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Havelock Shepard le bienheureux

Havelock Shepard
Pseudonyme :
   • Age : 25
   • Sexe : Mâle
   • Race : Homme

   • Métier :Lieutenant de la Marine régulière
   • Groupe : Marine

   
But : Casser des bouches

   • Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : ¨Plouf
   • Équipement : Une épée toute bête, assez longue.

   • Parrain : Un chic type nommé Lance.
   • Ce compte est-il un DC ? Oui, d'un chic type nommé Lance.
   • Si oui, quel @ l'a autorisé ? On me l'a dit tellement de fois sur la CB que j'arriverais plus à me souvenir de tous les noms =D

   • Codes du règlement :


   
Description Physique
Havelock tu vois c'est le type qui va te dévisager alors que tu sirotes tranquillement une vodka pomme dans ce bar branché que tu apprécies tant. Quand il s'approchera de toi en s'asseyant sur le tabouret le plus proche, tu sentiras l'odeur de l'alcool qu'il ingurgitait depuis sûrement quelques heures. Deux vannes moisies plus tard, tu comprendras rapidement qu'il ne s'intéresse à toi que parce que tu as une bonne bouille et une poitrine fournie. Alors tu te diras que c'est un véritable enculé – et dans un sens tu auras raison – mais sa longue veste noir en cuir à reflets carmin assorti à ses bottes et surtout son pendentif en rubis te fera penser qu'il s'agit d'un homme riche et important. Il passera par moment une main dans sa courte chevelure hérissée avant de te fixer de ses deux grandes prunelles azures. Tu continueras à le cuisiner pour découvrir des choses plus intéressantes mais il se perdra dans un numéro de charme maladroitement exécuté, probablement à cause du dixième verre de whisky qu'il venait d’engouffrer cul sec. A ce moment là tu te convaincras du fait que même son marcel blanc semblait plus séduisant que l'homme devant toi. Et après la baffe que tu finiras de toute façon par lui coller quand il abordera la circonférence de ton postérieure, il s'en ira en riant. Malgré sa démarche titubante et flasque, tu noteras sa grande taille – pour un humain lambda – et ses épaules taillées. Vu sa bonne bouille, tu sais qu'il trouvera une autre fille moins exigeante que toi avec qui finir la soirée, une traînée comme tu aimes à les appeler. Tu te demanderas comment une famille pourrait supporter un type aussi ignoble, comme bien d'autres avant toi. Puis tu reprendras ta soirée beuverie avec l'assurance que le prochain à t'aborder va se prendre toute la frustration que t'as accumulée en pleine poire.


   
Description Psychologique
La légende voudrait qu'Havelock ait appris à jurer avant de savoir marcher. Une croyance qui puise sans aucun doute ses fondations dans le caractère particulièrement coloré du jeune homme. Cette caractéristique si répandue dans le monde ne lui offrait pas la sympathie de ses supérieurs. En fait, elle lui offrait même l'opportunité de participer aux diverses tâches ménagères assez régulièrement. Le plus étonnant étant que même après avoir nettoyé des dizaines et des dizaines de sols différents, il mettait toujours un temps incroyablement long à terminer ses corvées. Même un paresseux avait plus d'énergie que cette recrue du gouvernement. Il préférait largement passer son temps à écumer toutes les tavernes de la région en quête de deux gourgandines bien taillées. En clair, il ne présentait pas les aspects essentiels d'un bon sous-fifre. Alors pourquoi était-il encore autorisé à se balader dans les couloirs blancs des QG de la marine ? Très simple. D'une part ses prouesses physiques, notamment dans le maniement de l'épée qui ont su attirer l’œil aiguisé de sergents instructeurs. De manière générale, ses collègues marins redoutaient le moment où ils devaient s'entraîner contre lui. Une peur qui peut sembler curieuse mais qui s'explique par un sombre épisode où l'un de ses partenaires l'ayant titillé sur ses parents avait fini à l'infirmerie avec la ceinture pelvienne fracturée, la mâchoire disloquée et une hémorragie du diaphragme.
D'autre part, Havelock avait un talent inné pour le commandement. Les divers officiers l'ayant rencontré ne s'expliquaient pas la facilité qu'il avait de diriger des hommes, en particulier quand on sait qu'il n'a jamais reçu de formation au rôle d'officier. Ce qui est certain c'est qu'ils placent de grands espoirs dans cette aptitude et le pousse tant bien que mal à poursuivre dans cette voie.  Car, oui, il avait une tendance prononcée à laisser ses responsabilités de jeune officier de côté. Non pas que commander l'ennuyait particulièrement plus que le reste de ses obligations, il poursuivait simplement un autre but et ce depuis toujours : devenir le meilleur. Et pas le meilleur troufion à lunette à observer des gouttes d'eau au microscope deux kilomètres sous terre. On parlait bien  d'affrontements qui faisaient transpirer, de duels en face à face et de combats sanglants. La recherche de pouvoir, de puissance. Voilà ce qui motivait sa vie. Ca et les femmes. Et l'alcool. Et les femmes, aussi.


   
Biographie
Dans une contrée reculée de North Blue, une île abritait un conflit entre deux peuples ne jurant que par le bois et le fer, le sang et les épées, les flèches et le tonnerre des béliers. Coupée du reste du monde, cette île n'était visitée par personne, et surtout pas par le gouvernement mondial. Pour cause, la guerre permanente qui y faisait rage empêchait toute colonisation à moins de raser au moins l'une des deux civilisations présentes.
Les mouettes volaient haut lors de l'une de leurs innombrables bataille: le siège d'une ville Amani, une population recluse dans une extrémité de l'île, utilisant l'eau et de lourdes murailles pour se protéger des envahisseurs, les Zéloks. Boucliers levés, ceux-ci assiégeaient le camp fortifié, affrontant les projectiles mortels sur un pont étroit, une bien mauvaise situation géographique pour leur combat. Un brouhaha terrible regroupant les bris du bois, des flèches se plantant à travers les têtes et des cris de douleur de genoux transpercés rendait le champ de bataille encore plus odieux qu'il ne pouvait déjà l'être. Les Zéloks se faisaient massacrer comme des animaux à l'abattoir.

— Des boucliers ! Il nous faut plus de boucliers ! Hurlait l'un des commandants en charge de l'assaut. Un peu de nerf bon sang ! Abattez-moi cette foutue  porte.

Le grondement d'un rondin de bois de de dix mètres de long sur un de large, embouté d'un cône de métal clouté s'entrechoquant contre une porte en acier. Voilà ce qu'était le bélier. Mais la porte tenait bien, résistant aux quelques coups portés ; Cela donna le temps aux Amanis de faire venir leurs arbalétriers. Le chef de la barricade s'occupait du commandement de ce côté.

— Escouades une et deux, tirez en alternance ! Première ligne, en joue ! FEU!

L'arbalète avait le défaut ne pas pouvoir tirer à plus d'une centaine de pieds mais la puissance de ses carreaux en faisait une arme redoutable à courte distance. Les boucliers volèrent en éclat à la première volée. Les cadavres s'entassaient, détruisant le moral de leurs adversaires et rendant le pont de moins en moins praticable. Les lieutenants sur le terrain se rendirent compte du massacre et sonnèrent aussitôt la retraite.

— Repli stratégique, reculez !

Les troupes reculèrent rapidement, portant les blessés qu'ils pouvaient sous le feu nourri de l'ennemi. De l'autre côté, les soldats Amanis sur le mur crièrent de tout leur poumon pour exprimer leur joie, les bras en l'air en signe de victoire. Seul un homme restait impassible : le chef de la sécurité, un homme aux cheveux courts et bruns, bien bâti.

— Bravo les gars, vous vous êtes bien battus : Profitez-en pour allez récupérer les flèches. Femmes ! Occupez-vous des blessés !

Tout le monde s'exécuta sous ses ordres. A l'intérieur de nombreux blessés étaient bandés , certains avaient perdu leurs bras ou un œil. D'autres eurent la chance de n'avoir que quelques égratignures et certains agonisaient bruyamment sur des civières improvisées. Même les enfants participaient à la guerre. Une jeune fille magnifique s'approcha d'un mort pour retirer une flèche enfoncée dans un crâne. Cette dernière était bien ancrée, forçant la jeune fille à tirer de toutes ses forces avant de tomber à la renverse. « Beurk » se dit-elle en voyant l’œil embroché sur le projectile.

— Concentrez toutes nos forces à l'avant, le lac protégera nos arrières.


A quelques kilomètres d'ici, en haut d'une colline, un groupe d'hommes observait méticuleusement l'affrontement.

— Ouhlàààà, les assaillants ont battu en retraite !
— J'avais raison ! Cria l'un d'eux portant une cervelière et une barbe noire tressée. C'est juste une petite escarmouche entre clans. Les assaillants sont dans les huit cents, la défense est largement en sous-nombre. Quelle bande de crétins ! Faut vraiment être con pour attaquer une forteresse pareille de front ! On fait quoi Marian ?

