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Inner strength, outer calm.



Je suis dans un endroit qu'il m'est impossible de reconnaitre. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a un sol sous mes pieds. Je m'accroupis, et je tâte cette surface pour déterminer ce que ça pourrait bien être. Étrangement, je n'arrive pas à savoir ce que c'est au juste. Ce n'est pas le contact froid et dur de la pierre, ni le moelleux de la terre, encore moins le granuleux du bois... nom d'une biscotte, je suis où au juste? J'essaie de tendre l'oreille pour capter des sons, mais soit mon ouïe est en panne, soit je suis seule. Je re tente ma chance avec mon odorat, et ça confirme qu'il n'y a pas âme qui vive aux alentours. Alors que je m'interroge, un sentiment de danger m'envahit. D'abord de façon assez diffuse. Comme un malaise. Puis, au fur et à mesure que les seconde s'égrainent, cette sensation grandit. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux plus rester là. Alors je cours. Où, je l'ignore, mais chaque fibre de mon être me hurle de m'éloigner le plus vite possible. Et, aussi bizarre que cela puisse paraître, plus je fuis, plus la sensation que quelque chose de terrible va m'arriver croît. Le malaise devient frayeur. La frayeur se transforme en peur. Et la peur ne tarde pas à se muer en panique. Sans même m'en rendre compte, je suis en train d'user du soru et je file à vive allure. Paradoxalement, plus je vais vite, plus je sens que ce que je suis sensée fuir se rapproche de moi. Et pourtant, malgré l'acuité de mes sens, je ne détecte rien. Tout d'un coup, je le sens, je le sais, ça fond sur moi et je m'effondre sur le sol. Quelque chose de pointu, métallique et courbe s'est planté entre mes omoplates. A plat ventre, je rampe comme je peux malgré la douleur qui me vrille le corps. C'est alors que je sens qu'une main puissante me tire les cheveux. Je sens encore qu'on me plante quelque chose dans la gorge via la jugulaire, mais je ne peux même plus hurler alors qu'on me déchire un second sourire sous le menton. Dans un horrible gargouillis j'essaie de me retourner et d'affronter mon agresseur. C'est alors que j'entends sa voix. Celle de Flist! Juste avant qu'il n'abatte une nouvelle fois son crochet pour me perforer le crâne.

Je me réveille en hurlant. Instinctivement, je vérifie avec ma main droite que je n'ai pas un trou en plein milieu du front. Rien, quel soulagement! C'était juste un cauchemar. Je me redresse, et je réalise que je suis en larmes et en nage. Que j'ai réveillé Sakazuki aussi. Je quitte le lit et je m'approche de mon enfant afin de le rassurer et qu'il se rendorme. Je tremble comme une feuille et portant je n'ai pas froid. Je réprime avec d'immenses difficultés une nausée. Au bout de quelques minutes, le môme a retrouvé le sommeil. Mais pas moi. Je ne me suis pas remise de des émotions de ce mauvais rêve. Et c'est là que je percute que je ne sais pas du tout où je suis! Je sens un léger roulis, donc je dois être sur un bateau. Et comme mes derniers souvenirs éveillés me ramènent aux côtés de Shoma, j'en déduis que je suis sur la Lépreuse. L'ancien navire de Flist. Ceci explique peut-être cela. Et maintenant que je suis parfaitement réveillée, je me souviens d'avoir fait un malaise suite à une utilisation excessive de mon fruit du démon. C'est donc mon capitaine qui a dû me ramener ici.

Et soudain, une plainte aussi bruyante que douloureuse de mon estomac me rappelle que je n'ai pas dîné. J'abandonne donc mon petit bout de chou à ses rêves d'enfant et je m'aventure hors de cette chambre. Le nez en l'air, je hume l'air, cherchant les cuisines. Je me fais un petit en-cas nocturne et je m'apprête à aller me recoucher quand je réalise que je peux m'entrainer en toute discrétion à la faveur de la nuit. J'aimerais beaucoup reproduire ce durcissement qui a cassé une lame de couteau hier. J'ignore ce que c'est. Et j'ai l'impression que Mantle, lui, sait ce dont il s'agit, mais qu'il refuse de me le dire. Je me demande bien pourquoi il me cache la vérité, cette bougre d'andouille! Cependant, une chose est sûre, je ne vais pas le lui demander à nouveau. J'ai ma fierté, nom d'une biscotte! Seulement, voilà, je souhaite reproduire un phénomène dont je n'ai été témoin qu'une seule fois, dont j'ignore tout et sans guidance.

Je sens que je vais bien m'amuser!


