-20%
Le deal à ne pas rater :
Pack Gigabyte Ecran PC Gamer 27″ LED M27Q (rev2.0) + Radeon RX 6950 ...
749 € 939 €
Voir le deal

Art Martial et Cour Martiale

J'aurais dû demander des congés.

J'aurais vraiment dû demander des congés, une période de repos plus longue. J'aurais du trouver une excuse pour ne pas avoir à faire cette mission. Je voulais juste m’allonger sur un lit et dormir. Mais non, à la place, j'étais assis sur un banc public, à attendre que l'heure d'accomplir mon devoir arrive.

Il y a quelques semaines de cela, j'vais eu la chance de participer à une séance d’entraînement avec le chef du CP9 en personne, rien que ça. Le pied! La classe! Wouhouuu...... Le pied dans ma gueule et la casse, oui! Si l'entraînement avait parfaitement porté ses fruits, j'avais aussi découvert que "douceur" était un mot définitivement absent du vocabulaire de mon patron, résultat des courses, pour la première fois depuis très longtemps, mon corps avait finit par atteindre sa limite.

De nouveaux pouvoirs et de nouvelles techniques au prix d'un corps en lambeaux et d'os fracturés, super! Sincèrement, le fait que mon corps me lâche était probablement du à un enchaînement d’événements particulièrement éprouvant pour ma personne, la séance de Noxage étant juste la bombe à eau ayant fait déborder le vase, mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir un peu amère.

Parce que bon, tout cabossé que j'étais, ça n'étais pas pour autant que j'avais du arrêter de bosser. On avait eu la "gentillesse" de simplement me confier de la paperasse jusqu'à présent, mais mon job principal au CP, c'était agent de terrain, et j'allait bien devoir y retourner sur le dit terrain, que je le veuille ou non.

C'est pour cela qu'on avait finit par me convoquer il y a quelques jours. "Agent P., vous allez vous rendre sur South Blue, pour une mission très simple." qu'ils disaient. Je les connaissais les missions "très simple", c'était le genre de mission où il y avait toujours une tuile qui pointait le bout de son nez, un petit détail dont on avait pas été informé, un imprévu qui transformait une simple soirée de baby-sitting en guerre de gang incluant des éléphants et un super-héros masqué.

Quand ils m'avaient annoncé que ça se déroulerait sur l'île du Karaté, j'avais blêmi. Je n'étais toujours pas remit de ma dernière séance d'apprentissage du Rokushiki et on voulait m'envoyer aux royaumes des arts martiaux, des casseurs de briques et des entraînement intensif?! Non, non et juste non.

Les types qui m'avaient fait le briefing de la mission avaient vite compris que quelque chose me dérangeait (c'était peut être le Tyrannosaure terrorisé en équilibre sur un bureau qui leur avait mit la puce à l'oreille, ou le serpent qui les menaçait avec un coupe papier, ou les deux) ,et ils avaient tenté de me rassurer en me précisant que "ça serait une simple mission d'escorte", d'un "prisonnier pas particulièrement connu ou dangereux, pas de risque de représailles d'un tiers groupe", et que "de toute façon, deux autres agents ont été rattachés à cette mission, vraiment, il n'y a pas de risque que ça tourne mal!"...

Tout ce qu'ils avaient réussi à faire, c'était de me convaincre encore plus que quelque chose tournerait mal. Déjà parce que d'un point de vue général, cette mission me laissait un drôle de pressentiment. Envoyer un agent du CP9 pour surveiller un transfert de prisonnier, c'était déjà louche selon moi, mais en plus, coller deux autres agents à l'affaire, ça rajoutait carrément la casserole et le reste du set de cuisine à l'histoire.

Mais je n'avais pas eu le temps de pouvoir faire des recherches supplémentaires sur les éléments de cette affaire, ou d'essayer de voir auprès de mes contacts si quelqu'un pouvait confirmer mes doutes: je m'étais retrouvé embarqué dans un bateau en direction de South Blue le lendemain même.

Et j'étais donc la, du haut de mes deux mètres, mon haut de forme fièrement dressé sur ma tête, ma redingote cachant tant bien que mal les nombreux bandages qui couvraient actuellement mon corps, assis sur un banc dans une place complètement vide à attendre que le temps passe. Bien évidemment, Anko, ma fidèle partenaire, mon anaconda adoré, était avec moi, enroulé autour de ma taille comme à son habitude, sa tête sur mes genoux, scrutant les environs à la recherche d'une possible menace dont elle devait me protéger.

