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Winterblade, le train de l'amour !

- Aaaaaaw mon Myo d'amoooooour ! C'est tellement génial, voyager tout les deux en amoureeeeeux !

- Doucement Made s'il te plaît, tu m'étouffe ! Articula Myosotis en essayant de reprendre son souffle.

Assis sur la banquette moelleuse et confortable du train Winterblade, Myosotis et Made filaient à toute allure en travers du blizzard mordant des steppes couvertes de neige de Boréa. L'île semble être aux prises avec un éternel hiver et devait faire face constamment aux affres du froid et de la neige. Ici, la moindre source de chaleur était appréciée, et les glaciers qui avaient tenté de percer sur l'île avaient très vite fait faillite et avaient dû mettre la clé sous la porte. Qui voudrait déguster une coupe de crème glacée avec un froid aussi virulent à l'extérieur ? Leur compartiment était complètement vide, il n'y avait qu'eux dans cette petite cabine. Myosotis avait laissé Scarlett et Ramsès à Mariejoie pour s'octroyer un séjour sur Boréa afin d'aller se ressourcer un peu en se perdant dans les rayons des nombreuses bibliothèques de Jalabert. Cependant, l'androgyne n'avait pas prévu que Made s'inviterait dans son petit voyage...

- Oooh pardon ! Fit le cuisinier en desserrant un peu son étreinte. Tu as faim ? Tu veux que je te donne une part de tarte ?

- Non merci, ça ira. De toute façon on va bientôt manger...Juste calme toi un peu...Tu es aussi excité qu'une puce depuis qu'on a quitté Mariejoie.

- C'est parce que je suis content de partir en vacances avec mon Myochooooou !

Made était le maître pâtissier du Cipher Pol 8, et très certainement un des meilleurs pâtissiers du monde. Le goût de ses pâtisseries était si bon qu'il en dépassait l'entendement, impossible de le décrire tellement il était exquis. Jamais il ne faisait une erreur de dosage dans ses préparations, jamais il ne se trompait dans ses recettes, il était inventif, préparait des confiseries à la fois délicieuses et élégantes. Le beau blondin était tombé amoureux de Myosotis dès le premier regard, et depuis il lui vouait une passion dévorante, l’idolâtrant constamment et voulant sans cesse le cajoler et le câliner. Made lui préparait toujours des boîtes de gâteaux pour ses voyages, petits goûters que Myo' appréciait, il fallait l'avouer. Pour le voyage dans le train, il avait préparé une petite tarte au citron meringuée décorée de framboises et d'éclats de chocolat. C'était une recette que Myosotis appréciait, certainement une des meilleures de Made d'ailleurs. Mais les papouilles constantes du maître-coq lui avaient quelque peu coupé l'appétit. Le garçon s'était avait donc tourné son regard vers la fenêtre à demie-couverte de givre pour regarder les dunes de ce désert de poudreuse et de glace qui se dressait devant lui, discernant les montagnes des Vallis et des Boyettes au travers du voile éthéré de flocons. Myosotis avait entendu dire qu'une mine se trouvait dans ces montagnes, un filon abandonné depuis quelques temps déjà mais le jeune homme ne pouvait s'empêcher d'imaginer mille et une histoires à son sujet...

- Regarde la brochure de la gare Myo d'amour ! Ils disent que Jalabert est une cité étudiante, qu'on pouvait l'assimiler à une académie géante dédiée à l'éducation et à la connaissance !

- Hm ?

Myosotis releva la tête pour regarder brièvement Made avant de pencher son regard vers le livret touristique qu'il tenait entre ses mains. Il était rare que le blondinet se décide à parler d'autre chose que de son cher et tendre, ces moments de pauses étaient plutôt agréables pour Myo. Effectivement, Made montrait plusieurs images du livret.

- Regaaaarde ! Ils disent que leurs restaurants proposent des spécialités cuisinées et préparées de telle sorte qu'on peut les déguster avec une seule main, exprès pour pouvoir étudier en même temps ! J'ai hâte de pouvoir les déguster, et apprendre les recettes pour t'en préparer !

- Ils ont quoi comme spécialités ? Fit Myo en faisant mine d'être intéressé afin de faire plaisir à son ami.

- Une gamme élaborée de sandwichs et de snacks, principalement. Pour ceux qui veulent manger chaud ils peuvent aussi les faire chauffer, cuisiner des chaussons, roulés, burritos, pan bagnats ou même des soupes en gobelets !

