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[Présent #2 1627][Quête] Sauvetage de moutons. [Kan / Mana / Ylda]

Il faisait froid, comme toujours sur l'île de Boréa, la nuit s'était mal passée pour la rouquine, elle était pensive, elle devait organiser dans la journée l'organisation de l'expédition. Les mots de Salem avaient apaisé ses maux. Un supernova, en y pensant ce n'était que deux zéro de plus devant le « un » de la prime. C'était jouable et lorsque ce jour arrivera, Salem serait bien contraint de reconnaître sa force même si elle gardait un amer souvenir de sa défaite. On avait soigné ses plaies, médicaments, bandages, onguents et tout le tralala. À ce moment la Lieutenant se faisait le serment de ne plus jamais faillir de la sorte, de ne plus sous-estimer ainsi ses adversaires. Avec le message qu'elle avait retrouvé, elle se doutait que des adversaires plus puissants encore sévissaient dans North Blue.

C'était avec les yeux fatigué qu'elle se leva bien assez tôt. Les coudes sur les cuisses, le regard sur ses pieds gelés par le parquet elle réfléchissait. Aujourd'hui elle devait composer son équipage, elle n'aurait sûrement pas le droit à plus qu'une  caravelle de prêt, mais le jour viendra où elle aura son propre navire. Elle finit par se lever, prit ses affaires pour partir se doucher. L'eau bouillante lui fit du bien, détendre les muscles, apaiser la douleur des plaies. Il y avait quelques jours de navigation jusqu'à Tanuki, ils devaient se dépêcher, si on en jugeait le mot récupéré, ils auraient le temps d'arriver et d’interpeller les criminels présents. Lorsqu'elle fut propre elle s'habilla, parti déjeuner et revint se coiffer et se brosser les dents. En s'équipant de son armure, son plastron et son manteau de Lieutenant elle partit à la rechercher de Kan Kagami, elle ne l'avait pas pris pour la première expédition car il n'était pas disponible, mais là elle voulait sa force et surtout : il venait de Tanuki. Elle le trouva dans sa chambre, elle toqua et entra lorsqu'on lui donna l'accord, elle le trouve à s'entraîner et eu un petit sourire satisfait.

-Bonjour Kan, prépare tes affaires, demain on part pour Tanuki, j'aurai besoin de ta connaissance de l'île. Pour les détails... Demain. Mais pour faire court je suspecte qu'une bande organisée de pirates vole les précieux moutons angora de ton île, ne soit pas courbaturé sinon je vais t'étirer en conséquence et crois moi, ça ne sera pas agréable.

Avec un sourire elle ferma la porte avant de partir à la recherche de Mana, cette jeune Marine avait du potentiel malgré son grade qui était non représentatif de sa puissance, elle l'avait détecté, cette étincelle de progression, cet éclat qui sommeillait au fond des gens promis à de grandes choses. Elle la trouva dans les quartiers des matelots de première classe. Lorsqu'elle entra tous les matelots se mirent au garde-à-vous.

-Repos ! Mana ! Cria-t-elle jusqu'à ce qu'elle apparaisse. Demain tu embarques avec moi pour Tanuki, j'te veux dans le groupe que je dirigerai. Les questions ça sera pour demain alors prépare tes affaires pour une grosse semaine.

Elle ressortit de la chambre pour aller voir le Colonel Grey, elle avait obtenu l'accord de diriger la mission, mais pressée par les soins qu'elle devait recevoir, elle avait légèrement bâclé son rapport, elle ne savait pas comment elle allait s'y pendre, mais elle y arriverait. On lui accorda une entrevue rapide avec le Colonel, lorsqu'elle arriva devant lui, elle se mit au garde-à-vous.

-Bonjour mon Colonel !

-Repos Lieutenant Freydja. Que puis-je pour vous ?

-Je souhaiterais me voir affecter au commandement d'une Caravelle pour partir dès demain à Tanuki pour poursuivre l'organisation qui fait dans le braconnage. Comme avec les Phacochères des Glaces ici à Boréa, un autre groupe de cette organisation serait à Tanuki et nous savons l'île réputée pour ses moutons Angora, puisqu'ils ne se trouvent que sur cette île ils doivent avoir une valeur commerciale importante, surtout sur le marcher noir. Je pense qu'une caravelle sera adaptée à la situation, un navire rapide et avec des hommes suffisamment entraînés à son bord, nous devrions réussir à arrêter les truands qui opèrent là-bas.

