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C'est le Phare à On, le chef de nous





Dans les épisodes précédents ...

Plusieurs jours avaient passé. La rumeur de la capture et de la mort d’Il Assassino par Atsuji Kaito avait commencé à gagner les rues. Plus personne n’avait vu les assassins depuis lors, et cela ne faisait que donner du crédit à ces murmures. Puis tout était redevenu calme. Le Gouvernement avait, une fois de plus, fait montre de son implacable justice et avait neutralisé la menace à la paix. Les quelques remous avaient été apaisés, le roi était maintenant sauf. La vie reprenait son cours. Le soleil brûlait les murs, les pauvres se dévoraient entre eux. Au bout d’une semaine, à peine, les vieilles rancunes commençaient déjà à ressortir. Puis, un murmure gagna les ruelles. Murmure d’une peur sans nom. Certains hommes disparaissaient les uns après les autres. Des pions de bas étage. Des gradés de l’armée royale. Encore une fois, le sentiment d’être passé à côté de quelque chose retint le Cipher Pol. Tout recommençait comme avant. L’instinct, c’était ce qu’il y avait de pire. Une vraie saloperie.

De l’autre côté du décor, chez les supposés disparus assassins de la révolution, un portrait-robot de leur ennemi se dessinait peu à peu. Le nom de leur ennemi avait été la clef qui avait permis de déverrouiller toutes les pièces de la mécanique bien huilée que ce dernier avait mis en place. Raïs Sarik. Un arriviste de la ville des sables. Un marchand parmi les plus riches qui avait fait montre d’un appétit féroce pour les affaires. Il s’était rapidement révélé comme l’homme de l’année, permettant à la guilde qu’il avait monté de supplanter les autres et de faire de son commerce une chose incontournable. Evidemment, les nobles ne l’avaient pas aussi bien pris, et le bien nommé Pharaon de la ville des sables était devenu le Phare à On. Blague de très mauvais goût, assurément. Et au sens nébuleux. Petit à petit, Rafaelo avait appris que cet homme était un ancien parvenu de la guilde des voleurs locale. Il avait eu affaire à leurs maîtres chanteurs et s’était trouvé un goût pour ces frasques. Une légende trônait dans le milieu. Légende que l’assassin avait eu bien du mal à obtenir, mais un toit et deux jambes cassées avaient sufi à l’obtenir. Sarik aurait autrefois été un simple marchand, mais lorsque la guilde des voleurs s’en était prise à lui, il avait juré de s’en venger. Il avait alors retourné tous leurs commerces contre eux et destitué officieusement leur mainmise en ruinant l’économie locale. Il s’était alors dressé sur leurs plats de bande et sa bonne action l’avait transformé en monstre de pouvoir. Il était devenu le maître de la pègre locale grâce à ses dons hallucinants pour le complot. Drogue, esclaves, armes : tout passait par lui. Officieusement bien entendu.

Mais si avec un seul nom, l’assassin avait pu en apprendre autant, les autorités locales auraient pu faire de même. C’était justement là le nœud du problème. C’était là qu’intervenait le carnet. Le fatidique carnet et la liste de noms de l’assassin. C’étaient tous des gens importants, omniprésents dans la vie politique d’Hinu Town. Et la face visible de l’iceberg, c’était les dons du dénommé Sarik. Il était un homme riche et généreux. Son argent lui donnait de nombreux passe-droits et, comme un certain pirate le targuait jadis à Carcinomia, tout le monde avait un prix. Ses dons n’étaient pas déclarés au trésor public et le Gouvernement en profitait largement. Suffisamment de personnes pour qu’on ne puisse savoir qui fermait réellement les yeux. Tous les étages de la société étaient corrompus par le maître de la pègre locale et il fallait avouer que sa présence favoriser un équilibre jamais atteint par la cité. Evidemment, misère et meurtres étaient communs. Mais de la bouche de ses sbires, il était le mal nécessaire, il était celui qui avait sauvé le pays. C’était certainement ce que se répétait ledit Sarik, la raison qui l’avait poussé à passer d’un homme du quotidien à un génie criminel. Mais la justice était aveugle, et les lois morales avaient été bafouées. Les idéaux des assassins ne souffraient aucun répit. Ce fut ainsi que Rafaelo en revint rapidement à fouler le sol de la ville des sables : Sarik allait payer. Il ne suffisait plus que de l’atteindre. Nul besoin de le confronter ou de le piéger, il avait établi suffisamment de preuves incriminantes pour justifier le châtiment suprême. Raïs Sarik allait mourir. Ce soir.



Dernière édition par Rafaelo le Sam 17 Oct 2015 - 18:54, édité 1 fois
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L’assassin était en route vers la demeure du maître de la pègre, ayant planifié son avancée et étudié le terrain comme à son habitude. Il avait refusé à Uska son droit à l’accompagner à cause de la dangerosité de l’assassinat. Toute entrave au plan signifiait son échec, et les enjeux étaient bien trop importants. Cependant, ce que l’assassin n’avait pas pris en compte, c’était bien l’instinct. L’instinct du Cipher Pol. Pensant l’homme écarté, contenté par la mort apparente de sa cible, il avait parcouru les rues incognito. Il se pensait ainsi à l’abri, mais trop de flou régnait dans l’esprit de son adversaire pour qu’il ne puisse en rester là. Les deux hommes étaient semblables en cet aspect. C’était certainement le seul.

Kaito avait usé de ses contacts afin de déterminer qui aurait pu être à l’origine d’un tel trafic et avait rapidement découvert des irrégularités dans le mouvement de ses hommes à la ville des sables. Alors, de nouveau, il avait compris que les assassins étaient toujours là. Tuer Il Assassino n’avait pas été suffisant. Il se résolut donc de traquer ces assassins et finit par mettre la main sur l’un d’entre eux. Ses capacités de filature suffirent à lui permettre de le poursuivre sur quelques allées, avant de le reconnaître. Il n’était pas mort. Voilà qui expliquait tout. Il le suivit donc, arpentant le même chemin. L’assassin ne semblait pas vouloir se retourner, persuadé que son rythme était impossible à soutenir ? Impossible n’était pas Cipher Pol. Plus que cela, encore, il comprit qu’ils étaient chez Raïs Sarik, l’un des plus grands bienfaiteurs du Gouvernement. Il ne fut pas compliqué de comprendre quelle devrait être la réaction logique de Kaito. L’assassin était en route pour éliminer ce que la ville des sables avait de mieux à offrir, et pour une raison obscure. Ces hommes qui se revendiquaient comme amis du peuple étaient perfides et cruels. Ils semblaient nourrir le chaos et se cachaient derrière un masque de bonnes intentions. Ainsi, il pressa l’allure, décidé à mettre fin une bonne fois pour toute aux jours de cette raclure.

