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L'antre par delà les cimes

Nuit noire. Profonde. Pas de lune ni de ciel étoilé, juste un épais manteau de brume au dessus du Passeur. Le navire fend les flots, discret, silencieux comme à son habitude. Trovahechnik, nouveau maître à bord, a donné le cap à suivre pour lancer l'ultime mission de l'équipage. L'ultime croisade des Ghost Dogs pour retrouver leur Capitaine.

Pour l'heure, seuls les hommes de quart sont éveillés; les autres tâchent de récupérer au mieux, assoupis au creux de leur hamac, de rester frais et dispos, prêts à intervenir à n'importe quel moment. La quasi-totalité de l'équipage est encore présente aujourd'hui. Ils sont très rares, ceux qui ont choisi une nouvelle affectation suite au drame qui les a touchés. Non, que l'on soit vigie, canonnier ou maître calfat, on est resté à bord. Par loyauté. Par sens de la famille. L'intégralité des officiers est également là; Aegirsson, Lawblood, le Judge, Trovahechnik et même Cèldéborde, tous unis, solidaires dans l'épreuve qui s'abat sur eux.

Ils ont convenu de lancer une enquête minutieuse, de ne rien laisser au hasard, de ne rien omettre qui pourrait leur apporter le moindre indice, aussi insignifiant puisse t-il sembler. Au sortir de la réunion au sommet à laquelle ils ont tous participé, les directives ont été dispensées : les Den-Den Mushi ont lancé une vague de recherches auprès de tous les services avec lesquels l'équipage est en communication constante, on a fouillé toutes les archives, chaque dossier, chaque feuillet en quête d'une information concernant l'identité de ces mystérieux ravisseurs; et on a contacté tous les ports avoisinants pour solliciter l'aide des marines en faction là-bas pour faciliter les investigations. Le portrait robot de Hadoc a circulé sur toutes les premières îles de Grand Line; si on l'a vu, il deviendra possible de remonter la piste, de trouver son lieu de captivité. L'équipage déploie la totalité des ressources à sa disposition. Mais la bande, dont ils ne connaissent que la seule Mirabella, échappe soigneusement à leurs radars. Dans les bases de données, on ne les retrouve pas, au grand dam de Trovahechnik qui voit la superpuissance de la bureaucratie tenue en échec par ces fantômes. Les Ghost Dogs pris à leur propre piège. Comme la nuit de l'enlèvement de Hadoc. Ils se heurtent à un ennemi sans nom, sans visage, sans âme. Comment retrouver celui qui n'existe pas ?

On évite de se poser la question. Il faut lutter contre l'abattement, garder le moral. Un équipage découragé, c'est un équipage au bord du gouffre. Alors on se contente d'obéir aux ordres. On s'investit de tout son être dans sa charge, et on dort ensuite. Mais les Officiers, eux, se doivent d'obtenir des réponses. Et depuis trois jours qu'ils ont lancé l'opération, ils n'en ont aucune. À la lumière vacillante d'un chandelier, quelques-uns d'entre eux se font cet amer constat. Les regards sont lourds, les traits durs, frappés par la frustration, le mécontentement de se voir dupés par plus invisibles qu'eux. Ils sont proches de la faillite. En sont-ils réduits à se résigner, impuissants face à cet ennemi insaisissable ?

Non. Du silence accablant jaillit un bruit. Un petit Den-Den Mushi, planté devant le Capitaine par intérim. Tous les officiers présents pivotent la tête simultanément vers la source de bruit, regard animé d'un espoir retrouvé. On cherche à les joindre, au bout milieu de la nuit ? Ce ne peut être qu'important. Capital, même. Vivement, le Commandant décroche.

- Commandant Trovahechnik, Officier en chef à bord du Passeur. J'écoute.
- Commandant, ici le Directeur du Trou, Tirog Minsk. Nous avons interpelé aujourd'hui-même un individu qui tentait de s'introduire dans notre prison et qui prétend vous connaitre. Ses motivations restent obscures, mais quand nous l'avons neutralisé, il a exigé d'être mis en contact avec vous. Il dit avoir des informations pour vous.


Un intérêt nouveau s'empare de la cabine de commandement du Passeur. On sent que quelque chose est en train de se passer. De l'escargophone, un ricanement perce :

- Tja-haha ! Bien l'bonsoir, messieurs les marines. Vous voulez retrouver votre très cher Capitaine Hadoc, il parait ? Alors vous ferez exactement ce que je vais vous dire. Pour commencer, venez me retrouver à la plateforme marine du Trou. J'y ai établi mes quartiers pour un temps. Mais, faites vite, l'horloge tourne. Je n'y resterai pas indéfiniment. Tja-hahaha !
- Je dois vous prévenir, Commandant. Nous faisons ici face à une insurrection sans précédent. La situation est extrêmement délicate, si vous venez ici, ce sera à vos risques et pé...


Clock.

- On a raccroché.
    Lou Trovahechnik:

    Un élément de la marine des plus particuliers. Bureaucrate zélé, administratif trop compétent, plus cyborg qu'humain, dans sa tête comme dans son corps. Quartier Maître des Ghost Dogs, il en est maintenant le capitaine par intérim, bien malgré lui.


    ---
    On a raccroché...
    Je n'en reviens toujours pas...

    ...Ça alors c'est incroyable. Depuis quand autorise-t-on les prisonnier a utiliser des den den mushis officiels.

    L'apathie fait place à l'incrédulité sur les visages des officiers qui m'entourent. Je ne m'attends pas à ce qu'ils comprennent. Cela fait déjà longtemps que leur laxisme ne m'étonne plus, mais il me dégoute toujours autant. Pourtant, il est loin d'âtre aussi infâme que le contenu de l'appel que je viens de recevoir. Les Ghost Dogs, le fer de lance de l'investigation de la Marine, les champions de l'enquête, pour l'instant tenu en échec, informés pourtant par ce qui semble être l'ennemi. Ce monde n'est vraiment plus le mien. gné.

    J'imagine que vous avez tous entendu le contenu de cet appel.. ça vous savez faire, entendre?


    Pas de réaction.

    Le Trou semble donc être notre prochaine destination... faute de mieux. Du moins, dès que notre opérateur aura confirmé la bonne provenance de l'appel. Je vous conseille de vous préparez. Ce qui nous attends là-bas sera, à n'en pas douter, des plus désagréables à vivre.
    ---
    La provenance a été confirmée, nous voguons vers le trou. Seul sur le pont, je taille mes crayons. Un peu de détente avant l'effort, cela n'a jamais fait de mal. Tant qu'on ne s'y vautre pas, et ce n'est pas mon genre. Tout en me laissant bercer par le bruit de la lame sur le bois, je fais l'inventaire mental des objectifs à venir.

    D'abord, trouver Hadoc.

    Ensuite, le libérer, ou apparenter. En fin de compte, on ne sait pas vraiment de quoi il ressort. Si tout cela ressemble bien à un kidnapping, nombreux sont les éléments irréguliers. La facilité avec laquelle le samurai, pourtant capable, s'est fait ravir. L'absence de demande de rançon, ou d'exigences des opportuns. Qui sait... Hadoc a peut-être suivi nos aggresseurs de son plein gré. Peut-être est-il un traître à la Marine. Je n'apprécie pas cette idée, mais je me dois d'envisager toutes les possibilités. C'est mon rôle. Et si Hadoc devait être un félon... Alors, cela me renvois à l'objectif dernier.

    L'éradication impitoyable et sans merci des offensants.

    La capture d'un officier de la Marine est un crime de guerre. Ce faisant, il outrepasse le droit des civils et tombent dans le domaine martial, avec comme prérogative de s'en remettre pour toute sentence au choix du capitaine de bâtiment. Moi-même.  ... ... Hadoc a tenté, je l'ai compris, de m'apprendre la tempérance. Ses efforts, bien que superfétatoires et naïfs, ont eu une résonance en mon sein. Ils auraient pu payer. Mais c'était avant qu'il ne disparaisse. Qu'il échoue, en somme. Je ne ferai pas la même erreur que lui. Je ne laisserai pas la vermine se développer et contaminer ce monde que je protège. Qui que soient nos offensant,
    ils seront pendus haut et court. Parole de Trovahechnik.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t2407-jack-sans-honneur
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    Ça vous dit quelque chose, Le Trou ?
    Ouai. C’est une prison pas loin de l’ile de la Citadelle. Un genre d’endroit où ils mettent les prisonniers en liberté.
    Ah ouai ?
    . Mais les gus sont tous dans une espèce de trou composé de galléries. Un vrai labyrinthe. Parait que c’est la Loi de la Jungle là-bas. Et que les prisonniers, il y a pas mieux pour surveiller les autres prisonniers. C’est un Trou. D’où le nom.
    Ah ouai… Mais il parait qu’il y a une insurrection ! J’ai entendu ça en passant à côté de bureau du commandant. Les officiers en parlaient entre eux.
    M’étonne pas. Parait qu’il y a un membre important de l’Equipage du Malvoulant qui aurait foutu le boxon sur l’ile. Et qu’il a fallu envoyer des très gros bras de l’elite version Colonel pour la faire partir.
    Ah ouai… trop fort.
    C’est pour quoi toutes ces questions ?
    Bah, on y va.
    On va se marrer.
    Hé ? Dites ? Vous avez fini ?

    Les deux marines se tourner vers moi. On est dans les cales, au milieu des caisses d’approvisionnement du navire. Ce que je fais ici ? C’est simple. On met les dernières caisses de la base GM42. Moi. Et une dizaine de types se relaient pour transporter ça au travers de la porte principale de la forteresse que je forme. Ça m’oblige à rester assis pas mal de temps, histoire de laisser les gens faire leurs aller-retour. C’est assez perturbant comme situation, mais je commence à m’y faire. Voir les champs s’approcher de moi avec des caisses pleins les bras comme s’ils allaient me percuter. Et puis, ils rapetissent pour passer par le pont-levis que je manque pas de laisser abaisser. C’est quand même bien drôle. Je contrôle tout. Je savais faire ça avant, mais c’est différent là. J’ai environ sept cents hommes qui occupent mon corps. Et ça fait un sentiment terrible ! C’est comme avoir des fourmis dans les jambes. Mais là, c’est dans le bide, le torse, la tête, etc. ça s’agite. Et j’peux sentir ce qui se passe dans mon corps. Je me visualise les cuisines, dans les cuisses, histoire de me piquer ma graisse au lieu de cuisiner au saindoux. T’as le centre technologique où qu’on fait l’électricité de la base avec des turbines aux entrées et sortie du cœur. T’as les bureaux des officiers et la vigie dans la tête. Je visualise en flou les deux binômes de gardes en postes à chaque œil. Bien étrange, ouaip. On s’y habitue. On s’habitue toujours aux choses qu’on possède. Comme aux choses qu’on n’aura plus jamais.

    Je devrais pas ressasser ça. Je reviens au binôme de pipelettes qui m’ont, au moins, donner l’occasion d’avoir les nouvelles. C’est qu’avec le destin d’une base entière entre les côtes, j’ai des obligations un peu plus importantes que celle des autres sous officiers. Le Trou, ça me parle bien. Pludbus a déjà vu la prison de son vivant ; qu’est ce qu’il a pas vu en même temps. Il en a envoyé des types dans ce gourbi. Et ces cons qui pensaient qu’il leur faisait en fleur en les envoyant pas à Impel. Le Trou, c’est franchement dangereux. L’absence de chaine, ça donne des ailes à ceux qui resteront enfermés physiquement. Mais ils sont déchainés dans leurs esprits. C’est pas une jungle, non. C’est encore pire. C’est un exemple de civilisation humaine dans toute sa brutalité. En même temps, on met pas des enfants de choeurs, là-bas, alors, faut pas s’attendre à avoir un camp de vacances. En parlant de camp de vacances …

    Bon ? Vous rentrez ? J’ai pas que ça à foutre !


    Les deux gus obéissent après une hésitation. C’est que j’apporte des complications avec mon double statut. Autant Lou me considère comme une base, autant les autres ont du mal à quoi choisir. Parce qu’avec mon grade de marine, ça compte sur le passeur, pas sur les hommes de la base. Mais en même temps, je suis leur base, même si recevoir des ordres de sa base est un truc plutôt nouveau au sein de la marine malgré toutes les bizarreries existantes dans les laboratoires perdus de la section scientifique. On peut plus faire confiance aux scientifiques fous. Pour l’instant, ça se passe et je dis pas non. Du coup, j’suis obligé de faire quelque chose. Hé oui. Si je me plains pour aller me la couler douce sur une couchette, ça le fait pas trop. Surtout parce que les vigies verront bien que j’en branle pas une. Je suis observé en permanence avec cette base. Moins top ? Pas tout à fait. Le temps où je me la coule douce, ça date de l’époque d’un type qu’est mort. J’suis pas comment ça. Je compte bien bosser et faire en sorte qu’on retrouve Gharr. Parce que c’est un bon capitaine. Et parce que les Ghost Dogs méritent d’avoir un capitaine autre que Lou Trovahechnik.

