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Le roi taureau voit rouge

Suite des événements joués ici.


***


Ils osaient appeler ça une prison. Joe devait se tenir debout dans ce qui ressemblait à une cage à oiseau faite de branchages. Bien évidemment, on lui avait ôté ses armes et attaché les mains dans le dos, mais pour le moment, les modalités de captivité laissaient à désirer. La Légion n'avait pas l'habitude de faire de prisonniers, cependant, Joe par un simple mensonge avait obtenu un court répit. Suite à sa malencontreuse rencontre avec Minos dans la forêt, ce dernier l'avait serré si fort entre ses paumes de titan que le cafard en avait perdu connaissance.
A son réveil, il se trouvait captif sur la plage, Minos et les légionnaires qui l'avaient accompagné n'avaient pas jugé utile de traîner leur prise jusqu'à leur base dans les montagnes, ils avaient quelques idées définies concernant l'avenir du forban.

L'air grave, Minos croisait les bras en écoutant ses hommes discuter avec lui. Joe était parvenu à lui faire croire qu'il avait épargné les malheureux légionnaires envoyés à ses trousses, qui étaient en réalité déjà digérés par les mange-cornes. Même si le cafard ne parvenait pas à entendre ce qui se disait, il se doutait bien que ça causait torture. Les révolutionnaires savaient se montrer très imaginatifs quand il s'agissait de faire parler leurs prisonniers.

L'heure de papoter était terminée, Minos s'approcha de sa proie en cage et du doigt lui montra la mer.

- C'est à moi que tu parles ou c'est aux poissons.

Par cette simple phrase, il sous entendait que c'était la noyade qui attendait le forban si il ne se mettait pas table.

- Si les poissons n'ont pas ton haleine, je pense que je vais tenter ma chance avec eux hinhin.

Ce n'était pas des couilles d'acier qu'il fallait pour se moquer ainsi du roi taureau, mais plutôt une case en moins. Minos brisa le bois de la cage à mains nues, se saisit du malheureux cafard, et de sa force prodigieuse, le balança à la mer, là où il n'avait pas pied. Qu'il était difficile de nager quand on avait les mains dans le dos.
Se tortillant comme il pouvait tandis qu'il coulait à pic, Joe paniquait. Il avait beau forcer comme un beau diable, il n'arrivait pas à défaire la corde qui lui liait les mains dans le dos. Cette fois, les recours lui manquaient. Petit à petit, il sentait l'air lui manquer, sa vision devenait trouble. Fermant les yeux peu à peu, l'eau commençait à s'introduire dans ses poumons.

- Ne t'inquiètes pas beau pirate je vais te sauver !

Contre toute attente, une sirène vînt lui détacher les mains. Mais ce ne fut pas tout, elle l'attrapa par la main, et l'entraîna plus profondément dans la mer. Plus il s'enfonçait, plus les tréfonds marins devenaient lumineux. Petit à petit, la sirène l'entrainait vers le Lumière.
Cette incandescence était émise par une montagne de pièces d'or qui l'attendaient au fond de l'eau.

- Riche ! Je suis riche !

C'était trop beau pour être vrai. Alors que le cafard se demandait pourquoi la sirène l'avait machinalement entraîné vers ce gigantesque trésor, il commença à se demander comment il était parvenu à parler sous l'eau.
Se tournant perplexe vers la sirène, celle-ci, avec son visage radieux et sa mine réjouie, lui dit avec une voix de barbare fumeur de cigare :

- Debout vermine on n'en a pas fini avec toi !

Commençant enfin à émerger, Joe quitta le monde merveilleux de son hallucination, pour se réveiller trempé sur la plage, crachant de l'eau de mer par décilitres. Il avait perdu connaissance après avoir retenu sa respiration trop longtemps sous l'eau, et les hommes de Minos étaient partis le repêcher. Décidément, ils semblaient tenir à tout prix à récupérer leurs camarades.
Alors que le cafard finissait enfin de tousser, il esquissa un vague sourire en coin. Cet acharnement pour retrouver des camarades morts était un moyen de pression inespéré pour le forban. Aussi longtemps qu'ils ne sauraient pas qu'ils sont morts, Joe vivrait. Il ne lui restait plus qu'à endurer un supplice pire que la mort jusqu'à ce que leur vigilance soit en berne. Joli programme en perspective.
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/!\ Au cours de ce post aura lieu une séance de torture dont certains éléments peuvent heurter la sensibilité, veuillez donc le lire en connaissance de cause, ou l'ignorer et passer au post suivant. /!\


Vingt-quatre heures. A priori, cela passait rapidement. Et pourtant, le forban avait l'impression d'avoir passé un mois entre les mains de la Légion. Le roi taureau, de peur de perdre patience et de tuer le cafard du fait de la colère, avait laissé seuls, deux de ses hommes pour se charger de l'interrogatoire. Des spécialistes en la matière, c'était à n'en point douter.
Ils avaient apporté leur matériel, le kit du parfait petit tortionnaire. Des aiguilles, des couteaux, des seringues, tout le nécessaire pour savoir où étaient passés leurs compagnons disparus.