- T'es sûr que c'est vraiment des repas et pas juste des déjeuners exprès pour manger rapidement ? Ça a pas l'air super diététique tout ça...

- On verra en arrivant ! Qui sait, si leurs produits sont frais et de qualité, ça peut être intéressant comme menu. Et puis ça sera plus pratique pour transporter quand je te préparerai tes petits paquetages avant chaque mission !

- Tes paquets sont déjà très bien, admis Myosotis. Tu n'as pas vraiment besoin de changer ton modèle hein...

- Oui mais ça me fais plaisir quand même ! Ooooh regarde le chariot de goûters !

Made avait raison, dans le couloir passait une mère qui tenait son enfant par la main. Ce dernier avait l'air on ne pouvait plus satisfait, il était en train de suçoter le caramel d'une pomme d'amour, remerciant sa maman de lui avoir offert une pareille friandise. Made pesta doucement, c'était rare de l'entendre jurer. Il le faisait principalement lorsqu'on manquait de respect à Myo...ou lorsqu'on faisait n'importe quoi avec la nourriture. Le déjeuner arriverait dans une petite demie-heure, ça n'était donc pas franchement le moment de se bâfrer avec des sucreries et gourmandises proposée par le personnel. Le chariot arriva bien vite, suivant la mère et l'enfant qui retournaient dans leur compartiment. Il était poussé par une petite demoiselle avec une coupe à la garçonne, habillée avec l'uniforme brun et blanc des employés du Winterblade, avec une petite toque marron posée sur sa tête.

- Vous désirez quelque chose messieurs ? Demanda-t-elle.

- Non merci, je n'ai pas faim.

- Moi non plus ! S'écria Made en tâchant de se contenir. C'est bientôt l'heure de déjeuner, on grignote pas entre les repas ! C'est...

- Made, laisse tomber...

- Ooh pardon Myochou, t'as raison, faut pas s'énerver...

De toute façon la voilà qui partait vers la prochaine cabine, laissant les deux hommes. Le pâtissier reposa ses yeux sur le livret pour regarder ce que Jalabert proposait d'autre. Pour les touristes il y avait plusieurs stages de découverte avec des ateliers pour qu'ils soient plus interactifs. Les universitaires et autres professeurs proposaient également plusieurs formations et remises à niveau pour les séminaristes de passage. Sans parler évidemment des visites complètes des bâtisses de la cité effectuée par les membres du comité des étudiants pour récolter des fonds supplémentaires pour les voyages et autres conférences.

- Les sujets des colloques du moment : « Dichotomie entre les fruits et les démons » animé par le Professeur Van Dervalk, « L'implication du théâtre dans l'histoire des Hommes-poissons » par Ariette Persil et « Être pirate, stupidité ou vantardise ? » de Ma-O.

- Fantastique, je sais déjà où on ira pas ! Mais bon...

Du bruit dans le couloir interrompit Myosotis avant qu'il n'achève sa phrase, quelqu'un riait aux éclats. La voix semblait être celle d'un homme, plutôt jeune, mais néanmoins fort peu poli pour rire aux éclats aussi fort. Les voix se rapprochaient et continuaient de s'adresser à l'autre avec un volume important.

- Nan mais les gens de nos jours...On vous dérange pas peut être ? Baissez d'un ton ! Fit Myo afin de les faire taire.
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- Oh...

   C'était tout ce qu'avait trouvé à dire Matt Denis, mon compagnon de route.
   Nous nous étions remis de notre mission pour le compte des Martico, où nous avions participé au vol d'une émeraude dans un manoir de Bourgeoys. Installés confortablement à Lavallière, nous eûmes l'idée de prendre quelques temps pour visiter les lieux et, laissant s'exprimer ma curiosité ainsi que mon amour pour les connaissances plus ou moins abstraites, j'avais décidé que nous nous rendions à Jalabert, histoire de profiter un peu des quartiers estudiantins.
   Matt crut bon de nous faire prendre le seul transport capable de nous faire traverser l'île à grande vitesse sans subir les âpres du froid : le Winterblade. Lequel bien sûr était placé sous la surveillance de la Police de Fer !

  Quand je vis la dizaine d'hommes masqués devant la gare, contrôlant la masse et les tickets de transport, je ne pus m'empêcher de faire remarquer à mon ami qu'il était moins dangereux de courir dans la neige en montagne que de monter dans cette locomotive.
   Pourtant il n'hésita pas et courut discrètement jusqu'à l'arrière du train. Je ne pus que le suivre quand...

   CRAC.

