Dans les épisodes précédents ...
Plusieurs jours avaient passé. La rumeur de la capture et de la mort d’Il Assassino par Atsuji Kaito avait commencé à gagner les rues. Plus personne n’avait vu les assassins depuis lors, et cela ne faisait que donner du crédit à ces murmures. Puis tout était redevenu calme. Le Gouvernement avait, une fois de plus, fait montre de son implacable justice et avait neutralisé la menace à la paix. Les quelques remous avaient été apaisés, le roi était maintenant sauf. La vie reprenait son cours. Le soleil brûlait les murs, les pauvres se dévoraient entre eux. Au bout d’une semaine, à peine, les vieilles rancunes commençaient déjà à ressortir. Puis, un murmure gagna les ruelles. Murmure d’une peur sans nom. Certains hommes disparaissaient les uns après les autres. Des pions de bas étage. Des gradés de l’armée royale. Encore une fois, le sentiment d’être passé à côté de quelque chose retint le Cipher Pol. Tout recommençait comme avant. L’instinct, c’était ce qu’il y avait de pire. Une vraie saloperie.
De l’autre côté du décor, chez les supposés disparus assassins de la révolution, un portrait-robot de leur ennemi se dessinait peu à peu. Le nom de leur ennemi avait été la clef qui avait permis de déverrouiller toutes les pièces de la mécanique bien huilée que ce dernier avait mis en place. Raïs Sarik. Un arriviste de la ville des sables. Un marchand parmi les plus riches qui avait fait montre d’un appétit féroce pour les affaires. Il s’était rapidement révélé comme l’homme de l’année, permettant à la guilde qu’il avait monté de supplanter les autres et de faire de son commerce une chose incontournable. Evidemment, les nobles ne l’avaient pas aussi bien pris, et le bien nommé Pharaon de la ville des sables était devenu le Phare à On. Blague de très mauvais goût, assurément. Et au sens nébuleux. Petit à petit, Rafaelo avait appris que cet homme était un ancien parvenu de la guilde des voleurs locale. Il avait eu affaire à leurs maîtres chanteurs et s’était trouvé un goût pour ces frasques. Une légende trônait dans le milieu. Légende que l’assassin avait eu bien du mal à obtenir, mais un toit et deux jambes cassées avaient sufi à l’obtenir. Sarik aurait autrefois été un simple marchand, mais lorsque la guilde des voleurs s’en était prise à lui, il avait juré de s’en venger. Il avait alors retourné tous leurs commerces contre eux et destitué officieusement leur mainmise en ruinant l’économie locale. Il s’était alors dressé sur leurs plats de bande et sa bonne action l’avait transformé en monstre de pouvoir. Il était devenu le maître de la pègre locale grâce à ses dons hallucinants pour le complot. Drogue, esclaves, armes : tout passait par lui. Officieusement bien entendu.
Mais si avec un seul nom, l’assassin avait pu en apprendre autant, les autorités locales auraient pu faire de même. C’était justement là le nœud du problème. C’était là qu’intervenait le carnet. Le fatidique carnet et la liste de noms de l’assassin. C’étaient tous des gens importants, omniprésents dans la vie politique d’Hinu Town. Et la face visible de l’iceberg, c’était les dons du dénommé Sarik. Il était un homme riche et généreux. Son argent lui donnait de nombreux passe-droits et, comme un certain pirate le targuait jadis à Carcinomia, tout le monde avait un prix. Ses dons n’étaient pas déclarés au trésor public et le Gouvernement en profitait largement. Suffisamment de personnes pour qu’on ne puisse savoir qui fermait réellement les yeux. Tous les étages de la société étaient corrompus par le maître de la pègre locale et il fallait avouer que sa présence favoriser un équilibre jamais atteint par la cité. Evidemment, misère et meurtres étaient communs. Mais de la bouche de ses sbires, il était le mal nécessaire, il était celui qui avait sauvé le pays. C’était certainement ce que se répétait ledit Sarik, la raison qui l’avait poussé à passer d’un homme du quotidien à un génie criminel. Mais la justice était aveugle, et les lois morales avaient été bafouées. Les idéaux des assassins ne souffraient aucun répit. Ce fut ainsi que Rafaelo en revint rapidement à fouler le sol de la ville des sables : Sarik allait payer. Il ne suffisait plus que de l’atteindre. Nul besoin de le confronter ou de le piéger, il avait établi suffisamment de preuves incriminantes pour justifier le châtiment suprême. Raïs Sarik allait mourir. Ce soir.
Dernière édition par Rafaelo le Sam 17 Oct 2015 - 18:54, édité 1 fois