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Dernière Epoque: Seul dans leur Monde.

Rappel du premier message :

La Passion de Tahar

Le Dragon Céleste Saint Glinglin a donné un spectacle au dénouement magistral. Au programme : la mort d'Ela Inboshasse, et un Tahar Tahgel agonisant de celle-ci, humilié au bâillon, son Sang coulant de partout. Si Glinglin pensait le vider de son pouvoir, il ne s'attendait pas à ce que ce soit un Tahar enragé qui clôture son spectacle de morts qui provoqueront certainement nombreuses querelles et problèmes auprès des Très Hautes Sphères, celles du Cadenhead et d'un enfant-céleste.

On a tué un dragon céleste...
© 1626 - Agence Requiem Press


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 17 Juil 2015 - 22:52, édité 1 fois
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Izya,

Je serai bref comme nos rencontres, il y a bientôt quinze ans et plus récemment. À chaque fois, le temps a filé. Les heures se sont égrenées mais au moins je me souviens de chacune d'entre elles. Je me souviens de cet écureuil qu'on a traqué, la nuit, pour une poulie. De ta fougue et de ton effronterie. Tu te souviens, toi ? Tu étais jeune, une enfant. Tu n'avais pas peur de moi alors que tu aurais dû, que n'importe qui d'autre que toi aurait craint le mauvais bougre que j'étais déjà...

J'aurais voulu ne pas te faire peur quand je t'ai retrouvée la dernière fois, chez ta mère, chez toi. Et en vérité, je crois que c'est mon reflet dans tes yeux qui m'a effrayé moi-même. C'est ce que j'ai essayé de te dire quand j'ai préféré partir. Tu ne comprenais pas. Tu n'aurais pas pu comprendre, je le comprends maintenant. J'ai compris beaucoup de choses depuis que je t'ai quittée.

C'est quand on se sépare qu'on se rend compte de ce qu'on perd, paraît-il. Aujourd'hui, alors que je suis parvenu à la fin de mon monde, je n'ai pas de regrets mais je sais ce que je laisse derrière.

Et c'est douloureux, Izya. Je ne fuis pas, je ne te fuis pas. Je fais ce que j'aurais dû faire il y a longtemps. Ce que je crois juste. Un homme, un vieillard avec un chapeau de cuir que tu aimerais peut-être, m'a dit il n'y a pas si longtemps que si « les hommes luttaient pour faire ce qui leur semble juste, même s’il n’y a nul absolu en matière de justice, ils feraient beaucoup plus de bien qu’à viser le simple assouvissement de leurs envies immédiates ». C'était une phrase pompeuse venue d'un homme libre comme je ne l'ai jamais été, mais elle fait sens là où plus grand-chose d'autre n'en a autour de moi. J'aimerais qu'un jour tu comprennes à ton tour, si tu n'as pas déjà compris toute seule.

Izya, pardonne ton vieux père pour qui il était trop tard, tout fier de toi qu'il était. Et ne l’imite pas :

Sois heureuse.


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Car je serai toujours dans vos âmes
Et la mienne y dormira bien
Enfin
En


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- Paix ?


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J’opine du front et son pas lourd mais mesuré s’avance dans la pénombre. Kindachi était un gamin, Jenv mon amante, Kenpachi est un vieux con, Pludbus un déchet, et en tant que femme Kenora Makuen reçoit de ma part une considération biaisée. Face à Shiro après dix ans, par contre, j’ai un frisson dans le noir. Je n’ai allumé qu’une bougie sur le comptoir, tout le reste est éteint. Tout le reste est désert. Il y a longtemps que cet endroit n’a pas eu de visiteurs, et tous les hommes sont à me chercher dans tous les lieux emblématiques de la ville.

- Votre message a envoyé mille hommes autour des Délices d’Esperanza, vous allez faire mettre la clef sous la porte au patron...
- Et combien à la boutique Kinedeur ?
- Le raisonnement était un peu plus tiré par les cheveux, il fallait remonter au courrier de l’amirale Œankhôr me demandant de vous trouver une affectation sur South Blue, ainsi qu’à votre premier ordre de mission là-bas... Une section d’élite s’y est rendue. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas ce bon Jakku qui la mène en personne. À moins qu’il n’ait déjà quitté la capit
- Jakku ?
- Oui, j’imagine qu’il n’aurait manqué vos retrouvailles pour rien au monde ?
- Et me décapiter aussi sec je suppose... Sacré Jakku.
- Il y a aussi une escouade de Cipher et quelques dizaines d’hommes sous terre.
- Sous terre ? Ah, la quatorzième cellule ?
- Tout juste. Certains ont estimé que le lien était bien l’amirale Œankhôr, mais que le lieu le plus emblématique et pratique pour une rencontre secrète était enterré. La date 1604 devenant un trompe-l’œil.
- Intéressant. J’y avais pensé, peut-être que la poussière serait restée tranquille ici.
- Mais alors je ne vous aurais pas trouvé, et tout aurait été vain.
- Est-ce que tout ne l’est pas... ?

