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Dettes.

-Vous avez comprit le plan? Toi la gamine en armure t'iras chercher l'argent que doivent les deux maisons à la famille Alonso. Utilise la force si nécessaire, pas de sentiments, les gens avec des dettes c'encore pir' que les mouettes. Sont toujours là mais ils payeront jamais.

La silhouette en fer baisse la tête en signe d’acquiescement, ce boulot n'est pas une fin en soit mais il faut bien vivre. Manger et survivre dans ce trou à rat était possible en utilisant chaque ressource et capacité que les gênes de vos parents avaient placés en vous. En l'état des lieux Izumi survivait en faisant collecteur d'impôts pour un gang depuis maintenant trois mois, c'était pas simple et parfois elle mettait une ou deux mandales à un type un peu trop prétentieux mais les endettés remboursaient toujours. C'était que des crapules, des mecs véreux et des petites frappes du quartier. Pas de quoi faire peur à l'armure qui depuis son bouclier portatif observait avec véhémence le boss. Le patron allait bientôt crever, à force d'écumer les rues et de ramener le fric elle écoutait les rumeurs.

Au début elle y prêtait pas attention mais maintenant, maintenant chaque morceau d'une quelconque information suffisait à faire redoubler son attention. Et la rumeur concernant le boss était sur toutes les lèvres, et la question que chaque fidèle du dit patron local se posait c'est: devait-il le dire à son patron sachant qu'il serait la cible de la vengeance de ceux souhaitant sa mort?

-Patron...

-T'es pas encore parti tu veux que je te botte ton cul de pisseuse?!

-Vous allez mourir.

-Répète un peu pour voir?

-Vous allez mourir patron la rue clame votre mort prochaine.

Il éclate de rire à s'étouffer, son triple menton semble ne pas supporter le comique de la situation, mais le patron s'arrête tout aussi soudainement qu'il a éclaté. Et son regard si inquisiteur se fait plus confiant et proche.

-Ma petite si tu crois que je ne suis au courant de rien. Va donc à tes occupations, dernier appel.

Izumi aurait voulu le convaincre, dire à cette fripouille que non il est en effet au courant de rien mais cela ne servirait à rien. Les sermons elle en a déjà trop venant de sa part, s'attacher à des crapules? C'est pas son genre. La Izumi est une espèce très spécial, mais lorsqu'une personne touche son cœur elle se sent obligé de l'aider en retour.

Elle ouvre la porte du bar, sort par la petite sortie et se dirige vers sa cible du jour. Elle marche en faisant le vide dans son esprit, après tout elle n'est pas là pour réfléchir mais pour récupérer les biens appartenant au patron.

Elle arrive rapidement à la maison ciblé, toque à la porte. Une fois, s'allume une clope, retoque jusqu'à laisser la marque de son gant en métal sur la porte en bois puis se décide à utiliser la méthode forte. Elle aime pas trop d'habitude déranger les gens, conditionnés par ses parents à devenir une machine de guerre et à ne pas faire confiance c'est une chose franchir le pas en est une autre. La porte sort de ses gonds rapidement et elle dégaine en entrant dans la bâtisse. Elle n'y trouve rien, rien de plus qu'un silence de mort si elle a pas reçus une éducation d'érudit cela lui met la puce à l'oreille.

C'est trop louche pour être vrai, c'est un piège? Genre on la piégerait elle? Des tas de gens pourraient avoir envie de la liquider mais connaître l'emplacement. Soudain une planche craque à sa droite, instinctivement elle lève son épée prêt à envoyer six pieds sous terres son adversaire.

-Pitié...pitié ma femme est mes deux enfants sont dans la cave...pitié...

-Arrête tes sornettes, et de t'excuser et parle, vite ou mon épée va tomber sur ton crane.

-Kiiiiiiiiiiiiiiiiiii...ils nous ont dit de rester ici et de pas bouger, que vous viendrez...

-Qui ils?

