se trouve sans doute encore dans la soute.
                Se hâtant, le brave navigateur se dirige tant bien que mal vers la porte. Tant bien que mal parce que les secousses qui secouent le vaisseau sont de plus en plus fortes. D'ailleurs, est-ce vraiment normal ?

                ~~ ~~

                Avant même l'embarquement des pirates dans le navire, un homme s'est furtivement introduit dans la cale pour s'y cacher. Il a ainsi vu où les affaires des nouveaux venus sont rangées et, une fois seul, commence à les rassembler. L'arrivée du commis l'oblige à se planquer de nouveau et à laisser partir une partie des bagages mais, bien qu'un peu frustré, il se console en constatant que la valise qu'il a récupéré est assez lourde, surement pleine de choses importantes.
                Rapidement, il amasse devant le sas de la cale les affaires de tous les passagers venant du cap des jumeaux.

                Cet homme n'est autre que celui qui observait le drapeau des seigneurs avec tant de dégout. Lui qui, grand fan de la Team Rocket, a tant espéré voir leur fier emblème flotter orgueilleusement au-dessus des jumeaux, cherche désormais à se venger de celui, celle ou ceux qui ont remplacé le symbole de ce grand groupe de chasseur de primes par un ridicule gribouillis. Et comme il ne sait pas comment être sûr du coupable, il décide de se venger sur tous les suspects.

                C'est donc avec un sourire satisfait qu'il abaisse la manette du sas qui s'ouvre sur un magnifique et grand ciel bleu, le navire volant à des centaines de mètres au-dessus de l'océan. Et qui, ignorant les secousses provoquées, shoot d'un magnifique coup de pied dans le premier bagage à disposition, une sacoche qui s'envole à peine le sas passé et s'ouvre en déversant son contenu dans le vide : de la nourriture.

                Curieux de savoir ce que le reste contient et désireux de terminer sa basse besogne avant que quiconque ne l'interrompe, le gars s'approche de sa prochaine victime. Est-ce une impression ou cette valise tremble véritablement plus que les autres ?
                  Coincé dans c'te putain d'valise, j'étouffe. Putain il m'ont oublié ou quoi ? Il m'ont pris pour d'la marchandise ? Ca y est ? J'existe plus ? Hein ? J'suis sur qu'c'est la Volesprit ça ! L'Bondurant a du lui raconter tout c'que j'lui avais fait quand j'l'avais libérée -ouais, j'm'en souviens, j'les vois tout l'temps tous les deux là, ils complotent sur moi- mais j'suis pas doux, j'suis pas une nounou ! J'suis pas une putain d'infirmière avec un joli p'tit cul prêt à prendre soin des gens ! J'suis un putain d'pirate ! Merde !
                  Elle va m'l'payer c'te enfoirée !

                  Un bruit m'a fait arrêter d'bouillir dans ma putain d'tête. Y'a quelqu'un dans la soute. Ami, ennemi, j'm'en fous. J'étouffe, faut que j'sorte de là ! Alors j'me mets r'muer mes baies comme l'diable. J'ai pas fait gaffe, mais maint'nant, y'a un ronron'ment constant. C'était les machines mais le son était plus clair à présent. Alors j'tends l'oreille et j'entends ronchonner.

                  - ... maudits saigneurs ... je vais leur apprendre moi ...

                  C'te voix, j'la connais pas. J'sais pas ce qu'il veut, j'sais pas c'qu'il fait, mais on risque d'pas s'entendre. On critique pas les Saigneurs d'vant m ...

                  Putain ! J'sens ma valise qu'on traine ! On galère à la trainer, l'bonhomme grogne et l'son des machines est plus fort. J'capte enfin : l'sas est ouvert et l'bruit j'entends c'est les hélices du bordel qui vole ! L'mec veut m'j'ter par d'ssus bord !
                  Alors que j'me débats comme un diable pour essayer d'ouvrir c'te putain d'valise, j'sens qu'plus rien m'résiste. L'mec ne galère plus à m'trainer et la valise s'ouvre. Ouais. Elle s'ouvre. Dans l'vide.

                  Enfin pas t't à fait. La porte du sas est à moitié sous ma tête. Et là, j'sais pas d'où j'le sors, mais pur réflexe :

                  - Red Hyena !

                  J'tente de r'former mon corps, au moins mes mains pour m'raccrocher que'que part. J'sens mes jambes en baies partir dans les airs, derrière le vaisseau. J'parviens à m'agripper je n'sais où mais j'sens mes jambes qui m'reviennent et les muscles d'mes bras gonflé. Toi, vieux con, tu vas morfler !