La ronde des gardes n’était pas difficile à anticiper. L’assassin s’était engouffré dans leurs failles avec une facilité apparente, glissant sur le sol comme un fantôme. Plus il tuerait, plus il se mettrait en danger. Ainsi, il arpenta longuement les toits et les couloirs, allant même jusqu’à se cacher dans des bottes de foin qui n’étaient là que pour le gameplay. Ce fut ainsi qu’il parvint sans grande complication jusqu’à la porte de ce qui paraissait être le bureau dudit Sarik. Une faible lueur passait sous la porte, et deux malabars en gardaient l’entrée. Il ne fut pas difficile pour l’assassin d’adapter son scénario. Une pièce de monnaie roula aux pieds des deux sbires, qui se contentèrent de la mirer avant de tirer leurs armes. Ils levèrent la tête au mauvais moment et virent une lame acérée sortir de chaque poignet de l’intrus. Les lames perforèrent leur carotide et leurs trachées, les empêchant de crier. Rafaelo retira ses dagues secrètes de leur chair et les rengaina dans le même geste avant de reculer d’un pas, évitant une attaque fulgurante. Presque invisible, il aperçut le visage de Kaito, son éternel adversaire à la lueur de la Lune. Sans comprendre ce qu’il faisait là, il pensa d’abord qu’il était un sbire de Sarik. Ainsi, au lieu de se concentrer sur le Cipher Pol, il enfonça la porte et roula dans la pièce, décidé à éliminer Sarik avant tout. Il se releva pour foncer vers l’homme qui était adossé à son bureau puis entendit une série de cliquetis caractéristiques. Une dizaine d’hommes armés de mousquets sortirent de l’ombre pour le pointer, tandis que Sarik se retournait lentement.

« Je vous attendais, assassin. » lâcha l’homme, en caressant son chat sphinx – une horreur absolue sans ses poils.

« Et vous aussi, Kaito. » continua-t-il.

Le Cipher Pol retint son shigan et observa l’assassin puis Sarik. Il ne comprenait visiblement pas. Mais il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour redresser le tableau des éléments qui lui manquaient. Il fronça les sourcils, se demandant jusqu’à quel point Sarik avait pu berner son monde. L’assassin s’était contenté de voler les preuves et d’agir en se moquant de la loi et de l’équilibre d’Hinu Town. Si Kaito était tombé sur ces preuves avant lui … cela aurait tout changé.

« Vous perturbez mes plans depuis trop longtemps. Ainsi, j’ai patiemment attendu que vous veniez me chercher. Cela n’a évidemment pas été facile, il a fallu que je donne exactement les informations dont vous aviez besoin pour remonter ma trace, de la manière que je voulais. Mais je dois avouer que la perspective de vous avoir attrapé tous les deux en même temps est … hmmm … délicieuse. » se gourmanda Raïs, sans cesser de caresser son horrible chat.

Les deux hommes se regardèrent, avant de se redresser en restant côte à côte. Kaito avait retrouvé la trace de l’assassin qui, lui, avait mordu à l’appât du maître de la pègre comme un bleu. Il avait sous-estimé la capacité de cet homme à avoir laissé une piste aussi longue pour remonter jusqu’à lui. Il avait pensé que la difficulté de la chose expliquait le fait qu’il soit aussi bien implanté. Mais en réalité, non. Sarik n’aurait rien laissé transparaître si son but n’avait pas été de les attraper tous les deux. Cependant, il y avait un détail qui l’avait poussé à les forcer à se montrer, et Rafaelo se doutait bien de ce que cela pouvait être.

« Votre capuche, messire assassin. J’aimerai savoir à qui je dois cette traque acharnée. J’ai longtemps cherché à savoir qui était à mes trousses, et sur quoi je suis tombé ? Une organisation imperméable. Quelque chose d’impossible à saisir. Alors, bien évidemment, j’en ai fait passer quelques-uns à la moulinette. Mais rien, rien. Comprenez ma frustration. Alors il a fallu vous faire venir et organiser … tout ça. » fit-il, en indiquant d’un geste vague Kaito et les autres sbires qui entouraient les deux agents – si on pouvait les mettre dans le même panier.

Les hommes de Sarik ricanèrent, fiers d’avoir participé à piéger à la fois un assassin de l’Umbra et un Cipher Pol. L’un d’entre eux baissa son arme et s’avança, comme Rafaelo ne semblait pas se décider à baisser sa capuche. Le Cipher Pol et l’assassin échangèrent un autre regard. Les deux, malgré leurs différences, s’accordèrent sur une chose : leur survie respective. Et pour cela, il fallait s’accrocher à la seule piste laissée par Sarik : il ne s’attendait pas à les avoir capturés en même temps. Ainsi, il se retrouvait avec deux hommes entraînés sur les bras, ce qui signifiait deux fois moins d’effectifs que prévu. C’était là leur seule chance, et leur esprit allait assez vite pour le comprendre. Le malabar s’avança jusqu’à Rafaelo et posa la main sur sa capuche. Et, malgré son envie de confondre l’assassin, Kaito le frappa d’un shigan entre les côtes. Grognant de douleur, le sbire lâcha le bout de tissu. Rafaelo en profita pour se baisser et attraper par la taille son adversaire. Il fonça vers ceux qui le pointaient de leurs armes et, se servant du corps comme d’un bouclier, il leur passa dans le dos en lâchant sa protection et en effectuant une roulade. Frappant sur le sol, Kaito, quant à lui, avait disparu pour éviter les balles. Balayant les tireurs d’un coup de rapière, l’assassin permit au Cipher Pol de le rejoindre pour que dos à dos ils puissent faire face à leurs adversaires. S’offrant ouvertures et opportunités, ils parvinrent à ne subir que des blessures superficielles. Malgré leurs différences, ils semblaient avoir une formation au combat suffisamment ressemblante pour qu’ils s’en découvrent complémentaires. Et ce ne fut que lorsque le dernier sbire fut mis à terre qu’ils se retrouvèrent face à face, fer croisé.

« Je vois que j'ai pas fini d’éliminer tous les gêneurs … » ragea Rafaelo, reculant d’un bond pour éviter un coup de Kaito.

