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Craig Kamina


>> Craig Kamina


Craig Kamina 1391041893-craig2

Pseudonyme : Poisson puant
Age: 24
Sexe : Homme
Race : Homme-poisson requin gris

Métier : Médecin en devenir (humains et homme-poissons) / Ripoux
Groupe : Marine
But : Devenir un super héros de la marine droit et juste. C'est pas gagné.

Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Karaté aquatique + Rokushiki plus tard

Équipements : Un marteau de guerre de bonne taille pour le combat terrestre.

Codes du règlement (2) :



>> Physique

Pour tout vous avouer, j'ai du mal à me regarder dans un miroir. J'ai toujours eu beaucoup de mal à me sentir bien dans mon corps. C'est quand même très laid, un homme-requin.

Extérieurement, cette relation difficile que j'entretiens avec mon corps se traduit par une négligence et une hygiène déplorable, d'où le sobriquet que l'on m'a attribué avec le temps. Bon, suffit de pléonasme : je suis CRADE, PUANT. Voilà, content ? Cheveux gras, dents jaunâtres, ongles sales, vilaine peau. Ajoutez y ma gueule de requin, vous obtenez une figure fort repoussante. C'est plus fort que moi, je prends aucun plaisir à prendre soin de mon apparence. Les seules fois où je prends un bain, c'est lorsque je suis enclin à plonger à la mer. Alors ma vilaine odeur s'estompe un peu. Ca ne fait pas toujours partir les crottes de nez par contre, étonnamment.

En tant qu'homme-poisson de la famille des requins gris, j'ai une silhouette... de requin humanoïde. Profil d'un requin, une nageoire caudale, et bien entendu, le fameux aileron dans le dos. Ces attributs me donnent une très bonne vitesse de nage, du moins, dans la moyenne de ceux de mon espèce. En contrepartie, ils sont plutôt chiants à protéger en combat, et il est lourd de devoir découper les vêtements que j'achète pour pouvoir les porter confortablement.

Ma démarche, la plupart du temps, paraît assez nonchalante. Mains dans les poches, dos un peu voûté, traînant un peu les pieds. Je semble déjà plus dynamique lorsque je poursuis un objectif qui me motive vraiment. Mais, de manière générale, je suis très rarement élégant.

A part ça ? Euh, eh bien, j'ai les yeux bleus. On me dit souvent qu'ils sont perçants, que j'ai le regard  très fixe et insistant. Selon les personnes, ils le prennent comme un regard pervers ou provocateur. Un peu comme celui du prédateur qui a repéré sa proie, vous comprenez ? Tremblez pas, je préfère les légumes à la viande. Concernant le reste de ma gueule, j'organise mes cheveux en une frange bâclée généralement, pour pas qu'ils me tombent dans les yeux. Pointent dans mes cheveux mes deux grands oreilles percées, vestige du temps où j'aimais me prendre pour un bad boy. Autre vestige de cette époque révolue : un sourire charmeur et éclatant... Non je déconne, il me donne un air de psychopathe et fait fuir les gens. Pas facile la vie quand on a des gènes communs avec un salaud de prédateur marin.

Mes fringues. Pour le combat, j'ai une armure légère, plutôt esthétique, que je balade avec moi lorsque je pars en mission ou en patrouille. Elle me plaît bien, mais elle n'est pas très efficace. Je veux dire, c'est de la camelote, un truc que j'ai acheté avec mon salaire de sergent, et je ne compte pas dessus en combat pour encaisser à ma place. Sinon, en civil, j'aime bien porter des vestes à fourrures ou des trucs confortables, quoi. J'ai des goûts plutôt quelconques en la matière. Au cas où vous l'auriez pas déjà calculé, je ne suis pas une fashion victim.

J'ai un corps plutôt fin et athlétique forgé par mes années de formation dans la marine. Force et vitesse d'un homme poisson, donc bien supérieure à celle d'un humain moyen. Endurance et résistance, sans plus. Je transporte mon marteau dans mon dos, la tête en bas, pour le sortir rapidement quand la situation s'envenime. Quand je passe sous l'eau, je ne l'embarque pas, il m'alourdit trop. De toute façon, il est trop lourd pour qu'un humain me le vole, je pense.

Une synthèse pour la route ? Je pue, je suis moche, je fais peur. Passons à la suite.


>> Psychologie

J'ai l'impression d'être autant sale à l'extérieur qu'à l'intérieur.

Quand je me suis engagé dans la marine, j'étais plein de bonnes intentions. Je voulais répandre la justice, défendre les opprimés, rétablir l'ordre et la paix pour protéger les instants de bonheur des innocents. Ce qui s'est passé il y a deux ans, ça m'a un peu refroidi. J'aimerais penser que je suis du côté du bien, mais je n'en suis pas sûr. J'aimerais penser que je suis généreux et désintéressé, mais c'est faux. En fait, j'aime beaucoup qu'on me félicite, je suis avide de reconnaissance. Un "merci", c'est comme une cuite pour moi. Ca m'enivre, me permet de me sentir important et reconnu, me laisse entendre que j'ai le pouvoir de changer les choses et que les gens ont besoin de moi. Pas glorieux, hein ?

Voyez pas en moi le chevalier blanc qui portera secours à la veuve et l'orphelin gratos. J'ai de l'ambition, vous savez. Ce que je fais pour les autres, je le fais également pour moi. A terme, j'aimerais devenir amiral, afin de concrétiser mon désir de pouvoir et de justice. Quel genre d'amiral je serais ? Dur à cuire et indépendant. Zélé et compétent. Remarquez que je n'ai pas dis incorruptible. Oh, je suis franc moi au moins. Je peux même aller plus loin et dire que je suis un ripoux. Si la proposition est alléchante et qu'elle ne met pas en jeu la sécurité directe d'innocents, j'aurais franchement du mal à résister. Couvrir la fabrication de drogues d'un groupe local par exemple ! C'est une sacrée tare, je sais. Mon grand frère serait fou s'il savait que je l'avais déjà fais. Mais c'est plus fort que moi... Hum, pour vous donner une justification moins facile, disons que mes désirs de gloire prennent parfois le pas sur ceux de justice. Quoiqu'il en soit, je ne toucherai jamais aux trafics trop glauques, comme ceux d'esclaves par exemple. Question d'éthique personnelle. Hum.

Ne me regardez pas comme ça, gardez en tête ce que je vous ai dis tout à l'heure. Je suis parti avec de bonnes intentions, et j'en ai encore des restes. La justice est importante à mes yeux. Pas celle du gouvernement, la mienne. Je ne me sens pas bien quand j'ai l'impression d'avoir mal jugé quelqu'un, ou une situation. Assumer les mauvaises décisions est difficile pour moi, je ressasse sans cesse le passé, me demander ce que j'aurais pu faire, ce que j'aurais mieux fait de ne pas faire... Je suis vite assommé par les regrets. Plutôt impulsif, j'ai du mal à contrôler mes émotions, positives comme négatives. Porté par une situation qui me tient à cœur, je peux sans le vouloir faire n'importe quoi. D'un autre côté, ça signifie aussi que généralement, je vais jusqu'au bout des choses. Dans tous les cas, je ne pense pas avoir l'âme d'un leader.

