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Une initiative bien ambitieuse

PREMIÈRE DANSE
Se jeter dans la gueule du loup

- Soyez la bienvenue !

En un être bien éduqué, par réflexe, la jeune borgne marqua un arrêt pour une inclinaison de bienséance à l’intention du portier du casino ; manquant de se faire bousculer par ceux qui étaient derrière elle. Ces derniers lui lancèrent alors des regards noirs lorsqu’ils la dépassèrent sur le côté. La jeune femme comprit qu’elle venait de commettre son premier faux pas dans ce monde où elle posait les pieds pour la première fois. Se disant de faire plus attention, elle se laissa emporter par la marée humaine qui s’engouffrait dans l’établissement. Elle avait fait exprès de venir à une heure de pointe, se disant qu’ainsi elle passerait inaperçu. Précaution qui ne servirait à rien si elle attirait les regards à cause de ses écarts.

Tout en suivant la direction vers le coin qui l’intéressait, discrètement, elle étudiait les comportements des habitués afin de se les approprier. À première vue, il n’y avait rien de spécial à assimiler, si ce n’était que la procédure à suivre pour jouer et qui variait selon les jeux mais elle n’était pas là pour se distraire.

Pour l’occasion, la chasseuse de primes avait troqué sa tenue de gamine habituelle contre une robe chinoise courte de couleur noire avec des sublimes motifs rouge doré sur le devant. Elle avait fait exprès d’en choisir une bien échancrée des deux côtés, non pas pour mieux aguicher, mais pour être à l’aise dans ses mouvements, au cas où un combat se révèlerait inévitable. Le vêtement mettait en valeur son opulente poitrine ainsi que ses hanches et postérieur bien généreux. À son passage, des hommes la suivirent des yeux alors que certaines femmes la fusillèrent du regard. Ne prêtant aucune attention aux regards indiscrets, des pas rassurés, la jeune femme poursuivit son avancée.

Arrivée à l’espace dédié aux jeux de table, où était censée se trouver sa cible actuelle, la chasseuse de primes ralentit les pas mais ne marqua le moindre arrêt. Avec assurance, elle déambula au hasard dans les allées assez spacieuses entre les tables des jeux jusqu’à ce que son regard se posa sur la tête blonde qui l’intéressait. Sans surprise l’homme était déjà bien calé entre deux femmes aux formes bien féminines mais dont la générosité ne rivalisait pas avec celles de la chasseuse de primes.

Si elle était une de ces femmes habituées à n’avoir aucun scrupule à user de leur charme pour arriver à leurs fins, la jeune borgne aurait pris un malsain plaisir à se faufiler entre le blondinet et une de ses conquêtes mais au lieu de cela, délicatement, elle glissa entre la brune, qui se trouvait à droite de sa proie, et un homme d’un certain âge. À peine s’était-elle positionnée qu’une main vint se poser sur sa fesse droite. C’était l’œuvre de l’homme à côté. Gardant son calme, la jeune femme à la chevelure blanche se pencha légèrement du côté du pervers pour lui murmurer gentiment de retirer sa main. Mais, en guise de réponse, la main baladeuse se ferma un peu plus sur son postérieur. La victime de la dépravation posa alors sa main droite sur celle du vicieux puis elle attrapa un doigt de ce dernier pour le ramener légèrement vers l'arrière. Elle n’avait pas retourné complètement la phalange car son souhait était de dissuader le dépravé de cesser son jeu malsain en toute discrétion mais, à sa grande surprise, celui-ci poussa un hurlement comme si elle venait de lui casser définitivement le doigt.

- Petite pute ! Tu m’as cassé le doigt !
- Mais qu’est-ce que vous raconter ! Je ne vous l’ai même pas retourné !

Prise au dépourvu et parce qu'elle était une honnête personne, la jeune borgne commit l'erreur de ne pas nier l'accusation. L'assemblée, alertée, avait cessé leurs activités pour assister au spectacle. Même la cible avait arrêté de jouer pour regarder.