   Quand je marchai sur la seule branche de je-ne-sais-quel-arbre-ou-arbuste-du-coin et qu'un policier commença à se retourner. Je me cachai aussi vite que je pus derrière le muret, en plein sur les rails. Juste à côté du train. L'autre bonhomme ne me vit pas, et ne me voyait pas plus depuis l'endroit où il se situait, non loin du voleur qui se tenait du mieux qu'il pouvait à la porte arrière du wagon de queue.
   Le sifflet retentit alors et tout le monde s'activa. Le policier s'en alla rejoindre les autres et je rejoignis Matt sur son marche-pied alors qu'il s'acharnait sur la porte pour qu'elle s'ouvre.
A l'aide d'un crochet, il parvint finalement à retirer la sécurité et à ouvrir la porte pour que nous puissions rentrer, sous l’œil effaré des passagers. Je déglutis :

- Ahahah... Les retards, vous savez ce que c'est...

   En espérant qu'ils s'en soient contentés.
Nous marchâmes dans les couloirs étonnamment spacieux du train des neiges, admirant la moquette au sol et les ornements qui déstructuraient les lignes de chaque coin, donnant l'impression d'être dans l'un de ces corridors, à l'hôtel, finement décorés et entretenus pour le bon plaisir des clients. A l'extérieur, le paysage défilait, blanc. De chaque côté se trouvaient de petits compartiments pour les passagers. Certains fermés, d'autres non.
   Matt me tapota l'épaule :

- Hé... on s'en sort pas si mal.
- Oui mais... pourquoi tu as fait ça ?
- Bah ! Tu as vu comme moi la Police de Fer ! Tu es recherché je te rappelle !
- D'accord mais... alors pourquoi avoir acheté des tickets ?

   Il soutint mon regard, l'air hébété. Je le lui rendais, stoïque. Nous restâmes ainsi jusqu'à ce qu'il ferme la bouche. Puis nous nous mîmes à pouffer. Et là il éclata de rire :

- HA ! Hahaha ! Bon sang, qu'est-ce qu'on est con !
- Nan mais les gens de nos jours...On vous dérange pas peut être ? Baissez d'un ton !

   Nous nous tûmes et vîmes alors une jeune femme coiffée à la garçonne, les yeux verrons, qui nous regardait de manière outrée. Surgit par dessus sa tête celle d'un homme. Un blond avec une queue de cheval et des traits fins.
    Bref tout ça pour dire que ce "Oh..." qu'avait prononcé Matt était destiné à l'apparition soudaine de ce jeune homme. Comment je le savais ? Il suffisait de voir briller les yeux de mon ami alors qu'il observait le visage délicat de son Apollon du jour...
Non pas que je m'y fus habitué mais au moins, maintenant, je savais reconnaître l'envie et le désir chez mon compagnon.
    Je la sentais mal, cette histoire-là :

- Arhye... Attend-moi juste un instant, je vais lui... je vais leur parler.

   Qu'est-ce que je disais !
Il s'approcha d'eux, assis confortablement sur leurs sièges, dans un compartiment semi-ouvert à quatre places. Il s'installa tranquillement devant l'autre, croisa les jambes, posa ses mains sur son genou et lui offrit son sourire le plus aguicheur :

- Pardonnez-nous de vous avoir ainsi importunés de la sorte, ça ne se reproduira plus... Y aurait-il, par hasard, un moyen de nous excuser ?

   Les deux individus se regardèrent, intrigués, puis la jeune femme ouvrit la bouche pour parler, aussitôt interrompue par "Sweety", lequel n'avait d'yeux que pour l'autre blond :

- J'ai une idée... Et si je vous offrais un verre ? Le couvert peut-être ? Il va bientôt être l'heure du repas après tout.

   Je l'interrompis en posant une main sur sa bouche et en m'asseyant à mon tour :

- Je suis navré, il est toujours comme ça avec les... jeunes inconnus. Nous ne vous embêterons plus. Monsieur, Mademoiselle...
- C'est un homme.
- Je... Quoi ?
- Lui, là, à côté : c'est un homme.

   Mon regard passait du voleur à l'étrange beauté face à moi. Je crus voir remuer les lèvres de mon ami en articulant quelque chose comme "trans"...
Ahah... Pas possible.
   L'homme-femme me fixait, sans laisser paraître la moindre émotion. Gêné, je rougis :

- Euh... Vraiment désolé !
- Bon, le temps que tu t'excuses auprès de lui... Si nous allions tous les deux discuter un peu ? Il paraît qu'ils ont un wagonnet-bar, plus loin...

