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Le tumulte ne voit pas la claivoyance, elle l'évite

Après avoir bravé l’amas rocheux qui fait surplomber le monastère au dessus du désert rocheux, j’ai fait connaissance avec Luo Min, le Grand Maître du Temple de la Plénitude, il m’a autorisé à y entrer et m’a demandé de le suivre, lui et un de ses confrères, le moine bien en chair, Guro Bidu. Nous avons fait quelques pas puis le vieux Luo Min s’est tourné vers moi.

- Tout pèlerin désireux de trouver la paix intérieure se doit de revêtir sa kesa et se chausser de geta. Vous les trouverez dans votre chambre, et Guro va vous y conduire. Vous reviendrez me voir quand ce sera le cas.

Il s’inclina devant lui, et le moine obèse lui rendit la pareille.

- Suivez-moi, je vous prie.

Nous pénétrons dans le Temple même. Plusieurs moines y sont déjà affairés et personne ne fait vraiment attention. Mais bon sang ! Ce que c’est magnifique ! Tout est finement taillé, sculpté, gravé, dessiné ... Absolument tout ! Le coeur du temple est baigné de lumière, et ce halo lumineux éclaire une mosaïque ronde au sol, qui représente un majestueux héron. Les piliers sont tous taillés divinement bien, et tous représente quelque chose. Un vrai travail d’orfèvre qui ne cesse de m’éblouir !

Nous nous enfonçons dans l’aile gauche, elle est rectangulaire et majoritairement constituée d’un bois sombre et verni. Une odeur de sental me chatouille les narines avant de m’enivrer complètement à mesure que nous avançons. Je comprends qu’en réalité, ce sont les chambres.
D’ailleurs celles-ci sont plutôt sommaires mais tout y est précieusement ordonné : les murs sont blancs, les rideaux sont mauves pastel, le lit est calé au fond de la pièce, il y a un petit meuble avec un brûle-encens à côté d’un pot rempli de galets ronds et d’une bougie. Sur la gauche, il y a une petite armoire pour y ranger ses biens et sur la droite une chaise en bois et en paille. Et c’est tout.

- Voilà votre chambre. Revêtez votre kesa et nous repartirons.

Ma kesa ? J’ai bien compris qu’il s’agit de leur habit traditionnel mais comment est ce qu’il s’enfile ?

Je vais pour entrer dans ma chambre, Guro Bidu m’arrête.

- On n’entre pas dans la chambre avec ses chaussures.

Je les quitte donc, légèrement irrité, je dois bien l’avouer, et entre enfin dans ma chambre. Je referme délicatement, me déshabille en prenant soin de ne rien froisser et place mes vêtements dans la penderie. Dans le placard, j’attrape et ma fameuse kesa cyan donc et ... je m’aperçois qu’elle est pliée de telle sorte que je puisse l’enfiler sans mal ... au bout de dix longues minutes quand même ... Et j’ai l’impression de faire encore plus tâche. Je veux dire, si un moine est aussi blessé que moi, il a simplement des parties de son corps en moins ... Je me sens ridicule.

- Pensez également à vos yagis.

Mes ... yagis ? Ces espèces de chaussettes blanches qui séparent le gros orteils des autres ? Bon ... Malgré le fait qu’elles ne soient pas élastiques, je dois bien avouer qu’elles sont assez confortables ... La semelle est même renforcée !

J’ouvre donc la porte. Comme la Kesta dévoile un peu plus mon corps, Guro Bidu écarquille les yeux en voyant que je suis plus un cyborg que ce qu’il ne pensait.

- Je suis prêt.

Il se reprend.

- Enfilez vos getas s’il vous plait.

Guro Bidu me donne deux espèces de sandales en bois, avec deux lanières qui séparent le gros orteils des autres partent sur les côtés pour maintenir le pied. Elles sont surmontées par deux tasseaux de bois, ce sont eux qui donnent à ses sandales traditionnelles leur bruit caractéristiques. Et après quelques pas hésitant, je tiens de bout, et je suis repartons enfin voir Luo Min.

