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Il était une fois, une paire de chaussures tombées à l'eau.

Mon père m'avait toujours interdit de boire de l'alcool... Et je préférais obéir à ses ordres de paternel-colonel, du moins jusque là... Car là, il n'était pas là et le tenancier était très gentil... Enfin c'est ce qu'il me semblait dans cette taverne où tout les gens buvais un liquide transparent... Du Rhum ? Pourquoi pas... J'suis toute seule, et alors ? J'suis armé et j'ai mon armure en plus j'sais me battre ! C'est bon le rhum ! Un deuxième verre ? Oh oui ! Quoi ? T'veux battre toi ? Un gars qui me cherche des noises... Mon poing dans la figure, en fin je crois... En fait, il a frapper dans quelqu'un d'autres... C'quoi cette sensation ? Ah ! Oui m'sieur l'tavernier, c'la première fois qu'je bois ! Un troisième verre de Rhum ? Oh oui ! ça me fait oublier que mon papa que j'aime est loin ! J'en tombe de mon tabouret de bar, je me relève sous les rires... J'paye mes consommations et j'sors de là... Enfin, j'essaye ! L'passage entre les tables, l'est pas droit ! La porte de sortie est si loin... Ah non... C'est les chiottes... Mince... J'retourne au bar alors.. Ah non... C'est la sortie ! Bah tant pis !

"Bon, ça c'est le présent de l'action... Je me souviens, c'était un village coquet construit au fond d'une baie et autour d'un petit port... Les gens étaient très gentil là-bas, mais ce n'est pas ça qui l'a gravé dans ma mémoire, vus comment je me suis laissée manipulée dans la taverne à boire du rhum pour la première fois, je l'aurais sans doute oublié depuis longtemps. Non, vraiment, ce qui fait que je me souviens des gens de là-bas, c'est bien ma rencontre avec une membre du CP8, enfin, au début je ne savais pas qu'elle faisait partie du Cipher Pol...

Laïa Blamoka, Lieutenant de la Marine."


Il fait nuit dehors... Y a pas d'hôtel dans le coin, pas grave ! Y a mon bateau rien qu'à moi dans le port ! Mais où qu'il est lui ? J'l'ai pas perdue quand même ! Mais il est où mon sabre ? Et mon armure ? Pourquoi j'me suis séparées d'eux ? Enfin, c'pas grave ! J'suis sur que j'aurais un équipement gratuit fourni avec la marinière des élèves-officiers ! Mais comment j'fais pour me défendre maintenant ? J'ai d'là force dans les bras certes... Enfin, pour mon âge... J'vois une fille plus loin ! Plus vieille que moi c'est sur ! Elle sait sans doute où qu'j'ai mis mon bateau ! Ouah ! C'moi où la lumière de la lune fait ressortir des reflets mauve dans ses cheveux ? Elle est super belle en fait c'te dame ! M'enfin...

"Et là ! M'Dame ! Il est où mon bateau ?"

Hé ! Mais pourquoi j'ai fais ça ? Pourquoi mon poing est venu la frapper dans le ventre ? J'voulais pas c'est vrai ! J'ai pas fait exprès !


Dernière édition par Laïa Blamoka le Jeu 15 Oct 2015 - 10:33, édité 1 fois
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Des congés, toujours des congés. Dans certaines entreprises, quand l'employé fait du mauvais travail ou quand il le fait pas, on l'envoie au coin, tout simplement. Alors, généralement, au bout d'un certain temps le puni laissé à l'oisiveté finit par démissionner à moins d'être réintégré à son poste. Au Cipher Pol, les conséquences de mes conneries prenaient une toute autre tournure, donc on m'envoyait en congés sur des îles à la con pour absolument rien faire. Et ça, je détestais. Outre le fais que je sois totalement omnipotente, j'aimais pas non plus rester à rien faire.

J'avais accosté dans la journée sur cette île d'East Blue au nom abracadabrantesque, quelque chose du style Feuokujima dans le genre du dialecte national. Que ce soient alors le seul village de ce trou paumé, les habitants, les touristes, les maisons en briques ou encore le temps pluvieux, tout me poussait à regretter le confort de mes petites missions du CP8. J'avais donc rapidement fait le tour de l'île - il n'y avait rien à voir de spécial - avant de me retrouver au port à nouveau, une fois la nuit tombée. Je pensais alors passer la nuit dehors, avec à côté de moi le capharnaüm émanant des pêcheurs alcoolisés qui gueulaient comme des putois mais néanmoins les étoiles pour m'accompagner, quand je vis une jeune demoiselle totalement éméchée se trainer hors du bar le plus proche - si tant étant qu'il y en avait d'autres - et se rapprocher de moi d'un pas incertain.

- Et là M'dame, il est où mon bateau ? commença-t-elle à gueuler en levant un index tanguant devant le bout de son nez.

Je m'apprêtais alors à lui répondre que j'en savais fichtrement rien quand j'eus le souffle coupé par un direct à l'estomac.

- Urff !! lâché-je en guise de râle de douleur.

Qu'est-ce... qu'est-ce que... pourquoi ? Se pourrait-il que toute cette scène ne soit qu'une diversion ? La douleur vive dans mon ventre s'accompagne d'un millier de questions quant à cet acte soudain, je fais trois pas en arrière et m'accroupis. La jeune inconnue reste debout devant moi, l'air hébété. Retrouvant enfin une respiration normale, je lui demande :

- Non mais ça va pas ? Pourquoi tu me fra...

- Bloups. Bluuuuurgh !!!

La voilà qui régurgite son dîner maintenant, formant une belle galette bien ronde explosée sur le sol à côté de moi. Évidemment, les projections c'est pour qui ? Allez je vous laisse deviner. C'en est alors trop, je me casse, je vais pas dialoguer avec une ivrogne qui me tabasse et me vomit dessus en plus. Mais alors que je vais pour me relever, je sens une main qui m'agrippe le poignet. Je me retourne et lâche nonchalament :

- Quoi encore ?

L'inconnue arrive à peine à tenir debout, penchée au dessus du contenu de ses tripes éparpillé sur le sol, son autre main posée sur sa cuisse. Elle veut probablement que je l'aide.

- Tu veux de l'aide ? Cours toujours !

Mais sa main continue à s'accrocher à ma manche. Elle insiste, je ne peux pas résister aux gens qui insistent. Elle est maligne, ou alors chanceuse. Fait chier !

- Bon si tu insistes.

***

Rentrer par effraction, c'est mal. Rentrer par effraction avec une fille bourrée sous le bras, c'est pire. Fallait évidemment pas que le Cipher Pol soit au courant, mais bon vu le but c'était simplement de larguer le cadavre sur un canapé et de me barrer avant que les habitants reviennent. Avec un peu de chance, ils s'occuperaient sûrement d'elle.

Après l'avoir allongée, lui avoir filé un verre d'eau et passé un coup d'éponge sur le visage, je me prépare à faire feu quand une nouvelle fois je sens la pression de ses doigts fins qui s'accrochent à ma veste tâchée de vomi.

