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De bien belles retrouvailles



- Grand Line. 1ère voie –
- Ile Sheraz, à quelques miles d’Alabasta -


La longue colonne de fumée noire ne cesse de monter dans le ciel, déployée en d’épaisses volutes poisseuses contrastant alors avec le bleu éclatant du ciel. Pourtant, devant cette vision funeste un homme se tenait debout un subtil sourire satisfait aux lèvres, fièrement campé sur le promontoire rocheux surplombant le reste de l’île. A ses pieds s’étendaient les restes à moitiés dévastés et encore en proies aux flammes de l’avant poste expérimental num. 274 de la marine ; et dont la vision tragique ne semble pas le moins du monde l’oppresser. Bien au contraire, la vue de la longue colonne de prisonniers sortant pour la première fois à la lumière du jour depuis parfois plus de  trois ans a de quoi faire gonfler son cœur. Les menottes leurs sont enlevés, leur dignité aussi. Et tandis qu’ils passent -enfin libres- devant la masse compacte de marines ligotés, pour la première fois ils peuvent enfin montrer leur vrai visage. Des visages d’homme libres. La révolution a une fois encore su briser les chaines du gouvernement mondial… Et de cela il peut en être fier. Fier au point de sentir en lui gonfler la flamme de la satisfaction.

-Chef ?

La voie sort l’homme de ses rêveries.

-Tout est prêt, il ne manque plus que vous.


Encore quelques heures avant que le brouillage des escargophones ne soit repéré par les sbires de Marie Goa. Encore quelques heures avant qu’un repli ne soit nécessaire afin de se soustraire aux canons de la marine. Quelques heures largement suffisantes.

-J’arrive.



Le guerrier se retourne donc, avant de s’élancer en de grandes enjambées martiales vers ses hommes attroupés, dans l’attente des quelques mots que s’apprête à lancer leur maître de guerre : Mandrake. Sur tous leurs visages on peut lire une impatience non dissimulée…

-Messieurs. Mes frères...

On se racle la gorge… on trépigne des pieds…

-Buvons !



Et dans une explosion de joie et de concert de choppe qu’on entrechoque toute l’armée révolutionnaire présente hurle sa joie et lève le coude en l’honneur de leur cause ! Le festin de victoire est ainsi lancé par la voie de celui qui libère, dernier pied de nez face à l’autocratie du gouvernement mondial et symbole d’un avenir meilleur, ses hommes sont vivants et heureux de l’être. Immenses carcasses sont mises à griller, les tonneaux sont ouverts par dizaines ; et tous profite comme à chaque fois de ces rares moments de joie et d’insouciance qu’ils peuvent s’accorder. Mandrake passe alors entre ses hommes, trinquant et félicitant ceux qu’il a vu vaillant, rassurant ceux qui ont perdu des proches, le leader au charisme conquérant se mêle à ses troupes tandis qu’il s’offre lui-même quelques moments de liberté. Plus de chef, plus d’officiers, justes des frères qui boivent et rient en priant pour que demain soit moins pire qu’hier.

Tous autours d’un immense brasier fait des reste du campement de prisonnier mis à sac, la liesse se célèbre à la lumière des flammes montant dans le ciel où déjà le soleil leur offre son plus beau couché de soleil.


Mandrake se laisse finalement tomber auprès de plusieurs de ses plus proches lieutenants, choppe en main et cuisseau de viande au rendez-vous.

-A la votre commandant !
-A la votre mes frères.

-A la votre les loulouttes.


Les rires fusent, les godets se lèvent en même temps que les gorges et … Attendez… cette voie… Tous les regards se rabaissent lentement, bouches encore grandes ouvertes… Pour retomber sur une immense silhouette sortant d’un recoin d’ombre où jusque là elle avait su s’approcher sans attirer l’attention de la foule en liesse. Une silhouette menaçante, tout en muscle et en vieilles rancœurs : la mienne.

Le son de mes tongs claquant dans la terre battue résonne dans le silence qui s’est emparé des lieux plus facilement encore que l’armée révolutionnaire de Mandrake ; me voilà qui sort des ténèbres à la vue de tous. Short et chemise à fleurs accompagnent une choppe prise on ne sait où ; et dont la mousse fraîche quant à elle auréole encore un franc sourire et un regard pétillant. Un revers de main plus tard, me voilà présentable bien que cela n'change pas les mines déconfites qu’on m’offre en retour. Puis…

- Toji !!!


Toute la foule se jette d’un seul bond en arrière, reculant en masse à quelques dizaines de mètres précipités, dégainant armes en échange de gigot, visages haineux et terrifiés en échange de verre à trinquer.  Seul Mandrake n’a pas bougé, immobile à l’orée de ce cercle prudent. Alors comme j’suis là pour briser la glace, j’reprends avant que les premières balles ne sifflent.