Et en me voyant avec quelques pièces cybernétiques en plus, Luo Min a presque eu la même réaction que son obèse de confrères.

- Oh, je vois que le jeune adepte est un vaillant guerrier ... Peut être sera-t-il intéressé par les arcanes de la caste de nos moines guerriers ? Mais pour le moment, nous devons en finir avec les bases de l’apprentissage. Ici, nous avons deux préceptes cruciaux : “l’argent et sa vénalité n’ont pas court ici” et “la vie monastique est commune, les effort sont communs”. Ici, tout se paie avec un service rendu, tout le monde met la main à la pâte et tout le monde partage son quotidien. Nous nous levons tous en même temps, nous nous restaurons ensemble, et nous nous couchons en même temps. Les seuls temps individuels sont entre neuf heure et onze heure, puis entre quatorze heure et dix-huit heure. Le diner passé, vous avez quartier libre jusqu’à vingt-et-une heure, ce après quoi nous nous couchons et nous nous levons à six heure.

Je ne sais pas tellement quoi répondre, sauf un “Compris”, ou un “Entendu” formel mais pas de rigueur. Alors je me contente de hocher la tête.

Par la suite, nous visitons également les lieux : la cour centrale là où les repas se prennent quand le temps le permet, les jardins de la méditation, le bassin voué à la même fonction, le camp d'entraînement où s'entraînent principalement les moines-guerriers mais qui est également disponible pour tout autre moine, la distillerie où Guro Bidu est le Maître puisque les moines fabriquent leur propre alcool, et enfin le Temple en lui même avec ces diverses salles comme la salle à manger commune, les salles d'entraînement, la bibliothèque ou encore la salle supérieure du Maître.

- Bien. A présent, si vous le souhaitez, nous pouvons aller trouver Maître Taï, le chef des moines-guerriers. Mais je dois vous prévenir, sa rigueur est de fer, il ne tire pas son surnom de Moine de Fer pour rien.

L’initiative est la bienvenue, je suis principalement là pour ça.

- J’aimerais bien, en effet.
- Bien, alors allons-y, ne perdons pas de temps. A cette heure-ci, il doit se trouver au camp d'entraînement.

Nous nous y rendons donc et à notre arrivée, tous les moines-guerrier y compris celui que je devine être Maître Taï, équipé d’un masque et d’un immense bisento, se sont inclinés respectueusement devant Luo Min.

- Maître Sho Taï, je vous présente l’élève Björn Skullson. Il souhaiterait que vous le preniez sous votre aile.

Nous nous inclinons l’un face à l’autre, je commence à prendre le pli ... Mais sa force se ressent, et force le respect.
Il me regarde un instant, je ne sais pas si je dois tenir son regard ou baisser les yeux, dans tous les cas il ne me laisse pas le temps de me décider puisqu’il prend la parole.

- Avec tout le respect que je vous dois, votre élève n’est pas prêt d’affronter mes pires éléments. Il n’est pas de taille. Le doute et le tumulte le hantent.
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La chute est bien rude ... Et tout ça, j’imagine qu’il le sait d'un seul coup d'...

- Donc désolé, Grand Maître, mais je refuse de l'entraîner pour le moment.

Bah allons y gaiement, rajoute une couche, au cas où j’aurais pas compris ...

- Je vois. Je vais le prendre sous mon aile et je vous l’amènerai dans de meilleures conditions.
- Qu’on se le dise.

Les deux moines s’inclinent une nouvelle fois puis se tournent les talons en même temps, Luo Min me rejoint

- Vous avez entendu ? Allons au bassin, je vais vous entraîner à la méditation. Suivez moi.

J’opine du chef et je m’exécute. Nous traversons les jardins dans lesquels quelques moines sont assis en tailleur, en train de méditer dans les herbes hautes qui ondulent au vent. Nous passons vers eux en silence pour ne pas les troubler et nous nous rendons au bassin bercé par le doux clapotis de l’eau.

Une moniale s’approche et s’incline à notre arrivée.

- Shao Zu, veuillez nous apporter de l’encens je vous prie.
- Tout de suite, Maître.
- Björn, asseyez-vous sur le zabuton.