Alors que des agents de sécurité se rapprochèrent de la scène, la chasseuse de primes maudit intérieurement son infortune. Elle qui désirait rester discrète était devenue le centre d'attention et tout ça à cause d'un vieil obsédé. Les poings fermés d'irritation refoulée, elle réfléchit à un moyen de s'extirper de sa délicate situation sans attiser le feu. Elle pourrait s'échapper en usant de la force mais cela mettrait en péril sa mission. Perspective qu'elle ne voulait point envisager. Elle opta alors pour la solution de ne pas se défendre, du moins pas devant autant de spectateurs.

- Qu'avez-vous donc à hurler de la sorte Monsieur Dassia ? Ne voyez-vous pas que vous perturbez les joueurs ? Lança la cible qui s'était avancée.
- C'est cette sal … cette fille ! Elle m'a cassé un doigt !
- Elle l'a cassé sans doute parce que vous l'avez posé là où il ne fallait pas ! … N'ai-je pas raison Mademoiselle ?

Ne comprenant rien mais voyant là une opportunité à saisir, la chasseuse de primes hocha la tête d'acquiescement et appuya même son affirmation pour chercher à se laver de toute culpabilité.

- Il a posé sa main sur mes fesses. Je lui ai demandé gentiment de la retirer mais il a persisté !

Face à la révélation, des chuchotements se firent entendre. La jeune borgne ne prenait aucun plaisir à accuser de la sorte un de ses semblables mais pour atteindre son objectif actuel, elle était même prête à vendre son âme au diable. D'ailleurs, autrement elle ne serait pas là à chercher à attirer l'attention d'un des hommes de la Famille Tempiesta, clan qui trônait actuellement à la tête des Sept Familles, la société mafieuse qui faisait régner la loi à Manshon et qui contrôlait des nombreux territoires sur les Blues.

Lamorosa Johnny:

Le dénommé Dassia regarda tout autour de lui puis excédé par les murmures incessants et les yeux accusateurs des spectateurs à son égard, après un regard qui disait "vous me le payerez" à l'intention de la chasseuse de primes et de la cible, il s'éclipsa, forçant un passage à travers la foule.

Les curieux retournèrent à leurs distractions principales alors que les agents de sécurité rebroussèrent chemin. La jeune borgne quant à elle fixa Lamorosa Johnny qui lui, la lorgnait également de son côté ; une expression que la jeune femme n'arrivait pas à déchiffrer se peignant sur son minois de mauvaise graine. Voyant sans doute en la jeune femme à la chevelure blanche, une rivale potentielle, la blonde et la brune de Johhny vinrent s'accrocher lascivement aux bras de ce dernier ; tout en lui lançant des regards assassins. Au lieu de répondre à la provocation qu'elle trouvait sans intérêt, la chasseuse de primes fit une légère courbette à l'intention de son sauveur de circonstance.

- Je vous remercie pour votre intervention qui m'a sortie d'une situation fort embarrassante ! … Je n'apprécie pas vraiment de devoir quelque chose à quelqu'un alors que puis-je donc faire pour vous, pour m'acquitter de ma dette ?

Il était hors de question pour la jeune borgne de laisser échapper l'opportunité de se rapprocher de sa proie qui était à présent à sa portée. Le bras gauche du chef de la famille Tempiesta était réputé aimer les femmes mais, n'étant pas habituée au jeu de la séduction, l'approche de la chasseuse de primes était plutôt à son image, polie et naïve, et non celle d'une femme fatale ; rôle qu'elle était pourtant prête à endosser mais dont elle avait du mal à se revêtir.

L'homme se décrocha des deux sangsues pour passer un bras derrière la jeune borgne afin de la saisir par la taille. Malgré la tentative de ne pas laisser la fille effarouchée prendre le dessus, la jeune femme ne put s'empêcher de tressaillir sous le contact. Un malaise qui n'échappa pas à Johnny qui afficha alors un sourire amusé.