Il a terminé son tour d’horizon, examine un peu le sol sans le regarder, sans doute pour voir s’il y a du sang, s'il doit se préparer à un mauvais tour de ma part. Puis il se rapproche encore, s’adosse contre le zinc.

- Qu’est-ce que vous servez ?

Du coude et sans me redresser, je pousse la bouteille vers lui. Le verre contre le bois du plateau semble résonner jusque les poutres vermoulues là-haut, jusque la charpente bientôt effondrée.

- Aquavit, hm ? Je suppose qu’on ne pouvait pas attendre beaucoup mieux de cet endroit après tant d’années... Bah, allons. Ça rappellera les jeunes années du régiment !

Il remplit un verre pris par-dessus sous le bar côté miroir, et refait le niveau du mien déjà vide. Sous son enthousiasme pas complètement feint, je sais qu’il me scrute. Mais je reste pensif, de profil pour lui, mon dos presque exposé. Je suis plongé dans les reflets de deux fantômes tordus par la maigre lueur, vacillante, dans la glace rendue mate par les ans.

- Finalement personne n’a repris le flambeau, hein ?
- Hélas non. Mon frère est mort peu après mes parents, et ma propre carrière a pris le pas...

Je n’ai pas pu me retenir de tourner la tête vers lui quand il a mentionné son frère disparu. Mon œil plonge dans le sien. Je crois que c’est maintenant qu’il réalise que j’ai un casque et non des cheveux. Il a vieilli de traits mais n’a pas perdu de sa prestance. Il est toujours, peut-être plus encore, une montagne de bienveillante sérénité, prête à changer vers le pire sans nul doute, mais bienveillante, même face à ce que je suis devenu. Ce qu’il voit de mes atours semble le peiner. Je ricane. Grincement de vieille gorge brisée.

- Vegapunk n’a pas développé sur son implication chez Glinglin, alors, je suppose...
- Vous m’apprenez qu’il était même en relation avec lui, Tahar.

Il ne ment pas. Moi non plus. Nous le savons.

- Vous permettez que j’allume un peu mieux pendant que vous m’en dites plus ? Personne dehors ne verra.

Pour toute réponse je me détourne à nouveau et porte mon verre à mes lèvres. L’éclair jaillit, canalisé, silencieux. Il se répand, s’accroche sur quelques objets de métal alentour. Le jaune orangé ambiant devient bleuté, plus fixe aussi. Le reflet à côté du mien a un rictus dégoûté, infime, en me découvrant en plein. La honte me saisit un peu, monte puis bute sur mon fatalisme. Rien n'a de sens, alors qu'importe.

Je repose mon verre de nouveau vide, entame un récit.


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- Tahar ?

Le dégoût est devenu pitié, ou au moins compassion. La geste très héroïque de Tahar Tahgel est pathétique, ses protagonistes misérables, sa trame ridicule. Amours perdus, âmes béantes.

- Céléno et Lydia n’ont jamais même tordu les ordres. Lydia aurait même escorté Ela ici son agenda le lui avait permis, depuis Water Seven. Et Ela, justement...

Je me suis arrêté au moment où Vegapunk et sa machine m’ont broyé le bras droit. Il attend la suite, essaie d’imaginer mais je pense qu’il ne peut pas aller aussi loin dans sa bonhomie de rouquin blanchissant. Il a fixé mon bras, passe à mon front, à mes yeux fatigués, aux quelques mèches grasses qui filtrent en cascade sur ma nuque déjà tranchée par le bourreau, par le destin sans cœur.

- Oui, Tahar ? Ela ?
- Ela... devrait être réintégrée avec des excuses officielles, et un arriéré de salaire, et une médaille ou deux, et un grade... À titre posthume. Et sa famille recevoir une pension en plus de tout ça. Elle non plus n’a jamais rien fait pour mériter...

