L'Hypérion est enfin à Navarone. Vous y serez briefé sur les détails des futures opérations par votre nouvel équipage. Prenez quelques affaires et filez.
J'ai plus ou moins rien à emmener, alors...
N'oubliez pas les remarques que je vous ai faites. Il s'agit de ne pas vous faire éjecter par les écoutilles dès votre premier jour...
Les remarques ? Vous m'en avez fait tellement...
Votre notion toute personnelle de l'hygiène, Kamina... Vous allez devenir médecin, dans un hôpital mobile. Dois-je vraiment vous expliquer pourquoi vous devriez être irréprochable à ce niveau-là ?
Je me suis lavé avant-hier.
Il va falloir vous adapter à un nouveau mode de vie.
Ca va faire quelques semaines que je moisis enfermé dans votre hôpital. Alors moisir enfermé dans un sous-marin hôpital, ça va être un vrai bouleversement dans ma vie.
Je vous déconseille de montrer cet état d'esprit lorsque vous serez à bord. Votre conduite ces derniers temps est loin d'avoir été irréprochable. Ce que vous pensiez pouvoir vous permettre ici est à prohiber à tout prix si vous ne voulez pas devenir la bête noire de votre nouvel équipage. Juste... Faites votre travail, ce sera déjà bien.
Quand on me donne quelque chose à accomplir, je sais être correct et zélé, croyez moi. Forcément, ici, ça arrivait jamais...
Bon, ne perdez pas plus de temps. Le sous-marin vient d'accoster. Ils attendent leurs recrues. Et de ce que je sais de votre nouveau supérieur, c'est un impatient. Docks 25.
J'y vais.
Pas de questions ?
Si. Vous êtes aimable parfois ?
Rompez.
Je quitte la salle. C'était étouffant là-dedans. Il peut me faire des remarques sur mon hygiène, je pourrais très bien lui en faire sur la ventilation de son bureau. Mon chef de service. Un pauvre toubib aigri par des années à alterner entre périodes de paix à combler le vide par une totale dévotion à la paperasse, et époques de guerre, à voir les cas irrécupérables s'entasser dans la morgue. Elle me manqueras pas, cette espèce d'épave.
J'me suis pas engagé dans la marine pour connaître des montagnes de fun, mais j'aurais pas pensé qu'ils oseraient m'affecter plusieurs semaines dans un hôpital aussi grand et vide que celui-ci. Y a jamais un rat blessé dans le coin. Enfin si, quelques uns, des fois. Des maladroits qui se blessent dans les entraînements ou pendant des manoeuvres. Mais ils s'adressent alors à leurs toubibs de référence ou aux gentils docteurs souriants et populaires, pas à l'homme-requin mal luné qui bulle toute la journée dans son coin. Bref. Ici, je m'emmerde. Mais il y a trois jours, on m'a dit que je serai assigné à un hôpital sous-marin mobile de la marine. Le principe a l'air de sortir de l'ordinaire. C'est peut-être convivial, la vie dans un sous-marin... J'espère que je m'y découvrirai pas de la claustrophobie. Bah, n'importe quoi sera mieux qu'ici de toute façon. Elle me manquera pas, cette routine lassante.
Le chef veut que j'apporte des affaires... Quelles affaires ? Ca me frappe, maintenant, y a rien de matériel à quoi j'peux m'accrocher. Pas un gri-gri, un souvenir, la photo d'une amoureuse... Non, comme d'habitude, juste ma bite et mon couteau. Enfin mon marteau. Et mon armure fêlée. Peu importe, je sais même pas si mon arme énorme rentrera sans accroc dans la boîte à sardines qui me servira sûrement d'espace vital. Enfin, 'paraît qu'il est grand ce sous-marin. Alors du coup, en sortant de l'hôpital, je me dirige directement vers les docks, sans passer par mes quartiers. Elle me manquera pas, ma piaule aseptisée.
En ces quelques jours à attendre ces fameux hypériens, j'ai largement eu le temps de partir en reconnaissance sur les docks pour savoir où leur sous-marin était susceptible d'accoster. Très important la reconnaissance ici, sinon on se perd et on ne vous retrouve jamais. Surtout quand on a jamais rien visité d'autre que le quai par où on a débarqué le premier jour et l'hôpital de la base... Quoiqu'il en soit, je trouve très facilement le sous-marin, parce qu'il est vraiment pas facile à manquer. Bon, comment ça se passe, je rentre, je dis bonjour à toute la famille puis j'pars personnaliser ma cabine ?
J'avance vers l'immense cercueil de fer, décoré sobrement de grosses croix rouges. Je compte sur ce monstre et ses hommes pour m'ouvrir les marches de la gloire et du pouvoir. Dur si mon affectation se limite à dix mètres carrés d'infirmerie bien organisée... Pas que je sois claustro en fait... Juste, je vais devenir dingue s'ils me donnent rien à faire. J'espère qu'il y a des ambitieux là-dedans.
Voilà. Me voici planté comme un piquet à quelques mètres devant l'entrée du sous-marin. Y a quelques groupes de personnes autour de moi qui parlent bruyamment, sans me porter attention. Heureusement, parce que je pense que j'ai l'air con, à tourner la tête dans tous les sens avec les yeux grands ouverts. J'imagine que c'est bientôt l'heure de la visite guidée.
