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Ultraviolence. [Antélog]


Les Avalons - Arc II : Les naufragés du Cap.


Ultraviolence. [Antélog]


Les mains dans les poches, le menton vers le sol, voila maintenant à peu près une vingtaine de minutes que je marche en tapant les pierres qui jonchent le sol du Cap des Jumeaux, longeant l'océan à la recherche de... De je ne sais même pas quoi. Un bateau... Ou un charpentier, n'importe... Quoique je ne sais même pas si le Galahad est renflouable. Raaah, c'est bien ma veine, ça ! Moi, le magnifique et grand Lloyd Barrel, était enfin lancé dans ma superbe épopée sur Grandline... Et il a fallu que mon bateau coule ! Et que le deuxième bateau que l'on aurait pu avoir, on doive le couler nous-mêmes ! Et bien sûr, pas un chat à l'horizon... Ah ? J'ai peut-être parlé trop vite... Ce serait pas un bateau, la bas, au loin, cet espèce de gros truc marron moche ? Oui, ça ne fait aucun doute ! Surtout que vu d'ici, il a l'air en état de naviguer, n'a pas l'air d'être un navire du gouvernement et... Et on dirait qu'il est occupé. Baaaah. Pas grave. Il suffit simplement que je m'approche assez près pour que l'on me reconnaisse, et il ne fait nul doute que l'on m'offrira cette embarcation en offrande à l'être formidable que je suis...

"Yskino ! Ramène-toi ! On a trouvé notre ticket de sortie !", hurlé-je a mon larbin borgne qui se traîne, comme à son habitude, et qui se trouve à une trentaine de mètres de moi. Bon, ça, c'est déjà une bonne chose de faite. Si cette embarcation providentielle ne nous était pas tombé sous la main, grand Lloyd Barrel sait comment on aurait du aller à notre prochaine escale... A dos de Larbin, haha ?

Comme à son habitude, en seule réponse, mon fieffé serviteur beugle quelque chose d'incompréhensible, tandis que je me rapproche en trottinant du bateau laissant mes bras fatigués ballants. Raaah... Je suis encore tout endolori de notre combat de la veille, d'autant qu'avoir eu à dormir sur un confortable lit de cailloux n'a pas arrangé les courbatures... Et ma douleur à l'arcade d'après mon combat contre Mizukawa s'est ravivée. Super. Bon, après, il faut relativiser... Je suis le grand Lloyd Barrel, un être infiniment supérieur et grandiose... Ce ne sont pas des petites douleurs comme ça qui auront raison de moi ! C'est ainsi que j'escalade la coque jusqu'à m'accrocher, coudes repliés et jambes dans le vide, à la balustrade. Ce qui m'arrête dans mon ascension et m'empêche de monter à bord ? Une douzaine d'yeux qui me fixent (sans doute parce qu'ils m'ont reconnu) avec des yeux de merlans frits échoués sur une jetée, à marée basse.

"Salutations ! Je suis le grand Lloyd Barrel ! Vous voulez pas me filer votre navire en tant que présent, et en échange d'une éventuelle gratitude éphémère et désinvolte de ma part ?", demandé-je en posant mon menton sur mes mains.

S'en suit grand silence, pendant lequel je balaye mes interlocuteurs (fort peu bavards, certes, peut-être connaissent t-il le respect dû aux personnes de mon acabit... ?) du regard. Mouais. Bon. Le point positif, c'est que vu l'assemblage hétéroclite, disparate et bordélique qu'ils semblent former (et compte tenu de leurs habits hauts en couleur), c'est sans doute des pirataillons sans envergure. Je m'attarde plus particulièrement quelques secondes sur l'un d'entre-eux, ceint d'un sabre et d'un pistolet, et curieusement dressé comme un garçon laitier, qui me dit vaguement quelque chose... Et à partir de la, je ne sauras dire, même moi, tout fabuleux Lloyd Barrel que je suis, ce qui est le plus étrange : que je me souvienne approximativement d'un type aux goûts vestimentaires aussi lamentables, ou qu'il soit possible qu'un jour et quelque part ce bonhomme ait de lui même décidé de se vêtir ainsi... Aussi, je tente. Après tout, on ne sait jamais :

"Euh... On se serait pas déjà rencontré quelque part ?"

    Seido laissa échapper un profond soupir en reconnaissant le gars. Et oui, lui l'avait reconnu, tout comme quelques membres de son équipage, les autres n’ayant pas assisté à l’évènement et ne pouvaient donc pas savoir. Le capitaine des Desperados aurait souhaité ne plus croiser la route de ce gars, mais le destin semblait être capricieux. Sachant que ça n'était pas vraiment un ennemi, sans pour autant être un allié, le capitaine se détendit, ôtant les mains de son arsenal. Ayant retenu la leçon, il n'avait guère l’intention de le faire rester à bord du Genbu, vu que le gars avait mangé une grosse partie de leur vivre la dernière fois, sans parler de l'alcool. Mais bon, il fallait d’abord rester poli et le salua donc de la main avant de prendre la parole.

    «- Mémoire courte, dis donc ! Seido, ça ne te dit rien ? De la bataille d'Inu Town. Non, t'es sérieux ? Ça me vexe ...»

    Ce qui était totalement faux, bien sûr. Seido commençait à se poser des questions sur ce type. Il n'avait pas l'air très fort, et pourtant, il était là, tranquille, espérant que l'on pouvait lui laisser un navire sans le contredire. Selon sa mémoire, la prime du type était supérieure à la sienne. Était-il réellement si costaud ? Quel pouvoir cachait-il ? Cela titillait la curiosité de Seido, qui n'avait jamais eu l’occasion d'affronter un capitaine pirate aussi primé en combat singulier. Cela pouvait être un bon entraînement avant d’entamer son aventure sur Grand Line ! Cependant, cela lui semblait impoli de demander un combat comme ça, le connaissant à peine.