-De ce que vous me dites, cela pourrait dépasser vos compétences contrairement à ce que vous aviez rapidement expliqué hier à votre retour. Je devrais sûrement faire appel à un commandant pour des événements de telle envergure.

-Mon Colonel je suis parfaitement capable d'y arriver avec une sélection d'hommes adaptés !

-Lieutenant Freydja, vous êtes blessées et je ne pense pas que cela soit à votre portée.

-Mon Colonel, dit-elle avec un regard noir alors qu'elle gardait difficilement le contrôle de ses mots. Hier je me suis entretenu par escargophone avec le Vice-amiral Alheïri Salem Fenyang en personne, l'historique de mes appels pourra en témoigner, lui-même a affirmé que j'étais parfaitement capable d'assurer cette mission. Pensez-vous que le vice-amiral dispose d'un mauvais jugement?.

Elle ne bluffait pas, s'il affirmait qu'elle pouvait un jour ramener un supernova c'est qu'elle pouvait régler ce problème sur les blues. En réussissant cet exploit, elle gagnerait plusieurs échelons et elle pourrait même avoir accès à son navire personnel et son équipage. Grey semblait hésiter, ce n'était pas du genre d'Ylda de mentir, c'était une femme droite et honnête. Il secoua la tête avec un long soupire.

-Si vous échouez vous connaissez les conséquences n'est ce pas ?

-Oui mon Colonel !

Elle se mit au garde-à-vous avant de partir, demain elle savait qu'elle aurait sa Caravelle prête à partir, ses pas l'amenèrent aux bureaux administratifs, on lui indiqua le quais et elle patienta le temps qu'on lui fournisse sa liste d'hommes en précisant qu'elle voulait absolument Kan Kagami, Mana. Elle laissez les caporals qu'elle avait réquisitionné hier se reposer, ils n'étaient pas prêts pour ce qui arrivait.

Pour le reste de la journée, elle fit les préparatifs, nourriture, équipements, cordages éventuel, il y avait quelques éclaireurs, donc elle prit le soin de faire monter quelques chevaux et l'équipement qui en découlait. Pour le reste, le moins important, elle laissait ça à l'administration. Elle fit le choix de ne pas s'entraîner aujourd'hui, mais de bien faire cicatriser ses plaies, s'ils venaient à combattre elle ne voulait pas être trop handicapée, elle regrettait l'absence de Moïra. Elle n'aimait pas passer par la case soin, mais il le fallait, changer les bandages, appliquer de nouvelles crèmes, avaler d'autres cachets, ça l'agaçait au plus haut point, heureusement c'était des femmes, elle éprouvait un peu de gêne à se mettre en petite tenue devant des hommes.

Lorsqu'elle fut libérée elle partit lustrer ses boucliers, ce sont de bien lourdes épreuves qui allaient arriver, ils devaient briller dans l'obscurité et guider ses hommes vers la victoire. Assurer la protection des gens étaient le plus important. Après de longs gestes doux et délicats assurés par une main experte, Ylda parti manger, seule, où elle réfléchissait à différentes formations, elle ne connaissait rien du terrain de Tanuki, mais pour être une île d'élevage, il y avait sûrement bien plus de plaines verdoyantes qu'autre chose.

Elle partit dormir, troublée par la peur d'échouer, la peur de décevoir le Colonel Grey et surtout Salem, pourquoi ça l'inquiétait autant ? Ce n'était qu'un pervers profiteur, mais il avait peur de son regard à la suite de son échec, de décevoir les espoirs qu'il plaçait en elle. C'est avec une volonté mal assurée qu'elle se prépara rapidement pour partir avec ses affaires sur le quais de Lavaillière. Elle fit monter l'équipage qui avait pour ordre de se rassembler sur le pont avant le départ après avoir rangé leurs affaires dans les « quartiers » prévus. Lorsque tout le monde fut en place elle les observa depuis la barre du navire, cinquante hommes et femmes sous son commandement au garde à vous.