- Quoi ? T'es bien là, posée dans ton canapé, tu vas pouvoir cuiter et demain t'auras une sale gueule mais tu risques plus de t'étouffer dans ton vomi désormais ! Tu veux quoi maintenant ?
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Bizarre de chez bizarre. J'entends comme si c'était loin, comme la demoiselle qui m'aidait était à des kilomètres de là... Pourquoi elle m'aidait ? J'veux pas de son aide moi et puis pourquoi elle a du vomis sur elle ? A la base, je voulais juste lui coller un autre poing dans le ventre, en toute conscience cette fois ! Ah oui ! Et puis je crois que c'est moi qui lui ait vomis dessus, c'est dégueux, mais elle n'avait cas pas être là ! Qu'est-ce que dis moi ? C'moi qu'est venu lui causer... Mais qu'est-ce que j'ai envie de la frapper encore une fois !

J'le fait pas parce qu'elle me traine dans une baraque... C'pas interdit ça ? M'enfin, c'est son problème ! Elle me parle mais je comprend rien ? Quoi ??? T'as dis quoi sur mon papa ? Roh, tu cherche la bagarre ? Bah non, tu la cherches pas, mais j'ai envie de me battre, d'me défouler sur quelqu'un... J'voulais oublier ce que j'avais mis du temps a comprendre... Mais qu'est-ce que j'avais fait ? Cette pauvre femme que j'avais achever la semaine dernière... Elle avait tué avec sa bande un village entier, j'me souviens du vieux prêtre, il m'avait protégé d'elle, il m'avait sauvé, pourquoi m'étais-je donc délecté des souffrances de mon ennemies ? Je ne me reconnaissaient pas en la fille de 16 ans qui lui avait tranché uen partie du bra avant de lui couper la tête, se délectant de sa souffrances...

C'est p'tète pour ça que je me suis laisser manipulée tout à l'heure dans cette taverne mal famés... Plus jamais boire comme ça, plus jamais me délecter de la souffrance d'autrui. Je ne voulais plus avoir a tuer de cette façon, pourtant je savais que si je voulais vivre mon rêve, je devrais sans doute beaucoup tuer, des pirates, des révolutionnaires, des brigands et d'autres qui en suivent pas les règles du gouvernement mondial...

Et t'es qui toi d'abord ? Pourquoi t'es là ? J'veux juste mon bateau moi ! Le canapé c'est bien mais c'est pas chez moi ! C'pas légal ! C'est ça ! Tu veux me kidnapper et tu me prend en otage ici ! J'vais pas me laisser faire ! Un autre coup dans ton ventre devrais te faire comprendre que j'serais pas une otage docile ! J'vise encore le ventre sans avoir compris qu'en fait... Elle voulait juste m'aider...

"Tu m'auras pas sale kidnappeuse d'enfant ! ...hips..."
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Prise par surprise, je relâche une bouffée d'air dans un "pfeuh" , affiche des yeux ronds comme des soucoupes et bascule en arrière. Putain ! La gueuse se veut violente alors que, la meuf, je l'empêche de s’étouffer dans son vomi, lui trouve un coin sympa où pioncer et lui nettoie sa jolie gueule d'ange. C'en est trop, je me casse, faut pas abuser non plus. Allez, tchao bambin et force pas trop sur l'alcool la prochaine fois. J'me dirige vers la grande baie vitrée, dans la pièce avoisinante, par laquelle nous étions rentrées et ouvre grand la porte.

- T'as qu'à aller te faire foutre, sale gosse !

Regardant alors le cadavre sur le canap', j'envoie ma jambe droite droit devant moi comme pour faire un pas de géant qui, manque de bol, percute quelque chose de mou et flasque arrivé à mi-hauteur.

- Gnghhgnghn...

Je détourne le regard de l'autre peste qui a recommencé à vomir ses tripes pour faire face au mur qui s'est érigé devant la porte depuis notre dernier passage et masque la lumière de la lune. Oups, pas de bol. Je retire mon pied avec un sourire hébété. L'homme gigantesque affiche une expression de colère et de douleur, signe que je lui ai visiblement mis les roubignoles en compote. Bon et bien, il ne me reste plus qu'à essayer une autre sortie !

Je pivote sur moi-même et prends la poudre d'escampette dans l'autre sens, fortement tentée par l'idée de trouver une autre sortie, une sans molosse devant. Je repasse donc devant le canapé du salon en courant pour me précipiter vers la porte d'entrée. Fermée à clef. Je la vois alors, brillant sous la lumière du lustre, posée entre deux fruits dans un saladier juste devant l'autre déchet. Merde, merde.

- La clé, balance la clé, vite !

L'autre me dévisage avec des yeux de merlan fris, groggy. Damne ! Tant pis je tente le tout pour le tout et me précipite vers l'objet tant convoité. J'entends un cri de rage provenant de la cuisine, dévie mon regard en chemin et note la présence de la brute épaisse sur le pas de la porte séparant les deux pièces. Roux, obèse, vêtu d'un short de bain trop court, de tongs roses, d'un marcel blanc qui laisse dépasser ses touffes de poils humides sous les bras, l'individu n'a pourtant rien d'effrayant. Mais le gros bonhomme fulmine et ses yeux alternent entre ma personne et le légume qui vomit ses tripes sur son beau tapis blanc.

- QUESS' VOUS FOUTEZ CHEZ MOI ?!!!

Temps d'se tailler, j'arrive à hauteur du saladier, choppe la clé. Et là.. ET LA !!! M'effondre au sol. Je relève la tête et voit la jambe de la blondasse qui vient de me faire un croche-patte. Ah la mesquine ! Soudain, la lumière disparait, l'air se refroidit, un ombre dangereuse me toise. Je me sens transportée, chopée par le col et balancée. Voyant un poing se crisper et prendre de l'élan, j'ai juste le temps de lâcher alors :

- Espèce de sale p...
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Déjà que j'aime pas qu'on me pique mes jouets, alors imaginez quand on m'en pique un tout neuf ! Il se prend pour qui le gaillard ? C'te fille elle est pour moi, laisserais personne lui faire mal à ma place ! Tient, on dirait que mon deuxième vomissement sur le parquet du gars avait fait retomber l'alcool ? Pas une raison ! J'ai envie de me défouler sur quelqu'un et cette demoiselle est pour moi ! Bon... le gars lui envois un sacrè coup de poing dans la joue. Bulle de salive ou dent ? J'sais pas vraiment c'que j'aperçois sortir de la bouche de la jeune femme, mais en tout cas c'est blanc. Il va payer pour avoir abimer mon jouet !

Il voit que j'veux l'attaquer, il la balance comme une chaussette sale vers moi, j'recule parce c'pas mon amie et je la laisse s'écraser sur le sol avant de lui marcher sur le ventre nonchalamment en bondissant vers le gars pour lui coller un coup de pied magistrale dans les burnes... Puis je l'assomme avec uen bouteille qui trainait sur la table basse, y a plein de morceau de verre dans ses cheveux et par terre autour de lui ! Non mais ! ça lui apprendra a tripoter mes jouets lui ! Bon, mieux vaut pas rester là alors j'me casse... Enfin, j'essaye... je sens quelque chose m’agripper la cheville et j'me casse la gueule a mon tour... C'est la femme qui me tient la cheville...