                  Avec l'élan qu'm'offre le retour d'mes jambes, j'fonds sur l'type à la gueule de con. J'empoigne sa tête dans ma main au niveau du front et on s'écrase dans les autres bagages. Il a le temps d'laisser échapper un p'tit bruit bizarre de peur avant qu'j'y écrase mon autre main sur la bouche.

                  - Alors tête de con ! Tu veux jouer, hmm ? On va jouer !

                  Les yeux du petit rigolo s'écarquillent de peur et il commence à trembler.

                  - Te fais pas d'ssus maintenant, ça gâch'rait l'plaisir. Déjà qu'j'peux pas t'entendre couiner comme un porc ... Alors comme ça on n'aime pas les Saigneurs ? Hein ?

                  J'maintiens l'étreinte d'ma seule main qui lui fait fermer sa grande bouche. D'l'autre, j'mime un pistolet en sifflant quand j'le fais bouger jusqu'à son petit front tout ridé et transpirant.


                  - Dommage pour toi, j'en suis presque un. Alors on va jouer à un p'tit jeu. Comme t'aimes balancer des trucs par d'ssus bord, on va éviter qu'ce soit moi après qu'tu m'es balancé. Pour ça, on va t'bâillonner. Pis t'attacher les mains pour éviter qu'tu l'défasses. Et enfin, le final, j'te balance par d'ssus bord. Comme ça, sans crier. Mais tu pourras essayer.

                  L'mec n'dit plus rien et n'bouge plus, tétanisé. Du coup, j'm'exécute assez facilement et en silence. Pour l'moment. J'me sers de vêtement en pagaille qui trainent ça et là dans l'bordel de valises en vrac. J'trouve même un cordage. J'l'enroule bien comme il faut avec, je l'attache avec les tuyaux sur les parois et j'm'approche du vide avec lui.

                  - Dis bonjour aux oiseaux de ma part.

                  J'lui donne un coup d'pied au derche, le type tombe sur les g'noux et roule sur la porte du sas. Dans les airs, il lâche des p'tits cris étouffés et fait comme un yoyo. Il se déroule de la corde, il s'enroule, s'déroule, s'enroule et s'déroule corde tendue.

                  C'est au bord d'la crise de nerf que j'le r'monte, lassé du spectacle. J'ai promis d'être sage après tout. Du coup, j'le libère, il était aussi doux qu'un agneau. J'aurais pu lui demander de me donner la papatte qu'il l'aurait fait sans réfléchir.

                  - Ecoute hermano. Maintenant tu vas remonter comme si de rien n'était, d'accord ? Hmm ? Tu vas dire que si t'es pâle c'est qu't'as le mal des transports. Un mot sur ma présence et t'arrives en p'tits morceaux. Les Saigneurs mec. Les Saigneurs sont partout ! Allez file, petit garnement !

                  L'mec m'obéit sans broncher. Avant qu'il me quitte, j'lui donne une dernière directive.


                  - Hoy, et tu dis qu't'es pressé d'arriver parce que t'aime les Saigneurs !

                  Et je file r'tourner dans ma valise, à moitié close pour garder un peu d'air.
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                  - J'aime... j'aime les seigneurs !

                  Le représentant de la translinéenne adresse un sourire amical bien que forcé à l'homme à l'air apeuré qui agrippe sa chemise.

                  - Heu... oui monsieur, j'en suis ravi, mais...
                  - J'AIME LES SEIGNEURS !

                  Sur ce rugissement tonitruant, l'homme quitte la cale du bateau volant, blême et un rien tanguant dans les marches.
                  Le type de la translinéenne réajuste son costard en lui lançant un regard méprisant puis relève une manette près de la porte de la cale encore ouverte dans le vide. Le sas se referme rapidement dans un chuintement, mettant fin aux secousses de l'appareil.

                  - Tu as vu ?

                  Le garde baraqué à ses côtés répond par un grognement et désigne du doigt la valise où Mahach doit être en train de se marrer. Pas pour longtemps. Sur un signe de tête du type en costard, qui semble être un haut placé dans la compagnie, l'armoire à glace part dans les étages supérieurs, revient après quelques minutes avec un petit coffre fort portable qu'il pose au sol. Puis, se déplaçant avec une furtivité étonnante vu son gabarit, il se dirige vers la valise de Mahach, en referme violemment le couvercle, boucle les attaches, balance le tout dans le coffre fort qu'il ferme et barricade à double tour.

