Ca sentait la sueur et le métal chaud. Dans la pénombre de la grande salle des moteurs, seul la lueur des flammes éclairait l’homme assis. Il se tenait la tête, recroquevillé dans la fatigue et la douleur. Dans sa main droite, une longue lame. Un nodachi. Une lame de plus de deux mètres en acier forgé qui étincelait de mille feux. Magnifique. Depuis plus de quinze heures, le sergent Gon Blacknife frappait de toutes ses forces sur le métal rougeoyant pour le rendre aiguisé, tranchant… Mortel. Sur le marché, un tel sabre pouvait facilement se vendre un million de berrys.
-NON !D’un geste rageur, il balança l’arme contre le mur qui alla rejoindre une pile de sabres de toutes sortes. Des kodachis, des katanas, des nodachis, des tachis… Gon s’était même essayé au yari pour voir si la longue portée de cette arme ressemblant à une lance. Et toutes ces lames étaient tout simplement splendide et d’une qualité exceptionnelle pour certains d’entre eux. Mais rien n’y faisait. Aucune de ces armes n’arrivait à la cheville de Firmament. Le meitou Firmament qu’il avait reçu lors de son départ de Shimotsuki écrasait toutes ses créations, que ce soit en terme de tranchant ou de solidité.
C’est incroyable… Il y a forcément un truc… Le feu qui brûle ici, au milieu des moteurs à vapeur est d’une chaleur hors du commun, je frappe de toutes mes forces, j’essaye encore et encore, des heures durant. J’ai tenté toutes les formes, toutes les températures, différents marteaux, toutes les techniques que je connais… Je ne sens plus mon bras depuis des heures déjà… Qu’est ce que je dois faire !?
L’idée lui trottait déjà dans la tête depuis plusieurs jours, mais sa fierté le forçait à continuer. Il voulait se dépasser et dépasser les plus grands. Il voulait forger une lame qui pourrait dépasser Firmament. S’il y parvenait… Il pourrait alors en faire d’autres. Et d’autres encore. Une fois qu’il aurait compris le « truc » pour obtenir un tranchant aussi redoutable et une solidité aussi exceptionnelle, il pourrait armer chacun de ses cent bras d’un meitou d’exception. Plus rien ne pourrait alors l’arrêter dans sa lutte contre la corruption et le crime. Plus personne ne pourrait se dresser en travers de sa route.
Mais maintenant, il devait se résigner. Il avait épuisé tout le stock de métal brut qui se trouvait sur le navire ainsi que toute sa réserve d’énergie. Ses doigts tremblants lâchèrent le manche de son marteau qui frappa le sol dans un son métallique. Il était à bout de force. Pourtant, son état physique n’était rien comparé à son mental. Il ne se souvenait même pas de son dernier repas. Ni de la dernière fois qu’il avait dormi. Son objectif avait tourné à l’obsession et était en train de sombrer dans la folie furieuse.
Mais maintenant, il devait se résigner. Il avait épuisé tout le stock de métal brut qui se trouvait sur le navire ainsi que toute sa réserve d’énergie. Ses doigts tremblants lâchèrent le manche de son marteau qui frappa le sol dans un son métallique. Il était à bout de force. Pourtant, son état physique n’était rien comparé à son mental. Il ne se souvenait même pas de son dernier repas. Ni de la dernière fois qu’il avait dormi. Son objectif avait tourné à l’obsession et était en train de sombrer dans la folie furieuse.
Il faut que j’en apprenne plus encore sur l’art de la forge. Il me faut un maître. Un senseï ! Qui pourra m’apprendre des secrets, qui pourra m’expliquer tous le mécanisme qui renforce le métal, qui permet d’atteindre une grande finesse sans perdre en fragilité.
-IL DOIT FORCEMENT Y AVOIR QUELQU’UN !!!
Son poing s’écrasa contre l’enclume si fort que les marins crurent que leur sergent s’était remis au travail. Les hommes étaient inquiets. Ils étaient livrés à eux-mêmes depuis déjà des jours. Les caporaux essayaient de faire office de leader et de maintenir l’ordre dans les rangs mais la panique gagnait l’équipage. En l’absence de leur chef, certaines fortes têtes avaient commencé à faire preuve de désobéissance et les bagarres allaient bon train. L’anarchie gagnait peu à peu le navire sans tête. A plusieurs reprises, certains soldats avaient tenté de se plaindre auprès de Gon. D’autres avaient tenté de le forcer à se nourrir ou de le raisonner. Ils avaient tous reçu le même accueil. A force de recevoir des marteaux dans la tête, plus personne n’osait s’approcher de la porte. Le navire était en perdition, les mécaniciens n’étant plus autorisés à entrer dans la salle des machines.
Cette situation durait depuis deux semaines à présent. Soudain, un grincement se fit entendre. Gon s’agrippa au battant de la porte et s’extirpa de son antre nauséabonde. La lumière le frappa de plein fouet, lui arrachant une grimace douloureuse. Il fit quelques pas en chancelant et se rendit jusqu’à la cuisine où il s’effondra sur une chaise. Dans l’embrasure, des marins tendaient leur cou pour observer leur sergent. Il n’était pas rasé, son visage était sale, ses joues creusées et son teint pâle. Pourtant, il gardait toujours son autorité naturelle. Il avait le dos droit et le regard fixe devant lui.
Cette situation durait depuis deux semaines à présent. Soudain, un grincement se fit entendre. Gon s’agrippa au battant de la porte et s’extirpa de son antre nauséabonde. La lumière le frappa de plein fouet, lui arrachant une grimace douloureuse. Il fit quelques pas en chancelant et se rendit jusqu’à la cuisine où il s’effondra sur une chaise. Dans l’embrasure, des marins tendaient leur cou pour observer leur sergent. Il n’était pas rasé, son visage était sale, ses joues creusées et son teint pâle. Pourtant, il gardait toujours son autorité naturelle. Il avait le dos droit et le regard fixe devant lui.
-Qu’est ce que vous attendez pour me servir à bouffer bande de ramasse-merdes?
Deux hommes se précipitèrent pour le satisfaire. C’était comme si ces deux semaines n’avaient pas existé. Le bazar qui avait régné durant son absence s’était dissipé à l’instant même où il avait sorti la tête du feu et des cendres. Le caporal Bane s’approcha craintivement.
-Mon… Monsieur ? Où allons nous ? Cela fait un moment que les navigateurs ne savent pas quelle direction ils doivent suivre et… tout l’équipage est assez inquiet monsieur.
Gon arracha un morceau de viande d’un os avec hargne et se mit à le ronger jusqu’au dernier gramme. Après avoir pris le temps de tout avaler, il posa l’os brillant sur la table et leva les yeux vers son sous-officier.
-Zaun… On va à Zaun.
Dernière édition par Gon Blacknife le Ven 11 Avr 2014 - 12:49, édité 2 fois