Concernant mes relations avec les humains... Ouais, il faut bien en parler, c'est un sujet sensible chez les miens. Moi, il ne me choque pas. On croise toute sortes de guignols dans ce monde. Un mec qui peut faire 5 mètres de haut, un autre qui est composé de feu, encore un qui se transforme en lézard... Pourquoi je devrais me sentir différent alors que les originaux pullulent dans le monde ? Tout ça pour dire que j'ai perdu l'habitude de remarquer si mon interlocuteur est un humain, un autre homme-poisson ou je ne sais quelle créature dotée d'un pouvoir étrange. Le monde est bondé de monstres, physiques comme moraux, je fais avec. De manière générale, j'essaye de conserver la tête froide et de ne pas juger les gens trop vite, même si c'est pas toujours évident. Le monde est compliqué et je suis qu'un jeunot, ce serait bien orgueilleux de ma part que de dire que j'ai déjà un jugement fixé dessus. Wait and see, comme dirait l'autre.

A ce propos, les principes de bien, et de mal, à mon goût, c'est de la connerie. Penser pouvoir classer aussi facilement les gens, c'est juste simpliste. Eh, je suis sûrement pas bien fute fute ni philosophe, mais pas assez naïf pour penser que les gens qui nuisent aux autres sont toujours irrécupérables et que ceux qui font le bien autour d'eux n'ont pas de travers. Tout le monde a un côté sombre, une part de soi qu'on veut cacher. Pas besoin d'être un schizophrène tordu pour se méfier de nos déviances.

Ca m'entraîne à embrayer sur mes relations, le social de manière générale. Je ne suis pas très compliqué : soyez réglo, je serai réglo. Insultez moi, je vous insulte. Sur ce point là, je suis très œil pour œil dent pour dent. Je m'adapte beaucoup à mes interlocuteurs quand il le faut, et ne me permet d'être moi-même que face à quelqu'un que je connais bien. Je suis tout de même pas un fin manipulateur, mais je ne suis pas non plus un crétin : n'espérez pas me voir parler de mes penchants pour le pouvoir, la gloire et la corruption en public. N'espérez pas que je me trahisse sur ce point non plus. Je vous le confie à vous, parce que je sais que vous ne le répéterez pas. C'est important, d'avoir un bon pote à qui se confier. C'est ce genre d'amitié que je recherche. Je ne noue pas des liens intimes facilement, mais quand ils sont crées, c'est du solide, croyez moi. Quand je suis amené à trahir quelqu'un qui me fait confiance, je me sens mal.

Mon physique, mon hygiène et mes manières me font souvent passer pour un rustre. Et à raison je suppose, haha. Je sens mauvais, j'ai un regard et un sourire dérangeant malgré moi, j'en fous partout quand je suis à table, j'ai le langage rude, un humour cynique et un rire criard. Hommes, femmes, gosses, j'ai tendance à traiter tout le monde de la même manière. Je n'hésite pas à recourir à la violence quand je la juge nécessaire. Exploser des crânes, c'est parfois la manière la plus efficace d'obtenir ce qu'on veut ou de régler un problème, c'est comme ça. Puis en plus, c'est marrant. J'aime beaucoup le combat. Dites de moi que je suis un bourrin, moi je dis que je suis efficace et que je me perds pas en palabres.
Concernant les rapports à la hiérarchie, je suis contrairement aux apparences plutôt obéissant. Si mon supérieur est un type respectable et que ses ordres sont sensés, je ne discuterai pas ses décisions. Quoiqu'il en soit, je reste partisan des initiatives, et j'oublie souvent le protocole pour laisser part à l'improvisation. Je n'appliquerais jamais une série d'ordres à la lettre sans y ajouter ma touche personnelle. Faut pas me prendre pour un soldat sans cervelle. Vous avez devant vous un futur amiral, oui monsieur.

Je vais tenter pour finir de me résumer en quelques lignes, c'est très ambitieux. Je suis un homme requin avec des grandes dents pourries et de sales manières mais qui a un petit cœur tout mou, qui rêve de justice et d'héroïsme. Je reste, comme tout le monde j'imagine, très vulnérable à la tentation du pouvoir et du pognon. J'y cède déjà, en m'intéressant à certaines activités de la pègre. Rien de monstrueux, juste du trafic de plantes qui font rire. Je suis critique à l'égard de la marine et de ses actions. Je suis critique à l'égard de tout, y compris de moi-même. Je pense que je suis quelqu'un de confiance, mais pas infaillible. Je suis impulsif, je suis direct, je peux être brutal.  


>> Biographie
Je suis né il y a 25 ans, sur l'île des hommes-poissons, en dessous de Redline. Petit dernier d'une petite famille, je n'avais qu'un grand frère nommé Tark, âgé de cinq ans de plus que moi. Vous vous en doutez, l'île des hommes-poissons est une communauté très à part, très protectrice envers les siens, et qui ne voit passer que rarement d'étrangers. Pour la plupart, des pirates qui ne sont que de passage et qui sont vite mis sous les verrous par la garde royale quand ils font les cons. Tout ça pour dire que j'ai eu une enfance plutôt protégée. On connaissait la surface et le "monde des humains", comme on peut l'appeler, surtout par le biais de rumeurs, d'images, d'histoires. Quand on parlait de notre intérêt pour cet espèce de "monde parallèle" à des adultes, ils nous répondaient que ce n'était pas un endroit pour les enfants comme nous.

Mes parents ne sont pas du genre paisibles. Nobles du royaume, ils trempent dans des intrigues politiques plus ou moins sales dont je ne veux même pas savoir les enjeux. Je ne sais pas si c'est toujours le cas aujourd'hui. Ils entretenaient une attention toute relative envers moi et mon frère, et tant qu'on avait de bons résultats à l'école, ils ne rentraient pas souvent à la maison pour venir nous parler. On a eu une nourrice au début, jusqu'aux 12 ans de Tark je crois, qui était ennuyeuse à mourir, qui se contentait faire à manger avant de repartir. Malgré tout, on trouvait de quoi s'occuper ! Tout petit déjà, Tark s'entraînait à devenir un fier soldat marine... Et moi, tout petit et bénêt que j'étais, je suivais le seul exemple qu'on me donnait. On s'entraînait ensemble, on se donnait des défis, on s'exerçait déjà au légendaire karaté aquatique. On était certainement pas des prodiges, mais on était au moins précoces, ouaip. Pour nous, la marine symbolisait la justice de la surface, étendue, puissante et implacable, bien plus efficace que celle de l'île. Ouais, on était pas de supers patriotes, haha. C'est pas tant rentrer dans une force armée que jouer les justiciers qui nous intéressait.