Le chef de la petite troupe réfléchissait en observant le champ de bataille en contrebas, ses yeux révélaient une avidité sans pareil. Venant gratter son bouc mal entretenu il se releva avec fermeté en pointant du doigt l'une des bâtisses à l'intérieur du fort.

— Ca m'a tout l'air de la base d'un bon gros clan bien riche ça. J'aime cette odeur qui me chatouille les narines !
— Alors on y va ? On se range du côté de l'assaillant ? Répliqua Erwin, son second.
— Ouaip, ce sera plus juteux. Pourquoi se contenter d'une petite récompense de pingre quand on peut défoncer le coffre à trésor et embarquer tout ce qu'il y a dedans ?  Bon c'est pas tout ça...

Marian se retourna en pivotant ses hanches de quarante-cinq degrés. Ses cheveux blonds courts et mal taillés lui donnait un faux air de noblesse.

— Have ! A toi de jouer mon gars !

Une jeune homme terminait de lasser de manière très serrée ses brodequins en cuirs et se releva en arrachant au passage deux dagues plantées dans la terre devant lui. Il les rangea dans deux étuis accrochés à une ceinture elle aussi en cuir, placés respectivement devant et derrière son bassin.Son corps était recouvert d'une tenue en lin et un haut fabriqué en peau de bête lui masquait le torse et le haut de ses cuisses. Il traversa ensuite la foule de pirates qui mesuraient tous une bonne tête de plus que lui et les kilos qui allaient avec.

— Have, tu entres en scène mon gars. Tu vas apporter un message au chef de l'armée assiégeante. Ouvre grand tes oreilles voilà ce que tu vas lui dire !

Sur ces dires Marian se redressa en croisant les bras d'un air hautain.

— « Votre stratégie militaire est pitoyable ! Ca me fend le cœur de voir ça. Par conséquent mon armée vous offre son aide, c'est pour vous une chance inespérée. Nous vous guiderons vers la victoire. Au matin de la chute de cette forteresse, la moitié des prises de guerre sera à nous. Vous attaquerez à nouveau demain à l'aube ».

Des sourires se dessinaient sur les visages du reste de l'équipage. Leur leader avait cette capacité de créer des discours aussi insultant qu’humoristique, pour leur plus grand plaisir.

— Quand tu leur auras transmis le message tu resteras avec leurs troupes et tu surveilleras la situation militaire. Si tu n'as pas de question, vas-y.

Malgré l'indication de son supérieur l'adolescent ne bougeait pas d'un pouce malgré le regard interrogateur et persistant de Marian.

— Promets moi une récompense !
— Si tu parviens à passer un accord... je te donnerai un million de berrys annonça-t-il alors que l'étonnement se dessinait sur le visage de ses hommes, accompagné pour certains d'un sifflement.

Les yeux du gamin se plissèrent, ses mains se crispèrent et son visage devint agressif.

— Te fous pas de ma gueule, j'en ai rien à faire de tes merdes.Tu sais très bien ce que je veux Marian.
— Rooooh, j'ai peur ! C'était juste une blague, te fâche pas !

En bon bouffon qu'il était, le chef recula d'un pas en levant ses deux paumes vers l'avant pour accompagner ses paroles. La seconde d'après, il revêtait déjà cette aura noire et vicieuse qui s'attaquait à son regard mais aussi à la tonalité de sa voix, bien plus inquiétante.

— Mais gamin... Pour ça, faudra au moins que tu me rapportes une tête casquée.

Les matériaux comme le fer qui servaient à fabriquer les armes et armures étaient rares. Aussi, seuls les officiers supérieurs revêtaient des casques. Havelock resta immobile un moment, puis s'élança en dévalant la colline, l'air sifflant sur son passage.

— Il ramène trop sa gueule, ce morveux ! Pourquoi tu lui as confié les négociations ? S'enquit Erwin.
— Hmm... Les soldats en position de faiblesse sont toujours sur les nerfs. Du coup, la plupart du temps, le messager se fait buter avant d'arriver à la table des négociations. Quitte à se faire trucider un gars, autant que ce soit un gosse ramassé au bord de la route, tu crois pas ?

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— Qu'est-ce que tu veux, gamin ? C'est pas un endroit pour les gosses ici !

L'agréable caractère des soldats qui montaient la garde depuis une dizaine d'heure était légendaire.

— Je suis un héraut, y aurait-il quelqu'un d'intelligent avec qui je pourrais discuter ?

Dans le camp, la quasi-totalité des soldats ignoraient ce nouveau venu, trop occupés à soigner leur blessés, pleurer leurs amis et enterrer leurs morts. Pas de chance pour lui, il se coltinerait les troufions aigris jusqu'au bout.

— Sale gosse ! C'est peut-être un espion des Amanis. Capturez-le !

Le garde eut tout juste le temps d'avancer sa main avant de se retrouver le poignet dans le dos, immobilisé par une clé d'épaule.

— Je suis venu parlementer. Y'a-t-il un responsable ?

Cette fois-ci, tous les regards étaient rivés vers lui ainsi que vers le guerrier professionnel qu'il venait de ridiculiser devant tout le reste de l'armée.

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— Ils veulent qu'on leur laisse la moitié des prises de guerre ? De vulgaires mercenaires qui posent leurs conditions, on croit rêver. Vous ne doutez de rien, hein ? Sale morveux.

Sa phrase se conclut par un bruit de mastication d'un très bon steack couvert d'une sauce aux champignons grasse et succulente. Le reste de buffet se composait de pain de blé, d'une soupe au au au maïs et au fromage et de pommes de terre en ses formes diverses et variées. Vous vous en doutez, le leader des Zéloks était un énorme laideron. Plus énorme que laideron d'ailleurs. Quoi qu'il était difficile de distinguer laquelle de ces deux caractéristiques était la plus prononcée.

— Même un morveux peut voir ce qui se passe. En vous obstinant à bêtement attaquer la porte principale, tout ce que vous gagnez, c'est toujours plus de pertes. Et puisque leurs troupes sont rassemblées à l'avant de la forteresse, du côté du lac, celle-ci est quasiment sans défense. C'est là qu'on va frapper.

Havelock astiquaient ses mains menottées dans son dos par une corde épaisse et rugueuse. L'un des subordonnés du leader Zélok lui ordonna de se tenir tranquille avant de répliquer.

— Si c'était faisable, nous ne nous fatiguerions pas tant ! Ces sauvages sont tous des arriérés, adressa-t-il au gamin. Il est impossible de faire entrer un navire dans ce lac. La rivière qui y mène est non seulement en pente, mais le courant y est contraire et de plus en plus violent. Il y a même une chute d'eau. Nos navires sont stationnés à bonne distance en aval. Pourquoi crois-tu que nous n'attaquons pas par le lac ?
— Alors c'est non ? Dans ce cas, je préfère vous prévenir. Marian et ses cent guerriers se rangeront du côté du fort.
— Quoi ? Hurla-t-il.

Le bruit du cri se poursuivit de dizaines d'épées arrachées de leur fourreau faisant grincer leur corps métallique.

— Comment oses-tu ? Sale petit morveux !
— Ma mort ne vous avancera à rien, conclut Havelock calmement alors que les lames frôlant sa gorge se multiplaient. Si je ne leur envoie pas le signal comme quoi nous avons trouvé un accord, les cents guerriers de North Blue deviendront vos ennemis.

Le leader plongea ses yeux dans ceux d'Havelock. Il tenait sa coupe de vin à mis chemin de sa bouche. Il paraissait moins excédé que ses subordonnés de la réaction d'Havelock.

— Hmm, d'accord. Faites comme ça vous chante.
— Mais, seigneur ! Répliqua un soldat.
— Si tu as menti, je te ferai couper la tête. Mais si tu dis vrai, je jure que nous partagerons équitablement les prises de guerre.
— Enlevez mes liens et rendez-moi mes poignards. C'est un héritage de mon père.

Dans le ciel qui tirait tout doucement sa couverture obscure, un projectile enflammé voltigea prodigieusement. Trois autres suivirent, illuminant les cieux à chaque passage.

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— Vous voyez, commandant ? C'est la quatrième comme ça.
— On dirait un signal, fit un autre des soldats sur la palissade.
— Je suppose que c'en est un. Ils communiquent avec d'autres troupes ? Hm. Soyez sur vos gardes! Demain, tout sera différent.
— A vos ordres !

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— C'est le signal d'Havelock. Une flèche haute suivie de trois flèches basses. Ils attaqueront à l'aube, affirma Erwin.
— Parfait ! C'est tout ce que je voulais savoir. Fini de traîner les gars ! Il faut qu'on ait franchi le col avant que la lune soit haute.

Le vent siffla dans les bois.

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Le sol tremblait sous les pas déterminés de l'armée Zélok. Les rongeurs et les volatiles détalaient au fur et à mesure que le bruit aiguë des lances et des boucliers se rapprochait. Leur chef obèse bailla sans aucune retenue devant les hommes en rang.