Je présume qu’il s’agit de cette petite natte en paille au bord du bassin, entourée par deux brûle-encens alors je m’y installe en tailleur.

- Parfait. Fermez les yeux et concentrez-vous uniquement sur le clapotis de l’eau et sur ma voix ... Imaginez un petit lac, calme. Ceci est votre for intérieur. Quand vous vous approchez du bord, vous voyez un petit lampion bleu qui s’élève au dessus de la surface. C’est votre but à atteindre, mais pour le moment, vous ne pouvez pas le f...
- Avec le Geppou, s..

Le Maître m’assène un coup de sabre dans son fourreau sur la tête. Évidemment, je n’ai pas pu le prévoir, et je m’en indigne en rouvrant les yeux.

- Hé !
- L’étudiant insolent doit être puni ! L’étudiant sage ne se rebelle pas ! Oubliez qui vous êtes, vous n’êtes qu’un homme, sachez rester humble ! A présent, refermez vos yeux et concentrez-vous à nouveau sur votre vision !

J’obéis en grommelant un peu, mais je me prête au jeu. J’y suis un peu contraint de toute façon ...

- Suite à votre égarement, le lampion s’est brusquement écarté de votre direction et n’en finit plus de s’élever dans les airs ... Vous pouvez le sentir, quelque chose d’atroce se prépare ! Commencez par sonder votre conscience et remontez lentement le fil jusqu’à vos derniers troubles ...

Ma venue ici ... Le voyage ... Mes petites missions sans intérêt ?

- Vous aviez raison ! Quelque chose de bien sombre se préparait ! Une tempête se déchaîne à l’est ! Mais il est trop tard pour fuir ! Il va donc falloir que vous la combattiez ! Vous n’avez pas d’autre choix pour rester en vie ...

La tempête emporte avec elle des bribes de mes souvenirs. L’ennui, l’agacement ... je les ressens à nouveau. Je sens sa force déferler malgré la distance qui nous sépare. Je sens son vent mauvais m’envahir, m’envelopper et je me sens comme une proie que fait couiner un prédateur sadique qui s’amuse avec elle et ...

Je renifle un coup ...

Et la vieille moniale a du allumer l’encens ...

Coup de sabre !

- Non mais pourquoi ?!
- Le tumulte ne voit pas la clairvoyance, parce qu’elle l’évite ! Mais l’homme n’a d’autre choix que de l’affronter ! Alors arrêtez de la fuir et confrontez-vous à elle ! Laissez-vous vous perdre dans vos pensées !
- Tss !

Coup de sabre.

- Eh ! C’est bon ! J’ai compr...

Coup de sabre.

Okay, je ferme ma gueule et je m’y remets ! Je me laisse m’enivrer par l’odeur de l’encens qui me transporte ... L’étang, le lampion qui s’envole puis la tornade .... Oh oui, la tornade ... Toujours cette violente sensation d’angoisse qui me prend jusqu’au fond de mes entrailles ... Je ne sais toujours pas comment m’y prendre, mais je sens cette détermination qui enfle dans mes veines. Ce n’est pas encore du courage, non, mais de la fascination. J’ai peur, mais je suis prêt à l’affronter ... Je peux presque sentir les bourrasques qui tourbillonnent furieusement et qui lèchent avidement mes mains quand elles s’approchent. Je ... je sens que je ne dois faire plus qu’un avec la montagne qui ne bronche pas. Je ... dois ... endurer ... Je ... faiblirai ... pas !

La surmonter, d’accord ? Mais comment la vaincre ? Dois-je la supporter jusqu’à ce qu’elle s’épuise ? Alors je tends mes mais en avant comme si je prenais la température d’un cours d’eau. Le vent avale mes mains en sifflant et en hurlant de rage en même temps que mes anciens sentiments m'envahissent et pourrissent mes pensées actuelles. Je me rétracte, j'ai pu sonder la violence de cette tornade.

- Vous devez continuer ! Ne voyez-vous rien au milieu de cette tornade ?