Très courtois, ils avaient commencé l'interrogatoire en douceur. Sérum de vérité, poisons en tout genre. Aucun effet concluant. A part s'être vidé par tous les orifices, le forban ne leur avait rien lâché de bien concluant. Vînt alors le temps des aiguilles. C'était un exercice risqué que de les enfoncer sans tuer le sujet devant recevoir le traitement. Mais les deux hommes étaient des experts, évitant consciencieusement chaque point vital, ils avaient traversé leur proie de part en part.
Les aiguilles avaient bien évidemment été introduites au préalable sous ses ongles, grattant la chair molle se trouvant dessous, puis un peu partout sous la peau, égratignant à peine les muscles, sans abimer le moindre organe. Le plus douloureux pour Joe fut certainement l'urètre, l'île entière avait dû l'entendre crier lorsque l'aiguille glaciale et tranchante s'était enfoncé en ces lieux.

Et pourtant, les aiguilles n'avaient pas réussi à faire parler le cafard. Qu'aurait-il pu dire de toutes manières ? Si il leur avait annoncé que les hommes de la Légion étaient passés entre les mâchoires de mange-cornes après qu'il les ait attiré à eux, la torture aurait probablement redoublé d'intensité, à titre punitif cette fois.

- Putain Jonas, à résister comme il le fait, je me demande si ce con n'y prend pas du plaisir.

Alors que son binôme se mit à rire, ce ne fut que de courte durée. Le pirate, bien malmené, épuisé d'avoir hurlé toute la sainte journée se mit pourtant à rire à son tour. D'abord doucement, puis, avec l'insistance d'un dément. Sa voix était enrayée à force de crier comme un damné, le son de ce sinistre ricanement avait de quoi glacer le sang.
Comme tout le monde, Joe n'affectionnait pas la douleur plus que cela. Cependant, la jubilation, le plaisir morbide qu'il tirait à la simple idée de contrarier ces deux hommes l'amusait outre mesure. Le cafard tirait sa jouissance de sa propension à nuire, c'était ça qui lui permettait de tenir pendant qu'il subissait tous ces sévices.

- C'est ça, marre toi, ça va pas durer.

Les aiguilles teintées de sang furent retirées du corps du forban, sans laisser trop de trace. Leur maîtrise la torture relevait de la performance artistique tant cela était manié avec brio. Mais cette fois, ils commencèrent à envisager des méthodes plus expéditives. L'un d'eux sortit un épais hachoir à viande.

- Où sont nos amis ?

Joe avait dû entendre cette question un bon millier de fois depuis qu'on l'avait installé sur une chaise sur la plage, les mains dans le dos, et les pieds liés aux barreaux de son siège.

- Peut-être bien dans ton cul... Penches toi voir en avant que je regarde.

Son bourreau se contenta de soupirer, il s'agenouilla devant le captif, brandit le hachoir, et d'un coup sec, le fit tomber lourdement au niveau de son pied gauche.
Un cri à s'en déchirer les cordes vocales échappa de la gorge du cafard. C'était effectivement assez douloureux de se faire trancher deux orteils.

- Plus que huit. Après je m'attaque à tes rotules, et après....

Le légionnaire sourit avec malice.

- Crois moi, tu veux pas savoir ce qui vient après.

Déglutissant alors que les larmes embrumaient ses yeux, le pirate savait qu'il ne tiendrait pas encore longtemps à ce rythme. Si il devait jouer son atout, c'était le moment rêvé.

Son tortionnaire se tourna vers son complice, il avait posé la lame du hachoir sur le bout de son index, le faisant sautiller avec désinvolture, démontrant ainsi sa prouesse quand il s'agissait de jouer avec des lames.

- Tu veux essayer Jonas ? Je sais que ton truc c'est les aiguilles mais...

Mais il vit le visage terrifié de Jonas qui ne trouva qu'à hurler :

- Fais gaffe derrière !

Toutefois, l'avertissement vînt trop tard. Le hachoir que le tortionnaire du cafard avait sur le bout du doigt lui échappa. Oh, il ne l'avait pas tombé, mais quelqu'un derrière lui s'en était emparé, pour s'empresser de lui marteler le crâne avec.
Les mains de Joe étaient libres. Pour lui, le plus dur durant toute la séance de torture fut de garder les mains dans le dos, et ce, bien que la corde autour de ses poignets avait perdu de sa rigidité depuis que Minos l'avait balancé à l'eau. Ses mains étaient libres depuis le début grâce à l'humidité de la corde, mais il avait attendu la parfaite opportunité pour agir.

Sa victime s'écroula à terre. Jonas, comme son ami, avaient eu la mauvaise idée de laisser leur mousquet traîner à côté de leurs instruments de torture au lieu de les garder sur eux, de peur de les salir. Foutu pour foutu, il se rua vers le pirate, mais celui ci avait eu la présence d'esprit de lui balancer le hachoir en plein visage, le tuant sur le coup.

Torturé pendant une journée entière sans répit, Joe était cependant toujours en vie alors que ses ravisseurs n'étaient plus que des tas de chair inerte. Il n'y avait qu'une constance fiable en ce monde. Par tous temps, en toutes circonstances, que ce soit sous un Buster Call ou durant l'apocalypse, le cafard survivait.
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Fébrile, le forban se pencha en avant pour défaire les cordes qui rattachaient ses pieds aux barreaux de la chaise où il était resté assis une journée entière. Le simple fait de se pencher réveillait des douleurs partout dans son corps.
Haletant, il prit appui sur son pied droit et sautilla jusque là où les deux hommes de la Légion avaient entreposé leurs affaires. Dans un sac, après avoir longuement fouillé, Joe trouva des bandages. C'est avec un empressement non dissimulé qu'il banda son pied gauche d'où le sang coulait abondamment.

- Voilà un problème de réglé.