Les deux hommes se toisèrent, avant de se retourner pour contempler le siège vide se Sarik. La colère qui les envahit à ce moment-là se dirigea aussi tôt contre leur adversaire. Mais leur bataille n’avait que trop duré, et des cris commencèrent à se faire entendre dehors. Kaito tourna la tête vers la porte. Juste assez pour ne plus voir l’assassin lorsqu’il revint vers lui. Il entendit le bruit d’un corps traversant une fenêtre et n’eut que le temps d’apercevoir l’ombre du révolutionnaire qui disparaissait. Il s’y précipita pour ne plus voir que la nuit. Sarik s’était échappé, et l’assassin aussi …
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Aux confins de l'immensité désertique qui borde le royaume, une anfractuosité ciselé dans le grès comme taillé au cordeau, une alvéole opaque biseauté dans la roche aride de cette contrée hostile, aucune lumière ne semble y darder, un espace clos et hermétique au tumulte des tempêtes et de toute l'agitation qui peut s'affairer à l'extérieur. Pourtant cette odeur typé, caractéristique de l'essence qui se consume alerte, interpelle et confirme vos présomptions sur la nature insolite de cette excavation.  La flamme chevrotante de la lampe à pétrole éclaire fébrilement l'âtre de fortune, une longue et épaisse planche de hêtre en guise d'étal où sont éparpillés papiers, lettres, rapports, encrier et plume et autres ouvrages à la couverture surannée. L'éclat ténu de la lampe suffit à éclairer les traits de l'homme qui se tient à son chevet et qui examine scrupuleusement les écrits qu'il examine dans la presque pénombre conféré par le secret du lieu.

Cela fait désormais quelques jours déjà que Wade a accosté sur les quais d'un des relais portuaire de la côte avant de rejoindre dans le plus complet anonymat cette cache seulement connu des initiés de l'armée révolutionnaire, quelques jours  déjà que le révolutionnaire est à pied d'œuvre pour tenter de percer le mystère entourant les derniers évènements et rumeurs qui ont fait vaciller les piliers de la monarchie Al Jawhera et amener l'opprobre sur la glorieuse perle des sables. L'attentat perpétré sur l'âme et personne du roi dans sa suite et cette abominable massacre soldé en un bain d'hémoglobine dans l'enclave septentrionale de l'île avait plongé Hinu Town dans un chaos politique sans précédent.  L'armée révolutionnaire comprenait bien les tournures et implications que pouvait revêtir pareille entreprise quant à ses activités locales, cette instabilité mettait également en péril la position de sa cellule et ses opérations ultérieures.

Quelque soit la complexité de la situation ayant trait dans la ville des sables, Le DRAGON ne voyait pas d'un bon œil que la justice ne soit que l'affaire d'un seul, le conseil sait qu'il ne peut y avoir de justice lorsque celle-ci est orchestré par un inquisiteur, une âme vengeresse œuvrant dans l'ombre et les ténèbres pour s'y morfondre et appliquer ses propres préceptes et sa propre vision de ce qui était juste et légitime. Il Assassino n'apportait pas la justice, non, il livrait son jugement, implacable, froid comme les lames saillantes de ses oripeaux empourprés et il le savait bien. Perçu comme un fléau par la gent locale, il pouvait frapper à n'importe quel instant, à n'importe quel moment pour apporter son anathème aux pénitents la méritant.. L'armée révolutionnaire ne pouvait plébisciter l'action du leader de l'umbra, elle qui entretenait un climat placide avec les ramifications de L'union révolutionnaire qui s'inscrivait en porte-à-faux avec nombre de ses principes.

Wade n'était qu'un émissaire dépêché pour enquêter sur le rôle de l'Umbra et de la confrérie dans le grand échiquier politique et il se devait de lever le voile sur celui ou ceux qui tiraient les ficelles dans l'ombre et bénéficiaient de la tentative d'assassinat. Quel était le rôle officieux d'Atsuji Kaitô dans cette sombre affaire, lui qui se targuait d'avoir fait courir la rumeur du trépas d'Il Assassino? Wade était perplexe, il avait peu à peu exploité les rares filons et autres ébauches de pistes en sa possession, il avait minutieusement remonté la chronologie des évènements troublants qui s'étaient succédés pour n'aboutir qu'à des impasses, il avait confronté les preuves entre elles en démontrant la véracité de certaines la fausseté des autres et progressivement le schéma d'ensemble semblait lui apparaître avec limpidité. Al-Monafek, Difda'a, le gouverneur et même Kaitô, il n'était tous que des pions au service d'un dessein beaucoup plus grand, d'une ambition bien plus dévorante dont les pièces du puzzle semblaient peu à peu coincider pour dévoiler le pot-aux-roses.

Et c'était bel et bien cette vision qui intriguait le blondin.

Il n'avait que des présomptions, que des suppositions étayées par une argumentation solide mais l'inconnu demeurait dans l'équation, une inconnue qu'il ne pourrait désormais plus creuser, il était parvenu au terme de ses recherches et bien des énigmes demeuraient toutefois en suspens. Oui, le révolutionnaire devait le rencontrer, lui, le leader de l'umbra, c'était bel et bien son unique chance de désépaissir le secret enveloppant l'intrigue qui se tramait ici bas.  Il arque un sourcil de contentement, il n'est en règle générale que peu concerné par les individualités mais c'est bien à une légende vivante de la révolution à qui il va devoir tenir la réplique et au demeurant devoir tirer les vers du nez. Un exercice périlleux nécessitant bien plus de doigté et de tempérament que de démonstration physique, a fortiori dans la tanière du loup. D'un geste machinal, il saisit une clope dans le paquet entrouvert qui figure dans sa poche de parka et la grille dans le silence le plus solennel. Il ne fume pas, ne fume plus ou du moins il essaye de s'en persuader mais les circonstances exigent quelques sacrifices. Il tire quelques taffes dans la pénombre avant d'intimer à son compagnon de s'approcher.

" Omar, préparons ce qu'il faut de vivres et d'équipement pour un périple de cinq jours dans le désert. Nous devons rejoindre la cité des sables"
" Je m'y attèle de suite, confrère. "



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Cinq journées ont passé et le tandem de révolutionnaires a rallié l'opulente cité des sables, emblème de la famille monarchique et ses magnifiques palais et autres édifices serties de pierres et de dorures. De ses constructions dardant le ciel de leurs teintes opalines et de leur richesse toute affichée aux faubourgs les moins nantis, la capitale se dévoile sous les regards tantôt interrogateurs et contemplatifs des deux compagnons qui gagnent bien assez tôt les ruelles sinueuses et misérables de la ville basse. Alors que les deux comparses se fondent dans le paysage et cheminent  vers le repaire local de l'Umbra, la nouvelle fracassante de la tentative de meurtre porté sur Saik, s'abat bientôt dans les travées bouillonnantes de la cité. La foule en émoi peine à contenir sa colère et son amertume à l'égard de l'assassin, la source de tous leurs maux, l'origine de tous leur désarroi. Dans le tumulte des voix qui glapissent et murmurent, Wade sait qu'une maigre frange de ces hommes et de ces femmes ne succombe pas à cette duperie, à cette énième couleuvre que l'on tente de leur faire avaler sans procès. Des complottistes pour certains, des voleurs pour d'autres et bien quelques sain d'esprits dans le maigre lot des mines clairvoyantes qu'il croit entrevoir dans cette plèbe. De peur de voir les soldats du royaume rappliquer, les révolutionnaires prennent rapidement la poudre d'escampette dans un dédale de venelles exigus et de corridor plus étroits encore jusqu'à déboucher sur une petite esplanade pavé où se profile un bâtiment dans son prolongement.