Dans son oeil ? Je plisse des yeux et j'entr'aperçois la lueur dansante du lampion ! Mais oui ! C’est ça ! La clairvoyance a prévu la tornade et s’est glissé en son centre avant qu’elle ne se forme pour éviter d’avoir la braver et courir à sa perte !

- C’est ça ! Continuez ! Vous devez persévérer ! Quand vous vous sentez prêt, essayez de plaquer mon katana entre vos deux mains.

Je visualise encore parfaitement ce qui se passe en mon for intérieur mais je parviens à sentir les mouvements de va et vient de sa lame. Et en même temps que je pense au geste, je le fais également pour de vrai.

J’attends que la tempête me laisse une ouverture ... J’attends ... J’attends ... Maintenant ! Au même moment que la flamme qui fait vivre le lampion est visible ! Je me jette au centre de la tornade, attrape le lampion et le serre contre moi. Immédiatement, la tempête diminue en intensité. Bientôt, elle n’est plus que calme plat et le lac a retrouvé son calme.

- Bien ! Très bien même ! Vous pouvez ouvrir les yeux.

Je les ouvre. Et outre la lumière qui m'aveugle, j’aperçois à quelques centimètres de ma tête la lame du katana du Maître, et mes deux mains qui la plaquent. Je me réjouis à l’idée d’avoir réussi !

- Félicitations ! Cependant n’oubliez pas que l’homme doit rester humble. Ce n’est que le début, la route est encore longue mais ça suffit pour ce soir. Rentrons aider les nôtres pour le repas.
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Une fois notre repas avalé dans la bonne ambiance (il y avait même de l’alcool de et la viande ! Moi qui pensais devoir me contenter uniquement de légumes ...) et nos besognes du soir achevées, je m’en vais retrouver le vieux Luo Min qui commençait à partir dans son coin. Je le rattrape et l’interpèle.

- Grand Maître ! Veuillez m’excuser, me conseilleriez-vous de retourner méditer ?

Un grain de malice vient éclaircir son visage ridé de malice jusqu’à soulever sa longue barbe grise d’un sourire.

- Un moine ne peut interdire la méditation à un adepte. Mais les plus sages le font.

Héhé, je commence à comprendre la logique de leur phrase. Pour certains, comme à mes débuts, elles ne veulent pas répondre oui comme elles ne veulent pas répondre non. Mais en réalité, elles répondent à bien davantage de choses ...

Sur mon visage, c’est un sourire de complicité qui se dessine et l’illumine.

- Je vous remercie.
- La nuit est calme, la troubler serait malvenue. En profiter serait sage.
- Je comprends.

Nous nous inclinons face à face. Moi par respect, lui par gratification. Je vais donc rejoindre ma chambre et en profiter pour apprécier cette journée faste avant de me coucher.

***

La nuit a été bonne, et la douche a fait un bien fou ! J’ai ensuite enfilé ma tenue traditionnelle et aidé à préparer le petit déjeuner que nous avons passé ensemble puis, le soleil levé, le vieux Luo Min m’a demandé de le retrouver aux jardins pour continuer mon entraînement.

Il est déjà assis en tailleur sur sa natte, dans les herbes folles, son katana dans son fourreau, debout, calé entre son épaule gauche le sol, les yeux fermés, les mains sur les cuisses.

Dans un premier temps, je n’ose pas le déranger et le contemple en train de mériter, jusqu’à ce qu’il m’invite à m’asseoir sur la natte en face de lui, ce que je fais après une petite salutation habituelle.
Il ouvre les yeux et m’adresse la parole.

- Vous êtes un guerrier. Alors j’imagine que ces pièces de métal qui remplacent petit à petit des parties de votre corps comptent comme autant de cicatrices de guerre, je me trompe ?

Je reste un instant interdit, avant de lui répondre.

- Vous avez parfaitement raison.
- Vous êtes qu’un chien fou qui croit courir après l’ennemi mais il ne fait que courir à sa perte. Tâchons de remédier à cela, ou vous ne feriez pas long feu contre Sho Taï si vous deviez l’affronter. De toute façon, sans une parfaite maîtrise de vous même, il refuserait de vous combattre.