Il prit son temps pour reprendre son souffle. Si Minos n'avait laissé que deux hommes pour le garder et s'occuper de lui, il n'était pas exclu que des hommes finiraient par venir en renfort sous peu afin de voir l'avancement de la torture. Joe ne pouvait pas se permettre de stagner. Blessé comme il était, il allait néanmoins devoir foutre le camp, sans armes cette fois, un des hommes de la Légion s'était emparé de sa ceinture de Ventio Dials et Flash Dial, et un autre de son mousquet à canon triple ainsi que de son lance grenade.

- Va falloir faire avec les moyens du bord en attendant.

S'emparant des deux mousquets laissés par ses anciens camarades de jeu, il porta le sac à dos contenant les bandages en bandouillère et reprit la route. Sur dix mètres environ avant de s'écrouler lamentablement.
Après avoir chuté, il étouffa un cri. Sa blessure au pied dont la douleur était encore trop vive l'empêchait de marcher convenablement, et la douleur parsemait son corps de la tête aux pieds.
Rampant jusqu'à l'orée du bois qui jouxtait la plage, il finit par trouver un bâton d'une taille raisonnable pour s'en faire une canne. Boitant comme quelqu'un dans sa condition se devait de le faire, il avança à un rythme plus que soutenu. Il aurait tant aimé avoir sa ceinture de Ventio Dials pour se propulser et se déplacer sans effort.

- Ils vont... Ils vont...

S'arrêtant un instant, et s'adossant à un arbre, il lui fallait déjà faire une pause. Pourtant, le cafard n'avait pas parcouru cent mètres.

- Il vont me le payer...

Et le forban était du genre à faire payer ses dettes avec les intérêts. Mais dans son état, il ne pouvait pas affronter Minos ou même un homme de la Légion. D'ailleurs, il n'aurait pas pu vaincre le roi taureau même si il avait été en parfaite condition.
Alors qu'il était perdu dans ses pensées, des bruits de pas se firent entendre. A la sonorité, on savait que c'était un individu d'une certaine corpulence qui approchait. Et sur cette île, Joe n'en avait rencontré qu'un seul.

- Chiasse... Minos...

Essayant de mettre de la distance avant d'être repéré, le pirate reprit la route, mais chuta très vite. Il lui fallait du repos, mais le temps lui manquait. Petit à petit, il sentait ses forces lui échapper. Il perdait connaissance.
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Le vent soufflait et quelques modestes nuages s'incrustèrent dans le ciel ensoleillé, engendrant une petite pluie. Les gouttes d'eau qui commençaient à tomber réveillèrent Joe assez rapidement. Toutefois, il ne fit aucun geste brusque à son réveil, ne bougeant même pas la tête.
Analysant la situation, il savait que face à un ciel aussi dégagé, il n'était plus dans la forêt. Mais le simple fait qu'il soit en extérieur signifiait qu'on ne l'avait pas remis en captivité. Une puanteur atroce lui titillait les naseaux, mais il la connaissait bien, c'était celle de la charogne.
Apaisé, il sourit en coin et tourna la tête. A sa droite, Loui, le chef de meute des mange-cornes était penché sur lui.

- Tu as rencontré Minos je présume.

La présomption était exacte. Le forban était dans un sale état, néanmoins cela n'était pas dû aux prouesses du roi taureau.

- Ouais, mais je m'en suis tiré les doigts de pied en éventail.

Si on lui avait quelque peu malmené la santé, il lui restait toujours son humour de mauvais goût. Tout en se redressant pour s'asseoir, Joe constata que les douleurs qu'il avait ressentit la veille étaient bien moins intenses. La plupart de ses plaies avaient cicatrisé, seule un sensation d'engourdissement subsistait. Téméraire, il tenta de se lever. Tant qu'il ne posait pas son pied gauche à plat sur le sol, cela demeurait possible. Toutefois, il prit appui d'une main contre la carapace de Loui qui ne bougeait pas et le regardait faire.

- Nous avons trouvé ceux qui t'ont fait ça pirate. Mais il faut croire que tu t'es chargé de ta vengeance toi même.

Les mange-cornes, ayant entendu les hurlements successifs de Joe avaient fini par partir à sa recherche. Les bruits de pas lourds qu'avait entendu le forban dans la forêt n'avaient pas été ceux de Minos, mais de Loui et ses semblables.
Boitant de manière assez sévère, car s'efforçant de marcher sur son talon gauche pour ne pas poser le pied à plat, le cafard empruntait le direction de la forêt, toujours en s'appuyant sur le mange-corne qui le jouxtait.

- Où vas-tu pirate ?

Hargneux, le forban lui répondit déterminé :

- Récupérer mes armes et leur apprendre qu'il faut pas me faire chier.

Loui fit quelques pas. Privé de son appui, Joe ne tarda pas à de tomber. Tant que sa douleur au pied ne serait pas passée, il ne pourrait pas marcher normalement. Frustré d'être aussi handicapé, il se contenta de marteler le sol du poing. Lui, plus qui quiconque savait que la colère obscurcissait le jugement, il en avait souvent profité en provoquant ses ennemis pour qu'ils ne puissent réagir rationnellement. Mais cette fois, il était celui en colère. Diminué, privé de ses armes, piégé sur une île remplie de révolutionnaires, il était à bout.

- Tes armes ? En te ramenant dans la clairière nous avons croisé quelques inconscients qui s'en sont pris à nous.


Grognant après l'un de ses congénères, un mange-corne traîna du bout de sa gueule un uniforme de la Légion couvert de sang, sur lequel trônait le mousquet amélioré ainsi que le lance grenade de Joe.