« Les pirates du Soleil », vous connaissez ? Ca raconte l'histoire d'un équipage pirate composé d'hommes-poissons qui libèrent les esclaves de toute la planète. C'est tiré d'une histoire vraie datant de plusieurs plombes, mais la version BD est vachement exagérée. Il y a un homme-requin scie dedans, je m'identifiais pas mal à lui à l'époque. Impulsif, violent, stylé, il incarnait ce que je croyais et rêvais d'être. C'est ce genre de fiction qui nous inspiraient. Dès le début, j'étais pas tenté par une vie calme.

Quand Tark avait 17 ans, j'en avais 14. On traînait davantage avec les gosses des quartiers négligés de l'île qu'avec les mômes de riches. Pour dire, quand je me suis fais mes piercings aux oreilles, c'est seulement à ce moment là que mes parents ont senti qu'il fallait tirer la sonnette d'alarme. J'avais des piercings, un blouson de cuir. Bonté divine, notre fils devient un brigand ! Ils n'ont pas vraiment su comment réagir, ceci dit. Deux-trois réprimandes par ci par là, ça convint pas un adolescent de mener une vie plate. Je commençais à pas mal négliger l'école, parce que je passais toutes les journées dehors, avec mon frère et mes amis. On avait un peu notre "gang". Et j'ai foutrement bien progressé en combat à cette âge là. C'est qu'il y avait des « grands » dans le groupe, plus âgés que Tark, je veux dire, et avec plus d'expérience. On organisait des genres de fight club entre nous, sous l'eau, des tournois. Moi je perdais tout le temps. M'enfin, j'avais que 14 ans ! Et ça m'aura fait progresser pour la suite. En y repensant, c'était le bon temps. J'avais encore la tête pleine de rêves à cette époque, des potes, et un grand frère, un exemple à suivre. Un mauvais exemple peut-être, mais un exemple tout de même.

Euh, oui, concernant mes parents. Ils ont tellement été absents de ma vie que j'allais les oublier, c'est pour dire. Ils ont voulu nous cadrer quand ils se sont aperçus qu'on tournait mal, qu'on revenait avec des bleus, parfois en saignant, et qu'on leur disait que c'était parce qu'on jouait. Ils se sont alors un peu plus intéressés à moi, à mon ressenti, à mon avenir. A vrai dire, c'est surtout moi qu'ils ont voulu reprendre en main je crois. Avec du recul je me rends compte qu'ils pensaient probablement que Tark était depuis longtemps irrécupérable. S'ils étaient plus laxistes avec lui, et qu'il traînait encore beaucoup dehors, moi ils décidèrent dans un premier temps de m'enfermer pour me bourrer le crâne de politique. Mon salut arriva heureusement rapidement, lorsque la marine descendit dans les profondeurs pour, apparemment, diplomatie. Une initiative du gouvernement qui voulait en fait se construire un commando d'homme-poissons, race réputée pour son physique robuste, mais aussi pour sa fierté inébranlable. Ils firent littéralement un bide. On fut, sur un coup de tête, les deux seuls à se présenter candidat pour rejoindre la marine. Plaquant par la même occasion nos parents et nos amis du coin, oui... C'est ça qui était excitant. Abandonner toutes attaches pour se livrer à notre rêve commun depuis l'enfance, monter à la surface et participer à une vraie justice puissante. Sous les regards plein de mépris de nos congénères, on embarquait avec les humains.

Fugue ! Aventure ! Voyage vers l'Inconnu ! On découvrait enfin la surface, le « vrai » monde comme on l'appelait. Se rendre compte de ce qu'on pouvait ressentir, pour un humain, ça demande un effort d'imagination. On a toujours vécu sous l'eau, sur l'île des hommes poissons. Alors, voir ce ciel bleu, respirer l'air de la surface, découvrir "les climats", la pluie, la neige, les tempêtes, c'est magique. Un peu dans le brouillard, perdus dans un monde beaucoup plus vaste que ce qu'on avait imaginé, on a dans un premier temps confirmé notre désir de suivre une formation dans la marine à notre escorte. Direction les blues, par le biais de calm belt. On sentait que les hauts gradés sur le navire étaient satisfaits d'avoir réussis à récupérer au moins deux hommes-poissons, jeunes de surcroît. Je suppose que malgré tout leurs efforts, ils ne réussiront jamais à domestiquer et à enrôler les têtes de mules sous-marines. Deux sur trois cent mille, ça devait être un record.

On rejoint donc une unité de soldats en formation sur East Blue sous les ordres du colonel Bismark, et nous étions, je crois, une trentaine. Le colonel était un type rigide, très carré, et la formation suivait son profil. Il apprenait aux matelots à se plier aux ordres, à reconnaître l'importance de la justice du gouvernement pour conserver une neutralité, ou encore à considérer la marine comme leur nouvelle famille.
Bien sûr, on était les deux seuls hommes-poissons de l'unité. Deux de trop, selon certains. D'autres cachaient leurs gênes en notre présence, d'autres encore nous calculaient à peine. Bienvenue chez les humains, il faudra faire avec. Tark prenait très mal les vannes et autres bizutages de nos nouveaux camarades. Pas seulement des blagues sur les hommes-poissons, aussi des bizutages classiques de nouveaux quoi, comme me voler mes fringues les rares fois où on me surprenait sous la douche pour les planquer dans le bureau du capitaine. Bon, j'avoue que moi-même je le prenais très mal. Mais j'allais pas jusqu'à tabasser les gars jusqu'au sang comme Tark le faisait. Subissant plusieurs fois des remises sur pied, il finit par monter en grade plus tard que moi, ce qui blessa son orgeuil de grand frérot. Il se prétendait content pour moi quand j'ai commencé à le dépasser en grade, mais je me doutais qu'il regrettait fort que ce soit le cadet de la famille, un minet moins fort que lui, qui soit son supérieur hiérarchique. J'ai fini par me hisser au grade de sergent-chef et lui de sergent.

Les choses tournèrent mal il y a deux ans, le jour de notre première mission. Elle consistait à appréhender un chercheur révolutionnaire local avant qu'il ne quitte l'île. D'apparence, quelque chose de très routinier, qui n'avait pas de quoi nous ébranler psychologiquement, si naïfs que nous étions, moi et Tark. Mais il s'avère que ce type... on n'a pas fait que l'appréhender, on l'a amené à ses bourreaux. Un agent spécial du gouvernement était présent pour superviser la mission. Elle s'est déroulée sans accrocs, ça oui. Ce type était un scientifique, seul, incapable de se défendre. Moi, mon frangin, et trois autres gusses, ainsi qu'un membre d'une section spéciale du gouvernement, je crois, on a procédé à l'arrestation. Il n'a pas opposé de résistance, ça m'avait étonné. Pendant qu'on le ramenait à la base, j'ai plusieurs fois croisé son regard. Y avait quelque chose d'inexplicable dedans... On aurait dit un animal qu'on amenait à l'abattoir, résigné. On l'a donc ramené à la base, sans savoir trop ce qu'ils allaient en faire. Puis le lendemain, mon frère et moi on a vu le mec du gouvernement sortir pendant qu'on se préparait à partir à l'entraînement. Tark l'a abordé dessus et lui a demandé ce qu'était devenu le gars de la veille. En seule réponse, un sourire bien dérangeant, et une réplique qui l'était tout autant :
« Au lieu de me poser ce genre de question, allez plutôt nettoyer la salle d'interrogatoire, matelots. »
Il paraissait évident qu'il y avait eu exécution... et surement plus. Et les jeunes soldats chargés de l'arrestation avaient été les dindons de la farce, les pantins qui exécutent la besogne sans se poser de questions. Pour ma défense, je connais à peine la surface, comment je pouvais connaître les méthodes du gouvernement ? Et comment j'aurais pu résister de toute façon, aussi...