Elle était mignonne: depuis que j'étais tout cabossé, elle essayait par tous les moyens de m'aider et de me protéger... enfin, encore plus que d'habitude. Elle ouvrait les porte pour moi, essayait (et j'insiste sur le verbe "essayer") m'aider à faire mes repas, à classer mes dossiers... C'était comme un enfant de 5 ans voulant rendre service à son papa ayant le bras dans le plâtre: plein de bon sentiment et de maladresse.

An se mit soudainement à siffler, redressant la tête et pointant une horloge du bout de la queue: l'heure était bientôt arrivé. Prenant appuis sur ma bonne vieille canne tordue que j'avais sorti du placard, je me redressai douloureusement avant de partir en direction du point de rendez vous de la mission.

Je devais essayer de positiver et de voir le bon coté des choses: dans le meilleur des cas, j'aurais juste à surveiller une roulotte qui va du point A au point B.

Dans le pire des cas... hé bien, ça faisait longtemps que je n'avais pas mangé de viande d'éléphant.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t5533-le-petit-guide-de-survie-d
  • https://www.onepiece-requiem.net/t5368-enzo-p-hisachi-le-fin-du-faim


Parfois, on se dit que l’administration nous prend vraiment pour des débiles. C'était là la seule pensée que m'inspirait la mission qui m'avait été confiée. Je ne voyais vraiment pas ce que je faisais ici.

Ici, c'était le trou du cul du monde. Une île de South Blue, soit disant célèbre pour ses dojo d'arts martiaux. J'avais beau avoir appris les arcanes du rokushiki dans son intégralité, je n'en restais pas moins une personne que le combat dégoûtait. Si la violence résolvait les problèmes, ça saurait. Depuis que l'humanité était, son parcours n'avait été que sang et guerre, et si on en croyait les pronostics, ce n'était pas prêt de s'arrêter. Alors une île entière dédiée au corps à corps ? Pfff.
La seule chose positive, c'était qu'au moins, les corps n'étaient pas trop moches à regarder. Même si une tendance forte au sein de la population poussait à considérer le bodybuilding comme « beau ». Certes, les goûts et les couleurs ne se discutaient pas. Mais il y avait une limite, et en général, les humains avaient le mauvais goût universel.

La mission consistait à encadrer le transfert d'une bande de prisonniers, depuis la base Marine de la 132ème, jusqu'à Logue Town, où les criminels seraient jugés par une instance supérieure. Cela voulait dire que le délit commis dépassait le niveau de légitimé du juge local. Qui ça, me demandez-vous ? Ben voilà, on touchait du doigt exactement ce qui me faisait être révolutionnaire. Dans les petites îles sous gouvernance Marine, la Justice était menée par le Gouverneur. Il était à la fois la Police, la Justice et le Bourreau. Tu parles de l'indépendance des pouvoirs et tout ça, hein. Cependant, de temps à autre, sûrement pour remplir des quotas, le Gouverneur trouvait qu'il ne pouvait pas juger tel ou tel accusé, et passait donc la main à son supérieur.
Rien de bien étonnant. Pourquoi râler dans ce cas ? Parce que je ne voyais pas pourquoi des agents Cps devaient venir jouer les nounous pour des salopards trop débiles pour se faire capturer par des Marines de seconde zone. Comment ça, je suis méchante envers la Marine ? Ah mais non. Je suis juste logique. Si la 132ème n'était pas une bande de glandus, pourquoi auraient-ils besoin d'Agents des Bureaux pour faire ce qui était une tâche basique : naviguer du point A au point B. Les Blues, et South Blue en particulier, sont un oasis de paix. Donc franchement, pas besoin de faire déplacer un agent CP... Encore moins un agent CP de ma trempe.

Je suis chef d'équipe. Je ne suis pas n'importe qui. J'ai plus de médailles que la plupart de mes collègues, ce qui explique sûrement pourquoi je suis déjà chef d'équipe après seulement trois ans de carrière. Et je ne comptais pas m'arrêter là. Donc escorter un navire de transfert de prisonniers, ce n'était pas vraiment à mon niveau. Idéalement, j'aurais pu voir ça comme des vacances déguisées : une semaine sur le pont d'un navire, à me prélasser dans un transat.  Mais non. Ma hiérarchie – que la peste l'emporte – m'avait mis un agent sur les bras.
- « Tiens, prenez donc le jeune Rinwald. Apprenez-lui deux-trois trucs. Soyez chef d'équipe, quoi... »
Je ne savais toujours pas s'il m'avait été confié pour justifier mon déplacement, ou si c'était encore un test à la con. Vu que ma hiérarchie était une licorne, je penchais pour la seconde option. Ne vous fiez pas aux apparences, une licorne, surtout quand elle est masculine, c'est assez retors.

