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[Flashback - Duo] - Honneur et Déshonneur.


'Faut vraiment que je fasse un autre métier... Songer, c'est bien. Mais le faire, c'est mieux. Ouais, pour sûr, au Cipher Pol, je tabasse pas des mecs à longueur de journée, mais putain que c'est chiant. J'ai perdu au change. J'ai vu des trucs bien pire là dedans que toute ma vie de Marine. Mon honneur, j'ai dû le perdre en même temps que le peu d'humanité qu'il me reste. Je me sens sale. Terriblement sale.

Je suis à la recherche d'un homme. Un Révo'. Cette raclure est passée du côté obscur en vendant des informations de la Marine à ses confrères. Plus cons que frères, d'ailleurs. Ouais, on a toujours cru qu'il était des nôtres. Ça fait plusieurs mois qu'on a la perdu de vue. On a peut-être une piste à Tanuki, alors on m'envoie. 'Vrai que l'île est le coin parfait pour se la couler douce. Un paradis montagnard dont l'espèce dominante est la brebis... J'espère que le pauvre bouc émissaire que je traque est pas un mouton à cinq pattes, mais comme je sens déjà la mission de merde foirer, je vais devenir chèvre.

Je dois me rendre dans un dojo pour mon enquête. Normalement, je suis censé torcher ça en deux deux, mais me connaissant, mon séjour sur l'île va certainement durer plus longtemps que prévu. Mais aujourd'hui, j'ai toute ma journée qui m'attend devant moi. Je me rend alors dans l'établissement. Il est même pas 9h que j'aperçois le bâtiment et que j'entends les élèves s'entraîner. Je toque. Poliment, cette fois. Une femme ouvre la porte au bout de quelques instants.

Bonjour. Je viens voir le maître Kan.


Dernière édition par Baal Z. Aran le Mar 4 Juil 2017 - 2:08, édité 2 fois
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La brise fraîche du matin, les bruits de sabre d’entraînement qui s’entrechoquaient, les cris motivés des élèves, tout était réuni pour faire de cette matinée une matinée tout à fait normale au dojo. Je me trouvais dans l’enceinte de la salle où tout le monde s’entraînaient, j’étais chargé de superviser un peu l’entraînement des jeunots pendant que mon père et mon grand-père avaient une petite discussion avec le « nouvel occupant » qui était arrivé y’a plusieurs mois, enfin qui avait été ramené par mon grand frère, Daigo, qui l’avait trouvé, gisant sur le sol, dans la forêt. Le pauvre homme était en sous-nutrition, déshydraté et ses vêtements étaient en lambeaux, preuve qu’il était resté plusieurs jours dans cette forêt. On l’avait soigné, recueilli et, chaque semaine depuis son arrivé, il se faisait prendre à part dans la chambre de mon père pour essayer de l’aider à retrouver sa mémoire, pour le moment sans aucun succès. Nous n’avions même pas réussi à arracher son nom, malgré tous ces mois « d’interrogatoire », cependant, nous l’avions quand même recueilli sous notre toit, on n’allait quand même pas le laisser crever. Il aidait dans les tâches ménagères, il était assez jovial et s’avérait être un très bon escrimeur.

Pendant ce temps-là, ma mère s’occupait à faire le ménage dans le dojo comme tous les matins, aidée par quelques femmes du village qui étaient les mères des enfants. Ils discutaient, de tout et de rien, rigolaient entre elles jusqu’au moment où l’une d’entre elles entendit toquer à la porte. Elle regarda alors la « patronne » et lui demanda si le dojo attendait une autre personne, réponse qui était négative. Mais Aika -ma mère- ne se démonta pas vraiment, déposa son nécessaire de nettoyage et se dirigea tranquillement vers la porte d’entrée. Elle lissa sa longue chevelure brune pour bien les mettre, épousseta un peu son yukata beige à motif de fleurs de cerisier puis ouvrit la porte.

La pauvre fut surprise par la personne qui se trouvait devant la porte. Son regard n’avait qu’un torse en visuel, elle haussa un sourcil avant d’avoir le réflexe de lever les yeux pour voir le visage de cette personne. C’était un homme, grand, très grand, avec une bonne carrure et, ce qui sortit le plus, un œil rouge comme si cette personne était un cyborg. La femme fronça un peu les sourcils et hésitait quand même pas mal à le faire rentrer. Surtout que l’homme ne se présenta pas, il demandait juste à voir « le maître Kan ». Pourquoi voulait-il voir son mari ? Ça avait l’air quand même important. Elle leva les yeux au ciel un instant puis lui répondit d’une voix claire, ses yeux bleus plantés dans l’œil rouge du Cyborg :

« Ah D’accord. Et vous êtes… ? J’ai besoin de votre nom pour vous introduire auprès de mon mari. Et, excusez ma maladresse, je suis Kan Aika, la femme du maître de ce dojo, Kan Eijirô. »

Elle fit une légère courbette avant de s’écarter un peu du pas de la porte.


« Veuillez entrer, et me suivre jusqu’au salon. Mon mari est un peu occupé en ce moment, vous allez devoir patienter un peu le temps que j’aille le chercher. »


L’entré du dojo était assez sommaire. La porte d’entrée n’avait pas vraiment de particularité à part le sceau de la famille en son centre. À l’intérieur, il y avait trois chemins, l’un allant tout droit qui menait vers la salle d’entraînement, les vestiaires et le terrain extérieur, à gauche était tout ce qui était place commune avec une salle de réception pour la remise des prix, le salon d’attente le bureau du maître du dojo et des bains, et à droite se trouvait toutes les parties réservées aux occupants. Sur les murs étaient accrochés nombreux cadres avec la photo/dessin de chaque maître en sa génération.
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Z. Je m'appelle Z.

Je suis bêtement la dame tout en regardant autour de moi. J'ai jamais apprécié la finesse des lames. Sans doute parce que j'affectionne plus particulièrement les poings et que mes coups cherchent pas la précision. Un autre univers, quoi. Entendre tous ces jeunes gens s'entraîner me rappelle les temps où j'étais dans la Marine. L'éducation... Une plaie. Je me contente de rester là où mon hôte me demande de me tenir. Attendre, c'est une chose que je supporte pas. Surtout quand ça dure. Et ça dure... Merde, c'est plus tuant qu'une balle entre les deux yeux, quoi. Alors pour patienter, j'observe mon environnement. Les cadres sur le mur me donnent un semblant d'intérêt. Je m'approche alors, les bras dans le dos, l'air curieux.

J'imagine que celui de gauche est le père fondateur? Et celui de droite la personne que je dois rencontrer, votre mari? Et entre tout ce bordel, ça doit être les générations entre... Ainsi, une entreprise familiale, donc...

Voilà que je me mets à parler au mur. 'Manquerait plus qu'il ait des oreilles... Je me fous alors dans le fauteuil et j'observe le terrain d'entraînement en écoutant la réponse d'Aika au sujet des tableaux.


