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En toute familiarité ~

« Voila Eriko-Chwaaaan ! Le Cosmik Tea ! Je te laisse maintenant, j'ai appris qu'un de tes collègues est tombé malade, et si je veux avoir la chance de dormir à son chevet il faut que je sois dans les premières ! Byeee mon sucre d'orge ! »

« Au revoir ! Hmm... Ha ha, je reconnais bien là les goût de Tante Viviane. »

Dans la teinte monochrome de la ruelle se distinguait un bâtiment d’un élégant sobre qui semblait briller au milieu des bâtiments roses pailletés extravagant. Pourtant, bien que les couleurs étaient plus simples, on pouvait tout de même ressentir l’ambiance salon de thé très féminine mais chic de la boutique, et plus spécialement lorsque l’on regardait au travers les vitrines où l’on pouvait apercevoir la décoration épurée mais fine. Un intérieur où le mobilier était majoritairement dans les teintes bleu pâle clair et aux formes courbées et arrondies. De l’élégance pas trop extravagant tout juste de quoi rendre la boutique attrayante aux yeux des non-Okamas. Aucun doute possible, c’était bien l’œuvre de Tante Viviane qui avait réussi à cerner le comportement de sa clientèle, au milieu de toutes ces fantaisies, le peuple non habitué à tant d’exubérance se verrait rassuré par un lieu beaucoup plus dans les normes esthétiquement. Même parmi les Okamas, Tante Viviane savait se démarquer. Sans plus attendre, accompagné de ma guide, je rentrais dans le salon de thé. A première vue, je ne m’étais pas trompé, plusieurs marines semblaient avoir trouvé un refuge ici et se sentait déjà plus à l’aise qu’ailleurs.

Je scrutais de l’œil l’endroit, la boutique en elle-même n’était pas bien grande, il faut dire que comparé à d’autres endroit, Kamabakka ne devait pas être bondé touristiquement. En gros, économiser de l’argent sur le lieu d’origine pour pouvoir investir sur les lieux plus abondant en personnes. La fibre commerciale vibrait toujours chez ma chère tante décidément.

« Oh, nous avons un autre client ? Je vous souhaite la bienvenu ici cher monsi… Oh ! Par tout les doux Sanjis ! Serait-ce… »
« Tante Viviane… »
« E… Eriko ! Je… Oh je t’en prie installe-toi donc mon garçon ! Oooh tu as tellement grandi, tel le magnifique papillon se libérant de sa chrysalide ! Tu es aussi adorable que dans mes souvenirs, mon passé obscurci par un évènement dramatique ayant rendu comparable l’existence des mes proches à celui d’un éphémère. »
« Tu n’as pas changé toi non plus hé hé. »

Je m’installais sur le comptoir où je pourrais discuter tranquillement à l’abri des oreilles des autres, de toute manière trop occupé à parler de leurs horribles vacances. Tandis que je regardais ma Tante s’agiter devant ma brusque apparition. Je pense qu’elle ne s y attendait pas. Comme pour moi, je devais avouer que cela me faisait bizarre de revoir une personne qui me connaissait. Celle-ci me déposa un petit verre de jus de pomme pétillant servi dans une petite coupelle de verre fin sur son dessous de verre de soie. Des souvenirs remontaient à la surface.

« Le jus de pomme ayant servi à la préparation de cette boisson pétillante ont bien sûr été pressé ce-jour n’est-ce pas ? »
« Bien entendu mon petit Eriko, je ne prends que ce qu’il y a de meilleur pour mon neveu préféré. J’ai sélectionné moi-même les plus belles pommes au plus doux parfum pour la préparation de ce nectar. Mes clients en sont fous surtout avec une petite touche de liqueur supplémentaire, après tout, ce dernier à reçu l’aval du plus fin des palets, le tien. »

Je souris et pris une petite gorgée de ce qui fut autrefois une de mes boissons préférés. Ressentir de nouveau dans ma bouche la fine saveur d’ingrédients de qualités, les sensations que j’avais depuis longtemps oubliées émergeaient de nouveau de leur sommeil. Ah, pas de doute, je retrouvais un peu de ma famille ici.