Nous étions tout les deux bouleversés et pas mal de doutes avaient germés en nous, mais je crois que c'était pire pour Tark, qui n'avait clairement plus l'impression d'être à sa place dans la marine. Dans les jours qui ont suivi l'incident, on a beaucoup causé de tout ça. On a essayé d'en parler à certains autres soldats avec qui on avait sympathisé, mais ils avaient l'air bien moins atteints que nous, voire pas du tout. Moi, j'étais surtout très déçu que mes idéaux de justice ne soient pas si compatibles que ça avec ceux de la marine, et surtout, que les autres semblaient n'en avoir rien à branler. « Ils faisaient leur travail sans se poser de questions », dirons nous. Ils avaient envie d'évoluer, de devenir plus forts, de monter dans la hiérarchie, et pour cela, ils n'avaient pour l'instant pas intérêt à discuter les ordres du gouvernement mondial, boss des boss. Qui pourrait leur en vouloir ? Moi aussi, j' avais envie de continuer, de retrouver mes rêves de gloire. Mon grand frère ne l'entendait pas de cette oreille...

Il a littéralement tout plaqué, s'est ramené un beau jour dans le bureau du colonel et lui a gueulé dessus, un déluge de hargne. Je l'avais jamais vu autant en colère, je crois, lui qui d'habitude était si "cool", semblait si détendu. Peut-être pas si cool. Avec du recul, j'ai toujours senti que sous son apparence insouciante, il a toujours bouilli de l'intérieur. Pour reprendre ses termes les plus softs, il a insulté notre supérieur de barbare, de tyran, de pantin, de monstre, entre autres. Et avant même que Bismark ait le temps d'en placer une, il lui flanqua sa démission à la figure.

Par la suite, on se voyait dans les rues de l'île, il venait parfois directement dans la caserne, au grand dam du colonel, me parler de ses rêves devenus tourmentés, et souvent, essayer de me convaincre de venir avec lui. Ses arguments ?

"C'est nous contre le monde, frangin. Ca a toujours été comme ça. Contre papa et maman, contre les humains, contre ces salauds du gouvernement mondial. Pas vrai ?"

Et merde, comment je pouvais contester ça ? Il avait totalement raison. Je m'étais jamais senti aussi seul que sans lui. Mais je n'avais pas envie de quitter la caserne, je voulais aller jusqu'au bout, suivre le chemin que je m'étais tracé. Quitte à être un rebelle, l'être à l'intérieur. Plutôt que de laisser tomber ce sur quoi j'étais parti, modifier mon approche et chercher plutôt à développer ma propre justice plutôt que de suivre celle des autres. Et c'était dans la marine que je pouvais espérer trouver suffisamment de pouvoir pour y parvenir.

La période qui suivit.... Ca me fait du mal d'en parler. Peu à peu, Tark venait moins, me disait qu'il avait trouvé des contacts révolutionnaires ici-même, dans la ville. Avant il tentait de me convaincre de prendre la mer avec les rebelles en sa compagnie, mais peu à peu, il changea... il devenait de plus en plus agressif envers moi. Allant jusqu'à me menacer de représailles si je le dénonçais lui ou ses nouveaux camarades. Comment j'aurais pu faire une chose pareille ? Enfin, vous comprenez, il me prenait pour un traître, je crois... Ma plus grande peur, c'était qu'il finisse par me loger à la même enseigne que les autres marines. Que je devienne un étranger. Mais ça n'arriva pas, car du jour au lendemain, il disparut de l'île. Je suppose qu'il était parti avec les révolutionnaires.

Pendant ce temps, moi... Bah, je suivais le programme du bon marine. Je continuais à m'entraîner, me renforça un peu. Je suivis une formation d'ambulancier de la marine aussi, premiers secours, médecine de bataille, tout ça. Mais de sales idées me trottinaient dans la tête. Doutes, regrets, sentiments d'injustice, vous voyez le topo. J'ai toujours eu la ferme intention de suivre ma propre voie, de ne pas toujours rester dans l'ombre de mon frangin. Mais mon fort intérieur me disait que j'en avais fais beaucoup trop, que je me suis lancé dans une carrière que je ne serai peut-être pas capable d'assumer jusqu'au bout. Car mon grand frère est un révolutionnaire maintenant. Ca m'a pris du temps, mais j'ai finalement réussi à intégrer l'idée que si nous nous rencontrons de nouveau sur les mers, ce sera désormais en tant qu'ennemis. Qu'on aura peut-être à se battre, que j'aurai peut-être à l'arrêter, ou encore qu'il aura peut-être à m'exploser la gueule. Bref, que tout ça aura de grandes chances de se terminer mal. On verra.

Voilà où j'en suis, je m'applique à me frayer un chemin dans ce monde en tant que soldat de la marine. En peu de temps, j'ai déjà eu le temps de mouiller dans de petits trafics locaux de drogue, des trucs pas trop dangereux, parce qu'on ne change pas ses vieilles habitudes. Je ferme les yeux sur leur business, je m'occupe de quelques transits à l'occasion. Ca me permet d'arrondir mes fins de mois. Mais je n'oublie pas la raison initiale de ma présence ici, trouver le chemin qui mène à la gloire. Mon futur me paraît très flou, et je vous avoue que de n'avoir aucune idée de comment tout cela va finir, c'est à la fois excitant et effrayant. Me frayer un chemin, vers où ? Et comment ? Est-ce que mes principes seront assez solides pour résister aux tentations de la surface ? Peu importe la façon, je veux que les gens parlent de moi. Que ce soit en tant que justicier ou en tant qu'enfoiré.


>> Test RP

South Blue. Une île de forêts et de collines, sauvages, isolées, une bonne planque pour des révolutionnaires, en somme. C'est là que j'avais été envoyé, parmi tant d'autres, déloger ces rebelles au nom du gouvernement. Une opération d'envergure, on était très nombreux. Moi, affecté en première ligne. La chair à canon, en somme. Rangé parmi les autres, je me démarquais toujours autant parmi tous ces humains. Mais cette fois, personne pour m'en faire la remarque. Ils étaient tous à avoir, au choix, l'air pensif ou l'air paniqué. Pour beaucoup d'entre nous, c'était une première. Je ne sais pas pourquoi ils ont mobilisé des bleus pour la première ligne, mais c'est foutrement tordu de les envoyer au casse-pipe dans un environnement aussi propice aux embuscades. Baptême de feu. En plus, il pleuvait des cordes et il y avait du brouillard. Les stratèges avaient trouvé que c'était un beau jour pour une attaque surprise.
Je peux pas me cacher que j'ai la trouille et le trac. Mes dents sont serrées, de la sueur me dégouline sur la tronche et je fixe les collines vers lesquelles on va s'élancer, dans la boue et la pluie. Le lieutenant Siegfried, en charge de notre division, nous sort le discours-type du valeureux guerrier pour galvaniser ses troupes. Ses troupes de bleus qui se pissaient dessus.