    Tiens, en parlant de ça. De lui. Plutôt. C’est qu’il s’agit d’enterrer la hache de guerre. Le temps où j’étais Pludbus, c’est du passé. J’espère bien qu’il me verra comme les autres ; ils sont pas brillants à ses yeux, mais Pludbus, c’était vraiment la lie de la société à ses yeux. Et j’ai changé. Je veux qu’il le sache. Il a le don pour pas donner envie de se donner à fond avec son misérable mépris. Et ça serait bien dommage qu’on arrive pas au bout juste parce que Lou préfère rester sur des avis complètement périmés. Justement, je vais vers les bureaux de Lou. Pour prendre les nouvelles qu’entendent pas les matelots. J’échange un peu avec le colonel Aegirson en évitant Lou. Enterrer la hache de guerre, ouai, mais pas aller me prendre un shrapnell de son mépris dans les omoplates. S’il me veut un truc, il a qu’à me le dire. Au colonel, je lui expose pas mal de choses que je sais sur le Trou. Que ça date de souvenirs un peu loin, mais des trucs qui peuvent servir. A demi-mot, je lui dis de faire passer le message à Lou. Et il comprend bien. C’est pour la mission. C’est pour Gharr. Et puis, Aergirson souffre moins du personnage. S’il peut souffrir. C’est qu’il a bien pris lors de l’enlèvement de Gharr. Il s’est remis et il a soif de revanche. Un bon élément, ce Alexander. Tout comme Gharr.

    Vivement qu’on arrive. Moi aussi, je suis revanchard.
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    Bon, il était temps de se bouger le cul. À partir de maintenant, les affaires reprennent. Pour fêter la nouvelle, j'décide de déboucher une bouteille de whisky. La première depuis longtemps. L'fumet mystique me monte aux narines et j'hume avec un sourire satisfait l'goulot d'la bouteille. Je porte le liquide d'or à mes lèvres. D'abord, une rasade pour le goût. Ensuite, une rasade pour pas laisser la première toute seule. Et une troisième rasade pour Hadoc, où qu'il soit. Une lampée par jour passé à me ronger les sangs, c'est un bon début. C'est vrai que ça fait trois jours que je n'ai pas bu une goutte d'alcool, tout à mon inquiétude. J'en serais presque devenu sobre, vain Dieu ! On avait battu les mers pendant des semaines sans relâche. Et là, trois jours sans rien faire, comme des chiens qui n'auraient plus aucune piste à suivre... Trois jours à se morfondre, à en oublier de manger... et de boire ! C'qu'on n'est pas capable de faire lorsque l'on se laisse aller aux sentiments...
    Il est temps de se remettre en route, maintenant qu'on a une destination claire et précise. On peut pas laisser ce bon Hadoc se faire fumer comme ça. On sait où on va, alors autant y aller vite. Remontant sur le pont, j'engueule les gars de l'équipage qui sont de quart.

    - Je vous préviens tout de suite, les enfants, c'est fini la rigolade. On a fini de se toucher les nouilles et on va filer bon train, j'vous l'dis. Les permissions sont suspendues à partir de cet instant ! Nous devons retrouver le maître de ce vaisseau à tout prix, vous m'entendez ? Je ne dormirai pas tant que je ne serai pas en face du capitaine ! Et autant vous dire que si je ne dors pas, vous avez peu de chance de passer plus de quinze secondes dans vos hamacs !

    Déjà, une pointe d'hésitation se peint sur les visages des matelots.

    - Je tiens aussi à vous signaler que...

    Je brandis la bouteille de whisky déjà à moitié vide et la leur montre à tous. Je la vide d'un trait et m'essuie la barbe d'un revers de la main.

    - À partir de ce moment, je ne toucherai plus à la moindre goutte de whisky tant que je n'aurai pas ce bon vieux capt'aine en face de moi ! Allez, on se magne le train !

    Ils filent tous et s'activent comme jamais je ne les ai vu s'activer. Je crois qu'ils savent ce qui les attend si je reste loin de la dive bouteille trop longtemps. Les tréfonds de l'enfer tiendraient lieu de station thermale, en comparaison.
    À ma défense, il y a une autre motivation à mon comportement zélé. J'ai entendu des rumeurs qui trainent sur le bateau qui ne me plaisent pas. Il se dit que si Hadoc restait prisonnier, on confierait sans doute la gestion de l'équipage à ce nabot de Trovahechnik. Non pas que j'ai le moindre souci avec ce gringalet, mais notre idée de la Justice est fort différente : il pense la trouver dans des bouquins quand je sais qu'elle se trouve au fond d'une bonne bouteille. J'avais depuis longtemps compris que la Justice ne pouvait être impartiale. Autant, dès lors, qu'elle soit la plus partiale possible, non ?
    Il y a quelques années, j'avais appris qu'il existe une population des îles qui, pour vérifier qu'une idée est bonne, la mette d'abord à l'épreuve sobre, puis fin souls. Moi, de ce que j'ai compris, la sobriété m'a tout l'air d'être un piège à cons. Mes idées, je les éprouve à travers le prisme de l'alcool en toute circonstance. La sobriété ne me plait pas. C'est à la portée du premier abruti venu d'être sobre. Mais l'ivresse, la vraie, elle est tellement dure à atteindre et à tenir qu'il faut toute une vie pour y parvenir. J'entretenais moi-même cet état divin depuis plusieurs décennies sans défaillir.
    Mh, j'me suis peut-être un peu emballé, tout à l'heure. Il va falloir qu'on le retrouve vite, le Gharr, sinon, ça risque d'être une gueule de bois d'autant plus douloureuse qu'il s'agira de la toute première en cinquante ans...

    D'un pas preste, je me dirige vers Lou Trovahechnik pour lui annoncer qu'on est sur le départ. Je lui explique que j'ai motivé les troupes, et ajoute sur un ton déterminé :

    - Vous inquiétez pas, m'sieur ! Moi, j'en fais mon affaire, du Trou ! J'sens que ça va être aussi simple que de retrouver la trace de fillettes kidnappées ! Faites-moi confiance !
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    Et le Passeur se meut, silencieux, léger, affûté. La preste embarcation vole presque au dessus des courants marins, comme un oiseau de nuit rasant la surface de l'eau en quête de sa pitance sous le clair de lune. Elle a retrouvé de l'allant, et sa démarche de chasseur par la même occasion. L'équipage s'est découvert un supplément d'âme et un regain d'énergie  lorsque la nouvelle a embrasé les travées de la cale où dormait le gros des troupes : ils tiennent une piste. Pour la première fois, ils ont un objectif précis, un cap à suivre, un délai à respecter. Ils en ont pour deux jours et une nuit, pour rejoindre leur destination, mais qu'importe. Le bras a retrouvé sa force, le pied son assurance; on monte au gréement, sans crainte, on voltige avec élégance au moment de hisser la grand voile, le geste ferme mais pourtant souple. Le corps ne craint plus la brûlure du sel au soleil, ni les claques de la houle déchainée. Parce que le moral est revenu. C'est bien peu à endurer en comparaison au calvaire du capitaine. Capitaine qu'on délivrera, bientôt, tout bientôt. La valeur inestimable de l'équipage des Ghost Dogs réside dans sa résilience. Elle qui porte le Passeur au gré des flots, qui le rapproche toujours plus du Trou.

    De contact avec la base marine, ils n'en ont plus. Plusieurs des officiers à bord ont successivement essayé de rétablir la communication, en vain. Seules des vagues de crépitements leur ont répondu. La situation aurait déjà échappé au contrôle des forces armées en faction sur place ? Possible. La vigilance est de mise. En transmettant un rapport d'alerte au Haut Commandement, procédure habituelle face à ce type de menace, Trovahechnik apprend que d'autres renforts sont d'ores et déjà en route pour le Trou. Mais ils arriveront au mieux de longues heures après le Passeur. C'est au Ghost Dogs qu'il incombe de rétablir l'ordre dans la prison. Cette mission prend le pas sur n'importe quelle autre, insiste t-on. La nouvelle n'est que moyennement bien perçue, mais même les hommes les plus insoumis savent que Hadoc approuverait. Le sauvetage d'un régiment entier passe avant son propre cas.

    Enfin, au petit jour, le Passeur arrive en vue de l'île. Ils sont allés douze heures plus vite qu'ils ne l'avaient estimé. À l'horizon, les contours d'une falaise se dessinent. Il s'échappe aussi un filet de fumée sombre qui serpente vers les cieux. Plus avant, il y a la plateforme à priori toujours contrôlée par la marine. Le Den-Den Mushi tousse un temps et bien vite les hommes du Passeur entendent :

    - Ici le Directeur Minsk. Désolé pour ces regrettables interférences. Nos insurgés ont condamné nos communications longue distance; je vous joins ici depuis un escargophone de secours. Vous pouvez amarrer à la plateforme sans danger, nous en avons le contrôle. Mon second vous attend à l'embarcadère. Que vos officiers viennent me retrouver dans mon bureau au plus vite, je vous y exposerai la situation en détail. Il faut convenir d'un plan et lancer une contre-attaque dans les plus brefs délais.

    Clock.

    Tous les hommes présents sur le pont ont entendu. On lance les manœuvres pour accoster sans tarder. Le Passeur vient se ranger aux côtés d'autres bâtiments arborant fièrement l'étendard de la Justice. D'ici, on peut toiser l'île en elle-même, abritée derrière ses hautes murailles. En débarquant, les officiers sont accueillis par un individu se présentant comme le second du directeur ici. L'homme aux traits dur et au regard sombre n'incite pas à échanger des politesses, le contexte non plus, ils passent donc sur les banalités. Les officiers qui suivent leur hôte traversent le pont, dépassent une catapulte géante lourdement gardée puis s'engouffrent dans des bâtiments aux murs épais et faiblement éclairés. Du dédale de couloirs et d'escaliers, ils débouchent sur une grande salle : le quartier général.

    Ici, une partie des hommes essayent de rétablir la communication avec l'extérieur, d'autres sont rassemblés autour d'une carte des lieux marquée en certains points stratégiques. Celui qui parle relève la tête en voyant la délégation arriver. Il porte un masque de fer qui ne le rend guère avenant malgré les civilités d'usage et la main tendue qu'il offre aux marines.

    - Messieurs, ravi de vous compter parmi nous. Je ne vais pas m'étendre en formalités, le temps presse. Je vais faire simple. Vous voyez cette falaise ? Derrière, c'est Le Trou. Un îlot cintré par les cimes. Et il est actuellement aux mains d'un bon milliers d'infects taulards décérébrés. J'ai perdu les deux-tiers de mes hommes dans leur mouvement de révolte. Ils doivent payer. Je les enfermerai dans un Trou encore plus profond quand toute cette sinistre affaire sera tassée.

    Son poing s'écrase lourdement contre la table des opérations. Elle aussi gardera les stigmates de cette rébellion. Le directeur reprend.

    - Le problème est le suivant : si nous avons pu nous replier ici, amorcer un assaut est en l'état actuel des choses impossibles. Le seul moyen d'accès, c'est cette catapulte. Mais si nous maitrisons la piste de décollage, je ne peux en dire autant de la piste d'atterrissage. Nous pourrions également tenter d'accoster, puis d'escalader les falaises, seulement, les eaux aussi recèlent leur danger. Un monstre marin rôde. Nous sommes donc devant une impasse... dont j'espère que vous pourrez nous sortir. Je n'en attends pas moins venant d'un équipage réputé pour son sens stratégique et sa capacité d'intervention. Oh, j'ai failli oublier. Derrière cette porte, il y a votre homme. Celui qui exigeait votre présence. Sous solide garde, il s'est montré des plus... belliqueux. Vous êtes libres de l'interroger. Mais faites vite.

    Minsk désigne une porte, dans son dos. Depuis la lucarne, on peut apercevoir deux militaires de côté. Et de face, enchainé au mur, un visage malsain, dégoulinant d'un sourire mauvais. Le visage d'un des ravisseurs de Hadoc.