— Une ombre escaladait la montagne ?
— Oui. J'ai reçu un rapport disant que tous les gardes stationnés près des bateaux l'ont vu la nuit dernière, répliqua son second. C'est un mauvais présage, excellente.
— Hahaha. Moui, quoi qu'il en soit... GAMIN ! Tes compagnons ne sont toujours pas là. Le soleil est pourtant levé depuis un moment.
— T'occupes pas de ça et lance l'attaque, gros lard. Tu vas tout de suite comprendre.
— Je suis sûr que tu m'as dit des insultes, petit salaud. Je sens ces choses là. Préparez-vous à attaquer ! Lança-t-il à son armée avant de se retourner vers Havelock. Gamin, j'ai comme l'impression que ta tête va servir d'attraction ce soir.

La charge des soldats entama la bataille pour cette matinée. En quelques secondes, le chaos venait reprendre sa place. Entre les armes de sièges, les carreaux et autres projectiles, on retrouvait des hommes. D'ici la fin de la journée, la plupart serait mort. Il n'y avait rien de plus bruyant que la guerre. Elle masquait un son assez particulier. Des cris. Des cris mêlés de respirations saccadées et de goutte de sueurs qui provenait de plus haut derrière, dans la forêt. Des hommes semblaient tirer quelque chose. Un seul attendait paisiblement debout.

— Ah, mince. Ils ont déjà commencé. On est à la bourre mes gaillards ! Sortez-moi vos tripes, le champ de bataille nous attend ! Fit Marian qui haranguait ses troupes.
— Ouaaaai ! Répondirent-ils en cœur.


De l'autre côté de l'île, les défenseurs venaient de déverser de l'eau bouillante sur ceux qui tentaient de gravir les remparts. Quand ils n'en eurent plus, ils jetèrent des rochers. Le tout, bien entendu, couvert de flèches. Les ordres fulminaient près de la table de commandement Zélok.

— Faites-moi taire ces flèches ! Dressez des échelles sur le flanc Ouest ! Ne reculez devant aucun sacrifice.

Havelock attendait là, lui aussi. Mais contrairement aux Zéloks, son regard était dirigé vers la forêt derrière lui. Au moment où un tas d'oiseaux quittèrent en urgence les arbres, un « Parfait. » s'échappa de sa bouche. Il se retourna et examina les remparts en détails. Quand il vit un homme orné d'un casque à plumes, il partit en flèche comme à son habitude.

— Hein ? Gamin ? Où tu vas ? Hurla le leader Zélok. Alors c'étaient des mensonges ? Il s'enfuit ! Tuez-moi ce morveux !

Les flèches partirent mais loupèrent leurs cibles. Une partie de cet échec était liée à la fulgurante course du jeune homme et l'autre à la précision désastreuses des archers Zéloks. Les Amanis commençaient à se dire que les Zéloks n'avaient vraiment aucun plan, ils se plantaient sur les murailles tout comme la veille. Le leader Zélok lui aussi avait cette impression, et il ne manquait pas de le faire savoir.

— RAAAAAAH ! LE MORVEUX S'ENFUIT, LA FORTERESSE NE TOMBE PAS, LES ALLIES N'ARRIVENT PAS ! MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE CETTE ARMEE DE MEEEEERDE ? HE, VOUS ! VOUS ETES QUOI ? DES EPOUVANTAILS ?  OH ! FAITES QUELQUE CHOSE ! REMUEZ-VOUS ! SI VOUS CROYEZ QU'IL SUFFIT D'ATTENDRE LES PREMIERES NEIGES POUR RENTRER CHEZ VOUS, NE REVEZ PAS ! TANT QUE LE FORT NE SERA PAS TOMBE, VOUS... VOUS M'ECOUTEZ TRIPLES BUSES ?
— Euh, c'est que... excellence... Il y a un bruit bizarre.
— C'EST LE BRUIT DE LA GUERRE CA ! AU LIEU DE VOUS OCCUPER DE CA, VOUS FERIEZ MIEUX DE...
— Non ! Ca se rapproche. Il y a un bruit bizarre.

Boum. Boum. Boum. Une son sourd et régulier. Comme les battements de milliers de tambours résonnant à l'unisson.

— Là, vous entendez ?

BOUM. Le chef obèse fut préservé de justesse des griffes de la faucheuse par son second. Un arbre venait de tomber sur lui. La cause ? La proue d'un navire soulevé par des dizaines de mercenaires. Derrière lui, deux autres navires suivaient de la même façon. Les doigts les pointèrent chez les Amanis.

— Des navires ! Ce sont des navires ! Hurlaient les guetteurs. Des navires sont descendus de la montagne !
— Les ordures, ils ont franchi le col en portant leurs navires de guerre sur leurs épaules.

Marian siégeait en conquérant, son épée pointée vers l'avant. Il était le seul sur la coque du navire. C'est quand même cool d'être capitaine. Arrivés au niveau du lac, les mercenaires regagnèrent leur poste sur le navire.

— Ramez ! Vitesse maximale ! Ordonna Marian.

A peine délivrés du poids titanesque des navires sur leurs épaules, ils enchaînèrent dans la sueur. Pas de répit pour l'équipage. Une voix vint cependant dynamiser leur motivation.

— Le premier navire qui accoste aura droit à double part du butin !

Les fantassins Amanis étaient encore sous le choc. Dans un moment de lucidité, l'un d'eux sut faire reprendre aux autres leur esprit.

— Les navires ! Les navires approches ! Ils ont l'intention de nous attaquer par l'autre côté.
— Il n'y a presque pas d'hommes du côté du lac !
— On va être pris entre deux feux...
— Ne vous laissez pas déstabiliser ! Il n'y a que trois navires ! Que les quatre-vingts hommes qui se trouvent sur l'aile droite se rendent au débarcadère ! Ne les laissez pas accoster ! Les autres, protégez la porte jusqu'à la mort !

Le commandant Amani suscitait une certaine fascination chez ses troupes. Son sang-froid dans une situation aussi critique se révélait plus qu'admirable. L'élan d'espoir qu'il venait de transmettre suffirait à compliquer la venue des mercenaires sur leur rive. Ces derniers n'étaient d'ailleurs plus qu'à quelques dizaines de mètre de ladite rive.

— Parfait, on a pris leurs arrières, indiqua Marian les yeux avides de combat et d'or. Accostez au débarcadère. Haha, c'est le rêve. Du côté du lac, non seulement il n'y a pas de rempart, mais en plus c'est une berge comme on les aime. C'est comme s'ils nous invitaient à débarquer. Allez mes gaillards, on fonce dans le tas !

C'est à ce moment que les carreaux fusèrent pour la première fois en direction du lac. Marian sut repérer le son à temps pour parer le projectile à l'aide de son épée. Ce ne fut pas le cas de l'un des hommes à sa droite qui vit son crâne transpercé de part en part. « Jack! » Cria l'un des mercenaires, à la vue de son compagnon décédé. Il lança un regard à Marian.

— Des arbalétriers ? Dit-il. Et en grand nombre on dirait. Faut s'attendre à subir quelques pertes.

La panique était maîtrisée sur les murailles et une bonne partie des armes à distance pointaient le fleuve.

— Que ceux qui ont fini de recharger les premiers tirent ! Utilisez tous vos carreaux s'il le faut. Là où ils sont, ils font une cible idéale. Abattez-en le plus grand nombre possible avant qu'ils débarquent.

Une très bonne stratégie. Au milieu de leur bateau, les mercenaires étaient forcés de ramer sans protection et en plus ils se déplaçaient lentement. Les Amanis semblaient reprendre confiance jusqu'à ce qu'Havelock apparut, tranchant au passage la gorge d'un arbalétrier d'un seul coup de dague. Un second dégaina son épée et lança une attaque verticale, en vain. A peine eût-il avancé qu'Havelock trancha ses doigts, faisant virevolter sa lame dans les airs tandis que l'homme se tordit de douleur. D'autres tentèrent de s'interposer jusqu'au commandant, dont la tête tomba dans le lac en contrebas après un coup bien placé. Havelock était bien trop rapide.

— Tuez ce gamin ! C'est l'assassin du commandant, hurla l'un d'eux alors que le garçon plongeait tête la première dans l'eau glacée. Merde, jamais vu un gosse pareil.

La discorde créée au sein des troupes stoppa la nuée de carreaux qui assaillaient les navires de Marian. « Ils ont arrêté de tirer » avait noté l'un d'eux alors qu'un autre énonçait une solution « ils sont p'tet à court de flèches ». Dans tous les cas, le capitaine vit ici leur meilleur opportunité et ordonna à ses troupes d'accoster.

— En avant ! Foncez dans le tas !

Plus que de simples adorateurs de l'or, ses hommes étaient aussi de redoutables foudres de guerre d'une brutalité sans nom. Les soldats des Amanis, bien qu'entraînés aux art de la guerre, n'avaient aucune chance face à eux. Ce fut une boucherie sans nom.