- Votre compagnie pour ce soir me suffira empalement ! Murmura le séducteur à l'oreille de la vierge qui freina l'envie de s'écarter de l'homme qu'elle trouvait bien trop entreprenant bien qu'elle s'était préparée à devoir subir ce genre d'initiative. Peut-être me porteriez-vous chance ! … D'ailleurs, je suis attendu à la salle VIP pour des parties de poker. M'honoriez-vous de votre présence belle Demoiselle ?

En guise de réponse la chasseuse de primes se contenta de hocher la tête vigoureusement ; trop vigoureusement tant la nervosité la gagnait. Malgré la préparation mentale au préalable à l'idée de devoir se laisser toucher par l'ennemi, elle semblait être sur le point de craquer et se demandait si elle n'aurait pas dû plutôt opter pour une méthode plus dans ses habitudes ; comme rentrer par effraction chez la cible puis la capturer. Mais il était trop tard. Plus de marche arrière possible et abandonner maintenant signifierait certainement l'échec de sa mission.

Reprenant son courage à deux mains, la chasseuse de primes se laissa emporter par l'élan de Lamorosa, sous des regards curieux et ceux assassins de la blonde et la brune délaissées. Les deux jeunes gens ne tardèrent pas à atterrir devant une grande porte joliment décorée et devant laquelle étaient postés deux gardes. Après une inclinaison respectueuse, les deux colosses ouvrirent la mystérieuse porte pour laisser passer Lamorosa Johnny et sa nouvelle conquête. La jeune borgne ravala sa salive tout en reprenant sur elle-même alors que la cloison se refermait sous un léger bruit qui semblait lui murmurer qu'elle venait de se jeter dans la gueule du loup.

Ils longèrent un immense couloir, richement décoré et baigné sous une douce mélodie d'ambiance. Ils ne croisèrent que quelques rares personnes, élégamment vêtus, et tous se saluaient d'un signe de tête à chaque croisement. Puis Johnny s'arrêta devant une porte qu'il poussa sans attendre.

- Après vous ! Une courbette et un sourire séducteur avaient accompagné l'invitation.

Avec méfiance, la jeune borgne s'engagea à l'intérieur de la pièce. Effectivement, c'était bien une salle de jeux mais curieusement elle était vide. Chose qu'elle trouva fort étrange mais alors qu'elle se retourna pour interroger celui qui l'accompagnait, un violent coup à la tête la fit sombrer dans le néant.

- Navrée ma beauté mais le devoir avant le plaisir ou je me fais éclater par le petit Manuel !


Dernière édition par Yamiko le Dim 9 Aoû 2015 - 22:06, édité 1 fois
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SECONDE DANSE
Telle est prise celle qui croyait prendre

Lorsque la jeune borgne ouvrit l'œil, c'était pour découvrir qu'elle avait été immobilisée sur une chaise. Face à elle, confortablement installé derrière un bureau, les pieds au-dessus de celui-ci et le fauteuil légèrement basculé en arrière, Johnny le fixait d'un regard incroyablement placide qui ne correspondait guère à ses airs frivoles habituels.

- Enfin réveillée ?

Le blondinet ramena ses pieds sur le sol avant de poser ses coudes sur le meuble alors que son menton vint se nicher au milieu de ses doigts entrelacés.

- J'aimerais bien savoir ce qu'un membre de la Bounty National Agency fait dans le coin ?

Face au regard interrogateur de la prisonnière, l'homme attrapa une carte qui traînait sur le bureau pour la balancer, d'un geste bien maitrisé, en direction de l'immobilisée. L'objet atterrit sur la poitrine de la captive avant de tomber sur le sol. C'était sa carte de membre de la célèbre guilde des chasseurs de primes. Ce fut seulement à ce moment-là qu'elle remarqua que dans un coin avaient été entreposés ses biens qu'elle avait laissés dans la chambre qu'elle avait loué le temps de sa halte à Manshon. Même son sabre était là, bien calé contre un mur.