" C'est bel et bien ici"
"Merci Omar pour tes nombreux services, je vais désormais poursuivre seul. Tâche de rester dans la ville quelques jours pour te reposer de ce voyage."


Le blondin se sait épié, ses moindres agissements guettés et surveillés par les argus de la confrérie, il ne pourra pas les tromper, n'en a pas l'intention. Ils sont les gardiens de leur forteresse, de leur maître à penser et de son salut, il ne pourra pénétrer dans leur royaume qu'en y étant scrupuleusement invité. Wade procède bientôt près du bâti, toisant ses ouvertures et son agencement avant qu'un homme ne se faufile dans son sillage ne lui appose le plat de la lame de sa rapière sur la trachée.

"Eh bien, tu n'es pas d'ici, étranger, je connais les faciès de toutes les âmes qui peuplent la bauge du coin. "
"En effet et je connais ton identité, le rôle que tu remplis."


Plus insistante, la lame pointe doucement la pomme d'Adam du révolutionnaire, faisant couler un maigre filet d'hémoglobine sur le fer.

"As-tu seulement idée de ce qu'il faut pour pénétrer ici bas?"
" Crois tu sincèrement que je ne m'y suis pas préparé? Je ne suis pas armé et n'ait aucune mauvaises intentions. J'aurais déjà pu donner la localisation de l'enceinte au gouvernement si j'avais souhaité te porter préjudice. Range-ta lame maraud et donne moi audience auprès de ton maître."


Il tâtonne de longues minutes intérieurement avant de communiquer d'adresser de concert  à ses confrères un regard inintelligible pour les non initiés. Il rengaine sa lame dans son fourreau d'un mouvement silencieux avant de m'inviter à rentrer dans la bâtisse.
 
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La nouvelle de cette tentative d’assassinat avait bien failli mettre le feu aux poudres. Mais l’avantage de cette nouvelle, c’était que les révolutionnaires de l’Umbra savaient que le Gouvernement aussi avait été dupé. Ainsi ils prirent le parti de rentrer chacun dans leur camp, panser leurs blessures. La foule était en colère contre les anarchistes supposés, désirant mettre à bas toute l’économie et les symboles de leur royaume. Mais ils se trompaient tous lourdement … Sarik avait disparu, certainement planqué le temps de trouver un moyen de refaire surface lavé de tout soupçon. Nulle nouvelle de Kaito, nulle nouvelle du Gouverneur. Toutes les strates d’Hinu Town restaient étrangement silencieuses. Des milices s’étaient organisées pour donner la chasse aux assassins, mais ceux qui se faisaient capturer n’avaient jamais rien à voir avec eux. Chasser des oiseaux de proie, c’était futile. Ne restait donc plus que ce vieux carnet et ses noms rayés. Maigre piste. Raïs Sarik était une ordure bien plus coriace que ce que l’assassin avait déjà eu l’occasion de traquer. Il était tombé dans son piège si facilement … et Kaito aussi. Certainement que le temps perdu à s’affronter à la recherche du même but avait obscurcit leur jugement. Tout n’était pas noir ou blanc. Le monde s’étalait en nuance de gris.

« Il Assassino. Quelqu’un demande à vous voir. » interrompit un maestro, de blanc vêtu.

Sortant de ses songes, Rafaelo haussa un sourcil et ferma le carnet. Il avait mémorisé la liste des noms depuis longtemps, mais le contact du papier avait le don d’organiser ses pensées. Il soupira, se leva. Quelqu’un demandait à le voir. C’était étonnant. Il mit sa capuche sur sa tête, se gratta la barbe. Depuis quand n’avait-il pas bien dormi ? La question à un million de berries …

« Lâchez-le. » fit l’assassin en s’engouffrant dans l’alcôve aux tentures rouges et blanches.

Le symbole de la Confrérie trônait un peu partout, et une dizaine d’assassins observaient la scène avec un œil inquiet. Les deux qui enserraient le blondin le poussèrent en avant, un peu violemment. Un regard de Rafaelo suffit à ce qu’ils s’en retournent à leurs activités. Toujours aussi vindicatif, cet Uther… Il faudrait le surveiller, un de ces jours il pourrait bien commettre une erreur qui lui coûterait la vie. Il fit signe à l’intrus de s’asseoir à une des tables sommaires dressées dans la pièce. Cela ressemblait à un ancien entrepôt qui avait été légèrement aménagé pour servir de planque. Des caisses vides, des bougies. Ils étaient perdus quelque part dans les souterrains d’Hinu Town. L’assassin s’empara d’une bouteille et l’ouvrit avec ses dents. Un vieux rhum de derrière les fagots. Il versa un fond dans son verre, le but, puis servir l’invité fortuit avant de s’en resservir un verre. La manière des assassins de montrer que le breuvage n’était pas empoisonné.

« Je ne connais pas beaucoup de personnes capables de venir ici, directement à notre planque. Surtout sans armes. Révolutionnaire, j’en déduis. Que me veut le DRAGON ? J’ai été clair la dernière fois, je ne suis pas un de leurs hommes. Mais s’ils veulent coopérer, un appel aurait été plus efficace. Donc je gage que tu es là pour autre chose, ami … ? » fit Rafaelo, essayant de glaner le nom de son interlocuteur.

Il sortait de l’ordinaire dans les rues d’Hinu Town. La peau basanée et les yeux tout aussi noirs que les cheveux, c’était le commun du désert. À part les quelques tribus du centre, parfois aux yeux verts. Quelques rares étaient blonds, mais rien à voir avec celui qui se dressait là. Il venait de loin, et paraissait d’une assurance à toute épreuve. Il savait où il allait et rien ne l’avait fait reculer. La révolution pensait donc que l’Umbra s’adoucissait ? Qu’on apprenne que l’Umbra était autre chose qu’une simple guilde d’assassins et la réputation que Rafaelo avait bâtie en serait anéantie. Assassins mercenaires en surface, renseignements et trafic d’information révolutionnaire en sous-marin. Beaucoup de facettes, et beaucoup de méthodes controversées. Le meurtre restait le meurtre, aux yeux du DRAGON. Et seul le DRAGON était autorisé à délivrer la justice révolutionnaire, non ? Faux. Le DRAGON était révolutionnaire, donc aveugle envers ses propres moutons noirs. Il fallait un organisme indépendant, impartiale. Il fallait l’Umbra.

« Parle franchement, le temps est une ressource précieuse, et j’apprécie l’honnêteté. » fit l’assassin, décidant contre toute attente de baisser sa capuche.