                  - Bien joué ! Voilà pour l'utilisateur de fruit du démon. Il y a de petites aérations dans ce coffre, il ne mourra pas. Mais bonne chance pour qu'il s'échappe. File moi la clé, je la garde avec moi. Merci. Maintenant, va trouver ceux à qui appartiennent cette valise et ramène-les ici. Prend trois autres gardes avec toi. Il s'agit d'un couple, cabine 7, je crois... J'espère pour eux qu'ils ne sont pas de mèche avec ce resquilleur...

                  L'armoire à glace cogne ses poings l'un contre l'autre et remonte les escaliers. Distribuer des beignes, il connait !


                  Dernière édition par PNJ Requiem le Jeu 30 Jan 2014 - 16:34, édité 1 fois
                    Bondurant maudit le mauvais sort qui se collait à lui comme un chewing gum à sa botte. Mahach allait être furieux, et le bagagiste soupçonneux pourrait bien lui causer des ennuis. Il frappa sa tête contre le mur, la tint entre ses mains pour réfléchir. Il fallait sortir son capitaine de la soute sans que personne ne se doute de quelque chose. Il sortit de sa cabine. Le navigateur ne l’avait pas remarqué tout à l’heure, mais le bateau était élégant, et la moquette à motifs rouges sous ses bottes était… confortable. Il marcha  jusqu’à l’accueil sans avoir l’air pressé ou paniqué, pour ne pas s’attirer des soupçons. Il se présenta à l’un des hommes, tout bariolé de rouge et de blanc.

                    « Excusez-moi, mais vous nous avez filé la mauvaise valise. »

                    C’était l’homme de tout à l’heure, avec qui Volesprit avait failli provoquer un scandale.

                    « La mauvaise valise ? Pourtant c’était celle que madame avait désigné… »

                    Eh merde, pensa Bondurant. Il ne fallait pas qu’il s’y mette, lui aussi. Il n’avait vraiment pas envie de revoir Volesprit pour l’instant, avec ce qui venait de se passer.

                    « Madame ? Ah, merde. Ouiiiii…. Bon. Elle s’est trompée. Cette espèce de tête en l’air s’est trompée de valise, et là du coup elle m’a pas pris mes… sous-vêtements. »

                    L’homme prit un air entendu. Bondurant serra les dents. Il perdait vraiment de sa superbe, lorsqu'il était ainsi sous tension. L'homme quant à lui, le regardait d'un air vaguement narquois. Un poil de discernement suffisait pour réaliser qu’il n’avait pas avalé un traître mot des vipères du pirate. Pourtant, il s’inclina poliment et annonça :

                    « Oh. Eh bien pas de problème. D’ailleurs, nous avons envoyé quelqu’un vous chercher ; nous pensons que vous avez pris la valise d’un autre par erreur, mais vous voilà, et c’est parfait. Nous allons donc descendre chercher votre valise. Puis-je vous suggérer d’emmener votre… Compagne ? (il enchaîna d’un clin d’œil complice) Peut-être sait-elle où se trouvent vos sous-vêtements. »


                    « En effet, c’est une bonne idée. »

                    Mais ce n’était pas Trevor qui avait prononcé ces mots. Il se retourna. Volesprit, en chair et en os, le fixait de son regard voilé et indéchiffrable. Le navigateur se sentait soudain pris entre le marteau et l'enclume.

                    « Heh, si c’est si gentiment demandé… Allons-y donc. »


                    Ils descendirent tous ensemble dans la cale. Mais au moment où ils arrivèrent à la cale, Volesprit, avec la vitesse d’un serpent, se tourna et pointa son pistolet sur le commis.

                    « A tout enfoiré planqué entre deux bagages. Si vous ne faites pas atterrir ce bateau tout de suite, j’explose la tête du salopard ici présent. Et les vôtres suivront, vous inquiétez pas.. »

                    « Qu’est-ce que… ? Vol’ ? »

                    Volesprit le fixait d'un air amer. Décidément, elle lui en voulait, et son ton aigre n'allait que dans ce sens.