   Il ne lâchait pas l'affaire. Pire encore : sa main s'approchait de plus en plus de la cuisse de l'homme qui s'en était aperçu ! Déconfit, presque outré, le beau blond se leva et sortit du compartiment en courant, prétextant une envie urgente. Peut-être mon ami allait-il lâcher l'affaire...

- Ohla, j'espère que ce n'est pas grave.

  Et il était parti à sa suite.
  ...
  Sérieusement ?!
Et je me retrouvais seul avec le tra... l'autre garçon. La gêne absolue.
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*C'est pas vrai ?! *

Les deux abrutis qui parlaient bruyamment dans le couloir avaient osé venir les déranger. Cet affreux et désagréable délinquant avait en plus de ça été fortement irrévérencieux envers les deux assis tranquillement dans leurs compartiment. Myosotis détestait par dessus tout ce genre d'imbéciles qui pavoisaient en faisant fi des autres dans les transports en commun, ce genre de personnes capables de déguster de la terrine et de faire profiter ses voisins du fumet alors qu'il est encore l'aube, ce genre de personnes qui laissent leurs braillards de marmots courir et hurler à s'en déchirer les cordes vocales alors que les autres passagers souhaitent voyager dans le calme, ou encore ceux qui cassent les oreilles des autres avec leur musique alors qu'ils portent des casques exprès.... Il pensait pouvoir passer un voyage serein et quiet dans son compartiment, là où personne ne viendrait le déranger. Mais non, il a fallu que deux délinquants sans aucun respect ni savoir vivre vienne pour gâcher sa tranquillité !

Et par dessus le marché, Made avait fuit. Le moins grand des deux, un type ganté aux cheveux auburn mal coiffés, avait essayé de compter fleurette au pâtissier en le complimentant et l'invitant même à déjeuner. Le cuisinier, trop honteux de voir que quelqu'un lui faisait la cour face à Myosotis, avait préféré s'enfuir accablé par l'opprobre. Myo', quant à lui, restait bouche bée face à l'autre blanc-bec qui était resté en face de leur cabine. En plus de ça, il ne se sentait pas vraiment à son aise. En lui s'éveillait comme une bouffée qui partait de son ventre noué pour remonter droit vers a poitrine, une chaleur mêlée d'inquiétude et de colère. Avoir vu Made se faire affrioler par un baratineur de première, sous ses yeux, et en plus de savoir qu'il s'en était enfuit en plus...Il n'arrivait pas à tolérer cette situation, il n'arrivait pas tolérer que Made aille mal...Jamais il n'avait eu ce genre de sensation à son égard, et son tourment le rendait de plus en plus en colère. L'androgyne se leva d'un bon et empoigna l'autre qui était resté bêtement devant lui pour le plaquer immédiatement sur la banquette, serrant sa canne dans l'autre main.

- Écoute moi bien espèce de sale emmerdeur, tu vas venir avec moi et tous les deux on va aller retrouver nos amis respectifs. Est-ce que tu as bien compris ?

- Ou...oui... Fit l'autre, à la fois affolé et surpris.

- Parfait. Alors quand on les aura trouvé, tu sais ce qu'on va faire ?

- Euuh....on...bah...balbutia l'inconnu.

- J'vais te dire ce qu'on va faire mon minet, moi je vais récupérer mon ami et toi tu vas reprendre la serpillière en chaleur qui te sert de camarade, je me suis bien fait comprendre ?

- Oui...oui !! On..on va faire ça !

- Excellent. Fit Myo' en le relâchant. Tu m'appelleras Myosotis, tandis que moi je continuerai à t'insulter jusqu'à ce que je me calme.

- ...A...Arhye.

- Pardon ?

- C'est mon prénom.

- Rien à cirer.

Et il tourna les talons pour s'aventurer dans le couloir, laissant le dénommé Arhye le suivre à tâtons. Il n'avait pas l'air franchement rassuré à cause de l'excès de colère auquel il avait dû faire face, mais il restait néanmoins tout près de Myosotis afin de ne pas le perdre. Ça serait quand même fâcheux de se recevoir une seconde trempe de sa part...