-Pfiuuuu, pas évident d’vous localiser les zig’, un peu plus et j’vous ratais.



Grand blanc plus imposant qu’un requin d’dix bons mètres…


-Ça va comme vous voulez sinon ?
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La foule se fend en deux pour laisser apparaitre le massif Mandrake que tu connais déjà. La mine renfrognée, tu sais déjà qu’il n’est pas le plus heureux de te voir ici, avec lui, face à ses hommes, surtout étant donné votre passif commun et l’animosité mutuelle et tellement bien partagé qui vous anime. Mais du coup, Mandrake hésite. S’il a très envie de te coller son poing sur le nez histoire de te refaire le portrait et de te témoigner une partie de son affection, il a aussi de grands projets beaucoup plus urgents et importants pour le Monde et la Révolution.
Du coup, toi, tu l’interromps alors qu’il part renverser un royaume. Et pas que ces retrouvailles le chagrinent particulièrement, tu sens quand il s’avance vers toi qu’il est pressé, pas forcément très disponible et surtout, que tes tongs et ta chemise lui donnent la nausée. Les fleurs Hawaïenne, ça colle absolument pas avec l’air ténébreux et puissant, limite gothique, du bonhomme. Il pense même que s’il devait apposer une loi claire et nette une fois la Révolution au pouvoir (un rêve et un but pour le bonhomme comme tu le sais), il prévoit d’interdire formellement, sous peine d’humiliation public, ces foutus chemises.

Alors, il se plante, te surplombe de sa hauteur (même si vous frôlez les même plafonds toi et lui) et demande le plus naturellement possible :

C’est une visite de courtoisie ou tu veux qu’on se mette sur la gueule ?

Note bien qu’il ne t’a pas d’abord collé son pied au cul avant de te demander ça. Il connait ton statut. Il sait que tu as une lettre de Corsaire. Il sait que tu n’es plus « la » menace pour eux. Du coup, il attend de savoir sur quel pied il va danser, et lequel il va te coller dans les noix.


Hasta la victoria siempre.
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J’attends… et non ça n’vient pas. Pas d’mandale directe à vous en déchausser les ratiches d’un caïman. Kedal nada, à croire que j’suis pas l’seul à avoir appris l’zen ces dernier temps. Surpris que j’suis donc, même si j’en donne pas la mine. Agréablement surpris pour tout dire ; ça va faciliter l’débat et raccourcir l’voyage, d’autant que j’me sens pas l’bienvenue allez savoir pourquoi. Bref, j’sens aussi qu’cet état de fait reste sur le bord d’la falaise, alors j’décide de pas pousser l’bouchon trop loin. Un temps j’l’aurais fait juste pour faire rager mon ami, mais là j’ai d’autres ambitions dans la vie que celle de faire chier les autres, et Mandrake en fait partie.

-On va plus tabler sur la courtoisie si ça t’dérange pas. J’ai rien contre l’idée d’un peu d’physique avec toi, mais j’voudrais t’parler. Au moins un peu avant.

Une nouvelle lampée part vers le monde mystérieux et magique de l’œsophage, autant pour ma soif qu’en tentative pour dédramatiser l’contexte. Autant vouloir dérider une maison d’retraite… Boarf, j'garde pour ma part le sourire de rigueur.

-J’vais la faire simple : J’ai un compte à régler avec le gouvernement mondial.

Jusque là ça s’sentait, j’suis pas connu pour avoir fini en bon terme avec la marine.

-Avec les Tenryuubito en fait.

Là, on sent déjà qu’on est dans du plus sérieux. La température a dû prendre trois degrés dans sa gueule et j’pense même avoir vu l’brasier retomber d’quelques mètres. On est plus dans d’la p’tite aigreur de qui a trahi qui et de qui a tué qui… Là c’est du lourd. Plus la moindre trace d'un sourire.

-Alors de deux choses l’une : Soit on continue à faire marche à part, avec tout c’que ça implique de dommages collatéraux si on est amené à s’croiser en route.

Soit on fait en sorte d’unir nos efforts afin qu’les choses bougent pour de bon.


Retour de la mine joviale, j’ai l’œil qui pétille et non pas par vice pour une fois mais par malice. De cette p’tite étincelle qui dit qu'tout n’est pas encore dit et qu’plus gros se cache encore, tout timide qu’est l’fond des choses. Et mon poing qui reste sur ses gardes, toujours. Gentil l’Toji, mais pas plus naïf pour autant.
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Un moment on s’regarde tous en silence, l’air interdit. Et ouais les couilles de loutres… vous avez bien entendu. Et non j’me paye pas d’votre gueule, aussi tentant et habituel qu’ce soit. Mandrake me mire de cet air renfermé qu’on lui connaît, scrute la moquerie dans mon œil et le piège dans mon souffle… Et son poing n’vient pas encore en réponse. Bien, à défaut d’amour j’ai capté sa curiosité. Mais comme je sens qu’niveau dialogue c’est encore à moi d’faire les premiers pas au risque de m’lancer dans un marathon, j’enchaîne.