Dernière édition par Baal Z. Aran le Mar 4 Juil 2017 - 2:09, édité 1 fois
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« Z… Nom peu commun. » Répondit la femme avant d’ouvrir la marche. « C’est bien ça. Nous travaillons dans ce dojo depuis que nous sommes arrivés sur l’île. »

Aika resta de marbre, jaugeant limite l’homme en face d’elle-même si elle gardait un petit sourire chaleureux. Elle ne lui adressa pas de regard, marchant simplement vers le salon d’attente. Sur les couloirs se trouvaient bon nombres de page avec le règlement du dojo, des règles de bien-être et des citations des anciens maîtres du dojo. Malgré ça, la décoration n’était pas chargée, gardant son côté un peu sobre. Lorsqu’elle se trouva devant la porte du salon, elle s’écarta légèrement tout en ouvrant la porte.

« S’il vous plaît… » Dit-elle en laissant entrer l’homme.

Elle le suivit pour lui désigner la table avec les coussins à son niveau. Avec un petit sourire, elle lui demanda d’attendre qu’elle revienne, puis ressortît avant de fermer la porte. La décoration du salon était comme celle de tout le dojo, assez sobre. La couleur verte était dominante, un vert assez pâle qui apaisait les âmes, entrecoupé de motif blanc, des arabesques. Contre le mur qui faisait face à la porte, un présentoir trônait fièrement, avec des compositions florales de couleur sobre, quelques bougies pour les entourer et une très belle statue représentant le premier maître dojo, assis dans son fauteuil avec le sceau de la famille au-dessus de sa tête.

Dix minutes plus tard, la porte du salon s’ouvrit lentement et un homme entra d’un pas décidé dans la pièce. Il était assez grand, près d’un mètre quatre-vingt-dix, une longue chevelure blanche qui s’arrêtait au milieu de son dos, un visage assez commun mais son air assez dur, implacable, sautait aux yeux. Il portait un kimono noir, très simple, avec une ceinture de tissu blanche, des chaussures blanches et, surtout, une veste blanche qu’il avait juste posé sur ses épaules sans avoir mis les manches sur laquelle était couds l’armoirie de la famille au niveau du cœur et dans le dos, en plus grand. Il jaugea Z du regard, le regardant limite un peu de haut, les bras croisés dans les manches de son kimono. Il s’avança vers la table de salon sans adresser la moindre parole à l’homme puis, doucement, s’installa à table en restant muer pendant encore quelques secondes, fermant les yeux.

« Je suis Kan Eijirô, maître du dojo Kan. » Finit-il par prendre la parole en plantant ses yeux noirs dans ceux de l’homme qui l’avait dérangé. « Qu’est-ce que quelqu’un comme vous peut très bien vouloir à un modeste dojo ? À juger par votre apparence… » Il regarda l’homme de haut en bas puis soupira légèrement. « Vous n’êtes pas ici pour avoir un entraînement à l’épée. Alors que voulez-vous ? »

Le maître ne montrait aucune signe de surprise malgré l’œil rouge de son interlocuteur. Au niveau de la porte, le recueillis restait là, à observer, avec Aika, en restant discret pour ne pas déranger.
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Je déteste faire de la politesse. Seulement, je suis bien obligé par moment. Et en ces lieux, je dois bien l'admettre que j'y suis forcé.

Pardonnez mon intrusion, Maître Kan, mais comme vous l'avez remarqué, je ne suis pas ici pour apprendre à me battre à l'épée. À vrai dire, je suis à la recherche d'un homme ayant votre âge, voire même un peu plus. Il est arrivé à Tanuki il y a quelques temps, maintenant. Je suis chargé de le ramener chez lui dans son pays. Et j'ai des raisons de croire qu'il se trouve quelque part ici.

Une chose est sûre, avec la politesse, on montre aucune hostilité en nous. Pour la même mission, si je devais chercher ma cible en plein milieu d'une organisation de criminels, j'aurais plutôt tendance à foncer tête baissée et sans compassion pour les personnes et le décor. Et faire le bourrin ici, ça ferait tache pour le Gouvernement Mondial. Je me dois de respecter un peu les lieux.

En voyant le bonhomme en face de moi, j'ai bien peur qu'il refuse de collaborer. J'ai pas vraiment une tête sympathique. Il va sûrement me demander pourquoi et quel est le lien je peux avoir avec l'homme que je dois récupérer.

Personnellement, j'ai rien à foutre de ce type. C'est juste une mission. Un peu chiante, mais une mission quand même. Je fais mon job, quoi. Si le maître Kan refuse, c'est qu'il doit aider ce Révo' ou alors il est ignare. Les deux sont possibles. Je dois faire attention. J'attends donc sa réponse.


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Un homme de son âge, voir même un peu plus ? Le maître du dojo fronça très légèrement et très rapidement les sourcils, son regard se déporta une demi-seconde vers la porte du salon, en direction de l'homme recueilli. Celui-ci sursauta légèrement avant de hausser les épaules, l'air de dire "Je n'ai rien à voir avec cet homme, il me dit rien". En plus, l'interlocuteur qui ne s'était présenté que sous un pseudonyme ne donnait pas vraiment la raison pour laquelle il voulait emmener cet homme. Eijirô s'éclaircît légèrement la voix en posant la main sur son cou, puis répondit aux questions d'un ton assez ferme :

"Des hommes de mon âge, sur Tanuki, on en trouve partout. Ils en arrivent tout le temps sur Tanuki, vu le cadre pittoresque." Il se frotta le menton tout en faisant une petite pause, baissant légèrement les yeux avant de les replanter dans ceux de son interlocuteur. "Cependant, il est vrai qu'un de mes fils ait recueilli une personne il y a quelque mois, une personne plus vieille que moi. Mais je ne vois pas pourquoi je devrais vous le laisser vu que je ne sais pas vraiment vos motivations. Surtout que..." Le ton de sa voix se fit plus grave."Vous ne vous êtes pas présenté... , monsieur Z."

L'ambiance du salon s'était un peu alourdie alors que les yeux du maître se faisaient dur. C'était une demande assez bizarre, même si ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas coopérer, il fallait savoir les motivations de ce mystérieux cyborg.

Un peu avant, l'entraînement des jeunots s'était arrêté, me libérant enfin de cette tâche fastidieuse qu'était de s'en occuper. Franchement, c'était des plaies, ces gosses à ne pas suivre les directives et à en faire qu'à leur petite tête de linotte. Je soufflais longuement pendant que je les raccompagnai vers la sortie, leur faisant quand même un sourire parce que les parents de ces garnements se trouvaient juste au niveau de l'entrée. Après ça, je fermai la porte en claquant, frottai mes mains l'une contre l'autre en lâchant un petit "Bon débarras" avant d'aller faire un peu le tour du dojo, l'heure de déjeuner n'étant pas encore arrivée.

Ce fut à ce moment-là que j'aperçus, limite cachés derrière la porte du salon, ma mère et le vieil homme. Je haussai les sourcils, surpris, puis je m'approchai à pas de loup, il fallait quand même être discret vu comment ils étaient. Lorsque j'arrivai à leur niveau, ma mère me mit le doigt directement sur les lèvres tout en montrant de l'autre main l'intérieur du salon. J'opinai du chef puis, passant tout doucement et avec discrétion la tête dans l'ouverture de la porte, mes yeux s'ouvrirent en grand, des étoiles s'illuminèrent à l'intérieur, et je ne pus contenir mon étonnement.