-Repos ! Elle fit le silence d'un geste du bras sec. Je suis votre Lieutenant Ylda Freydja ! Ensemble nous allons naviguer jusqu'à l'île de Tanuki. Hier, je suis revenue de mission avec un groupe d'intervention pour neutraliser un groupe de voleurs de Phacochères de glaces. Ce groupe, il se trouve qu'il fait parti d'une bande organisée de braconniers. Sur les deux pirates primés que nous avons arrêté, sachez que nous avons retrouvé un ordre ordonnant aux voleurs de Boréa de rejoindre Tanuki, c'est pour cela que nous partons si vite. Notre mission est d'arrêter ces braconniers, les capturer et non les tuer, relâcher les moutons angora célèbre à travers le monde entier et chercher à remonter la piste vers la tête pensante de cette organisation. Je ne tolérerai aucun manquement de discipline dans les ordres que je donnerai qui viseront toujours à protéger les populations et les animaux. Maintenant rompez et à vos postes !

Elle tourna les talons pour descendre sur le pont et elle même se joignit aux manœuvres, ce qui surprit les matelots et les rares gradés présents, laissant aux pilotes le soin de diriger le navire. Elle croisa alors Kan et Mana.

-Kan Kagami, Mana ! Venez m'aidez à hisser la grande voile ! On a pas toute la journée !
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Encore une journée banale dans la garnison de Boréa. Cela faisait une petite heure que le soleil s’était montré alors que j’étais encore tranquillement emmitouflé dans les draps. Malgré les rayons du soleil qui me chatouillaient le visage, je refusai de sortir de mon lit. Je regardai juste à travers la fenêtre qui me surplombait le paysage froid, mais pourtant chaleureux de Lavalliere. C’était mon petit rituel du matin. Je n’avais pas grand-chose à faire de toute façon, malgré les rondes obligatoires inhérentes à mon grade peu élevé dans la Marine. Heureusement, je m’entendais plutôt bien avec ma petite escouade, ce qui rendait les journées un peu moins ennuyeuses qu’à l’accoutumer. J'avais tout de même hâte d'une mission digne de ce nom tout de même, j’avais l’impression de rouiller sur place.

En parlant d’être rouillé, pour ne pas l’être, l’entraînement était une bonne solution. Je décidai alors de me tirer hors du lit malgré son hospitalité, je l’entendais presque se plaindre lorsque je me levais, celui-ci grinçant très légèrement. Je pouffai un petit rire et ne pus m’empêcher une petite réplique :

« T’inquiètes pas va, on se retrouvera ce soir »

Avant de rire de plus belle. J’avais un grain. Je m’étirai ensuite de tout mon long, fis craquer mes épaules et mon cou dans un geste prompt et me dirigea vers mon armoire tout en m’ébouriffant les cheveux. Une fois devant, je m’observai quelques secondes tout en baillant. Je n’étais habillé que d’un sous-vêtement noir, mes cheveux devaient avoir leur propre existence tellement ils avaient pris une forme indescriptible et j’avais encore les yeux dans le vague. Je me grattai un peu le menton tout en soupirant légèrement. D’un geste mou, j’ouvris le premier placard et sortis une tenue sombre assez lâche que j’enfilai tout en baillant. Les matins, ce n’était pas vraiment mon truc. Une fois préparé, je soufflai un bon coup et je commençai ma petite séance d’entraînement matinale. Je n’y allais pas trop fort étant donné que je n’avais encore rien bu ni manger, mais il me fallait cette petite demi-heure histoire de bien démarrer la journée. Une sorte de rituel en somme.

Seulement, ma séance fut perturbée par une personne qui toqua à ma porte. Qu’est-ce qu’on me voulait de si bon matin ? Je soupirai bruyamment avant d’inviter la personne à entrer. J’avais prévu d’ignorer celle-ci à moitié pendant que je faisais mes exercices, mais lorsque je reconnus Ylda, ma supérieure, je me stoppai dans mes exercices et lui accordai toute mon attention. Ça devait être important pour venir me chercher aussi tôt le matin.

Et, pour être important, ça l’était !

Une bande d’odieux pirates s’attaquaient aux célèbres troupeaux d’ovin Angora sur ma terre natale ! Mes yeux s’ouvrirent en grand, comme ma bouche. Je me redressai droit comme un clou et j’opinai du chef en criant un :

« Comptez sur moi ! »

Avant de voir ma supérieure disparaître dans les couloirs de la garnison. Le retour au pays n’allait pas du tout être de tout repos… Tant mieux, je dirais, cela me donnait une excuse pour donner des nouvelles à ma famille, vu que je ne m’étais toujours pas résolu à leur envoyer une lettre. Je leur en parlerai une fois en tête-à-tête.