    Dernière édition par Rik Achilia le Mar 9 Sep 2014 - 16:56, édité 1 fois
      La main tendue du directeur de la prison accompagne le mouvement de Trovahechik vers la petite salle où attend un homme qui en sait beaucoup dans cette affaire. Et c’est bien une chose qui doit déranger Lou ça, qu’on en sache plus que lui. Je vois déjà venir le duel de personnalité entre les deux individus. Je mettrais bien une pièce sur le commandant. J’suis bien placé pour savoir de quoi il est capable. Deux autres officiers Ghost Dogs l’accompagnent, laissant les autres dans la salle du briefing en compagnie du directeur. Ses yeux s’agitent derrière son masque, visiblement très remonter devant la situation catastrophique de sa prison. Je ne connais pas cet homme. Pludbus a rencontré, une fois ou deux, son père, alors qu’il était encore le directeur de la prison. Il en avait un souvenir plutôt agréable. Un directeur efficace avec une poigne de fer quand il s’agissait d’être intransigeant. Mais avec ce qu’il fallait de droiture. Il parait que ça a un peu changé avec son fils. J’crois que Pludbus l’avait vu enfant. Son visage exprimait une forte personnalité malsaine doublée d’une tendance à être hautain. Il a peut-être changé, mais il semble être resté cette enfant pour moi. Du coup, le Trou, je connais. Un peu. Je visualise les points principaux des bâtiments qui étaient visibles à l’époque. Il y avait même le quartier des prisonniers, mais il parait qu’ils se sont effondrés peu de temps après mon passage. Sur le Passeur, on s’est renseigné. On sait comment vivent les prisonniers maintenant. Et je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle.

      Ils doivent connaitre les réseaux de tunnels comme leur poche.

      Tirog débute la conversation avec Aergirson. Il a probablement vu ses galons. Normal. Mais le colonel en sait trop peu pour se faire une idée claire de la situation. Il faut être rapide et on va pas faire un cours accéléré. Autant aller au fond du problème. Du coup, je m’avance, m’imposant au duo. Le directeur me regarde comme si je viens d’apparaitre soudainement dans la pièce alors que je suis là depuis le début. Aergirson, parce qu’il me connait, n’est pas surpris. Et il comprend rapidement que je veux intervenir.

      Monsieur le Directeur, j’aurais plusieurs questions pour vous. Connaissant probablement mieux le Trou parmi les officiers Ghost Dogs, je serais le plus à même de présenter les points importants pour l’opération qui va suivre.

      Il me regarde avec dédain affiché. Son visage se tourne vers le colonel, un sourire méprisant aux lèvres.

      Mais enfin, colonel, vous confondez les mousses avec les officiers maintenant ?
      Je suis sous-lieutenant, Monsieur le Directeur.

      Son regard se remplit d’étonnement. Aergirson approuve de la tête. Le masqué ne sait pas quoi dire sur le coup. J’en profite parce qu’on a pas que ça à foutre.

      Je résume. Une attaque par la côte est totalement impossible. Ce qui a fait la force du Trou, c’est qu’il est impossible de débarquer par des moyens conventionnels sur l’ile. Les falaises, les récifs et les éventuels monstres marins sont suffisamment efficaces pour empêcher toute tentative par la côte. Seule la catapulte permet d’entrer sur l’ile. Et évidemment, elle seule permet d’en sortir.

      C’est un bon point pour nous. Quoi qu’ils fassent, s’ils essaient de sortir, il suffit de ne pas mettre en place les filets de notre plate forme pour les faire couler à la mer. Ils serviront d’amuse-gueule pour les monstres marins du coin. De notre côté, on peut être catapulté n’importe où sur l’ile à condition d’avoir de quoi se réceptionner, n'est-ce pas ?


      Tirog approuve lentement. Je commence à prendre mes aises. Je prends la carte du Trou pour moi. Les mains dessus, je me remémore les souvenirs de l’ancêtre. Mon doigt vient se planter à l’exact milieu entre les bâtiments de l’administration et la limite de l’ouverture centrales du trou.

      La station d’arrivée est ici. À l'heure qu'il est, les insurgés doivent entièrement contrôler les bâtiments administratifs ?
      Oui. Les contacts ont été rompus récemment avec les derniers hommes sur place.
      Ils doivent du coup contrôler les canons. Tout débarquement à la station releverait du suicide. Ils nous y attendent et les canons nous abattront comme des lapins. Mmmh. Estimez-vous que certains de vos hommes aient pu survivre ?
      J’en doute…  Peut-être Jazon Brood. Le chef des gardes. Il n’est pas si facile à vaincre. Il a pu s’en tirer jusque-là en regroupant les survivants avec lui.
      Où se trouveraient t’ils ?
      Toujours dans les bâtiments de l’administration. Ici aussi, il y a des galeries que nous entretenons. Les prisonniers ne peuvent pas les connaitre et mes hommes devraient pouvoir les tenir.

      Je réfléchis à toute vitesse. En partant du principe que Jazon Brodd et les survivants tiennent un bout de l’administration, les prisonniers doivent diviser leur force pour les déloger et pour surveiller le débarcadère. Il est aussi possible que les insurgés aident les autres à sortir du trou. Ce qui fait pas mal de monde aux abords entre ledit trou et le débarcadère.

      Vous avez des parachutes ?

      La question surprend sur le coup, mais il me voit venir.

      Euh … oui. Quelques-uns. Pas suffisamment pour vous tous, hélas.
      Ça devrait suffire.
      Je ne vous suis pas… Comment comptez-vous libérer le trou avec quelques hommes ?
      Sachez, monsieur le Directeur, que je suis pas un qu’un seul homme.

      Je souris et Aergirson fait de même. J’ai des idées. J’en parlerais à Lou quand il en aura fini avec son interrogatoire.
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      Alors que le directeur Minsk montre la porte, j'en prend directement le chemin. Il n'y a pas de temps à perdre, notre mission est maintenant double. Le sauvetage d'Hadoc passera par la répression de l'émeute du Trou. Je n'ai pas d'inquiétude quand à ce qui va se décider pendant mon absence, mes ordres ont déjà été transmis, et les officiers du Passeur savent quoi faire. Connaissant la configuration de la prison dite "le Trou", j'ai ordonné avant que nous arrivions de démonter le générateur de brume du Passeur pour le remonter en engin mobile. Nul doute que cette appareil pourra nous servir dans notre assaut, en nous évitant d'être des cibles visibles. Les ingénieurs y travaillent en ce moment même. C'est donc serein que j'abandonne les autres pour passer là porte.

      Bien gardé, solidement enchainé, l'offensant me regarde, depuis les ombres. Mon entrée provoque sur son visage un rictus très laid. Vil cafard. Ma présence l'amuse. Ou est-ce ma taille? J'espère que c'est ma taille. J'espère qu'il me sous-estime. Toute ma vie, les gens m'ont sous-estimé. Et si je n'avais mon intelligence surhumaine et mon organisation divine, je croirais volontiers que c'est là la recette de mon succès. Rigole, cafard, rigole seulement. Tu ne vas bientôt plus rire du tout. Je vais t'interroger, tirer tout ce qu'il y a à savoir de toi. Ensuite, lorsque tu entreverras dans ta tête malade la porte de sortie de ton évasion, je fermerai cette porte. Je t'exécuterai avant même que tu ais compris ce qui se passe. Pas de pitié. Plus de pitié. Tu es un criminel, et tu mourras criminel. Que ce soit de ma main ne fera qu'accélérer un peu les choses. Trovahechnik ne badine plus, qu'on se le dise. Mais d'abord.


      Identifiez vous.

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      Les dogs...Les ghost dogs, les chiens fantômes, spectre de mon passé et possible revenant de mon futur. Nous étions des fantômes, nous avancions en bordure du monde tentant de passer inaperçu. Mais nous étions aussi des chiens et qui dit chien dit maître sinon on parle de chien fou ou de loups. Mais qui était réellement notre maître, Gharr dont la disparition m'avait fais quitter l'équipage que je croyais finis ou bien alors, étions nous contrôlé par une entité qui m'est inconnue. Voilà probablement une question qui me taraudera tout le restants de mes jours...du moins tant que je n'y trouverai pas la réponse. Que me restait-il à faire... méditer sur la question durant de nombreuses décennies? Ou demander à chacun « qui est le maître des dogs ? » et dans ce cas là il me faudrait retrouver mes anciens camarades.

      Me revoilà hanté par ces pensées moroses, j'avais tenté de tirer un trait sur mon passé et par la suite de l'ignorer. Dés que la nouvelle du rappel des spectre hors la tombe avait tonné son glas sinistre toutes mes interrogations étaient remontées à la surface. J'avais tenté de les refouler en vain. Malheureusement, telle une balle, mes souvenirs une fois jeté au loin, revenaient vers moi au triple galops aux dents d'un molosse intangible. Je m'étais surpris à loucher sur mon casier à alcool tandis que les mains froides du passé enserraient mon crane et remplissait ma poitrine de plomb. J'avais finalement fini par comprendre que l'alcool ne sera jamais le remède à la mélancolie et aux souvenirs cruels. De nombreux buvaient pour oublier, malheureusement pour moi les chaînes de ces spectres damnés s'enfonçaient si profondément dans mon crane et mon coeur que leur oubli m'aurait demandé bien plus que quelques bouteilles...l'alcool ne pouvait que rendre cette douleur plus supportable.

      J'avais réellement été perturbé par la nouvelle dés que je l'avais entendue, d'ailleurs je n'ai plus que des souvenirs concis de quelques conversations sur Nava incapable de me rappeler si elles avaient été plus longue. Nous avions même dû faire demi-tour tant dans mon empressement de fuir les ombres de mon passé m'avait fais passer à côté de nombreuses tâches essentielles. Mais j'avais fini par réaliser que si je ne voulais pas emporter ces ombres dans ma tombe, il fallait que je découvre toutes les vérités et que je m'occupe des dogs ressuscités. J'avais envoyé une demande à mon supérieur sur les blues pour confirmer ma présence sur Grand Line et selon mes subordonné la demande avait été acceptée. D'ailleurs je n'avais même pas lu le rapport de mission je l'avait laissé au soin du cow-boy, heureusement que j'avais des hommes fidèles.

      -Capitaine ?


      Je levai les yeux sur un Cole à l'air anxieux, du moins mon imagination lui donnait cet air angoissé. Ma cabine était plongé dans l'obscurité, seuls quelques rais de lumières pourpre tentait de dissiper les ténèbres ,mais leurs efforts ne faisaient que donner un coté crépusculaire à la salle. Finalement, au lieu de Dawn, j'aurai du choisir Dusk...le crépuscule quel moment magnifique ... le dernier instant de lumière avant de plonger dans les ténèbres...cela représentait notre monde n'est-ce pas ?
      L'aube, quelle blague, ce monde ne connaîtrait jamais rien d'autre que la nuit et que pouvais-je faire seul sur ces mers. Seul un soleil pouvait dissiper la noirceur de ce monde et je n'en voyais guère.

      -Capitaine ?


      Je fis un vague signe de la main pour lui signifier que je l'écoutais.

      -Cela fait trois jours que tu es prostré seul dans ton bureau, toutes les tentures fermées...l'équipage commence à s'inquiéter.


      Je lui offris un maigre sourire qui finit par s'écrouler comme les vestiges d'une épaves en perdition.

      -Ça ira.

      D'un geste sec il ouvrit les rideaux de la pièce emplissant ma cabine de lumière qui perça mes yeux tel des poignards. Je n'eus que d'autres réflexe de m'abriter face à cette avalanche de lumière. Comment tout pouvait-il être si lumineux quand tout était si sombre en réalité.

      -Nous sommes en vue de la citadelle...et les hommes affirment que le passeur y est arrimé.


      Le Passeur !

      Je me relevai et comme un dément m'élançai au dehors sans tenir compte de ma tenue débraillée de ma barbe éparse et de mes cheveux en bataille. Il était la, resplendissant tanguant doucement entouré de flot reflétant la lumière du soleil.Ma chance avait finalement tourné, je pouvais enfin m'extraire de mes tourments, j'avais retrouvé les ombres de mon passé. D'une voix forte qui avait repris toute sa vigueur je tonnai.


      -Cole , demande l'autorisation d'accoster et les autres bougez moi ce rafiot on a une base à atteindre.


      -Yes, sir !

      Je repris le chemin de ma cabine d'un pas décidé accompagné par les acclamations de l'équipage. Non finalement, l'aube était parfaite...l'étincelle pouvait rallumer les feux du ciel et je pourrai enfin enterrer mon passé. L'homme ne peut dépérir tant qu'il à la ligne d'arrivée devant ses yeux. Je n'étais pas guéri, je possédais uniquement l'élan d'énergie d'un marin voyant enfin la lueur d'un phare à l'horizon. Il savait qu'il pourrait enfin se reposer une fois qu'il aurait regagné son foyer, par contre s'il ne s'agissait que d'une lueur fugitive, il s'en retrouverait des plus désespéré. Tel un homme perdu en plein désert sautant sur un mirage espérant y trouver de l'eau. Il ne me restait plus qu'à espérer que ma bonne étoile m'avait allumé les feux de St-Elme.