Les jouets se rebiffent on dirait... Roh, elle est tenace ! Mais l'alcool baisse, alors j'commence a penser qu'c'était pas bien de la frapper comme ça... C'est sur, je ne boirais plus jamais d'alcool ! Bon, tout est de ma faute, je la regarde... je l'observe... J'trouve qu'elle fait pitié là... J'ai mal agis, j'en ai conscience maintenant, a mesure que l'énergie alcoolique baisse. Y a même de la peur qu'est là... Imaginez que je m'en soit prise à une CP ? Ce serait cauchemardesque pour moi ! Enfin, combien y a de chance que je tape une CP dans un coin aussi paumé que ça ? Pas beaucoup ! Penser ça me soulage un peu, mais elle reste une adulte... Elle est sans doute plus forte que moi, mais j'suis certaine que si elle m'attaque je n'aurais pas de problème a utiliser mon entraînement militaire pour la réduire au silence a coup de poing !

Dans mon esprit, elle ne peut être qu'une civil qui ne sais pas forcément se battre ! Déjà qu'elle n'a pas d'abdos vue comment elle s'est pliée deux fois sous deux coups !
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J'sais pas qui c'est cette gueuse, mais elle vient de rétamer le gros barbu. Qu'importe, elle vient encore de me donner un coup dans le bide et cherche à se barrer maintenant. Hep hep hep, où tu vas comme ça ? J'accompagne ma pensée d'un mouvement, à terre, lui choppant la cheville pour l'empêcher de partir.

- Sale... gosse... Toi et moi on a des choses à se dire...

Je me relève, les mains ensanglantées par les bouts de verre qui se sont plantés dedans. Fait chier, j'ai vraiment pas de bol. Attends que je lui fasse payer... Mais alors que je la choppe par la chemise de la main gauche, prête à lui envoyer un direct du droit, profitant qu'elle soit à demi dans le coltard pour l'envoyer rejoindre le pas beau, Bachi s'interpose dans mon esprit.

- Héhéhé, j'aime bien cette gosse, la tape pas.

- Mais... mais...

Une soudaine migraine me paralyse, m'envoie rejoindre le bout de mes doigts sur mes tempes. Aouch.

- Abandonne.

Saleté, tant pis. L'autre mioche n'a pas vraiment compris ce qu'il vient de se passer, elle me regarde avec des yeux ronds et inexpressifs. Purée, quel foutoir, en plus je suis impliquée. Je peux pas laisser ça comme ça. Fort heureusement le gaillard est juste inconscient, je peux donc lui faire croire qu'il a pris une sacré murge en disposant une nouvelle bouteille sur la table et en faisant un peu le ménage. Laissant l'inconnue vaquer à ses occupations, pour peu qu'elle en ait à part se tenir immobile - et encore - je me rends à la cuisine où me dégotte un verre à pied et une petite bouteille de vin. Hmm, Chateau Pinard 1614, pas mal, je débouche et remplis le récipient pour ma pomme avant de le vider. Ça fait jamais de mal après tout. Ah, particulièrement bon ce vin. En chemin je me sers un second verre, avant de monter la supercherie. Un peu pompette, je me penche avec mes doigts pleins de sang pour tâcher de ramasser les bouts de bouteille mais cela est plus difficile qu'il n'y paraît. Voyant un den-den aspirateur dans le coin, je décide de l'utiliser à la place, aspirant les morceaux et laissant des traces rouges sur le tapis. Merde, bon tant pis. Allez, un nouveau godet pour la route. Cul-sec.

La minute d'après me voilà en train de tirer sur le tapis pour le foutre à la benne. Bon sang, dans quelle misère je me suis foutue. Je regarde l'autre nunuche qui m'observe, ahurie. Je l'apostrophe :

- Eh toi ! Oué... grosse andouille, j't'ai vu t'battre... que c'est ! Yep, t'serais pas un... soldat ? Purée c'est pas facile, mais je continue tant bien que mal : Tu crois... tu crois ils vont dire quoi tes sup-supérieurs, ouep, tes su...périeurs quand i-ils vont apprendre pour... ici, hein ? terminé-je en englobant la scène avec mes bras.

J'attends pas sa réponse, je me suis déjà barrée avec la carpette que je benne dans la poubelle la plus proche. Une chose de faite, il reste plus qu'à redisposer le corps pour faire croire au gusse, quand il se réveillera, que tout ça c'était juste un mauvais rêve suite à une cuite carabinée. Ha ha ha, ouep... je tiens pas l'alcool, ouep.

Elle fait quoi l'autre ?
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Je prend conscience de ce que j'ai fait. Si la marine se retrouve informée de cela, je pourrais dire adieux à mon entrer à l'école des officiers. Ça m'en donne des frissons dans le dos. Je réfléchis sans me rendre compte de l'intention de me frapper de la jeune femme qui m'a pris pas le col. Je n'essaye même pas de me dégager tellement j'suis plongée dans mes pensés. De l'eau, de l'eau froide sur ma tête... Elle me laisse tranquille finalement et je me précipite à la cuisine pour plonger ma tête sous le robinet et l'ouvrir coté froid. Brrrrr, ça réveil !

Je reviens donc dans le salon et me rend compte que la fille est toute bourrée aussi maintenant... Ce fut donc avec plus d'assurance, au moment où elle cherche a bouger le corps, que mon envie de la frapper est toujours aussi grande que je mets en quêtes de nourriture dans la baraque... Oh ! Il est bien garnie le garde mangé ! J'fouille un peu plus avant, y a une porte à l'autre bout de la réserve... Une boutique du village... C'est la boucherie... C'donc pour ça toute la viande suspendu dans le garde mangé... C'pas un garde manger, c'est une réserve...

Je sors de là, je retraverse la pièce. Je suis curieuse alors je veux voire ce qu'il y a dans chaque pièce de la maison. Je trouve une chambre d'enfant, vide... Elle me fait pensée à moi quand j'étais petite, y a pas si longtemps que ça. Mais y a plus d'enfant... Sans doute qu'elle a grandit et que les parents veulent garder la pièce en l'état au cas où ils en auraient un autre... Je me trompe lourdement, et j’apprends pourquoi dans la pièce suivante, une sorte de bureau ou de mémorium. Ça m'intrigue alors, je lis les papier qui traine sur le secrétaire... Une demande de rançon... Un endroit où amener l'argent, cette nuit tard... Je regarde l'heure... Il y a encore du temps, on a trois heures devant nous...

Le pauvre bougre... Il nous a sans doute prisent pour les kidnappeurs de sa femme et de son enfant... C'est pour ça que je retourne dans la pièce où la jeune femme semble avoir fini ce qu'elle voulait faire. Ma parole, elle est comme moi très peu de temps avant ! Bon... Si l'eau froide a un peu marché sur moi, ça devrais être pareil pour elle ! J'retourne donc dans la cuisine, je fouille pour trouver un récipiant assez grand, je le remplie d'eau, puis je reviens dans la pièce et je jette son contenu au visage de la jeune femme, sans remarquer qu'une bonne partie de l'eau est venu aussi à la rencontre de la tête du gars. J'ai quand même du mal a resté debout parce que j'suis toujours saoulé... J'espère que ça fera lui faire reprendre ses esprits à la fille parce qu'on a à parler. Je lui tend le papier de la demande de rançon mais j'le lâche avant qu'elle ne le prenne, j'grogne, me penche pour le reprendre et j'me casse la figure parce qu'il y a quelque chose qui vient de me tirer sur le poignet.