La chasseuse de primes comprit alors qu'elle avait été démasquée, et ce, peut-être même bien avant d'avoir foulé l'intérieur du casino où elle avait cru naïvement pouvoir manœuvrer en toute discrétion. Ce qu'elle avait tant redouté était arrivé sans préavis. Elle qui avait cru surprendre avait été surprise la première. Sans la moindre hésitation, intérieurement, elle admettait s'être bien faite avoir. Elle était certaine que l'intervention de Johnny, lors de l'altercation avec le Dassia, n'avait été qu'une mise en scène pour l'attirer dans un piège dans lequel elle avait été tombée comme une bleusaille. Elle soupçonna même Dassia d'avoir fait partie des acteurs de la mascarade. Néanmoins, elle avait réussi à se rapprocher du Lamorosa ; bien qu'elle eût préféré que leurs positions soient inversées.

- Qu'allez-vous faire de moi ? Questionna la captive, soucieuse de son sort, d'une voix pourtant bien sereine.
- C'est moi qui pose les questions ici jeune fille ! … Et la moindre des choses serait de répondre à la question qu'on te pose avant d'en poser une ! … Alors … que fais-tu donc dans le parage ?
- Je cherche à avoir des informations sur Timuthé Tempiesta.

La réponse fut franche car l'interrogée ne voyait aucune raison de cacher la vérité. Elle pensait même pouvoir tirer avantage de la situation et obtenir les informations qu'elle était venue chercher. La confession fit plisser d'incompréhension les sourcils de Johnny qui, de toute évidence, ne s'attendait pas à une telle révélation.

- Timuthé Tempiesta ? … En tant que membre d'une organisation riche en informations, tu devrais savoir qu'il ne fait plus partie de la famille !
- Je suis au courant mais je cherche des informations qui me permettraient de le localiser.
- Alors tu t'es dit de pouvoir me piéger puis me faire sous-titrer les informations dont tu as besoin ? … Pourquoi donc toutes les filles croient que je vais me jeter bêtement dans leurs filets !?
- Surement parce que vous les aimez trop !

Par inadvertance, la jeune borgne avait exprimé à haute voix le fond de sa pensée. Une affirmation qui, heureusement, fit plutôt éclater de rire l'accusé au lieu d'éveiller son courroux.

- Tu es vraiment franche jeune fille ! … Je comprends mieux pourquoi tu as échoué dans ta mission ! Ici, les gens honnêtes ne font jamais long feu ! … Enfin bref ! Revenons à nos moutons ! Pourquoi donc tu cours après ce dégénéré de Timuthé ? … Je doute que ce soit pour la prime sur sa tête car ce ne sont pas des primés faciles à retrouver, et surement plus à ta portée, qui manquent sur les Blues.
- Il a été impliqué dans le massacre de ma famille il y a cinq ans !
- Tu veux donc le retrouver pour te venger ?
- Non. J'ai besoin de savoir ce qu'ils ont fait de ceux qu'ils avaient amenés avec eux.

L'homme se perdit un moment dans ses pensées mais curieusement, il ne chercha pas à savoir davantage sur le sujet qui n'était pas pourtant de plus banal ; du moins pour un être qui ne baignait pas dans les magouilles de la mafia. Ce qui n'était pas le cas de Johnny.

- Mais dis-moi ! … Si tu es ici pour chercher des informations sur Timuthé, pourquoi donc l'arrestation de Carre Glass ?

Carre Glass, un criminel qu'elle avait arrêté il y avait tout juste deux jours, suite à la demande de secours d'une jeune femme nommée Lucia dont les biens avaient été dérobés par le scélérat. Comme elle l'avait appréhendé, son intervention avait été exposée. Là était sans doute la raison de son échec.

- Je voulais juste aider une femme dont les affaires avaient été dérobées par ce voleur.
- Ta gentillesse t'a fait donc échouer dans ta quête ! À cause de ton acte de bonté, nous avons pu te démasquer ! Tu ignorais sans doute que ce voyou et sa bande bossaient pour une famille de la ville. Heureusement pour toi, le chef de celle-ci n'est pas très futé et que le nôtre ne l'apprécie pas vraiment car sinon, par fraternité, je devrais te livrer à lui.
- Dois-je en conclure que vous me relâchez !
- Ça, ce n'est pas à moi d'en décider !

