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Les petits boulots.

Sur la côte enneigée de Tequila Wolf, le navire vient de jeter l'encre signalant le débarquement imminent de l'équipage. La rampe d'accès foule le sol et s'écrase sur la poudreuse, joignant d'un bout à l'autre les planches du navires à la terre ferme. Pas à pas, les hommes s'avancent un par un et commence à éparpiller la tonne de marchandise,qui se trouvait alors à bord, un peu partout sur le sol se trouvant sous leurs pieds. C'est une nouvelle cargaison pour les bâtisseurs du pont numéro 6.

De nouveaux outils, des poutres neuves, de nombreuses planches de bois ... Le nécessaire de la semaine est enfin arriver à bon port. Ces temps-ci, les flux commerciaux sont assez tendues de part les nombreux pirates se trouvant actuellement en mer. Le fléau qu'à connu le monde, il y a de ça maintenant un bon siècle, est sans aucun doute à son apogée aujourd'hui. Malheureusement, de la vermine il en existe et il en existera toujours.

En amenant ce sujet qu'est la vermine du monde, je me retrouve au milieu de toute cette cargaison ayant pour mission le repérage des parasites présents sur l'île. Le bois semble bien moite, certains disent qu'il y a des termites dans les alentours. D'après le gouvernement, il n'y a qu'une seule raison de le savoir. Si l'île toute entière est contrôler par le gouvernement, les contrôle internes sont bel et bien absent à certaines périodes de l'année. Et les relâchements sont bien présents lors de la fin d'année. L'hiver est rude, froid voir même glaciale et les habitués sont bien trop habitués. Les galères quotidiennes, braver la neige, ordonner aux esclaves du chantier de faire le boulot qui leur est demander chaque jour, braver le froid. Si les conditions météorologiques faisaient que certains des officiers sur place possédaient une paye nettement supérieur à d'autres, pour beaucoup d'entre eux ils ne sont pas payés à leur juste valeur.

Bienvenue au gouvernement. Payes tes impôts et tait toi.

Alors pour contrôler tout ce merdier, les employés mécontents, les potentiels raclures s'étant introduites malencontreusement sur le chantier, c'est donc vers moi qu'on s'est tourné pour accomplir cette mission. Comme tous les mois maintenant depuis quelques temps, les contrôles sont mensuels; uniquement comme simple routine. Bien évidemment, ils peuvent être plus fréquents. Tout dépend du merdier qu'on y trouvera ...

Théoriquement, on rentre, on jette un coup d'oeil puis on repart.

En théorie.
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Mom i'm fine, la reconversion en tant qu'inspecteur du travail se passe plutôt bien.
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Déjà quarante-huit heures à me cantonner à l'intérieur de ce bureau aux allures de cagibi. Dans la même pièce se trouve un certain Emir, un homme aux convictions certaines, mais un poil arrêter dans le dernier siècle. Malheureusement, personne ne l'a prévenu que l'homme évoluait de jour en jour, d'année en année. Alors, j'ai pu déjà faire face à de nombreuses concernant ma présence sur l'un des ponts de Tequila Wolf. Du haut de ses soixante-sept ans, il ne s'interrompt pas et confirme de par son vécu qu'en plus de cinquante ans de travail, il n'a jamais eu à faire à une telle "connerie", si je reprends ses mots. Marmonnant à longueur de journée dans sa longue et épaisse barbe de bucheron, je me rends compte que le temps peut être affreusement long. De plus, il ne cesse de se goinfrer de yaourt au soja arômatisé à la menthe. Moi qui appréciais pourtant l'odeur dégagée par cette magnifique plante, je peux dire aujourd'hui que je déteste ça. Il en avait tellement mangé en deux jours, qu'une poubelle a été créée spécialement pour la réception des pots de yaourt qu'il s'amuse à balancer à l'aveugle. Pourquoi lance t-il son pot comme un singuouin ? Tout simplement car il connait l'emplacement exacte de cette poubelle. D'après les gars du coin, il mange ça depuis des années et cette poubelle est là depuis tout ce temps. Et comme le sont toutes les personnes âgées, Emir n'aime pas du tout que l'on touche à ses traditions quotidiennes. Oui, les habitudes sont surfaites, à cet âge, cela en devient presque des actes sacrés.

Deux jours donc, que je campe à l'intérieur d'une pièce pouvant accueillir maximum trois balais et dos seaux en compagnie de mon très cher Emir et son tas de cadavre vide parfumé à la menthe et au soja. J'apprécie grandement ma vie. Et je m'exerce alors à quelque chose que je n'ai pas l'habitude de faire, me remémorer les bons moments que j'ai pu vivre jusqu'à maintenant. Ils ne sont pas nombreux mais j'y tiens. Ils me servent à remonter la pente à certains moment. Comme actuellement par exemple.

Alors, les yeux plongés dans un vide intersidéral, je pense.

...

...

...

PulupPulupPulup ... PulupPulupPulup ... PulupPulupPulup ...

- Tu vas répondre oui ??!

PulupPulupPulup ... PulupPulupPulup ...

- Hum.
- Enfoiré d'politicien ...

PulupPulupPulu..GÂTCHÂÂ !

- Allô ? Et je ne suis pas un politicien. Ni un enfoiré d'ailleurs... lui rétorquais-je la main sur le micro de l'escargophone. Logan, j'écoutes.
- Monsieur l'espion, on vous attend à l'entrée du pont pour poursuivre votre enquête. Vous avez obtenu l'autorisation.
- Je ne suis pas un espion, simplement un représentant du gouvernement s'il vous plait.
- C'est pareille.
- Et bien en théorie non. Après en pratique il se pourrait que ..
- On vous attend.
CLAP.

Oui, les hommes du chantier ont un léger problème avec tout ce qui vient du gouvernement. Enfin, en théorie ils font eux aussi parti de la famille, mais je pense sincèrement qu'ils se sentent un tantinet trahit de par ma présence. Un contrôle du travail effectuer n'est vraiment pas respectable d'après eux.

Et oui, cela fait bien deux jours que j'attends qu'ils m'autorisent l'accès au chantier. Si tous les hommes présents sur les différents chantiers de l'île appartiennent indirectement au gouvernement, sans comprendre les esclaves qui y travaillent, certains voient d'un très mauvais oeil ce genre d'approche de la part de leur supérieur. Alors, pour nous compliquer la tâche, à nous larbin du gouvernement, ils décident de faire trainer les choses en nous refusant l'accès aux infrastructures. Non pas qu'ils aient des choses à cacher, mais au cas où. Ou peut être bien qu'ils se reprochent certaines pratiques ? Je n'irais pas m'y intéresser si cela concerne les esclaves en tout cas. Nos supérieurs veulent la fin de la construction de ce pont par tous les moyens possibles et ce n'est pas moi qui vais m'interposer. Je ne suis pas ici pour cette raison de toute façon ...

Reculant et me levant de cette soit-disante chaise sur laquelle je suis assis depuis au moins treize heures consécutives, je salue Emir et lui précise que le devoir m'appelle en terminant par un sourire non moins enjoué à l'idée de quitter cet endroit.

- Bon vent !

Merci Emir ...
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