      Spoiler:
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      Un visage déformé par un rictus malsain, une aura sanguinaire palpable et déstabilisante pour le commun des mortels, un regard torve dont on ne sait dire exactement s'il vous fixe derrière cette frange aux cheveux noirs, longs et désordonnés. Les chaines qui entravent ses mouvements et les deux malabars qui le surveillent assidument n'y font rien, difficile de se sentir à l'aise en présence du prisonnier. Il dévisage Trovahechnik, comme surpris derrière son air mauvais. Il a entendu parler du bureaucrate psychorigide, ce petit être rompu à l'exercice juridique et aux doigts qui sentent l'encre. Il ne l'imaginait pas si petit. Il est presque vexé. Non, il est vexé. On le confronte à un nabot, à une demi-portion, lui ? C'est intolérable. Pour qui le prend t-on ? Il aboie au visage de l'Officier :

      -Qui je suis ? Je suis Kihal, insecte. Le sanglant. Le terrifiant. Tes archives ne t'ont pas appris ça ?

      Il réprime l'envie de cracher un glaviot au petit homme. Non, il est là pour une mission. Koüto lui a confié une tâche, il doit la remplir. Elle passe d'abord, il s'amusera avec eux une fois son devoir accompli. Pas avant. C'est ça, il faut respecter les ordres. Gnh... Pourtant, l'envie le démange déjà. Mais il réprime l'indicible feu qui remonte le long de ses veines dans un cri aigü, bref, dérangé et un soubresaut qui fait chanter les fers. Ses gardiens ne peuvent retenir un petit mouvement de recul sous l'effet de surprise. Avant de raffermir leur prise sur leur arme. Le captif reprend :

      -Et toi, tu es le Trovahechnik. L'imperturbable gratte-papier. Comme ta vie doit être ennuyeuse. Si je t'enfonçais le froid d'une lame dans les entrailles, resterais-tu de marbre ? Je me le demande. Oui, c'est une bonne question, j'aimerais savoir. Tjahaha... Hm, le travail, oui.

      Il parait que tu ne négocies jamais. Mais voilà. Toi et les autres Ghost Dogs avez déjà manifesté un intérêt pour ce que j'ai à vous dire en venant ici. Alors permets-moi de te présenter mon offre : libère-moi et laisse-moi me rendre au Trou. J'y ai à faire. En échange de quoi, vous gagnerez le droit de savoir où chercher votre Capitaine. Bien sûr, tes tripes te disent de refuser. Trop fier. Trop intransigeant. Mais vous n'avez aucune piste, sinon vous ne seriez pas venus ici. Et je ne suis pas persuadé que les autres Officiers partagent ton imperturbable rigidité.


      Kihal attend la réponse, impatient. De sa teneur dépendront bien des choses. Il se demande où les geôliers ont bien pu entreposer son katana. Il ne le voit pas. Qu'à cela ne tienne. Il les étranglera avec ses propres fers. Le sabreur fou dévoile un sourire qui s'étire d'une oreille à l'autre. Oui, il commence à s'amuser.


      * * *


      Dans la salle d'opération, le Directeur a ordonné à ce qu'on apporte les parachutes restants au Sous-Lieutenant aux allures d'enfant. Il n'aime pas l'idée de confier à un gamin le destin d'une opération majeure, elle lui répugne même; touché dans son orgueil. Mais il n'a pas vraiment le choix. Son bras-droit absent, il manque sévèrement d'hommes de poigne pour mener une contre-offensive capable de balayer l'insurrection. Les officiers du Passeur semble lui accorder leur confiance, il ne peut qu'en faire autant, faute de mieux. Pourtant, il ne peut se résoudre à l'aider sans comprendre. Quand on s'appelle Tirog Minsk, on ne boit pas les paroles d'un gosse, en dépit de l'assurance qu'il dégage.

      -De quoi avez-vous besoin exactement ? Je n'ai que très peu d'hommes à vous confier. Et je suis dans l'incapacité de vous accompagner, je me dois de tenir la plateforme. Sachez simplement ceci : une fois que vous serez au Trou, il me sera très difficile, voire impossible de vous apporter mon soutien. En conséquent, il est dans votre intérêt de ne rien omettre de votre plan.

      Je peux vous fournir des escargophones à onde courte, vous serez peut-être à même d'entrer en communication avec Brood ainsi ou de me tenir informer de votre progression sur place. Encore une chose : il se cache en ce moment au Trou un prisonnier répondant au nom de Rog. Vous le reconnaitrez vite, il se prend pour le leader des insurgés. Vous n'avez en aucun cas l'autorisation de l'abattre. Cet homme est à moi.


      Le ton employé s'est chargé de colère. Un petit nuage de vapeur se dégage du masque du Directeur. Il n'est pas difficile de comprendre qu'un contentieux le lie à ce prisonnier. Quelques secondes passent, Minsk rumine toujours sa colère. Jusqu'à ce qu'un homme fasse irruption depuis l'aile déléguée aux communications avec l'extérieur.

      -Directeur ! On nous signale l'arrivée d'un nouvel équipage marine. The Dawn Swift demande la permission d'accoster.
      -Sans doute les renforts demandés. Ils ont fait vite. Nous allons peut-être pouvoir organiser un assaut digne de ce nom, finalement
      , lance Minsk.

      L'opportunité de ne pas remettre entre les mains d'un gosse une mission de cette envergure s'est enfin présentée. Et il compte bien en profiter.

      -Qui est leur officier en chef ?
      -Le Lieutenant Yamamoto, Directeur.
      -Bien, qu'il se presse d'arriver.


      L'homme au masque se retourne vers Pludto.

      -Vous souhaitez toujours atterrir en groupe réduit ? C'est votre chance. Votre mission est de reprendre le contrôle de la plateforme pour sécuriser l'arrivée des troupes, Sous-Lieutenant.
        «  Dis grand frère, tu crois qu’un jour on retrouvera une famille ?
        - Nous avons choisi une voie solitaire. Ne compte pas trop là dessus. »


        Les yeux de ma future rédemption se ferment alors que nous n’avions pas encore seize ans. Seuls, toujours seuls. Me rendrais-je compte un jour que je me suis trompé ?

        Mes paupières s’ouvrent. Me revoilà.
        Quelques jours se sont écoulés depuis ma dernière intervention auprès des matelots. Depuis que Gharr a été enlevé, j’ai été celui qui motivait tant bien que mal les troupes avec ce qui me restait de verve et d’espoir. Mais la foi a commencé à m’abandonner. Dans les ténèbres elle s’est transformée en rancœur maladive. Même ma déesse ne m’a plus soutenue. C’est une sombre période pour les Dogs et une sombre période pour moi. Les autres officiers ne me prêtent guère plus d’attention qu’à un simple troubadour des temps modernes. Seul Alex semble me comprendre. Alors quand j’apprends que nous avons une piste, mon sang bouillonne d’une vigueur retrouvée. Ces malfaiteurs seront punis. Par le plus pur des châtiments.

        Plud a pris les rênes du plan. Ce n’est pas plus mal, sa nouvelle jeunesse semble lui donner une certaine utilité manuelle. Je fais partie des volontaires pour la mission parachute et la pacification de la zone. Cependant...

        « Pour le bien du capitaine, nous te suivrons Plud. Fais en ce que tu veux, mais tu peux compter sur moi à nouveau. Et je n’ai pas vraiment le cœur à plaisanter. »


        J’ajuste mon haut de forme alors qu’un regard dur apparaît sur mon visage. Celui qui m’a amené si loin lors des moments difficiles. Celui que mon frère a vu avant de mourir.

        « Si vous lancez plusieurs vagues, je prendrai la dernière. J’ai quelque chose à faire. »


        Sans attendre de réponse, ma cape virevoltant après mes mouvements, je tourne les talons pour rejoindre notre chef désigné. Un informateur, nous avons un informateur. J’entends une partie de la conversation qui se déroule à quelques mètres de moi.

        « Lou. »

        Je rentre dans la pièce. Il n’est pas content de me voir ici. En face, sur un siège, un spadassin me regarde d’un air amusé. Dans son regard, je peux sentir le vice. Celui que ma chère déesse honnit, celui qui lui arrache des larmes les soirs de pleine lune.

        «  Nous n’avons pas à négocier avec les criminels. »

        Lou peut sentir ma détermination. Il ne m’a jamais porté dans son absence de cœur, comme pour tous les autres, mais nos volontés se font échos.

        « Laisse moi quelques minutes avec lui. Je saurai le convaincre. C’est...une de mes spécialités. »


        J’en ai fait parler des âmes. Chanter même, crier, se purger. Alors que mes yeux croisent à nouveau ceux du détenu, un large sourire s’étire sur mon visage ambré. Ne t’en fais pas mon cher, je vais t’aider à retrouver une liberté qui ne te quittera plus jamais.

          Silence Lawblood. Aucune décision ne pourra être prise avant le réquisitoire.


          Je n'aime pas qu'on m’interrompe. Tout comme je n'ai pas envie que cet idéaliste de Lawblood soit ici. Je le renverrais bien, mais il est là, alors, autant en profiter. Autant qu'il observe, et qu'il apprenne, il est grand assez maintenant, la vrai force de la règle, à l'oeuvre. Je me tourne vers ce Kihal, nom détéstable s'il en est. Le gredin est fort. Je ne serais pas étonné qu'il arrive à s'enfuir, facilement, même retenu par les chaines des deux gardes. Les pauvres bougres incompétents suent abondamment, juste pour le retenir. Je m'adresse à eux.

          Tenez le bien.

          Ils vont puiser dans ce qui est probablement leurs dernières forces, et tendent les chaines au maximum. Je ne préviens pas de la suite par contre. Ouverture de l'épaule gauche. Canon à crayon armé. Vélocité maximum.

          Fu!
          Fu!
          Fu!
          Fu!

          Et un cri. Voila. Avec un crayon planté dans chaque membre, le "Kahil" aura peut-être moins envie de faire des poirier. Je lis une lueur d'étonnement sur le visage des deux gardes, et ressent le malaise de Lawblood.

          Kahil, Insecte. C'est votre nom donc. Vous avez l'air trop stupide pour mentir. Soit, j'irai vérifier les sources. Mr. Insecte donc, par la présente déclaration qui fut la vôtre à mon égard, vous avez confirmé les chefs d'accusations suivant: "Complicité d'enlèvement d'un officier de Marine", "Association de malfaiteurs", "Meurte(s)", "Exactions sur le petit personnel" et "Outrage aux forces de l'Ordre". Vos mots sur mon compte on ajouté les faits de "Menaces de mort sur un Officier de Marine" et "Harcèlement psychologique". Vos exactions commises ici m'autorise à ne pas devoir porter ces faits devant un tribunal et à assurer moi-même le jugement. Vous êtes coupable, c'est dit.
          Dès lors, je n'ai en effet aucune raison de vous laisser descendre dans le Trou. Je crois que vous vous considérer comme très malin, et une liberté relative pourrait confirmer ce fait. Je n'ai aucune envie que ça se passe. Je vous apprécie comme ça, très malin, enchainé et condamné. J'espère que votre sortie n'était pas vital à vos yeux, car elle n'aura pas lieu.


          Je me tais un instant. J'observe sa visage bouffi de colère et de fierté. Cet homme est très laid. Et cette coiffure! Intolérable pour un adolescent, alors imaginez pour un homme d'age mur. "Kihal le terrifiant", gné hé hé. "Le sanglant". Il se croit où lui? Pourquoi pas "Destruktor", tant qu'on y est.

          Vous parliez de ma vie. La vie! Ne me parlez pas de la vie. Je ne sais pas ce que c'est. Mais je sais ce que sont les ordres, et maintenant c'est moi qui les donne. Les ordres sont simples: enquêter sur Hadoc, et reprendre le Trou. L'un n'exclue pas l'autre, et le fait de connaître votre nom, votre amour pour les lame froide et votre connaissance de mes archives fera définitivement avancer notre enquête. Nous savons aussi que vous avez une mission dans le Trou. C'est plus que suffisant. Vous êtes un crétin Kihal. Un crétin qui ne quittera jamais cette pièce. Si le l'Officier Lawblood le veut bien, il peut procéder à un interrogatoire. Mais sachez une chose, "Kihal le mal coiffé": vous êtes condamné à mort, et rien n'y changera.