L'homme abandonna son confortable fauteuil puis, sans le moindre mot ni même un dernier regard à l'intention de la prisonnière, il quitta de la pièce. Seule, la jeune borgne ne tenta pas pourtant de se libérer bien qu'avec sa capacité de rope action, elle pensait pouvoir se défaire de ses entraves. Présentement, sa situation ne semblait pas si néfaste alors que s'échapper ne pourrait lui porter que préjudice. Non seulement elle partirait sans aucune information mais en plus, si elle venait à échouer, ses geôliers se montreraient surement moins cléments envers elle. Ainsi, elle attendit tranquillement le dénouement de son infortune, immobilisée sur une chaise qui, heureusement, n'était pas de plus inconfortable.

Presque une heure s'écoula lorsque Johnny revint enfin dans la pièce. Sans marquer le moindre arrêt, l'homme se dirigea vers le bureau pour composer un numéro sur l'escargot-phone qui y était posé qu'il présenta ensuite vers la jeune borgne pour lui signifier silencieusement que la communication était pour elle.

- Ici Manuel Tempiesta ! Johnny m'a tout raconté et j'aimerais passer un marché avec toi, Yamiko de la B.N.A !
- Je vous écoute !
- Je veux bien te diriger vers un contact qui pourrait te donner les informations que tu convoites mais en échange, je te demanderai de nous informer si tu trouves mon frère.
- J'accepte !

Aussitôt, la communication fut interrompue. Ce fut le bras gauche qui livra le nom du contact ainsi que l'endroit où il était supposé se trouver à la jeune borgne qui avait été libérée. Des informations qui laissèrent cette dernière très sceptique. Pourquoi donc l'envoyer voir quelqu'un d'autre au lieu de lui confier directement les informations dont elle avait besoin. Face à la méfiance, elle ne put s'empêcher de poser la question au jeune Lamorosa.

- Parce qu'il est celui qui en sait le plus sur Timuthé. C'est un de nos hommes qui a été envoyé infiltrer la bande du détraqué mais malheureusement il a été démasqué puis abandonné sur un rocher au milieu de la mer avec les jambes déchiquetées. Le dégénéré lui avait fait exploser des pétards attachés sur les jambes. Les dégâts étaient tels qu'aujourd'hui, il n'est même plus capable de marcher correctement.
- Vous avez fait comme pour le retrouver ? Je veux dire, sur le rocher où il avait été abandonné ?
- Malgré son malheur, son heure n'avait pas encore sonné. Il a été repêché par des pêcheurs qui passaient par là le jour même. Ce qui a permis de le soigner à temps. L'homme marqua un léger silence avant de reprendre d'un ton enjôleur. Que dirais-tu de prendre le petit déjeuner en ma compagnie charmante chasseuse de primes ?
- Navrée mais je dois décliner votre offre ! … Pourriez-vous m'indiquer la sortie ?

Face au refus pourtant un peu expéditif, le blondinet ne se montra point offusqué. Dans le calme et son oublier de jouer le gentleman, il accompagna la jeune femme jusqu'à la sortie. Cette dernière avait pris le temps de troquer la robe chinoise contre ses accoutrements habituels dans lesquels elle se sentait bien plus à l'aise. Elle avait pu également récupérer toutes ses affaires.

L'expression du jeune Lamorosa changea subitement alors qu'il regardait la jeune femme s'éloigner.

- À vous de jouer les gars ! Deux hommes arborant des faciès des plus redoutables prédateurs se montrèrent. Achevez-la sans trop l'abimer et abrégez sa souffrance ! Le blondinet fixa en particulier celui qui avait des joues cousues et le regard d'une poupée animée mais dépourvue d'âme.