    «- Hey, Seido.. »

    Axel, le charpentier de l’équipage, le tira de sa rêverie, lui faisant remarquer que le grand Lloyd Barel se dirigeait vers la cuisine, en faisant comme chez lui. Il n’avait pas froid aux yeux ! Marchant à vive allure, comparé à l’incruste, Seido le rattrapa assez vite, avant que ce dernier ne franchisse la porte, l’empêchant d’avancer en plaçant son bras tendu sur la route.  Comme quoi, il se rappelait au moins de deux-trois trucs.

    «- Pas si vite ! Ou crois-tu aller ?»

    Un déclic se fit dans sa tête, l’occasion qu’il cherchait venait de se présenter ! Autant la saisir au vol, avant qu'un élément perturbateur ne puisse venir tout gâcher.

    «- Faisons un marché. Je t’offre un repas si tu m’affrontes en duel, et si tu gagnes bien sûr ! Ca ne devrait pas te poser de problèmes, non, grand Lloyd Barel ?»


    Dernière édition par Seido D. Noroma le Dim 2 Nov 2014 - 17:01, édité 1 fois
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    Mais oui, Seido ! Le capitaine de l'équipage de bras cassés qui avaient décidé d'attaquer la prison d'Inu Town en même temps que nous ! Et bien, sûr, il fallait que mon fabuleux destin décide d'être facétieux et de me mettre cet incapable une fois de plus en travers de mon noble chemin ! Surtout que le pauvre type est encore plus toqué qu'avant, jusqu'à m'en faire hurler de rire, moi, le grand Lloyd Barrel, dont l'humour est si raffiné... C'est dire ! En même temps... Non seulement cet imbécile décide de m'empêcher de faire comme bon me semble où bon me semble, mais en plus, il se pense capable de le faire... Et se propose même de se faire ridiculiser devant son propre équipage pour prouver son incompétence ! Décidément, il y a vraiment des gens en ce bas monde dont la majesté est inversement proportionnelle à la mienne...

    "Haha ! Bien sûr que le grand Lloyd Barrel accepte ton défi !", lancé-je, répondant immédiatement, comme si ce déroulement des choses avait été prévu depuis toujours. Après tout, seuls ceux qui ont peur hésite ! Je reprends, non pour me justifier (pourquoi faire, je suis le grand Lloyd Barrel), mais plutôt pour essayer de faire comprendre à ces pirataillons de bas étage le fonctionnement de ma pensée supérieure : "Non pas que je sois incapable de me servir moi-même à bord de votre rafiot, ce serait contre ma nature d'être suprême et contre la votre de loyaux sujets de ma personne, mais... La perspective d'un duel, et non un défi qui voudrait dire que tu as éventuellement une chance, est alléchante ! Et quel déshonneur ce serait pour être aussi parfait que moi de refuser une chose pareille, même si c'est uniquement pour t'épargner des souffrances inutiles et donc que j'agis en pure bonté d'âme !"

    Il ne répond pas, sans doute parce qu'il n'avait pas compris au début et qu'il reste bouche bée devant ma magnificence une fois mon explication donnée. Esquissant un léger sourire, le regard ferme et déterminé, je lui dit d'un mouvement de la tête de quitter le bateau, avant de lui montrer le chemin à suivre : nous serons bien plus à l'aise sur la terre ferme. C'est ainsi que nous descendons du bateau, rencontrant un Yskino qui, comme d'habitude, se traîne, et l'équipage de Seido restant à bord accoudé au bastingage.

    "Hé mais ce serait pas... ?", demande t-il surpris, ne comprenant pas trop la situation actuelle. Je n'en attendais pas plus de lui.
    "Exactement ! C'est la bande d'incapables d'Inu Town ! Et tu sais pas le meilleur ? Leur capitaine nous offre ses vivres et son bateau dès que je l'ai éclaté en duel !"
    "Hein ? Incapables ? Et les vivres, oui, mais le bateau, non, tu peux rêver !", s'exclame t-il en fronçant les sourcils, visiblement irrité.
    "Qu'importe, ça ne changera rien au résultat !", m'écrié-je en riant aux éclats. Seido grogne.
    "Je crois que tu me sous-estimes un peu ! Qu'est-ce qui te fait croire que tu peux me battre si facilement ? D'aussi loin que je m'en souviens, on n'avait rien montré à la prison...", rétorque t-il, en souriant à son tour.
    "Hahaha ! Parce que je suis le grand Lloyd Barrel, bien sûr, je ne peux pas perdre !", dis-je en le fixant. Et ouais ! Seidommage pour toi, pirate d'eau douce, mais tu vas recevoir une bonne correction qui va te rabattre le caquet et calmer ton toupet ! Et sans utiliser ni mon fruit du démon, ni mon haki ! Je reprends la parole : "Et on va se battre selon mes règles, étant donné que je suis fort et merveilleux et que mes idées sont toujours géniales ! Tu connais l'Ultraviolence, Seido ?"
    "L'Ultraviolence ?"
    "J'aurais du m'en douter ! C'est un code de combat utilisé dans les matchs des tournois illégaux d'Underground ! Un combat à mort, sans intervention extérieure, où toute arme est permise et qui ne s'arrête que par l'abandon d'un des deux concurrents ! L'abandon... Ou le décès.", expliqué-je, une étincelle dans les yeux, me rappelant ma période de battement sur North Blue, durant laquelle j'ai enchaîné ce genre de compétitions... Et les ai toutes gagnées.
    "Du calme, Lloyd ! C'est un défi ! Un combat amical ! Je ne voudrais pas te tuer par mégarde !", se défend t-il immédiatement. Hmpf. Lâche. Et quel manque de respect.
    "Allons, Seido ! Que fais-tu du frisson du combat ?! De la décharge d'adrénaline provoquée par chaque battement de coeur en situation réelle ?!", lancé-je en écartant les bras, embrassant le monde de ma puissante étreinte. Je reprends, plus lentement : "Qui plus est... Tu te crois capable de me vaincre, et je me sais assez puissant pour te laisser la vie sauve lorsque je t'aurai écrasé avec classe et style, alors où est le problème ?"