— L'ennemi est inférieur en nombre. Ils sont tous trop occupés à protéger la porte pour pouvoir venir ici. Défoncez moi tout ça !

Marian se baladait au milieu du champ de bataille, suivi par Erwin.

— Hum. La résistance est bien faiblarde fit-il en astiquant son bouc.

Ses yeux repérèrent sur les toitures de paille des archers embusqués « Hachette », dit-il. La seconde d'après Erwin lui en tendit une. Marian la saisit et la propulsa avec un bon élan. Après quelques tours sur elle-même, elle trancha en deux la tête de l'un des archers sous les applaudissements de ses comparses. « Magnifique, chef », « En plein dans le mille » dirent-ils alors qu'il se secouait le poignet en vainqueur.

— Eeeeeh béh. Regardez-moi ce troupeau qui s'approche. Comment ils vont faire à la porte sans tous ces gars ? Demanda l'un des mercenaires qui venait d'apercevoir une petite centaine de défenseurs Amanis.
— Tant pis pour eux. Massacrez-moi ça vite fait mes gaillards ! Sinon on aura plus le temps de s'amuser.

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DOOM. WUUUUUUUUUM. DOOM. Le bélier battait la mesure. Tous les soldats tentaient de retenir la porte de la barricade, renforcée par de longues planches de bois fixées par des clous.

— Merde ! La porte ne tiendra pas. Où est passé le reste des archers ?
— Ils sont partis attaquer les navires... Mais il sont pas revenus.

Trop tard. Le bois céda sous l'incroyable puissance du pilon. L'armée Zélok se jeta à l'intérieur du fort pour rencontrer une défense assez faiblarde. La plupart des fantassins Amanis se replièrent, ou plutôt fuirent pour sauver leur vie dans toutes les directions. Certains courageux firent barrage de leur corps. Pourtant après seulement quelques minutes de combat, un soldat Zélok nota l'absence de défenseurs supplémentaires.

— Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ça c'est arrêté tout à c...

Les Zéloks s'arrêtèrent net pour apercevoir un cimetière de cadavres. Il y en avait tant qui jonchait le sol que traverser l'allée relevait d'une épreuve de Fort Boyard.

— De quoi ils sont faits ces mercenaires... ?

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— GNIEHEH AHAHAHA. Cette forteresse a fini par s'incliner devant mon génie militaire, aboya le leader Zélok dont les bourrelets étaient encore plus prononcés une fois sur son cheval.

Accompagné du reste de son armée, le vainqueur investissait enfin les lieux.

— Le commandant de la forteresse est mort. D'après le récit des soldats vaincus, ce serait l’œuvre d'un enfant, déclara son second.
— Quoi ? Le morveux l'aurait tué ?
— Apparemment il les a attaqués avec deux couteaux.
— Hmm, misérables mercenaires. Il faut se méfier même des gamins.
— Que souhaitez-vous que nous fassions de ces mercenaires ?
— Ils sont venus jusqu'ici en franchissant la montagne. Au retour aussi il faudra bien qu'ils passent le col avec leurs navires sur leurs épaules. C'est là qu'on frappera. Et comme leurs navires seront chargés de leur part du butin, ils se déplaceront avec moins d'aisance. Et le trésor sera tout pour moi. HAHAHA. Je suis trop intelligent .
— C'est étrange, je ne les vois nulle part.
— Seigneur ! Je viens au rapport, détonna un garde en courant.
— Parle.
— La... La salle du trésor.

Le leader suivit le messager jusqu'à la dite salle pour se retrouver devant une pièce totalement vide à l'exception d'un gobelet en argent, de deux pièces et d'un chandelier.

— Il n'y a plus rien... Mon trésor...
— Toutes les maisons du village ont été mises à sac elles-aussi, précisa le garde. Tout ce qui avait de la valeur a été emporté.
— Comment ont-ils réussi un tour pareil en si peu de temps ?

Le second était perplexe, partagé entre la surprise, le dégoût et l'incompréhension. Il se grattait la tête quand la voix de Marian parvint à leurs oreilles.

— Je m'adresse au chef des vainqueurs.

Debout sur un bateau remplis d'or en tout genre qui flottait sur le lac, Marian attendait les bras croisés avec une cape en fourrure et une couronne ornée sur sa tête.

— Comme convenu, nous partageons les prises de guerre en deux. Vous gardez la victoire et nous le trésor. Pas d'objection je suppose ? Je trouve même que nous sommes très généreux puisqu'on vous laisse toute la forteresse !

La crispation qui se dessina sur le visage du chef Zélok était assez dur à décrire. Un mélange entre une soudaine crise d'hémorroïdes et un spasme nerveux. Il ne parvint même pas à laisser sortir un mot juste une suite de consonnes et de voyelles plus ou moins compréhensibles « qwéééézgwwutld ? ».

— Ils ont l'intention de franchir la chute d'eau, cria le second. Mettez les navires à l'eau.
— Mais... tous les bateaux de la forteresse ont été détruits.
— Envoyez un message à nos hommes stationnés près de la chute.

Quelques insultes continuèrent de proliférer parmi lesquelles ont pouvais retrouver « escrocs », « enfoirés », « sauvages » ou encore « bouseux ». Une victoire totale pour Marian qui fit signe à ses hommes de faire descendre le butin dans la cale du navire.

— Havelock n'est pas encore rentré Marian, indiqua Erwin.
— Tiens, c'est vrai ça ! Quel dommage. Bon, tant pis. Il est mort, il est mort. C'est bien, ça fera une plus grosse part pour les autres. Bougez-vous, on fiche le camp maintenant

Une tête tomba sur le pont du navire, encore vêtue d'un casque plumé. Puis Havelock apparut sur la façade droite du navire, trempé et essoufflé.

— Oh Havelock, t'es encore envie ! Fit l'un des membres de l'équipage.
— Increvable le gamin ! T'es pas blessé ? T'as du courage de nager dans cette eau glacée, dit un autre mercenaire.
— Marian, c'est la tête du commandant.
— Ohhh ! T'as réussi à la prendre ?
— T'as prêté serment enfoiré, trop tard pour te défiler. Je jure que je vais enfin te buter, toi,  l'assassin de mon père.
— Eeeet je relève ton défi. Mais va falloir qu'on remette ça à plus tard, pour l'instant faut filer d'ici , termina-t-il en esquivant une flèche. Ramez mes gaillards. Si on traîne ils risquent de bloquer la rivière !

La chute d'eau était sûrement une barrière naturelle infranchissable pour la plupart des navigateurs. Mais pas pour ces loups de mer. Marian lâcha même un petit rire pendant la descente fulgurante. Et cette bouffonnerie fut son ultime adieu à cette île belliqueuse.


— Un, deux... WOUUUUUHOUUUUU MAAAAAAARIAN, BIEEEEEENVENUUUUE
— Ahah Merci jeunes donzelles, vous êtes bien charmantes. Regardez, je vous ai rapporté des colliers !
— Kyaaaaaaa !
— Moi je préférerais une bague.


Dans une maison en bois de bonne facture, Marian saluait les filles, assis sur le rebord de la fenêtre.

— Ah, Valentin, mon oncle, les femmes d'ici n'ont aucune retenue. J'adore ça !
— Je te parle sérieusement Marian ! Vas-tu te décider à m'écouter ? Qu'il vociférait en se caressant sa longue barbe. Je disais donc, si on évalue en berrys la quantité de nourriture qu'avalent tes hommes en une journée. On arrive à  75 000 berrys par homme. Ce qui fait, en tout, pour tes quatre-vingt dix-sept gaillards, 7 275 000 berrys. Cette année le prix des porcs a augmenté. Si voue en mangez tous les jours, il faudra rajouter 35 076 berrys. Et la bière n'est pas comprise dans le prix. Si on rajoute à ça le prix du gîte et du bois pour le chauffage, pour un mois ça fera...
— Mon oncle, l'interrompit Marian la tête reposant lourdement sur sa main droite, cesse de t'inquiéter. On a amassé une petite fortune cette année. On va rester ici quelques temps. Donne autant de vin et de pitance à mes gars qu'ils en voudront. Je paierai.
— C'est ce que je voulais entendre, répliqua-t-il avec un grand sourire. Viens, je t'offre un verre. Toi ! Du vin de fête. Il doit me rester un bon vin d'East Blue. Apporte-le moi.

Il avait donné l'ordre à une jeune femme, une esclave. Sa beauté naturelle ne lui avait manifestement pas porté chance. Ensuite, Valentin set mit à compter les pièces devant lui en riant, se délectant de l'étalage d'or qui se présentait devant lui.