Je ne lui réponds pas. Je sais qu’il a raison et moi aussi je veux en finir avec cela.

- L’exercice d’aujourd’hui consiste à parvenir à vous maîtriser pendant une situation particulièrement stressante alors vous songerez à un moment vécu qui a su attiser votre colère. Commençons. Fermez vos yeux, laissez votre pensée filer en même temps que le vent qui souffle sur vous, laissez les vous ramener à un ce douloureux souvenir.

Je me prête facilement au jeu, si tant est que c’en est, ce dont je doute. Mais plonger en mon for intérieur est plus facile que lors de la veille, précisément parce que j’ai su le dompter. Mon dernier éclat de colère ? Ah ! Facile !

Petit coup de katana sur le front. J’ouvre les yeux, l’air à moitié contrarié parce que je n’ai rien fait de mal à ma connaissance, et à moitié interrogatif.

Petit coup de katana.

- Cela fait partie de l’exercice du jour.

Petit coup de katana.

- Parvenir à se maitriser dans cette situation ...

Petit coup de katana.

- ... et celle à laquelle vous repensez ...

Petit coup de katana.

- ... pour trouver la raison qui vous permettra d’accéder ...

Petit coup de katana.

- à la paix intérieure.

Petit coup de katana.

Bon, je referme les yeux, mais c’est vrai que je dois avouer que c’est moins évident à cause de ses interventions. Où en étais-je déjà ? Ah ... oui ... Mon dernier souvenir douloureux ? Eh bien, Hiroaka ...

Juste à évoquer son nom, je revois les images qui défilent intérieurement, et son rire qui résonne dans ma tête ... Quelle petite sous-merde !

Petit coup de katana.

- Vous y êtes ! Songez à nouveau à ce moment que vous avez vécu, dans les détails !

Petit coup de katana.

Je repense à son bégaiement ou à ses petits couinements quand il était stressé ... Et ça me fait presque rire, comme un monstre sadique qui s’en délecterait ... Et en même temps, si je ne l’ai pas traité de façon “modèle” comme le veut mes supérieurs, il n’a eu que ce qu’il méritait ! Voilà la vraie pensée qui m’apaise un tant soit peu ! Que ces pourris paient pour leurs crimes au lieu de simplement être jugés et enfermés ! C’est bien trop facile ! Ce châtiment est bien trop clément par rapport à ce qu’ils méritent ! Pourquoi devrais-je être blâmé pour n’avoir fait que mon travail ? Ils ont eu leur chance et l’ont gaspillé ! C’est moi qui reste du bon coté de la loi ! Pas eux ! Ce n’est que justice !

Coup sec de katana ! S’il a le mérite de me tirer de mes pensées, je garde les yeux fermés, à l’écoute de mon maître.

- Attention ! Si ces pensées ont puisé votre détermination, elles ont également attisé les flammes de votre colère. Ce n’est donc pas le bon raisonnement ...

Petit coup de katana.

Je reviens dans mes pensées. “Pas le bon raisonnement” ? Ca voudrait dire que je ne dois pas m’énerver contre ces pourris ? Pourtant, l’idée de les faire payer pour ce qu’ils ont fait me plait ! Et jouer contre eux dans les règles de l’art m’ont mis en danger plus d’une fois ... Alors qu’est ce que c’est sensé vouloir dire au final ? Et puis revoir sa tronche ... Réentendre son rire ... Ca m’énerve !

Hmm ! Haha ! Alors quoi ? C’est ça ? Il faut que je l’oublie ? Mais comment ? Après ce qu’il m’a fait enduré ! Pas moyen ... Juste ... ce n’est pas possible ! Mais en fait ... ça voudrait dire que ...

Petit coup de katana.

- Vous y êtes presque ! Persévérez !

Petit coup de katana.

Mais c’est ridicule ! Ce ne serait pas la manière qui compterait mais juste le fait que je mette en colère ? Et donc en danger ? Et pour cela, il faut juste que je garde le sang ? C’est complètement débile !

Petit coup sec de katana.

- Ne vous égarez pas si près du but !

Petit coup de katana.