    Seido lâche un soupir exaspéré de confiance. Puis il dégaine son sabre d'une main et son pistolet de l'autre. Parfait, il semble avoir compris, malgré ses capacités intellectuelles (bien limitées par rapport aux miennes) qu'il est trop tard pour se défiler. Quand on ose défier le surpuissant Lloyd Barrel, on assume les conséquences de ses actes... Et on ne s'en sort pas en toute impunité.

    Je me mets en garde. Seido me met en joue. Il recule son chien, et moi mon poing. C'est parti.

      Un combattant à main nue, dirait-on, à première vue. Cela cachait sans doute un atout, ce qui pouvait expliquer l'air hautain de son adversaire, ce blondinet un peu trop sûr de lui face à un homme d’expérience, armé qui plus est. La logique disait cela, l’équation oubliait qu'il existait des personnes anormales sur Terre, surtout sur Grand Line. Alors qu'il voulut porter le premier coup, le cowboy réalisa un élément capital, baissa ainsi ses armes et marcha vers le gars. Arrivant à un mètre de lui, Seido parla finalement.

      «- En fait, faisons ça sur la terre ferme, ce navire n’est pas un terrain de jeu. Mon ami charpentier pourrait m’en vouloir,» dit-il en faisant un clin d’œil à son adversaire.

      Seido le dépassa et saisit la chaloupe, après avoir rangé ses armes. Ils arrivèrent à terre après quelques minutes, durant lesquels le capitaine des Desperados se chargea seul de la manœuvre. L’espace était déjà plus approprié, nul ne ferait d’histoire si on endommageait un peu le décor. Alors que les deux hommes se placèrent l’un en face de l’autre, le blondinet se mettait en garde, poing en avant. Seido dégaina son magnifique katana, le faisant tournoyer autour de lui, témoignage de son habileté. Qui allait porter le premier coup ?

      Seul le son du vent parvenait aux oreilles de notre homme, emportant avec lui le souvenir d’un combat passé où il s’était fait amoché d’une sale manière. Heureusement, il n’était plus cet homme-là et ne comptait pas perdre contre ce pseudo capitaine. D’un geste vif, Seido envoya une petite lame d’air en direction de son adversaire, histoire de l’obliger à bouger. Rester à distance n’était pas l’idéal pour un mec dont l’arme était ses poings, un avantage que Seido comptait bien user dans un premier temps. Tant que l’homme ne venait pas à lui, le pirate envisageait de le fatiguer.

      «- Il va falloir faire mieux que ça pour surprendre le Grand Lloyd Barrel !»

      Au lieu d’attaquer à son tour, le gars resta là, en regardant devant lui avec son petit sourire. Il était sûr de lui, sa défense était-elle si bonne que ça ? Foncer en aveugle n’était pas dans la nature du cow-boy, qui préférait d’abord en savoir plus sur son adversaire avant de sortir le grand jeu et ses atouts. Ils se jugèrent ainsi quelques minutes, ce qui ne laissait qu’une information à notre stratège : le blondinet bluffait et n’allait rien faire tant que Seido ne faisait rien. Pire : c’était une tentative de le faire attaquer et de réaliser un contre sournois ! Fort bien, si le petit voulait jouer, Seido allait jouer. Et il s’élança.

      La distance les séparant fut parcourue en un rien de temps. Seido, sabre en main, sa prépara à trancher le vaurien d’une coupe oblique quand celui-ci bougea. La réaction était dans la prévision du cow-boy et, au lieu de se ramasser le crochet du gauche du type qui visait son flanc, il pivota, sortit son flingue et tira. Bien sûr, le gars recula d’un bond en voyant le revolver et resta peut-être muet de surprise en réalisant que Seido avait tiré par terre. Le petit malicieux avait profité du voyage pour changer le barillet de son arme, optant pour les balles fumigènes. Les deux hommes étaient handicapés par la fumée, bien que Seido ne fût pas la victime de toux, sa bouche étant protégée par son manteau. La situation était à son avantage.

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      Un épais nuage de poussière se soulève du sol, suite au tir "manqué" du capitaine des Grimbergen (ou quelque chose du style). Haha. Le pire, c'est qu'il a bien failli m'avoir, avec ça. J'avais parfaitement anticipé le fait qu'il feinte et tente de mettre de la distance en se servant de son arme. Par contre, la où, je l'admets, j'ai fait une erreur, c'est en ne prenant pas en compte la médiocrité de mon adversaire par rapport à quelqu'un d'aussi fantastique que moi, le grand Lloyd Barrel. J'aurais du m'en douter, qu'il se manquerait, cet idiot. Je l'ai vu dans sa posture. Après tout, j'ai une grande expérience du tir, depuis mon passage à Shapdeuplon Island... Bref, quoiqu'il en soit, il a en quelque sorte utilisé des balles fumigènes. Résultat, on y voit que dalle. Malin de sa part, s'il veut se cacher. Sauf qu'on était supposés se battre. Autant, qu'il utilise un flingue et un sabre je veux bien, c'est couard, mais si ça lui fait plaisir... Mais se cacher ? Sérieusement ?