L'homme semble sur le point de parler quand des bruits retentissent prêt de l'entrée, et dans l'ouverture s'engouffre deux hommes à l'allure vive et allongée. Des tueurs, le boss l'aurait piégé? Le boss aurait répandu une fausse rumeur juste pour la faire taire? C'est ridicule à son niveau d'importance un simple tueur suffirait. Mais les deux molosses ne semblent pas vraiment disposer à parler. Et le fer rencontre bientôt le fer, à deux contre un difficile d'espérer remporter une victoire à l'amiable. Elle dévie un coup de poing trop proche à son goût et d'un revers de la manche droite envoie au tapis son premier assaillant tandis que le second la désarme. Ils ne disent rien, muets comme des carpes s'en est presque rassurant. Car l'armure ne compte pas mourir maintenant, elle doit d'abord savoir la vérité.

-Lequel de vous deux j'envoie rejoindre vos ancêtres en premier?

L'un esquisse un sourire tandis que le second se masse la tempe, il crache une bonne partie de sa dentition au sol et toujours en silence se projette vers elle.

Le plomb l'envoie au tapis et dans une marre de sang il balbutie en s'éteignant. Surprise Izumi et le dernier du duo de tueurs se retournent vers l'origine du coup de feu, dans des mains tremblantes l'homme du départ tient un pistolet derrière lui une petite fille se sert contre sa mère qui murmure et ferme les yeux. La peur pousse l'homme à faire des choses pour se protéger, et sa famille. Izumi elle ne peut pas s'adoucir à la vu d'un tel spectacle. Elle se jette à son tour vers son assassin, ramasse au passage son épée.

________

Lorsqu'elle rentre dans le bar son armure est tâchée de sang, ce n'est pas le sien. Son armure présente plusieurs fissures et des bosses, elle doit avoir des bleus un peu partout mais rien de grave. Sa principale blessure c'est sa jambe un morceau de métal lui est rentré dedans, comprimé elle a du retirer la jambière à ce niveau là et son sang coule depuis tout à l'heure dans sa chaussure rien de bien ragoutant.

Mais ce n'est pas l'important, non l'important c'est qu'en entrant dans le bar le décors est chaotique...des corps...du sang et des chaises explosés...Izumi s'empresse autant que possible de se précipiter vers l'arrière salle. Et comme finalement une part d'elle même s'y attendait la suite logique est qu'en face d'elle le corps du boss se tient. Mais pas du tout, ce dernier sirote tranquillement un verre d'alcool avec un cigare en bouche. Sa tenue est taché de sang par endroits mais rien de bien grave. Il voit Izumi et ne semble pas s'en inquiéter pas plus qu'il ne bouge. Alors c'est lui le méchant de l'histoire il a organisé sa propre mort mais à quoi cela servirait?

-Je sais ce que tu penses gamine, que j'ai tué mes propres gars et tout ceux dans mon entourage pour une raison obscure. C'est l'inverse ma petite, c'est eux qui ont tentés de me tuer, quand je te disais que je n'allais pas crever je ne mentais pas. Je me suis rangé en échange d'une promesse de retraite de la part des mouettes et...

-Vous ne m'aviez pas prévenu.

-Et donc?

La réponse sèche n'est pas celle à laquelle s'attendait Izumi, bien sur son rôle était minime mais quand même un indice n'aurait pas été de trop.

-Tu n'étais pas là depuis longtemps et des comme toi on trouve à la pelle dans la rue. Allons ne boude pas t'es encore en vie, profite en pour déguerpir avant que la...que?!

Il n'en croit pas ses yeux mais l'armure devant lui vient de ramasser un fusil et de presser la détente, et ses mains poisseuses touchent du doigt sa blessure béante. Le plomb n'est pas ressortit, son sang coule...comment cette petite.

Izumi tire, encore et encore jusqu'à ce que la silhouette du boss ne ressemble qu'à un amas de chair difforme. Elle laissa l'arme retomber, retient des larmes inutiles qui piquent ses yeux et sort du bar.

Ses parents avaient raison.

Elle doit s'endurcir.
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