C'est le gars que j'ai assommée qui m'a pris le bas de la jambe... J'espère que la jolie demoiselle réagirait, mais sans doute est-ce vint parce que voilà... J'l'ai quand même frappée a plusieurs reprise, et pis je lui ais marché dessus quand même...
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Voilà, c'est propre, y'a plus qu'à mettre le gros bonhomme en position foetale sur le canapé et le tour est joué, c'est comme si j'étais jamais venue ici, comme si y'avait jamais eu de tapis aussi, mais bon. Instinctivement, ma main se tend vers la bouteille de vin sur la table, mais au lieu de la saisir je la repousse nonchalamment. Ca suffit Anna, t'en as déjà trop pris. A tous les coups, l'autre crétine croit que je suis déjà bou...

Splash !

Un torrent d'eau venait de s'abattre sur ma tronche, surgissant de nul part.

- Ghghhhhnnnn..., fis-je compulsivement, la tête rentrée dans les épaules, trempée de la tête aux pieds et frigorifiée.

Comme d'un bloc, je me tourne lentement vers la garce avec une féroce envie de l'étrangler. Mais tout d'un coup, la voilà qui me tend un bout de papier à moitié trempé. Bien évidemment, je me calme légèrement alors que mon regard dévie vers la feuille que je m'apprête à saisir. Et voilà qu'elle le fait tomber maintenant ! Pfff, mais quel boulet ! J'hésite entre récupérer la note et lui foutre une baffe ou lui foutre une baffe maintenant et récupérer le papelard ensuite. Mais alors qu'elle se penche pour le récupérer - dieu soit loué ça n'était pas prémédité - elle dérape sauvagement, saisie au poignet par le propriétaire des lieux.

- Gnmbl... Qu'est-ce...

Bon bah, tant pis pour elle. Je hausse les épaules et retourne à ma lecture. Bla bla bla votre fille, bla bla kidnappée, bla bla bla rançon. M'okay, tu m'étonnes que le gars soit aussi furax qu'on ait squatté sa maison, mais en même temps de base c'était quand même pas préjudiciable de s'introduire chez quelqu'un, donc je m'étais pas non plus posée des questions. Je laisse l'autre se dépatouiller avec le gros balourd, me déplaçant jusqu'à la cuisine pour me trouver un torchon et me l'étaler sur le visage. Enfin, je retourne dans le salon pour voir le spectacle, pas vraiment si horrible que ça, de la jeune femme se faisant étrangler par l'opposant, baragouinant des trucs comme :

- Salope... ma fille... kidnappeuse... te tuer...

Grillant une clope, mon torchon vissé autour du cou, j'assoie une fesse sur le dossier du sofa et me dis qu'il serait peut-être bon d'interrompre ces facéties.

- Eh, oh, gros gugusse, tu peux lâcher cette jeune innocente - dans le sens stupide du terme ? C'est pas nous qu'avons pris ta mioche. Par contre, si tu t'arrêtes, on peut probablement t'aider à la retrouver. Je sais, c'est pas évident comme ça, c'est pas vraiment de l'intelligence à l'état pur qui brille dans la sclère de la nigaude que tu retiens au sol, mais bon, on est gardiens de la paix ou on l'est pas. Hein, buzhug ?

Difficile à croire, mais l'inconnu semble entendre raison et relâcher la pression autour de la nuque du vermisseau qui s'enroule sur lui-même en tâchant de retrouver son souffle. Puis il se lève et me fait désormais face.

- Mais qui êtes vous, bon sang et que faites-vous chez moi ?

Héhéhé, finalement ce petit voyage allait être un peu plus intéressant que prévu.

- Je suis une Lieutenant-Colonel de la Marine, Elizabeth Butterfly et cette jeune femme est... mon Sergent, Barbara Gourde. Nous avons entendu parler de l'enlèvement par des sources tierces et sommes venues enquêter, c'est pour cela que nous étions chez vous. N'est pas, Sergent Gourdasse ?
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Mon premier réflexe est de m'accrocher à ce que je pouvais. Mon seul choix devait se faire entre les chevilles de la fille et le tapis du gars... Bizarrement, c'est le rebords du tapi que je choisi. Mais bien sur je ne tient pas très longtemps face à la force du vieux qui me tire vers lui. Je gigote mes jambes pour qu'il me lâche, aussi, mais ça ne marche pas, alors j'essaye de ramper en sens inverse, sans efficacité. Je désespère un peu... Elle ne semble pas vouloir m'aider la... euh... la vieille. Pis elle est passé où encore celle là ? En fait, ça ne me ferais rien qu'elle ne soit partit, si je n'avais pas senti les mains du boucher se placer sur ma nuque avec les doigts en avant de mon cou.

Lâchez moi !

Tout de suite après, y a plus d'air a passer vers mes poumons, il serre si fort que je sens mes vertèbres proche de la rupture. Je panique, je me débat de toutes les façons que je connais, j'essaye de lui écarter les mains sans réussite. Je ne fais vraiment plus attention à ce qu'il m'entoure où à ce qu'il dit, mais c'est certain... Il veut me tuer... Moi une gamine de seize ans dont le rêve est de devenir officier de la marine.

Je me débat moins fort, je m'épuise, je ne trouve pas d'air... Il me lâche, je me mets en position fœtale, je sanglote en me tenant le cou, le massant... Je n'entend pas ce qui se dit, je perçois quelques mots au milieu de la tirade de la garce... Mon papier l’intéresse on dirait... Elle me parait soudain moins faible quand elle dit-être une lieutenante-colonel... Je la crois... Mais pas longtemps... D'où que je suis sergent ? Je ne suis même pas dans la marine ! Mais vaut mieux que je joue le jeu... Pas envie de me refaire étrangler comme ça... Je me dis que ce ferais bon effet de me mettre au garde-a-vous, pour faire plus vrai... Mais j'ai pas complètement récupéré de la lutte par terre, en revanche les derniers affres de l'alcool se sont envolé...

"Oui, mon colonel !"

C'est bizarre... Mais c'est comme ça que mon père m'a appris à m'adresser aux lieutenants-colonels... Du coup, me voilà au garde a vous au milieu de la pièce du mec, en appuis instable a attendre les ordres de l'idiote vraiment très faible... Je me retiens d'éclater de rire, tellement ça me parait incongru qu'une lieutenant-colonel soit plus faible qu'un sergent...
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Le pas incertain, incompréhensible face à la situation dans laquelle je n'étais pas véritablement sûre de m'être fourrée, je déambulais dans une zone isolée de l'île avec la jeune Barbara à mes côtés. S'il m'avait bien fallu un petit coup dans le nez pour accepter une telle mission, désormais je regrettais davantage de ne pas être partie lorsqu'il en était encore temps ; au lieu de ça j'avais accepté de racheter mon intrusion chez l'habitant en lui promettant... oui en lui promettant de retrouver sa mioche.

- Oy, débilos, regarde où tu fous les pieds ! Gnahaha !!