      Je suis arraché de mes pensées par un coup de sabre qui apparaît comme par magie au milieu de l'écran de fumée, et que j'esquive in extremis en reculant le torse. L'ombre de Seido apparaît alors au bout de l'arme, silencieuse, rapide et précise. Je croise le regard que me lance son visage masqué, et il disparaît à nouveau. Hmmm. Ça va être compliqué, si mon champ de vision est réduit à trente centimètres et mon temps de réaction à quelques dixièmes de seconde. Je dévie de la paume un deuxième coup d'estoc qui manque de m'éborgner, et manque un coup de pied en riposte. Il est clairement à son avantage la-dedans... Et autant, en temps normal, je pourrais anticiper ses mouvements en me basant sur les variations dans la fumée, mais avec cette brise marine qui souffle, impossible. Bon, le point positif, au moins, c'est que cet écran mettra peu de temps à se dissiper. En attendant... Je bondis en arrière sur plusieurs mètres et sors du nuage. En attendant, nous combattons sur une longue bande de terre. Autrement dit, il y a de la place pour combattre, et je n'ai aucun intérêt à rester dans son piège. Après, j'aurai aussi pu me transformer en diamant, couper ma respiration et le prendre à son propre jeu mais en plus d'être un vil stratagème... Ou serait le fun ?

      "Tu comptes rester caché encore longtemps ?", lancé-je en croisant les bras, en direction de l'écran nuageux. Va t-il sortir ? Va t-il balancer un autre fumigène et continuer à tenter de m'avoir silencieusement ? Bonnes questions. Toujours est-il qu'il n’apparaît toujours pas. Très bien. C'est pas comme si j'en avais quelque chose à faire, après tout...

      "Demoniac Claw !", hurle t-il alors en émergeant de sa couverture de fumée, faisant des moulinets habiles et extrêmement rapides avec son sabre, me préparant sans doute une série de piques. J'esquisse un sourire, et me prépare à danser pour passer au travers. Mais... Il y a un mais. Je ne l'avais pas vu au premier abord, mais en faisant tournoyer son arme de cette manière, le capitaine des Corona (ou quelque chose du genre) l'avait fait fonctionner comme un aspirateur... A fumée ! Fumée qu'il m'envoie en plein dessus en l'accompagnant d'une lame d'air. Je me retrouve de nouveau privé de la vue... Alors qu'une averse de coups d'estoc s'approche de moi. Vais-je devoir, dès le début du combat, recourir à mon fruit ? Pire encore, au haki ? Hors de question. On va encaisser ça bien proprement. Ou bien jouer à son propre jeu... Après tout... Ne suis-je pas le futur seigneur des pirates, un homme si beau, si fort, si majestueux qu'il fait pâlir de jalousie tout le monde ? Oh que oui.

      Dès lors que j'aperçois sa lame, j'arme un coup de poing, et frappe, en visant le plat. Quelle utilité de tenter une série, après tout, si ton arme se brise dès le premier coup, après tout ? Je vais te faire subir la même chose qu'à l'autre gamine, Seido. Ou pas. Mon poing percute l'endroit visé, mais le katana se contente de plier légèrement, sans rompre. Ça, c'est un acier solide. Très solide, même. Quoiqu'il en soit, l'onde de choc s'occupe de déblayer ce qu'il restait de fumée autour de nous, me donnant assez de visibilité pour parer la totalité de la rafale d'attaque que mon adversaire m'assène, non sans mal. Ce type est physiquement fort. Sans doute autant que moi, au vu du poids qu'il transmet à son épée... Ayant bloqué une de ses frappes, je tente de m'immiscer à son contact pour aller le désarmer, mais il me repousse violemment de son coude gauche et me remet à distance avant de rouvrir le feu. Six fois. Je n'ai qu'une fraction de seconde pour analyser le nombre de tirs et l'incidence de ce chiffre. Impossible qu'il ait un barillet à sept balles donc... Cela veut dire qu'il a changé de munitions, et que ce sont sans doutes des vraies cette fois. Merde, pas le choix.

      "Armored Lloyd !", m'écrié-je en croisant les bras devant mon visage et en me transformant en diamant quelques secondes à peine avec l'impact de la mitraille. Les balles s'écrasent et glissent littéralement sur moi, me laissant sans une égratignure, juste légèrement fumant par endroits.

      La grande classe, quoi. Moi tout craché.

      Fait juste chier qu'il m'ait forcé à sortir un tel atout d'emblée de jeu. Mais bon, parfois il faut savoir employer les grands moyens, surtout contre un adversaire aussi puissant à moyenne et longue portée, et ayant suffisamment de force physique pour maintenir de la distance entre nous. En d'autres termes... C'est mon pire type d'ennemi, un Kanbei bis en quelque sorte, si on considère qu'un être aussi fantastique que le grand Lloyd Barrel peut avoir de la difficulté contre quelqu'un. Hmpf, qu'est-ce que je raconte... ? Il a beau avoir du muscle et des armes d'excellente facture, il ne passera jamais outre ma défense, ça c'est une certitude. Et puis, il me reste encore quelques surprises pour lui...

      Bref, il semble choqué de ce qu'il vient de voir. J'en profite pour me rapprocher au pas de lui en redevenant normal et en décroisant les bras.

      "Comme dit précédemment...", commencé-je, souriant, avant de marquer une pause et de reprendre, la mine un peu plus grave : "Il va falloir faire mieux que ça pour surprendre le grand Lloyd Barrel."


      Dernière édition par Lloyd Barrel le Ven 15 Jan 2016 - 21:51, édité 1 fois
        Seido tire une mine déconfite. Mais son regard d'Yskino battu laisse très vite place à celui du type résigné. Bien, donne moi du répondant ! Rends toi suffisamment intéressant pour que l'incroyable Lloyd Barrel trouve cet affrontement divertissant ! Il me pointe du sabre, et, sans bouger, attrape de la main gauche six balles à sa ceinture, qu'il lance en l'air, sans lâcher son pistolet. D'un geste sec, il ôte les douilles vides dans son arme et attrape au vol ses nouvelles munitions en moins de temps qu'il ne faut pour dire "Je suis le grand, le fantastique et le fabuleux Lloyd Barrel.". Puis, il me met en joue.