Alors que les deux monstres partirent à la poursuite de la chasseuse de primes, une pointe d'amertume vint voiler le cœur de Johnny. Il savait pertinemment que la compassion n'avait pas sa place dans le monde dans lequel il évoluait mais il pensait que la jeune borgne ne méritait pas le sort qui l'attendait. Mais il devait suivre les ordres, quand bien même il les désapprouvaient. Le parrain lui avait ordonné de lâcher les chiens après la jeune fille. Face à l'incompréhension, le blondinet avait alors demandé la raison de cet acte : "si elle n'est pas capable de s'échapper à ces deux-là alors elle n'a aucune chance de retrouver la trace de mon frère donc elle nous est d'aucune utilité !" …


Dernière édition par Yamiko le Lun 24 Aoû 2015 - 9:36, édité 2 fois
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TROISIÈME DANSE
La Chasseuse Chassée

Son sabre à double lames retrouvant sa place habituelle dans son dos, pour ne pas attirer les regards, la jeune borgne avait pris de la hauteur pour évoluer par les toits des bâtiments de la ville. Un chemin qu’elle avait l’habitude d’emprunter lorsqu’elle sillonnait des grandes cités comme celle de Manshon.

Il était encore bien matinal mais les rues commençaient déjà à s’animer. D’ailleurs, certains quartiers de la ville mafieuse ne semblaient jamais sommeiller.

Alors qu’elle évoluait sans trop se presser, au loin, le bâtiment du casino qu’elle avait fréquenté la veille attira le regard de la Danseuse du vent. Vision qui la ramena dans le passé ; plus précisément sur son échec plus que lamentable d’hier soir. Dire qu’elle aurait pu mourir cette nuit-là, et ce, sans même avoir eu à se battre. Une mort pitoyable donc pour une chasseuse de primes qu’elle était. Tout ceci prouvait à quel point elle avait encore du chemin à parcourir pour atteindre le statut de la parfaite combattante qu’elle espérait devenir. Celle qui ne faillirait devant rien pour arriver à ses fins. Celle qui ne laisserait pas l’émotion prendre le dessus sur sa volonté.

Les paroles de Johnny résonnèrent dans sa tête comme des remontrances mais qu’elle trouvait fort justes. Sa générosité l’avait mené à l’échec une fois de plus. Seulement, elle avait beau se battre, elle ne pouvait aller à l’encontre de la volonté de son cœur. Combien de fois allait-elle donc encore répéter cette erreur qui un jour finirait certainement par lui coûter la vie ? Que pourrait-elle donc faire pour se débarrasser de cette faiblesse sans éprouver du regret ?

Mais alors que la chasseuse de primes cherchait une réponse aux questions qui bousculaient dans sa tête, une ombre qui courait vers elle l’obligea à s’arrêter. Elle pivota alors légèrement pour constater qu’une autre était en train de la charger par-derrière. Elle eut juste le temps d’effectuer un salto sur le côté alors qu’un de ses assaillants, après avoir effectué un saut, explosa les tuiles où elle se tenait encore il y avait tout juste quelques secondes avec une matraque. La voltigeuse n’avait pas encore atterri que des fins projectiles se dirigèrent vers elle mais les objets non identifiés manquèrent de quelques centimètres leur cible en mouvement.

La Danseuse du vent réussit un atterrissage digne de l’acrobate aérienne qu’elle était. Fièrement campée sur ses jambes, les cheveux dansant dans le vent, elle défia les regards bien glacials de ses adversaires qui s’étaient positionnés à environ à cinq mètres de distance. Ses prédateurs étaient deux hommes de main de la famille Tempiesta. Deux personnages qu’elle n’avait encore jamais rencontrés mais qui figuraient dans le dossier du clan que détenait la B.N.A. et qu’elle avait pris le soin d’étudier avant de venir accomplir sa mission à Manshon. Le plus jeune était Dreamwalk Jarod et celui avec les joues cousues était Mascarpon Benny. Si elle devrait pouvoir rivaliser sans mal avec le premier, le second risquait par contre de lui donner du fil à retordre. Sans laisser la frayeur la gagner, la jeune borgne s'apprêtait à en découdre avec les chiens lâchés après elle.

Elle avait passé un accord avec le parrain qui avait autorisé sa libération alors la jeune femme ne comprenait pas pourquoi ces deux-là cherchaient à la tuer.

- Qu’est-ce que cela signifie ? Votre chef m’a laissé partir alors pourquoi me chassez-vous ?