-J’suis v’nu jusqu’à vous pour vous aider les loulouttes. Sans déconner. Et quand j’dis vous j’parle avec des majuscules, pas juste toi gueule d’amour.

Aïe, un cil rouge qui tique méchamment, c’est encore un peu tôt pour les p’tits noms visiblement.

-La révolution ? Toi ?

Ouais bon ok… j’comprends qu’on s’méfie. Ça s’rait pas l’premier mensonge qui mènerait un révo au compost. L’Mandrake est méfiant à défaut d’craintif, c’qui déjà est un sacré signe de valeur dans pas mal de contrées. Torgnole-Land en l’occurrence.

-Pourquoi ?

Blam, la question qui résume tout et qui pousse sans laisser d’ouverture. Y a pas à dire l’type gère ses dialogues avec la parcimonie dont seuls les usuriers et les ténébreux sont capables. La pose se veut dominante, et elle le s’rait sur’mment si j’étais v’nu en conquérant d’ailleurs. Sauf que moi des ténébreux j’en ai eu ma soupe depuis une paille, alors ça fait un moment qu’j’ai arrêté d’tiquer sur leurs effets et leurs poses. J’ai côtoyé un Red qui niveau ténèbres se pose là mon gars, une Rachel qui arrive même à s’en faire des bigoudis, sans compter un Tahar en vacance. Alors bon… tu comprendras qu’l’air et l’style que s’donnent les gens, arrivé à un certain niveau… ça importe moins qu’leurs actes. Et c’est justement d’actes dont j’suis v’nus t’parler l’ami.


-Hum, ça t’dirait qu’on aille se poser plus loin ?

Ouais non parce que de un, ça évitera peut être l’envie d’m’en carrer six juste par principe devant tes hommes, de deux c’est plus intime comme discussion, de trois j’ai des trucs à t’dire en priver dont j’aim’rais pas forcement informer l’pékin moyen. Un moment j’vois Mandrake cogiter, puis autant pour montrer qu’il ne me craint pas que pour épargner ses hommes il me gratifie d’un sobre hochement de tête approbateur. Malin l’gus, il sait qu’en cas d’conflit ses zig’ lui servirait à rien contre moi et ne pourraient qu’prendre des coups perdus.

Le voilà donc qui m’invite à m’suivre sur un surplomb à l’écart des festivités qui ont pris un sérieux coup dans l’aile, là où tous peuvent nous mirer de loin, comme pour les rassurer. Une main plus impérieuse qu’accueillante me désigne un bloc de ciment où poser mon derche le temps qu’lui s’pose sur fond de flamme, cheveux aux vents comme savent si bien l’faire les gars d’sa race. Et j’parierais qu’il le fait pas exprès en plus, ‘fin bref. Une bouteille d’un autre âge sort de son manteau, qu’il débouchonne avant d’la porter à ses lèvres, sans pour autant m’en offrir en retour. Il attend, simplement, que j’poursuive. Alors c’est c’que j’fais, simplement, sans fioriture où j’pourrais cacher des faux semblants et des s’conds degrés. Nan j’parle à Mandrake comme on parlerait à un psy où un compagnon d’passage qu’on n’reverra jamais : avec l’honnêteté des mecs qui n’en ont plus rien à foutre des mensonges.



-J’sais qu’entre toi et moi ça jamais été l’grand amour. Et j’suis pas forcement là pour qu’ça change j’te l’dis tout d’suite.

Oui, parce que baisser son froc ne fait pas non plus partie d’mes nouvelles habitudes non plus, faut pas déconner.

-Seul’ment c’est derniers temps ont été… disons tumultueux pour moi. J’parle pas d’cette histoire de procès de trahison et tout l’touintouin… non ça fallait s’y attendre, c’était d’bonne guerre.

J’vois sur le visage fermé d’mon interlocuteur que j’reste trop vague et qu’la patience est une chose qu’il travaille lui aussi. Alors j’saute la seconde pour passer directement la troisième.

-J’ai changé Jonas…

Gros silence. Bordel cette phrase sonne d’un con j’vous dis pas… Rien qu’à la prononcer j’me vois déjà tourner dans un escargo-navet. Pourtant, j’dois rien avoir dit d’plus vrai depuis quoi… dix ans ?