Entre révolutionnaires, extrémistes ou non, il fallait faire preuve d’audace. Surtout que le visage de Rafaelo n’était pas anodin. Il n’était pas le seul à l’arborer parmi ses frères révolutionnaires. Quoi qu’il en fût, c’était là un secret révolutionnaire qui n’avait aucun poids sans l’apport de preuves. Il n’en restait pas moins un jeune homme d’à peine vingt-trois ans, ce qui était étrange concernant sa position hiérarchique. Nonobstant le fait qu’il avait enrôlé bien plus jeune que la majorité de ses camarades. De ce fait, cela jetait le doute sur bien des choses : était-il réellement Il Assassino ? Etait-ce un simple double, combien y avait-il d’Il Assassino. Bref, des détails qu’il n’était pas vraiment intéressant de développer ici. Seul le fait de jeter le doute sur son identité était digne d’intérêt.
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"Laisse-moi donc m'affranchir du nom qui est le mien puisque tu m'offres l'hospitalité dans ton refuge, Wade est mon nom, Assassin"

"Ta réputation te précède Il Assassino... et t'honore tout autant."
ajouta t'il avant de saisir le breuvage et de l'amener à ses lèvres avec précaution

" Il n'est d'aucun homme dans cette cité qui ne murmure ton nom en des termes peu élogieux, je le crains..." renchérit t'il avec plus d'audace

" Les murs ont des oreilles et ces murs ne cessent de propager ton nom et ceux de tes protégés sur toute la Blue. On vous prête toute sorte de légendes ubuesques, de pouvoirs abscons et de sobriquets qui empruntent tantôt au fabuleux ou à la dérision. On fait courir tout un tas de rumeurs sur votre nom ou à votre insu, on vous dit à l'origine du mal qui frappe le royaume d'Hinu Town, dit responsable de la tentative d'attentat d'Al-Jawhera et bien que j'ai pris la liberté de me prémunir du bien-fondé de ces ragots... "

Le regard de l'assassin s'illumine au fur et à mesure que le révolutionnaire délaye le speech qui pique la curiosité de son vis-à-vis. Un discours qui fait suffisamment mouche pour que l'assassin arque un sourcil d'intérêt et cambre sa moue alors que son alter ego délivre ses paroles avec prudence.  

" chaque rumeur aussi fausse soit t'elle comporte aussi une once de vérité..."

La tension monte d'un cran dans le havre de la confrérie, une irritation palpable, une amertume latente marqué par quelques œillades nerveuses , les assassins armeraient presque leur garde si leur mentor ne gardait pas le calme olympien propre aux préceptes de leur ordre occulte.

" Le DRAGON respecte avant tout la volonté des peuples, quelle qu'elle soit,  et se contente d'apporter les outils nécessaires à la pleine manifestation de leur libre arbitre...du moins lorsque celui-ci n'est pas vicié et mystifié par leurs gouvernants. Je ne sais si tu œuvres davantage par justice que par vengeance , si les cadavres que tu laisses dans ton sillage servent pour toi aussi un dessein beaucoup plus grand, Assassin. Je sais néanmoins que tes agissements mettent en lumière la révolution dans une trame dans laquelle elle ne s'est pourtant pas impliqué. Je respecte la volonté qui est la tienne, comme chacune de celles des hommes qui t'accompagnent mais il me faut savoir ce qui a lieu ici bas avant de "coopérer" si je me réfère à tes paroles. "

" Ce pays couve une menace si grande que ses autorités ont décidé d'altérer le jugement de ses citoyens par des fardages futiles et des manœuvres visant à te désigner comme seul commanditaire de toutes ces disparitions...il n'en est rien . Et aussi vrai que je sais que rien n'est vrai et que tout est permis..."

Il plonge son regard d'airain dans les iris scrutateurs de l'assassin.

"Il me faut connaître ton objectif et le rôle du Phare à On dans toute cette sombre affaire." ose t'il conclure avec un brin d'arrogance dans le timbre.

Il avait bien entendu pris des dispositions dans l'éventualité où les assassins ne décide de le faire taire à jamais, Omar était déjà loin et il connaissait les précautions d'usage si le blondin ne venait à lui donner la moindre nouvelle sous douze heures.
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Droit au but, il aimait ça. C’était libérateur. Reposant. Mais Wade ne faisait qu’énoncer des vérités bien cruelles, ce qui fit froncer les sourcils de l’assassin. Evidemment, il était au courant. Mais avec son code d’honneur et ses frasques usuelles, il existait toujours au fond de lui cette petite parcelle d’humanité qui ne demandait qu’à être reconnue pour ses actes et efforts. Il l’enfouit profondément. Ce n’était ni l’heure ni le sujet.

« Oui. Ces rumeurs pourraient déstabiliser de nombreuses organisations, mais il faut dire que nous nous en moquons. Elles n’entravent pas nos actes, et je gage que ceux qui ont le plus à nous craindre sont parfaitement au courant de leur bien fondé. Quoi qu’il en soit, j’ai sous-estimé leur importance, si elles sont parvenues aux oreilles du DRAGON … Je n’en ai pas été informé. » trancha-t-il, révélant par là qu’il était lui aussi en contact régulier avec cet organisme.

Avec l’honneur venait la fierté. Un silence de plomb s’abattit dans la pièce, auquel fit écho le son d’un gobelet qui se posait et un sourire amusé. Oui, un soupçon de vérité. Il y avait eu un attentat. Il y avait eu une tentative d’assassinat. Or si nul n’avait songé à analyser les faits dans leur intégralité, les assassins n’avaient pas jugé bon de se justifier non plus. Quoi qu’il en fût, Wade connaissait bien son sujet. Il s’était renseigné plus que de mesure, ce qui faisait de lui à la foi un allié de poids, par son intelligence, et une menace, par son intelligence. Mais révolutionnaire avant tout. Et l’assassin sut alors qu’il n’avait rien laissé au hasard. Il regarda par-dessus l’épaule de Wade. Il avait eu la clairvoyance d’envisager le pire, mieux valait ne pas laisser les choses s’envenimer. Que le peuple le pense maléfique, il n’en avait cure. Son but n’était pas de se faire aduler mais bien de soulager les opprimés. Cependant, il préférait que ses camarades ne doutent ni de son intégrité, ni de son implication.

« Mon objectif … Comme tu dis, dans toute rumeur il y a une part de vérité. » fit-il, sortant le carnet de sa veste intérieure.