          Me tournant vers Soren,

          Vous avez cinq minutes Lawblood. Libre à vous d’exécuter la sentence quand vous aurez fini. Je reste de toute façon avec vous pour le faire, si d'aventure vous ne vous en chargeriez pas.
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          Je dissimule très mal un air surpris lorsque l’on parle des nouveaux arrivants. Kogaku ? Le Kogaku ? Le dernier des Ghost Dogs ? Celui qui manque à l’appel ? Si ce n’est pas beau ça. A la veille de la grande assaut, tous les Ghost Dogs sont réunis. Et même si la plupart ne sont pas vraiment séparé, on ne peut que voir en ce retour de Yamamoto un signe positif. Les Ghost Dogs seront au complet pour retrouver leur tête. Même si Tirog semble être véritablement pressé de reconquérir sa cher prison, on ne va tout de même pas se précipiter. On a le droit qu’à un seul essai et le ratio d’efficacité des Ghost Dogs ne sauraient être entaché par un échec cuisant en ayant voulu se jouer du destin. En attendant donc Yamamoto, je m’entretiens avec Aergirson sur certaines questions de stratégie et de nombres. Je dispose de plusieurs centaines d’hommes dans mon corps, mais c’est peut être un peu trop pour la diversion que j’ai en tête. Le point important du plan, c’est la prise de la station d’arrivée. Et c’est là qu’il faudra mettre le paquet pour la tenir une fois que l’élite des Ghost Dogs l’auront libéré des prisonniers. Le colonel m’en profite pour glisser deux mots sur des ordres de Trovahechnik ; j’ai complètement oublié le système de brume du Passeur. Cet homme n’oublie rien et connait parfaitement son navire, c’est un fait indéniable digne d’être gardé à l’esprit. On se questionne sur l’utilité de l’engin portatif : l’utiliser avec la troupe de diversion ? Ou bien pour l’attaque de la station ? Nos avis convergent vite. Une brouillard épais aideront davantage le commando Ghost Dogs pour sa mission.
           
          Pendant que nous discutons, on est sorti du batiment pour nous retrouver à l’air libre. Le vent souffle par grande bourrasque, mais la plateforme semble presque insensible aux élans de la mer. Dans un grand espace où sont normalement entreposés le matériel à envoyer sur l’ile, les Ghosts Dogs attendent les ordres. Un peu plus loin, c’est le navire de Kogaku qui est en train de s’amarrer avec le directeur Minsk à l’entrée du débarcadère, près à l’accueillir. Non loin, les ingénieurs finissent de transformer le générateur de brume en version portatif. La stabilité de la station dénote au milieu des visages endurcis des marines s’apprêtant à combattre. C’est le calme avant la tempête, mais la tempête s’agite sans succès contre la plateforme solide. Je me décide rapidement à l’aube galopante de l’attaque : deux cents hommes iront renforcer les troupes d’assauts de la plateforme. Je ne garde en moi que les troupes du génie et celles spécialisés dans le combat en lieu clos. Les couloirs obscurs de la GM42 sont un terrain d’entrainement de qualité et je n’ai aucun doute sur les capacités de mes hommes malgré un entrainement plutôt court. Anderson hésite à venir avec moi, mais on convient rapidement qu’il vaut mieux qu’il prête sa force et sa foi à la seconde mission.
           
          Pendant ce temps, mes hommes commencent à sortir de la GM42. L’activité produite finit par attirer l’attention du directeur qui comprend rapidement ce que je suis et le sous-entendu de mes paroles à son égard. Je souris intérieurement. C’est toujours un plaisir de montrer que les apparences sont parfois trompeuses. Tandis que les hommes sortent, on fait charger des munitions. Là où nous serons, nous n’aurons aucune chaine d’approvisionnement. Autant ne pas tomber en rade au mauvais moment. De plus, la stratégie de la diversion consiste à faire du bruit pour laisser penser que l’ont est un très grand nombre. Il y aura peut être du gâchis de munitions, mais c’est pour mieux vider la défense de la plateforme. Et accélérer le moment où les Ghosts Dogs feront la jonction au Trou.
           
          C’est sur la fin des préparatifs que je finis par me rendre compte de la présence de Yamamoto. Tirog lui tient la patte en pensant avoir à faire à un type de l’élite. C’est vrai, mais le lieutenant n’est pas comme les autres. Il est comme nous. Il s’aperçoit de ma présence et je quitte le soldat qui me parle pour venir le saluer chaleureusement.
           
          Ça fait un bail. Lieutenant.
           
          A une autre époque, c’était lieutenant-colonel. Un même mot, mais plus le même sens. Je passe une main à ma ceinture pour dégainer le sabre qui s’y trouve. Je passe la lame devant les yeux de Yamamoto avec un petit sourire complice.
           
          Andermann m’a donné cette lame. Du très beau travail. Je te remercie.
           
          C’est Salem. Mon sabre. Le sabre qu’a forgé Yamamoto. L’histoire ne le dira jamais, mais on pourrait se laisser convaincre que cette lame a été refroidi par ses larmes de Ghost Dogs orphelin du chef de meute. Une lame qui a baigné dans l’émotion. Et qui porte aujourd’hui un nom bien singulier et tout aussi dans le ton.
           
          Aergirson le rejoint et commence à exposer le plan. Je les quitte prématurèement pour finir les ultimes préparatifs. Une fois fait, j’alpague Minsk. Il sait maintenant. Il sait ce que j’ai dans le ventre. Au sens propre. Et j’lui dis simplement.
           
          Je suis prêt.
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          Je vérifiai une dernière fois dans le miroir que toute trace de mon isolement avait été effacée. La barbe rasée, les cheveux décoiffés et la chemise noire légèrement froissée. J'enfilai ma veste d'officier immaculée, il fallait toujours faire bonne impression...une tache de sauce sur la manche...faisait tache... Heureusement que je possédais un équipage dévoué et doué pour le nettoyage. D'un geste mi-autoritaire, mi-amical, le sourire faisait tout, je demandai à Cole de venir me faire son résumé du rapport du trou. Il me présenta l'ensemble des forces en présence...bon techniquement il ne me montra que les portraits du staff de la prison mais bon...ca devait lui paraître plus classe de faire son rapport comme ça. Il me fit un rapide présentation des lieux et finis sur ceci.

          -N'oublie pas de prendre un cousin...cela m'étonnerait que la catapulte soit confortable.


          -Un cousin ?

          -Bah...c'est... une machine de siège !


          Je le regardai quelques secondes puis finissant par comprendre, je lui souris et lui présentai mon poing pour un petit bro-fist de blague de merde.

          -La marine envoie ses prisonniers par catapulte maintenant ?


          -Ses chiens de garde aussi...

          J'agrippai à la rambarde voyant la citadelle grandir petit à petit, avec le passeur à ses côtés. Ainsi donc le destin réunifiait les dogs, mais était-ce là une farce cruelle ou une promesse de réunification des dogs ?

          Je décidai de ne pas creuser la question davantage, cela ne servait à rien. Qui pouvait se trouver sur le navire à présent ... Aergison, Soren, Plud, Lou...pas Rik...tant de noms, tant de traces de pas dans le sable à moitiés effacées. En même temps que j'approchai de la citadelle une joie ,mais aussi une sorte de stress commençait à monter en moi, comme si j'avais un rencard avec une fille et que je m'attendais à faire une connerie qui détruirait notre relation. Cette joie d'être enfin réuni et cette peur de tout merdé ou que la fille ne soit pas comme on l'espérait.

          Remarque, on pouvait aussi comparer ça à un matin de Noël...la joie d'avoir des cadeaux et l'appréhension que le barbu se soit gouré dans la commande.


          J'inspirai un bon coup et descendit de l'embarcation pour me faire accueillir par un colosse à l'aspect redoutable. Vu sa gueule, il était assez dur de la confondre avec le cantinier ou alors un cantinier catcheur...qui pensait qu'il fallait un masque complet plutôt qu'un simple toque. C'était difficile à dire si le directeur du pénitencier face à moi possédait des fétiches curieux ou avait honte de son faciès. Il me tendit la main, je lui serrai la pogne assez fort pour lui montrer que j'avais de la poigne...juste assez fort pour qu'il ne pense pas que je tente de le dominer.

          -Lieutenant, les dogs vont aussi venir avec vous pour faire le ménage.


          Bonne nouvelle.

          -Évitez néanmoins de tous les éliminer...comme l'élite en à l'habitude, mes chers pensionnaires risquerait de se sentir trahi par leur directeur adoré.


          Ok...va pour les fétiches inavouables. Cela ne m'étonnerait pas une seconde qu'il aime s'amuser avec du cuir et des prisonniers moustachus...les pauvres. Je visualisais déjà le directeur, torse nu dans le dos de l'un de ses pensionnaires le tenant dans ses bras et lui susurrant des mots doux à l'oreille . Bon, allez il est temps de sortir la réplique qui tue.

          -Je ferai ce que j'aurai à faire !

          Ah, la réponse sibylline, qui laisse planer le mystère sur le destin de ses jouets. Bien entendu, j'étais loin d'être un élite normal...

          J'avais pris la décision de tenter d'ôter le moins de vie possible, bien sûr, une décision restait un choix et on pouvait toujours changer de décision...
          Le directeur semblait avoir apprécié la réponse et m'avait quitté à grands pas.

          Je remarquai un jeunot se déplacer d'un pas souple vers moi, il me fallu quelques secondes pour me rappeler qu'il s'agissait la d'un Plud rajeuni. Il semblait avoir repris du poil de la bête depuis sa métamorphose...bon le poil au menton ce n'était pas encore ça mais bon...

          Dire que dans ce corps jeune et sans marques résidait la mémoire et la conscience d'un vieillard qui avait été grincheux. Je lui serrai chaleureusement la main tout en lui tapotant l'épaule en geste amical.

          -Heureux de te revoir !

          Il me sourit en me montrant la lame que j'avais modifié à son intention, je lui répondis d'un clin-d'oeil.

          -Attend qu'elle te sauve la vie au trou et on en reparle.

          Le calin de groupe serait dés qu'on aura finis la mission.

          Le vieux Aergisson nous rejoignit, cela m'étonnait de le voir là. Je ne l'avais que trop rarement vu à l'écart de l'infirmerie. Il nous expliqua rapidement le plan, au programme catapulte et parachute. Ainsi donc, nous allions nous élancer au-dessus des eaux tumultueuses grouillant de monstres marins, passé des pics écharpées aiguisés comme des couteaux et atterrir gentiment dans un dédale de galerie grouillant de criminels, même un fou n'aurait pas osé se lancer la-dedans...pourtant, je n'hésiterai pas à faire le pas. J'espérais néanmoins que ces sous-terrains seront de meilleurs augures pour les dogs...les derniers que nous avions visité nous avait porté un coup terrible, ceux-ci porteront-ils une ombre moins funeste ?

          Mieux qu'un saut de la foi, mieux qu'un saut de l'ange...le saut du ghost hound.
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          Il ne s'y attendait pas. Qui sont ces hommes ? Comment osent-ils défier l'uniforme qu'ils portent en menaçant de l'exécuter sommairement ? Ils sont sérieux, aucun doute là-dessus. Il les en sent capables. Une odeur de mort plane sur la pièce; la sienne. Il crache. Infects marines. Géniaux marines. Pour une fois qu'il en rencontre des qui sortent de l'ordinaire, des qui ne courbent pas l'échine devant des règles absurdes en bons automates, il faut qu'il soit à leur merci. Alors qu'il aimerait tant les affronter, en pleine possession de ses moyens. Confronter la force de sa folie à celle de leurs convictions. Ce serait si beau. Il profiterait de chaque seconde d'un combat pareil.

          Détachez-moi. Tja-hahaa... Détachez-moi !

          Il s'agite d'une manière inhabituelle pour lui. Tantôt frétille, tantôt tire sur ses entraves. Une douleur nouvelle le lance, la faute aux crayons plantés dans sa chair. Il piaffe. L'absence totale d'exubérance dans l'attitude de ces deux hommes le met mal à l'aise. Sa confiance s'érode, se déchire contre leurs visages fermés et les certitudes qui les animent. Il n'y a pas une once d'humanité, d'émotion dans leur manière de procéder. Exécuter froidement un homme ne les interpelle donc pas. Pourquoi n'ont-ils pas d'appréhension ? Pourquoi ne sentent-ils pas de remords ? De peur ? Pourquoi ne l'écoutent-ils pas ?

          L'homme de foi s'approche, sous le regard vide de tout du petit bureaucrate. Une lame luisante danse devant ses yeux. C'est intolérable. Cela ne peut s'arrêter ainsi pour lui. Pas sans combattre. La douleur ne l'effraie pas, mais ce sentiment d'impuissance qui lui brûle aux tripes est inacceptable. Il doit faire quelque chose, avant que ce ne soit trop tard.