Ce sera, pour la plupart d'entre vous, votre première fois. Derrière votre honneur, vous défendrez aussi celui de notre glorieuse justice ! Nos ennemis sont tout au loin, par delà ces collines. Ils seront puissants, et acharnés ! Mais nous avons les avantages de la surprise, et de l'organisation. Regardez à gauche, regardez à droite. Regardez vos camarades. De leur sort dépend le votre ! La bataille sera rude, mais nous ne vous aurions pas convoqués à nos côtés si nous pensions que vous n'étiez pas prêts ! Ayez foi en vous ! Ayez foi en vos frères ! Nous constituons, à nous tous, le glaive de la justice ! MARINE !

Il s'attendait sûrement à ce qu'on lui réponde à l'unisson, mais au lieu de ça, ce fut un bide. Autour de moi, seules quelques mains tremblantes et des murmures inquiets. Le glaive de la justice ! Ok, ça, ce fut drôle. Dans d'autres circonstances, j'aurais même probablement esquissé un sourire. Mais ici, en l'occurrence, ça n'augurait rien de bon d'être affecté dans une unité qui sort de ses écoles. Le lieutenant reprit son discours. Avec un ton moins sollonel, et un peu plus humain. Mon voisin de droite me donne un petit coup d'épaule, je tourne la tête vers lui. Ce mec blafard me sourit à grandes dents, un type tout maigrelet avec les traits tirés. Il me lance des espèces de regards complices, et il transpire le louche.

Hum. On se connaît ?
Pas le moins du monde mon pote. Alors, joli discours pas vrai ?
Si on veut... Pas bien original.
Bien sûr, ce genre de speech, c'est juste fait pour rassurer la chair à canon sur son sort. Crois moi : le but premier de n'importe qui ici, c'est de s'en tirer vivant.
C'est l'instinct de survie...
Voilà. Quand tu te retrouves face à un ennemi, c'est lui ou toi. L'honneur et la gloire rentrent pas dans l'équation, car ce sont des conneries pour endormir les rêveurs.
Pourquoi tu me racontes tout ça ?
C'est ta première, faut bien que quelqu'un te tienne la main ou tu vas te faire bouffer tout cru. Par des humains, haha. J'suis cool avec les bleus moi. Je les aiguille et leur apprend à vivre longtemps.

Mouais... Il me semblait surtout avoir besoin de se faire mousser avant le début des combats. Un peu de frustration d'être celui qui reçoit les ordres plutôt que celui qui les dicte, peut-être. Dans les rangs des premières lignes, on avait l'air d'être en majorité des bleus, sauf quelques paumés pas assez futés pour monter en grade je suppose. Son égo devait en prendre un coup. Pour être aussi sûr de lui dans un moment pareil, il ne devait pas en être à son premier combat, en tout cas.

Bah, merci. Je penserai à tout ça.
Pense pas trop, laisse ton instinct te guider. En fait tu as compris ma vanne tout à l'heure ? Te faire bouffer tout cru, par des humains. Alors que tu vois, toi tu es...
Oui, parce que d'habitude ce sont les requins qui mangent les humains. J'espère que ton instinct est plus efficace que ton sens de l'humour.
Décoince toi, c'est peut-être la dernière blague que tu entendras, haha.

Je soupirai un coup, puis regardai de nouveau droit devant moi. Le lieutenant avait fini son speech, et tout ce qui se faisait entendre désormais était un silence pesant, et quelques murmures tremblants autour de moi. Je crois qu'on attendait plus que le signal qui lancera l'assaut. La tension était palpable.  

Et en fait, t'es gentil mais tu pues de la gueule. Evites de me souffler à la figure à l'avenir.

Ce type était flippant aussi, j'aimerais qu'il arrête de me parler. Pourquoi j'attire toujours les gars bizarres, merde. Hum, je suis moi-même pas super rassurant. Un grand bruit tonne à travers la plaine. Le signal. Je me pince une dernière fois pour être certain que je ne suis pas dans un cauchemar, puis je suis le mouvement des soldats qui se ruent dans les collines bombardées par la pluie. Quelques centaines de mètres à courir dans la boue et sous la flotte, c'est rien pour moi. Surtout la suite qui m'inquiétait. Il semblait que les révolutionnaires avaient eux aussi déployé des troupes... Merde, je croyais que c'était une attaque surprise. J'ai pas signé pour un choc frontal moi. Rapidement, des tirs, des fracas, des épées qui s'entrechoquent, et plein d'explosions. Ca y est, j'y suis. La guerre.

Perdu au milieu du champ de bataille, je cours stupidement à travers en ne pensant qu'à m'abriter. Au moins le temps de me remettre les idées en place. Je lâche un "Pardon mon pote" à un cadavre sur lequel je trébuche. J'ai bien peur de commencer déjà à péter les plombs. Ces corps, ce sang, ce boucan, et la météo qui n'arrange rien. J'entends mes camarades crier autour de moi, tandis que j'avance complètement au hasard à travers la brume. Quelques révolutionnaires par-ci par-là. Je leur fous des tannées dans la tronche en passant à côté d'eux, par réflexe de défense, mais je ne m'attarde pas. La plupart n'étant pas plus doués que moi, je comprends mieux pourquoi ils ont mobilisés des jeunes pour l'opération. Alors que je passe le fleuve, j'aperçois la prochaine colline. Elle me semble infranchissable. Mais j'ai survécu jusque là... Sans vraiment me battre. Je peux le faire. Je dois le faire.
Fais chier... Deux révolutionnaires tombent d'un arbre sous lequel je passais. J'esquive leur attaque surprise en me jetant en arrière, mais maintenant ils me barrent la route.

Tu crois aller où tout seul, la poiscaille !
On s'en occupe, les gars !

Un barbu et un moustachu, ils ont des dégaines ridicules. Pas question de me faire malmener par ces deux guignols. J'vais leur exploser le citron. OUAIS. Je prends l'initiative et balance mon arme devant moi dans un beau et grand arc de cercle. Mangez ça. Manque de pot, ils se décalent bien rapidement et ripostent aussitôt. Me jeter en arrière me sauve, mais c'est pas passé loin. Je me relève vite et me stabilise, tenant fort mon marteau de mes deux mains. Ces bougres sont des sauvages... Ils ne relâchent plus leur rythme et me foncent dessus en essayant de me trancher. Rien à faire, ils sont trop vifs. Je peux que reculer, encore, toujours... Je jette aussi des coups d'oeil à gauche et à droite, tout en continuant à reculer, histoire de pas me faire prendre à revers. Cette silhouette, là-bas...