J’embraie sur la suite. L’horreur des saints, qu’il connaît sans la reconnaître, en bon adepte du double discours des autorités en la matière, lui durcit le visage dans l’ombre des éclairs toujours persistants. Les rides sur son front s’allongent, son nez fin mais haut se dilate, sa barbe frémit, sa tête bien faite se couvre de, de quoi ? Un soupçon de honte, quelques dixièmes de culpabilité ?

- Elle était morte, Shiro.
- Et vous avez tué Saint Glinglin et le petit...
- Et je les ai châtiés pour leurs actes,
- Et vous les avez tués.
- pour tous leurs actes depuis la nuit des âges...

Je me perds dans cette nuit, j'explore ce temps où des démons comme eux, comme moi, ne foulaient pas encore le monde. Tableau naïf, sans doute tronqué. Tout est tronqué.

- Oui, je les ai tués.


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- Il n’y aura pas de procès, Tahar.
- Je sais.
- Non, vous ne saisissez pas. J’ai ordre de vous tuer à vue.
- Shiro Fuuryuko a enfreint les règles !

Il esquisse un sourire, que seule la nuit voit, emporte. J’attends avant de briser mon silence. Même me rendre serait mourir sans honneur désormais. Tout est si vain, tout est si vide...

- Il y a un endroit que Jenv m’a emmené voir une fois...
- Je sais lequel. Allons-y, le jour n’est plus très loin.

Quand nous le quittons, le bar abandonné des ancêtres Fuuryuko retombe dans l’ombre et l’oubli. Par les rues, des lueurs de torches et de patrouilles s’agitent. Des cris résonnent dans toute Marie-Joie, dont les habitants dorment d’un faux sommeil, fait de peur envers l’enfant seul sous leur matelas. Des rumeurs de révolution ont été annoncée par le Marie-Joie Tribune, me souffle Shiro. Le journal, proche des mouvances anarchistes, aurait eu vent de plans dressés par le conseil du Dragon pour profiter des troubles que j’ai causés. Il chuchote encore, entre deux virages.

- Vous vouliez vraiment tout ce chaos, Tahar ? Est-ce que c’est pour ça que vous avez vécu ? Vous n'avez jamais eu l'esprit de structure, pourtant ce n'est pas ce souvenir que je conserve de ce marin dont j’ai suivi la carrière...

Mais, drapé dans le silence de nos bottes sur le pavé, je ne réponds pas. Dans notre dos, dans une petite calanque où nous avons fait un détour, ma dernière bouteille s’éloigne comme moi du monde.


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Ela,

Je suis désolé. Je t’aimais aussi.


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Nous arrivons au sommet de RedLine au plein jour. La fin de l’ascension néanmoins s’est faite à l’abri des regards. Seul un Dragon céleste flânant à l’aube dans ses jardins aurait pu nous voir à la rigueur, et encore, mais il faudrait pour cela que les Dragons ne soient pas terrés dans le fond de leurs cavernes de stupre, effrayés par mon seul nom, par mon seul concept. Et puis un amiral m’escorte. Qui oserait s’interposer ?

La sueur nous trempe. Devant moi, le pas énergique de Shiro me permet de trouver la force de continuer, mais je sens ma faiblesse à chaque pas. Je ne ferai pas long feu face à lui. Il se retourne peu, n’a pas besoin de me voir pour savoir que je le suis. Et puis je crois que ma vue le chagrine. Pas nécessairement les conséquences à suivre de mes actes passés, qu’il sait que j’assume et assumerai. Pourquoi aurais-je voulu le rencontrer lui, sinon ? Mon apparence le chagrine, forcément mon apparence. Et si je n’étais pas déjà mort, je sentirais aussi cette gêne, et je cacherais mon bras, et je poserais une capuche sur ce casque, et je

- Vous permettriez, Tahar ?

Comme en écho à mes pensées, et sans doute en écho à mes pensées, Shiro s’est arrêté sur un replat auquel nous sommes parvenus, s’est retourné d’un air décidé, me fixe, et approche ses mains de mon visage, comme en direction de mes tempes. Après un instinctif mouvement de recul, je sonde son regard pour comprendre, et lui laisse essayer ce qu’il veut. Quelle importance ? Ses doigts courent sur la surface de métal et sur les ergots et mécanismes qui lui confèrent son relief. Je baisse la tête pour ne pas avoir à regarder de près son physique d’homme accompli, ce que je ne serai plus jamais. D’homme qui n’a pas failli. Mon empathie perçoit malgré le coton les extrémités de ses index qui tapotent, examinent. Il parle, du ton d’un barbier qui fait la conversation à son client pour le distraire. Brusque image de Mont-Victoire, le vieux vice-amiral d'Hinu Town. Aucune commune mesure entre eux deux.