          Celui qui endosse le rôle de bourreau lui tourne le dos, lâche une phrase de mauvaise augure pour l'assurer qu'il finirait pas lui confier tous ses secrets. C'en est trop. Pour qui le prend-on ? Il n'a rien d'un vulgaire criminel. Il est tellement plus grand. Plus fort. Plus terrible. Comment peuvent-ils ne pas le voir ? C'en est trop. L'orage dans son regard se découvre une nouvelle ampleur, ses muscles se bandent au maximum, le corps entier se raidit. La force exprimée est telle que l'homme arrache tout bonnement ses fers du mur, lacérant ses chairs si profondément que deux filets de sang coulent le long de ses avant-bras. Les deux marines prennent les armes, il a déjà pris un garde en otage. Il tremble de colère et de douleur mêlées, mais sa prise sur le malheureux est ferme. La situation se fige, deux secondes à peine, puis le prisonnier empoigne le poignard qui dormait à la ceinture de son geôlier qu'il balance sans ménagement sur le bretteur.

          Son regard plonge ensuite dans celui de Trovahechnik. On y lit la rage viscérale qui l'anime. La folie aussi.

          Vous ne trouverez jamais votre Capitaine. Tjaa-ha...'gh...

          La lame froide perfore l'abdomen. Tourne. Il ne crie pas. Un sourire mauvais reste figé sur ses traits. Jusqu'à ce qu'il s'écroule. Mort.



          * * *


          Les meneurs des deux équipages se connaissent. Peut-être est-ce finalement pour le mieux. Puisqu'il ne peut qu'espérer la réussite de l'adolescent au pouvoir démoniaque, autant se résoudre à lui faire confiance. Pour rétablir l'ordre quand lui a échoué. Cela n'apaisera pas sa frustration, mais l'essentiel sera acquis. Le Directeur transmet des escargophones aux officiers présents, de sorte qu'ils puissent rester en communication entre eux et avec lui une fois de l'autre côté de la falaise. Il leur fait savoir qu'il en fournira également aux deux marines actuellement en train d'interroger le prisonnier.

          Ces dernières mesures prises, plus rien ne retarde le coup d'envoi de l'opération. Minsk a mis de côté son scepticisme. Il n'y a plus de place pour les sentiments, maintenant. Quand il regarde les visages de ces hommes, il ne lit que détermination. Pas une once d'hésitation. Le danger, c'est leur métier, et ils n'auront de cesse de se battre jusqu'à la réussite complète de la mission. Ou jusqu'à leur perte. Difficile d'en demander plus. Sur le pas de la catapulte, le Directeur lance un dernier rappel aux hommes sur le point de faire le grand saut :

          Souvenez-vous, d'abord, sécuriser la piste d'atterrissage. Ensuite, mater l'insurrection. Tâchez de trouver Brood. Il est mon meilleur élément, il vous sera d'un renfort précieux. Et surtout... je veux Rog vivant. Bonne chance messieurs.

          Dernières vérifications. Tout est prêt. Un bras se lève, dans la grisaille. Puis s'abaisse vivement. Le câble tendu est libéré, l'engin de guerre propulse les hommes dans le ciel. Bien vite, ils disparaissent derrière les crêtes. Minsk se retourne. Et rentre à son bureau. Il n'y a plus rien qu'il puisse faire ici.
            Héhé, même avec un petit d’herbes en provenance directe de la réserve du regretté caporal Rik Achilia, je n’aurais jamais pu prendre autant mon pied que lors de cette envolée à coup de catapulte. Il y a pas à dire, c’est géant. Le paysage défile tout autour de nous tandis que le vent, causé par la vitesse, nous hurle dans les oreilles. Tant bien que mal, on essaie de stabiliser notre position et éviter de tournicoter dans tous les sens. Les spécialistes de la plateforme sont formels. Pour les plus faibles de constitution, être balloté dans tout les sens peut causer de graves problèmes, voire même un évanouissement. Et quand la vie ne tient qu’à un déclencheur d’un parachute, c’est le genre de phénomène qu’on souhaite éviter. La stabilisation est pas simple, parce qu’on a pas mal été secoué lors de la projection. La puissance de la catapulte est phénoménale ! Je me demande encore comment un bras de levier tel que celui de la catapulte peut provoquer une force de projection aussi importante. Bref. J’suis les conseils qu’on nous a donnés avant d’embarquer et je parviens à me stabiliser de sorte à avoir le corps à peu près à l'horizontale. Presque. Parce qu’on est actuellement en phase ascendante. Ça aussi, c’est impressionnant. Le temps qu’on met avant d’envisager ne serait-ce que l’instant où va avoir une trajectoire véritablement horizontale. En tout cas, j’suis dans le sens du mouvement, c’est ce qui compte.

            A côté, les cadors réussissent à faire de même. Malheureusement, l’un des soldats d’élite ne parvient pas à se stabiliser et part dans tous les sens. Il va tourner de l’œil. Et dans la position où on est, on peut rien faire. C’est moche. Moche de voir quelqu’un aller droit dans un mur qui s’appelle sol en restant impuissant. Du coup, ça nous incite à nous concentrer sur la trajectoire et à ne pas perdre en vitesse, ni en altitude. Pour celle-ci, ça devient un poil moins essentiel à partir du moment où on passe la chaine de montagnes. Sous nos yeux à peine entrouverts à cause du vent qui nous assaille se dévoile la plaine du Trou. Un peu bizarre comme dénomination, mais c’est tout de même la base de l’ile. Une sorte de grande zone de terre fragilisée par une cavité centrale : la fosse originelle. Et un peu partout, des failles, des gouffres et d’autres trous annexes. La plaine n’est qu’un vaste gruyère.

            On commence à redescendre. C’est le moment de se séparer. Je tourne la tête vers Yamamoto et je me permets un bref geste de la main. Un sourire. Un mot.

            On se retrouve plus tard !


            M’étonnerait qu’il ait entendu. Pas de soucis. Comme prévu, ils actionnent leur parachute pour se stabiliser. Dans le même temps, Aegirson, a qui revenait la lourde tâche de transporter le créateur de brume, s’empresse d’activer ce dernier. Opération discrétion. Moi, c’est l’inverse. Opération des gros sabots. On se fait voir. Beaucoup. Pas encore de parachute. Ainsi, je conserve ma vitesse pour aller plus loin. Jusqu’au bâtiment en dur. En contrebas, j’aperçois la zone d’atterrissage supposé et la catapulte retour. Une masse grouillante occupe les alentours. Il est temps de frapper à la porte. J’ai pensé à ça avec mes hommes. En passant, je les plains. Ils doivent être bien ballotés eux aussi. Et eux, c’est des murs de pierres qui les réceptionnent. En tout cas, je compte sur eux pour servir de sonnette. Bras le long du corps, J’fais le vide un instant avant de faire en sorte de tourner légèrement sur moi-même. Au même moment, les sabords de ma ceinture s’ouvrent. Les canons solidement attachés font passer leur gueule d’acier. En bas, c’est la masse grouillante qui est la cible. Une. Deux. Et ils tirent. Les premiers boulets partent. Et au fur et à mesure que je tourne sur moi-même, les sabords suivants arrivent justes au dessus du sol. Les boulets pleuvent. Une seule rafale parce qu’on a pas le temps. Mais c’est bien suffisant pour attirer l’attention.

            Je la sens sur nous, cette attention. Les explosions en contrebas ont dû surprendre tout le monde. Ils me voient. Ils ne voient que moi. C’est le but. Et tandis que je fonce vers les structures annexes, j’entends monter une clameur. Je crois que je les ai fâchés. J’active mon parachute l’instant d’après. Des tirs sont donnés et des balles fusent. Une vient toucher ledit parachute. Ça pourrait être pire, ça pourrait me déstabiliser, mais en fait, je le suis déjà pas. J’ai du mal à équilibrer ma trajectoire. Le débarquement risque de ne pas être aussi badass que je le pensais. Mes troupes ont pas autant de regrets. Les hommes sont prêts à débarquer, sortant de la forteresse comme du pus suintant par tous les pores de ma peau. C’est assez crade comme comparaison. J’évite de la dire à haute voix.

            Je finis par atteindre ma destination. La sentinelle n’en croit pas ses yeux. Avec son vêtement de bagnard et son bâton cassé, ça semble illustrer le manque d’équipements des insurgés. Les armes doivent être à ceux combattant les derniers gardiens. C’est une information que je note tandis que mes troupes sautent de tout côté. La vigie se fait mettre KO par les premiers marines. D’autres suivent tandis que j’essaie de maintenir au maximum une trajectoire saine. Ça finit par ne plus tenir et je percute un mur de plein fouet avant de m’écrouler sur le sol, sonné. Ça ne ralentit pas mes autres hommes qui sortent de toutes parts, profitant de l’effet de surprise pour faire un maximum de dégâts.

            La diversion est lancée.
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            Le plan est simple, on vole, on profite de la diversion et on leur latte les dents. Bon à coté, on sera en possible énorme désavantage numérique et on aura pas que du menu fretin en face. Pour cette raison, j'ai finis par demander à Cole de m'épauler. Je pensais initialement le laisser à bord du navire, mais j'ai changé d'avis. Pas que je ne fasse pas confiance aux élites sous mes ordres, mais il vaut toujours mieux avoir à ses côté quelqu'un qui connaît son partenaire. Deux êtres se comprenant, deux êtres capable de communiquer sur un regard, plus besoin de mots, un mot suffit à donner une directive. J'aurai bien pris mon loup...mais bon, avec le parachute...

            -Bon les gars, le premier qui fait le grand plat a perdu !


            Rien de mieux qu'un discours motivant et humoristique pour les troupes...même s'il se limite à une phrase macabre. Certains pourraient plus voir là un gars voulant se la jouer coach sportif ou petit comique...mais ils peuvent penser ce qu'ils veulent la vérité est tout autres. Je fixe les mecs avec qui je vais jouer les filles de l'air, j'attends leur réaction. L'un d'eux avale sa salive péniblement, d'autre ricanent et certains me regardent avec un air désolé. Cela permet d'avoir déjà une idée de ce qu'ils ont dans les tripes. Ça semble déjà mal partis...


            On s'installe dans l'engin de siège, qui soit disant passant, ne semble pas des masses confortable. Pas de coussins, juste du bois sec. Je n'ai pas la moindre idée du poids que nous devons peser tous ensemble ,mais la puissance de la catapulte doit être monstrueuse. Projeter un tas d'humain comme si de rien n'était.

            Le sentiment de voler est réellement incomparable, le vent frais me fouette le visage et joue avec mes cheveux. Cette ivresse du vol, mêlée au sentiment qu'à tout moment on pourrait se prendre le mur forme un cocktail détonnant. Ma veste de marin claque au vent, me donnant des allures volatiles. Une ombre blanche traversant le ciel, une mouette ou un fantôme ?

            Il n'est pas aisé de ne pas se faire dévier par les vents, une simple bourrasque on se retrouvait à faire trempette avec les monstres marins si on ne meurt pas écrasé sur la mer suite à un plat que trop violent. Dans le cas, on finit en nourriture pour poisson, y'a juste la présentation qui change...en bouillon ou sur une assiette.

            Je vois du coin de l’œil le marin qui ne semblait pas rassuré tourbillonne, chose est sûre on ne peut plus rien faire pour lui. Ça me désole, mourir d'une chute c'est vraiment moche...mais bon, il ne vaut mieux pas y penser. Il faut que tout le monde fasse en sorte de passer la ligne d'arrivée, sans s'arrêter. Dans ce genre de marathon pour la vie un faux pas ou une pause lacet et c'est la mort...

            Plud me fais un petit signe de la main que je réponds d'un sourire et d'un geste de la main, ses lèvres s'agitent, mais avec le vent qui bat à mes oreilles je n'entends rien.

            Voilà, le pire est passé on a passé les murs escarpés de la prison et on se retrouve devant un paysage étonnant. Enserré entre les falaises, une terre meurtrie encore plus trouée qu'un homme-poisson éponge ou un mafioso ayant eu son compte réglé. Le trou peut réellement être comparé à une fourmilière, un ensemble de galeries à ciel ouvert entre des parois de pierre. On a même les fourmis qui se sont rassemblé autour de l'autre catapulte...il est évident qu'elle ne vont pas nous accueillir avec un bon petit plat comme un hôte de ce nom. De notre côté, on va pas leur apporter de dessert en tant qu'invité, je pense que c'est équitable...

            Le vieux Aergisson sort une machine qui fume encore plus que Rik et plud nous lâche des boulets dans tout les sens comme les émissions de télé-réalité qui passe sur DenDenTv. J'ouvre mon parachute imité par les autres et on profite du nuage pour se poser sans se faire trop remarquer.
            J'atterris avec Cole à mes côté, on touche le sol en même temps, les bras croisés, presque dos à dos.
            Enfin, je pense qu'il a les bras croisés, je vois rien avec cette purée de pois. Au moins on a la cla...