— Mon oncle, fit Marian toujours avachi, tu aimes donc à ce point l'or ?
— Qui ne l'aime pas ? Susurra-t-il en admirant une pièce de plus près. Il n'y a rien de mieux que l'or il suffit de le regarder pour avoir le cœur léger. OH ! Elisabeth ! Qu'est-ce que tu attends ? Dépêche toi de m'apporter mon vin !
— Tout de suite.
— J'vous jure...
— Elle a un prénom bizarre ton esclave, Elizabeth ça sonne comme une nobliau des blues.
— Je l'ai achetée récemment. Il paraît qu'elle est de la lignée d'un seigneur local. D'après ce qu'on m'a dit il aurait perdu une guerre et sa famille aurait été déchue... quelque chose comme ça. Elle est belle, elle m'a coûté très cher. Mais elle a été élevée comme une princesse alors elle est fière et vraiment bonne à rien.

Marian jetait un œil distrait à l'extérieur tout en écoutant l'histoire de Valentin. Havelock venait de franchir la muraille de filles qui s'étaient immédiatement tues.

— Au fait, mon oncle, je peux te demander de jouer les arbitres ? J'ai un rendez-vous pour un duel avant le dîner...
— Un duel ? Fit Valentin en relevant un sourcil.
— Autre chose, mon oncle... Si elle n'est bonne à rien, ce n'est pas la faute de ton esclave, c'est parce que tu ne sais pas t'en servir. N'importe qui est utile pour peu qu'on sache s'en servir intelligemment.

La fin de sa phrase se ponctua de l'un des fameux rictus de Marian et d'un coup d’œil vers l'extérieur.

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Hommes, femmes, enfants, vieillards et même quelques roquets s'étaient empressés de venir assister à l’événement. Ensemble ils formaient un cercle de la taille de deux bonnes huttes. Tels des hooligans enragés, ils crachaient leur admiration dans des cris d'encouragements. Plutôt des bruits en fait, tant la cacophonie générale empêchait la moindre perception précise d'une phrase ou même d'un mot. Dans une indifférence plus que manifeste, Valentin annonçait d'une voix morne les deux combattants en écartant ses bras.

— Euh... Nous sommes ici... rassemblés... au nom de... moi... pour être témoins du duel opposant Havelock à Marian. Le choix des armes est libre. Qui meurt, perd. Qui fuit, perd. Qui se retrouve dans l'incapacité de continuer le combat, perd.
— Sérieux ? Ce gamin est vraiment un des membres de l'armée de Marian ? Si c'est comme ça moi aussi je devrais pouvoir embarquer, non ? S'étouffa un jeune homme aux cheveux roux.
— Tu ne trouves pas qu'il est mignon ce garçon ? Annonça une voix féminine.
— Heeeeein ? Marian est bien plus riche et bien plus fort, non ? Lui rétorqua une autre voix similaire.

— Le motif de ce duel est... la volonté d'Havelock de venger son père assassiné. J'ai terminé. Les participants ont-il quelque chose à ajouter ?
— Non, répondit le gamin qui fixait son opposant du regard.
— Rien du tout !
— Pourquoi est-il devenu un des soldats de l'homme qui a tué son père ?
— Aucune idée...

— Sur ce... Commencez !

La confiance régnait en maître chez Marian qui se tenait debout, sa lame reposant sur son épaule. Havelock lui s'était déjà préparé, dagues sorties, centre de gravité bas, pied avancé. Une garde solide et prête à s'élancer. C'est d'ailleurs ce qu'il fit, juste après quelques boutades du grand Marian.

— T'as grandi toi ! Quel âge ça te fait maintenant ?

La main directrice du gamin se plaça derrière son dos, préparant un large mouvement horizontal.

— Je me souviens qu'à l'époque t'étais pas plus grand que ça, continuait Marian en plaçant sa main paume ouverte au niveau de ses abdominaux.

Perdu dans son monologue il esquiva de justesse l'assaut fulgurant qui visait sa mâchoire. S'en suivit une nuée de frappes qu'il fut forcé de bloquer avec son épée et ses demains serrées.

— Quelle rapidité !
— Le gosse à l'avantage !
— Il le serre au corps à corps !


Une des dagues passait tout près du menton de Marian et vint gratter quelques poils de sa barbe blonde.

— Quand un vieil homme (il esquiva un second coup qui lui rasa une touffe de cheveux) … parle, tu pourrais (prépara son propre coup par la suite) au moins (et balança finalement son épée sur le gamin) l'écouter !

*CLANG* Les deux armes de métal s'entrechoquèrent si fort que des étincelles s'échappèrent à l'impact. Les spectateurs entamèrent un son d'étonnement plus ou moins synchronisé sous la forme d'une onomatopée. Havelock qui fut projeté en arrière stoppa son inertie avec deux sauts rythmés et arrêta entièrement sa course en plantant ses dagues dans le sol.

— Il se relève ! Il n'a rien le môme !
— Il... Il a envoyé un être humain valdinguer avec un seul coup, bégaya le roux dont les yeux semblaient avoir doublé de volume une fois écarquillés.
— Ne dis pas n'importe quoi, reprit Erwin qui observait le combat de son capitaine sans la moindre surprise. Havelock a bondi en arrière. S'il avait campé sur ses positions, ses poignards se seraient brisés. Pfiou. Il est devenu fort. Et quel sang-froid ! Il a bien compris qu'en combat rapproché, les poignards sont bien plus efficaces.
— Et, euh, c'est pas un peu dangereux d'embaucher un gars comme ça ?

Havelock avait repris son souffle, il expira en fonçant en avant avec force pour obliger Marian à bloquer comme précédemment mais cette fois, sa main libre vint lécher la poignet de l'arme de son adversaire. Marian fut forcé de lâcher sa lame pour ne pas perdre ses doigts. Il vint ensuite poser sa main sur le poignet du gamin, pour intercepter l'attaque mais celui-ci reprit sa distance avant même de se faire toucher. Marian récupéra alors son épée qui virevoltait dans les airs.

— Bah quoi ? Il avait une chance en or là !

Les soupirs d'admirations ne s'arrêtaient plus, au plus grand plaisir du chef mercenaire qui se nourrissait de la gloire et du spectacle.

— Dis-moi Have, ton père... Bah ? Euh.. Comment il s'appelait, déjà ? Ack... Ackeeee...
— Ackerman !

Marian riait intérieurement, le combat était bientôt terminé.

— Ackerman ! C'est ça, c'est ça ! C'est moche de vieillir. On oublie tout. ! Mais bon, écoute... Je suis désolé de te dire ça pendant que tu es en train de te venger et tout, mais... Enfin, c'est que j'ai tué beaucoup de gens, moi... Alors j'arrive pas à me rappeler de ton père. (Un air sombre se dessina sur son visage) Je l'ai vraiment tué, moi, ce Ackerman ? Et comment je l'ai tué au fait ? Si ça se trouve, tu te trompes de gars. Qu'est-ce que t'en penses Have ?

Havelock serra ses dents et la prise sur ses poignards doubla d'intensité.

— Pourriture. Si tu t'étais battu à la loyale... Mon père n'aurait jamais perdu contre un minable comme toi !

« C'est dans la poche » pensa Marian avec ses allures de bouffon.

— Ordure... (Havelock trembla de tous ses membres) Ce jour-là... Tu m'as pris en otage ! Termina-t-il en se ruant sur son adversaire.
— Ah ouiiiii ! Je me souviens ! C'est l'imbécile qui a jeté son épée en échange de la vie de son gosse !

Les hurlements de rage semblaient dépourvus de toute humanité. Tête baissées, Havelock ne réfléchissait plus. Il ne voulait qu'arracher la tête de l'ignoble monstre en face de lui.

— Aïe, fit Erwin en se plaquant une main contre son front.

Le combattant aguerri qu'était le second de Marian avait déjà prévu la fin de ce duel. D'abord un coup large de la part du gamin. Le premier et le dernier, puisque Marian s'attendant lui aussi à cette attaque, il aurait simplement à attraper le poignet et venir balayer le jeune Havelock devant lui avant de le tenir « en laisse » au sol, avec une clé d'épaule.

Les encouragements avaient fait place à l'incompréhension générale. Les plus éloignés tentaient de comprendre ce changement d'attitude sans succès.

— Faut pas s'enflammer comme ça... Tsss. Tu manques encore de pratique mon garçon !

*CRAC* Le craquement de l'articulation refroidit l'ambiance déjà devenue étroitement calme. Marian laissa tomber le bras du gamin qui s'étala comme une crêpe sur le sol puis rengaina son épée en s'éloignant du corps.

— Erwin ! Remets-lui l'épaule en place.
— C'est comme si c'était fait.
— Mon oncle. J'ai l'estomac dans les talons ! Je meurs d'envie de manger de la poitrine de mouton, cuite aux herbes parfumées, s'il te plaît.

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De nombreuses années plus tard, dans une mer pas trop lointaine.