« Raconte-moi tout Eriko. Je pensais ne plus jamais revoir ton visage, je pensais devoir vivre à jamais avec une blessure définitive au cœur lorsque j’ai appris que toi et toute ta famille, la chair de ma chair, avaient succombé au tragique Karma de dame Nature. Mais ciel, te voilà maintenant en face de moi. Oh, destinée se délecte t-elle tant de jouer avec ma sainteté ? »
    « … Et voilà toute l’histoire… Au final je suis le seul survivant et toute notre fortune a sombré en même temps que le reste. »
    « Ooh mon pauvre Eriko, toi qui était pourtant au dessus tel un aigle royal dominant les montagnes, te voilà désormais privé d’une de tes ailes. Mon pauvre garçon, mais je te l’ai toujours dit que tu étais un petit miracle, c’est pourquoi tu es encore là aujourd’hui, pour illuminer les autres de ton charisme ! Tu réuniras tout les hommes à tes pieds tandis qu’ils se prosterneront devant ta magnifique personne ! »
    « Non Tante Viviane, je t’ai déjà dit que je ne voulais pas devenir Okama. »
    « T’entendre dire ces mots me remplit toujours de cette déception, tel le loup solitaire qui choisit sa voie sans se faire influencer. Je ne peux me répéter cependant à quel point tu gâche le potentiel de ton fabuleux faciès. »
    « Oh mais j’en tire toujours parti, à ma façon, comme tu me l’as si bien appris ! »
    « Fufufu, regardez-moi ce petit bourgeon d’autrefois éclore en une somptueuse rose ornée d’épines. Oh mon petit diablotin, tu m’as tellement manqué ! »

    Argh, j’avais oublié à quel point tante Viviane était tactile… Certes, j’étais habitué aux embrassades de cette dernière depuis que j’étais petit… Ces moments « d’amour familiale » comme elle aimait les appeler étaient plutôt inconfortable mais en comparaison à ce que j’ai pu vivre cette dernière, ce n’était rien. Même s'il fallait avouer que cette étreinte était particulièrement... "puissante", l'émotion sans doute, déjà que j'avais dû interrompre à plusieurs reprises mon histoire à cause de ses pleurs. M'enfin, cette immunité Okama qu’elle m’avait permis de développer, je devrais plutôt lui en être reconnaissant. Bref, lorsqu’elle relâcha son étreinte, celle-ci commença à me parler de son business qui se portait toujours aussi bien, me rappela quelques règles pour avoir toujours cet air digne en moi. Notre conversation dévia alors sur un autre sujet plus actuel.

    « Bien sûr, on m’a mis au courant de tes amis marines qui venaient ici pour leurs vacances. Je suis d’ailleurs étonné de voir que tu t y es engagé, auparavant tu ne disais pas que du bien d’eux… Oooh ! A moins que… Oh je le savais, l’uniforme marine t’as de suite plu n’est-ce pas ? Je te comprends ! Oh je t’imagine déjà porter cet uniforme de marin qui te mettra en valeur, entouré de plein d’autres beaux… »
    « Euh… Nan, juste qu’à l’heure actuelle, je ne sais plus quoi faire désormais… Donc je pensais que je pourrais ptet gagner de l’argent en m’enrôlant dedans… »
    « Oh, mon pauvre garçon… Tu peux t’installer ici si tu le désires, tu ne manqueras de rien je te le garantis ! »
    « Mais je souhaite vraiment rester avec eux parce que… »
    « Oh ! Je le savais c’est un garçon n’est-ce pas ? Fu fu comme je te comprends, c’est le printemps, tel une coccinelle qui recherche sa moitié en cette saison tu découvres les joies du premier… »

    Ah là là… Je crois bien que tout ce temps passé a rendu tante Viviane encore plus euphorique qu’avant, perdue dans son monde imaginaire… Mais je pouvais bien la laisser rêver car au final, tant qu’elle me gâte, j’étais heureux. Ouip, car venait le moment pour moi d’être gâté. Et puis au milieu d'une si longue discussion, glisser quelques mensonges ne feraient pas de mal hein ?

    « Euh… Oui oui ce sont des amis. »
    « Aaah, rien n’est plus rafraîchissant que la brise de l’amitié entre deux personnes, je l’imagine déjà, cette personne, grande, responsable et bienveillant qui te protégera des dangers de ce monde. Je t’envie déjà… Mais en même temps je l’envie aussi, penser que des personnes extérieures puissent toucher à un joyau comme toi ! Une perle comme toi doit rester inaccessible, tu comprends Eriko ? »
    « Oui, oui… Bref, Tante Viviane… Tu sais, en ce moment, je mange très mal, je ne peux même pas m’acheter d’entremets gourmands comme avant… Et rien de la qualité de tes produits… Est-ce que tu penses que… »
    « Oh ! Quoi donc ? Je ne peux laisser ce petit trésor dans cette situation, ne t’inquiète pas, je serais sûre que tu repartes avec des vivres de premières qualités et de l’argent. Une personne de ton rang doit toujours vivre dans de bonnes conditions, sinon, qu’adviendra t-il de mes rêves de te voir franchir le tabou en créant un lien particulier avec une personne du bas peuple. Un noble qui franchit la frontière interdite d’établir une relation avec une personne d’un statut social complètement différent. »