            *Flap*


            Je me retrouve en mode fantôme pour gosse avec le parachute sur la gueule...j'espère que personne n'a vus ça. Je m'en débarrasse d'un geste rapide, et augmente mes sens pour visualiser la scène. Il y a donc le groupe du nuage rassemblé, un déferlement un peu plus loin et un tas grouillant.

            -Go.


            Je me déplace vers le groupe, je ne fais aucun bruit grâce au One step et les autres font ce qu'ils peuvent. La castagne va bientôt commencer.
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            L'attention des guetteurs est focalisée sur la Citadelle humaine. Il leur aurait été impossible de ne pas la remarquer, elle qui crache le feu et fait tonner la poudre depuis les cieux jusqu'à s'écraser lourdement au sol. Mais elle n'a rien, visiblement, elle se relève vite et même si on n'en saisit pas exactement la nature, on identifie bien vite la menace et son degré de dangerosité. L'idée d'une diversion ne les effleure pas; la puissance des détonations, l'aspect extraordinaire du débarquement, la déferlante des uniformes qui éteint sans difficulté les premières lignes, tant d'éléments qui laissent à penser qu'il s'agit d'une opération reprise de pouvoir par la force.

            Les forçats sont sous-armés, mais ont su récupérer des outils de guerre bien plus utiles que des munitions et des fusils. Des Den-Den Mushi, que deux d'entre eux s'empressent de réveiller pour alerter les lignes arrières restées tapies dans le labyrinthe sous-terrain que des renforts sont indispensables pour tenir la position ici. Et des renforts de poids. Les taulards ont du muscle, et surtout la colère de l'homme qui a perdu sa liberté, mais en face, il y a la science militaire pure, la connaissance stratégique en plus qui vient juguler l'ennemi, endiguer sa réplique et déjà commencer à le concentrer en un point précis pour annuler le déséquilibre numérique. Ils ne tiendront pas longtemps, animés de leur seule hargne, de leur seul refus de l'emprisonnement.

            Nous sommes attaqués ! Nous allons être débordés d'une minute à l'autre !
            Rog avait prévu ça.
            Envoyez les renforts, maintenant, nous ne serons pas capables de tenir beaucoup plus longtemps !
            Ils sont déjà en chemin, ils ne tarderons plus. Tenez juste assez pour nous permettre de mâter les derniers résistants, à l'intérieur. Terminé.


            La vague bleue progresse pourtant, toujours. Elle s'approche déjà des trouées béantes qui mènent à l'antre en elle-même. Les prisonniers tombent comme des mouches, incapables de rivaliser et il ne reste bientôt qu'un fin cordon d'hommes autour de l'entrée de la cavité, composé d'une cinquantaine de détenus quand ils étaient trois fois plus à la base. Mais soudain, les combats cessent. La faute à des grognements inhumains qui émergent depuis le cœur du Trou. De timides sourires teintés de peur se dessinent sur les traits des révoltés. Un marine plus audacieux que les autres profite de l'inaction qui gagne le champ de bataille pour avancer au plus près de la bouche. Mal lui en prend. Un gourdin géant renforcé de piques l'écrase comme un moucheron. L'exécution est accompagnée d'une vague de cris joyeux. Les insurgés reprennent le moral et scandent le nom du nouvel entrant " Gaktar ! Gaktar ! ".

            Spoiler:

            Une montagne de sept mètres de haut, un semi-géant doté manifestement de pouvoirs démoniaques. Derrière lui, cinq malabars d'un tout autre profil de ceux qu'ils affrontaient jusqu'ici. On leur envoie de la force de frappe pour tuer dans l'œuf la contre-offensive. L'équipage marine ne tremble pas, mais l'ascendant psychologique qu'il avait pris s'envole. Les Ghost Dogs voulaient attirer l'attention ? Ils sont servis.

            * * *

            Déporté loin de l'épicentre des combats, abrités par un nuage de brume, les hommes du Lieutenant Yamamoto peuvent eux continuer leur progression sans se heurter à des éléments ennemis. Discrets, vigilants et rapides, ils longent les flancs du Trou en quête d'un accès vers l'intérieur. Bénéficiant de la diversion remarquable des hommes du Passeur, ils arrivent rapidement et sans être repérés à proximité d'une entrée secondaire. Devant son aspect piteux, on pourrait même se demander si cette cavité rejoint bel et bien à un moment donné la prison en elle-même ou s'il s'agit simplement d'un cul-de-sac sous-terrain. Mais un détail rassure de suite la mission d'infiltration. Deux hommes en armes gardent l'accès. Deux solides gaillards en haillons, affublés de rapière de piètre qualité. Ils sont là, trente mètres devant eux, sur leur droite. Le petit groupe en armes reste bien tapis contre une paroi, lovés dans son renfoncement pour rester invisibles. En observant bien les gardiens, un regard vigilant peut relever la présence d'un Den Den Mushi à la ceinture du premier. D'ailleurs, il se commence une communication. Des bribes de l'échange, portées par le vent, arrivent aux oreilles des marines.

            Attention... attaque... entrée principale...
            Quels sont les ordres ?
            Ne vous... gardez position... restez en... Ksssh.


            Et la conversation s'achève là. Un marine impatient s'enquiert de la suite des opérations auprès de son Officier en chef. Il chuchote :

            Alors, Capitaine, que fait-on ?
              Les plus simplets diraient qu’on agit comme une meute de chiens. Ou de loup, à la limite. Rapport aux Dogs. Mais ce n’est pas parce qu’on s’appelle les Ghost Dogs qu’on ne peut pas faire appel au reste du bestiaire animalier pour apposer de jolis mots à nos stratégies. En l’occurrence, celle employée tient plus de la pieuvre que de la meute de chiens. Je suis la tête et mes hommes sont mes tentacules. Attaquant de toutes parts, innombrable, et pourtant pas si nombreux que ça. La rapidité et l’efficacité dans l’exécution cache le nombre réel : on ne peut pas se dire qu’autant de réussite et le fruit de si peu d’hommes. Et la tête dans tout ça ; moi ; j’arrive pour prêter main-forte quand on requiert mes talents explosifs. Quand la résistance se fait plus forte, la forteresse entre en action, lâchant le feu des canons sur des adversaires qui commençaient à espérer face à des ennemis normaux, brisant leur moral sans aucune pitié. Pas de pitié dans une bataille. C’est tuer ou être tué. Dans ma caboche, c’est le chaos, et j’ai un peu de mal à faire abstraction de ce qui se dit. Une dizaine de sous-offs’ ont installé le centre logistique près de ma matière grise ; peut-être que ça leur donne des idées. De là, ça appelle tous les groupes, ça coordonne. Moi, je sens les choses qui se passent en moi et je sais ce qui peut s’y dire. Je réagis au quart de tour. Mais je reste à portée de mon escargophone pour donner mes instructions. J’ai pas encore inventé la parlote intérieure pour communiquer avec mes types. Faudra que j’y pense quand je sortirai de ce merdier. Si j’en sors.

              Parce que le gros bébé qui vient de sortir de sa tanière, avec ses petits yeux plissés comme si la lumière lui revenait pas, c’est un autre calibre. D’ailleurs, ces petits yeux ne s’embarrassent pas de déborder de cruauté. J’ai parlé de pitié tout à l’heure. J’pense qu’il doit penser pareil que moi. Enfin, penser. Lui, ça semble être les muscles, à moi de jouer les cerveaux. Surtout que j’en ai une dizaine dans le mien. Ça aide pas dans l’autre sens ?

              Reformer les rangs ! Empêchez-les de vous déborder ! Que la première section s’occupe du plus grand. La deuxième sur les plus petits. Tenez bons soldats ! Ils envoient ce qui leur reste. Ils sont à bout !

              Je gueule à qui veut l’entendre. Ça doit être rigolo de voir un gosse brailler ses ordres et ses encouragements, la gueule à moitié recouverte de sang, la faute à un gamellage perso dont je suis pas très fier, surtout vis-à-vis des cuistots, maintenant que leur bouffe a fini sur le sol. J’aurais dû prévenir. Ça se prévoit pas en même temps. T’façon, il y a du beafsteak sur le feu, et je me permets. La nouvelle vague de bagnards galvanisée par le sang et la mort charge en gueulant des insultes. Chacun sa façon de faire niveau encouragement. Les escouades au plus proche des plus solides gaillards se font rentrer dedans comme dans du beurre. C’est moche. Très. Je les pointe du doigt et à l’intérieur, on relaie l’information. On me comprend quand je fais ça. Les canons sont armés. Braqués vers l’ennemi. Je serre le poing.

              FEU !

              Les explosions recouvrent le demi-géant et ses gaillards et l’espace d’un instant, je me dis que c’est trop facile. Ça l’est pas. Rien n’est jamais facile. Et Gaktar sort de la nuée, avec encore plus de rage dans la voix. Si, c’est possible. Le semblant d’invulnérabilité du monstre face aux boulets mine sévèrement le moral des troupes. Par contre, on en est pas encore au stade de la désertion. Les Ghost Dogs sont des types avec un honneur d’acier. On ne montre pas son dos à l’ennemi. Mieux, on fait tourner le dos à l’ennemi. Question de principe. Je sens bouillir en moi cette flamme de courage. Ou d’inconscience. Ça fait bien longtemps que j’ai pas ressenti cette douce saveur. Celle du combat. Celle de la vie et de la mort libérée au fil de l’épée et au hasard des balles. Il y a pas à dire. Malgré toutes les conneries qu’il a pu faire, Pludbus était pour le combat. Le combat est une drogue. Dans son cas, c’pas ça qui l’a détruit. Ça a dû plutôt le maintenir à la raison. Et alors que les hommes reculent en combattant, je me surprends à sortir le sabre du fourreau d’un première classe à mes côtés. Mes yeux sur la lame, je souris. Dans ma caboche, c’est pas la raison qui tourne malgré la contrepartie des hommes de raisons qui y résident. Je m’enflamme ? Je m’envole ? Non. Comme dirait un vieil ami, pourquoi avoir des ailes quand on a des couilles ?

              Je charge. Et autant ça peut paraitre totalement con ; je le reconnais, autant ça donne un max de courage. Adrénaline au max, j’emmène avec moi les Ghost Dogs. En face, ça a surpris. Rapport au fait qu’ils étaient habitués à la pieuvre. Sauf qu’on revient aux fondamentaux. La meute de chiens bondit à la gorge de ses victimes. Seule ombre au tableau, Gaktar accueille la première vague avec son arme, fauchant les valeureux. Les plus chanceux sont propulsés sur les côtés avec un trou dans le bide. Le moins chanceux reste accroché sur les pics de l’arme. Transpercé à la gorge, il mourra en silence. J’ai le sang qui me badigeonne la face et ça pulse dans les veines. Je frappe. Je tranche. On se met à vingt sur malabar. Et t’as beau valoir ton pensant de muscles, ça finit par ne pas valoir grand-chose face à de l’acier. Surtout quand il arrive sous forme de boulets. On apprécie.

              Le truc que j’apprécie moins, c’est quand une énorme main vient m’attraper et me lever du sol. Gaktar a montré ses muscles, il montre son cerveau. Il a bien remarqué que j’étais le chef et c’est plutôt intelligent de sa part, je le reconnais, de montrer à tout le monde que j’suis vraiment un nain dans sa main. Même avec mes deux bras de libres, je tente pas de me libérer, tellement la puissance dans ses doigts s’exprime sur mes côtes. J’halète. Et puis, frapper avec mes petits poings comme un enfant faisant un caprice, v’là le beau tableau avant de mourir. Sauf que je vais crever. Et j’vois là l’occasion de faire gouter l’acier à notre ami le demi-géant. Celui-ci a la bonne idée de venir mettre sa gueule près de la mienne pour bien me gueuler dessus et accessoirement me faire partager son hygiène bucco-dentaire. Je manque de tourner de l’œil, mais je garde le bras fier. Il croit que je le défis, avec le bras tendu dans sa bouche. Il irait bien me le croquer. Ça serait rigolo. Et ses potes gueulent dans ce sens tandis que de mon côté, on essaie. Mais ça suffit pas. Dans mon corps, ça s’active. Et c’est prêt. Je souris suffisamment pour que Rektar vienne se coller à moi. Le fait que j’ai pas peur en ce moment critique ne le rend pas heureux. Quand on a pris autant dans la gueule, on veut le faire payer au centuple. On veut inspirer la terreur dans les rangs adverses. Pas de la moquerie. Et c’est que trop tard qu’il s’aperçoit que c’est pas de la moquerie, parce que ce qui ruissellent actuellement entre ses doigts, c’est le fruit de ma vessie qui a lâché.