Et voilà pourquoi, alors que nous étions à moins d'une minute du départ du cortège, je trouvais que l'administration nous prenait pour des débiles. Comme si nous n'étions pas capable de voir que le système partait en peau de phoque.
- « OK Rinwald... » appelai-je d'une voix lasse. « On fait comme on a dit : je mène le convoi, les Marines encadrent et toi, tu fais voiture balais. On ne s'arrête pour rien, même un meurtre, on ne laisse pas la population toucher les prisonniers, ou leur jeter des trucs dessus. Tu gardes l’œil, tu fais gaffe aux angles morts et aux toits. »

Dans la cour de la caserne, la petite dizaine de prisonniers était rangée deux par deux. Une brigade de Marines allait entourer la file indienne ainsi constituée pendant que nous, les deux CP, faisions le guet. Techniquement, tout devrait bien se passer. Mission de routine.

Les portes de la garnison s'ouvrirent et nous nous mîmes en marche. Tout allait bien, jusqu'à ce que j'aperçusse une silhouette immanquable. Grande et dégingandée, je savais pour l'avoir vu de mes propres yeux qu'elle n'avait rien de fragile. Car elle appartenait à un homme redoutable, un agent du Neuvième Bureau. La crème de la crème, ou selon les points de vue, l'immonde bâtard de Nottingham. L'un dans l'autre, ça n'annonçait rien de bon. Parce que non, je refusais à croire qu'un Assassin Roy---Gouvernemental se trouvât ici, à cet instant, à ce moment précis. La coïncidence était trop grande.

Ma hiérarchie – toujours et encore la licorne sournoise – n'avait pas cru bon m'informer de la présence du CP9. Ou alors en ignorait-elle tout. Ce qui démontrait bien qu'il y avait un cheveu dans le potage – à ce niveau, c'était plutôt une perruque. M'enfin. La seule chose que je savais, c'était que cette mission venait de prendre une tournure bien plus dramatique qu'un « simple transfert de prisonniers lambda ».

Ce que Enzo et moi – et donc par extension la bleusaille Rinwald – ignorions, c'était que les Hautes Instances soupçonnaient l'un des prisonniers de ne pas être un prisonnier lambda. Tout porterait à croire que la 132ème avait réussi, on ne savait trop comment, à mettre la main sur un membre du Dojo du Crimson Claw – oui, je sais, les bandits ont toujours pratiqué le mauvais goût universel quand il s'agissait de se trouver un nom de groupe – une organisation fantôme pourtant redoutée.  Née de l'union de tous les déchets des dojo et autres clans guerriers, la Griffe Pourpre pratiquait toutes les manières de se battre, sans en respecter l'esprit. Adieu noblesse et respect de l'adversaire. Une seule règle : faire le maximum de dégâts, le plus vite possible. Le pire dans tout ça, était que les membres n'agissaient dans aucun but précis. Ils ne cherchaient ni l'argent, ni la gloire. Ils n'étaient pas mercenaires. Ils étaient juste le jumeau négatif des forces martiales. Ils prenaient les techniques et les dévoyaient, ce qui faisaient d'eux, une force redoutable. Si jamais quelqu'un pouvait les convaincre de se battre pour une cause... ils feraient des dégâts.

Voilà pourquoi le Gouvernement voulait pouvoir interroger cet homme en profondeur, et dans le secret le plus... ben secret. Voilà pourquoi des agents CP étaient intervenus sur son transfert. Transfert qui n'était en fait qu'une mascarade pour noyer l'individu dans la masse, faire comme si le GM n'avait pas repéré le type. Et voilà pourquoi les Très Hautes Instances avaient décidé d'envoyer un assassin 9, au cas où les autres Crimson Claw voudraient délivrer leur copain.
Ou autre.

Mais ça, nous ne le savions pas...
Et vraiment, je vous le dis, l'administration nous prend pour des pommes.
Sans injure pour les pommes.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t1165-l-agent-double-s-habille-e
  • https://www.onepiece-requiem.net/t1127-shainess-raven-cooper-termine



Y’avait pleins de trucs que j’aimais pas trop dans cette mission. Déjà, le fait que Shaïness Raven-Cooper me prenne pour une tanche. Certes, j’étais toujours agent de catégorie deux, les temps étaient sombres. Une saloperie devait me coller au cul, mais à part la fois où… Et p’tet celle de…

Ouais, bon, les temps comme les œufs étaient durs.

Mais j’étais pas une bleusaille, et j’sentais bien qu’elle était pas contente de m’avoir dans les pattes, l’autre avec ses tifs roses. J’aime pas trop les tifs roses. Ou alors, le fait qu’elle me prenne de haut… ? Quoi qu’elle est pas trop appréciée dans le service, elle doit être comme ça avec tout le monde.

Alors que j’étais plus vétéran qu’elle, dans le fond.

J’étais juste monté vachement moins vite dans la hiérarchie.