        "Alors comme ça on est maudit par les dieux des mers ? Fruit du diamant, hein ? Je vois pourquoi tu étais si confiant en ta défense...", lâche t-il, en esquissant un sourire. Il continue : "Mais moi aussi, j'ai quelques surprises en réserve..."

        Et il refait feu.

        "Hell Shoot ! Blow Bullet !"
        "Armored Lloyd !"

        Je me retransforme et, plantant un pied dans le sol, me retransforme, me préparant à accueillir sa riposte. Une série de gerbes de flammes et d'explosion m'arrivent en pleine poire, et à ma grande surprise parvient à me déstabiliser et me propulser une bonne dizaine de mètres en arrière, donnant naissance à un profond sillon dans la pierre du Cap des Jumeaux. Je suis très légèrement sonné quelques secondes, mais ma carapace n'est toujours pas entaillée, bien que salement noircie. Hmmm. Le capitaine des Kronenbourg (ou quelque chose du genre) dispose d'une importante force de frappes. Balles fumigènes, explosives, incendiaires, et que sais-je d'autre... Aussi, m'amuser à passer et repasser en mode diamant pourrait être risqué... Et ce n'est certainement pas le genre d'erreur que ferait un être aussi parfaitement parfait que moi, haha ! Après tout, je ne fais pas d'erreurs !

        Cette fois, c'est à mon tour de passer à l'offensive, et je me rue sur lui, le chargeant avec un Brilliant Punk... Et tout mon poids démultiplié par la transformation. Alors, Seido, comment comptes-tu encaisser une charge de l'épaule d'un bloc de presque trois-cent kilogrammes de classe et de magnificence ? Je me le demande. Non pas que ça changera quelque chose ou que ça m'intéresse en quelque point, moi, le grand Lloyd Barrel, mais vraiment parce que je me le demande. Que va t-il faire ? Il sait qu'il n'est pas assez rapide pour l'esquiver. Comme réponse, il esquisse alors une garde de l'épée. En force ? Hahahaha ! Très bien, voyons voir ce que ça donne ! Son vulgaire morceau de ferraille contre mon armure ultime, si belle, si brillante, si étincelante ! Digne de quelqu'un comme toi !

        L'impact est lourd. Sa lame ripe sur mon épaule et je le percute de plein fouet, l'envoyant valdinguer en une suite de roulés-boulés sur plusieurs mètres. Le choc était rude, et je lâche un grognement étouffé tandis qu'une vive douleur me lancine le bras. Putain. Son sabre est suffisamment aiguisé et il l'a tenu avec suffisamment de force pour réussir à légèrement me râper. Par contre, lui, il a ramassé sévère. Il se relève d'ailleurs à peine, et encore, en titubant, en ayant ramassé son épée et son flingue... Qu'il a sans doute rechargé, vu qu'il me remet en joue. Merde, il perd pas son temps, je ne pourrai pas prendre mes appuis !

        "Rush Bullet !", s'écrie t-il, avant de faire feu. Encore un type de munition différente ? Le flash lumineux qui s'en suit, auquel je ne m'attends pas, m'aveugle un bref instant.  Comme lorsque je me regarde dans un miroir. Alors c'est ça que ressentent les gens qui croisent mon chemin... Quelle chance ils ont, vraiment... Quoiqu'il en soit, je me retrouve privé de la vue quelques secondes. Instinctivement et immédiatement, je m'appuie sur mon ouïe et entends, par-dessus le vent, le bruit des talons de Seido raclant la terre : il passe à l'action, et je me prépare à le recevoir. Lorsque je parviens enfin à y revoir à peu près clairement, mon adversaire à déjà parcouru une bonne partie de la distance qui nous séparait. Une trop grande partie même. Et son sabre n'est plus la. Et il est entouré de flammes et accompagné d'un sifflement suraigu. Hoho.

        "Devil Sword !", vocifère t-il en faisant mouliner la garde d'une arme qui a presque complètement disparu, tant la vitesse qui lui est conférée est grande. Il m'arrive dessus une fraction de seconde plus tard, et enchaîne les taillades, valsant de droite à gauche puis de gauche à droite, tandis que je reste fermement ancré en garde défensive, à subir sa volée de coups. Le contact de la lame est brûlant sur ma peau cristalline, à un tel point que ça m'étonne de ressentir de la douleur pourtant autant caparaçonné. Au plus il multiplie les coups, au plus la douleur s'intensifie. Il n'a peut-être pas la force de me rayer, mes ses attaques successives pourraient briser mon armure. Et on ne va pas le laisser faire ça... Seul bémol, il ne me laisse aucune ouverture et, tel un chien enragé, multiplie les attaques sans répit. Même lorsque je ne fais qu'un mouvement infime du bras ou de la jambe, il profite de l'ouverture et me force à me remettre en garde. Je ne peux pas rester comme ça indéfiniment. Que croiront les gens à qui on racontera ce combat épique de toute façon ? Que l'incroyable, l'extraordinaire Lloyd Barrel n'avait pas le dessus et subissait le feu ennemi ? Hors de question !