-J’ai rencontré des gens, vécu des trucs qui…

Bordel, s’ouvrir à »l’ennemi », comme ça… Sauf que c’est plus « L’Ennemi » justement. Allez Toji, du cran bordel.

-…qui m’ont poussé à r’garder les choses autrement. A r’garder des choses qu'je n’voulais pas voir depuis si longtemps. Trop longtemps en fait.

Ma garde s’abaisse lentement tandis que j’lutte en dedans pour sortir au lasso ces putains d’mots. Et pourtant pas encore d’poings dans ma gueule pour en profiter.

-Alors j’ai fini par ouvrir les yeux, enfin l’œil. Et j’ai vu qu’je m’plantais d’puis l’début. Sur l’Ennemi. Sur les putains d’pourritures de fumiers d’leur race qui doivent payer car oui y a des gars qui doivent payer. J’en fais probablement partie tu m’diras, mais ça c’est l’problème des générations futures qui crieront elles aussi vengeance. Moi j’ai d’jà la mienne de vengeance ; et elle va à l’encontre des Tenryuubito.

-Pourquoi les Tenryuubito ?

Argl… j’m’y attendais, faudra en passer par là.

-L’problème c’est pas la marine, tu dois l’avoir compris. Y a plus de bons bougres dans cette foutue armée que chez les bénévoles de Drum. L’soucis c’est pas tant l’gouvernement mondial non plus au final… tout ça c’est qu’des pions. Des gros pions, mais des pions quand même. La vraie pourriture qui pousse notre monde vers l’entropie, c’est Eux. Eux qui dictent tout, eux qui ont asservi les miens, eux qui risquent de détruire mon monde, eux qui m’ont prit et qui m’ont poussé à... à… à tuer une des rares personnes qui m’était encore cher. C’est à eux que j’dois c’que j’suis devenu.

Ma voix retombe peu à peu, avant que j’la raffermisse avec une détermination sans faille. J’repars donc sur un autre sujet, comme pour éviter d’titiller cette foutue plaie qui n’mérite pas d’être recousue. Pas encore.



-Alors j’vais pas t’la faire à l’envers, j’regrette rien de c’que j’ai fait.

-Hm ?

-Pas les morts, pas les méthodes, rien. Rien si c’n’est d’pas les avoir orienté dans la bonne direction. Ça ouais j’regrette par contre.

-Hm.

-J’suis une enflure et ça s’rait injure que d’vous d’’mander pardon. Et pour tout t’dire j’compte bien le rester ; c’est mes armes ma force, c’est dev’nu ma nature. Car j’suis pas là pour faire pénitence hein, si c’n’est auprès d’mon peuple pour qui j’serais près à faire n’importe quoi.

-Ton peuple ?

-Ouais. Vous autres humains j’m’en tamponne toujours l’coquillard Jonas j’vais pas t’mentir. Mais si une seule seconde j’peux trouver chez vous l’aide qui permettra d’sauver les miens… Ouais ça vaudra l’coup, peu importe le prix.

-Hm. Continue.




Gros soupir… Tu veux tout l’morceau et t’es pas près à m’faire de cadeau en m’épargnant les détails hein ?... Ok, j’comprends… Bon ben quand faut y aller.

Alors j’lui sors tout. Tout sur L’île des hommes poissons, tout sur ma tentative Putsch dictée seulement par une mégalomanie pathologique qu’y est surement pas total’ment morte. Tout sur mes manipulations et mes manigances. Et j’le vois écouter, pas surpris pour un brin, mais avec la colère qui joue au yo-yo au fil de mon histoire. Une sacrée crevure qu’j’ai été ouais ; et j’aurais pu réussir si seul’ment j’avais pas flanché d’vant ces putains d’yeux innocents. J’continue ensuite sur ma défaite, la Bête, Hanbanama… Tout. Pour finalement arriver à c’moment où j’fais comprendre à Jonas au fil de mon récit qu’j’ai une dette envers ce peuple que j’ai non seulement oublié trop longtemps, mais aussi trahit, maltraité, vendu en esclavage pendant des années. Une dette que j’suis près à payer du plus profond d’mon âme au détriment d’toutes les autres.
Puis j’en viens sans interruption à c’qui m’a poussé à braver la mort d’vant Jonas : la révolution. Le rôle qu’elle pourrait jouer dans la sauvegarde du monde sous-marin. Le rôle qu’elle pourrait jouer dans ma vengeance envers ces dragons de papier. Et le rôle que l’île des hommes poissons pourrait offrir en retour. Que JE pourrais aussi offrir en retour.