- J'ai pensé que tu saurais en faire meilleur usage qu'eux.

Sur cette tirade, Loui s'éloigna du forban sans se retourner. Que Joe veuille s'en prendre à Minos et ses hommes, il pouvait le comprendre. Mais le cafard était devenu l'un des siens, il ne pouvait le laisser contre-attaquer sans aucun moyen.
Un instant éberlué par cette retrouvaille inattendue avec ses armes, le pirate rampa jusqu'à ce qu'il puisse se servir de ces dernières. Tout en jubilant, il commençait à revenir à la raison. Armé ou non, jamais il ne pourrait vaincre Minos et la Légion, tout du moins, pas au cours d'un affrontement conventionnel.

- LOUUUIIIII !

S'égosillant à appeler le chef de meute, ce dernier se retourna vers lui d'un air distrait.

- Cette rivière où on se rend chaque matin pour boire... Dis moi jusqu'où elle descend.

A plat ventre contre le sol, l'infâme cafard, même blessé, se savait capable de pouvoir rendre la monnaie de leur pièce aux révolutionnaires.
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- Intéressant.... Mais trop risqué pour les miens. Oublies-ça.

Le cafard fut stoppé net dans son élan créatif. Il s'était fait une joie de mettre en oeuvre le plan vicieux qu'il avait concocté, mais Loui s'y opposait fermement. Pourtant, l'idée était bonne sur le papier, et c'était une occasion en or pour les mange-cornes de faire du dégât au royaume de Minos. Le forban n'étant pas du genre à baisser les bras facilement, insista jusqu'à la nausée pour que son plan soit accepté.

- Loui, réfléchis, pour chaque bataille il y a des sacrifices à faire, si tu consens à celui-ci, tu gagneras bien plus que ce que tu as perdu. Qui plus est, ce que tu perdras ici, ce ne sera que temporaire.

Cette manière de faire miroiter l'accomplissement des rêves de ceux à qui il s'adressait, cette capacité qui consistait à relativiser la dangerosité de son plan, tout cela s'apparentait clairement à de la manipulation de bas étage.

- Non.

Pour le coup, Joe montra les dents. Ce plan pour lui relevait du génie. Comme tous les plans qu'il concoctait, et finissaient d'ailleurs assez mal pour lui dans la plupart des cas. Ne voyant aucun autre moyen de vaincre la Légion de Minos au court d'une bataille, le cafard se sentait obligé d'insister encore et encore pour convaincre les mange-cornes d'accepter. Non pas qu'ils seraient d'une grande aide, mais le sacrifice qu'il était prêt à accomplir pour réaliser son stratagème pouvait leur coûter cher. Aussi, pour ne pas qu'ils le dévorent afin de le calmer, Joe se devait de les convaincre de l'efficacité de sa ruse.
Si il ne pouvait pas discuter avec Loui, peut-être aurait-il plus de chance avec les autres mange-cornes. Escaladant la carapace du chef de meute qui se demandait ce que le cafard allait bien pouvoir faire comme connerie cette fois, Joe s'apprêtait à tenir un discours.

- Fiers mange-cornes ! Après réflexion...

Une courte réflexion, il fallait bien le dire.

- .... je suis enfin parvenu à trouver un moyen pour affaiblir Minos et son armée. Cette rivière où vous allez boire chaque jour, elle se trouve en amont de leur quai au Sud. Là-bas sont stationnés quelques dizaines de ses hommes qui s'abreuvent à cette même rivière, mais en aval. Mon plan est simple.

Simple et dangereux, mais il ne jugea pas utile de mentionner la notion de danger.

- Ces baies empoisonnées, si l'on en fait une bouillie et qu'on la verse dans l'eau, on pourra leur faire d'énormes dégâts sans même avoir à se battre. Une aubaine ! Les hommes au quai Sud sont entourés de cornus à dévorer. Si nous parvenons à les vaincre, à vous les mets les plus esquis ! Qui est avec moi ?

Il n'y a rien de plus terrible pour un tribun que de s'extasier comme un possédé devant une foule inerte. Pas un mange-corne ne semblait prêter attention à Joe.

- Pirate, tu te rends compte que je suis le seul de mon troupeau à comprendre et parler ton langage ?


Retroussant le nez le cafard murmura :

- Vas te faire foutre toi....

Loui n'avait bien évidemment rien entendu, autrement le forban eut vite fait de se prendre une sévère branlée. Alors que Joe descendait de la carapace avec peine, de peur de se faire mal au pied gauche en atterrissant, le chef de la meute s'adressa à lui.

- Le problème pour moi n'est pas l'eau empoisonnée, il nous suffirait d'aller boire un peu plus en amont pour ne risquer rien.

Lui qui était d'habitude si stoïque, impassible, il baissa la tête quelque peu honteux.

- Ce sont les représailles de Minos que je crains.

Alors que jusqu'à maintenant Loui s'était imposé comme le mâle dominant du troupeau, se vantant de pouvoir vaincre le roi taureau, il était en réalité terrifié à l'idée de l'affronter. Si les mange-cornes vivaient encore, c'était parce que Minos l'avait toléré jusqu'à maintenant. S'en prendre à ses hommes au cours d'une bataille, c'était déclarer une guerre à mort, une guerre que Loui ne se sentait pas capable de gagner.

- Il n'a pas à savoir que vous m'avez aidé. Après tout, je peux mettre en oeuvre mon plan tout seul. Tout ce que je demandais, c'était l'accord pour empoisonner la rivière. Je l'ai ?