              -MANDALE EXPLOSIF !

              Le boulet de canon ne fait pas beaucoup de chemin avant de toucher. Ça explose et Rektar gueule. Tantôt, c’est plus parce qu’il esquivait les dégâts avec son arme qu’il paraissait invulnérable. On ne dit jamais merci à un boulet de canon pris en pleine tronche. Et alors qu’il morfle et que sa main se desserre. Mes artilleurs ont la présence d’esprit de lancer une deuxième couche.  Sa main explose, pas littéralement, mais suffisamment pour que ça fume. Je fume un peu, parce que les explosions à bout portant, j’ai beau être de la belle maçonnerie, j’suis pas non plus ignifugé. Je m’écrase au sol et j’suis vite sauvé par deux marines pendant que les autres en rajoutent une couche. Raktar exprimant sa douleur, ça créait un vent de panique dans les rangs adverses. Mais c’est plus la détermination qu’on affronte, c’est la rage du désespoir, tout autant  dangereuse. Voire pire ! De mon côté, c’est l’exfiltration, et je dis rien contre. J’ai la main qui me fait souffrir. Affreusement. Je dois avoir des os fêlés. Heureusement, t’as l’équipe médicale qui va se dépêcher de venir sur place ; sur l’os, j’veux dire, pour s’occuper de tout ça. J’suis bichonné.

              Un mouvement de mains terrassant un marine refait trembler les rangs. Raktar n’est pas mort. La gueule à moitié en sang, le gourdin en miette et le cuir qui commence à se faire défaut, il parait moins impressionnant, mais plus dangereux, façon monstre psychopathe qui n’a peur de rien. Il s’avance dans ma direction et là, dans le QG de la tête, c’est l’alerte générale. Il veut toujours ma tête et m’étonnerait qu’il me laisse lui refoutre une patate explosive entre les deux yeux. Ça va être expéditif, tuerie rapide, façon omelette. Ses foulées s’allongent et les miennes grandissent pas. Connard de grands. Tu peux pas être de taille moyenne, comme tout le monde ? Il me rattrapera. Impossible de lui échapper. Et personne pour l’arrêter, le reste des prisonniers n’est pas non plus du menu fretin. Et c’est là que mes stratèges cérébrales me donnent leur plan. Je fais arrêter mes porteurs. Pas la peine de gagner deux secondes à fuir. Je décroche mon escargophone.

              Vous êtes surs ?
              Parfaitement lieutenant. C’est la meilleure solution.
              C’est que … ça la fout mal de vous laisser vous démerder seul avec lui.
              -Ne vous inquiétez pas. Et puis, vous pourrez encore nous aider, non ?
              Vrai…

              Et Raktar me laisse pas l’occasion d’en dire plus. Il bondit sur moi. Le sort en est jeté comme dirait l’autre. Le pont-levis est abaissé. Et subitement, Raktar disparait. Tout de suite, c’est une douleur terrible qui me prend au bide et je m’effondre au sol en me tenant la zone douloureuse.

              PUTAIN DE GRANDS !

              Il s’est cogné en entrant dans le château ! La porte est pas dimensionnée pour son calibre. Et la douleur subite parce qu’il racle le plafond ! Mais je sers les dents. Parce que je viens de laisser mes hommes de l’intérieur se démerder plus ou moins seul avec Raktar. Et c’est ça, c’est pas un cadeau !
              • https://www.onepiece-requiem.net/t2303-fiche-du-vieux-pludbus
              • https://www.onepiece-requiem.net/t2255-toujours-pas-six-pieds-sous-terretermine-meme
              La supercherie marche à merveille, les bagnards n'ont d'yeux que pour le feu d'artifice. C'est vrai que ça doit pas arriver tous les jour. Le show privé d'un gosse qui se mange un mur en chiant homme et boulets de cannons... CA doit leur changer de leur quotidien à casser des cailloux et préparer des plans d'évasion en planquant des limes dans du pain. J'espère juste que Plud et ses hommes n'auront pas de problèmes...on ne sait quel monstre se planque dans les entrailles de la prison.

              On se déplace silencieusement, l’œil alerte,les geste précis. Il vaudrait mieux éviter de rentrer dans un affrontements si on ne veux pas se retrouver à devoir défaire des vagues d'ennemis. Certes, je n'ai pas de réel problème avec un affrontement, mais il vaut toujours mieux éliminer les obstacles furtivement tant qu'on en à la possibilité. J'ai réfléchis et je n'ai pas réellement l'intention de suivre la demande du patron. J'avais fais la promesse à Ivan et moi même de tuer le moins possible. De toujours laisser une chance aux criminels de se racheter. Mais à partir du moment où ils foutent la merde au purgatoire, il n'y a plus de raisons de tenter de les garder sain et sauf..ils ne sont que des nuisibles ne pouvant que vivre dans le crime. On longe les murs, on rampe ou marche accroupis à d'autres moments, on a un peu l'air con mais aux moins on passe inaperçus. C'est une situation assez cocasse en réalité, un groupe de marin tentant de se faufiler dans une prison. Après la série « escape the jail », on pouvait en créer une autre « sneak in the jail ». A présent, je reconnaissais le travail des criminels dont le quotidien consistait à passer inaperçus... je les laisserai s'amuser plus longtemps si j'en croise un jour.

              On continue d'avancer, on longe les mur de la prison, des murs monotones ciselés dans la roche. Si on se concentre on peut y apercevoir des inscriptions laissé là par des générations de bagnard tentant de laisser une trace d'eux une fois qu'ils auront disparu. Au moins, qu'il se fasse juste chier et qu'ils s'amusent à écrire des conneries et jouent au pendu avec des noms de criminels célèbres. Les bagnard qui jouent au pendu, on aura tout vu, encore un peu et ils joueront au marin et au pirate...

              Je finis par voir une porte massive encadrée par deux hommes, à leur dégaine on devine qu'ils ne sont pas des gardes salariés. Nous avons donc des bagnards qui jouent au pendu et surveille des trucs... On se cache dans un renfoncement, hors de vue, assez prêt pour les voir et assez loin pour ne pas être remarqué.
              On s'approche d'un, l'un d'eux reçoit un appel par den den, il semble que Plud s'est fait de nouveaux copains et nos copains à nous doivent garder la porte...Je les analyse du regards, ils ont tout les deux l'air fort. Le mieux serait que je puisse garder les deux vivants pour leur soutirer des informations. D'un autre coté, je ne suis pas sur de pouvoir en mettre un hors d'état de nuire en un seul coup. Avec le soru, je suis capable d'arriver devant l'un des deux en moins d'une seconde et lui foutre une droite avec ma puissance combinée à la vitesse du soru...l'autre par contre...
              Cole me fais un signe de la main et sors sa pétoire, un revolver à canon long, c'est un gros calibre et il n'aurait aucun mal à envoyer le mec valser contre le mur, mais la détonation est de trop. Je lui fais signe de ranger son arme, il semble comprendre mais est déçu. Mais t'en fais pas l'ami, tu pourras bientôt faire joujou avec ton arme. Mais oui l'envoyer valser contre un mur, voila le plan. Je m'approche de Cole et lui souffle quelques mots à l'oreille.

              Je sors mon poignard et le fais passer dans ma main gauche, ma main droite se ferme en un poing compact...un poing de forgeron. D'un geste puissant, je lance une lame d'air sur l'un des deux gusse. Mais pas une bête lame d'air, il s'agit d'une « air blunt », une lame d'air lancé de façon à ce qu'elle ne tranche pas ou du moins le moins possible mais provoque un sorte d'impact. La lame n'a même pas touché sa cible que Cole le menace de son arme et que je me suis propulsé avec le soru face à son comparse. Je réapparais à peine que mon poing fuse vers son plexus, l'impact le projette contre le mur. Avec un impact au dos au plexus, il n'a déjà plus d'air dans les poumons et il n'y presque plus rien qui rentre. Aucun être humain ne serait capable de crier et encore moins de bouger. Son pote semble sonné et l'arme pointée sur lui semble le dissuader d'agir...ce qui ne m’empêche pas de lui balancer mon poignard à la poire, pour le débiliter un peu plus,un manche dans la tempe ca fais jamais du bien.
              Je dégaine mon katana et le pose contre la glotte de l'homme à mes pieds, mes hommes nous entourent déjà encerclant les deux hommes et les menaçants de leur armes.

              -Bon, mon pote tu sera sympa de me dire qu'est ce que tu gardes...t'avoue t'as pas d'emmerdes, t'avoues pas il me reste ton pote !

              J’envoie un homme pour les délester de leur armes et autres équipements.
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              Gaktar disparu comme par enchantement aussi vite qu'il était arrivé, c'est un nouveau coup dur porté au moral des insurgés. Comme le grand - l'immense - Oars Junior à la bataille de Marinford en son temps, il aura concentré l'attention de ses alliés comme de ses ennemis et comptera pour beaucoup au décompte final des stigmates infligés et surtout subis, mais son apparition aura été trop éphémère pour faire basculer la décision. Du moins, c'est que que doivent penser les prisonniers qui l'ont vu rétrécir, rétrécir, puis s'évanouir. Comme aspiré par une bulle dont le noyau serait ce blondinet à la frange rebelle; et quand on est un semi-géant et qu'on s'en va, on laisse un gros vide. La clameur qui accompagnait chacun de ses coups s'est éteinte, et déjà, les bras se font un peu plus cotonneux au moment de soulever une nouvelle fois sa masse, ou d'armer un nouveau coup de poing.

              Même les cinq farouches guerriers qui constituait le reste des renforts ne peuvent endiguer la progression marine; chaque matelot transcendé par le témoignage de courage et le charisme de l'Adolieutenant qui n'a pas tremblé au moment d'assumer ses responsabilités et de se confronter dans un duel à la David contre Goliath à la montagne reptilienne frappe, bouscule, avance. Alors, pouce par pouce d'abord, la ligne bleue progresse. Et puis, le barrage craque plus largement, pour céder enfin et annoncer une débandade complète des troupes irrégulières qui le composait. Les cœurs enhardis par la victoire plus symbolique que vraiment décisive hurlent de pourchasser les fuyards, mais un sous-officier averti retient les troupes pour s'informer des ordres auprès de son supérieur. Il faut savoir garder toute sa lucidité, même dans la mêlée.

              Quand il se retourne, il voit Pludto animé de soubresauts inhabituels et peu rassurants. Les hommes qui tiennent la Citadelle arriveront-ils à réduire le semi-géant réduit à l'état de lézard furieux au silence ?


              * * *


              Dans un raid éclair rondement exécuté, le groupuscule chargé de l'infiltration discrète a neutralisé les deux gardiens, et les menaces de mort hautement crédibles dont ils font l'objet ne les incite pas à jouer les héros. La base d'une bonne insurrection, c'est de rester en vie pour s'évader. Mourir dans l'opération parce qu'on s'est vu assigner un poste ingrat et trop exposé n'a rien de particulièrement emballant. Et après tout, quand on est condamné à plus ou moins cent quatre-vingt ans de prison, ce ne sont pas les occasions de lancer une mutinerie qui manquent. On sait qu'il y en aura d'autres. Il suffit d'être patient; parce que ce genre de festivités ne se présente pas tous les jours. Plutôt toutes les X décennies.

              L'échange de regards silencieux entre les deux taulards est de ce ton-là. Alors derrière le refus purement protocolaire que le premier interrogé livre pour assurer les apparences, ça passe vite à table. Ne serait-ce que par précaution. On ne sait jamais. Si le marine est du genre impatient et qu'il coupe net les gorges sans laisser l'opportunité à ses détenus de se raviser... Vaut mieux pas jouer au con. Un raclement de gorge et un soupir plus loin, les marines sont mis au courant de la situation.

              Bah... Je garde l'entrée, il commence. Puis, voyant que ça ne suffirait pas à rassasier le groupe armé :

              " À l'intérieur, c'est la guerre. Rog a réussi à rassembler tous les prisonniers sous son commandement, il est en ce moment en train de se fritter avec les gars de Brood, le bras-droit du Directeur. Mais vu le temps qu'ont mis les renforts à se pointer... héhé... doit plus rester masse de geôliers vivants là-dedans, si vous m'suivez. "

              Le balourd termine sur un " j'en sais pas plus " que le vide profond de son regard tendrait à faire passer pour la vérité. Son acolyte précise sans qu'on le lui demande vraiment que là-dedans, c'est un enfer, un dédale piégeux à la luminosité inégale et à l'odeur de mort. Ça ne semble ébranler personne. Mais ils sont avertis.

              La suite risque de s'avérer beaucoup plus dangereuse.
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