"Un cyborg !!!" Commençai-je à hurler avant que Daisuke ,le vieil homme, me mit un coup de poing derrière la tête.


L'ambiance lourde du salon se stoppa d'un coup alors que mon père tourna son regard menaçant vers moi. Je tremblai limite de peur et m'excusa platement avant de me remettre derrière le vieux. Qu'est-ce qu'il pouvait être flippant mon père... Mais bordel ! Un Cyborg ! Un vrai de vrai !
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La patience a jamais été mon truc. Et là, ça commence à me taper sur les nerfs. Voilà que c'est moi qui subi l'interrogatoire. Le truc, c'est que j'aime pas qu'on sache que je suis du Gouvernement pour ce genre d'enquête, d'où le fait que je me suis toujours présenté sous la première lettre de mon premier prénom.

Écoutez, si ça peut vous rassurer, c'est qu'une bête initiale de mon nom. Rien de plus. Puis, ça vous fait quoi de savoir? Vous rassurer? Si j'avais de mauvaise intention, je ne serais pas là devant vous...

J'ai besoin de détendre l'atmosphère. Déjà, je sais que l'homme que je recherche est là. Les yeux de maître Kan sont allés droit dessus. J'aime pas mentir, mais 'faut que je trouve un truc à faire gober au vieux. Et les vieillards comme lui sont pas aussi facile à duper. Cela dit, je pige pas l'attitude de Daisuke. En me voyant, il aurait dû fuir. Y'a quelque-chose qui cloche. Soit il est stupide, soit il a réussi à faire en sorte que que ce dojo le protège. Consciemment ou inconsciemment... Avant de me précipiter sur lui, je ferais mieux d'y aller mollo. Malheureusement, j'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'un môme s'exclame de joie en me voyant. Encore un qui a jamais vu de Cyborg de leur vie on dirait... En même temps, cloîtré ici, ça doit pas se voir tous les jours, c'est clair. Jetant à un œil vite-fait au jeunot, je m'adresse à maître Kan.

C'est votre fils? Par mesure de sécurité, je vous demanderais de l'interdire de me toucher. Les accidents peuvent vite arriver.

Par le passé, y'avait déjà eu un chiard qui me collait dessus pour voir comment j'étais fait et ça avait mal fini. Heureusement pour lui, personne fut blessé. J'espère que celui-ci saura faire gaffe. Finalement, son intervention est peut-être la bienvenue. Le maître Kan m'agace. Je suis sûr que si je faisais signe à Daisuke de venir nous joindre, ça serait impoli. On vit vraiment dans un monde de merde.

Est-ce que vous connaissiez réellement Daisuke, maître Kan? Il semble être tranquille, là, derrière la porte avec votre femme. Mais observez bien ces photos et dites-moi ce que vous en pensez.

Je lui pose sur la table des photos de lui, tuant un Officier de la Marine. En trahissant le G.M. et ses amis, Daisuke s'est sali les mains lors de sa fuite, sûrement malgré-lui. Ou alors, quelqu'un de plus puissant que ce pauvre gaillard en fin de vie lui a forcé. Ma mission m'oblige à le ramener à la base de la Marine de Tanuki pour que ce dernier le remettre à Marie-Joie. Seulement, rien m'interdit de mener mon enquête sur cette affaire assez louche, épineuse et compromettante. Je suis prêts à parier que Daisuke fait l'objet d'un amalgame complexe. J'ai besoin de savoir.


Dernière édition par Baal Z. Aran le Mar 4 Juil 2017 - 2:09, édité 5 fois
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« Hm. Vous avez peut-être raison, mais cela ne m’empêchera pas de vous trouver suspect, à vous présenter juste avec l’initial de votre prénom. Je n’aime pas quand les gens pénètrent dans nos murs, profitent de notre hospitalité, mais n’affichent pas clairement leurs intentions… Je me dois d’être méfiant, le dojo est encore sous ma protection, vous voyez ? Certes vous n’en affichez aucune de malveillante, mais est-ce vraiment le c-- ? »

Alors que mon père était en pleine tirade moralisatrice, bien droit, les doigts entrelacés, le regard dur planté dans celui de son interlocuteur, j’arrivais tel un cheveu sur la soupe et m’extasiai devant ma première rencontre avec un vrai cyborg ! Un vrai de vrai, avec un œil rouge, des plaques de métal partout ! Je ne pouvais pas contenir ma surprise et ma joie en exultant assez bruyamment, interrompant malencontreusement leur discussion. Lentement, d’apparence calme Eijirô se tourna dans ma direction, mais son regard glacial me fit frissonner de terreur, j’en reculai même d’un pas en m’inclinant le plus possible en criant.

« Désolé père ! »

Hâtivement, je disparus de leur vue, me cachant derrière Daisuke et ma mère qui me regardèrent en secouant lentement la tête de droite à gauche. Je savais, j’avais merdé… Mais merde quoi ! Un cyborg, sous notre toit ! Qu’est-ce qu’il nous voulait ? Peut-être avait-il entendu des échos du dojo et qu’il voulait prendre une leçon ? Non, pas possible. Il devait avoir tellement d’armes que s’entraîner à l’épée devait être inutile. Quant à mon paternel, il ferma les yeux tout en prenant une légère inspiration pour se calmer, il ne voulait certainement pas s’emporter, puis il les ouvrit de nouveau pour écouter ce que le fameux Z. avait à dire, celui-ci lui demandant de m’empêcher de l’approcher.

« Ne vous inquiétez pas… Il ne fera rien d’idiot. Hein Kagami ? » Insista-t-il en me lançant un autre de ces regards froids.
« Ou-Oui oui ! »

Qu’est-ce qu’il pouvait être glaçant le vieux !

Mais, lorsque l’étranger reprit la parole tout en sortant de sa poche des photos, l’air du maître se durcit, il se pinça même lèvres sans pour autant bouger ses mains bien installées sur la table. On pouvait voir sur son visage l’incompréhension et l’inquiétude qui naissaient pendant que ses yeux balayaient chaque photo à la recherche de quelque chose. Après de longue minute à observer ces photos, la tête baissée pour ne pas trop laisser apercevoir ce qu’il pensait, il releva lentement la tête et regarda dans notre direction, surtout vers Daisuke, fronçant les sourcils rien qu’en posant les yeux sur lui. Ce pauvre homme fut surpris par la réaction du patron, haussant les épaules.

« Daisuke… Tu peux venir ici, s’il te plaît ? »
« Hm… Euh oui, j’arrive. »

Pas du tout rassuré, le vieil homme rentra dans la salle, il se tenait les bras tout en les frottant, redoutant quelque chose.

« Tu peux m’expliquer ça… Daisuke ? » Eijirô désigna les photos sur la table, le ton de sa voix était devenu très grave.

Le réfugié s’exécuta, lança un œil aux photos et, soudainement, se tétanisa sur place, la bouche entrouverte. Il commençait légèrement à trembler tout en secouant la tête de droite à gauche, comme s’il refusait de croire ce qu’il voyait.