Bon sang, Tark. T'es tout là-bas frangin, je te vois. T'as rien à foutre là. Je continue mes pas à reculons. Les deux révolutionnaires lâchent pas l'affaire. Syncros et rapides, ils ont l'air habitués à se battre ensemble. Excédé, je balaye d'une nouvelle grande frappe rapide devant moi, me claquant l'épaule un petit coup pour la route. Mais bingo, j'ai désarmé le moustachu, tandis que le barbu tombe. Ils devaient surement pas s'attendre à ce que je riposte aussi brutalement après ces quelques minutes à reculer sans rien foutre. J'assomme le barbu, je botte les fesses du moustachu. Ca y est, j'ai peut-être trouvé mon rythme. Sans plus tarder, je regarde en direction de Tark, mais je l'aperçoit plus. Il a disparu de mon champ de vision, j'ai quand même pas halluciné ? Quoique, ça serait mieux comme ça. La dernière chose dont j'ai envie, c'est de me retrouver tout de suite face à lui. On fait mieux comme retrouvailles entre frérots... Mon manque de confiance me prend toujours les tripes malgré ma petite victoire. Toujours planté comme un piquet au milieu du chaos, quelque chose m'attrape par l'aileron, me tirant dans un espèce de talus sombre. C'est fini. J'ai tourné le dos à un ennemi. Trop lent. En dernier réflexe désespéré, je me retourne tout en essayant de balancer mon marteau dans le visage de mon agresseur...

Eh ! Tout doux ! Tu vas pas te mettre à frapper tes alliés en plus ?

C'était en fait Barret qui venait de me tirer dans ce petit retranchement, à l'écart du centre des combats. Il avait esquivé ma frappe, par chance. Mais c'est à croire que pour me surprendre comme ça, il la voulait, sa migraine.

Mais t'es un grand malade de m'avoir attrapé comme ça... J'aurais pu t'exploser la gueule !
Ils t'ont appris quoi pendant ta formation ? La marine c'est ta famille. Et on touche pas à la famille, nope. Jamais.
Tu m'as fichu la trouille, crétin. Et quand est-ce que tu me foutras la paix ? T'es pas ma nourrice.
Tu crois que parce que tu as réussi à dégommer ces deux clowns, tu t'es ouvert les portes de l'amirauté ? C'est l'heure du cours du grand Barret. Suis-moi et apprends. J'vais te montrer comment survivre à ça tout en te rendant utile, hinhin.

Il sortit du trou et se mit à escalader le versant de la colline, dans la direction opposée au feu de l'action. Déserter ? C'est tentant, m'enfin je serai convaincu d'être bon à rien après. Je le suis quand même... J'estime pas avoir le choix. Juste m'éloigner un peu... pour souffler. Ca me remettra sur pied. La compagnie de Barret ne m'enchante pas vraiment, mais c'est lui ou les révolutionnaires, alors. On marche quelques minutes. Randonnée pédestre. Sous la flotte. J'ai vraiment aucune idée d'où il m'emmène, peut-être qu'il veut m'emmener faire du camping. Eh, je vois le fleuve de tout à l'heure d'ici ! Mais il est un peu rouge, et des corps flottent dedans. Triste endroit pour planter sa tente. Ces pensées cyniques me rassurent un peu, je crois que je suis un peu plus calme.

Belle vue, hein ? Ca m'a l'air bien, on s'arrête ici. Première leçon du prof' Barret : utiliser le terrain. Ici, avec ce smog et cette flotte, personne te verra. Tandis que toi, tu les distingues en contrebas. On va être tranquille ici. Si le temps avait pas été si merdique, je t'aurais proposé un poker.

J'ai envie de lui hurler bien fort de me laisser penser tranquille... Je suis pathétique. Ca y est, c'est officiel, je suis lamentable. Un pauvre déserteur sans convictions à l'honneur traîné dans la boue. J'ai plus qu'à retourner à la maison et à me mettre à la politique...
Le brouillard s'était encore épaissi, la brume soulevée par la pluie rejointe par la fumée des fusils et des bombes. On ne voyait pas bien loin. Juste ce qu'il y avait en contrebas de la colline, quelques uns de nos soldats qui acculaient... Tark ? Encerclé par des marines, il luttait littéralement pour sa vie. Il avait choppé un tronc d'arbre et le balançait autour de lui dans tous les sens, maintenant ses ennemis à distance. C'était bel et bien son style de combat, prendre n'importe quoi et s'en faire une arme. Il était en situation délicate, mais se démerdait bien. Un nouveau coup de stress m'ébranla quand même intérieurement. Mais pourquoi il fuit pas ? Pourquoi t'es toujours autant tête brûlée, frangin ? A chaque fois que l'un des marines tentait quelque chose, je priais pour qu'il échoue et se prenne un coup de tronc. Captivé par le sort de mon frère, la douce voix rauque de mon camarade d'infortune me ramène bien brutalement à la réalité.

Hep, regarde ça.

Une médaille qu'il portait à l'intérieur de sa veste. Lui, décoré ?

Une distinction ?
De bravoure. Tu te rends compte ? Je suis jamais resté sur une première ligne de champ de bataille et pourtant... Crak, ils me filent la bravoure ! Tu sais pourquoi ? Parce que y a quelques mois, j'ai égorgé par derrière un type sur un champ de bataille. Un mec important qui s'est laissé surprendre. Avec un peu de jugeote, tu fais des miracles sans te faire chier, et en gardant ton cul au chaud. Parce que sur le champ de bataille, une seule erreur d'inattention est fatale. C'est à toi de la créer.
C'est pas avec ce flingue que tu feras tes miracles ici j'ai l'impression... Quelle fumée. Toujours les yeux rivés sur mon grand frère, j'écoutais les tirades vides de Barret d'une oreille distraite.
Tu paries ? L'homme-requin en bas. L'est doué hein ? Il s'est retrouvé isolé de ses potes et il gère plein de nos collègues en même temps. Tu vois, si je le vise et que je le touche, même si mon tir est pas mortel, ça va le déséquilibrer. Et être déséquilibré, dans sa situation, c'est être mort. Mate le pro. C'est l'heure de la pêche... sans t'offenser hein. dit-il en semblant ajuster sa visée.
Attends ! Leurs leaders sont derrière la première ligne. Ce serait plutôt eux qu'il faudrait moucher !
T'écoutes pas ce que j'te dis ? Faut viser les mecs en position de faiblesse, pas les gradés bien au chaud derrière leur chair à canon. Avec ce smog, j'pourrai pas les atteindre d'ici.
On va chercher un autre point d'observation... Je...