Roger Andrew Jefferson. Aussi connu sous le nom de « gégé », vieille branche, ou encore « aller-un-dernier-pour-de-vrai-cette-fois » attendait le cul enfoncé sur un fauteuil particulièrement inconfortable en rêvassant de l'amirale en chef Kenora Makuen en petite tenue. Vraiment petite. Sergent recruteur c'était pas le boulot le plus passionnant, ni le plus dynamique. Du coup quand un type se pointait au beau milieu de l'après-midi, ça redonnait un petit coup de mou à l'existence merdique qu'il menait. En fait, c'était presque un festival à lui seul. Trois mots. Simples. Ceux qu'il entendait le plus « Je veux m'engager ». Jeff leva son cul gras de son fauteuil et s'avança en récupérant sur sa droite un formulaire de base. Formulaire de base, c'est un autre mot pour gros troufion qui récure les chiottes, salue tout ce qui bouge et peint le reste.

— Faut signer en bas de la feuille.

Il s'exécuta.

— Est-ce que tu me vois bien ? Tu m'entends bien ?
— Oui.
— Oui qui ?
— Oui monsieur.
— Apte au travail.

Jeff valida par une signature le contrat avant de le ranger dans un dossier dans un petit placard.

— Tu commences demain à cinq heures pétantes. Dans la marine, on fait pas grand chose mais on le fait de bonne heure. T'auras qu'à demander à ce saloperie de mousse. Oh ! Havetruc, c'est de toi que je cause. Tu m'as ramené mon café ?
— Va chier, répondit une voix dans un couloir.
— Sale petit connard, je vais en référer au commandant ! Tu vas en reprendre pour ton grade ! Pfff. Tu vois … c'est quoi ton nom ?
— James.
— Tu vois James, ça c'est un chie-dans-l'eau de la pire espèce. Un type qu'on nous a collé dans les pattes. Un criminel. Plutôt que de purger sa peine en taule, il s'engage dans la marine pour un temps défini. Moi je les aime pas. Y'a jamais une bonne raison pour qu'un gars comme ça atterrisse ici.
— Qu'est-ce qu'il a fait ?
— On sait jamais précisément ce genre de choses, secret judiciaire toussa toussa. Faut savoir que les traitements de faveur de ce genre, ça n'arrive presque jamais, encore heureux. A priori c'ui là serait lié à une affaire de meurtre sordide. Paraît qu'il aurait des circonstances atténuantes, des parents décédés, un enlèvement. A mon avis c'est surtout qu'il venait d'une famille riche et influente. La complète comme on dit. Oeuf Jambon Fromage.  Teh ça reste un criminel ET un meurtrier. A mon époque ce serait jamais passé un truc comme ça. Mais tu sais aujourd'hui, entre une femme à la tête de la marine, les impôts en hausse et les poils qui fuient mon crâne plus vite que moi devant mon épouse en manque, on se dit que le monde n'est plus ce qu'il est. Putain de société népotique. Et puis c'est sans parler de la re... James ? James ?


   
Test RP
— Je vous en prie, installez-vous. Matelot Shepard c'est bien ça ? Je peux vous appeler Havelock ?
— Tu m'appelles comme tu veux la blouse blanche.
— Je suis le docteur Ramirez, est-ce que vous savez pourquoi vous êtes ici ?
— Nan mais je sens que tu vas cracher le morceau.
— Tout à fait. Mon travail ici est de dresser  un petit bilan sur vous, m'assurer que vous allez bien. Vous êtes quand même un jeune homme au passé … assez peu commun. (Il laissa un temps de pause.) J'ai entendu dire qu'il y avait eu un incident avec un autre matelot il y a peu, vous pouvez m'en parler Havelock ? … Havelock ?
— Ah ouai, désolé je me suis assoupis au moment où c'est devenu chiant.
— Je... je vous demandais si vous pouviez me parler de votre petite rixe d'avant-hier ?
— C'est comme j'ai dit au commandant. Cet enculé avait qu'à pas la ramener sur mes parents.
— Écoutez, je comprends votre chagrin mais on ne peut pas tout régler comme ça.
— Ça a bien marché pourtant.
— Havelock, sa mâchoire est en morceaux et il ne pourra pas se lever de son lit avant plusieurs mois.
— Il a de la chance. Certains sont morts pour ça.
— Vous faites allusion à ce Marian qui est mentionné dans votre dossier ? Parlez-moi de lui.


-----------------

Les herbes des prairies immenses ondulaient sous le vent. Le ciel dégagé de tout nuage accuserait un temps magnifique une fois le soleil levé. Havelock regardait les plaines d'un air vague. La terre était riche, rien à voir avec celle de son île natale. Là-bas, la neige devait déjà commencer à s'amonceler. Ses pensées s'évadèrent un instant quand il entendit un bruit. L'une de ses mains commença à tirer un poignard de son étui.

— Tu es bien matinal Have, le soleil n'est même pas encore levé.

Assis à quelques mètres dans la végétation dense, Marian semblait lui aussi réfléchir profondément.

— Le raffut des hommes t'empêche de dormir ? Bah, faut pas leur en vouloir. Ces derniers temps, on ne fait que marcher et marcher. Ils sont sur les nerfs. Il faut bien qu'ils se détendent de temps en temps.
— Je t'interdis de me parler crevure. Vous autres, vous vous ferriez pas des idées ces derniers temps ? Je ne suis pas l'un des vôtres. (Un sourire forcé apparût sur son visage, pliant la commissure de ses lèvres.) Tu crois que t'es malin et que tu me manipules hein ? C'est ça, continue de te leurrer. Jusqu'au jour où je te trancherai la gorge !
— Pfiou ! Terrifiant ! Voilà que le petit morveux me toise maintenant... t'as bien grandi, tiens.

Marian lui jeta son petit regard perfide avant de se relever face aux plaines les yeux las.

— Le temps est ton allié, mon garçon. Tu vas devenir plus fort que moi et moi vieillir. Un jour viendra où je perdrai contre toi. C'est normal. Même le plus fort des hommes finit par mourir. Ouai, un jour, haha. Bonne nuit Have.

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— Pardon, vous disiez ?
— J'ai aucune envie de parler de ce salopard.
— Je comprends. Et vos parents ? Que faisaient-ils avant de...
— Marchands. On vivait sur une île tranquille et sans embrouille. On était pas les plus riches mais pas les plus pauvres non plus. Ça nous suffisait. Mon père était un grand fan des samouraï du pays de Wano. Le genre à dépenser ses économies dans des lames extrêmement rares.  C'est lui qui m'a appris ce que je sais.
— Vous aviez l'air d'être heureux Havelock, ça devait être de bons moments.
— T'emballes pas trop blouse blanche, la suite est moins excitante. Mon père a fait l'affaire du siècle. Pour une modique somme il avait obtenu des défenses de licorne des mers. Vous savez ces poissons avec une putain de lance devant leur pif. Tout le monde s'est foutu de sa gueule.
— Je croyais que c'était une affaire ?
— M'interromps pas,  c'est pas terminé. Sur North Blue, ça valait rien. Mais mon père connaissait les tendances de toutes les mers. Et sur South blue, il pouvait les revendre au quintuple du prix. Sauf qu'il est jamais arrivé jusque là.
— Vous voulez dire que c'est à ce moment que ...
— Franchement j'ai plus envie de parler. Et arrête de faire le gentil conciliant c'est horriblement chiant.
— Havelock la séance n'est pas ter… miné. Hm. Lucie vous m'écoutez ? Apportez-moi un café je vous prie.


-----------------

Sous l’œil attentif de la lune, trois galères avançaient lentement sur les vagues. L'une d'elle, vide d'équipage, était remorquée par l'une des deux grâce à de longs cordages.

— C'est une belle prise ! En le réparant on devrait encore pouvoir l'utiliser.
— Paraît qu'en l'absence de l'autre, y'a pas moyen de le faire avancer. Apparemment, à lui seul, il ramait pour cinq hommes.
— Ah ouais ? C'est pour ça qu'il y a cette rame immense, là ?

En effet, au milieu du pont de navires se trouvait entre quelques cordes et rames traditionnelles une rame bien plus grosse. Elle dépassait la taille de deux humains en terme de largeur.

— Bah, ça tombe bien avec toutes ces nouvelles recrues, on commençait à être juste. Et on voulait justement un troisième bateau. Hm ?

Alors que le mercenaire s'apprêtait à vider sa troisième coupe de vin, il repéra dans la pénombre, à la proue du bateau tracté , ce qui ressemblait à un enfant. Marian, lui, tentait de trouver le sommeil emmitouflé dans une couverture et bercé par le bruit de la mer. Pourtant, impossible de dormir. Pas que sa conscience lui jouait des tours après avoir pillé deux navires entier. Il en avait même laissé repartir un avec les survivants grâce à un homme dont les prouesses au combat étaient spectaculaires. Un marchand qu'il disait, « mon cul » pensait Marian. Le type en question l'avait défié en duel après avoir anéanti la moitié de son armée, duel qu'il aurait gagné si Marian était du genre à se battre à la loyal. Que nenni. Il avait chargé son second de menacer le fils du duelliste et l'avait finalement tué avec une volée de flèches tirées par des membres de son équipage embusqués dans les hauteurs. C'est l'avantage de pratiquer le guet-apens dans de bonnes conditions, avec une rive d'eau serrée au milieu de deux grandes falaises. Mais le plus impressionnant en fin de compte, ce n'était pas son sens du sacrifice ni ses talents de guerrier. Le plus impressionnant c'était l'état de ses hommes. Vingts-huit blessés. Et combien de morts ? Marian se rappelait encore la discussion avec l'un de ses sous-fifres  « Aucun ?  Pas un seul ? C'est impossible !». Ce type avait mis hors d'état l'équipage d'un de ses navires au complet à main nue. Et pas un seul mort... Était-ce vraiment une coïncidence ? Il soupira et se renfrogna de plus belle dans son drap en laine. Un repos qui fut de courte durée.