En guise de réponse, un des deux hommes, le plus petit et armé d’une matraque, fonça sur elle. Dégainant à deux mains son sabre bien singulier, la chasseuse de primes bloqua avec les lames l’outil contondant qui menaçait de l’éclater. Mais alors que les deux armes se repoussèrent dans une rivalité de force brute, la Danseuse du vent surveillait discrètement son autre opposant sans relâcher sa vigilance. Ce dernier se préparait à lancer des nouveaux projectiles, qui se révélaient être des grosses aiguilles, après s’être repositionné de façon à pouvoir l’atteindre sans toucher son compère. Elle attendit que l’homme eût lancé ses armes, afin de pouvoir analyser leur trajectoire, pour donner un coup de pied bien maîtrisé sur le genou gauche du manieur de matraque. Le jeune homme fléchit et la chasseuse de primes en profita pour se décaler sur le côté, pivotant sur sa jambe droite alors que les aiguilles passèrent à sa gauche. Dans son élan, elle tenta de trancher le manieur de matraque mais celui-ci eut le réflexe de basculer vers l’arrière mais la jeune femme profita de sa position bien vulnérable pour l’atteindre définitivement. Cependant, alors qu’elle aurait pu planter entièrement les lames de son sabre dans le ventre de sa cible, elle se contenta de lui entailler le flanc gauche à la verticale, épargnant les organes vitaux.

Malgré sa blessure, la victime n’avait poussé aucun cri mais il resta un moment accroupi sur place, une main sur sa plaie alors que la Danseuse du vent s’était mise à courir sur les toits avec le second prédateur à ses trousses. Des vagues d’aiguilles tentèrent d’atteindre la fuyarde qui, dans sa course, avait rangé dans son dos le sabre qui l’empêchait de courir correctement. La plupart des projectiles la manquèrent de justesse mais elle dut éviter certains avec des esquives qui parfois l’obligeaient à faire des grands sauts. Sous une dernière pluie d’aiguilles, la jeune borgne se laissa tomber du toit pour atterrir dans la rue, évitant de justesse de choir sur un passant qui s’affala sur le postérieur sous la surprise. Sous le brouhaha et des regards incrédules, la jeune femme fila à travers la ruelle sans prendre le temps de constater si ses assaillants continuaient de la poursuivre. Cependant, des cris et des injures derrière elles la firent vite comprendre que les chiens n'avaient pas abandonné la chasse.

Alors que la jeune femme se faufilait avec agilité entre les passants, évitant de les bousculer, ses poursuivants eux n’hésitaient pas à pousser ceux qui ne se dégageaient pas assez rapidement pour leur ouvrir le passage. Connaissant sans doute l’identité des agresseurs, beaucoup s'écartaient volontairement pour les laisser passer, quitte à rentrer dans leurs voisins ou se manger un obstacle.

La jeune borgne courait sans savoir où aller. Elle avait décidé d'emprunter les ruelles dans l'espoir de pouvoir semer ses assaillants, seulement, elle n'arrivait pas à les distancer. Comprenant qu'il était temps de changer de stratégie, arrivée à une intersection en "T", au lieu de tourner à gauche ou à droite, la Danseuse du vent alla tout droit en direction du mur d'en face, tout en ralentissant les pas afin de réduire la distance entre elle et ses poursuivants puis, usant de l'élan acquis dans sa course, d'un pied, elle bondit sur le mur pour obtenir une impulsion suffisante pour effectuer un salto arrière, passant par-dessus de la tête d'un de ses poursuivants. Alors qu'elle était sur le point d'atterrir, elle tendit ses mains vers l'assaillant. De ses manches sortirent des cordes qui s'enroulèrent sur la cible, qui se révélait être le lanceur des aiguilles. Ce dernier, n'ayant pas eu le temps de faire volteface, lui tournait à présent le dos. Lorsque les pieds de l'acrobate touchèrent terre, sans perdre une seconde, elle rétracta à leur vitesse maximale les cordes qui entrainèrent le captif dans l'élan qui le fit décoller en rasant le sol. La maitresse de rope action, défit ensuite les liens du prisonnier avant d'effectuer une roue latérale pour abandonner rapidement sa position qui était devenue dangereuse. En effet, le corps passa à l'endroit qu'elle venait de déserter avant d'atterrir sur l'utilisateur de matraque qui venait tout juste d'arriver. La blessure du jeune homme semblait l'avoir ralenti. Ses efforts lui avaient vidé beaucoup de sang. Il était livide et affalé sur le sol, il avait du mal à se redresser mais sa volonté finit tout de même par le dresser, cependant, il paraissait ne plus pouvoir tenir longtemps.