« Non. Non ! Ce n'est pas moi sur ces photos ! »


Il recula de plusieurs pas alors que ses mains passèrent sur son visage, attrapèrent son front et glissèrent jusqu’à l’arrière de son crâne, tremblant de plus en plus. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’il se passait, mais je sentais qu’il y avait quelque chose de louche, de très louche. Mon cœur se serrait à la vue de mon pauvre ami en état de choc et l’envie de savoir la cause de tout ça naquit en moi, lentement, mais sûrement. Je m’approchai lentement, sans vraiment le vouloir, mais je fus stoppé par un cri de mon père.

« Kagami ! Reste là où tu es ! »

Je m’arrêtai net, les yeux écarquillés. Mais que diable se passait-il ici ?!
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La tension se lève. Y'a de quoi être confus. Ma position est pas plaisant. Je comprends leur point de vue. Maintenant, la balle est dans leur camp.

Y'a trop d'émotion pour cette matinée, on dirait. Alors, avec votre permission, je vais vous laisser méditer afin que vous puissiez juger par vous-même. Je connais une facette de Daisuke. Vous connaissez l'autre.

Le regard plongé dans celui de mon interlocuteur, je m'empresse d'ajouter encore un truc. Non pas que je veux moisir ici, mais j'ai d'autre chose à foutre que perdre du temps avec un vieux. Je vais mener mon enquête à ma façon.

Prenez pas ça comme une menace, mais s'il arrive malheur dans votre dojo, à votre fils, par exemple, j'en serais pas responsable. Maintenant, avec tous les respects que je vous dois, je vais me retirer en ville. Si vous voulez me chercher, vous saurez où me trouver.

Je doute que Eijirō accepte de me laisser filer, mais je me lève sans attendre sa réponse.

Vous pouvez garder les photos. Ils vous seront plus utiles à vous qu'à moi.

J'ai la mine sévère. J'observe Daisuke les sourcils plissés. Je suis étonné qu'il soit pas éclipsé quand j'ai commencé à poser des questions sur lui. Je trouve toute cette historie louche, alors 'faudra que je fasse gaffe à ce que je fais. Est-il vraiment amnésique ou joue t-il le jeu? J'ai d'autre question à poser au vieux, mais j'ai pas envie de foutre de l'huile sur le feu. Je préfère me contenter de cette petite entrevue pour l'instant.

En me dirigeant vers la sortie après avoir salué mon hôte, mon regard se porte sur la femme, puis, l'excité. Mon œil de cyborg fixe le gamin. Au lieu de l'intimidé, ça le rend encore plus gaga. Pourvu qu'il me colle pas aux basques. Une fois avoir dit vaguement "au revoir" aux autres, je sors du bâtiment, décidé à me faire ma recherche autrement. Je constate qu'il y'a plus personne dans la cours. 'Sont partis à cause de moi ou quoi? De toute façon, je m'en contrefiche. Je quitte le dojo, l'air un peu dégoûté. Seulement, je fais pas deux pas que je sens qu'on me suit. Merde. Daisuke ou le môme?


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Je n’avais jamais vu mon père dans ce genre de situation, il essayait de garder toute sa présence, mais je pouvais distinguer clairement la sueur qui commençait à perler sur son front alors qu’il observait, impuissant, le pauvre Daisuke qui paniquait et tournait en rond en répétant que ce n’était pas lui sur la photo. Ce fut alors Z qui prit l’initiative et s’exprima pour mettre fin à l’échange avec Eijirô, le mettant en garde contre le réfugié, puis il sortit de la pièce en observant ce dernier, laissant les photos sur la table. J’étais vraiment curieux de savoir ce qu’il y avait sur celles-ci, mais je doutais que mon paternel me laisse les regarder. Il restait sur place, secoué. Il se frottait les sourcils tout en ne quittant pas des yeux les clichés sur la table. Il grommela quelque chose entres ses dents puis il planta son regard vers le vieillard. Son air était pesant, son visage fermé, ses sourcils froncés. D’un geste brusque, il attrapa les images et s’empressa de sortir en pestant silencieusement. Je ne pouvais que le suivre du regard et, lorsque la tension retomba d’un cran, je soupirai de soulagement, malgré mon pincement au cœur envers Daisuke. Je ne pouvais pas vraiment aller lui parler, il demeurait encore en état de choc. Je voulais tout de même savoir ce qu’étaient ces photos !

Sans me démonter, j’entrepris alors de retrouver le cyborg pour lui poser des questions, courant vers la sortie du dojo en espérant qu’il n’ait pas trop d’avance. Mon cœur battait la chamade, je sentais quelques gouttes de sueur perler sur mon front, je tremblais un peu, mais je devais savoir, ça me turlupinait. Lorsque j’ouvris la porte de manière brusque, je pus le voir marchant vers la ville. Alors que je le rejoignis en faisant le plus de bruit possible, je l’alpaguai en criant :

« Arrêtez-vous, s’il vous plaît ! »


L’homme se stoppa directement puis, lentement, il se retourna pour poser son œil rouge sur moi. Un léger frisson me traversa l’échine, il était assez intimidant malgré qu’il soit un véritable cyborg ! Juste après m’être arrêté juste devant lui, je repris bruyamment ma respiration avant de reprendre la parole :

« Excusez-moi, Monsieur… Qu’est-ce qu’il s’est passé avec mon père ? Et surtout avec Daisuke ? »

Je soutenais difficilement son regard, un léger rictus naquit même sur la commissure droite de mes lèvres.

« Mon père ne voudra jamais m’en parler… Mais il faut que je sache ! Qu’est que Daisuke a fait pour que vous veniez le chercher ? C’était qui avant ? Il a fait quelque chose de mal ? Et pourquoi vous êtes un cyborg ?! »

Oups, la dernière question m’avait échappé. Mon débit de paroles était anormalement élevé, toutes les questions étaient sorties pratiquement toutes en même temps. J’en grimaçai même, baissant légèrement le regard pour regarder mes pieds. J’avais vraiment honte de moi.
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Ah, ça, pour m'arrêter, je le fais. Je lève les yeux au ciel, l'air tout à fait dégoûté et soupirant. Je me retourne alors, exaspéré et sévère. Et voilà qu'il débite déjà. Je réponds pas, le fixant encore davantage. Et évidemment, il faut qu'il pose cette fameuse question, celle qui me rend plus froid qu'ordinaire. Je parle jamais de la "Chute". Jamais! Y'a rien de plus abject que cette partie de mon histoire. Vraiment rien. Elle est ignoble, à en vomir rien qu'en y pensant!!

Je suis tombé d'un navire volant qui a explosé à dix milles mètres d'altitude. Au milieu de nulle part, sans rien pour t'accrocher même pas à ta vie, je peux te dire que les secondes tu les vois passer. Quand tu sues l'angoisse, tu fais tout, absolument tout, pour t'en sortir. Même si tu dois délaisser tes proches et les personnes qui comptent pour toi. Tu les laisses crever pour que tu vives. C'est dégueulasse, mais c'est comme ça. Tu peux rien y faire. Et ça, ça te tord le moral plus que tout. Ça te détruit de l'intérieur plus violemment qu'un Reject Dial.