De l'autre côté du train, Made continuait de s'enfuir à toutes jambes, poursuivit par le dénommé Matt qui n'arrêtait pas le traquer sans relâche. Le pauvre pâtissier essayait de semer son poursuivant qui voulait à tout prix obtenir ses faveurs, mais le blondin se refusait même à lui parler. Non, il avait beaucoup trop honte. Quelqu'un avait tenté de le séduire en face de l'élu de son cœur, c'était impardonnable ! Lui qui avait en tout temps mis un point d'honneur à se montrer parfait envers Myo' en toute circonstance, il n'avait même pas oser répliquer face à cette impudent et voilà qu'il fuyait comme un lâche...Comment pouvait-il espérer gagner le cœur de son cher et tendre à présent ? Le pauvre déambulait comme une âme en peine dans les wagons du trains, il n'avait qu'un souhait : semer l'autre séducteur.

Ouvrant une autre porte, il tomba nez à nez avec un bonhomme moustachu habillé en costume queue-de-pie, un monocle coincé sur son œil droit. La chaînette dorée du monocle épinglée au dessus de sa poche sur son veston, de laquelle sortait également un mouchoir de soie aussi jaune qu'un tournesol. Ce type ouvrait de grands yeux ronds, visiblement ahuri, mais il s'excusa bien vite avant de contourner Made, le laissant accéder au compartiment. C'était un wagon extrêmement vaste mais dans celui-ci il n'y avait aucun compartiment ni cabines, il était aménagé en un grand salon très cossu avec plusieurs canapés capitonnés de cuir et garnis de coussins roses ou pastel, tous organisés autour de tables de jeux. Il était visiblement arrivé dans le wagon-casino, là où les passagers les plus fortunés pouvaient patienter et parier afin de faire passer le voyage un peu plus vite.

- Monsieur, vous désirez quelque chose ? Fit un groom au visage pâlichon avec une serviette immaculée savamment pliée sur son avants-bras.

- Non...non rien du tout, laissez moi s'il vous plaît....Fit Made

- Vous ne pouvez pas profiter des jeux de ce compartiment si vous n'avez pas de place spéciale ou un ticket à tarif supplémentaire.

- Je ne veux pas jouer, laissez-moi passer.

- Le compartiment suivant est le wagon restaurant « classe luxe », il vous faut les mêmes attributs si vous voulez consommer et...

- Je n'en veux pas !

Bousculant l'employé, Made força le passage pour continuer sa marche. À peine eut-il attrapé la poignée de l'autre compartiment que Matt pointait déjà le bout de son nez derrière. Il fallait qu'il accélère le pas s'il voulait prendre encore plus de distance et trouver une bonne cachette afin que ce soupirant empressé ne lui cause plus le moindre tort. Une chance que le valet du Winterblade responsable du casino soit plutôt zélé et qu'il aille alpaguer Matt de la même façon, ça laissait tout loisir à Made de continuer vers le restaurant gastronomique du train. Il aurait bien aimer pouvoir en apprendre plus sur la cuisine préparée par les chefs employés du train mais ça n'était pas vraiment le moment...Le pauvre était bien plus affolé par ce que pourrait bien penser son Myo' d'amour de tout ça, s'il accepterait de lui parler à nouveau...Un nouveau nœud resserra encore une fois son cœur, ne le rendant que plus lourd, peut être saurait-il trouver du réconfort dans les tréfonds de la locomotive ? Il ne savait pas vers où il s''aventurait, peut être qu'après les compartiments dédiés aux fortunés il trouverait un box plus sombre, plus tranquille, là où aucun laquais ni croupier ne viendrait lui réclamer quoi que ce soit, où aucun prétendant n'oserait se pavaner devant lui, où il ne pourrait ne penser qu'à son Myochou.
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- Ecoutez, on peut peut-être dicu...
- Tais-toi l'emmerdeur, et avance !

   Nous avions déjà traversé trois wagons et aucun signe de vie de la part de nos blonds respectifs. Et le dénommé Myosotis ruminait toujours... mieux valait ne pas insister.
Pour le coup, je souhaitais être ailleurs qu'ici, à suivre cet androgyne au sang chaud, que j'avais honteusement pris pour une femme quelques minutes auparavant. Sans parler de Matt qui nous avait fait toute une scène pour les beaux yeux d'un homme à tresse ! Franchement dans quoi il pouvait bien encore m'embarquer ?
   Si jamais j'apprenais un jour qu'il s'était mis à dos une autre famille de mafieux à cause d'un excès de batifolage, je risquerai de l'étrangler moi-même ! Le pire étant que cette situation soit possible...