Sans prendre le temps d'admirer le fruit de ses efforts, la Danseuse du vent avait faussé compagnie à ses assaillants alors que ces derniers tentaient de se relever. Hors de vue des chiens de chasse, la jeune femme se hissa, une fois de plus, sur le dessus d'un bâtiment. Elle s'éloigna rapidement des ruelles pour ne pas se faire repérer. Évoluant discrètement d'un toit à un autre, elle tenta de localiser la position du port de la ville. Lieu qu'elle put situer, quelques minutes plus tard, depuis une haute bâtisse. Sans perdre une seconde, elle se dirigea vers l'endroit, où elle espérait pouvoir trouver rapidement un bateau qui pourrait la faire éloigner de cette ville qui voulait sa mort.

Pour ne pas attirer l'attention, en toute discrétion, la Danseuse du vent abandonna le chemin par la hauteur pour évoluer à un rythme normal sur la terre ferme. Cependant, malgré son air d'une simple promeneuse, des têtes se retournèrent sur son passage ; attirées sans doute par son sabre à l'apparence de plus voyante, si ce n'était par sa personne tout court, mais elle ignora totalement les regards indiscrets, poursuivant son avancée comme si de rien n'était.

Mais alors qu'elle tentait de déceler une âme charitable qui voudrait bien la prendre à bord de son navire, la chasseuse de primes remarqua à temps la silhouette familière de l'utilisateur des aiguilles qui débouchait, au loin, d'une ruelle. Avant que ce dernier ne l'aperçût, la demoiselle monta à bord du navire qui se trouvait le plus près de sa position. C'était un bateau de pêche dont le pont était, heureusement, désert. Cachée derrière des caisses, la jeune femme put apercevoir trois hommes qui discutaient dans la cabine. Alors qu'elle chercha un endroit où se cacher correctement, le temps que son poursuivant n'abandonnât le lieu, son regard se posa sur la trappe qui menait dans la cale. Furtivement, elle se dirigea vers celle-ci puis descendit au niveau inférieur par effraction.

Alors que le manieur des aiguilles abandonna sa recherche au port, assise à côté d'une énorme caisse recouverte d'un drap blanc, des questions se bousculaient dans la tête de la chasseuse de primes. Suite aux tournures des évènements, des doutes la hantait à présent. Le contacte qu'on lui avait fourni pour l'informer sur Timuthé Tempiesta existait-il réellement ? Pourquoi ces deux hommes la poursuivaient-ils alors qu'elle avait été libéré après accord avec le parrain en personne ? Se pourrait-il que sa chasse ait été ordonnée par quelqu'un d'autre que le chef de la famille Tempiesta ? Et pourquoi ? …

La jeune femme secoua vigoureusement la tête pour tenter de chasser les questions sans réponse, puis elle serra plus fort ses jambes ramenées vers sa poitrine avant de poser son menton sur ses genoux. Tout d'un coup, la solitude la gagna. Fozia et Sunny lui manquaient cruellement. Elle avait une grande envie de sentir la chaleur de ses amis. Elle souhaiterait retourner au quartier général de la B.N.A. pour les retrouver mais Frau lui avait donné un rendez-vous dans quelques jours à Inu Town. Un tête à tête qu'elle savait déjà loin d'être agréable mais elle ne tenait pas à fausser compagnie à son diable de mentor. Sa prochaine destination était donc déjà fixée mais restait à quitter en vie cette ville sujet de tant d'infortunes à son égard …
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