Observant un instant le pirate sans rien dire, Loui était sceptique. Cette vermine à forme humaine que constituait le cafard faisait preuve de plus de courage que lui en se pensant capable d'affronter la Légion à lui seul. A vrai dire, c'était plus de l'insouciance que du courage, mais il fallait reconnaître à Joe une certaine audace.

- Tu l'as, mais cette fois, nous ne viendrons pas te sauver. Puisque tu commets cette action en ton nom propre, alors tu n'es plus des nôtres qui agissons au nom de tous.

S'éloignant du forban, Loui alla rejoindre ceux de sa race, semblant mettre un point d'honneur à ignorer le cafard et ne plus rien avoir à faire avec.
Joe se foutait de ce dédain, du moment que les mange-cornes ne venaient pas lui mettre des bâtons dans les roues, il avait ce qu'il voulait. Sautillant sur sa jambe droite, il se rua dans les buissons où se trouvaient les baies empoisonnées avec lesquelles il avait failli s'empoisonner par le passé. L'heure était venue de s'adonner à des vendanges aux augures bien funestes.
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- Ne surtout pas se lécher les mains.

A son réveil, ses mains étaient rougies par le jus des baies qu'il avait passé la journée de la veille à récolter, puis écraser. Ayant laissé le liquide à l'abri au creux de plusieurs morceaux d'écorce, il était temps de déverser le tout dans la rivière.
Loui n'avait pas fait attention à lui de toute la journée. Sans doute pensait-il qu'il valait mieux oublier Joe, car après s'être adonné à une manoeuvre aussi perfide, Minos ne resterait pas sans réagir et aurait recours aux grands moyens.

Il n'était pas encore six heure du matin, et le jus empoisonné fut jeté à l'eau. Se diluant rapidement, la couleur des baies ne tarda pas à disparaître dans le courant. C'était un poison incolore et inodore qui venait d'être répandu dans la rivière. En aval, à la cascade où les hommes de la Légion situés au quai Sud s'abreuvaient, ce n'était plus qu'une question d'heures avant qu'ils ne soient réduits à néants.

Longeant le lit de la rivière, armes en main, boitant de moins en moins, Joe allait observer au loin les fruits de son méfait. Observant le quai depuis la lisière de la forêt, il attendrait le moment où les hommes seraient suffisamment atteint pour les cueillir sans le moindre soucis.

- Rhaaa c'est long, buvez bordel !

Trois heures qu'il attendait tapis dans les bois, et les hommes de la Légion commençaient seulement à se réveiller. Si ils étaient doués pour le combat, il ne fallait pas attendre d'eux qu'ils se lèvent de bonne heure.

- Feignants va !

Mais si il fallait attendre, Joe attendrait. Il savait être patient quand il s'agissait de nuire. De toutes manières, même tous endormis, les quelques hommes qui avaient monté la garde étaient trop dangereux à attaquer.
Dix heure, onze heure, midi. Enfin ils commençaient à avoir soif. A plat ventre dans les bois, le cafard tremblait d'excitation en voyant certaines de ses proies en devenir s'approcher du point d'eau. Le moment décisif approchait à grand pas.

- Halte-là !

Une voix rauque et puissante surgit de nulle part. Un colosse s'amena, deux immenses tonneaux sous les bras.

- Les vrais hommes boivent du Rhum ahah ! Voilà la cargaison d'il y a dix jours les gars ! Buvez à votre saoul, c'est le roi qui paie !

Abasourdi, le cafard était abasourdi. Ses yeux étaient gorgés de sang, et alors qu'il serrait les dents avec force pour se retenir de hurler, de minces filets de bave coulaient aux coins de ses lèvres, il était enragé, mais devait garder cette colère en lui.

- Le putain d'enfoiré de fils de chiasseux ! La saloperie de fausse couche ambulante !

Il y avait de quoi être frustré en effet. Non seulement il commençait à avoir un coup de soleil à force de patienter, mais en plus, celui qui venait de foutre son plan en l'air, ou tout du moins de le retarder, n'était ni plus ni moins que Minos en personne.
Le bougre était proche de ses hommes, et il avait fallu qu'il sente le besoin de soutenir le moral de ses troupes au quai Sud ce jour précis. Tandis qu'ils picolaient tous gaiement, le temps passait, tant et si bien que le forban finit par s'endormir une fois la nuit tombée.

Lorsqu'il se réveilla, il faisait à nouveau jour. Qu'il aurait voulu se lever et leur crier "Buvez de l'eau bordel de merde !" mais cela n'eut pas été avisé de sa part. A vu de nez, d'après la position du soleil, il devait être huit heure passée. Certains légionnaires commençaient à se remettre de la cuite de la veille.

- Oh... ooooh.... ooooooh !!!

Après tant d'attente, Joe frôlait l'orgasme en voyant qu'enfin, pour se remettre de leur beuverie inconséquente, les hommes se ruaient un à un à la cascade pour se désaltérer. Tous, dans l'heure qui suivi, eurent le réflexe de s'en remettre à l'eau minérale pour se soigner de leur gueule de bois, tous, même Minos.

- Oh ! C'est que du bonus !

Le grand manitou en personne avait goûté à l'eau empoisonnée de la rivière. Le plan du cafard allait bien au delà de ses espérances. Tout du moins, pour l'instant. Car après, il ignorait comment se manifestait le poison. Encore une fois, il allait falloir attendre. A force d'être aplati à plat ventre sur le sol, Joe commençait à se sentir engourdi.
Cette fois par contre, il ne fallut attendre qu'une demi heure avant de constater les dégâts.