Ouais, y’avait pas spécialement de quoi être fier, mais bon, on a tous nos capacités, pis si j’étais méchant ou médisant, j’dirais que ses promotions n’étaient pas si anodines et innocentes que ça et… Enfin, trêve de mauvaise foi.
Puis, dans l’absolu, ce serait sûrement l’occaz’ d’apprendre des machins. Et ça, quand il s’agit d’empêcher le chaos, c’est cool. Ouais, j’ai qu’à en retirer un truc. Des méthodes, tout ça.

Shaïness devant, les Marines au milieu et moi au fond. La mission semblait bizarre, mais parfois c’était cool de collaborer avec les autres bœufs. Pour resserrer les liens, nouer des amitiés. Leur montrer qu’on était bien meilleur qu’eux. La routine, quoi.

La petite troupe se mit en place, les prisonniers avaient tous l'air somme toute normaux, muscles hypertrophiés exceptés, et les soldats de la Mouette aux aguets. Tout à l'arrière, je surveille les alentours, les toits, les ruelles, et les sales trognes des gens qui trainent dans le coin.
Typiquement, dans ces cas-là, c'est planqué dans la foule que les fauteurs de trouble se foutent. Et une mission qui nécessitait des CP et des Marines, maintenant que j'y pensais, hein, ça ressemblait à une embrouille. J'hausse les épaules sous mon costard.

Tristement, j'ai l'habitude, avec les autres fouines de gratte-papiers. Et comme le dit la phrase célèbre au sein des bureaux, "il vaut mieux faire confiance à n'importe qui qu'à un administrateur. Avec n'importe qui, il y a toujours une petite chance qu'il ne te veuille pas de mal.".

Voiture-balais, hein. J'suis une vingtaine de mètres en arrière, et j'fais un va-et-vient entre la queue de la procession et le bout du bout.

Et, après à peine une dizaine de minutes de marche, ça loupe pas, y'a une saloperie qui se déclenche. D'abord, dans l'escorte. Les Marines se font soudainement attaquer par leurs propres prisonniers, que les menottes, chaînes et autres colliers en acier ne semblent pas gêner plus que ça.
En même temps, c'est des artistes martiaux, tout ça, donc y'a sûrement des katas à la con style "Après m'être fait chopper à voler du pain à la boulangerie, j'apprends à me battre les mains attachées dans le dos". Avec un nom ésotérique comme "Le Corbeau qui prend son envol avec la larve en bouche".

Une première Marine tombe au sol, frappée par un double coup de pied à la tempe. Le combattant tombe au sol, sur l'épaule, avant de se relever d'une pirouette. Pendant ce temps-là, ses camarades retiennent eux aussi les soldats, bougeant avec une aisance qui a de quoi dégoûter la Mouette de leur avoir passé les menottes.

J'serais bien venu en renfort des convoyeurs, mais j'avais une autre mission, et j'comptais bien filer droit. j'avais pas l'habitude de bosser avec une chef d'équipe, mais ça n'empêchait pas qu'elle devait être meilleure que moi, et que tout devait donc coller.

Et si y'avait une couille, ça serait même pas ma faute !

De là où j'suis, j'ai une bonne vue sur le champ de bataille. Des types surgissent des ruelles, tout autour des Marines. Ils ont déjà retrouvé un peu d'ordre et dégainent leurs armes, qui un fusil, qui un sabre, qui une arme plus exotique. Les gueulements du sergent sont audibles même pour moi, en plus. Comme quoi, c'est un bon sergent. On leur demande rarement plus que d'avoir l'air coriace et brailler fort, pour se faire entendre sur tout le champ de bataille.

Un grand type dégingangé, façon suspect, surveille de loin, intervient pas trop. Bah, sera toujours temps de voir s'il se bouge.

En tête de peloton, par contre, j'vois pas du tout ce qui se passe. Avec le chaos des combats, et la distance, en même temps... Puis tout d'un coup, moi aussi j'ai les mains prises. Quatre types qui jaillisent des ruelles pour attaquer l'arrière de la procession, et deux qui me tombent dessus, vu que j'ai vraiment pas été discret, niveau couverture.

Mais, après tout, à quoi bon être discret quand je les sèche quasi-instantanément d'un Soru et d'un coup de couteau en travers de la gorge ?

Et j'engage le quatuor avant qu'il puisse attaquer des Marines déjà aux prises avec les prisonniers et l'autre gang d'intrus, des types tous sapés en noir de la tête au pied pour être sûrs qu'on les reconnaisse pas. Entre les gains, les pardessus et les cagoules, c'est vrai que...

  • https://www.onepiece-requiem.net/t12258-alric-rinwald
  • https://www.onepiece-requiem.net/t12168-alric-rinwald