La journée défila en un éclair, malgré une boule au ventre de plus en plus grosse. J’angoissai et ça se ressentait durant mes mouvements. Je m’agaçais, je me précipitais, je m’énervais même. Depuis mon enrôlement dans la marine, je n’avais effectué aucune mission qui demandait une telle préparation. J’étais principalement affecté aux rondes dans la ville avec ma petite troupe et, malgré les évènements récents que j’ai dû affronter, je ne me sentais pas encore prêt. Heureusement que mes gars étaient là. Ils l’avaient directement remarqué ce qu’il n’y allait pas et me firent sortir les vers du nez. Après plusieurs heures de discussion, de rigolade et de franche camaraderie, je me sentais beaucoup mieux, prêt à affronter les évènements futurs. Alors qu’ils me proposèrent de m’accompagner, bien entendu, je les faisais venir avec moi. Je préférais nettement être bien entouré pour ma première véritable mission.

Le lendemain, j’étais frais comme un gardon, prêt aux aurores. L’uniforme de marine, les deux sabres bien accrochés au niveau de la ceinture, j’étais même prêt avant tout le monde. Le soleil montrait à peine le bout de ses rayons que j’étais déjà en train de ranger mes affaires dans le bateau qui avait été préparé pendant la nuit. Je voyais tous les matelots arriver, ainsi qu’Ylda et, pas très loin derrière la chef, Nick qui baillait, Juno qui soufflait et Iban qui paniquait légèrement, alors que j’étais déjà sur le pont du navire. Ils y avaient du monde, une bonne cinquantaine de personnes composaient l’équipage. Lorsque le bleuté arriva à mes côtés, je lui mis la main sur l’épaule pour essayer de le calmer un peu.

« Tout va bien se passer… » Murmurai-je avec un sourire apaisant, malgré la petite boule au ventre qui se nouait.

S’en suivit alors un discours de notre commandante sur la mission et ses détails. Celui-ci fut bref, mais intense. Je pouvais bien ressentir tout le désir de la rousse à faire de cette mission une réussite, ainsi que toute sa détermination à ne faire aucune victime. Je souris à ces mots tout en posant mes mains sur les pommeaux de mes armes. De toute façon, je ne pouvais tuer, c’était la règle.

Après ce discours, tout le monde se dispersèrent et s’activèrent afin de prendre le large. Personnellement, j’avais comme objectif de me la couler douce dans un coin du vaisseau pendant que tout le monde s’activait. Ce n’était pas que je ne voulais pas… Mais j’avais quand même une certaine peur de faire des manœuvres maritimes alors que j’étais une enclume une fois à la mer. J’avais imaginé plusieurs scénarios possibles : me faire décrocher par une forte bourrasque des cordages en ferlant les voiles, me faire emporter par une grosse vague, tout était passé.

Cependant, alors que je me préparais à tirer au flanc, le Lieutenante me repéra et me hurla de l’aider à hisser la grand-voile, avec l’aide d’un autre matelot. Je me stoppai net comme un robot auquel on avait retiré les piles et je tournai mécaniquement la tête vers elle tout en affichant un air placide. J’avais envie de lui faire un signe négatif et de me barrer en vitesse dans le fond de la cale, mais je me rappelais que j’allais passer plusieurs jours avec elle. Alors je ne cachais pas mon ennui en soufflant longuement puis je m’activai pour l’aider. L’opération ne fut pas difficile, mais à chaque fois que je regardai l’océan, mon degré de panique augmentait lentement. Je n’étais vraiment pas serein et ça se voyait.

Lorsque la manœuvre fut terminée et que le bateau prit le large, je regardai Ylda tout en reprenant difficilement ma respiration, les deux mains posées sur mes cuisses. Ce n’était vraiment pas pour moi ce genre de chose. Je lui fis tout de même un pouce en l’air pour dire que tout allait bien.