J'ai plus ou moins rien à emmener, alors...
N'oubliez pas les remarques que je vous ai faites. Il s'agit de ne pas vous faire éjecter par les écoutilles dès votre premier jour...
Les remarques ? Vous m'en avez fait tellement...
Votre notion toute personnelle de l'hygiène, Kamina... Vous allez devenir médecin, dans un hôpital mobile. Dois-je vraiment vous expliquer pourquoi vous devriez être irréprochable à ce niveau-là ?
Je me suis lavé avant-hier.
Il va falloir vous adapter à un nouveau mode de vie.
Ca va faire quelques semaines que je moisis enfermé dans votre hôpital. Alors moisir enfermé dans un sous-marin hôpital, ça va être un vrai bouleversement dans ma vie.
Je vous déconseille de montrer cet état d'esprit lorsque vous serez à bord. Votre conduite ces derniers temps est loin d'avoir été irréprochable. Ce que vous pensiez pouvoir vous permettre ici est à prohiber à tout prix si vous ne voulez pas devenir la bête noire de votre nouvel équipage. Juste... Faites votre travail, ce sera déjà bien.
Quand on me donne quelque chose à accomplir, je sais être correct et zélé, croyez moi. Forcément, ici, ça arrivait jamais...
Bon, ne perdez pas plus de temps. Le sous-marin vient d'accoster. Ils attendent leurs recrues. Et de ce que je sais de votre nouveau supérieur, c'est un impatient. Docks 25.
J'y vais.
Pas de questions ?
Si. Vous êtes aimable parfois ?
Rompez.
Je quitte la salle. C'était étouffant là-dedans. Il peut me faire des remarques sur mon hygiène, je pourrais très bien lui en faire sur la ventilation de son bureau. Mon chef de service. Un pauvre toubib aigri par des années à alterner entre périodes de paix à combler le vide par une totale dévotion à la paperasse, et époques de guerre, à voir les cas irrécupérables s'entasser dans la morgue. Elle me manqueras pas, cette espèce d'épave.
J'me suis pas engagé dans la marine pour connaître des montagnes de fun, mais j'aurais pas pensé qu'ils oseraient m'affecter plusieurs semaines dans un hôpital aussi grand et vide que celui-ci. Y a jamais un rat blessé dans le coin. Enfin si, quelques uns, des fois. Des maladroits qui se blessent dans les entraînements ou pendant des manoeuvres. Mais ils s'adressent alors à leurs toubibs de référence ou aux gentils docteurs souriants et populaires, pas à l'homme-requin mal luné qui bulle toute la journée dans son coin. Bref. Ici, je m'emmerde. Mais il y a trois jours, on m'a dit que je serai assigné à un hôpital sous-marin mobile de la marine. Le principe a l'air de sortir de l'ordinaire. C'est peut-être convivial, la vie dans un sous-marin... J'espère que je m'y découvrirai pas de la claustrophobie. Bah, n'importe quoi sera mieux qu'ici de toute façon. Elle me manquera pas, cette routine lassante.
Le chef veut que j'apporte des affaires... Quelles affaires ? Ca me frappe, maintenant, y a rien de matériel à quoi j'peux m'accrocher. Pas un gri-gri, un souvenir, la photo d'une amoureuse... Non, comme d'habitude, juste ma bite et mon couteau. Enfin mon marteau. Et mon armure fêlée. Peu importe, je sais même pas si mon arme énorme rentrera sans accroc dans la boîte à sardines qui me servira sûrement d'espace vital. Enfin, 'paraît qu'il est grand ce sous-marin. Alors du coup, en sortant de l'hôpital, je me dirige directement vers les docks, sans passer par mes quartiers. Elle me manquera pas, ma piaule aseptisée.
En ces quelques jours à attendre ces fameux hypériens, j'ai largement eu le temps de partir en reconnaissance sur les docks pour savoir où leur sous-marin était susceptible d'accoster. Très important la reconnaissance ici, sinon on se perd et on ne vous retrouve jamais. Surtout quand on a jamais rien visité d'autre que le quai par où on a débarqué le premier jour et l'hôpital de la base... Quoiqu'il en soit, je trouve très facilement le sous-marin, parce qu'il est vraiment pas facile à manquer. Bon, comment ça se passe, je rentre, je dis bonjour à toute la famille puis j'pars personnaliser ma cabine ?
J'avance vers l'immense cercueil de fer, décoré sobrement de grosses croix rouges. Je compte sur ce monstre et ses hommes pour m'ouvrir les marches de la gloire et du pouvoir. Dur si mon affectation se limite à dix mètres carrés d'infirmerie bien organisée... Pas que je sois claustro en fait... Juste, je vais devenir dingue s'ils me donnent rien à faire. J'espère qu'il y a des ambitieux là-dedans.
Voilà. Me voici planté comme un piquet à quelques mètres devant l'entrée du sous-marin. Y a quelques groupes de personnes autour de moi qui parlent bruyamment, sans me porter attention. Heureusement, parce que je pense que j'ai l'air con, à tourner la tête dans tous les sens avec les yeux grands ouverts. J'imagine que c'est bientôt l'heure de la visite guidée.