        "Razor Edge !", hurlé-je en aiguisant mes mains, les transformant en véritables rasoirs adamantins. Et puis je brise ma garde, et l'attaque en tai sabaki, prenant un coup de lame dans les côtes par la même occasion (mais protégeant mon axe central) mettant ainsi fin à sa série de coups. J'enchaîne en passant à l'offensive en abattant ma main gauche sur son crâne. Seido décèle immédiatement la menace de mes griffes, et prend une garde haute du sabre. Ma main commence à glisser le long de la lame. Un blocage très efficace... Du moins contre quelqu'un d'un poids "humain". Mettant toute ma force et mon poids démultiplié par la transformation dans mon coup, mon adversaire fléchit et sa garde se brise. Immédiatement, je poursuis avec une frappe du droit, mes doigts effilés fusant vers sa poitrine, pour porter un coup décisif. Le capitaine des Sèzesoissantekatres (ou quelque chose du genre) n'est toutefois pas en reste, et, changeant de position de mains sur la fusée de l'arme, il la fait pivoter et changer radicalement de direction avec une dextérité qui m'arrache presque un sifflement admirateur (presque, hein, faut pas pousser). Il parvient à bloquer mon coup en pointant sa lame, désormais rougeoyante, au ciel, et se contente juste de reculer d'un bon mètre en creusant la pierre à ses pieds. Porté par mon élan et le fait qu'il soit focalisé sur mes mains, je plonge au sol dans la continuité du mouvement et lui dégomme la tibia gauche de mon pied droit, nous envoyant tous deux au sol. Je dérape en plantant mes griffes dans la roche pour ralentir ma course, et, en me servant de cette vitesse pour me relever, décide de ne pas lui laisser un instant de répit, et de finir cet enchaînement digne de mon génie combatif par une succession de lames d'air. Voila qui devrait le calmer...

        Seido ne s'avoue pourtant toujours pas vaincu, et réagissant dignement mais bien moins vite que je l'aurais fait à sa place (déjà, je ne me serais jamais retrouvé dans une situation aussi humiliante...), roule au sol pour esquiver les taillades que je lui ai envoyé. Quelle perte de temps.

        "Tu ne voudrais pas abandonner, plutôt ?", lui lancé-je, mettant fin à mon tourbillon d'attaques et lui laissant finalement une pause pour se relever. Ah la la... Grand Lloyd Barrel, ta clémence est légendaire en ces mers ! Je reprends : "Pas de méprise, je m'amuse énormément. Et tu es fort, Seido, c'est le grand Lloyd Barrel qui te le dit, et c'est un des plus beaux compliments du monde ! Mais... Continuer de lutter ne fera qu'user ton sabre et ton corps un peu plus, il serait sans doute plus sage de t'avouer vaincu..."

        Il se met complètement debout, ayant ramassé son sabre, et trébuche presque en essayant de s'appuyer sur sa jambe blessée, avant de se redresser. Il me lance un regard noir en me dévisageant.

        Baisse les yeux, cloporte. C'est comme ça qu'on regarde ceux qui te sont supérieurs ? Je vais lui mettre la tête dans le sol, une bonne fois pour toutes, s'il veut jouer à ça...

        "Ah, et... J'en ai encore sous la pédale."
        "Ça tombe bien...", débute t-il, craquant quelque chose entre ses dents. Il reprend : "Moi aussi. The Phoenix !"

        Son corps se met alors étrangement à pulser, et même à... A fumer par endroits. Alors ça. Il repose au sol sa jambe blessée, qu'il maintenant durant tout se temps boitillante. Enfin, blessée... Elle n'en a plus l'air tant que ça, au vu de comment il s'appuie dessus. Aurait-il consommé des drogues régénératrices ? Putain... Fallait que mon adversaire soit un junkie. Mais au moins, il a du répondant ! Je vais pouvoir m'amuser encore un peu ! J'ai le réflexe de vouloir faire craquer mon dos, qui, adamantin, n'émet aucun son, et reste toujours légèrement engourdi par les précédents assauts consécutifs de mon adversaire. M'enfin, il peut régénérer tant qu'il veut, c'est pas mon problème. Après tout, quoiqu'il fasse, il n'a pas la force physique pour parer mes assauts, alors les choses vont se répéter... Et si on joue à l'usure (ce qui m'étonnerait tout de même, au vu des effets secondaires que doit entraîner la substance qu'il a pris), entre mon diamant et ses petits os fragiles, je sais d'ores et déjà ce qui triomphera...

        Seido ressort son pistolet de derrière son dos, me remet en joue, et... Ah merde. Rebelote.


        Dernière édition par Lloyd Barrel le Ven 15 Jan 2016 - 21:39, édité 1 fois
          "Pas cette fois !"

          Je lui envoie deux lames d'air, qu'il bloque sans peine du sabre, mais profite du laps de temps qu'il perd pour réduire la distance qui nous sépare... Et foncer sur lui, l'épaule en avant, pour lui asséner à nouveau un Brilliant Punk. Alors, va t-il retenter sa chance et réessayer de me bloquer alors que je vais le percuter de tout mon poids et à pleine vitesse ? Apparemment, oui. Exactement comme la fois d'avant, il tente de dévier, ou du moins amortir le choc, du plat du sabre. Et exactement comme la fois d'avant, il valdingue dans le décor alors que je dérape sur deux bons mètres après l'impact. Aucun intérêt. Je trouvais Seido intéressant : il était tenace, il avait du répondant. Mais voila sa limite. Quelle tristesse. Ce n'est qu'un jouet cassé de plus... Je me détends en me redresse en le voyant se remettre de sa chute. Sa vitalité semble décuplée, sans doute par les effets de sa drogue, mais... Son corps ressent les effets de cet affrontement, n'importe quel combattant chevronné le remarquerait... Alors moi, le grand Lloyd Barrel, c'est dire...

          "Ce combat est fini. Même si tu peux te régénérer, ça ne change rien au fait que tu ne peux pas encaisser mes frappes.", lâché-je, le toisant de tout mon être. Si tu veux rester en vie, abandonne. Reconnais la défaite ou je le ferai pour toi.
          "Au vu du temps que tu passes à me demander si je compte abandonner, c'est à se demander si tu ne te fais pas dessus, Lloyd Barrel ! Tes coups piquent à peine !", répond t-il éhontément. Hmmm. Quelque part, c'est presque dommage qu'il meure. Je perds une occasion de lui apprendre le respect... Presque dommage, oui. Ou pas.