M'obligeant à venir cogner la pointe du pied gauche dans une grosse pierre dépassant du sable, mon corps bascule soudain et vient percuter celui de la gourdasse à mes côtés pour finir dans un mélimélo infernal de jambes et de membres et dévaler brusquement la pente que nous nous efforcions de ne pas descendre depuis le début de notre traversée.

L'homme nous avait donné une carte avant de partir, un morceau de papier usé presque indéchiffrable où il avait marqué la position du repère de mécréants qui tenaient sa fille. En pleurs, le bonhomme nous avait quasiment fait jurer que nous ne lui ferions pas faux-pas et nous ne l'avions pas fait. Et je le regrettais. Ainsi, pendant deux heures, nous avions marché à travers l'épaisse forêt qui bordait l'unique montagne de l'île avant d'atterrir sur le versant volcanique, un endroit gris au possible où la terre laissait place à des dunes de sable gris. Et si depuis le début nous avions réussi à rester au sommet de la crête que nous parcourions aveuglément, désormais nous étions au fond du trou, dans un gigantesque creux bordé de collines grises qu'il nous faudrait implacablement remonter.

Je rouspète, furieuse contre mon propre corps, contre cette entité machiavélique qui s'amuse dans ces moments-là à me faire subir le supplice de me fourrer dans des situations pas possible ou bien tout simplement de perdre du temps. Alors je fais signe à mon compagnon de reprendre la route malgré tout et entame la longue montée jusqu'en haut de la dune où nous reprenons notre route, direction les falaises des forbans.

***

L'endroit était singulier mais loin d'être beau ou hors du commun pour autant. Ce côté là de l'île n'avait pas de plage ou de berge à proprement parler, mais se sectionnait soudainement par de hautes falaises toisant la mer en contrebas. Le petit côté étrange venait de la végétation qui demeurait néanmoins luxuriante jusqu'à la limite de la terre avant de disparaître dans le vide sous la forme de lianes et autres lierres qui abondaient en bordure de le l'escarpement.

- Bon sang ! juré-je tout en balançant les bras vers l'avant en faisant des moulinets étranges pour ne pas me précipiter dans le vide.

Les talons plantés dans le sol, je perds l'équilibre et bascule en arrière, du bon côté de la falaise, là où il y a le sol. Je ne prête aucune attention à la réaction de la gamine à côté de moi et à vrai dire je m'en fous. Alors, pressée d'en avoir fini, je ressors la carte de ma poche pour nous resituer.

- Nous sommes .

Du doigt j'indique la ligne droite qui nous sépare du repaire, c'est à dire... la mer puisqu'il n'y a pas de raccourci sinon de devoir longer la côte. Je plisse donc les yeux dans l'espoir de réussir à noter quelque chose qui puisse faire office de planque pour les kidnappeurs, une cabane en bois, une grotte ou quoi que ce soit et remarque finalement ce qui ressemble de loin à une installation en hauteur, dans les arbres.

Mais avant même que j'aie le temps de pointer le repère à l'horizon du doigt pour le montrer à ma compagne, un doigt vient tapoter mon épaule alors je me retourne et...

PAF.

Dodo.
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Je joues le jeu. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'en reprenant le contrôle de moi même, je compris que ce que j'ai fait un peu plus tôt, c'est pas bien. Si cela ce sait, jamais je ne pourrait vivre mon rêve en intégrant la marine. Et puis, ça ne me ressemble pas. Je veux me racheter auprès du gars que j'ai envoyé dans las vap tout à l'heure, je veux sincèrement l'aider à retrouver sa femme et sa fille. Je veux qu'il soit heureux et qu'il me pardonne mes impairs envers lui.

Mais je ne suis pas une gamine idiote comme semble le penser l'autre femme. Cela a peut-être marché avec le boucher, mais pas avec moi. Un lieutenant-colonel de la marine est forcément en uniforme lorsqu'il est en service, de même qu'un sergent. Je sais par mon colon de père qu'il n'y a que les agents du gouvernements ne portent pas d'uniforme précis lors de leurs missions. Je lui poserais la question en temps voulu. Pour l'instant nous avons une mission, tacite certes, mais une mission pour sauver des vies, et cela, ça pourrais m'apporter de bons points pour vivre mon rêve.

J'ai beaucoup insisté auprès du lieutenant-colonel Elizabeth Butterfly pour qu'on aille d'abord récupérer mon sabre et mon armure à la taverne où je me suis laissée manipulée par les gens de là-bas.  Il m'avait fallut vraiment insisté pour lui faire comprendre que le sergent Barbara Gourde est nettement moins efficace sans son sabre... L'armure on l'a mise en lieu sur, si on veut être discrète, mieux vaut que je ne la porte pas.

Je joue le jeu en suivant la jeune femme d'un pas docile bien qu'hésitante. Me questionnant a son sujet et passant devant-elle sans vraiment le remarquer. Une curiosités enfantine pouvant ce lire dans mon regard si on prend la peine de me fixer les yeux. Qui est-elle vraiment ? Une agent du CP ? Une lieutenant-colonel en permission ? Un chimpanzé ayant quitté ça jungle ?

Quoi qu'il en soit, nous marchons. Nous avançons vers le repaire des kidnappeurs entre deux hautes collines vide de grande végétation. Pis soudain, je me fais heurter par derrière. Cette maladresse me fait clairement enlever une partie de mon questionnement à son sujet... Elle ne pouvait pas être une agent du CP ! Et pis, un agent du CP c'est fort et vue comment qu'elle est faible... Je suis la première a tomber dans le trou sur le bord gauche, rapidement écrasée par le poids de l'adulte.

"Et c'est moi la gourdasse..."

Le trou n'en est pas vraiment un, ça tient plus d'un creux de dune plus qu'un trou. J'ai très envie de lui envoyer un autre poing dans son ventre mais je m'abstiens en grognant contre elle intérieurement. Nous reprenons notre chemin vers le sommet de la colline, en direction de la falaise des forbans. Là où sont supposées être retenue la femme et la fille du boucher.

***

Je crois bien que c'est la première fois que je vois un paysage comme celui là, je le trouve à la fois magnifique sans lui trouver le détail qui le rendrait vraiment attractif. Je m'approche jusqu'au bord sans faire attention a ma collègue qui a failli se ramasser sur les chaos en bas. Elle serait morte de sa chute vue la hauteur... Dommage qu'elle retombe du bon coté, j'en aurais été définitivement débarrassée sinon...

Je ne me retourne vivement qu'en entendant le bruit du puissant coup que l'adulte prend sur le coin de la tronche. Je la vois complètement inerte au sol, pathétique, me dis-je. M'enfin je retire ce que je pense en voyant le gars qui l'a mise hors combat en un seul coup. Il est seul... Heureusement et ne semble armée que de ses poings alors que moi, j'ai mon sabre à sa place.

Pourtant je ne le dégaine pas. Peur ? Non. J'ai vue trop de morts, trop de sang, il n'y a pas si longtemps, pour qu'un seul gars, bien que beaucoup plus massif que moi, me fasse peur. Je pense qu'il a pris l'autre gusse par surprise parce qu'il la sentait sans doute êtres une menace pour lui... Je vois, ou du moins je pense voire, dans son regard, une attitude qui me fais penser qu'il me prend pour une simple gamine se promenant de nuit avec sa maman...  J'ai bien l'impression qu'il n'a pas remarqué mon sabre a mon coté gauche.