Tout pour la sauvegarde des miens…


Et finalement j’m’arrête, à bout d’souffle et la tête en vrac de s’être soudainement vidée comme une écluse ouverte. Un poids en moins là où il s’accrochait encore. Bordel, pourquoi ça a toujours été plus facile pour moi d’raconter ma vie et mes sentiments à ceux qu’j’ai tenté d’tuer qu’à mes proches ? A croire qu’ma lame est dev’nue mon meilleur moyen d’contact.

-voilà, tu sais tout ou presque.



J’remarque alors la bouteille posée devant moi, la même que celle qu’avait Jonas en pogne peu d’temps avant ça. J’l’empoigne sans réfléchir, hume le fumet pour en soutirer ses arômes en pure habitude… Hum, rarissime bière noire de Wanokuni, l’bougre a du goût à n’en pas douter. Je lampe comme pour laver l’gosier, l’hydrater derrière toute cette vérité à laquelle il est pas habitué avant de rendre la bouteille à son rocher. Puis mon regard se repose sur un Jonas qui lui ne m’a pas quitté des yeux un seul instant.
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L’ironie dans tout ça, c’est que tu déboules dans mon camp en sauveur, en clamant que tu viens nous prêter main forte, pour ensuite me dire que t’as besoin de moi pour ce que tu veux. Je suis plus très sûr de savoir qui doit aider qui, du coup.

Mandrake a un sourire. Ironique, certes, mais un sourire quand même. Il t’a écouté avec patience, sans trop parler, si ce n’est pour te pousser à en dire plus. Bien sûr, maintenant, il en sait assez pour savoir quel pion bouger. Mais c’est Mandrake, et tu es Toji. Et entre vous, il y aura toujours des zones de tensions et de friction et une confiance faite de lacune. Il est sûr, pour s’être mesuré à toi, que tu frapperas toujours plus fort que tu ne le dis, il croit en ça assez fort pour y avoir goûté. Il est sûr et sans mentir que tu te battras à ta manière et pour tes raisons… Mais du coup, pour qui tu te bats vraiment ?

C’est que des paroles, tu t’en rends compte, pas vrai ?

Il lâche ça en buvant son verre. Lorsqu’il le repose, il te lance un regard perçant, du genre qui te dit qu’il lit en toi comme dans un livre, et que, même s’il a pas la clairvoyance de Niklas Aldo, il a assez fréquenté d’hommes pour pouvoir trouver à y répondre.

Qu’est-ce qui m’dit que t’as vraiment changé, Arashibourei… ? Rien. J’ai juste ta parole, et elle vaut que dal, ta parole. J’ai aucune assurance que t’es vraiment le type « changé » que tu dis être, et qu’t’es pas resté le même crevard que t’as toujours été, et que tu seras sûrement toujours. J’suis pas sûr qu’t’es pas moins mégalo qu’avant, qu’tu fais vraiment ça pour les autres hommes poissons et pas pour ta gueule seulement.

Parce que t’as laissé derrière toi plus de gravats qu’autre chose. Quand Mandrake s’échine à libérer pour rebâtir, toi tu rases, d’abord impunément, ensuite pas plaisir. Ta réputation te suit et te colle à la peau, et te voir arriver les jambes croisant en clamant que tu sais qui est le coupable du pourquoi le monde va mal et que ton idée, c’est d’agir à la Jenkins, ça interroge ton vis-à-vis qui reste dubitatif, bien qu’intéressé.

T’as tué mes amis à tour de bras et t’as continué à sourire avec orgueil et arrogance. T’as marché sur la gueule de tellement gens et de cadavres qu’tu dois même plus savoir ce que ça fait que d’fouler la terre. Qui m’dit que tu fais pas ça pour l’égo plus que pour c’que tu baves ? Personne. Si ça t’nait qu’à moi, j’t’enfoncerai cette bouteille dans la gorge et j’te mettrai du plomb dans la tête.

Et en disant ça, tu perçois une petite risette amusée, tranquille. Qu’il perd aussitôt pour retrouver sa mimique et voix sombre :

Mais Adam m’fait prendre des cours de Yoga, ça travaille ma colère et ma patience.

Tu l’imagines sur son tapis dans des positions chelous à travailler sa respiration ? Non. Ça veut dire ce que ça veut dire : Adam a un putain de pouvoir de persuasion !

Et j’suis sûr que c’que t’as à dire comme à faire pour ta cause l’intéresserait. Alors, j’vais pas l’faire. J’vais rester calme et j’vais t’dire… J’ai besoin d’preuves, Toji. J’ai b’soin de la preuve que t’es prêt à faire ce que tu dis. J’veux savoir si t’es prêt à prendre la vraie merde à pleine mains sans faire de chichi, et à en attirer douze fois plus que ce que t’en as déjà à tes pieds. Alors… T’viens la bouche en cœur pour me baver sur comment t’as compris que la vie fonctionnait, soit. T’as besoin d’un psy et t’as cru qu’j’t’étais l’gars idéal pour ça, soit. Et t’veux faire cavalier seul, soit. J’entends. Si t’as conscience que y’a des gens qui ont besoin qu’on se batte pour eux, c’est tant mieux… Mais je te parle de « personne » et tu me parles de « peuple » et de « race ». Alors, de quoi as-tu vraiment conscience ?