« La vérité ici, est qu’il y a eu en effet une tentative d’assassinat et un complot. Mais ce n’était pas de notre fait. La monarchie est sauve grâce à nous. Elle s’est cependant retrouvée spectatrice d’un affrontement avec le Cipher Pol. Ce qui a propagé ces rumeurs et renforcé la réputation du Gouvernement ici. Il y avait un complot qui se déguisait dans chacune des strates du Gouvernement, et voici le carnet du conseiller du Roi, retraçant chacun des personnes liées de près ou de loin. Les noms rayés ne sont plus de ce monde. » fit-il, laissant à Wade le tant de contempler le carnet.

« Evidemment, nous avons remonté les traces, allant jusqu’à un trafic d’esclaves et d’armes. Une fois encore : le Cipher Pol. Ils ont fait exploser l’endroit plutôt que de nous laisser libérer les esclaves. Si jamais tu doutes de ma version, tu pourras demander aux esclaves survivants, et ce qu’ils réservent à l’agent Kaito. Non content de détourner les informations et de s’approprier le mérite, il a préféré laisser mourir que de perdre du terrain. Voilà pour l’origine des rumeurs … » poursuivit-il.

Il prit une nouvelle gorgée, laissant à Wade le soin de faire le lien entre ce qui était dit et ce qui n’était pas dit. Rafaelo avouait à demi-mot qu’il avait bien éliminé chacun des pourris liés au complot, parlé d’un trafic d’armes et d’hommes, mais il n’avait pas encore amené le sujet principal.

« Quant à Sarik … il a envoyé un homme pour nous éliminer, le Cipher Pol et moi. Car oui, le Cipher Pol ne se contentait pas de me mettre des bâtons dans les roues. Il faisait aussi son travail. Grâce à l’assassin, j’ai pu remonter jusqu’à Sarik, et j’ai retrouvé Atsuji Kaitô là-bas. C’était un piège, et nous avons dû coopérer pour survivre. Seulement, à l’instant où j’ai eu l’occasion de m’occuper de Sarik, le Cipher Pol a préféré faire d’une pierre deux coups et a tenté de m’éliminer. J’ai donc dû me retirer. Voilà pour l’histoire de l’assassinat manqué de Sarik. » continua l’assassin.

Restait maintenant le cœur du sujet. Rafaelo se laissa aller à un sourire. L’implication de Sarik. Mais ça, c’était une autre histoire …

« Mais ce ne sont que des mots … et ce qu’il te faut, ce sont des preuves. Allons marcher. » conclut le révolutionnaire, remettant sa capuche et se levant de la table.

« Tu te demanderas certainement ce qui m’a mis la puce à l’oreille concernant Sarik. Pour cela, il nous faut arpenter la ville des sables. »
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Le discours dispensé par l'assassin n'avait rien de sibyllin, son assurance certaine et mesuré prêtait une vraisemblance patente à tout son récit. Il ne cherchait pas à donner le change et ne redoutait en rien le DRAGON et ses messagers, l'assassin œuvrait de son bon droit pour enrayer selon toutes ressemblances la menace silencieuse qui planait sur le royaume des sables.  Le révolutionnaire se laissait délibérément porter par le verbe de son alter ego qui délayait l'histoire qui était la sienne avant d'être celle du peuple. L'assassin montrait pate blanche, c'était un homme de bonne foi, résolument pragmatique comme savent l'être les hommes de sa stature.

Le carnet constituait d'ores et déjà le premier jalon de sa sincérité, le recueil fourmillait d'identités diverses et variées, du simple marchand à la criée au notable émérite, c'était une véritable mine d'or pour quiconque saurait ingénieusement en tirer partie à ses fins. Les feuillets avait été annoté avec soin et faisaient notamment mention des habitudes, des traits de comportements ou encore des relations qu'entretenaient ces individus entre eux. Un labeur long et fastidieux dont un homme seul n'aurait jamais pu s'acquitter, la confrérie toute entière avait œuvré à remonter toute l'arborescence du réseau de Sarik. Les victimes décédés des mains des émissaires d'albâtre comportaient le symbole de la confrérie auprès de leurs patronymes, il convenait parfois de se salir les mains pour remonter le filon et éviter l'impasse. C'était là le lot des hommes de l'ombre et le révolutionnaire ne blâmerait pas son vis-à-vis pour en être venu à ces extrémités, il savait bien que le sacrifice des uns était nécessaire pour garantir la félicité au plus grand nombre. Alors même que le révolutionnaire mettait en corrélation les renseignements du carnet avec ses propres conclusions, le tandem prit la tangente, l'assassin emboitant le pas dans les faubourgs marchands de la capitale

De noms en noms, Wade esquissait le schéma d'ensemble, les zones d'ombres semblaient s'amenuiser au fil des pseudonymes à travers lesquelles Sarik avait su habilement se déguiser: Tarik Arref, Salbad Khattar, Majid Assad n'en constituaient qu'une bien maigre proportion loin d'être exhaustive. Les recoupements semblaient peu à peu s'harmoniser autour des hommes de confiance du phare à On mais des interrogations latentes persistaient. Al Monafek, le conseiller du roi était t'il de mèche depuis le début avec le Phare à On ? Devait t'il l'accession à son poste par les contacts et l'emprise de Sarik sur le gouvernement local? Pourquoi avoir ainsi réuni sous sa coupe le concours de personnalités si hétéroclites ? Quel était le véritable commanditaire de ce Cipher Pol et que visait t'il dans toute cette affaire? Qu'avait donc promis Sarik à toutes ces personnes pour qu'elles se soumettent si aisément à sa volonté? L'or, l'argent, non, d'autres éléments rentraient dans cette équation à plusieurs inconnus. Certains d'entre eux étaient des esthètes, d'autres des artistes, des écrivains, n'appartenant pas aux kyrielles des guildes de marchands de la cité. Non, l'argent n'était qu'une variable et ne faisait pas office de mortier pour supporter les fondations de l'organisation de Sarik. Tous ces individus devait avoir un dénominateur commun, un élément assez hermétique et secret qui les unissait pourtant tous sous la bannière du Phare à On.

Les deux hommes déambulaient dans les allées sablonneuses, l'assassin s'affairant à pointer sur leur parcours la misère criante de toute une frange de déshérités placés au banc de la société. Le spectacle se suffisait malheureusement à lui même,le calvaire des uns faisant le bonheur des autres, le désarroi des uns nourrissant l'exubérance des nantis, métaphore cinglante de l'existence. Toutefois, Il Assassino n'était en rien le persona non grata dont Wade s'était fait l'idée, il avait su s'attacher la confiance toute relative de la plèbe, avait su gagner le crédit nécessaire pour s'en faire une précieuse allée dont des argus complices à qui il avait su s'adjoindre les services.  D'étal en comptoirs de marchands, les renseignements procurés livrent  les travers des noms inscrits sur le carnet du conseiller, leurs particularités et au delà de celles-ci, les irrégularités s'esquissant dans leurs révélations.