— Marian ! Hé ! Viens voir à la poupe ! Mariaaaaan !
— Quoi encore ? 'Tain de gueulards ! Cria Marian en s'approchant.
— C'est le gosse du type. Il a dû se planquer dans les cales du bateau. Oh ! Regardez, il a une épée ! Non ! Deux !

Debout face à tous ces hommes, l'enfant serrait de toutes ses forces deux poignards. Les boutades partirent en fusée « Iiiil va noooos tuuuuer », « Regardez-moi ça ! Il joue les durs avec ses petites épées ! », « Pitiéééé crevette, j'ai trop peur ! » parsemées de rires moqueurs. Seul Marian restait stoïque les bras croisés face au gamin qui n'était qu'à une dizaine de mètres de distance, sur l'autre bateau.

— TU L'AS TUE ! T'AS TUE MON PEEEEERE ! JE TE TUERAI ! JE TE TUERAI T'ENTENDS ? JE TE TUERAI ! JE TE TUEERAAAAAI !

L'ambiance moqueuse et jouissive fut étouffée dans l’œuf par ses hurlements qui vrillaient sa voix à chaque cri, créant un son d'éraillement. Le visage des mercenaires avait pris un tout autre aspect, à mi-chemin entre la surprise et l'inquiétude.

— C'est qu'un gamin... rien qu'un gamin... Mais ses yeux... ses yeux...

La rage, la colère, la haine. Toutes ces émotions décrivaient le gamin devant eux. A tel point qu'il arrivait à éclipser de leur vue son apparence juvénile pour ne laisser que la pure lueur d'un désir de vengeance.

— On fait quoi, Marian ? On le balance à la mer ?
— Laissez-le. De toute façon il ne survivra pas longtemps.

Les respirations saccadées du gamin disparurent lentement alors que la colère laissait place à la tristesse. Il vint s'asseoir dans un coin de la coque, recroquevillé contre le bois froid. Le plancher du navire accueillit quelques gouttes. Il ne pleuvait pas.


   

     

   
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Dernière édition par Havelock Shepard le Dim 17 Jan 2016 - 17:28, édité 21 fois
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Tuturu~ !

Salut Havelock et bienvenue dans le coin o/

On va te laisser finir ta présentation tranquillou, si tu as des questions n'hésite pas à les poster ici ou bien sur la Chatbox.

Pis une fois que tu as terminé dis le nous pour que l'on te donne ton Test RP ^^
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Yop, tu peux envoyer le test RP Anna.
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Salut Nel.

Sérieux avec cette biographie pavée ? Laughing

Pour les anciens, test RP au choix. Débrouille-toi xD
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Et c'est terminé, bonne lecture o/
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Salut Havelock,

Le Wade aux manettes pour sa première prez dans le coin, j'inaugure le premier avis et mon baptême du feu par la même occasion.

J'avais déjà eu l'occasion de te lire récemment sur Nel/Lance et j'étais pour le moins curieux comme de juste pour ce DC. Savoir si tu changerais du tout au tout ou si ton personnage hormis son changement de groupe, d'histoire et d'environnement, allait plus ou moins s'ancrer dans la même veine que Nel/Lance.  

Après lecture de ta présentation, je suis pour le moins mitigé dans le sens où même si la forme en elle-même peut être originale, le contenu que tu brosses, en termes de ce qu'on attend conventionnellement  d'un portrait physique et psychologique, est somme tout assez maigrelet, assez mince si bien qu'on reste loin d'être à même de se représenter pleinement et complètement Havelock.  Au temps jouer sur l'originalité d'une prèz, je suis pas contre mais sacrifier le contenu pour cette même originalité et finalement éluder l'exercice, lorgner sur le hors-cadre et se contenter du minimum syndical pour se garder tous les aspects un peu savoureux pour le Rp ensuite donne un rendu assez boiteux. Typiquement, au niveau de la psycho en elle-même, si je dresse un récapitulatif concis de qu'il en ressort:

Havelock a une soif insatiable de pouvoir/puissance,
Il a un don inné au commandement, il aime la gent féminine
il aime bailler aux corneilles pour ses corvées
Il adore jurer comme un Chartier
Il a de bonnes capacités martiales (" prouesses physiques " nous dit le texte, qui normalement passe davantage dans le physique donc) et c'est tout.  

Et ces traits psychologiques sont diluées dans des détails qui n'apportent rien de véritablement intéressant/ ne bénéficient pas au RP parce qu'ils tombent un peu comme ca dans l'escarcelle du lecteur sans pour autant qu'il ait véritablement la matière nécessaire et de justification qui pourrait nous l'intimer L'exemple de ses facultés de commandement:


"D'autre part, Havelock avait un talent inné pour le commandement. Les divers officiers l'ayant rencontré ne s'expliquaient pas la facilité qu'il avait de diriger des hommes, en particulier quand on sait qu'il n'a jamais reçu de formation au rôle d'officier."


Je remets pas en cause l'idée, loin de là, je peux tout à fait admettre qu'untel ou untel puisse avoir ca dans le sang mais il faut que tu donnes un peu plus de corps et de vraisemblance au propos car personnellement je n'y crois pas une seule seconde. Et le paragraphe suivant sur tes habilités martiales ne constitue pas un gage de commandement, ca contribue au commandement mais ne le justifie pas et sûrement pas lorsqu'il est inné.

Le physique et/ou la psycho, ca se doit d'être relativement concis ( pas de problème la dessus) mais particulièrement percutant de manière à qu'après avoir lu ta prez, on ait les grands axes de ton perso et surtout que ca se grave profondément dans les têtes. Mis à part le fait que tu aies cette soif de pouvoir ( comme un bon paquet d'hommes l'ont, a fortiori ici), que tu aimes les femmes et que tu as cette faculté de commandement, rien ne ressort véritablement de ton portait si bien que t'as l'air d'un marin lambda qui ne souhaite qu'être "le meilleur " pour reprendre tes mots et ce sans qu'on sache vraiment pourquoi.  

C'est vraiment dommage pour le coup puisqu'on sait tous deux que t'es capable de faire bien mieux plutôt que de servir dans le flou artistique qui enveloppe notamment la biographie. A mon sens, c'est la partie qui pêche le plus, d'ailleurs le pavé ne relève pas tellement de la biographie mais purement et simplement d'une mise en situation où une horde attaque un fort tandis qu'une autre va tout faire pour contenir l'assaut. Alors bien sûr, tu émailles quelques détails sur la vengeance de ton père tué lâchement par ce Marian, chef de horde, mais au niveau des aspects biographiques,  c'est tout ou presque (un peu moins sur la fin avec le recrutement expéditif marine qui apparaît un peu sans qu'on sache trop pourquoi d'ailleurs). D'ailleurs, j'émets également quelques réticences pour le recrutement avec Jefferson dans le sens où il sait sciemment que t'es criminel et meurtrier et il t'engage sans sourciller le gazier. Bravo le képi.


— Tu vois James, ça c'est un chie-dans-l'eau de la pire espèce. Un type qu'on nous a collé dans les pattes. Un criminel. Plutôt que de purger sa peine en taule, il s'engage dans la marine pour un temps défini. Moi je les aime pas. Y'a jamais une bonne raison pour qu'un gars comme ça atterrisse ici.
— Qu'est-ce qu'il a fait ?
— On sait jamais précisément ce genre de choses, secret judiciaire toussa toussa. Faut savoir que les traitements de faveur de ce genre, ça n'arrive presque jamais, encore heureux. A priori c'ui là serait lié à une affaire de meurtre sordide. Paraît qu'il aurait des circonstances atténuantes, des parents décédés, un enlèvement. A mon avis c'est surtout qu'il venait d'une famille riche et influente. La complète comme on dit. Oeuf Jambon Fromage.  Teh ça reste un criminel ET un meurtrier. A mon époque ce serait jamais passé un truc comme ça.