C’est que j’essaie de faire pourtant m... Okay, relax Björn ... Si tu te laisses emporter par tes sentiments, tu finis toujours t’énerver ... ça ... ça nuit à ta clairvoyance et ... et ... et tu te mets en danger ! Mais oui ! C’est ça ! C’est forcément ça !

Dans le fond, les méthodes importent peu ... Il vaut que j’arrête d’être obnubilé les conséquences de mon objectif qui me poussent à la véhémence pour faire le vide et avoir le contrôle total de moi-même pour atteindre mon but !

Les yeux toujours clos, je reprends peu à peu conscience de ce qui m’entoure ... et je sens que les coups de katana ont arrêté de pleuvoir ! J’ai donc réussi ?

- Félicitations !

Je me réjouis intérieurement, et ouvre enfin les yeux, tout sourire. Je revois non seulement le vieux Luo Min, mais également Sho Taï qui devait sûrement être là pour constater l’avancée de mes progrès. Il est debout, appuyé sur le manche de son bisento. Je regarde le vieux Maître, un sourire assuré aux lèvres mais ...

- Oh ... Toi ! Je n’aime pas cette sombre lueur dans ce regard déterminé. Debout. Il est grand temps que je me charge de ton cas.

Qu-Quoi ? Est ce que je dois me réjouir ou m’inquiéter ?
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Sho Taï dit le Moine de Fer m’attrape sèchement par le col et me remet sur pied de force.

- Suis-moi. Et de près.

Je ne sais pas ce qu’il me veut mais il est visiblement irrité par quelque chose, je ne sais pas non plus ce que c’est, mais j’ai l’air d’être en la cause ... Alors je le suis sans demander mon reste de peur d’attiser encore plus sa colère ... “Cette sombre lueur dans ce regard déterminé” ? Quelle “sombre lueur” ? Je veux bien que ce “regard déterminé” soit le mien après cette victoire sur mon mentale mais ...
Nous nous dirigeons à grands pas vers le camp d'entraînement où lui et siens ont monté une immense tente et il m’arrête dans un petit renfoncement circulaire au sol, ensablé et entouré de pantins d'entraînement. Je devine bien entendu que c’est une arène mais ... je vais me battre ? Contre qui ? Contre lui ?

- Arrête-toi là.

Il sort de l’arène, dos face à moi, toujours aussi remonté et le ton toujours aussi sec.

- Choisis tes armes.

Mes armes ? Je vois bien les rateliers autour de l’arène mais je n’ai pas l’habitude d’en utiliser ... J’ai presque envie d’en choisir une pour ne pas le contrarier.
Il me fait volte-face, et je n’arrive pas à deviner son expression derrière son masque impassible ...
Et puis soudain, il claque des doigts.

- Li Ping, Min Ro.

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Deux moines sortent aussitôt de la tente. Une svelte et un petit gros. Ils ont compris l’ordre de leur maître et entrent lentement dans l’arène. Mon arène.

Bon, okay, calme Björn. Tu vas y arriver, fais le vide en toi et procède comme toujours. Les plus rapides d’abord ...
La moniale se penche sur le côté, prête à agir, mon attention se focalise sur elle mais en un clin d’oeil, elle disparaît ! Je me prépare à me défendre et fais deux petits bonds en arrière pour atténuer le choc quand tout à coup le gros me charge ! Heureusement qu’il est plus lent, je peux l’esquiver au dernier moment grâce à un Kami-E.

- Toi !

Pas le temps de m’occuper de la surprise de leur Maître, je ne le vois pas mais la moniale a réapparu dans mon dos et m’assène un coup de poing dans la colonne vertébrale qui ne manque pas de me faire cabrer de douleur. Mais je crois avoir compris leur petit manège : lui me distrait pendant qu’elle m’attaque. Il ne me reste plus qu’à attendre qu’il s’essouffle ...

Et la seconde suivante, ils me donnent raison. La fille disparaît à nouveau quand lui me charge. Et il ne cherche pas à m’atteindre vraiment, il veut juste me pousser dans les bras de sa partenaire, je réitère donc avec succès mon Kami-E pour l’éviter, suivi d’un autre Kami-E pour déjouer la frappe par derrière de sa copine tout en me retournant. Surprise, elle s’évanouit encore une fois.