Puis, tu t'écrases. Tu crois que c'est terminé lorsque que tu te retrouves sous les décombres. Seulement, c'est là que ça devient pire. T'es pas le seul survivant. Tu te bats pour le peu qui te reste quitte à devoir tuer ton frère ou ta sœur. C'est comme lors d'une famine une mère qui bouffe sa progéniture. T'es poussé à agir contre nature. Moi, j'ai dû récupérer de la ferraille çà et là pour rester en vie. Voilà pourquoi je suis un Cyborg.

Hum. Tu sais que tu es une plaie, gamin? Pourquoi tu veux tant savoir? C'est quoi ton problème avec moi? C'est une affaire de grand, donc si ton vieux veut pas en parler, c'est que ça te concerne pas.

Au fur et à mesure que je lui sors ça, je me dis qu'il pourra peut-être m'aider dans mon enquête. Comme Eijirō est pas enclin à me fournir certaines réponses, son fils, innocent qu'il est, pourra sûrement le faire malgré lui. Il sait probablement des choses. Je tente alors de me rattraper du mieux que je peux.

Désolé, petit. Je suis pas d'humeur. 'Pour ça que je te réponds aussi froidement.

Je lui fais signe de me suivre. Je préfère la ville plutôt que le dojo. Non pas que le maître me gonflait, mais presque.

Tu veux savoir qui était Daisuke, hein? D'abord, 'faudra que tu me dises ce que tu sais de lui. Et vraisemblablement, il est resté sage ces derniers temps. Tu as pas noté des manies bizarres ou un comportement étrange depuis que vous l'avez trouvé?

Cette affaire me chagrine de plus en plus. Qui est derrière tout ça? Daisuke est-il un homme bon? Est-ce que je me fourvoie lamentablement? Bordel! Toutes ces questions me tapent sur les nerfs. Y'a trop d'incohérence. On pousse sûrement ce pauvre gaillard à être quelqu'un d'autre que ce qu'il est ou on lui fait porter le chapeau d'un truc qui le concerne même pas. Par les trois couilles de Toji, ça me gonfle!! Je suis perdu. Je sens que cette journée va être merdique comme pas possible. Sans compter la présence de ce mioche s'il continue de me regarder avec des étoiles dans les yeux...


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Si je pouvais m’enterrer, c’est ce que je ferais là. L’air complètement énervé du cyborg me faisait tellement peur. Il était fâché contre moi, je le sentais, même si le ton de sa voix descendait de quelques degrés. Des fois, je m’énervais moi-même tellement je pouvais être insouciant. Mais un cyborg quoi ! On n’en voyait pas tous les jours, alors un cyborg qui cogne à la porte de notre dojo ! C’était vraiment l’aubaine !

J’avais la tête baissée, les deux mains jointes devant moi, comme un enfant de cinq ans qui aurait fait une bêtise. J’étais quand même assez pathétique. Cependant, lorsqu’il s’excusa, je relevai lentement la tête pour le regarder au moment où il me fit signe de le suivre. Je le fis sans même y réfléchir et m’éloignai du dojo. Lorsque que Monsieur Z me posa plusieurs questions, je le regardai avec un air assez surpris sur le visage. C’était quoi ces questions ? Surtout que cet homme n’avait pas l’air de mentir, vu sa mine sérieuse.

Je me grattai alors l’arrière de la tête tout en levant les yeux au ciel, signe que je réfléchissais assez durement. Je pensais même à voix haute :

« Daisuke est arrivé y a quelques mois seulement… Daigo l’a ramené sur son dos alors qu’il était pratiquement mort… Ah ! »

Mes yeux s’illuminèrent tout en tapant mon poing dans la main, des étoiles dans les yeux.

« Il avait quelque chose de louche ! »

Je m’arrêtai soudainement tout en m’exclamant comme ça.

« Il avait plusieurs papiers dans ses poches, on ne les avait pas compris. C’était genre un message codé, plein de sang. La moitié était illisible et l’autre ne pouvait être lu. En plus, il avait une arme à feu complètement noyée avec lui, ainsi que plusieurs armes blanches. »

Tout me revenait peu à peu. Je me tournai lentement vers le dojo alors que mon rythme cardiaque s’accélérait.

« Mon père disait qu’il fallait l’abandonner, qu’il était dangereux. Mais mon frère avait insisté pour s’en occuper. »


Je déglutis légèrement en passant ma main sur mon front.

« Lorsqu’on lui avait montré le bout de papier, il s’était comme… Affolé. Il l’avait pratiquement arraché des mains de mon grand-père et il l’avait jeté dans le feu. On était à deux doigts de le jeter… Mais il avait réussi à noyer le poisson. »

Je commençai légèrement à suer alors que mes pieds s’activèrent tout seul pour retourner au dojo. Cependant, un hurlement explosa mes tympans et ceux du cyborg, hurlement provenant de l’intérieur du dojo. Je le reconnaissais très bien, ce cri. Mon sang ne fit qu’un tour et je fonçai à toute vitesse vers la porte en me vrillant les cordes vocales.

« HARUTO !!! »

Le cri provenait de la grande salle, là où se faisaient les entraînements. Bon sang… Mais qui était vraiment Daisuke ?
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Finalement, l'est pas si chiant ce gamin. Intéressant. Je trouve quand même étrange que monsieur Kan laisse ce Daisuke tranquillement s'aventurer chez eux. Encore un homme dont sa bonté lui perdra...

Merci. Euh, c'est Kagamin, c'est ça?

Je pose à peine la question qu'un cri se fait entendre au dojo. Visiblement, Haruto est quelqu'un d'important à ses yeux. Un autre frère autre que Daigo? Sans rien demander de plus, je sprint du mieux que je peux pour voir ce qu'il se passe et je délaisse le môme qui m'accompagne. Tant pis si c'est un piège, je fonce dans la porte. Je vois la femme du vieux qui se dirige vers un chiard.

Qu'est-ce qu'il passe?
C'est Daisuke...

Y'a un gosse allongé. Si c'est Daisuke qui a fait, il doit pas être loin. Et certainement à l'opposée d'ici. Je me mets alors à fond pour longer les bâtiments et faire le tour de l'autre côté. Je fais pas gaffe si l'autre me suit ou non. 'Va falloir jouer les héros. J'aime pas ça. Dans le parc, au-delà des terrains d'entraînement, je vois ma cible prendre la tangente. Et pour un vioque, il en a encore dans les jambes. Bah merde. Je peine à le courser. Il se dirige vers les montagnes. Je tire un coup de canon avec Sombracier, mon bras mécanique. Malheureusement, je le manque de peu.

Bordel! Il s'échappe!!

'Fais chier, c'est quoi toute cette histoire?! 'Va falloir poser des questions à ce cher Kan. Tout ça me parait loucher. Au moins, maintenant tout le monde sait que je raconte pas de bobard et que Daisuke est dangereux. Sauf si ce malheureux c'est fait embobiner, mais si c'était le cas, il partirait pas à toutes jambes... Comme j'en ai marre des questions, je n'ai qu'une chose à faire. Je le traque, je le retrouve, je le cogne histoire de, et je le ramène fissa à la base. Basta.