Des criminels repentis dans la marine, il peut y en avoir, le B.A.N est notamment là pour ca et offrir une seconde chance aux types désireux de revenir sur le droit chemin.  T'engager dans la régulière alors que le type en face de toi sait que tu es criminel notoire, c'est niet et pas de cas spécial façon Doflamingo je suis couvert par je-ne-sais-qui.  Deux choix s'offrent à toi: soit tu passes par la case B.A.N de la marine d'élite et on part sur le casier judiciaire ( comme Edwin a pu le faire notamment après avoir commis l'homicide de sa femme), soit tu fais en sorte que ce Jefferson ne sache pas au moment de ton enrôlement que tu es criminel notoire.  Même ca transposé en IRL, c'est tout bonnement impossible, secret judiciaire ou non. Pour être flic, faut avoir le casier vierge, c'est une condition sine qua non. Je te laisse éclaircir l'affaire après ta validation dans la demande de grade.

En fin de compte, cette bio pourrait à vrai dire être une quête que ca ne m'aurait pas étonné outre mesure mais du coup comme c'est une préz, t'as plus ou moins essayé de l'adapter au format idoine sans pour autant pouvoir lui faire revêtir tous les aspects inhérents à une vraie quête en bonne et due forme.

Grosso modo, on a un très grand nombre d'enchaînement d'actions narrées d'un point de vue externe et quasiment aucun affect (ca se nuance tout de même un peu sur la fin) de la part de Havelock alors qu'il est grosso modo la pierre d'angle du bousin. Cet enchaînement d'action est d'ailleurs malheureusement trop centré sur cette offensive qu'on a vraiment pas d'atmosphère patente au récit, c'est une histoire qui se déroule, se délaye sans qu'on s'identifie aux camps en présence, sans qu'on ait non plus une once d'empathie puisque les pnjs sont relégués finalement à être de gros bourrus qui assaillent pour la victoire, l'or. Tous les à-côtés qui donnent une profondeur, une saveur sont éludés et il ne reste que ta plume assez neutre bien que plaisante qui noircit l'évènement. Pourtant il y a de bonnes idées là-dedans, notamment au niveau des bateaux soulevés via le col de la montagne pour prendre à revers et lancer l'assaut ( facon Viking, je ne sais si t'as pioché la référence ici ou non)  mais c'est noyé dans le reste qui est malgré tout trop insipide pour qu'on s'y attache/qu'on s'y accroche plus que ca. On note la référence mais voila.

Le Test RP apporte quelques réponses sur le passif de Havelock. Une aubaine tout de même que Loth t'ait donné un test libre pour le coup. Au niveau du test RP, j'avoue n'avoir pas compris pourquoi il ne se terminait pas enfin, ultimement, sur la mort de Marian après toute l'encre et le cheminement de Havelock pour toucher au but. Pourquoi pas, d'une certaine manière, mais c'est vrai que t'avais l'opportunité de refermer la page sur cet épisode et au vu de l'investissement de Havelock dans le conflit, ca aurait semblé légitime et naturel.

Niveau forme, c'est propre, pas de soucis là-dessus, quelques fautes traînent type demains au lieu de deux mains mais rien de bien méchant.

Je vais m'arrêter là et te donner 550 D pour la partition.

Hésite pas à me MP pour informations complémentaires si besoin.

Bon jeu !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t12861-wade

 
Salut.
Je passe pour un second avis.

Avant de commencer, je précise que j'épouse évidemment ce qu'a dit mon collègue plus haut.
Et je rajouterai que c'est vide. Désolé pour ce commentaire très sec et pour le reste qui va suivre, mais je ne trouve pas d'autre mot pour qualifier ce que tu nous as pondu.
Avec une pres' aussi longue, je m'attendais à quelque chose de super, qui ne me fasse pas regarder la barre de défilement en me demandant : "Mais ça fini quand ?" Et malheureusement, j'ai eu à zieuter cette barre pendant longtemps.  

Tout d'abord les descriptions.
Wade en a parlé. On ne sait rien de lui. La description physique (sans l'avatar) ne m'aurait donné qu'une vague idée de lui parce que tout est concentré sur son coté dragueur. En plus, tu as la mauvaise idée de narrer à la deuxième personne du singulier incarnée par une femme.

Deux vannes moisies plus tard, tu comprendras rapidement qu'il ne s'intéresse à toi que parce que tu as une bonne bouille et une poitrine fournie.

En tant que mec, quand je lis un truc du genre, je bug.

Même sauce pour la description pycho. Qu'est-ce qu'il fait, que sait-il faire, que pense-t-il du monde, c'est quoi ses états d'âme, à part flemmarder et disposer d'une attitude douteuse pour le commandement ? Étrange de la part du mec qui insulte sans rechigner ses supérieurs, qui ne glande pas grand chose.  

A la suite de cette lecture, me suis dit que j'aurais des explications dans la looooongue bio, du pourquoi il est entré dans la Marine alors que ce qui l'intéresse c'est uniquement le pouvoir.
Et non, en fait l'explication se trouve jusque dans le test RP, des milliers de mots plus loin. Un explication somme toute assez vide et non explicitée. Il a tué quelqu'un,  été aidé par des gens aux bras longs (je parle pas de la race...) et s'est retrouvé dans la Régulière pour purger sa peine.

Non. Si c'est le cas, va au BAN, comme l'a suggéré Wade. Ensuite, tout ça sonne assez faux après avoir lu en détail ta bio. Qui l'a aidé ? J'aimerais bien le savoir parce que tu dis toi même que "On était pas les plus riches mais pas les plus pauvres non plus." Et dans l'histoire, il n'a approché personne d'assez riche et influent pour le faire sortir de là. Mais SURTOUT, il a l'air seul au monde. Personne n'a l'air de se préoccuper de lui, du coup, il sort d'où ce mystérieux mécène ?
Si c'est un oubli volontaire, c'est de tout aussi mauvais goût parce qu'on reste sur notre faim et vu la gueule de la bio, on finit juste par se dire "Mince, on sait rien de lui..."

Bio, parlons-en. Ce fut looooong et pénible. Et encore, je me fais lourd à le répéter, vide. Tout ce pavé pour dire quoi ? Que son père a été tué par un bandit appelé Marian, que ce dernier a récupéré le petit Havelock, qu'il l'a élevé, qu'il l'a laissé grandir en supportant ses duels et ses tentatives d'assassinat répétées pour venger son père ?
Là aussi je trouve ce tableau faux. Tu nous aurais peint le mec, genre un Marine droit dans ses bottes mais tellement rongé par la culpabilité parce qu'il a tué par bourde un homme, qu'il décide d'élever le mioche de ce dernier en espérant être puni un jour pour ses crimes, ouais, j'aurais applaudi. Là, c'est juste le bandit sans remords qui élève quelqu'un qui veut le tuer, et en plus, il le dit lui même.

Le temps est ton allié, mon garçon. Tu vas devenir plus fort que moi et moi vieillir. Un jour viendra où je perdrai contre toi. C'est normal. Même le plus fort des hommes finit par mourir. Ouais, un jour, haha. Bonne nuit Have.

Là me suis demandé : "Il est malade ?" Suspect

Du coup, sans profondeur, tout ça parait bien fade.
Idem pour le long remplissage de la bataille médiévale qui ne joue absolument aucun rôle dans l'ensemble à part nous dire que Marian est un stratège (un peu à deux balles) et que Havelock est trop fort de-la-mort-qui-tue vu comment il coupe des doigts, tranche des têtes, plonge dans des fleuves. Le badass de base, sans profondeur encore une fois.

Et pour finir, on a ce que j'ai pris pour un gros troll, c'est à dire la mort de l'antagoniste principal. Marian. Alors, pas besoin de pincettes pour signifier ma frustration face à l'absence d'information et de détail sur ce point. Mets toi à notre place s'il te plait, et rends toi compte que tu nous a brossé pendant des milliers de mot l'histoire du type qui a tué ton père, qui t'a nourri et que tu t'évertues à vouloir tuer pour ensuite faire une sorte d'ellipse à la noix en mode "Bah c'est son meurtre qui a fait qu'il est devenu Marine, lol".
Oui, super.
Il l'a tué, mais où, comment ? Quand surtout ? Parce que si je prends au pied de la lettre les dernières paroles de Marian dans la bio, il s'attendait à ce que tu le tues quand il aura des cheveux blancs.
Cette fin vachement inachevée m'a laissé un goût super désagréable qui m'a donné l'impression d'avoir lu tout ça pour rien au final.


Voilà, ce que j'avais à dire. Un personnage mystérieux et difficile à cerner, avec un passé super basique mais que l'auteur a réussi à rendre à la fois mystérieux et fade. Pour un but dans la vie tout aussi nébuleux. Parce que posé tel quel, ce perso pourrait devenir un pirate dans sa première aventure que ça collerait parfaitement.

Je table sur 500 D, uniquement à cause de la forme qui est propre. Ce qui te valide à 525 D.

Re bon jeu à toi.
Des incompréhensions, MP ou Skype.
Tchou.

  • https://www.onepiece-requiem.net/t12978-fiche-technique-de-loth
  • https://www.onepiece-requiem.net/t10961-loth-reich-le-marchand-heretique