   Mon nouvel ami interrogea un type sur notre passage, en plein milieu du couloir. Il portait une queue de pie et semblait là juste pour emmerder son monde. Ou alors il s'agissait juste d'un étourdi de première catégorie. L'homme redressa son monocle à monture dorée et répondit qu'il avait bien vu nos compagnons : ils couraient plus loin, près des wagons V.I.P.
    Riche de cette information, Myosotis courut droit devant, bousculant notre informateur au passage. Je m'excusai auprès de lui et partit à la suite du colérique. Il ne regardait plus à l'intérieur des compartiments, lesquels étaient bondés... Je m'étonnais de n'avoir croisé encore aucun contrôleur. Si le nombre de fraudeurs était équivalent au quinzième du nombre de passagers, alors ils risquaient de faire une jolie recette ! Et je ne disais pas ça parce que j'en faisais partie.

   Nous tombâmes enfin sur ce qui ressemblait à un casino.
Un casino. Dans un train...
Pourvu que Matt ne fasse pas rien de stupide !

- Messieurs... Puis-je vous aider ?

   un groom vint à notre rencontre. Il semblait avoir couru dans tous les sens et la mèche qui ornait son front dégringolait pitoyablement au dessus de ses yeux. Il était pâle... sûrement un problème de transit. Boréa, le froid, un peu de surmenage ou de sueur et voilà le résultat...
Je m'empressai de répondre, avant que Myosotis ne lui lance une réplique cinglante :

- Nous souhaiterions nous rendre de l'autre côté.
- Avez-vous votre ticket ? Ces wagons sont destinés aux passagers ayant choisi une place spéciale.
- Nous voulons juste contourner ce...
- Ah non ! Pas encore ! C'est la deuxième fois qu'on se paie ma tête de cette manière !
- La deuxième fois ? Comment ça ?
- Il y a à peine trois minutes, deux individus ont déboulé à l'intérieur en semant le désordre ! L'un d'eux semblait poursuivre l'autre avec grand intérêt... Puis s'est mis à déranger certains clients ici présent. Et...
- AH ! MES BIJOUX !

   Le groom se retourna et nous vîmes tous les trois une jeune femme, accompagnée d'un play-boy en complet-veston - que Matt a très certainement remarqué en arrivant ici - qui se tenait debout, son sac à main grand ouvert et ses mains tremblantes. Son regard allait de celles-ci à l'hôte qui nous faisait face :

- On... On m'a volé mes bijoux !

    Bordel de... MATT !
    Plusieurs plaintes se firent entendre, au même moment. Des bagues, des bracelets, une montre à gousset et même un collier manquait ! Ce foutu cleptomane avait fait des siennes et cela risquait d'avoir de sacrés conséquences sur notre voyage...
Je regardai l'androgyne à mes côtés, lequel ne semblait plus énervé. Du moins plus tout à fait. Ses yeux, plissés, inspectaient la scène avant de revenir sur moi, scrutateurs. Presque sentencieux.
   Et il se mit à sourire. Mais je n'avais jamais vu de sourire aussi faux de ma vie...
   Je déglutis avec peine avant de lui répondre, l'air aussi surpris que possible :

- Ahem... décidément, que de malchance dans ce foutu train n'est-ce pas ?
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- Mes bijoux !! Mon dieu mes bijoux !!

- Calmez vous Odette, nous allons les retrouver ! Ils n'ont pas pu s'envoler !

- Charles-Henri enfin ne restez pas planté là ! Trouvez les ! Oooh je vais défaillir....

Arrivé dans le wagon casino, Myosotis avait les yeux rivés sur la scène qui se dressait devant eux. Une grosse bourgeoise portant une massive robe violine à volants, surchargée de rubans roses et de paillettes, braillait à tue-tête au beau milieu. Coiffée d'un chignon stupidement haut, parsemé de plumes et de chaînettes dorées, elle était assise sur l'un des divans face à une table de poker, un plateau de petits fours posé à ses côtés, un éclair au chocolat à moitié entamé. La pauvre en avait laissé tomber ses cartes tellement elle était en panique, on lui avait visiblement volé ses bijoux, comme elle s'évertuait à le beugler depuis trois bonnes minutes. Autour d'elle, tout un petit monde s'activait et s'affolait, comme des abeilles qui volaient et bourdonnaient autour de leur reine en péril. À ses côtés se tenait un bellâtre bien maigrelet. Contrairement à sa compagne, il n'avait que la peau sur les os et possédait un visage aquilin ainsi qu'une moustache noire impeccablement gominée. Tentant de rassurer son épouse tant bien que mal, il donnait des ordres aux malheureux employés qui passaient par là pour les inciter à s'activer mais aucun d'eux n'arrivaient à trouver ne serait-ce que l'ombre d'une perle... Myosotis en vint à jeter un regard noir à Arhye lorsque celui-ci lui glissa une plaisanterie à l'oreille.