- Majesté, sauf votre respect, votre gnole devait pas être franchement bonne...

Partout sur le quai, les hommes vomissaient. Le plus amusant étant qu'ils ne se doutaient de rien, rejetant les méfaits sur l'alcool qu'ils avaient bu la veille. Tous commençaient à se battre pour aller aux latrines, c'était une hécatombe bien pitoyable que celle qui commençait à toucher le quai Sud. Les animaux cornus sans vraiment s'inquiéter de ce qui passait autour d'eux se hasardaient pour certains à déguster les sucs gastriques vomis à même le sol.
Ce n'est que lorsque Minos à son tour commença à régurgiter son repas de la veille que Joe prit suffisamment confiance en lui pour se manifester. Se dressant du mieux qu'il pouvait à l'orée du bois, tel un chef de guerre victorieux, il scanda à qui voulait l'entendre :

- Légion de Minos, ce n'est pas l'alcool qu'il faut blâmer ! Mais moi ! Joe Biutag, pirate, et empêcheur de tourner en rond professionnel Ah-Ah !

Le regard de Minos se fit hargneux, les muscles de son visage étaient tendus au maximum, la rage qu'il ressentait était palpable !

- CAFAAAAAARD !

Tout sourire, fier de lui, le principal intéressé répondit :

- Bonne pioche !
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Titubant, la plupart des trente hommes de la Légion attroupés n'avaient pas tous récupérés de leur soirée de la veille. La vision troublée par le poison, ils étaient à peine en état pour tenir debout. Leur vision était trouble, et la douleur qui les assaillait à l'estomac avait eu raison de leur volonté de combattre.

S'approchant de la plage en sautillant sur un pied, on pouvait assister à la bataille la plus lamentable jamais observée. Un pirate boiteux s'attaquant à trente hommes qui se roulaient dans ce qu'ils venaient de régurgiter. Le cafard ne faisait pas dans l'épique, il était trop pragmatique, et surtout trop faible pour cela. La fin justifiait les moyens, et il était plutôt content du résultat.

- Déjà, on va réduire la menace potentielle si ça ne vous dérange pas.

Bien que Minos souffrait autant que ses hommes, Joe estima qu'il était plus prudent de lui tirer un boulet de son lance-grenade en pleine tête.

- Voilà qui devrait te calmer toi.

Alors que l'imposant roi taureau l'avait terrifié avant même qu'il ne pose les pieds sur l'île, le cafard venait de le mettre hors d'état de nuire avec désinvolture. Même le plus infime parasite pouvait avoir raison du plus gros prédateur.
Minos à terre, Joe déambula tranquillement parmi les hommes qui n'en finissaient pas de se tordre de douleur. En bon altruiste, le cafard mettait fin à leurs souffrances d'un simple tir de mousquet, rechargeant tous les trois coups. Trop affaiblis, la vue se déformant, les révolutionnaires, pourtant vaillants, rampaient, agonisaient, sans aucun moyen de se défendre. Dire qu'en un contre un, à armes égales, le forban n'aurait pas eu la moindre chance face à eux.

- Et de 12, et de 13.... Et... oh ! Mais on se connaît.

Se penchant sur l'un des cadavres en devenir, Joe remarqua une singulière ceinture.

- C'est à moi ça vilain garçon.

Corrigeant le "vilain garçon" d'une simple balle, il put reprendre sa ceinture équipée de Ventio Dials, et même le Flash Dial à la main du voleur.

- Ah ! Je me sentais tout nu !

Relevant le bas de sa parka, il mit sa ceinture puis ré-attacha le Flash Dial au creux de sa main gauche. Afin de tester si son équipement n'avait pas été abîmé il appuya sur ses hanches afin d'activer les Ventio Dials, et s'éleva de dix centimètres au dessus du sol. Tout fonctionnait à merveille.

- On dirait une grosse mouche...

- Pas une mouche un cafard.

Il avait répondu par réflexe, mais ne savait pas qui s'était adressé à lui. Tournant la tête doucement, plus qu'inquiet, son pire cauchemar se présentait face à lui. Nerveux, la main tremblante, le forban dégaina son lance-grenade, le pointa vers son interlocuteur et s'empressa d'appuyer sur la gâchette. Mais il n'avait plus de munition.

- Mon pauvre cafard, j'ai presque mal pour toi... Presque !

Prenant de l'élan avec son bras droit, le roi taureau était debout. Il lui fallait plus qu'un empoisonnement et un boulet de canon miniature pour le réduire à néant. Sa gigantesque main vînt percuter le pirate qui avait eu la mauvaise idée de le contrarier. Une baffe fulgurante qui propulsa Joe sur près de cent mètres.

- C'était pourtant un si bon plan....

Même la perfidie la plus malsaine ne pouvait avoir raison de la puissance brute des héros.
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D'un bête revers de la main, le roi de l'île avait fait valser le cafard jusqu'à l'encastrer dans une des petites baraques du quai, là où les hommes de la Légion qui stationnant ici se reposaient durant la nuit. Pour le coup, le choc avait été si violent que cela avait coupé net la respiration du forban. Il était allongé dans le cabanon, parmi les débris de bois qui l'entouraient. Peinant à se redresser, il pouvait voir Minos approcher doucement, un regard de fou furieux affiché sur son visage colérique. La situation se présentait mal pour Joe.