Il marque une pause et reprend après t’avoir laissé le temps de la réflexion :

Et du coup, qu’est-ce que tu veux vraiment d’moi, Toji ? Des armes ? Des plans ? Des hommes ? Une approbation ? Un encouragement ? Une tape sur l’épaule ? Que j’te tienne la main parce que t’as peur du noir ?

Aucune animosité dans ses propos, juste des interrogations.


Hasta la victoria siempre.
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J’l’écoute me répondre, patiemment, sans l’interrompre ni même m’moquer du regard. Parc’que j’ai pas envie d’rire. La mine joviale et l’théâtral c’était pour conserver l’image devant tes loufiats mon gars, mais en intimité j’reste sobre et j’pensais qu’tu l’verrais Jonas… faut croire que j’ai l’défi peint à même la gueule. Mais bon j’m’en fous, j’suis pas v’nu là pour m’houspiller et encore moins pour marcher comme un bœuf d’vant un bout d’chiffon rouge, volontaire ou non. Tu t’es mis au Yoga ? Moi l’yoga il m’a pris par les burnes et il m’a obligé à m’asseoir de force jusqu’à c’que j’arrête de gueuler. Alors histoire de clarifier la chose j’prends mon air on n’peut plus sérieux. Pas hostile pour autant, juste… grave, sobre.

-J’crois qu’on s’est mal compris Jonas… J’veux pas d’un con d’psy. J’veux pas d’un ami d’encouragement ou même d’une parole aimable pour m’dédouaner d’la crasse que j’ai sur l’fut’ et les pognes.

Perso ça m’dérange pas plus que ça d’avoiner en solo, j’l’ai toujours fait et jusque là j’men suis pas trop sorti perdant et tu l’sais pt’être mieux que quiconque.



J’manque de peu d’dire que zigouiller du révo pour arriver jusqu’aux Tenryuubito ne m’fait pas peur, mais à la dernière seconde je r’tiens les mots acides. Je reste la Bête et j’ai des mauvais penchants pas trop loin qui feulent dans l’noir. Ses derniers mots m’ont hérissé l’poil j’le reconnais. Mais j’tiens bon, pour eux.

-Si j’suis v’nu ici c’est pas pour moi mais pour vous d’mander d’aider un peuple qui en a besoin. Un peuple qui est prêt à vous aider du mieux qu’il peut en retour mais qui jusque là a été trop fier ou plutôt trop autarciste pour v’nir à vous. J’suis porte parole mec, pas chérubin. Et si j’dois continuer à figurer sur votre liste noire pour que ça arrive et ben ça m’empêchera pas d’dormir.

J’le mire d’un œil qui commence à trouver l’temps long, mais là encore j’me r’tiens et radoucis les meurs.

-C’est pas dans vos cordes ? Pour une fois qu’vous pourriez vous rendre utile bordel de m…

Toji.
La voix d’l’enfant m’rappelle à l’ordre.


-Hum ! ‘Videmment j’suis pas con, j’m’attendais pas à des bras ouverts et une confiance aveugle hein. Juste attirer votre regard sur un coin du monde que jusque là vous avez négligé dans la pire des indifférences ? C’est parc’qu’ils sont pas humains ou bien ?


Toji…
Quoi Toji ?!
-Chuis pas un sauveur, j’désire pas être un martyre ou un héros. Juste que les choses changent alors calme le jeu.

Toji… écoute le.
Ben quoi ?
Remémore-toi ce qu’il t’a dit…
Gremeuleumeleu… ok.
J’pose un silence comme on jetterait un bloc de plomb par terre, prends une fraction d’seconde  qui en semble mille pour visualiser une zolie prairie… Puis reprends d’un ton empli d’une détermination à en torde des barre des fers dessus.

-Tu veux savoir jusqu’où j’suis prêt à aller ? Sans rire la réponse et pas évidente ?
Mais jusqu’au bout Jonas, comme toujours ; et à ma façon encore !

Il sait d’quoi j’parle. J’ai fais des trucs affreux et sans l’ombre d’une hésitation ; et j’étais pas encore à moitié aussi déterminé que je l’suis là. Et bien qu’Mandrake soit à des lieux d’pouvoir l’ressentir, j’vous jure que même les mauvaises herbes de l’île sont en train d’se masser de l’autre côté d’l’archipel pour mettre de la distance. Et bien que j’reste calme et pas un brin hostile envers lui et les siens, j’ai inconsciemment l’aura qui s’répand autour d’moi à chaque syllabe.