- Belle journée n’est-ce pas ?
- Parfaite pour en finir.
- Vous avait-elle dit que je l’avais courtisée ?

Je reste sans comprendre, la transition m’a échappé.

- L’amirale Œankhôr. Nous avons fait une partie de l’Académie ensemble, vous savez.

Ça, je savais. Ils ont le même âge, Jenv issue de la noblesse de Drum voulait que son ascension soit méritée. Shiro venu d’une famille de commerçants sans relations n’a pas eu le choix. Académie, section juridique et judiciaire.

- Avant qu’elle n’intègre le corps des juges itinérants et que je ne me décide pour le chemin de l’action au final, sur South Blue, je l’ai aimée. Vous l’avait-elle dit, quand elle vous a recommandé à moi après votre cour martiale ?

Ses doigts se sont arrêtés, ses avant-bras se crispent. Mais de mon regard redressé je lui vois la même bonhomie au visage. Ses yeux plissés par le Soleil levé tout autour de nous, les plis au-dessus, sa sagesse dépassionnée. L’électricité monte, elle est dans nos vêtements, dans nos nerfs, dans l’air autour de ma tête.

- Non, je l’ignorais.

Clic.


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Sam 18 Juil 2015 - 0:00, édité 1 fois
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Il y a quelques sources de surface sur les plateaux désertiques de RedLine. Leurs eaux créent les rivières souterraines de la Flaque, jusque le passage sous le continent par lequel les navires rejoignent le Nouveau Monde. Je lave ma tignasse dans l’une d’entre elles. L’eau, encore pure des vices du monde qu’elle descend arroser, me réveille un peu de cette nuit blanche passée à marcher.

Elle coule entre chaque racine de mes cheveux, emporte avec elle la crasse et le sang accumulés depuis mon arrivée dans cette ville de malheur. Elle nettoie et apaise les souvenirs de ce qui s’y est passé. Je retrouve en pensée une Ela vêtue, décidée, encore vivante et innocente de mes péchés. Elle est dans l’eau derrière mon épaule, et ses doigts pâles sur ma nuque ont la froideur de la mort déjà, toujours, mais plus la dureté d’un squelette.

Un examen des occupations de Shiro me décide à prendre le temps de me purifier plus avant et, avec peine, je me frotte de ma main valide le torse, le dos, et même les jambes. Du rocher plat un peu en hauteur où il est juché, il regarde des points qui ne sont pas autour de nous, tantôt me traversant sans me voir, tantôt fixant les quelques nuages de beau temps qui s’effilent. Tantôt écoutant Marie-Joie derrière nous, tantôt le grand vide à gauche et à droite et le vent qui balaie la roche rouge du nord au sud, sans jamais croiser personne que nous pour écouter ses odes à des époques révolues depuis longtemps. Tantôt dressant l’oreille pour voir si par hasard le nouveau monde devant nous n’a rien à lui confier pour sa part.

Quelque part dans cet éther qui nous baigne comme je me baigne dans le petit bassin d’eau fraîche, il y a les restes des fumées de la crémation de Jenv il y a dix ans, peut-être d’ailleurs dans la fumée de cette cigarette qu’il tient, l’air absent. Il en empile consciencieusement les cendres dans le casque de Vegapunk retourné entre ses bottes, la jugulaire métallique ouverte, brisée par ses éclairs comme un vulgaire lien de cuir.

Nous sommes repartis jusqu’ici en silence, et en silence encore nous repartirons quand j’aurai terminé mes ablutions.


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- Je suis
Qu’un mort en sursis
Au milieu de la file...


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Nous arrivons peu de temps après avoir repris le sentier en réalité. Je n’ai pas pu terminer même le premier couplet. Sous nos pas les dernières marches d’érosion s’aplanissent peu à peu, et la cuvette se dévoile à nos yeux. Shiro caresse les quelques pierres un peu hautes de la main en descendant vers l’immense bloc de granit plat qui trône au plein centre de l’étendue.

- Elle vous y a emmené en 1615, n’est-ce pas ?