- Effectivement c'est bizarre. Et ça arrive PILE après que le babouin que tu trimballes soit passé par là. Comme par hasard.

- Ouais c'est...héhé...étrange non... ?

- D'abord mon ami, maintenant des bijoux. Glissa Myosotis en se rapprochant d'Arhye. J'ai pas besoin de preuves pour deviner qui a fait le coup. Un seul faux pas, et ta face sera sur la couverture du journal mondial demain matin.

Il déglutit, inquiet de ce que le sort pourrait lui réserver si jamais l'androgyne se décidait à faire pleuvoir les foudres du malheur sur leur tête.

- Et c'est pas terminé, tu seras derrière les barreaux pour complicité tandis que l'autre crétin barbotera dans une cellule humide de Whiperia ou trimera sur Tequila Wolf.

- Ouaaais...La joie ! Les supers vacances !

- C'était pas une blague. Et ça me fait pas rire.

- J'avais cru comprendre.

- Hhng...Tais toi, et juste avance.

Empoignant l'épaule d'Arhye, Myosotis l'entraîna en avant pour dépasser tous les grooms pendant que ces derniers étaient occupés à calmer la femme enrobée en lui fournissant encore plus de pâtisseries et boissons tout en essayant de retrouver ses parures volées, un collier de perles de culture et une broche en forme de cygne d'après ce que Myo' avait réussi à entendre. Au moins ils ne payeraient pas attention aux deux gus qui passaient et ne les harcèleraient pas pour consulter leurs tickets ou passes spéciaux. Ils allaient bientôt débarquer dans le restaurant gastronomique du Winterblade. Dans ce wagon-ci, tout aussi spacieux que le précédent, s'alignaient plusieurs tables parfaitement dressée. Plusieurs serveurs s'appliquaient d'ailleurs à disposer les couverts en argent autour de certains assiettes, ne leur accordant nullement attention. Même le garçon de bar était occupé à astiquer ses verres à cognac, il ne les regarda même pas passer... Attrapant un des menus au passage, Myo' passa rapidement son regard sur le menu du jour. En entrée, le chef préparait un cocktail de crevettes en verrine avec de l'avocat. Le plat de résistance était une palette à la diable servie avec des pommes de terre grenailles tandis que pour le dessert, les clients pouvaient choisir entre une panna cotta aux fruits rouges ou des profiteroles, après s'être servi à la cloche à fromages évidemment.

- Made aurait adoré manger ici.

Arhye se tourna vers Myo, n'osant piper mot. Il l'aurait certainement rabroué de toute façon, mais le jeune à la chevelure cendrée préférait ne plus prendre de risques et ne rien dire. Myosotis continua :

- C'est un cuisinier de génie, et sûrement le meilleur pâtissier qui existe. J'ai jamais pu le complimenter sur quoi que ce soit...Sa tarte au citron meringuée, la meilleure !

Made était toujours en vie, il était quelque part dans ce train. Myosotis le savait, il en était conscient et fallait par conséquent qu'il se calme. Mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être anxieux sachant que son ami était au plus mal actuellement. Il ne pouvait pas penser à autre chose, revoyait sa mine déconfite lorsque ce Matt s'est approché de lui, il ne pouvait pas enlever de son esprit les yeux humides et les larmes naissantes de Made qui se dessinaient sur son visage écarlate avant qu'il ne décide de s'enfuir dans ces couloirs pour trouver refuge quelque part. Son ami en détresse, il ne pouvait pas le supporter. Et, étrangement, il ne pouvait supporter qu'on lui ai fait la cour également ! C'était certainement ce qui le tracassait le plus dans tout cela, pourquoi est-ce qu'il était autant agacé alors que jamais il n'avait émis le moindre retour aux passions de Made ? Mais cette fois, Myo' ne pouvait s'empêcher de ressentir ce poids qui enserrait son cœur, cette jalousie qui ne voulait pas partir et qui s'alourdissait de minute en minute à chaque fois qu'il repensait à Matt poursuivant le pauvre pâtissier dans les wagons du Winterblade. Le jeune agent reposa le menu sur la table avant de continuer sa marche, serrant sa canne climatique dans la paume de son poing.

- Bon, pressons nous. J'veux pas qu'on perde trop de temps avec ça...

- Oui, allons-y. Euh...C'est quoi le prochain wagon... ?

Tournant la tête vers un plan du train, Myosotis scruta les indications pour trouver leur position.