-Tes preuves tu les auras t’inquiète.

Par ce que j’vais faire au gouvernement mondial.

Par ce que je n’vais pas faire aux tiens.

Par tout ce qu’on pourra faire une fois sûr que le sort des miens vous touche autant qu’vous voudriez l’faire croire.


Mais là encore c’est que des paroles hein, c’est ça qu’tu veux m’dire pas vrai ? J’men doutais, évidemment.
Alors j’suis pas v’nu les mains vides :

-Et par « ça ».


Le rouleau d’parchemin s’écrase aux pieds d’Jonas. Orné d’un cachet d’cire à l’effigie du Gouvernement mondial semblable à un sceau de malédiction ; nul besoin de dire ce qu’il en est ça s’rait une insulte à l’intelligence du bonhomme.


-J’men fous d’savoir qui vous mettrez, c’est pas mes oignons.

J’vous offre juste une opportunité, une carte à jouer, un atout d’taille et qui coûte cher. Un truc unique qui vous permettra d’la mettre profond à ces empaffés d’Marine-Ford l’moment venu. Vous aimez ça les cartes à c’que j’ai compris pas vrai ?
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Toujours la même rengaine, pas vrai ?

Tes remarques titillent la sympathie de Mandrake. Si ses défenses avaient pu sensiblement se baisser, il les a remontées vite fait bien fait. Alors il ravale son aigreur parce qu’il comprend que ce n’est ni le moment ni l’endroit pour bavarder sur les défauts de chacun, mais la réplique acerbe, il l’a également sur le bord des lèvres. Sauf qu’il la garde, espérant ne pas avoir à la placer un jour. Un soupir lui échappe.

Si t’as conscience qu’on t’tapera pas sur l’épaule une fois une mission accomplie, qu’tu seras l’type qui regarde du coin de l’œil, méfiant comme pas deux, parce que t’as le passif chargé… C’est tant mieux. Au moins, tu sais où tu tombes. Et j'te fais confiance pour faire les choses à ta manière, j'imagine...

Et il te cache pas qu’tu seras jamais vu ni comme un martyr, ni pour un héros, surtout pas avec lui vivant. Tu sais mieux que personne ce que tu as fait avant, ce que tu ferais après. Il n’est pas un héros non plus, qu’on se le dise. Mandrake en a sans doute fait des moins belles, mais du coup, il sait où il va et pourquoi il le fait, même s’il n’en a pas toujours la conscience tranquille.

Je prends pour ça. Adam saura quoi en faire.

L’homme ramasse la lettre que tu as lancé, la regarde en tant avant de la ranger dans sa veste. Gardant son regard ténébreux, il ajoute :

Tu seras jamais un gars qu’on guide ou qu’on met dans les rangs. Du coup, j’peux te montrer ou regarder et te laisser te démerder avec le reste. T’mettre en contact avec des gens. Ce qu’on peut faire, c’est un échange de bons procédés. Si on ne se doit rien l’un l’autre, on aura jamais vraiment d’emmerdes. T’me files un coup de main, je t’en rends un. Et débutons comme ça. J’sais bien ce que tu vas dire : j’devrais penser aux gens qu’tu veux aider. J’l’entends très bien. Et puisqu’on parle des hommes poissons, c’l’un de nos soucis. Sauf que comme tu l’as dit, tant qu’y’a de la demande, y’a de l’offre. Et tant que les Tenryuubitos trouveront les hommes poissons beaucoup plus sympas dans un bocal, ou beaucoup plus utiles dans la construction, ça changera pas grand-chose. Faut frapper à la source. Et pour l’instant, la source, on ne peut pas l’atteindre partout, tant qu’notre champ d’action est limité sur Grand Line.

Il marque une pause et se gratte la joue.

On n’agit pas parce qu’on n’veut pas. Mais parce qu’on n’peut pas encore.

Bref. Il soupire à nouveau.

J’te ferais jamais confiance, Toji. Mais si tu t’autorise une action qui profite à ceux qui en ont besoin, j’prends et je crache pas dessus. Si tu regardes vers Hungeria ou l’île aux esclaves, t’auras quelque chose à t’mettre sous la dent. Et comme t’as su me trouver une fois, tu sauras le faire une seconde si t’en vois la nécessité. Mais si tu l’permets, pour l’instant, j’préfère pas t’faire rentrer en contact avec d’autres révolutionnaires, sauf si l’urgence et les circonstances l’incitent.

Autre chose ?