    Tant que ça reste de l’imaginaire, laisser ma tante Viviane fantasmer des histoires avec moi en protagoniste ne me dérangeait pas… Du moins tant que je pouvais avoir une petite compensation pour cela. Avec cette visite j’avais le droit à de bien beaux cadeaux. Vous comprenez maintenant pourquoi la présence de ma Tante ne me dérangeait pas et que j’étais même plus satisfait de chacune de ses visites lorsqu’elle s’occupait de moi étant plus petit.

    « Oh, d’ailleurs, vu que tu es de la famille, il y a certaines choses dont je dois te mettre au courant. »


    Dernière édition par Eriko le Lun 23 Mar 2015, 16:04, édité 1 fois
      « Hm ? Des choses que je devrais savoir ? »

      « Oui oui, cela concerne directement ton équipage, c’est quelque chose que je ne devrais pas te dire, mais pense à cela comme un cadeau de retrouvaille ! Avec les copines on va empoisonner votre dîner. »
      « … Pardon ? »
      « Ho ho, ne t’inquiète pas, rien de bien méchant, ce serait un vrai gâchis de nous séparer de ces valeureux et braves jeunes hommes. Juste un somnifère, un petit quelque chose de ma concoction. On veut juste s’amuser un peu plus avec vous vous voyez ? »
      « … Connaissant les Okamas, j’pense que y a sûrement plus que ça… »
      « Possible, je ne t’exposais que ma vision des choses, toujours aussi vif d’esprit à ce que je vois ! En tout cas, petit conseil, ne touche pas à l’alcool de pamplemousse ni au choux à la crème. De toute manière tu es trop jeune pour l’alcool, même si j’ose bien imaginer que le nectar défendu est diablement tentant à ton âge. »
      « Oh ce sera toi qui fera l’alcool ? Alors tu peux être sûr que ça plaise à beaucoup de monde Tante Viviane. »
      « Ho ho ho, tu me flattes trop mon neveu, tiens reprend donc de ce délicieux jus pétillant ! »
      « Hé hé. Merci de l’avertissement, je suis même prêt à t’aider, il suffit que quelqu’un ne savoure pas ces mets pour diminuer les chances de réussite de votre plan ! Je garderais un œil sur tout le monde et leur proposerais le tout avec un sourire commercial ! »
      « Oh ! Tu ferais ça pour nous Eriko ? Ooh je reconnais bien là mon neveu, la gentillesse a toujours été un de nos traits de famille dominant. Je tâcherais de dire aux autres que tu es avec nous, elles seront ravies, tu es déjà très adoré des copines tu sais ? Ca ne m'étonne pas, tu as toujours eu l'âme d'une idole. Mais avoue, tu as quelque chose derrière la tête n’est-ce pas ? »

      Je n’ai pas besoin de lui répondre sur cela, aussi, ma simple réponse fut un sourire, tante Viviane semblait avoir compris. M’associer avec les Okamas à ce plan était risqué pour moi si on en déduisait que les autres pourraient prendre cela comme de la traîtrise et que cela nuise à ma réputation de gentil garçon dans l’équipage. Mais c’était aussi le moyen pour moi de rapidement me mettre en avant dans la marine, si je pouvais monter rapidement dans la hiérarchie et me distinguer, l’enjeu valait le coup. Et puis j’avais une tante influente dans mon équipe qui serait prête à me couvrir. Un petit sourire d’ange et elle serait là à assurer mes arrières. Après tout, nous n’étions pas dans la même famille pour rien, malgré les apparences, Tante Viviane était très intelligente.

      « Oh, l’heure du dîner approche. Eriko, allons-ensemble vers le château, je te présenterais sur le chemin quelques amies et on te briefera sur le plan de ce soir ! »
      « Oui Tante Viviane ! »

      Je finissais alors mon verre, les clients étaient partis depuis un moment déjà, prêt à rejoindre le reste des troupes. Ainsi, tante Viviane ferma la boutique avant de nous diriger vers un calèche qui nous ramènerait jusqu’au château. La soirée promettait d’être intéressante. Cet évènement inespéré pourrait être comme un tremplin pour moi. Il fallait juste que je ne me rate pas. Fort heureusement, je connaissais les principales cibles à abattre.