Alors qu'un brouhaha sonore retentissait dans la cuisine du batiment, le cuisinier en chef débarquait tambour battant dans cette dernière accueillit par un magnifique rot sonore.
"BUUUUUURRRRP"
Gisant au milieu d'un tas de casseroles et de déchet post-repas, une immense sphère orange roulait sur elle même, la panse bien trop remplie pour pouvoir se mouvoir d'une autre manière.
"Mais... Mais... Mes réserves..." balbutiait le toqué en agrippant les cheveux "ERNEESSSTOOOOOO!!!"
Le hurlement sonore se fit entendre jusqu'à la pièce voisine où le dénommé Ernesto siégeait avec ses autres camarades débiles.
Il arriva finalement dans la cuisine pour y voir son chef les yeux exorbités et la bave aux lèvres.
"J'AI BIEN VOULU PASSER TON CAPRICE PENDANT UN TEMPS MAIS CE TRUC VIENS DE TERMINER TOUTES NOS RÉSERVES DE VICTUAILLES... JE VAIS L’ÉTRIPÉ !" hurla-t-il en s'approchant du félinballon un énorme couteau de boucher à la main.
Se faufilant tant bien que mal entre les deux belligérants, Ernesto se plaça devant le grouillot les bras écartés.
"Naon Naon ! C'est not' ti chat ! Et il parle en plus ! T'peux pas l'tuer l'equipage en s'rait tout déprimé !"
"JE M'EN CONTREFOUT ! BOUGE DE LA !"
"Ssshhhhhhh" répondit le débile, plaçant son index devant ses lèvres "S'il capitaine nous entends c'va être la galère !"
"Beeuuahhh j'ai trop mangé moi... BUUUURRRRP" roulant maladroitement, Milo posa son regard sur la scène qui se déroulait à coté de lui, l'air presque blasé.
"Bah qu'est ce que vous foutez là les deux couillons ?! S'ma chambre ici nan ? Ou pas... Ou... Boh je dois être en hypergly... gly... J'aime pas ce mot là... Aaarrrgh"
"PUISQUE J'AI PLUS DE BOUFFE AVANT NAVARONNE ON VA MANGER DU CHAT CE SOIR AVANT D'ARRIVER DEMAIN !"
"NOOOOOON !"
Un coup de pied bien placé vint ouvrir prestement la porte des cuisines, bientôt suivit par le chatoyant blanc du manteau d'un capitaine de la marine.
"Qu'est ce que c'est que ce raffut vous autres ?!"
Aussitôt, les deux se mirent au garde à vous, tentant tant bien que mal de dissimuler la masse orange derrière leur dos.
"Alors j'attends des réponses..."
"C'est à dire que..."
"Oui enfin rien Capitaine..."
Plissant le nez un instant, le haut gradé n'eut cure de leurs jérémiades et s'avança, les écartant vivement de son passage.
"Qu'est ce que c'est que ce truc ?"
"Bin... C'est notre minou..."
"Oh putain un troisième... Il a l'air un peu plus classe que les autres celui là... Hey Joli Manteau, tu me ramènes encore de la bouffe ?"
"Un... Chat qui parle ?" questionna le maitre du navire en regardant légèrement derrière son épaule, apercevant l'assentiment penaud des deux autres avant de réaliser un magistrale facepalm.
"Qui m'a filé une bande d'abrutis pareils... Ça ne vous ai pas venu à l'idée que ce truc pouvait être dangereux ?"
"Bin... Non. R'gadez il est tout mignon..."
"ET CA C'EST MIGNON BOUGRE D'IMBECILE ?!" gueula le Capitaine en éclatant une affichette sortie du tas qu'il portait en entrant dans la pièce directement dans la face d'Ernesto.
Ce dernier tomba lourdement sur son séant avant de se saisir du morceau de papier qui lui barrait la vue.
"Que... L'minou il a un avis de recherche ?"
"Oui bon..." le capitaine s'épousseta légèrement, visiblement mal à l'aise de s'être emporté ainsi "C'est pas non plus le plus reluisant du monde mais..."
Derrière lui les deux petites oreilles s’agitèrent un instant.
"J'ai un putain d'avis de recherche ?!" pensa à voix haute le félidé avec des étoiles dans son œil unique. "FAIT VOIR GROS DEBILE !" hurla-t-il en se dirigeant aussi vite que possible vers l'autre.
Boing... Boing... Boing... Boing... Boing...
"Quelle créature pathétique, elle n'arrive même pas à ce mouvoir correctement..."
"Ta gueule !" grogna Milo en passant devant le Capitaine, après avoir parcouru deux mètres en trente secondes.
Finissant sa course éprouvante, le Nekomata se saisit du papelard et y jeta un coup d'oeil...
"SERIEUSEMENT ?! DIX BERRYS DE MERDE ?! VOUS VOUS FOUTEZ DE MA GUEULE ?!" explosa l’apprenti Pirate en se retournant vers le Capitaine et le Toqué.
"La ferme..." fût la seule réponse distincte qu'il entendit avant qu'un violent coup de pied ne vienne le cueillir au creux des reins et l'envoi valdingué contre la paroi d'en face.
Alors que sa vu se troublait il ne put qu'entendre au loin des bribes indistinctes.
"Mettez le au fer... Rangez moi ce foutoir... Débarque à Navaronne demain... Avisera..."
Puis ce fût le noir complet...