Il m'écoute même plus. Regardant frénétiquement autour de moi, je me confirme vite fait qu'on est bien seuls dans les parages. Cet enfoiré a le doigt sur la gâchette, plus le temps de réfléchir. Ni une ni deux, je le bouscule, le faisant chuter sur le côté alors qu'un "BANG" sonore sort de son fusil et s'en va dans les airs... Plutôt que dans la tête de mon frère. Ce lâche se relève péniblement, utilisant son fusil comme appui, tout en me gueulant : "C'est quoi ton prob...". Pas mal de sang sort de son crâne en bouillie, pendant qu'il essaye de "finir sa phrase" dans des gargouillements immondes. Je venais de lui abattre mon marteau sur la tête. Si je l'avais laissé, il se serait retourné contre moi, ou aurait encore attaqué Tark, ou il m'aurait dénoncé au lieutenant... Je pouvais pas le laisser vivre. Pas possible. Son sort avait été scellé dès qu'il a pointé son arme sur mon frérot de toute façon. Mais maintenant, je me retrouvais avec le corps d'un allié aux pieds et son sang sur mon arme. Quel con ! Bah, tant que j'y étais... Je shootais dans son corps, pour le faire dévaler la colline. Je crois qu'il a fini sa dégringolade dans le fleuve en contrebas. Rassuré, je m'autorisais même un petit commentaire.

T'étais un pauvre con, Barret, mais je te donne au moins raison sur un point. Quelque soit la situation, on ne touche pas à la famille.

Tout ça faisait de la peine, de tout point de vue. Ce type avait été aussi fragile que mes convictions. Je ne suis même plus sûr que Tark aurait fait la même chose pour moi, en plus. D'une certaine façon, en tuant un sale type de son genre, j'avais probablement rendu service à la fois à mon frère et à la marine. Et peut-être à moi-même... Je le voyais comme le miroir du genre d'enfoiré que je pourrais devenir si je fais pas attention. En le tuant, j'ai peut-être inconsciemment voulu tuer ces réflexes malsains en moi. L'appel de la corruption, lâcheté, facilité, insensibilité, tout ça. Psychologie de bas étage. J'ai la tête dans le gaz, je crois que ces pensées débiles mélangées à l'adrénaline me donnent la nausée, mais le sentiment d'avoir pu sauver Tark me regonfle à bloc. Je ferais mieux d'en profiter pour retourner au front... C'est pour ça que je suis là. Essayer de suivre les conseils du lieutenant, le rejoindre au combat. Ouais. A côté d'un bon gradé, je survivrai. Mais surtout, SURTOUT... Contourner Tark. M'assurer vite fait qu'il va bien, puis le contourner. Je redescends la pente, me redirigeant vers le chaos central. Au passage, je vois que Tark se tire aussi, il plonge dans le fleuve. Courageux. Je me sens pas de piquer une tête dans ce bain de sang, perso.

Je plane. Littéralement. Mes pensées se pressent dans mon crâne. Je pense à tout un tas de trucs, tous autant hors-sujets les uns que les autres. Un révolutionnaire me fonce dessus, je le calcule à peine. J'ai juste eu le réflexe de me décaler sur la droite, quand il a essayé de me frapper avec son épée bizarre. C'est un genre de gros baraqué, bourré de stéroïdes. Qui sait, il est peut-être déjà passé dans les filiales que je protégeais, hihi. Je me sens groggy... Je vais pas faire long feu contre cet espèce de colosse. Je lui porte un coup de marteau dans les mollets, il titube mais tombe pas, et prépare déjà sa riposte. Les yeux fixés sur son arme, j'essaye de prévoir comment il va frapper. Coup de théâtre, il se prend une espèce de lance en eau qui le projette à terre. Un truc d'homme-poisson, ça. Venant de nulle part, pouf. Bref. Une intervention divine plus tard, la voie vers le lieutenant Siegfried était ouverte.

Je fais pas plus de vieux os dans le coin, je pars rejoindre mon supérieur.
Il était là, un genou au sol. Je m'approche de lui, et m'abaisse à mon tour pour me mettre à son niveau.

Vous êtes blessé ?
Juste une égratignure.
Laissez moi quand même vous aider.

Lui prenant le bras, je le soutiens pendant qu'il se relève. Il s'était reçu un coup d'épée au niveau du thorax. Ca ne semblait pas très profond, mais la blessure en elle-même était impressionnante. Un grosse marque, euh, rouge, couleur chair. Les exercices d'ambulancier étaient plus softs. Je veux dire, un mannequin blessé, ça reste un mannequin. Merde, qu'est-ce que je raconte ? Je me pensais pas aussi impressionnable. C'est juste le stress de la situation, j'espère.
Debout, le lieutenant est droit et fier malgré sa grosse plaie.

Ouais, c'est pas si grave... Et j'imagine que vous en avez vu d'autres.
Bon état d'esprit, soldat. Suivez mon groupe, nous allons rentrer dans la brèche créee par le colonel. Le combat sera dur, mais nous veillons les uns sur les autres.
J'suis avec vous, chef.

Un dernier coup d'oeil derrière moi, Tark est debout au loin, toujours intact, et rejoint par ses camarades. Il me regarde. Tout en progressant vers la base révolutionnaire, sûrement pour s'y retrancher, il tournait régulièrement la tête vers moi, comme pour s'assurer que j'allais bien. Enfin, je suppose que c'est ce qu'il faisait. Quand il s'est aperçut que je le fixais, je crois qu'il a arrêté. Ca m'a remis la tête sur les épaules. Tout ce qu'on a partagé, ensemble. Des moments heureux, des épreuves, de la colère, de l'indignation, tout ces sentiments forts qu'une pauvre bataille aux enjeux flous peut pas me balayer comme ça. Je ne peux pas mourir tout de suite. Faut que je me reprenne en main, et que je fasse ce que je suis venu faire ici. Poser la première pierre de l'édifice de ma gloire. Je suis toujours derrière le lieutenant, qui a rejoint des plus hauts gradés que lui. On rentre dans la base incrustée dans la colline.

T'inquiètes pas, frangin. J'aurais voulu te revoir dans d'autres circonstances, mais notre lien est trop solide pour être ébréché par un peu de sang et des explosions. Toi et moi, on est toujours les meilleurs.

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PS : Nepter, le retour. Je commence avec ce perso là finalement. J'ai l'accord de deux seigneurs du forum (Rock et Rachel). Navré pour la mise en page toujours aussi sobre. Je reposte pas ma présentation IRL parce que je l'ai pas retrouvé. Puis je pense que c'est un peu superflu maintenant. Bisous les loulous.


Dernière édition par Craig Kamina le Lun 3 Fév 2014 - 2:48, édité 3 fois
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Yo Craig ! Déjà, la re-bienvenue parmi nous !

Juste histoire, pense à aller signer la charte avec ce compte également, afin d'éviter des soucis, héhé.

Sans plus tarder, ton test rp !

Les horreurs de la guerre : voilà un domaine que tu ne désirais pas connaître. Une bataille entre marine et révolutionnaire éclate sur une petite île de South Blue suite à la découverte d'une de leurs bases. Appelé parmi tant d'autres à venir combattre, tu atterris dans un affrontement sans merci dans lequel mort et désolation se répand dans les deux camps. N'ayant jamais vécu pareille situation, tu es pris de panique au moment de venir en première ligne, jusqu'à voir ton frère lutter férocement dans les rangs ennemis. Comment vis-tu ce moment? Et comment parviens-tu à t'en sortir?