La chose la plus censée à faire eut été de s'enfuir, mais pour l'instant la priorité du pirate consistait à retrouver sa respiration, chose peu aisée, la panique ne l'aidant pas. Cette fois, si il perdait connaissance à cause du manque de souffle, personne ne viendrait le sauver.
Inspirant du mieux qu'il pouvait par le nez, prenant appui fébrilement de ses deux bras il parvint à passer d'une posture couchée à une posture assise. Installé ainsi, il pouvait mieux voir le roi taureau, se tenant le ventre d'une main, se traîner doucement mais surement en direction du cafard.
Le forban devait avoir au bas mot deux côtes cassées après avoir essuyé cette simple attaque. Il n'avait pas eu le temps de se protéger avec les Impact Dials dans la doublure des manches de sa parka. véloce et puissant, Minos semblait invincible.

Tout en se relevant péniblement, Joe retrouvait enfin son souffle. Son bourreau n'était plus qu'à une vingtaine de mètres. Pour autant, le cafard ne craignait pas grand chose. Bien qu'il ne fut pas en état de courir, ou même de marcher pour échapper au roi taureau, il activa les Ventio Dials à la ceinture sous sa parka, et décolla légèrement du sol. Il ne lui restait qu'à incliner son corps de quelques degrés dans le direction où il souhaitait se rendre pour être propulsé en conséquence.

Comme si il glissait sur la glace, Joe circulait au dessus du sol de manière fluide et même gracieuse. Ainsi, il put passer en vitesse sous le nez du roi taureau, trop affaibli par le poison pour le rattraper. S'éloignant tranquillement du maître de l'île en flottant, le forban s'immobilisa enfin après avoir repris ses distances. Sans se presser, haletant légèrement, ses côtes lui faisant un mal de chien. Le cafard rechargea son mousquet à triple canons, avant de vider le contenu des barillets sur le brave Minos qui traînait la patte pour l'atteindre.
Quand les projectiles ne rebondirent pas contre l'armure en or, ils égratignèrent à peine la peau du colosse, Joe renonça bien vite à gâcher des munitions sur son adversaire.

Tout en se tenant le menton de la main droite, posant son coude dans sa main gauche, le sinistre pirate se demandait comment il allait bien pouvoir en finir avec Minos. Les hommes du quai Sud encore vivant gisaient au sol, le poison leur retournant les tripes, et le roi taureau était lui même amoindrit. Pourtant, il demeurait inébranlable.
Ne pouvant rattraper Joe, tranquillement propulsé par ses Ventio Dials, le colosse stoppa sa marche un instant, reprenant son souffle à son tour. Cruel dilemme des deux côtés. D'une part, Joe, trop faible, ne pouvait administrer davantage de dégâts à son opposant, tandis que ce dernier était trop affaibli par le poison pour rattraper sa proie.

- Plus qu'à attendre que le poison te tue à petit feu mon gars ! J'ai tout mon temps hinhin !

Mais la santé du roi taureau n'empirait pas. Compte tenu de sa corpulence et du faible débit d'eau qu'il avait bu, la dose de poison inhalée n'était pas mortelle.

- Dans ce cas, il ne me reste qu'à tenter le tout pour le tout.

L'immense souverain prit une pose pour le moins inquiétante. Un genou fléchit, l'autre jambe légèrement tendue en arrière, il posa ses mains à plat sur le sol.

- Cette posture...

Joe plissa les yeux. Il se demandait ce que son bourreau pouvait bien lui réserver. Puis enfin un ersatz de perspicacité vînt, bien que trop tard, lui effleurer la cervelle. Cette posture, c'était celle d'un sprinter qui s'apprêtait à s'élancer d'un bond dans la course. Réactivant ses Ventio Dials, il était malheureusement trop tard.

- Ça va te faire plus de mal à toi qu'à moi. DASH !

La gigantesque stature du roi taureau s'élança à une vitesse prodigieuse, épaule droite en évidence, en direction du cafard. Cette fois, le misérable pirate n'y survivrait pas, voilà ce qu'il en coûtait de s'opposer au roi taureau.

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Minos avait réunit ses dernières forces dans cette attaque dévastatrice. Quand un beau bébé de près de six mètres se jetait tel un une locomotive en direction d'un gringalet, le résultat s'avérait aussi prévisible que désastreux. Joe, tétanisé, n'avait même pas eu l'idée de se protéger avec ses avant bras pour amortir le choc contre ses Impact Dials. De toutes manières, après s'être lancé sur sa proie, même si son coup venait à être amorti, le roi taureau eut été assez près du forban pour lui asséner un deuxième coup afin de l'achever.
Pour Joe, il n'y avait aucune issue, ça sentait le sapin. Quoi qu'à bien y réfléchir, cela sentait la charogne.
Percutant net le maître de l'île, Loui était venu à la rescousse, fonçant dans le flanc de Minos afin de le stopper dans sa trajectoire.

- Minooooooos !

L'occasion de venger l'affront subit par son troupeau suite à l'instauration du royaume du roi taureau était venue. Suivi par une dizaine des siens, Loui avait la ferme intention de se débarrasser une fois pour toute de Minos.
Ce dernier avait été propulsé à quelques mètres par le coup de bélier du mange-corne. Acculé, la rage du roi taureau lui permit de surmonter la douleur. Se jetant sur la bête qui venait de l'attaquer, il la fît voler d'un puissant coup de poing. Même le chef de meute des mange-cornes n'était pas de taille face à un Minos empoisonné.