Mon silence vaut réponse.

- Je le lui avais montré vers 1600, je crois. Elle venait d’arriver à la capitale. Mon frère me l’avait montré et notre père le lui avait fait découvrir. Une poignée de gens, quelques livres, savent encore que RedLine n’a pas toujours été le désert qu’on imagine.
- Et le chiffre va encore se réduire...

Nous arrivons à l’autel. Ou était-ce une scène au cœur d’un théâtre ? Ma phrase, qui pourrait sonner comme une menace, apparaît à Shiro pour ce qu’elle est : le froid constat que l’un de nous deux, et sans doute pas lui, ne quittera pas l’endroit en état de jamais se souvenir de ce lieu, en état de quoi que ce soit.

- Les premiers hommes venus ici sacrifiaient probablement sur cette pierre. On trouve des morceaux d’os sous quasiment n’importe quel roc qu’on peut retourner tout autour.

Je hoche la tête, je me souviens de ces macabres trouvailles. Pendant qu’il en explore les à-côtés sans oser toucher le granit massif, je me hisse tant bien que mal sur la table des géants. Une toise de haut, trois de large pour quatre de long. Je vois le sang couler dessus mais, oui, également des orateurs y discourir, des rois de dynasties déviées, peut-être bien transformées en ces dragons monstrueux, dégénérés, y haranguer leurs peuples, des acteurs y rejouer la création du monde selon leurs rites et mythes païens, perdus depuis longtemps.

Une vision soudaine de la bibliothèque d’Ohara m’envahit et je me rappelle que ce lieu n’était pas dans les livres que j’y ai parcourus avec Kyoshi Okabe. Et je le revois, manchot, et je me vois manchot aujourd’hui, et je sais que le temps et le monde ne sont qu’un grand cercle plat, dans lequel des situations qui nous paraissent si éloignées sont en réalité toujours si semblables. Nos regards sont juste incapables de percevoir ces ressemblances, alors que pourtant les plus grosses d’entre elles sont si évidentes, si absolues. On vit, on meurt, tout le reste n’est qu’une farce conduite en notre esprit. Je m’allonge au centre du monde, et le centre du monde est ce rocher sur lequel je suis. Et le centre du monde est moi, qui vais bientôt me fondre dedans.

Les embruns d’une mer où je n’ai jamais vogué parviennent à mes narines, son clapot à mon oreille, sa houle à mon cœur, et sa beauté à mon œil. Et toute ma peau et même celle de mon bras pas si mort, ou mort déjà comme le reste, glisse dans ses eaux de mystère, mystère qui m’engloutit comme la pierre sur laquelle je suis étendu de tout mon long, dos au sol et face au ciel.

Le ciel aussi m’enveloppe et se saisit du fragile esquif de chairs que je suis. Ses nuages emportent mon âme et son bleu clair, profond et pur, me noie sans que j’aie à me débattre. C’est une douce ivresse que celle de savoir qu’on meurt bientôt, dans dix instants comme dans dix ans. Une pleine sérénité remplace le mystère, et je rouvre les yeux. Il fait nuit.

- Ah, vous vous réveillez enfin !
- Rassurez-vous, Shiro, je ne vous ferai pas l’insulte de mourir d’autre chose que votre lame.

Et les étoiles qui savent sont autant de témoins éclairant le cratère, sans que l’amiral ait besoin de conjurer ses démons électriques pour nous apporter la lumière. Et la Lune aux cent visages revêt ceux de tous les morts qui m’attendent, tour à tour femme, homme et enfant.

Et je me lève pour la dernière fois.


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Shiro est gentleman, propose l’arme blanche.

Je n’ai pas combattu au sabre depuis... Thriller Bark ? Des vies avant. Ma lame, récupérée dans les docks quelque part, est mauvaise et ne tiendra pas bien. La dague le long de ma ceinture sur mes reins, non plus. Narnak est loin. Ma garde est un peu raide, main gauche oblige, mais quelques moulinets rappellent les fastidieux entraînements à l’ambidextrie, rappellent les enchaînements au bras, à l’épaule, au corps avant de les rappeler au cerveau, et le salut à l’adversaire est déjà plus fluide. La même rouille m’aurait sans doute saisi même si j’avais eu ma main droite.