          Même enchaînement qu'il y a une minute : deux lames d'air, puis je me rue sur lui, l'épaule gauche en avant. On ne change pas une épique qui pagne, comme dit le célèbre proverbe, haha ! J'ai toujours trouvé cette phrase criante de vérité ! Seido, quant à lui, ne bronche toujours pas. Pistolet dans le dos, sabre en avant, il va encore essayer de me recevoir. Très bien. Les idiots doivent mourir de toute manière... C'est la sélection naturelle. Le coup est une fois de plus pris de plein fouet. Mais je ne compte pas m'en tenir la : aussitôt qu'il sera projeté dans les airs, je lui foncerai dessus pour l'achever d'un coup de griffes à la gorge. Aussitôt... Qu'il... Sera... Gnnnn... Projeté... Impossible de le dégager. Il me retient. Il me contient. Uniquement par la solidité de son épée et la force qu'il injecte dans son bras droit. Il arrêté ma course... D'un seul bras ? Je n'y crois pas. Seido me sort de ma stupeur en renâclant bruyamment, comme un animal, avant de me repousser plusieurs mètres en arrière d'un coup. Je peux alors discerner que sa musculature est bien plus importante qu'à peine quelques secondes auparavant. Qu'est-ce qu'il a fait ? On dirait un véritable buffle, ses muscles saillants de partout sous son ample tenue sombre. Un nouveau craquement se fait entendre dans sa bouche. Encore une drogue ?

          "The Fiend.", lâche t-il, d'une voix plus rauque que précédemment, toujours en haletant comme une bête. Sa carrure est impressionnante, et il est désormais plus grand et plus large que moi. C'est donc avec un peu d'appréhension que j'encaisse son coup d'épée lorsqu'il me charge. Malgré un blocage parfait de ma part, je me retrouve tout de même dans les airs, et fais un beau vol plané au dessus de la lande du Cap des Jumeaux. Je m'écrase au sol, raclant et entaillant lourdement la pierre, tandis que je dérape dessus. Je me relève sans trop de difficultés. Mon diamant n'étant pas rayé, je ne suis pas blessé. Mais j'ai l'impression que le choc a résonné dans tout crâne, dans tout mon corps. Je n'ai absolument plus le dessus physiquement. L'issue de cet affrontement est connue d'avance, là n'est pas le problème, tant qu'il ne peut pas m'égratigner et que je peux temporiser. Par contre c'est exactement la même situation que lorsqu'il m'assaillait de son épée. Je me fais victimiser, et j'ai horreur de ça. Je ne peux pas laisser ça impuni.

          Quitte à y aller à fond.

          Seido vient me chercher, et tente de m'abattre un coup de sabre à la tête. Je le bloque d'un violent uppercut sur la relevée, toutes griffes dehors, et coince son sabre entre mes doigts. S'en suit un duel de force physique pure entre lui et moi. Un duel inutile... Mon diamant ne peut être entaillé par un tel travail de pression, et son sabre m'a tout l'air d'être une de ces fameuses "grandes lames" dont j'avais entendu parler... Autrement dit, ni l'un ni l'autre alors fléchir. Sauf qu'alors que mon adversaire n'a qu'un sabre et un pistolet pour se défendre... La totalité de mon corps est une arme. Et je lui rappelle en tentant de lui lacérer le ventre de la main gauche. Immédiatement, il réagit en faisant glisser sa lame entre mes doigts pour la décoincer et, en la retournant, s'en servir pour parer mon attaque. Etant libérée, je fais remonter ma première main directement vers sa gorge. Une des siennes quitte alors la fusée de son sabre, et vient m'immobiliser au poignet. Je réagis aussitôt, et refermant ma main sur le fil de sa lame, m'en sers comme prise pour complètement me relever et lui envoyer un coup de genou en plein dans le bide. Sa surprise concernant mon action est telle qu'il perd quelques dixième de secondes à réagir (après tout, qui d'autre que le grand Lloyd Barrel aurait le courage et la capacité sans normes de refermer sa main sur une épée pour s'en servir de point d'appui, c'est du jamais vu)... Si bien qu'il décide finalement... De ne pas contrer, et de le prendre, au vu de comment ses abdominaux démesurés et visibles au travers de son veston se contractent. C'est l'ultime affront qu'il pensait pouvoir me faire. Une insulte à ma grandeur, à ma magnificence, à... Mon esprit combatif ! Alors je vais y mettre tout ce que j'ai et...

          JE VAIS L'ECLATER !

          "Enhanced Leg !", hurlé-je en imprégnant ma jambe de haki de l'armement, la noircissant à vue d’œil, et lui donnant une teinte de jais ou d'obsidienne, plutôt. Au moment précis ou mon membre commence à émettre cette pulsation obscure, les yeux injectés de sang de Seido s'écarquillent. Réalise t-il ce qui est en train de se passer ? Peut-être. Quoiqu'il en soit, c'est trop tard. mon genou rencontre ses muscles et...

          C'est comme si le temps s'arrêtait autour de nous. Comme si le vent retombait, le clapotis des vagues devenait silence, les oiseaux immobiles dans le ciel. Et puis c'est l'onde de choc, brutale, violente. Et Seido qui part trente mètres en arrière. C'est ça, la puissance que j'avais ressenti auparavant lorsque cette énergie s'était insufflée en moi, lors de notre arrivée au Cap des Jumeaux. Cette sensation que tout, autour de moi, n'a plus aucune importance, même mes pulsions meurtrières, qui s'estompent. Et cette ivresse de pouvoir, cette soif sans fin qui pourtant s'étanche... En est-ce ma manifestation personnelle ? Sans nul doute. Ce ne serait pas mentir que de dire que c'est forcément la meilleure, ça va de soi. Mon adversaire ne doit pas en penser moins... Même d'aussi loin, j'aperçois quand même la trace de ma jambe, ce creux incrusté dans sa veste et son ventre, encore fumant. Cela ne l'empêche pas de se relever pour autant. Décidément... Comment les gens sont ils censés suivre la voie pure et noble qu'est celle du grand Lloyd Barrel, quand consommer des substances et avoir des goûts vestimentaires déviants donne une telle endurance ? Un spasme parcourt chaque recoin de mon organisme. Argh... Oui, la même sensation, même celle des effets secondaires. Je ne peux pas trop abuser de ce pouvoir... Pour le moment. Mais j'en ai encore suffisamment sous le pied pour calmer mon adversaire, si cette démonstration n'a pas suffi...