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De toutes mes forces, je hurlai tout en courant vers les portes du dojo, simplement, ce fut l’agent Z. qui me dépassa et défonça la porte à coup d’épaule. Pris dans la peur et gonflé à l’adrénaline, je ne fis même pas attention et lui emboîtai le pas pour finir par me pétrifier à la vue de Haruto qui gisait au sol. Je n’arrivai même plus à bouger le moindre doigt alors que ma mère s’avançait vers mon petit frère, en sanglotant. Pendant ce temps-là, l’agent du gouvernement avait pris en chasse le fuyard. Il ne faisait que son travail, je ne pouvais pas le blâmer de ne pas s’inquiéter pour toutes les victimes. Surtout que c’était un cyborg, il devait être dénué de tout sentiment.

« Kagami… Kagami ! »

Ma mère me sortir de mes songes en me criant dessus.

« Ou-oui ?! » Répondis-je en étant peu affolé « il va bien ?! »

Je m’approchai de mon frère tout en posant la question. Des larmes commencèrent à couler le long de mes joues.

« Oui… Ne t'inquiètes pas, il a juste été sonné. Va rejoindre ton père, il est parti aussi chercher Daisuke… Je reste auprès de Haruto… »

Surpris par sa demande, je balbutiai :

« Mai-mais, je veux rester av- »
« Tais-toi ! Va voir ton père, vite ! » Me cria-t-elle dessus.

Je me redressai alors tel un roseau et je secouai la tête tout en séchant mes larmes. J’opinai du chef, pris mon courage à deux mains lorsque, soudain ! Une explosion se fit entendre derrière le dojo, vers les montagnes. Ils devaient être par là ! Je pris alors une grande inspiration et courus dans la direction de l’explosion tout en me demandant ce qu’il allait se passer. Au passage, j’attrapai deux sabres d’entraînements entreposés à côté de la salle principale pour les accrocher à ma ceinture

Plusieurs minutes passèrent, pendant lesquelles de nombreuses détonations se faisaient entendre. Je me dépêchai alors de rejoindre l’emplacement de l’affrontement tout en ayant le cœur qui manquait de s’arrêter tellement il battait vite. J’étais en sueur, je ne comprenais plus rien. Pourquoi ça devait tourner ainsi ? Nous étions bien tranquilles dans notre petite vie.

Les bruits se faisaient de plus en plus présents et forts. Je me rapprochais. Je me stoppai derrière un arbre puis je me penchais un peu sur le côté. Je pus alors observer le vil personnage qu’était Daisuke armé d’une longue lame qu’il tenait à une main, un pistolet à sa ceinture. En face de lui, l’agent du gouvernement. Père n’était pas encore arrivé ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire… Qu’est-ce que je pouvais faire ?! J’allais tout de même pas me frotter à ça… Mais… Haruto… Ce qu’il avait fait à mon petit frère… Nan, il fallait que je calme…

« AAAAH ! »

Ma frustration et ma colère s’échappèrent de moi dans un hurlement sans nom alors que je sortais de ma cachette, les armes aux clairs. Je fonçai tête baissée vers le vil et infâme Daisuke auquel nous avions offert hospitalité. Celui-ci me remarqua de loin, je n’étais pas vraiment discret avec mon cri. Simplement, alors que j’arrivai au contact avec lui, je me servis de ma botte secrète : j’assénai un fort coup sur le sabre de mon adversaire afin de générer un choc fort et sec. Celui-ci regarda son bras, surpris, mais s’en remit très rapidement et me balaya sans problème d’un coup d’épée. Il brisa ma garde et en profita pour me mettre un énorme coup de pied, ce qui m’envoya valser au pied de l’agent du gouvernement. J’avais perdu mon calme… c’était ma faute. Je regardai alors Z. avant de me relever, prêt à retourner au contact.

À ce moment-là, le traître avança sa main pour signaler un stop et m’adressa la parole :

« Holà Kagami. On se calme… Je n’ai rien contre toi. Ni contre la famille Kan. C’est juste que… »

Il haussa les épaules avant d’attraper son flingue au niveau de sa ceinture et de me mettre en joue :

« Il faut vraiment que je parte. Adieu ! »

Le ton de sa voix était vraiment sarcastique, limite moqueur. Il allait vraiment me tirer dessus… Merde, merde, merde !
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Alors que le vioque pointe son arme à feu sur Kagami, je fais pareil sur lui.

'Fais pas le con, Daisuke. T'as encore rien fait de mal, alors réfléchi. Le moindre dérapage risque de te coûter cher. Si tu veux encore vivre, flingue pas ce petit, car tu peux être sûr de t'en prendre une sévère juste derrière. Et je cogne dur.

Il hésite. S'il était aussi vicieux, sournois et immoral, y'aurait longtemps qu'il aurait pressé la détente. La situation est tendue et ça le gêne.

Tu aurais pu largement fuir avant. Pourquoi maintenant? Pourquoi? De quoi tu as peur?

Il essaie de me répondre, mais il bafouille. Il est nerveux et il risque de tirer sans le vouloir. Je m'approche doucement de lui, mais il réplique.

N'avance pas.

Je m'arrête alors. Je refuse de voir un jeune crever. Surtout par ma faute. Je reste zen. Je montre aucun signe hostile. Je veux pas de mauvais pas.

Pose cette arme qu'on puisse parler tranquillement, Daisuke.

Pour lui montrer ma coopération, je change sans geste brusque l'angle de tire de Sombracier. Toujours aussi calmement, je dépose ensuite mon canon sur l'herbe fraîche.

Regarde. Je veux aucun mal. Juste discuter.

C'est vrai que pour lui avoir tiré dessus tout à l'heure, je suis pas crédible. Il semble se détendre, mais il refuse de ranger son pistolet. Daisuke doit sûrement penser que je suis pas vraiment désarmé. Il fait bien, car mon bras gauche réserve encore bien des surprises. C'est juste que ça parait moins menaçant.

Ce n'est pas moi qui ai tué cet homme! Je le jure!! Il faut me croire.

Si c'est vraiment le cas, le pauvre a du se faire manipuler en beauté. Malheureusement pour lui, tout converge en sa défaveur. J'aime pas ça. Je sais pas quoi foutre et ça me tord l'esprit. Je pourrais le baffer et le torturer pour qu'il avoue les faits, mais ça m'arrangerait pas. Je pourrais aussi le forcer à m'aider à trouver les gens qui lui ont tendu un piège, mais gagner sa confiance va être très dur, maintenant... Pour le coup, je blâme Monsieur Kan qui m'a pas facilité les choses en coopérant pas du premier coup...


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C’était la fin… J’allais me faire abattre comme un chien.

Enfin, c’est ce que je pensais, mais l’agent du gouvernement empêcha Daisuke de tirer en lui adressant la parole pour le faire cogiter. Cependant, je ne suivis pas la discussion, obnubilé par ce pistolet qui pointait dans ma direction. Je ne pouvais plus bouger. J’avais même l’impression de ne plus pouvoir respirer. De larges gouttes de sueur glissaient le long de mon front pour mourir sur le sol, j’allais subir le même sort dans un petit moment. D’un coup, le vieil homme appuya sur la gâchette. Une détonation réveilla toute la forêt. La balle me transperça. Je ne ressentis aucune douleur. Je m’écroulai sur le sol lourdement. Je regardai l’agent Z. . Ma vue se brouilla. Ma respiration s’estompa, ainsi que ma vie.