- Votre majesté.... Retirez vous et allez chercher des renforts...

Un des hommes agonisants de la Légion s'était adressé à ces termes au roi taureau. En temps normal, le souverain se serait empressé de corriger le légionnaire qui venait de lui donner un ordre. Mais diminué, face à une dizaine de mange-cornes, et sans soutien, il devait être prudent. Il lui fallait retourner au camp fortifié en montagne, même si cela heurtait sa fierté.

- Pour la Légion !

L'homme qui s'était adressé à son roi brandit un bâton de dynamite allumé. Il était à plat ventre sur le sol, et il savait qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps. Cet ultime sacrifice était l'occasion pour lui de distraire les ennemis pour permettre à son roi de se mettre à l'abri.
L'explosion fut violente, deux mange-cornes imprudents périrent après s'être trop approché du légionnaire kamikaze afin de le dévorer.
Le sable des quais, soulevé ainsi, avait généré un vaste nuage de poussière qui prit cinq bonnes minutes à se dissiper. Une fois le paysage éclairci, Minos avait disparu.

Joe, heureusement situé assez loin de l'explosion, avait néanmoins été propulsé par le souffle. Loui, finit par le retrouver dans les branchages d'un arbre aux abords du quai.

- Je pense que tu nous a créé assez d'emmerdes comme ça pirate. Il est temps pour toi de partir.

Sautant des branches, amortissant son atterrissage avec ses Ventio Dials, Joe ne sut quoi dire. Loui était malgré tout venu lui sauver la vie. Si il voulait que le forban décampe, ce n'était pas parce qu'il était un emmerdeur, enfin, ce n'était pas que parce qu'il était un emmerdeur, mais afin de le préserver de la colère de Minos, et ça, le cafard l'avait bien compris.
Plusieurs petites embarcations l'attendaient sur le quai. Celles qui n'avaient pas été endommagées par la dynamite feraient l'affaire. Cela faisait douze jours que le forban avait passé sur l'île des animaux. Sachant ce qui l'y attendait, il ne se doutait pas qu'il aurait un pincement au coeur à l'idée de laisser derrière lui Loui et les siens.

- C'est ça, crache sur ton bienfaiteur. Tous les cornus sur cette partie de l'île sont à votre portée grâce à moi, mais je suis coupable. Ingrat va.

Comme défiant la bête, Joe cracha à ses pieds. Il n'y avait pas de tendresse chez les pirates, on n'exprimait pas ses sentiments, c'était sa manière à lui de faire des adieux larmoyants tout en gardant les yeux secs.
Sans un second regard, il se dirigea sur le ponton en boitant, essuyant son visage recouvert par la crasse issue de la poudre de la dynamite. S'emparant d'un navire Catalane, manoeuvrable par une seule personne, il largua les amarres et dégagea de l'île au plus vite. De ce côté-ci de l'île, les Geysers n'étaient pas en train de cracher, c'était maintenant ou jamais, il devait partir. Sa destination était plus qu'incertaine. Seul sur Grand Line, il n'avait aucune chance, mais il en avait encore moins sur l'île. Après son coup d'éclat, toute la légion serait mobilisée.

Ingrat qu'il était, il se foutait de ce qui allait arriver à Loui aux autres. Tout du moins, il s'efforça de ne pas y penser.

A quai, les mange-cornes regardèrent voguer le cafard. Les représailles du roi taureau finiraient par leur retomber dessus. Même si ils avaient regagné un peu de terrain, et avaient à leur disposition pas mal d'animaux cornus pour se repaître, cela ne durerait qu'un temps, la Légion reprendrait ce qui leur avait appartenu.
Loui se laissa tomber à même le sol. Le coup de poing de Minos l'avait salement amoché, sa carapace avait même été perforée.

- Même... Même si nous venions tous à périr... Au moins... L'un des nôtres s'en sera tiré.
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[Epilogue]

- Franciiiis !

Alité, le roi taureau avait retrouvé presque toutes ses forces suite à l'empoisonnement. Il fît appeler l'un des soldats de la Légion. Celui-ci accouru aussi vite. Joe avait disparu de l'île depuis trois jours maintenant, et l'état de fureur de Minos ne s'était pas atténué.

- Dis à nos hommes de se préparer à récupérer le quai Sud.

Acquieçant, Francis s'apprêtait à quitter la chambre de son suzerain. Pas qu'il ne l'appréciait pas, mais il était nerveux quand un colosse de la trempe du roi était en colère. Ce dernier l'interpela à nouveau.

- Contactes aussi tous les bons à rien qui peuvent faire figure d'autorité sur cette ruine de Clockwork !


Déglutissant, Francis n'avait pas souvenir que son roi ait un jour cherché à rentrer en contact avec Clockwork Island. Bien qu'appartenant à la révolution, Minos administrait son île en quasi autarcie, ne daignant accepter des échanges que de la part d'Union John.

- Fais savoir à tous, que si qui que ce soit laisse le cafard lui échapper, la Légion leur en ferait payer le prix fort.


Ainsi, une fois contactés, une rumeur issue d'un malentendu laissa entendre que Minos avait été vaincu par Joe Biutag qui l'aurait combattu à lui seul. Cela parvint aux oreilles des quelques marines qui tentaient de remettre Clockwork Island sur pied, mais surtout, ce furent les révolutionnaires sur place qui en prirent connaissance. Le forban n'était pas arrivé au bout de ses surprises. Tout du moins, si il venait à atteindre la prochaine île.
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