"Allez viens gamine. Suis-moi ou je devrais te faire mal."

Je ne suis peut-être pas encore une adulte comme l'autre. Mais je sais me battre ! Surtout contre des abrutis comme lui... Enfin, je pense ça, mais il est peut-être intelligent dans le fond... C'est pas idiot de mettre ce que l'on pense être l'adversaire le plus coriace du jour hors combat d'un coup bien placé. Il me sous-estime, c'est certain.

"Et puis quoi encore gros lard ! T'es pas mon père ! Le miens est intelligent lui !"

Mon idée est simple, claire dans mon esprit. Je ne suis pas de taille à l'affronter, mes coups ne lui ferait quasiment rien alors qu'un seul des siens me ferait rejoindre la jeune femme dans le coaltar. MA stratégie semble fonctionner. Il se précipite vers moi pour me saisir à la gorge il me semble. Il oubli la falaise derrière moi, sans aucun doute. Je n’aie qu'a faire un pas de coté au dernier moment en laissant ma jambe au travers, pour qu'il bascule dans le vide, cinquante mètres plus bas. Je vérifie quand même qu'il ne bouge plus en le matant du haut de la falaise. Il fait trop sombre pour bien le distinguer, mais dans tout les cas, ça fait une menace de moins...

D'au autre coté, les gens n'ont pas tord de ne voire qu'une gamine en moi la plupart du temps. Je n'ai que seize ans et je parais plus jeune encore, même si j'ai la force qui va avec et même un peu plus ! La fausse lieutenant-colonel est toujours dans les vapes, du coup je l'allonge bien sur le dos, je m'installe sur ses cuisses et je lui donne un bon coup dans le ventre pour la réanimer... Non sans avoir ramasser la carte qui, parce qu'il n'y a guère de vent, est simplement tombée par terre. Le coup n'a pas vraiment marché, alors même si je ne suis pas sur que ce sois vraiment efficace, mais je ne sais pas pourquoi, mais je prend plaisir à la frapper... Elle est si faible... On va dire que je me venge du faux nom qu'elle m'a affublé devant le gars, alors je continue de frapper son ventre pour la faire réagir.

A peine mon objectif atteint, je n'hésite pas à me relever et à lui tendre la main pour l'aider même si je ne l'aime pas c'te fille. Ce n'est que peu de temps plus tard qu'il me semble repérer la cabane dans les arbres, au delà d'une large cric au fond de laquelle se trouve une plage de galets. La carte est perdu. Dans la bagarre elle s'est envolée dans le vent, qui par de rares rafales se fait fort. Je l'attends pour me remettre à la suivre, enfin, je le ferais sans les fusils pointé vers nous... J'en compte trois de mon coté, il y en a sans doute autant du sien... Bien sur il y a des gens derrière les fusils... Des gens qui ne me semble ressembler à des bandits, il y en as un qu'il me semble avoir croisé plus tôt, avant le début de soirée, au village.

"Rendez-vous les gamines ! Mains sur la tête !"

De mon coté, je préfère m'exécuter, à voire ce que fais ma nouvelle amie...
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- Humpf...

Plus le temps passait et plus j'avais envie de l'étrangler, cette cinglée avec ses pulsions de violence imprévisibles et ses coupes lâches. Ah ouais, comme ça on frappe les gens quand il sont à terre ? Et si je te coffrais pour maltraitance sur agent par la suite, hein ? Ménageant mon ventre endolori, j'avais tout de même poursuivi en serrant les poings, n'hésitant pas à me venger de temps à autres : les croches-pattes étaient devenus totalement courants et la végétation ne semblait exister que dans l'unique but de lui renvoyer des branches d'arbustes et de fougères en pleine face. Soulagée, je laissais derrière moi la gosse avec le pif en sang et le visage barbouillé de boue, parfait. Malgré tout le déguisement "sauvage" qui la garnissait n'avait pas servi à nous faire passer inaperçues quand une horde de hors-la-loi avait commencé à nous encercler. C'est sans surprise que je remarque qu'il s'agit du même type de gars que celui de la falaise.

- Rendez-vous les gamines ! Mains sur la tête ! hurle un gros gaillard du tas, visiblement le chef.

Ma camarade s'exécute la première, je fais de même. Sans armes, à deux, impossible de rivaliser contre six types et leurs six flingues et machettes, ouais. Alors nous nous rallions à l'odieux cortège, les poignets liés par une corde fine mais efficace, promenées comme des chiennes avec la pointe d'un canon entre les omoplates pour nous faire avancer. Et nous nous enfonçons dans les profondeurs de la forêt, vers ce qui semble être le repère où nous nous rendions, de toute façon.

***

KLONG.

La porte en fer de la cellule s'était refermée brusquement dans mon dos, alors que j'avais à peine fait un pas dans ma cellule. L'atmosphère était lourde et humide et pas des plus agréables. La pièce était vide à l'exception d'un seau, d'une couche sale et de quelques insectes qui grouillaient et rampaient dans les coins sombres et terreux. Si de l'extérieur le repère des bandits ne donnait pas grande impression, de l'intérieur la petite cabane s'étendait sous un épais réseau souterrain et je devinais bien un réseau de tunnels menant sur une quelconque crique en contrebas où devaient avoir lieu diverses contrebandes avec les pirates du coin. Et si le reste du bâtiment conservait une allure plus ou moins rudimentaire, avec des murs recouverts de planches en bois vermoulues ou de ciment grossier et un plancher qui grincait s'alternant avec les chemins de terre poussiéreux des souterrains, la zone de détention, elle, était tout ce qu'il y avait de plus sale et de pas entretenu. C'étaient deux blocs de quatre cellules qui se faisaient face et j'avais eu l'opportunité d'être jeté dans la première et deviner ma compagne d'infortune être enfermée dans la seconde, juste à côté de moi.

Vite, il n'y avait pas plus de temps à perdre, je devais sortir d'ici et retrouver la gamine pour laquelle nous nous étions mise dans l'embarras de cette foutue quête stupide et sans intérêt. Bien que les mécréants m'aient au préalable fouillée pour vérifier que je ne possédais bel et bien aucune arme, aucun n'avait pensé à vérifier dans ma botte droite que je n'y aie pas planqué un quelconque objet tranchant, comme par hasard, mon fameux couteau papillon que je conserve toujours sur moi. M'asseyant par terre, j'entreprends donc de m'en saisir en me débottant du mieux que je peux pour faire glisser l'objet sur le sol, me retourner et le prendre avec les doigts de mes mains liées.

Tchack.

Le petit bruit des liens qui se détachent subitement est quasiment aussi plaisant que l'effet produit par le relâchement de l'étreinte sur mes poignets endoloris. Sitôt libérée, je renfile mes godillots pour me redresser devant la porte de ma cellule et m'abaisser au niveau de la serrure : récupérant une barrette à cheveux dans le fouillis innommable qui me supplante le crâne, je commence à trifouiller le mécanisme jusqu'à entendre le "clic" caractéristique et déverrouiller la sortie. Passant la tête dans l’entrebâillement de la grille, je zieute à gauche puis à droite et découvre l'un des criminels en train de roupiller, la chaise penchée et adossée contre un mur : la voie est libre.