Voilà voilà ! Bien entendu, les événements qui se déroulent durant cette guerre sont à ta guise. Si tu préfère avoir un autre test RP, n'hésite pas à nous prévenir !

Sur ce, j'te souhaite une bonne inspiration et n'oublie pas de nous prévenir quand t'auras terminé !
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Yo, j'ai fais le post RP.

J'ai aussi de nouveau signé la charte (pour la troisième fois en moins d'un mois huhu)
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Re-bienvenue à toi !

Déjà, avant de commencer ce premier avis, je me permets de te dire que j'ai vraiment adoré ta fiche *.* Bravo ! Voilà, maintenant que ça c'est précisé, allons-y pour les choses qui fâchent !

D'abord, point forme. Autant te dire qu'il sera très succin, j'ai quasiment pas relevé d'erreur de syntaxe. Y'a juste quelques petits "sûrement" sans accent circonflexe, attention à ça, des petites erreurs d'inattention sur des terminaisons ou des accords et un "sollonel" au lieu de "solennel" qu'est un peu sorti de nulle part... Ah et au début, petit problème de vocabulaire avec cette phrase : "Bon, suffit de pléonasme : je suis CRADE, PUANT." Je pense que tu as confondu pléonasme (répétition de termes type "petit nain", "monter en haut") et périphrase (le fait d'exprimer un mot par sa définition ou par une longue phrase qui veut dire ce mot). Mais sinon, rien à redire sur la forme, t'as une excellente maîtrise de la langue, donc t'es très agréable à lire. Bon, Rock te reprochera l'absence de [justify] dans ton test RP, mais c'du détail.
Ah si, fais peut-être attention à ne pas trop faire intervenir le présent dans un texte au passé/imparfait. Tu l'as fait à plusieurs reprises et ça fait un peu tiquer même si c'pas hyper choquant. Attention aussi à la concordance des temps.

Passons donc au fond (marin, haha, blague). Déjà, tes descriptions physiques et morales sont très agréables à lire. C'est pas du bête enchaînement de caractéristiques, c'est un texte construit intelligemment, avec de la cohérence et on en apprend sur ton perso à chaque mot, donc chapeau là-dessus.
Pour la psycho, bravo, ton perso est vraiment très riche et dense. Il est pas du tout dans le côté manichéen qui peut ressortir assez régulièrement et ça le rend intéressant. Le choix de la première personne est assez judicieux aussi, ça permet de bien rendre compte de son état d'esprit et tu retranscris bien son flux de pensée. Les touches d'humour et de cynismes contrebalancent bien l'aspect un peu dramatique de la vie de Kamina, ce qui permet quand même pas mal de nuancer tes propos et de leur apporter de la couleur plutôt qu'un sale gris terne.

Côté bio, tu t'accommodes très bien des contraintes liées à la vie des hommes poissons, tu t'inscris dans la logique du manga mais sans pour autant en faire un flan. Le côté drame est bien dosé, l'évolution en compagnie de ton frère est plutôt sympa aussi. Le seul truc que je déplore un peu, c'est sur la fin, quand tu reviens sur le fait que Craig fait des trucs pas super légaux pour arrondir ses fins de mois. C'était un peu mal amené et j'ai vraiment eu l'impression que si ça apparait comme ça, c'est parce que tu avais oublié de le faire avant ou que t'avais pas eu la place mais que t'estimais qu'il fallait le caser quand même. Donc voilà, y'a juste vraiment ce point qui m'a chagriné, mais sinon le reste était très bien.

Concernant ton test RP, bah c'était bien aussi. T'as pris ton temps pour relater la bataille et ce qui précédait, on sentait parfaitement l'ambiance un peu cliché de ce genre de scène. Le personnage de Barret rajoutait un petit plus à ce qu'on pouvait attendre vu le sujet. Par contre, tu ne l'as pas nommé dès le début, donc quand il réapparait la seconde fois et que tu nous sors "c'était Barret", sur le coup on se dit "Qui ? Oo" avant de comprendre. Petit bémol sur le moment du début de la bataille où on ne sent pas vraiment la panique de ton personnage qui fuit pour essayer de sauver sa peau. 'fin je dis panique en référence au test RP, mais les sentiments de ton personnage étaient assez flous à ce moment là. Un poil plus de perte de contrôle par moment aurait été le bienvenu. Le côté "je raconte ce qui se passe avec de la distance" est bien maitrisé mais a ses faiblesses dans ce genre de moment, donc attention à la gestion de l'émotion présente. Les retrouvailles lointaines avec les frères qui s'entraident comme ils peuvent sans s'approcher étaient sympa, bien retranscrites, de même que la fin avec le retour au front. Niveau combat et description de l'action, c'était bien aussi, on visualise sans difficulté.

Bon, voilà, je vais pas m'étendre plus, c'était une très bonne fiche pour laquelle je propose un 1000 dorikis. T'as vraiment un perso sympa, travaillé, cohérent et riche qu'est parfaitement géré, que demander de plus ?


Je laisse donc la main à un collègue ! Si y'a un souci, un commentaire, une remarque, n'hésite pas ! =)
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Yebah grand, c'est moi que v'là pour le deuxième avis ! Sois le rebienvenu au passage =)

Alors, j'vais faire assez bref : c'est une très bonne fiche, riche, complète, qui campe un personnage attachant. Mais genre vraiment, parce qu'avec ses défauts, ses vices et ses vertus, ses valeurs et son désir de bien faire malgré tout ce qui lui arrive, il fait vraiment très humain, ton Craig. Paradoxalement ou pas, oui, héhé.

Y'a quand même un truc qui m'a intriguée : d'où lui vient l'aversion qu'il porte à son propre physique d'homme-poisson ? S'il avait grandi sur la terre ferme, j'aurais compris, mais la... peut-être le seul réel point aveugle de toute ta fiche, fallait que je le le dise...

Puis un truc qui je voulais vraiment relever, c'est la qualité du test rp. Franchement, un bon moment de lecture, c'était top. J'aime cette narration simple et honnête, qui va bien au personnage ; j'aime l'ambiance marécageuse que tu poses, le flou que tu laisses pour mieux simuler les joies de la guerre, la relation distante mais super forte que tu poses avec le frangin. Vraiment top, ça promet de beaux rp (auxquels j'espère bien avoir le plaisir de participer un de ces jours, héhéhé **)

Bref. Par contre, j'serais un poil moins gentille que Louise. De base, 800, c'est le quota maxi, on monte jusqu'à 1000 quand c'est vraiment exceptionnel, sans faute, rien à redire. Là, y'a quand même quelques couilles niveau concordance des temps et le petit machin relevé un poil plus haut... donc bon. Validation à 800, ce qui reste carrément cool.

Bon jeu à toi avec ce nouveau compte, en te souhaitant une belle soirée !

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