          Complètement relevé, Seido me fixe du regard, quelques secondes... Avant de s'affaler sur les fesses, son chapeau tombant à ses pieds. Il ôte son foulard et déboutonne le haut de sa veste, avant de souffler un grand coup, ses muscles reprenant leur volume initial.

          "Inutile d'en prendre un troisième pour ça... Ça ne pourrait que mal finir...", commence t-il, bien moins sérieux. Un troisième ? Un troisième quoi ? Cacheton ? Quelque chose qui le renforcerait ? Alors il n'était pas à fond ? Il reprend, s'adressant à moi et me coupant dans mes pensées : "Pfyouuuuh... J'abandonne ! Tu es vraiment très fort, Lloyd Barrel, bien joué à toi !"

          Quuuuuuuoooooooooiiiiiiiii ? Mais-mais-mais... C'est trop pourri comme fin de combat ! Quand on écrira mon autobiographie et que les enfants du monde entier se demanderont comment le généralissime Lloyd Barrel a terrassé l'odieux Seido, que leur dira t-on ? Que son adversaire à abandonné alors qu'il en avait encore en réserve ? Je refuse catégoriquement !

          "L'éminent Lloyd Barrel refuse cet abandon !"
          "QUOI ? C'est pas soumis à ta décision ! Ce ne sont pas les règles !"
          "Tout est soumis à mon bon vouloir, donc c'est implicité ! J'exige que tu consommes ta troisième substance ou quoi que ce soit et que nous reprenions immédiatement le combat !", lui ordonné-je en reprenant ma forme normale et en le pointant du doigt.
          "N'importe quoi ! Et puis, tu m'as demandé deux fois si tu voulais que j'abandonne, et maintenant, ça ne te plait pas ?!"
          "Non !", lancé-je. Je marque une très légère pause, et reprends : "Je fais ce que je veux ! Mange ton machin, allez !"
          "Non ! La prise de mutagènes n'est pas quelque chose d'anodin ! En prendre trop dans un intervalle de temps réduit pourrait s'avérer trop dangereux pour ma santé !"
          "Tu oses penser à ta santé avant le bonheur du grand Lloyd Barrel ?!"
          "Euh... Oui ?! On parle de ma santé, quand même !", répond t-il, sans gêne.

          Grand Lloyd Barrel que je déteste les égocentriques comme lui.

          Aaaaah... Ce combat aura au moins eu le mérite de me dégourdir... Et de me permettre de tester mon fruit contre un adversaire ayant un minimum de répondant. Même Seido, avec une force physique non négligeable et une bonne arme, n'est pas parvenu à me faire une seule égratignure... Parfait. Que tremblent donc tous ceux qui voudraient oser lever la main sur moi... Vous vous en mordrez les doigts ! Et en parlant de mordre...

          GAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGL.

          Mon estomac grandiose qui réclame sa pitance. Qui réclame les honneurs des vainqueurs. Le privilège de ceux qui sortent de l'arène triomphants et couverts de sang.

          "Bon, alors Seido ! J'attends ce fameux festin et ce navire !"
          "Je t'ai déjà dit que c'était non pour le navire ! Et j'avais parlé de quelques vivres, pas d'un festin !"
          "Mais oui, mais oui, pas la peine d'être si modeste ! L'épatant, l'incroyable, que dis-je, l'époustouflant Lloyd Barrel est un homme simple !", lui réponds-je en faisant craquer mon dos, souriant. Je commence à monter sur le bateau, précédant Seido, et reprends, m'adressant à mon larbin, qui était resté tout ce temps à coté : "Allez, viens Yskino, on va manger !"
          "Hé, ça ne se fait pas de monter sur le bateau des autres avant le capitaine qui t'y invite !"

          Au moment ou j'arrive tout en haut, et me retrouve pendu au bastingage, le capitaine des Heineken (ou quelque chose du genre) m'interpelle :

          "Lloyd Barrel !"
          "C'est "Grand Lloyd Barrel" ou "Messire Barrel" pour toi, mais on va mettre ça sur le compte du manque d'éducation... Oui ?"
          "La dernière attaque que tu m'as fait... Cette chose noire... C'était quoi exactement ? Rien à voir avec ton fruit du démon, non ?"
          "Haha, c'est un secret !", m'exclamé-je en ricanant. Pas question de parler du haki à Seido. Ce pouvoir est réservé à l'élite de ce monde, à ceux qui, comme moi, possèdent une intelligence, un charisme, u...
          "C'est le haki.", me coupe Yskino.
          "Yskino ! Sale traître !"
          "Le haki ?"
          "Bah, maintenant que c'est dit... Monte donc, Seido. J'édifierai ta culture lorsque nous aurons le ventre rempli.", commencé-je, avant de me basculer complètement sur le pont du navire. Je continue : "Allez, videz le garde-manger ! Que l'on prépare un banquet digne de moi !"
          "Hé, c'est mon bateau, ne m'ordonne pas de monter ! Et arrête de donner des ordres à mon équipage !"

          C'était une bien belle journée sur le Cap des Jumeaux. Malheureusement, malgré cette ambiance au repas et à la boisson, de sombres nuages se profilaient à l'horizon...

          Les ténèbres approchaient. Et un dragon. Et un homme mi homme-femme. Ou une femme mi-homme, mi-femme. Ou peut-être les deux.

          Bref, un joyeux bordel.