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A la faveur de la nuit, je me glisse discrètement parmi les caisses entreposées sur le port principal.
L'endroit semble désert. Seuls quelques hommes s'affairent encore. Ils chargent les boites dans de petites embarcations et se dirigent ensuite vers l'immense bateau amarré plus loin.
Il faut que j'aille sur ce maudit rafiot !
Je ne réfléchis pas longtemps avant de trouver un plan.
A l'aide de l'une de mes dagues, je soulève le couvercle d'un tonneau. Il contient de l'eau.
Je perce discrètement un trou dans le bois au ras du sol. L'eau s'écoule à toute vitesse et le récipient se vide rapidement.
Une fois complètement vide, je me glisse à l'intérieur et referme le couvercle.
J'attends là, sans faire un seul bruit.
Mon attente ne dure pas longtemps. Je ressens quelques secousses.
Mon tonneau est placé dans l'une des petites barques et je sens le sol tanguer sous mes pieds.
En me remémorant ma dernière "escapade maritime", un frisson me parcourt l'échine.
Il va me falloir du temps avant de me remettre de cette noyade...
Au bout d'interminables minutes, on me hisse enfin à bord.
De nouvelles secousses m'apprennent que je suis descendue, surement à la cale.
Lorsque les vibrations cessent, je colle immédiatement l'oreille contre la paroi.
Les bruits de pas s'éloignent.
J'attends encore un peu, afin d'être vraiment sure que mon "chauffeur" soit bien reparti dans le port.
Mon souffle résonne dans le petit espace.
Lorsque je sors enfin de ma boite, ma vision se limite toujours à un voile noir.
Je me glisse hors de l’habitacle sans faire un bruit.
Après un étirement sommaire, je replace ma cape bien droite sur mes épaules et je referme mon sarcophage.
Le bois grince légèrement sous mes pieds.
Tshhh !
Longeant les murs, je parcours la pièce à tâtons.
Mes pieds se cognent parfois aux caisses entreposées ou à des sacs de fruits.
Bon, je suis dans la cale. Si j'étais une saleté de pirate, où est-ce que je cacherais mon butin ?
Alors que je me blesse une énième fois sur un coin, une raie de lumière apparaît au loin.
Je m'en approche lentement.
Mon katana est déjà prêt à planter le premier forban venu.
Je pousse légèrement la porte du bout du pied et la luminosité de la pièce m’aveugle un court instant.
Une fois les yeux habitués à la lumière, je reste figée.
Euh... C'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais...
Je ferme la porte derrière moi et je me tiens debout contre celle-ci.
Face à moi, trois hommes sont assis contre les murs, poings liés.
Si je m'attendais à tomber sur ça...
Dernière édition par Allyta le Mar 28 Juin 2016 - 18:39, édité 1 fois