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Ça fait trois heures que je m'entraine. J'enchaine les exercices physiques classiques, sans succès. Dépitée, je sens le sommeil me rattraper. Je décide donc de ne pas lutter d'avantage et d'aller me reposer. Après tout, Shoma va avoir besoin des pouvoirs de mon fruit du démon demain. Enfin, techniquement, le "demain" dont je parle, c'est aujourd'hui en fait. Mais trêve de sémantique, je vais retrouver les bras de Morphée et me laisser sombrer dans un sommeil sans rêves, ni cauchemars, heureusement!

Je vous épargne la journée de travail, cette dernière est d'une affligeante monotonie. J'aide l’Étoile du Sud avec son armée de cadavres animés. Malgré tout, je finis quand même sur les rotules. Fichu capitaine! Il ne me ménage pas! Enfin, après avoir bordé mon fils et avoir copieusement dîné, je file m'entrainer. Il me faut quatre nuits pour me faire à l'idée que la capacité que je cherche à développer n'est pas physique. Pourtant, j'étais presque persuadée qu'il s'agissait d'un niveau supérieur du Tekkai. Mais je ne vais pas me plaindre pour autant! Grâce à mes efforts de ces derniers jours, j'ai encore amélioré ma maitrise du Rokushiki. Le temps que j'y ai passé n'est donc pas totalement perdu. Contrairement à moi.

Après tout, j'ai toujours été une fille douée. Déjà à l'Académie, je reproduisais facilement toutes les mouvements qu'on me montrait. Même le sixième style, art martial réputé extrêmement ardu, j'ai acquis les bases de quatre des six techniques en moins de trois mois! Un temps record! Mais j'avais le maître pour m'aiguiller. Et l'évidence me frappe au visage comme un coup de poing. Je ne suis pas douée. Il n'y a aucune espèce de mérite à reproduire ce que d'autres font déjà. Bien qu'aveugle, j'ai l'impression de m'être vue beaucoup trop belle sur le coup. Je ne vaux pas mieux qu'un animal de cirque. Je ne suis qu'une bête à qui on a appris à faire des tours. Je n'ai pas été formée dans la Marine, j'y ai été dressée!

Et alors que je bous littéralement de rage, une espèce de fourmillement parcourt tout mon être et se concentre dans mon bras droit. Puis soudain, comme s'il agissait par lui-même, mon poing va se fracasser sur un pauvre tonneau rempli d'eau de pluie. Et ce dernier explose! je connais assez bien ma force pour savoir qu'elle n'est pas suffisante pour obtenir un tel résultat. Il me faut quelques instants pour réaliser ce qui vient de se produire. J'y suis arrivée! Il faut absolument que je montre ça à Shoma! Alors je m'enserre le bras droit avec ma main gauche comme pour éviter que ce "truc" ne s'échappe et se dilue dans le reste de mon corps et je file vers la cabine du capitaine. Je suis si fière de moi à cet instant que je ne calcule même pas que je ne suis pas toute seule à arpenter les coursives de la Lépreuse la nuit.

Et ce qui devait arriver arriva. Je télescope un type qui passait inopinément par là.

Je me retrouve donc sur mon séant. Et c'est là que je réalise avec horreur qu'il n'est plus là! Le fourmillement de puissance mystique qui crépitait dans mon bras droit s'est évaporé! Tout ça à cause du type que j'ai percuté.

"Vous ne pouvez pas regarder devant vous?" tempêtais-je furibarde.

"Je ne m'attendais pas non plus à me faire rentrer dedans par une furie au bras couvert de haki!" me rétorque un Banner apparemment courroucé. "Je voulais juste m'égoutter la sardine moi!"

"Tu sais ce qu'il y avait dans mon bras?" lui réponds-je incrédule.

"Oui, mais là je dois vraiment y aller."

Il me laisse donc là, et va faire son affaire. Une paire de minutes plus tard, il revient vers moi. Aussitôt, je l'assaille.

"Tu parlais de maki tout à l'heure, non?"

"Presque, il s'agit du haki, ou fluide."

En bon vétéran de Grand Line, il sait ce qu'est le haki. Alors, il passe une bonne heure à m’expliquer que ce "haki" est la manifestation physique de la force d'âme de son utilisateur.  Il me détaille les trois types de fluides et les pouvoirs qui en découlent. En gros je comprends que les rares élus dotés de cette capacité peuvent puiser dans leur volonté pour, par exemple, renforcer leur corps afin de mieux encaisser. Ça explique pourquoi la lame du couteau s'est brisée la dernière fois. Mais ça peut aussi servir à faire plus dégâts, comme j'ai pu le constater tout à l'heure. Banner me dit qu'avec ce haki je pourrais même toucher un logia, mais ça, je n'y crois pas trop.

Une fois ma curiosité satisfaite, il prend congé et va se coucher. Je devrais faire de même mais une question me taraude. Je sais comment renforcer mon corps grâce aux entrainements physiques. Mais comment diable vais-je pouvoir muscler ma volonté?