Avançant à pas feutré, je me déplace jusqu'au bureau du gaillard pour saisir le trousseau de clés accroché au mur. Puis, pour éviter de me faire repérer au cas où l'homme se réveillerait, je passe à l'offensive ; me glissant dans son dos et saisissant mon couteau papillon, je lui tranche alors d'un coup vif et incisif la gorge pour à la fois l'empêcher de crier et l'assassiner rapidement, réduisant les sons de ses cordes vocales à de petits beuglements égosillés. Au bout d'une dizaine de secondes, la partie supérieure du corps flasque du garde-chiourme retombe mollement sur son bureau, épanchant sur le plan de travail toute l'hémoglobine dont il ne cesse de se vider.

Puis, revenant sur mes pas au milieu du couloir, je jette finalement un regard inquisiteur dans chacune des cellules. Comme je m'y attendais, je trouve dans celle me succédant ma pauvre comparse, alertée par les couinements de la victime et rivée aux barreaux comme si elle y était scotchée.

- Alors, on pourrit dans un coin ? ricané-je.

Elle me balance un regard sombre qui veut tout dire et me fait signe de la libérer. Alors je souris, dévoilant sur mon visage une expression méprisante et complaisante lui faisant comprendre que ce ne sont pas mes intentions, loin de là. Au lieu de ça, je me retourne vers l'autre cage qui lui fait face, fouillant l'ombre pour tâcher d'y déceler un petit corps replié dans un coin.

- Eh, petite... petite ?

Peinant visiblement à se soulever sous la répétition de mes appels, la silhouette noire finit toutefois par se redresser maladroitement avant de s'approcher d'un pas lourd et fatigué. Sous la lumière jaunâtre des lustres vissés dans le plafond, je dénote le visage enfantin et l'apparence innocente de la fillette qui me fait face.


- Qui... Qui êtes-vous ? peine-t-elle à aligner tout en rivant ses grands yeux larmoyants dans les miens.

- Tu peux m'appeler Elizabeth. C'est ton papa qui m'a envoyée, je suis venue pour te sauver.

Et aussitôt je m'empresse de joindre le geste à la parole tout en faisant tourner une à une les clés des geôles jusqu'à tomber sur la bonne. Alors j'ouvre la porte et tends la main vers la petite qui reste figée, immobile et relativement groggy.

- Je... non... j'ai peur, ils vont encore me faire du mal... fait-elle tout en reculant spontanément.

Allons bon, voilà que l'on se fait chier à venir délivrer la petite et qu'elle ne veut plus partir désormais ? Rapidement, ma patience atteint ses limites et je deviens un peu brusque dans mes propos.

- Écoute, c'est soit tu viens avec moi et je te ramène chez toi, soit tu restes ici avec les méchants, c'est toi qui choisis !

Stupéfiée par le ton de ma voix, la mioche reste plantée là à me faire face avant de fondre en larmes et finalement se diriger vers moi tout en chouinant comme un bébé. Alors je lui prends la main et envisage de vider les lieux, une bonne fois pour toutes. Et malgré les plaintes de l'autre gourde, malgré ses menaces d'alerter tout le monde dans le bâtiment avec ses cris, je ne me permets aucun regard en arrière. Bonne samaritaine que je suis, je lui ai laissé les clés par terre à un mètre de sa cellule, c'est déjà pas mal non ?
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Le feu, ça les occupera. Tout en descendant le chemin pavé de lattes en ébène alignées régulièrement sur la terre brute et salissante des souterrains, j'avais systématiquement fait tomber une à une les torches incrustées dans les murs de glaise. Immédiatement, le feu avait pris dans mon dos et alors que j'arrivais en contrebas au niveau de la crique, je pouvais aisément entendre les voix des contrebandiers hurler de là où je venais, fort probablement aux prises avec les flammes. Serrant dans mes bras la petiote dont le visage tout boursouflé ne cessait de laisser échapper des larmes sur ses joues rebondies, j'avais finalement atteint un espèce d'embarcadère sur lequel guettait une petite équipe de malfaiteurs : un sur le ponton près de barils et de caisses, deux sur le navire. Était-ce mon jour de chance, au final ?

Alors que la fumée semble enfin atteindre l'entrée de l'escalier au niveau de la crique, je tâche de rester la plus silencieuse possible, une main posée sur la bouche de la gamine pour l'empêcher de brailler, attendant que les guetteurs remarquent enfin l'incendie pour quitter leurs postes. Une minute passe, puis une autre et voilà que deux bonshommes se déplacent urgemment en direction de leur repère pour laisser un unique garde restant sur le pont du bateau, une femme, courte mais trappue, à la crinière brune et au visage sévère. Ni une, ni deux, je profite de son inattention, trop occupée à regarder la fumée s'échapper de la planque, pour venir me placarder contre la coque et longer le bord jusqu'à la planche. Là, je fais signe à la mioche de m'attendre sans faire de bruit, le temps que je me débarrasse de la nana pour pouvoir piquer le bateau et mettre les voiles aussi sec. Sans véritable plan d'action, je me dévoile enfin, droite comme un i, en aval de la planche d'accès au navire, face à mon adversaire. J'avance.

- Mais... t'es la prisonnière ?! Qu'est-ce que tu fous là ?! C'est toi qui... Rah, je vais t'aplatir, tu vas voir ! sort-elle tout en brandissant vers moi une gigantesque masse d'arme.

- Ha, ça c'était pas prévu dans ton plan, n'est-ce pas ?

- TOI LA FERME !

- Quoi ? Tu vas voir de quelle bois je me chauffe, petite peste !

- Non mais... pas toi...

Trop tard. Ponctuant la fin de sa phrase, la morue s'est déjà mise à me charger, alors que je viens à peine de monter sur le pont. Esquivant son attaque au dernier moment, je viens agilement lui donner un puissant coup de talon à l'arrière du genou, l'envoyant se ramasser plus loin contre le bastingage.

- Toi...

- T'étais pas censée m'aplatir ?

Renâclant, poussant un hurlement de rage, l'égo davantage blessé plutôt que la jambe, la guerrière se relève donc pour venir m'assaillir à nouveau. Mais prévoyant cette fois-ci ma déportation sur le côté alors que j'essaye de l'esquiver une nouvelle fois, la voici qui change brutalement de stratégie au moment de la collision, s'arrêtant instantanément pour venir m'enfoncer dans le ventre sa puissante masse d'arme.

- Ourff... lâché-je en me tenant le flan, temporairement immobilisée par la douleur sourde qui me tenaille les boyaux.

Levant les yeux vers mon ennemie qui elle n'a pas perdu une seconde, je remarque soudain la présence menaçante de la tête épaisse du marteau au-dessus de mon crâne, prêt à s'abattre d'un coup sec pour venir me briser le crâne. Bondissant instinctivement en arrière, j'esquive le coup dont l'élan vient amener la garde à percer la coque et coincer son arme dans les planches vermoulues du navire.

- Pas de chance. dis-je donc tout en me redressant instantanément pour décrocher un puissant crochet du droit dans la mâchoire béante de mon adversaire.