Ils débouchent bientôt sur une place marchande exigue au croisement de ruelles commerçantes. Une grande dalle de béton au centre de laquelle une fontaine coule paisiblement. Une foule de marchands fiévreux s'y masse avec bêtes, poteries et autres denrées à la vente, un brouhaha constant prédomine dans l'âtre bouillonnant et les persifflages y foisonnent depuis déjà depuis l'aube.  

"Mais une question me taraude, comment as-tu mis au jour tout ce vaste réseau ? Quel en a été le point d'origine? Quel en a été le premier maillon? " commenta le blondin, un brin perplexe.
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Le début de toute cette affaire, ils y arrivaient tranquillement. Plus important que de comprendre comment cela s’était produit, il fallait percer les mystères du pourquoi. Ils s’arrêtèrent devant une masure qui ne dénotait pas des autres. La portée fermée, les fenêtres condamnées. C’était là une relique du passé, un témoin silencieux d’une époque révolue. On pouvait lire sur le mur, délavé par le temps, "Mujahmad & Raïs Sarik – soieries et pierres précieuses". Les couleurs de l’enseigne avaient disparu, remplacées par le brun délavé de la pluie et du sable. Jetant un œil à droite et à gauche, Rafaelo ouvrit la porte qui, contre toute attente, ne présenta aucune résistance. La pièce était plongée dans l’obscurité, mais les rayons du soleil qui perçaient à travers le bois offraient assez de lumière. De la poussière, des meubles renversés. L’endroit avait été mis à sac depuis longtemps. Abandonné, relégué aux ombres.

« Le premier jalon, c’était un contrat : comme toujours. Un marchand accusait un autre de vol et de recel. Nous avons découvert que cela était vrai. La marchandise a été restituée, le criminel effrayé. Nous avons ensuite remonté le réseau de recel. Puis du recel nous sommes passés aux maîtres chanteurs, et tu connais la suite. » répondit-il, maintenant qu’ils étaient à l’abri des oreilles indiscrètes.

« Nous sommes dans l’échoppe de Mujahmad et Raïs Sarik comme tu as pu le voir. Du moins celle qu’ils possédaient avant que la pègre du coin ne fasse assassiner Mujahmad, le frère de Raïs, qui ne pouvait subvenir à leurs taxes. C’est une histoire tragique, mais bien trop commune. » fit-il, en avançant dans la bâtisse.

On pouvait voir, rongé par les insectes, un lit déboîté et quelques meubles épars. Si le temps avait fait son office, il restait encore des preuves de tout cela. Des bris de verre dans les coins, des traces de lutte évidentes contre le mur. Le lieu semblait ne pas avoir été touché depuis toutes ces années. Seules quelques traces de pas attestaient le contraire. Des vieilles, des récentes. La preuve que les assassins étaient passés par ici, mais ils n’étaient pas les seuls. Rafaelo s’accroupit, foulant le sol de pierre de ses doigts. Le sable pouvait parler, en un sens. Il détailla quelques traces de l’index.

« Celles-ci suivent toujours le même chemin. Vers ces fleurs séchées, là. Si tu te demandes pourquoi cet endroit existe encore, tu as la réponse : c’est un sanctuaire. » continua l’assassin, en se relevant.

« Selon toute vraisemblance, Sarik s’est échappé d’ici indemne. Il y a quasiment trente ans. Tout le monde a oublié cette histoire, mais pas l’homme à qui appartenait ce carnet. Le nom de Mujahmad Sarik est le premier de la liste. Je l’ai rayé en pensant à un lien quelconque, puis j’ai compris que les noms n’étaient pas qu’une liste ordinaire. Chaque nom correspondait soit à une personne, soit à une histoire. Si je l’avais su plus tôt, j’aurais directement fait le lien avec Raïs … » poursuivit Rafaelo, alors que des bruits de voix commençaient à se faire entendre de l’autre côté de la porte.

D’un signe de la tête, il indiqua la fenêtre de derrière. Les planches en bois étaient solidement attachées, rien à en tirer. Cependant, l’assassin glissa sa main dans le sable et en tira un anneau. Il fit se lever le passage dissimulé et fit descendre Wade, refermant doucement la trappe derrière eux. Il s’empara d’une torche et l’alluma à l’aide de son briquet en amadou. Le feu illumina les alentours, révélant un bureau, quelques babioles mangées par les toiles d’araignée. Cet endroit était lui aussi à l’abandon. Une lourde porte fermait la sortie.

« As-tu remarqué quelque chose d’étrange sur les traces que je t’ai montré, Wade ? En effet. Petites, évasées. J’ajouterai même qu’il y avait une trace longiligne à côté, et un appui prononcé sur l’extérieur du pied. Une femme âgée. La femme de Mujahmad ? La belle-sœur de Sarik donc. Vivait-elle ici ? Certainement. Mais elle a survécu, elle aussi … un mystère que nous éclaircirons plus tard. Cet endroit était devenu la planque de Sarik après ces évènements, s’il s’en souvient encore. Des registres de la guilde des marchands disent qu’il a ouvert une autre échoppe six ans plus tard. Qu’a-t-il bien pu faire pendant six ans ? » continua l’assassin, amenant un nouvel élément.

La guilde des marchands. Syndicat de tous les commerçants, respectée et révérée dans son poids économique. Guilde, étrangement dirigée par le grand Raïs Sarik. Elle était tout ce qu’on pouvait avoir de plus légal, et maîtresse de la plateforme que représentait Hinu Town. Et comment un homme, qui avait tout perdu puis était reparti de rien avait pu à ce point grimper au sein de la guilde ? Vingt quatre années suffisaient ? L’assassin s’avança vers la porte. Il l’ouvrit et révéla un passage vers els égouts, qui descendait vers de larges bandes de briques, enjambées par divers ponts. Un labyrinthe pour sûr. Caché sous les décombres de la boutique de son frère, emmuré pendant six ans dans les égoûts d’Hinu Town, Sarik avait eu le temps de penser à sa vengeance.

« Sarik était devenu, pendant ce temps, l’ami d’un certain Al-Monafek. Un homme riche, influent. Un homme qui avait les moyens de financer tous les rêves de Sarik. Le même que celui qui fut jadis le conseiller du roi, assassiné lors du soi-disant complot. En effet. Un homme qui avait, lui aussi, une vengeance à accomplir. Quoi de mieux que la haine pour lier deux âmes ? » fit-il, avançant selon un chemin bien spécifique dans les ruines.