Le sabre de Shiro est clair, bien huilé, sa garde luit à la nuit. Je peux sentir les piqûres dans l’acier du mien, dans le pommeau contre mon auriculaire, dans les échancrures irrégulières du fer mal aiguisé. Le fourreau de bois contre ma cuisse droite, de vilaine facture lui aussi, ne me sera d’aucune utilité en cas de besoin.

Il a l’arme d’un soldat, j’ai celle d’un brigand. Les conventions sont respectées et je m’ébroue pour apprécier l’ironie dernière. Pour que le cœur me vienne quand même, pour faire honneur à la bienveillance de Shiro jusque cet instant.

- Korn Davys, il n’était pas en poste de votre temps, je me trompe ?
- Le nom ne me dit rien.
- Il mène le quatrième Cipher. J’ai pu rencontrer Lydia grâce à lui.
- Ah...
- Nous nous étions croisés quelquefois mais n’avions jamais discuté depuis...
- La crémation ?
- Oui. Elle est dévastée.
- Je connais le sentiment...
- Vous la connaissez mieux que moi, au fond... Vous pensez qu’elle tolérerait un coup de pouce, que je l'aide en souvenir de sa sœur ?
- Hn.

Dzing, voie et voix du sabre s’expriment.


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Les premières escarmouches sont comme toujours l’occasion de rôder les êtres. Les pieds au terrain, la main gauche à servir de seul point fort, les yeux à la nuit claire. Il fend, fond, j’esquive, ma semelle crisse. Je contre-attaque d’une taille reliant la terre au ciel, il pare et les deux zébrures de nos armes résonnent comme le tonnerre, dans une étincelle que chacun de nous prend le temps de voir naître puis mourir aussitôt, une éternité après.

Nous reprenons nos marques comme si nous étions à l’entraînement. Il n’y a de sueur que dans nos âmes encore, et nos yeux déjà gris se toisent les uns les autres, et nous sommes au centre du monde, et l’autre en face doit partir.

L’initiative suivante est prise de nos deux côtés au même instant, réflexe d’un même cours d’escrime à la même académie. Un pas en diagonale arrière, pour dérouter, puis attaquer par le flanc. La coïncidence nous ramène au point zéro dans un soupir. Chacun cherche une prise à laquelle l’autre ne pensera pas. Mais l’empathie nous rend chorégraphes d’un ballet silencieux, dont les seuls ratés sont dus à mon manque de maniabilité de mon membre gourd, insensible à toute stimulation et précis comme un polochon rempli d’os. Souvent c’est lui qui tape dedans, parfois moi qui le frappe avec, pas toujours en l’ayant désiré. Quelques nuages défilent, se déchirent au-dessus de nous, cheveux de la Lune encore mal formée. J’y songe et puis j’oublie. Shiro y songe et je le déborde soudain. Les mots sont vains mais ils me viennent.

- Animal, amiral !

Et la concentration lui tend la mâchoire pendant qu’il résiste, et la difficulté plisse ses paupières de contentement. Une goutte luit sur sa tempe et cinq autres sous mon plastron. Mes notes sont sèches car ses parades sont vives et, si je le laissais prendre le pupitre, sa mélodie prendrait le pas. Notre ballet découvre son fond musical à un public de pierres attentives, que parfois nos sauts et nos glissades perturbent. Deux bouts de cairns là-bas tombent et leur chute file comme l’applaudissement, précipité et vite interrompu, d’un jeune membre du public qui ignorerait les conventions.

Le public n’applaudit qu’à la fin.

Mon enthousiasme se tarit et, comme prévu, Thunderbird s’engouffre tel une tornade. Sa main gantée saisit la mienne brune pour me la jeter au visage. Le vil, ah ! Je chute sous ma propre attaque, il saute tranchant au clair, lame avide du sang du démon.

- Tahar !

Une roulade me sauve, son coupe-choux tranche le sol comme du beurre et je me redresse pantelant. Le bienveillant n’est plus. Encore que...

- Après ce gala où je vous ai revu au bras de Jenv Œankhôr, alors que Vlat n’était pas encore rentré pour sa part, j’ai terriblement voulu vous tuer.
- C’est un aveu officiel de jalousie ?
- Ahh !

Il fend encore. Cette fois je n’évite pas mais dévie sa lame vers le sol, nos deux visages sont à un pouce l’un de l’autre, son souffle chatouille mes narines et son cœur bat l’effort à une coudée du mien. Il chuchote, comme si le quatrième Cipher pouvait l’espionner même en ce lieu.