Enfin, c’était ce que mon cerveau me faisait voir pendant tout l’échange. J’étais tétanisé, mais un bruit me sortit du brouillard. Un bruissement de feuille qui venait de la droite. Par réflexe, je tournai lentement la tête pour voir l’origine de ce bruit. Ça devait être juste un animal de la forêt qui avait été réveillé par l’affrontement et qui venait voir ce qu’il se passait. Les bruits se rapprochèrent de plus en plus et une ombre finissait par sortir des bois.

Cependant, la vue de cette ombre fut précédée par un reflet étrange qui m’éblouit, comme si la lune s’était réfléchie sur un objet métallique. Lentement, l’ombre devint humaine. Je pouvais voir une longue chevelure blanche, un kimono noir, une ceinture et une longue veste blanche, mais surtout… Une très longue lame sombre. C’était… Mon père. Sauf que je ne le reconnaissais pas. Normalement, malgré son air dur et ses paroles sèches, de la bienveillance et de l’amour pouvaient se lire sur son visage, mais, en ce moment, aucune once de sympathie transparaissait sur son visage. Celui-ci n’était peint que de colère et de fureur. Lui qui pouvait dégager une certaine aura de bien-être, je ne ressentais que de la haine, beaucoup de haine. Je pouvais pratiquement voir son envie de meurtre tellement elle débordait, comme si un voile noirâtre l’enveloppait. Il me faisait peur, horriblement peur.

Dans la panique, je reculai de plusieurs pas avant de me prendre lamentablement les pieds dans une racine. Je tombai en arrière, me claquai légèrement la tête contre le sol et lâchai un petit hoquet de douleur, mais rien ne pouvait détourner les yeux de Père. Son objectif était juste devant lui, sa cible, sa proie. Celle-ci se tourna lentement vers lui, le regard surpris, affolé. Le vieux déglutit bruyamment tout en déportant son arme vers Eijirô, mais ce dernier continua d’avancer sans sourciller. Daisuke s’affola de plus en plus, il effectuait des pas hasardeux en arrière, tout en vociférant :

« Ne-Ne-Ne ne t'approche pas ! Arrête-toi ! »

Mais en vain. Le maître du Dojo s’approchait toujours avec cette lueur de massacre dans les yeux, puis il prit la parole d’un ton monocorde très déstabilisant :

« Daisuke… Nous t’avons recueillis chez nous alors que tu étais pratiquement à l’agonie- »
« Arrête d’avancer ! Sinon j’vais tirer ! » Coupa l’assaillant, complètement alarmé.
« Nous t’avons offert toute l’hospitalité dont nous pouvions faire- »
« T’approches pas !!! »

Sous l’affolement, le doigt du vieux ripa sur la gâchette et tira sur mon père. Mon sang ne fit qu’un tour et je me mis à hurler son nom. Cependant, la balle termina sa course dans un arbre juste derrière Père alors qu’il ne réagissait pas et continuait son monologue comme si de rien n’était. Je ne comprenais plus rien.

« Tu étais sympathique et serviable. »

Un autre tir retentit, mais il finit comme le premier.

« Mes enfants, ma femme et mon père t’appréciaient, ainsi que les élèves du dojo. »

Encore un autre, manqué lui aussi. Je finissais tout de même à comprendre ce qu’il se passait à force de le voir faire. Tout se passait en un instant, mais Eijirô effectuait un très rapide mouvement sur le côté. Ce mouvement était orchestré avec une telle précision qu’une personne non-initiée pouvait croire que la personne ne bougeait pas. Je ne l’avais jamais vu faire ce genre de chose…

« Alors explique-moi… » Continua-t-il. « Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi ne t’es-tu pas juste enfui sans faire d’histoires ? L’agent du gouvernement t’aurait juste attrapé sans faire de vague. Alors pourquoi ? Pourquoi ? » Le ton de sa voix se faisait de plus en plus dur, mais il gardait la même intonation. « Pourquoi a-t-il fallu que tu touches à un cheveu de mon fils ? »

Deux autres coups de feu furent tirés pendant cette tirade, mais aucun ne fit mouche. Mon père se trouvait plus qu’à deux mètres du vieillard qui tremblait comme une feuille. Sans changer d’air, il empoigna fermement son nodachi, mais garda la lame baissée. Celle-ci arriva aux pieds de Daisuke qui bondit en arrière de peur et tenta une nouvelle fois de lui tirer dessus, sauf qu’aucune balle ne sortit. Il était à sec. L’instructeur du Dojo Kan déchira son adversaire du regard puis reprit une nouvelle fois la parole :

« Tu as bien de la chance, Daisuke… Si Kagami n’était pas là, je t’aurais décapité sur-le-champ… »

Pendant toute la scène, j’étais resté sur place, pétrifié. Je ne reconnaissais pas du tout mon paternel. Comme s’il était… Quelqu’un d’autre.

(Petite comparaison de taille pour le Nodashi : Click here)
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Y'a pas a dire, je peux pas piffer les sabreurs. Surtout quand le mec se la pète avec un nodachi. Sérieux, quoi. Le truc est surdimensionné. C'est juste pour la frime. En plus, ça me semble plus efficace contre la cavalerie en pleine plaine, mais pas dans une forêt. Maintenant qu'Eijirō est là, je me contente d'observer la scène tout en me tenant prêt. J'aurais pu me charger de l'affaire tout seul, mais ça me permet d'en apprendre un peu plus. Juste un chouia. Et comme ça commence à chauffer, je dois quand même faire quelque-chose. Mes sens restent aux aguets. Je jette un coup d'œil sur Kaga'. Il va bien. J'essaie de détendre l'atmosphère.

Monsieur Kan, si vous pouviez baiser votre arme, je vous serais reconnaissant.

Soit Daisuke est totalement parano, soit complètement schizo' ou alors alzheimer. J'ai pas vu le moindre signe indiquant qu'il soit malade. Je pense qu'il a fait une erreur et qu'il panique. Seulement, avec tout ce qu'il accumule, ça commence à peser sur son dossier. Le fait qu'il traîne dans le coin durant déjà quelques semaines me fait penser qu'il y a plus dans tout ça. Y'a mieux comme retraite. Tanaki est peut-être idéal pour la tranquillité, mais y'a quand même une garnison de Marines...

Qu'est-ce qu'il prouve qu'il a fait du mal à votre chiard? Y'a des témoins? Votre femme? On sait rien de rien et va falloir prendre tout depuis le début.