« Ne vous inquiétez pas… C’est juste que… Je pense que toutes ces manœuvres… Ce n’est pas fait pour moi… Si vous voyez ce que je veux dire. » Finis-je par dire. « Je vais aller me réfugier là où je ne manque pas de tomber à l’eau. »

Je lui fis un signe de tête avant de prendre congé dans les quartiers de l’équipage. C’était juste une grande salle avec de nombreux hamacs accrochés qui servaient de couchette. Au moins là, je ne pouvais pas prendre l’eau, à moins d’un problème généralisé du type trou béant dans la coque. Je m’assis sur le sol, adossé contre un mur et regardai le plafond tout en soupirant et reprenant lentement ma respiration. Un fruit du démon, c’était bien… Mais ça engageait pas mal de soucis en étant marin. Pour me déstresser, rien de mieux qu’une bonne séance d’entraînement ! A ce moment là, mes hommes débarquèrent aussi dans la calle, ils avaient bien vu ma réaction. Nous avions alors passé pas mal de temps ensemble, histoire de me calmer un peu.


Dernière édition par Kan Kagami le Lun 7 Aoû 2017 - 20:42, édité 1 fois
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Perplexe...

Trainée... Confuse... Fatiguée... La bonne volonté et la motivation dans ton devoir n'étaient pas des choses qu'il te manquait, néanmoins, tu n'étais pas faite de la même matière que ces soldats à la vigueur semblable à celle de machine. Comment faisaient-ils ? Cela dit... Tu n'étais pas vraiment logée à la même enseigne... Tu étais celle qui était plongée perpétuellement dans des corvées sans fin. Tu étais la préposée au travail ingrat et le pire, c'était que tu n'osais même pas lever le petit doigt pour te sortir de ce genre de situation.

Trop timide, trop maladroite... Tu étais la cible idéale, fragile à l'extérieur comme à l'intérieur. On ne pouvait pas culpabiliser d'abuser de ta gentillesse lorsque tu t'excusais à tout bout de champ. Persuader que tu étais plus un boulet pour le reste de la garnison. Après tout, même le zéro absolu se retrouvait bien faible pour désigner la confiance que tu portais en tes capacités.

On t'avait forgé ainsi, et ces mois au service de la justice ne t'avait pas changé d'un cran. Quand bien même tu avais fait des rencontres intéressantes, tu étais restée bloquer dans ce moule d'infériorité relative à toutes les autres créatures de chair de ce monde...

A peine avais-tu posé tes fesses dans ce qui te servait de quartier que tu partageais avec le reste de la garnison de premier rang, alors que tu reprenais ton souffle après des heures de récurage de latrines.  La seconde d'après, une gradée frappa à ta porte avant d'entrer en trombe pour t'indiquer qu'elle te voulait dans son groupe partant le lendemain vers Tanuki. Prise par surprise, tu tentas tant bien que mal de prendre la posture militaire, tandis que tout les autres avaient réagit bien plus rapidement que toi.

Non sans entendre quelques gloussements à ton encontre, cette Ylda partit aussi vite qu'elle était venue, grâce à elle, tu avais attiré toute l'attention au milieu de ce quartier bondé de prédateur. Tu étais en bas de la chaine alimentaire. Ils se faisaient sermonner par leurs supérieurs et pour se défouler, finissaient par s'en prendre à toi. Toi ? Tu te contentais de sourire et de répandre ta gentillesse naïve.

La journée fut compliquée, traquée par tes camarades qui ne l'étaient pas tant que ça, tu n'eus pas beaucoup de moment pour considérer ce qui allait se passer le lendemain. D'ailleurs, avant même que tu t'en rendes compte, tu te retrouvais être durant ce fameux jour à attendre sur le pont. Tu écoutais attentivement le discours de la lieutenante, bien que ton esprit limité t'empêchait d'emmagasiner toutes les informations nécessaires.

- Ex ... Excusez moi ? J'aurais des qu...

Tandis que tu levais la main fébrilement pour poser quelques questions, soucieuse de bien faire tous venaient de partir à leurs occupations. Tu n'avais même pas gratté ne serait-ce qu'une seconde d'attention. Prise dans une confusion totale, tu te morfondais intérieurement, en ayant une peur viscérale d'encore illustré ton titre d'Incapable de bien des manières.

Plongée dans une crise existentielle, tu fus extirpée par la lieutenante en question te demandant de hisser les voiles. Toi ? Hisser les voiles. Tu étais à la fois heureuse de ne pas devoir nettoyer le pont mais terriblement angoissé à l'idée de faire une bêtise. La maladresse était à un stade chez toi tellement prononcé qu'elle te poursuivait en chaque instant.

- Bi... Bien !