Hasta la victoria siempre.
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Ben merde alors… un moment j’en reste presque con. Il a bien dit qu’il m’faisait confiance là juste là ? Bordel si jamais on m’avait dit ça y a quelques temps, j’peux vous dire que j’aurais soit découpé l’menteur en deux, soit éclaté d’rire. Mais là non remarquez, ni l’un ni l’autre. C’est juste un truc de plus qui m’choque et auquel j’vais devoir m’habitué dardar si j’veux pas craqueler ma poker-face à la longue. Et bordel ce p’tit sourire en coin qui s’affiche, merde mais ça s’rait pas un sourire jovial, voir… reconnaissant ? Raaaah…

Si. Ca fait du bien non ?
Ouais t’enflamme pas hein.
Hihihi.

Et à l’entendre on dirait que j’suis en train d’virer révo, huhuhu. Nan mais sans dèc’ c’qu’il faut pas ent*/… Nan mais attendez là… je suis… ROOOOH putain !! La vérité m’assomme, j’ai un moment les cables qui m’servent de tendons qui jouent l’flamenco et des visions d’enfer qui m’traversent la vue, c’est tout juste si j’manque pas d’faire un malaise. Révo...!

C’est ça de lutter pour ses convictions.
Snif
Aller c’est pas si gr*/…
Zut !

Par automatisme ma main se rue sur l’seul renfort à portée, agrippant telles des serres de rapace la bouteille de bière que je vide d’un trait dans un grand râle salvateur. Aussi sec mes mains s’activent tandis que mon cerveau tente de reprendre le contrôle des évènements, car faut pas oublier qu’devant j’ai un Jonas devant qui il s’rait bon d’garder un minimum de consistance. Comme ça juste par principe. Révo quoi merde… Deux cigares Num.1 « One piece » -les meilleurs du monde et de loin- s’évadent donc de ma chemise, dont un qui ira direct en direction de Jonas. Bordel et m’v’là que j’offre mes putain d’cigares maint’nant ! J’dois couver un truc c’est sûr, j’ai l’teint jaune c’est ça ? Putain j’dois avoir l’teint jaune j’en suis sûr.



La fumée s’engouffre dans mes poumons, envahit chacun de mes pores, chacune de mes pensées… et l’calme revient. Doucement l’tourbillon intérieur se reforme en une lent mais puissant fleuve ; et m’voilà prêt à reprendre la discussion là on j’l’avais laissé.

-Ouais encore d’autres trucs. Votre gars là…

J’désigne la lettre encore dans les mains de Jonas.

-… Il a profité de ma défaite sur l’île des hommes poissons pour me la voler. Et faudra probablement que j’l’avoine un peu l’jour où on s’croisera hein, pour l’image et la couverture.




J’me lève, conscient qu’le temps semble presser et désireux d’pas m’éterniser en niaiserie comme j’semble si enclin à l’faire c’est derniers temps. Si ça continue j’vais finir par lui faire la biz au Mandra*… non oubliez ça en fait. du coup, un index caresse doucement la cicatrice qui m'barre l’œil pris par Jonas sur la Gueule du requin, inconsciemment. Et quand j’vois qu’le détail ne lui échappe pas et que j’remarque moi-même le geste, j’peux pas m’empêcher un p’tit sourire.

-T’sais qu’personne n’a jamais pris autant d’ma personne ?
Et pourtant bizarrement j’t’en veux pas.


J’me tais ; et n’attendant pas forcement d’réponse me lève doucement avant d’épousseter mon short en vue d’un départ en règle. Pas d’au revoir larmoyant, ça vaut mieux pour tous croyez moi et ça reste pas vraiment l’ambiance locale, on va rester sobre comme on sait bien l’faire. Un signe de tête autant pour ça qu’pour s’dire qu’on va chacun d’voir nos engagements, puis j’m’en vais.




Avant de m’arrêter quelques mètres plus loin. Seule ma tête se retourne pour interpeller Jonas, le menton caché dans l’creux l’épaule, avant de lui glisser comme une confidence honteuse :

-J’tai dit que j’ai changé Jonas…

P’tit silence où j’lutte contre mes vieux principes…

-J’ai juré à quelqu’un que plus jamais je n’tuerai.
T’es l’seul à part elle à l’savoir maint’nant…



Des principes qui m’ont toujours poussé à éviter à tous prix c’que j’viens juste de faire : Offrir en cadeau à un ennemi une de mes pires faiblesses. Un signe de confiance, stupide dirons à raison certains ; et dont j’espère juste que Jonas ne profitera pas et ne f’ra pas la bêtise de l’ébruiter. Mais Jonas est il encore seulement mon ennemi ?



Confiance…
Ça sonne bien non ?
Non.

Peut être.
Ah.

Hihihi.
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