J'ai pas le temps d'en rajouter plus qu'un sifflement se fait entendre. Une flèche se loge dans la nuque du vieux trouillard. Merde. Je lui donne pas dix secondes avant qu'il crève. Je remue la tête dans tous les sens, mais je vois pas où ça peut venir. De la forêt, c'est sûr. 'Fait chier. La suppression de Daisuke me laisse forcément croire qu'il a été victime d'un stratagème lui faisant porter le chapeau sur une affaire bien plus louche... Bordel! Ça va être long et pénible de tout remonter. Ma mission était de renvoyer ce pauvre gus à la base de Tanuki pour que celle-ci l'envoie à Marie-Joie afin que là-bas le Gouv' étudie le problème.

Je ramasse alors Sombracier et je le remets en place. Tout en courant dans la direction supposée où venait la flèche, je délaisse le cadavre de Daisuke et j'abandonne les deux sabreurs. J'adresse à Eijirō mes directives.

Rentrez dans votre maison et cloitrez tout!! Ne sortez surtout pas. Et appelez la Marine pour qu'elle vienne vous protéger! Je pars devant traquer cet assassin.

J'espère juste que le môme va se tenir à carreau et qu'il va pas me suivre. J'ai déjà assez de problèmes, alors hors de question qu'il se retrouve dans mes pattes. Voir un mort, même s'il est adolescent, c'est pas un bon truc. Ça craint un max et ça m'énerve. Je suis furax. Je risque que rien avec ma peau de métal, donc je sais que je vais pas subir d'empoissonnement avec une pointe à la con.


Dernière édition par Baal Z. Aran le Mar 18 Juil 2017 - 13:10, édité 1 fois
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La scène qui se déroulait devant moi était surréaliste. Mon père menaçait quelqu’un de son nodachi d’entraînement, animé par une envie de meurtre quasiment palpable et visible à l’œil nu, alors qu’un envoyé du gouvernement lui sommait d’abaisser celui-ci. Cependant, il ne l’écouta pas et continua de pointer le pauvre Daisuke, visiblement prêt à lui faire sauter la tête comme une bouchon de champagne, mais l’agent Z enchaîna pour tenter de calmer l’atmosphère. Malheureusement, ses paroles eurent l’effet inverse, son aura meurtrière s’intensifia, le regard noir d’Eîjiro se posa sur son interlocuteur et lui répondit d’un ton sec :

« Monsieur Z. … Je ne vous permets pas de mettre en doute la véracité des dires de ma femme et de mon fils... »

Avant qu’il ne puisse continuer sa tirade, un sifflement lui coupa la parole et la gorge du vieillard par la même occasion. Une gerbe de sang gicla dans les airs pendant qu’il tombait lourdement au sol dans un bruit sourd. L’instant d’après, l’aura du chef du clan Kan se stoppa net alors qu’il chercha l’origine du tir tout en se mettant à couvert derrière son nodachi. Son visage avait complètement changé, l’envie de meurtre s’était volatilisé et fut remplacer par de l’inquiétude et une certaine incertitude. Pendant ce temps-là, je restais sur place, les yeux exorbités, les bras ballants. Je ne comprenais rien du tout à ce qu’il se passait, j’étais juste spectateur, je ne savais pas quoi faire.

« Kagami… Kagami ! Réveille-toi ! »

Surpris, je tournai la tête à ma droite et je vis mon paternel à mes côtés. Quand est-ce qu’il était arrivé à côté de moi ? Sans attendre, il m’attrapa le bras et m’ordonna de suivre les directives de l’agent du gouvernement, celui-ci étant partis en chasse au meurtrier de Daisuke. Seulement, le maître pouvait me tirer, je n’arrivais plus à bouger. Je le regardais juste, stoïque, je le sondais limite.

« Père… Qu’est-ce qui vous est arrivé ? » Lui demandai-je sans comprendre.

Il fit une grimace et leva les yeux au ciel pendant un instant avant de me secouer une nouvelle fois et de me répondre avec une voix inquiète :

« On s’en fout pour le moment ! Faut retourner au dojo ! Ta mère et tes frères sont peut-être en danger ! » Il se tourna ensuite dans la direction qu’avait pris Z. et hurla : « Faites attention à vous ! »

Il serra son étreinte sur mon bras alors qu’avec son bras libre, il rangea son arme dans son fourreau et finit par me déraciner pour se diriger dard-dard vers notre maison. Je me faisais traîner, sans vraiment réagir. Le chemin fut sans encombre, nous arrivions sans problème devant le dojo et nous pénétrâmes à l’intérieur pour rejoindre la famille. Mes deux frères étaient là ainsi que ma mère et mon grand-père. Lorsque je vis Haruto, un déclic se fit et mon état léthargique s’en alla. Je me précipitai vers lui pendant qu’il se trouver allongé sur le sol. Il nous regarda mon père et moi et nous fit un sourire dont il avait le secret en disant :

« J’vais bien… Désolé de vous avoir inquiété Père, Kagami »

Notre père le regarda pendant de longues secondes, son expression changea : elle passa de l’inquiétude au soulagement et des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Il se jeta sur mon petit frère et le prit dans ses bras.

« J’étais si inquiet ! »
Sanglota-t-il.

Ma mère lui caressa doucement les épaules alors que Daigo observait la scène et il me lança des regards.

« T’es pas croyable toi… »
Finit-il par dire. « Au fait, il est où Daisuke ? »

Je me figeai une nouvelle fois sur place et, faignant un sourire candide, tout en me grattant l’arrière de la tête, je lui répondis :

« Aaah… Baah… Il a été capturé par le cyborg ! »


Il valait mieux rester vague… J’espérais quand même que tout aller bien pour le cyborg… Mais il ne pouvait pas perdre ! Les cyborgs étaient les plus forts !
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Je cours maintenant comme un dingue dans la forêt depuis quelques minutes. Je suis déjà loin de la propriété de Monsieur Kan et je suis content de constater que les deux zozos m'ont pas suivi. Seulement, il y a un petit hic. Je suis totalement perdu. Et pourtant, j'ai fait que tracer tout droit. Quasiment. Bordel, ça commence à me gonfler. Je me retourne pour tenter de me repérer pendant que j'allonge les pas, mais y'a rien à faire. Je sais pas où je suis. De toute façon, j'ai perdu ma cible...

Bon. J'ai plus à retourner voir le vioque et le chiard.

Encore une mission foireuse, tiens. Maintenant que Daisuke est six pieds sous terre, je vais pouvoir quitter l'île. Terminé. Basta. Torché. Si Eijirō s'est cloitré dans sa baraque avec sa famille et ses élèves, ça devrait aller pour lui. Sauf si un pauvre connard s'y cache. 'Faut que j'y retourne pour m'en assurer. 'M'énerve. J'espère qu'il a averti la Marine pour que les Bleus sécurisent la zone. J'ai déjà la mort de l'autre couillon de Daisuke sur la conscience. Alors s'il faut le jeune Kaga' ou son petit frère Haruto en plus, ça va pas le faire. Je suis fatigué. 'Faut peut-être que je retourne dans l'Élite et que je me fous des faiblards? C'est une idée que je dois garder à l'esprit.

Alors que je rebrousse mon chemin, je me mange un coup sur la nuque. J'ai rien vu venir. Je m'effondre alors de tout mon long. Je pige pas ce qu'il se passe dans l'immédiat et mes yeux se ferment. Je tombe dans le néant. Séché. Plus rien. Une autre aventure m'attends.
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