                    « Pendant que tu étais en train de te branler sur ton célibat nouvellement acquis, j’ai entendu du bruit sur le pont. Ça venait d’en bas, coté soute. Et puis des valises sont tombées. Ces connards ont jeté Mahach dehors. »

                    Volesprit fixa la pénombre d’un regard d’acier.
                      Putain, l'cauch'mar r'commence. Retour dans cette putain d'valise ! J'ai beau m'exciter dans tous les sens, gueuler comme un veau, rien n'y fait. Avec mes baies, j'essaie de repousser les parois de la valise, de sauter pour la faire céder : rien. C'te putain d'valise bronche même pas. Pire, j'sens qu'elle est elle même renfermée dans aut' chose.
                      Alors j'm'énerve encore plus, j'm'agite encore plus même si ça sert à rien.

                      Malgré ma respiration hal'tante et bruyante à force de m'exciter d'ssus, j'crois entendre des voix d'l'extérieur. J'veux dire, d'l'extérieur d'la valise et d'la putain d'boite dans laquelle j'suis prisonnier en mode baies.

                      J'te jure, l'premier qui m'ouvre j'l'attends comme un prédateur guettant sa proie, j'lui saute au cou et j'l'enferme dans c'te putain d'valise à ma place, et j'm'en fous d'savoir comment il pourrait y rentrer. Quitte à lui péter les bras ou les jambes, j'te jure putain qu'il y rentrera. Et p't êt' même qui f'ra un saut du haut du vaisseau.

                      Alors j'prends tout mon sérieux, j'respire comme un chacal assoiffé d'sang, j'guette la moindre lumière signe de libération, l'moindre bruit qui m'dit qu'j'vais êt' libéré. Même si j'suis pas vraiment sur que j'regarde dans la bonne direction vu qu'c'est l'noir complet.
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                      - Voilà une situation embêtante...

                      Des rayons d'étagères où sont rangées les valises sortent deux types baraqués tandis que deux autres arrivent par les marches derrière vous, vous bloquant le passage. Tous portent l'uniforme de la translinéenne et des fusils pointés sur vous. Même le commis a maintenant en main un petit pistolet avec lequel il vise Volesprit. Qu'une seule personne fasse feu et cette histoire se termine en bain de sang.

                      Bien moins stressé que Bondurant, bien moins hargneux que Volesprit et très certainement beaucoup moins énervé que Mahach, seul l'homme en costard semble indifférent à cette situation. Des passagers clandestins agressifs, il en a déjà géré et vous ne serez pas les derniers.

                      - Votre réaction me confirme que vous n'avez rien à faire sur ce navire, constate-t-il d'une voix calme. Vous aidez un utilisateur de fruit du démon à voyager gratuitement et vous attaquez notre personnel.

                      Il réenclenche le sas du bateau volant qui s'ouvre de nouveau dans le vide.

                      - Ceci, explique-t-il en tirant une clé de sa poche, est ce qui permet d'ouvrir le coffre dans lequel votre ami est enfermé. Car non, nous ne l'avons pas balancé par dessus bord. Pas encore. Quant à ceci, ajoute-t-il en décrochant deux parachutes d'un mur, c'est la preuve que je ne suis pas un monstre.

                      Soudain, les deux armoires à glace derrière vous se jettent sur Volesprit, l'immobilisant rapidement et profitant de sa surprise pour la désarmer. Bondurant aurait bien aimé intervenir, mais le pistolet du commis le dissuade de toute action trop téméraire.
                      L'homme en costard s'approche, récupère le pistolet de Volesprit que lui tend l'un des gardes, glisse en échange la clé du coffre de Mahach dans l'une des poches de la jeune femme.

                      - Un échange de bons procédés, réplique-t-il en réponse au regard meurtrier de la demoiselle. Et maintenant... bonne chance !

                      D'un geste large, il balance le pistolet dans le vide tandis que les gardes se saisissent de vous dans une puissante étreinte et vous éjectent par le même chemin, le coffre et les parachutes suivant de peu.
                      Vous voici donc dans le vide à plusieurs centaines de mètres au-dessus de l’océan, chutant de plus en plus rapidement vers une mort certaine, avec l'un de vous enfermé dans un coffre et deux parachutes pour trois si vous parvenez à les attraper.

                      - Tachez de ne plus escroquer notre compagnie. Au plaisir, chers clients ! lance d'un ton narquois la voix de l'homme en costard tandis que se referme le sas et s'éloigne le bateau volant.

                      Seul point positif pour vous : à l'horizon se dresse une île qu'en grands fans vous ne pouvez manquer de reconnaitre : Dead End, domaine des Saigneurs. En vous larguant sur le chemin de l'île maléfique, la Translinéenne vous a presque amené à destination. Quelle chance, non ? Enfin, si vous survivez !
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