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A l'aube du cinquième jour, je sais enfin quelle est cette capacité! Mais ça ne m'aide pas pour autant. Le haki se travaille différemment de tout ce que j'ai appris jusqu'à présent. Il faut que je développe ma force de caractère, et, franchement, je ne sais pas comment faire! Alors, je teste la puissance de ma volonté. Je décide que je n'irai plus aux toilettes le jour afin de renforcer le contrôle de mon corps par mon esprit. Et pour augmenter la difficulté, je me force à boire au moins un litre d'eau. Dans le même genre, je saute le repas du midi, et je mange moins aux autre repas. Le but de la manœuvre est d'affaiblir mon corps et donc de compenser la perte d'énergie par ma force d'âme.

Après cinq jours sans résultats, je dois me rendre à l'évidence. C'était vraiment stupide! Dépitée, je reprends donc des habitudes alimentaires plus saines et j'arrête de maltraiter ma vessie. Il faut que je trouve autre chose. Mais quoi? J'ai alors la brillante idée d'essayer de me souvenir dans quel état j'étais quand j'ai utilisé le fluide. La première fois, Phoenix était en danger et je voulais absolument le protéger. La seconde fois j'étais furieuse. J'essaie donc de me remettre en rage. Assise en tailleur, je me remémore donc les choses qui m'ont le plus révolté, choqué... en bref tout ce qui m'a fait sortir de mes gonds. Malheureusement, la colère, en plus d'être mauvaise conseillère, n'est jamais aussi intense que dans l'instant. J'abandonne donc l'idée d'utiliser ce sentiment comme un déclencheur de haki.

Il ne me reste donc que la volonté de protéger Phoenix. J'imagine donc des situations périlleuses pour mon ex-mari. Je commence à sentir ce fourmillement caractéristique. Mais, contrairement à la dernière fois, la sensation est comme floue, du coup, je n'arrive pas à extérioriser le fluide. Il me faut une bonne heure d'introspection pour comprendre pourquoi. Je l'ai plaqué. De ce fait, les sentiments que j'éprouve à son égard sont moins intenses. Et, de ce fait, plus du tout adaptés pour activer le haki. Zut! Je pensais pourtant tenir le bon bout! Quelle plaie! Pour une fois, j'avais l'impression d'être vraiment proche du but! Il se fait tard et je me prépare à me coucher auprès de mon fils quand l'évidence me frappe.

Et si Sakazuki était en danger?

Et là, je le sens. Le fluide. Il me remplit, tout doucement. Je reste concentrée, j'ai trouvé la "bonne" sensation, il ne faut pas que je la laisse filer. Et puis, tout d'un coup, ça déferle en moi comme une lame de fond. Au point que mon corps seul ne peut plus tout contenir. Ça va déborder! Et l'espace d'un instant, mon esprit vacille, se demandant ce qu'il va bien pouvoir se passer. Le haki sent que je doute, comme s'il avait une personnalité propre. Alors il s'apaise et perd de son intensité. Hors de question! Je me suis donnée tant de mal pour en arriver là, je ne vais pas trébucher à quelques mètres de la ligne d'arrivée! J'oublie mes doutes et je me focalise sur le fluide. Je l'appelle de toute mon âme, mais ce n'est toujours pas assez. Parce que le haki ne vient pas à celui qui l'invoque, mais à celui qui vient le chercher. Sans hésiter, je plonge une main en moi-même et je l'attrape par la peau des fesses, puis je le tire vers la surface. Étrangement, j'aurais pensé devoir lutter plus longtemps que ça, mais après un petit effort, il me semble presque que ça vient tout seul. Un peu comme retirer la bonde de la baignoire.

Et j'y suis enfin. Je sens que j’exsude du haki par chaque pore de ma peau. Je n'ai pas besoin de témoin cette fois. Je sais. Je sais que j'y suis arrivée. Il me recouvre presque entièrement. Et puis soudain, il y a comme un tressaillement. Et le haki s'en va presque aussi vite qu'il 'est apparu. Je me sens vide tout d'un coup! Je peux encore bouger, mais chaque mouvement semble me couter énormément d'énergie. Je suis à plat! Comme lorsque j'ai abusé du fruit du poison. Sauf que là, j'ai à peine eu l'impression de lancer la machine que déjà je me retrouve en panne de carburant. Mais je suis en plein apprentissage. Et toucher du doigt les limites de mes capacités est une bonne chose. Ça me donne pas mal de pistes pour m'améliorer. Augmenter la taille de mon "réservoir de haki". Diminuer ma consommation de fluide en essayant de contrôler mieux les surfaces recouvertes. Me familiariser aussi avec ce pouvoir afin de pouvoir y faire de façon plus rapide et efficace.

En gros, j'ai du pain sur la planche! Maint l'entrainement, ça me ne fait pas peur! Surtout maintenant que je l'ai touché du doigt, ce haki, je sais que malgré mon calme extérieur, sommeille en moi une grande force intérieure.


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