Profitant de son étourdissement pour la brutaliser d'une avalanche de coups de poings, je l'amène inexorablement jusqu'au bastingage où elle vacille, acculée et quasiment inconsciente. Percevant alors une dernière lueur de compréhension dans son regard, elle comprend subitement ce que je m'apprête à faire.

- Ton coup de marteau, c'est rien comparé aux pêches de l'autre gourde.

Et d'une pression de l'index sur la poitrine, voilà que je la fais soudainement chavirer la tête la première par dessus bord. M'assurant une dernière fois que son corps ne s'est pas rattaché à un cordage et qu'il est bien en train de couler gentiment, je fais ensuite signe à la gamine de venir rejoindre mon flanc.

- La voie est libre, tu peux venir.

S'exécutant aussi sec, celle-ci se met alors à piquer un sprint pour finir sa course entre mes jambes, accrochée à l'une de mes cuisses au point de me couper la circulation sanguine. Posant une main bienveillante sur sa petite tête rousse, je lui dis d'une voix rassurante.

- Ne t'en fais pas, tout va bien maintenant. On retourne à la maison.
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Tout est bien qui finit bien.

Rentrée au village durant la nuit, je m'étais finalement mise en tête de rendre la gosse à son père pour pouvoir me barrer dès que possible avec le bateau volé et le ramener au QG le plus proche. Discrètement, nous nous étions donc faufilés dans les rues étroites et désertes, à peine habitées par deux ou trois soulards, de l'unique bourgade de cette île paumée. Située dans un minuscule quartier résidentiel de quelques lotissements en bois, la baraque du vieux était la moins écartée de la ville, ce qui était plutôt cool étant donné les chances que l'on avait d'être toujours recherchées par les contrebandiers. Ainsi, une fois n'étant pas coutume, j'étais à nouveau entrée par effraction dans la curieuse maison, toujours aussi mal verrouillée, suivie par la mioche qui ne comprenait pas vraiment ma stratégie. Et à vrai dire, mon non plus. C'était probablement une curieuse habitude que j'avais prise sur cette île. Sauf que cette fois-ci, je n'avais pas trouvé le salon désert en rentrant, puisque le gaillard était allongé sur le canapé, dormant tranquillement, une bouteille de vin vide dans la main.

- Papa ? PAPAAAAAAA !!

Certes. Mon idée de base était d'allumer la lumière pour le réveille, cependant la gosse venait de me sucrer cette honneur. Appuyant tout de même sur l'interrupteur, j'accompagnais la course de la gamine dont les mouvements brusqués par les sentiments l'avaient directement conduite jusqu'à son père, non sans la protéger de quelques heurts maladroits contre les meubles de la pièce.

- Ma... ma chérie ? C'est toi ?

Abasourdi, le bonhomme avait du mal à comprendre, encore un peu vaseux après sa petite fête passée en compagnie de son probablement délicieux alcool. Connaissant le chemin, j'avais alors tenu à ne pas gâcher les retrouvailles pleines de larmes de joie et de câlins, me servant toute seule dans la cave du gusse d'un grand cru pas encore débouché.

- Après l'effort, le réconfort. Ça sera pour plus tard. avais-je fait tout en revenant dans la pièce de vie.

Découvrant tardivement ma présence, le père de famille s'était alors relevé d'un bond pour me saluer, nerveux.

- Vous avez retrouvé ma fille, snif... je vous suis redevable.

- Oh, je ne suis pas contre un petit dédommag-

- Gardez la bouteille, je vous dois bien cela. m'avait-il alors coupée alors que je m'apprêtais à lui proposer de me donner un peu de tunes pour arrondir ma fin de mois.

Finalement la bouteille que j'avais prévu de dérober était aussi visiblement ma rémunération pour avoir été chercher la morveuse dans un dangereux repère de pirates. D'accord. Comprenant que je ne pouvais pas en demander plus, je m'étais donc rapidement dirigée vers la porte, prestement accompagnée par mon hôte qui ne cessait de me remercier... avec des mots. Au dernier moment, celui-ci était même venu s'enquérir du destin de ma camarade.

- Ah... et bien la pauvre s'est sacrifiée, pour cette noble mission. Enfin, je crois.

- Oh, je suis tellement désolé. Merci, merci mille fois !

- Oh non, non... ne le soyez pas... désolé. avais-je finalement fait tout en m'éloignant pour regagner la route vers port, agitant la main en direction de la gosse me souriant depuis le pas de la porte, avant que son père ne l'ait pressée de rentrer pour finalement me retrouver seule, à nouveau et sans un rond sinon une bouteille de... Char d'Onaie ?

***

Déambulant à moitié ivre et malgré tout prête à reprendre la route avec le navire des contrebandiers, je trébuche et dodeline tout en essayant de marcher droit. Dans l'unique bistrot miteux, des marins et des pêcheurs continuent de faire la fête tandis que le reste de l'île dort à poings fermés. Toujours pas de trace des pirates et tant mieux, rien qui puisse me pourrir ma soirée et ma bonne humeur. J'avais finalement réussi à rendre ce foutu voyage excitant, hein.

Marchant près des quais, voilà mon pied vient buter contre ce qui ressemble à un sac à patates. En y regardant de plus près, je crois alors discerner des traits humains à la chose avant de saisir son identité : Barbara Gourde, toujours vivante, les cheveux hirsutes et la peau sale. Terreuse, probablement ivre à nouveau, mais belle et bien là, endormie. Quelle bonne surprise. Je me souviens alors ce moment où la gosse était venue me brutaliser tandis que je lui venais en aide et ne peux m'empêcher de lui rendre la pareille, abattant violemment mon talon dans son ventre pour venir lui arracher un cri de douleur légèrement amorti par les effets de l'alcool.

- Pas la peine de t'expliquer pourquoi.

Allez, inutile de faire des vieux os ici. Malgré ma démarche ridicule, j'arrive finalement à atteindre l'un des pontons contre lequel est amarré "mon" bateau : un simple Berckois, facile à gouverner et permettant de stocker quelques malles et barils à bord. En parlant de cela, une idée de génie me vient à l'esprit dans l'optique de diminuer le temps de la traversée, au moment où je retire le cordage de la bitte d'amarrage et soulève la planche. Alors, une fois au large, je saisis le premier baril venu dans le but de voir son contenu avant de pouvoir le jeter par dessus bord pour gagner en vitesse. Soudain estomaquée, je découvre à l'intérieur du cylindre en bois divers contenus de valeur. Plaçant mes mains dans le récipient, j'en retire alors une étrange coupe dorée incrustée de rubis, puis une poignée de pièces d'or ainsi que différents joyaux. Remarquant ainsi la présence de trois autres barils et caisses similaires, c'est tout en naviguant vers le Quartier Général que je découvre tour à tour des objets plus précieux les uns que les autres. Souriante, je repense à ce qui m'a valu de devoir temporairement croupir sur cette île et me dis alors que vu la fortune que je leur ramène cette fois-ci, ils seront bien obligés d'admettre que je ne suis pas totalement incompétente. Qui sait, j'aurai peut-être même une prime ?

Pas si mal que ça, finalement, ces petits congés.
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