Mais je ne vais pas tenir longtemps comme ça, ils ne laissent aucune ouverte, aucun moment de répit ! Okay, changement de tactique, on arrête d’esquiver. Pour la troisième fois, le gros me charge mais j’utilise le Tekkaï Utsugi pour lui reporter ses propres dégâts et le voilà qui roulent sur le sol sur plusieurs mètres en se tortillant de douleur. Ma chair a juste le temps de retrouver sa consistance habituelle que de la densifie une nouvelle fois dans un Tekkaï Kempou qui me permet non seulement d’encaisser son attaque tout en pouvant riposter toujours avec ma carapace de fer et me jeter à corps perdu dans le combat sans prendre trop de risques. Nous nous échangeons de nombreuses volées de coups à une vitesse fulgurante quand une idée jaillit dans mon esprit.

Je tente un Shigan de la main droite qu’elle pare en s’emparant de mon poignet, idem pour la main gauche, ses mains sont prises, il me reste plus qu’à lui infliger un coup de pied en plein thorax ! Bien évidemment, elle me le pare en relâchant mes deux mains et contre mon pied avec ses avant-bras avant de s’apercevoir que c’est ce que je désirais. Sans faillir dans sa position, ses deux pied dérapent à son tour sur plusieurs mètres. Bouboule me charge déjà mais d’un Soru j’atteins le râtelier d’armes, la moniale disparaît encore, je brandis une lame dans chacune de leur direction, s’ils ne s’arrêtent pas, ils s’empalent sur les deux sabres.

Heureusement pour eux, ils s’arrêtent à t...

ASSEZ !

Le Moine de Fer tape deux fois dans ses mains, les deux moines-guerriers repartent dans leur tente aussi vite qu’ils en sont sortis. Lui s’avance dans l’arène avec une démarche de prédateur, l’oeil aussi noir que meurtrier.

- Toi ... Tu m’as donné la preuve que tu ne combats pas pour entraver, tu combats pour tuer. Le Grand Maître ne dispense pas son enseignement aux âmes mal intentionnées.

Je ne peux plus me contenir, il faut que j’explose !

- Mal intentionné ? Moi ? Je suis un a...
- L’étudiant sage ne se rebelle pas ! De plus, je sais ce que tu es. Grâce à ton style de combat. Sache que je ne suis pas natif de Karakuri. Et tu sais autant que moi que l’habit ne fait pas le moine.

Dans un sursaut de désinvolture, inconscience de ma part, je prends la peine de me dire que cette expression est délicieusement ironique.

- Des âmes mal intentionnées, il y en a aussi parmi les tiens.
- Justement. Je suis celui qu...
- L’étudiant sage ne se rebelle pas ! Tu peux prétendre être celui que tu veux, mais ici, tu n’es rien d’autre qu’un homme comme les autres, et les hommes doivent rester humble. Si tu tiens vraiment à rester ici, alors il va falloir le prouver. Et le payer de ta vie si ça doit te la coûter.

Q-Quoi ?! Il va m’affronter dans un duel ? J-Je ...

- Je vais t’exiler deux jours dans notre partie privée de la Forêt de Jade. Les yeux bandés. Nul forestier pour assurer ta sécurité. Si tu survies, tu peux rester ici. Enfin, sache une chose, une dernière, et tu devrais la tenir pour leçon : “la nature n’est qu’une équation dans laquelle l’inconnu n’a pas sa place”. Fais briller ton aura malfaisante de mille feux, et tu mourras. Plie-toi à ses règles et elle acceptera sans même te remarquer.

Un ange passe, et le silence se fait lourd.

- Alors ? Accepte-tu ce défi ?

Pour la première fois de ma vie, le vide en moi n’a jamais été aussi vite et aussi bien fait. La décision est claire et ma résolution est visible, peut être la prendra-t-il pour de l’arrogance :

- Oui, j’accepte ce défi.
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