- À la crémation, une part de moi vous a laissé filer.
- Ça restera entre nous.

D’un même élan nos fers nous repoussent loin chacun de notre côté. Tableau suivant.


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Une fois de plus je récupère l’ascendant malgré tout. Kenora est la bretteuse du clan amiral, pas Shiro. Je frappe, je cogne, je baisse, je glisse, je contourne, je surmonte, je brise, je déséquilibre, j’expose, je provoque, il subit.

Je l’ai poussé dans un couloir de roche, assez loin du récif central de cette mer lunaire où nous combattons. Les cieux ne nous voient plus, un plafond rocailleux nous surplombe et, dans ce cul-de-sac, je n’arrête pas. Je frappe, je cogne, je baisse, je glisse, je contourne, je surmonte, je brise, je déséquilibre, j’expose, je provoque, il subit. Les sabres ne luisent plus mais les gerbes du mauvais métal dont est fait le mien éclairent nos visages à chaque coup. Il défend dur mais je vais passer, je l’ai senti. Une frappe lourde, en direction des jambes, une frappe lourde, son bras fléchit, une frappe lourde, une diversion, une frappe lourde, le revers de sa lame bute sur son front tandis qu’il ploie. J’ai le dessus. Une frappe lourde, il

- Dame, mauvais diable !

triche.

L’air un peu penaud, Shiro attend dans mon dos, pointe au sol, que je me retourne. Il s’est désincarné et m’a passé sous forme éclair pour ne pas subir mon coup. Vil...

Mais je n’abandonne pas dans mon élan. Les mots d’excuse qu’il allait prononcer lui restent dans la gorge tandis que je reprends et que dans l’autre sens nous quittons l’anfractuosité, remontons le corridor et retrouvons la zone centrale de l’arène. Quand Shiro se sauve quelques instants de deux autres pas en arrière à la fois, pour reprendre un peu de souffle, j’arrache ma veste.

La nuit est moite.


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Et encore, je reprends la main. Cette fois nous tournons autour du massif autel. Shiro encaisse vaillamment mais déjà son bras tressaute entre chaque coup, avec une légèreté que mon regard perçoit malgré tout. Il gémit, il se crispe, il recule. Et je souffle, et j’attaque, et j’avance.

Je pourrais gagner ce duel. Vivre. Les étoiles qui de là-haut savent pourquoi le monde ne disent rien. J’exulte. L’acharnement de la bataille me grise. J’oublie les morts et les fardeaux. Seul compte le futur perdant devant moi, peut-être bientôt mort qui sait, s’il ne retriche pas et que

- Que ?!

Ah ! Le gredin ! Je ne pensais pas ce bougre capable de tant de bassesse. Bienveillant ? Sournois, oui ! Il a feint la surprise en glissant mais j’ai bien vu qu’il l’avait fait exprès. Il a rompu, m’a contourné et c’est maintenant lui qui me toise ! C’est moi le pirate, quel sal

- Ha ! Bien fait !

Une micro fraction de temps, le bras relevé de Shiro a effleuré, manche descendue jusqu’au coude, le rocher derrière lui dans son mouvement pour me tailler en pièces d’un grand élan rageur et triomphal. Ça ne dure que très peu, un éclair de conscience peut-être, mais j’en profite aussitôt, me propulse épaule en avant et le percute en pleine cage thoracique, l’envoie dos contre le granit et là sa faiblesse dure un peu plus longtemps. Assez pour le soulever par l’aisselle après avoir lâché mon sabre et

- Non ! Tahar !

le jeter sans ménagement en haut de la plate-forme, toute d’une pièce taillée dans le seul pouvoir qu’un mangeur de fruit peut craindre...

- « Et les aberrations de ce monde seront éliminées... »

Il ne comprend pas. Mes cicatrices me piquent au vif au poignet, aux mollets, mon cœur tambourine contre mes poumons exaltés. Mes dents se serrent, un relent sanguin noie mon mon regard. De l'extérieur, je sais à quoi je ressemble. Dans son ultime combat, le chien fou est devenu loup féroce.

- L'épitaphe de ton cher saint, amiral.

Loup rouge sous lune roussie.


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J’ai récupéré mon sabre, désormais échancré comme une lame de scie, avant de sauter le rejoindre là-haut. Il redresse mollement le torse, s’appuie sur ses deux mains en essayant de relever ses fesses aussi.

- Vous n’avez... aucun... honneur...