- Hm formidable...une office de tourisme de Boréa...
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- Et sur votre droiiite, vous pouvez apercevoir au loin la pointe du Mont Trap... Messieurs ? Vous cherchez quelque chose ?

    Comme l'avait dit Myosotis, nous étions arrivés dans un wagon réservé à l'office de tourisme de Boréa : un immense couloir avec deux rangées de sièges de chaque côté. Tous pris. Une jeune femme, dans son uniforme neutre impeccable, un chignon élégant sur le sommet de sa tête et munie d'un petit escargophone pour amplifier le son de sa voix, avait baissé le combiné en nous voyant pénétrer à l'intérieur à vive allure.
   L'androgyne l'ignora presque, ne lui adressant qu'un faible "Non. Merci." en la croisant. Je m'excusai du dérangement et traversai l'endroit sans oser regarder les touristes qui nous dévisageaient d'un air réprobateur.

- Pas mieux élevés que les deux autres ceux-là... Je diiisais donc...

   Myosotis fit volte face et alla se placer sous le nez de l'hôtesse :

- Deux personnes sont passées par là avant nous ? Il y a longtemps ?

   J'eus presque envie de répondre, tant c'était évident. Mais je n'étais pas en position de faire le malin. Quelque chose chez cet individu me disait de me méfier. Depuis que nous leur étions tombés dessus, j'avais la sensation étrange d'être face à quelqu'un de dangereux. Pourtant rien chez lui ne semblait intimidant : ses traits fins, son allure délicate, l'élégance de son habit, et malgré son mauvais caractère, il en restait presque mignon...
   Malheureusement, c'était un homme.

   La jeune femme nous dit de continuer sur notre lancée, précisant que nos deux amis étaient passés là il y a seulement une minute. L'un en premier, l’œil humide et les lèvres pincées, le second un peu plus tard, sifflant et sautillant sans se soucier de son entourage.
   Sans crier gare, mon compagnon d'infortune se retourna et faillit me rentrer dedans avant de me tirer avec lui à toute vitesse en direction des portes au bout du couloir.

   Nous les ouvrîmes pour nous retrouver dans un nouveau wagon. Celui ressemblait aux premiers, avec leurs compartiments séparés, mais en plus spacieux et plus luxueux aussi... Nous étions toujours dans les quartiers V.I.P.
   Plus loin je vis la manche d'une chemise dépasser, ainsi qu'un pantalon noir à fines rayures sombres, très atypique... J'arrêtais Myosotis en passant ma main devant lui, lui faisant signe de regarder entre deux carrés de siège séparés par une cloison en bois peint. En nous approchant, je reconnus la voix de celui qui parlait :

- Ecoute... Je suis vraiment navré de t'avoir mis dans cet état. Je ne pensais pas te blesser de la sorte, alors pardonne-moi...
- Oh tu peux toujours rêver ! Tout allait très bien avant que tu n'arrives... Tout était parfait !
- Ma foi... Peut-être pourrais-je me racheter avec un présent. Que dirais-tu... d'une gourmette ? Une montre peut-être ?

   Avant même d'avoir pu passer ma tête entre les deux compartiments pour voir Matt emmerder ce pauvre Made que je le vis voler devant moi et s'écraser contre la paroi du wagon dans un bruit sourd. Et croyez-le ou non, je n'étais pas du tout intrigué, ni même curieux de comprendre ce qu'il s'était passé. J'avais autre chose en tête...
   Il se releva en grimaçant, la main sur la mâchoire et me vit. Il sourit alors et me dit :

- Ah tiens, Arhye ! Tu es venu voir comment ça allait ? On ne dirait pas comme ça mais je pense que je tiens le bon b...
- SOMBRE CRÉTIN !

   Je lui collai mon poing dans la figure et il se retapa le crâne contre le mur, chutant à nouveau au sol.
   J'étais beaucoup trop en colère quant à son attitude et aux problèmes qu'il me causait pour me soucier de quoi que ce soit d'autre. Il n'avait pas intérêt à se relever s'il ne voulait pas s'en manger une autre.
Alors que l'androgyne allait vers son ami, je l'empoignai par le col et lui soufflai à l'oreille :

- J'ai deux mots à te dire. Concernant des "gourmettes", des "montres", et bien d'autres choses encore.

   Il me fixa sans trop comprendre d'abord, puis son visage s'illumina, s'assombrit, se déconfit, puis il me répondit après avoir dégluti bruyamment :

- Les habitudes... Comme les bonnes équipes... Celles qui gagnent, tu sais ? On ne les change pas...
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