Il se repérait à l’aide de quelques symboles dessinés à la craie, situés là où seul quelqu’un pensant à regarder précisément pouvait les voir. Il était peut-être doué pour ce qu’il faisait, mais pas imprudent non plus. Ainsi, les deux hommes s’enfoncèrent dans les ténèbres des égouts, remontant leurs écharpes pour faire face aux odeurs nauséabondes. Rafaelo resta silencieux, jusqu’à arriver à une échelle de bois, menant à une trappe. Il posa la torche, la moucha, puis entreprit de grimper en faisant signe à Wade de le suivre.
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La clef de voûte de la renaissance de Raïs reposait essentiellement sur les rapports contigus et complices qu'il entretenait avec le conseiller. Raïs avait fait preuve de suffisamment de doigté pour s'attirer les faveurs d'Al Monafek et en tirer pleinement profit pour faciliter son retour sur le devant de la scène mercantile. Dans la pénombre de son repaire de fortune, Raïs avait eu tout le loisir nécessaire pour placer ses pions sur l'échiquier et fomenter ce complot d'envergure sans être nullement inquiété. Monafek n'était qu'un moyen et non le but, un maillon dans la grande chaîne qui devait hisser le Phare à On aux commandes du royaume. Tout tacticien qu'il était, Raïs dut s'acquitter initialement des besognes les plus ingrates pour son alter ego et ainsi devenir le principal suppôt du conseiller...tout du moins jusqu'à ce qu'il acquiert l'influence nécessaire pour s'opposer à ses velléités et que la vapeur s'inverse en sa faveur jusqu'à pouvoir le dominer.  Ingénieusement protégé dans sa gangue souterraine, il tirait les ficelles en surface, apposant progressivement sa griffe sur les ramifications de la toute puissante guilde des marchands, accaparant dans son giron commerces et artisans dans son dessein.  La torchère illuminait les quelques restes de la présence antérieure de Raïs Sarik. Précautionneux et minutieux, d'aucun ne pourrait croire qu'il vécut ainsi autrefois dans un tel état de dénuement et ce n'était en rien avec les maigres indices laissés épars que l'on pouvait supposer une quelconque implication de la sédition dont il était le maître d'œuvre.

Le tandem d'hommes grimpa avec prudence une à une les traverses de l'échelle branlante avant de déboucher sur une nouvelle trappe qui révéla à son tour une pièce somme toute ordinaire, banale pour le commun des mortels d'Hinu town, illuminé par un puits de lumière au plafond . Quelques tentures et soieries dressés ca et là comme à l'accoutumé dans le respect des rites traditionnels du royaume, un secrétaire en sapin dans l'angle de la pièce, de larges panneaux de santal en moucharabieh en guise de décorum, une longue planche en bois d'olivier faisant office de table de travail et quelques guéridons composaient l'essentiel des meubles du local.  Il s'agissait manifestement d'un lieu de réunion pour les deux conspirateurs. Le blondin s'empressa de parcourir la salle du regard, remarquant bien assez tôt la contremarque des commerces de Raïs et Mujahmad sur les soieries puis toisa machinalement à travers l'arcade ouverte qui donnait sur les quartiers périphériques de la cité. A quelques lieues de distance, on pouvait apercevoir dans le lointain la palmeraie du jardin du roi et les quartiers ombragés dans lesquelles il avait coutume d'accueillir les hôtes du marques au palais.  Austère, prosaïque, le local ne dénotait pas, il était l'endroit idoine pour se réunir en toute quiétude et orchestrer leurs manœuvres tout en restant suffisamment éloigné de l'enceinte du palais pour que le conseiller puisse s'y rendre sans éveiller les moindres soupçons quant à ses allées et venues. Oui, le mystère restait pourtant entier et nébuleux et Wade comprenait bien qu'au fur et à mesure que les vérités tombaient, de nouvelles questions émergeaient au delà des révélations qu'énumérait Il Assassino.

" Si j'en crois tes paroles Assassin, le conseiller fut à son tour assassiné dans ses quartiers. La presse t'accuse d'avoir commis ce forfait. Deux témoins oculaires dont le Cipher Pol ont même juré t'avoir vu t'échapper des appartements d'Al Monafek après ton crime...c'est tout du moins la version officiel qui fut titré au lendemain des évènements. Pourtant... "

"peu de temps après, ces deux témoins ont été discrètement évincés du personnel du palais avant que l'on perde leur signalement dans les semaines qui survinrent puis qu'ils disparaissent tout bonnement des radars après quelques mois. As tu liquidé Monafek comme l'affirme les rumeurs ? Ou bien était-ce l'oeuvre du bourreau du Cipher Pol? Raïs ne se serait guère aventuré à se manifester en de pareilles circonstances, sa position en aurait été trop fragilisée."

Wade n'avait pas l'ombre d'un doute sur l'implication de Raïs dans l'affaire. Il supposait que le mobile du Phare à On demeurait la sauvegarde se sa couverture et de son anonymat. Si Il Assassino avait bel et bien confronté le conseiller dans sa suite, il aurait tôt ou tard été capable de lui tirer les vers du nez et de faire éclater le scandale de grande ampleur.  Monafek décédé, le pot-aux-roses était sauf, tout du moins pour un temps seulement, jusqu'à ce que Raïs Sarik puisse mettre en branle son réseau tentaculaire et protéger ses intérêts.  Il Assassino se tenait dans le rideau de porte et alors qu'il s'apprêtait à donner la réplique, l'œil du blondin fut attiré par une reliure carmin dans une alcôve creusée dans la paroi.  Il s'en approcha avant d'en extirper avec précaution l'objet du plateau sous laquelle il est aplati.

"Le Prince, Giancomo Makiaveli "

L'illustre auteur et vulgarisateur de la pensée politique arguant notamment que les monarques de ce monde doivent s'efforcer d'être craints plutôt qu'adulés. Des théories audacieuses reposant sur un dogmatisme latent qui ne plaisait guère aux courants révolutionnaires traditionnels et qui voyaient en ces écrits une condamnation scrupuleuse de leurs actions. Giancomo Makiaveli...le maître-à-penser de Raïs Sarik ? Le doute n'était pas permis a fortiori puisque le blondin avait autrefois œuvré conjointement avec l'individu dans une cellule dissidente, les fils de la liberté, aux confins de West Blue alors qu'il n'avait pas encore rejoint les rangs de l'armée révolutionnaire. La stupeur de Wade  et l'expression corporelle qui en découlait fut aussitôt relevé par son homologue qui l'interrogea d'un œil inquisiteur.

"Je connais cet homme, il a servi à mes côtés, autrefois alors que nous n'étions que de jeunes pousses épris d'une liberté pure et absolue. Un homme de lettres, à l'esprit vif et à l'escrime encore plus efficace encore.  Je tiendrais une enquête ultérieure pour savoir s'il a influencé et même collaboré aux exactions du Phare à On. Quoi qu'il en soit le DRAGON en verra une utilité manifeste si tu n'y vois guère d'inconvénient"  pressa Wade avant d'engouffrer le registre dans l'une des poches évasés de sa parka.    
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