Le temps qu’il prend à se relever complètement nous profite. Calme nos cœurs et nos poumons, hydrate nos lèvres, rafraîchit nos fronts. Même si, de nous deux, seul moi-même récupère réellement. Puis voilà, il est debout. Sacré bougre, il a de la ressource.

- Je n’en pensais pas moins de vous, amiral.

Il écarquille les yeux, comme pour savoir si je parle d’honneur moi aussi ou si je salue sa capacité à s’être relevé. Je le laisse deviner, mesquin, tout en attaquant de nouveau.

Il ne faut pas trois coups pour que déjà son bras défaille. La roche sur laquelle il marche draine toutes ses forces. Il est à moi !

- Tahar ?
- Un dernier mot, amiral ?
- Mourez !


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L’air s’est chargé de l’odeur de mer, je rouvre les yeux pour tomber sur ceux de Shiro. Il est aussi surpris que moi, mais pas des mêmes choses. Je retrace les étapes. Son rejet, son saut, sa transformation en éclair pendant qu’il s’appuyait sur mes épaules pour rester distant du granit, son rayon que mon sabre désormais coupé en deux dans ma main a paré, mon bras droit qui s’est réactivé et l’a saisi par le flanc, et le tronçon de lame qui s’est enfoncé dans ses côtes tandis que l’énergie de sa salve me brûlait les miennes.

Un moment nous restons interdits, ses mains toujours sur mes épaules, la tache qui s’élargit sur son uniforme, ma toison qui s’effiloche et s’envole à l’air frais qui vient de mon dos, et le vide derrière moi contre lequel le temps paraît suspendu.

- Ha...
- Ha...

Ce n’est pas un rire que nous partageons, ce sont les prémices d’une douleur qui nous fait, lui reculer en titubant de quelques pouces, moi l’accompagner dans sa descente vers le sol, parce que derrière moi l’abysse jusqu’aux mers du nouveau monde ne m’aura pas. Sa large main presse son flanc, et ma peau me brûle, électrique encore. J’ai manqué plusieurs battements sous la décharge. Mon cœur défaille, je n’arrive pas à en reprendre le contrôle, tout s’emballe et mon cuir est cuit à tel point que je dois hurler, relâcher la tension, hurler, HURLER, RELÂCHER MON


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Aura.

- Vous étiez obligé, Tahar ?

Je n’avais pas remarqué chez Glinglin mais la forme du halo noir issu de mes douleurs, de mon crâne, n’en est plus un. Crâne. Il n’y a plus de forme à proprement parler, de fait. Plus vraiment de direction non plus. Mon chaos devient celui du monde, et Shiro secoue la tête comme sous l’effet d’une petite migraine.

- C’est pour calmer la douleur sous une autre, amiral.

Mon explication ne le convainc pas. Il cherche à se redresser à nouveau, peut-être dans l’idée de continuer le duel. Mais la plaie, quoique réduite, lui tire comme un grincement et le rabat à terre. Nous restons assis l’un à côté de l’autre, truand et amiral, recherché mort ou vif et plutôt mort que vif.

L’aube naît. Les cieux sont indigo longtemps avant le premier rayon du Soleil, rouge comme de juste. Dans notre dos, il y a un nouveau sentier, que Shiro vient de nous faire ouvrir dans la roche.

- Au moins vous n’aurez pas de mal à trouver le chemin retour...

Il ne répond pas. Rentrer, c’est avec moi. Je lui réponds enfin. Le chaos...

- Le chaos, ce n’est pas ce que vous croyez, Shiro. Ce n'est pas Marie-Joie en panique. Ce n’est pas ce que je croyais non plus. Ce n'est pas la Liberté. Le chaos c’est vingt intouchables au sommet d’un monde que vous devez nettoyer pour eux. Le chaos ce sont des femmes comme Ela, comme Jenv, comme Viper, qui meurent après une vie de services rendus à ce monde qui croit que le vrai sommet sont ces vingt intouchables. Alors que, le vrai sommet, il est ici, Shiro.

J’embrasse du geste RedLine et l’horizon bleu écume en contrebas.

- Il est vierge, le sommet, Shiro... Il le sera toujours. Et tout en dessous, indifférenciée, la masse grouillante de toutes les ambitions, de toutes les déraisons, de tous les vices tournés vers cette illusoire trône qu’ils appellent pouvoir. Un trône à bascule, eh. Vaste arnaque. Jamais stable, toujours mobile.


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