Tu connaissais la théorie, tes instructeurs te l'avaient tellement répétée que tu avais passé des journées inlassablement à apprendre tout ça encore et encore. La manœuvre n'était pas compliquée, mais pour une poisseuse comme toi, cela révélait d'un véritable miracle d'en sortir sans égratignure.

Te contentant de suivre les mouvements des deux autres, tu tachais de répéter la manœuvre dans ta tête afin de la faire le mieux possible dans la pratique. Pour une fois, rien de terrible ne s'était passée, mais tu te rappelais cette fois où tu avais mal fait les nœuds et que la voile s'était envolée en plein trajet. Tu t'étais retrouvée de punition pendant un bon mois avant qu'on ne veuille te pardonner. Tu ne voulais certainement pas que cela se reproduise !

Ylda, la lieutenante semblait étrangement t'appréciait ou avoir une pensée vis à vis de toi. Ce qui n'était pas le cas de tout tes autres supérieurs. Au moins, cela t'avais permit de glaner un peu de sommeil durant le voyage tandis qu'après ces trois jours, tu pouvais apercevoir l'ile en question.

Tu avais tenté d'aller voir certains des autres matelots afin qu'ils te réexpliquent la mission dans son ensemble en vain. On te fuyait comme une pestiférée, apportant le malheur autour d'elle mais surtout sur elle même.

Tu espérais que cela allait bien se passer... Tandis que vous commenciez à embarquer et à mettre un pied sur terre.
    Elle n'avait prit le soin de ne répondre à aucune question car à son sens il n'y avait pas besoin de questions à l'heure actuelle. Se dire que plusieurs de ses hommes allaient mourir, c'était une idée qui la rendait malade. Elle donnerait l'ordre de neutraliser, mais combien tueraient aussi dans la peur de mourir ? C'était des matelots et quelques caporals, elle était seule officier « qualifiée » et expérimentée de trois années de Marine. Si tout se passait bien, c'était le titre de commandant qui arriverait jusqu'à elle et une promotion la rapprocherait de Salem, vaincre sur cette île l'équipe D, était la preuve même qu'elle avait progressé depuis son séjour à Goa et ce combat contre Salem, elle n'aurait sûrement pas assez d'une vie pour le vaincre, mais qu'importe, tant qu'un jour il reconnaissait sa capacité à protéger les hommes et les femmes du monde entier, ça lui allait.

    Les voiles étaient hissées, Kan s'était défilé avant même qu'elle ne puisse répondre, saleté, il avait mangé son fruit, mais à présent il fallait assumer son entrée dans la Marine! Il voulait naviguer et ne voulait pas s'approcher de l'eau, quel comportement étrange soupira-t-elle. Face au regard effrayé de Mana, la Lieutenant posa sa main sur l'épaule de la matelot et lui sourit.

    -Bien joué. Soit confiante, je sens en toi du potentiel que beaucoup pourraient jalouser, tu peux même aisément prétendre à plusieurs promotions.

    Elle tourna les talons faisant voler sa cape de Lieutenant et passa dans les rangs de ses hommes, elle aida longuement le transport de quelques tonneaux qui avaient glissé, elle réconforta les recrues qui partaient pour la première fois. Elle organisa les groupes, chaque caporal avait avec lui dix hommes, sauf qu'il manquait hélas un caporal et Ylda aimait les chiffres ronds, tout ce qui se divise aisément. A la fin de la journée elle passa voir chaque caporal en leur distribuant une lite. Lorsqu'elle arriva à Kan elle lui sourit.

    -Voilà la liste de dix hommes que tu auras sous ton commandement. Bien que caporal je sais, j'ai à cœur de donner de l'expérience à ceux et celles qui veulent, comme moi, prendre du grade. Ne te déçois pas et sois sûr de tes choix. Va à la rencontre de tes hommes.

    Elle le laissa avec une familière tape sur l'épaule qui était bien lourde avant de se diriger vers Mana qu'elle trouva seule, en arrivant prêt d'elle, la rousse demandant d'une douce voix.

    -Je peux prendre place ? Je ne te dérange pas au moins ?

    Elle prit place et lui tendit une liste.

    -C'est la liste des dix hommes que tu auras à guider si jamais je suis absente, elle observa son regard en plongeant ses yeux dans les siens avant de dériver sur sa balafre. Je crois réellement en toi et c'est ton occasion de briller, ton occasion de montrer à la terre entière que Mana va devenir une légende de la Marine. Va à la rencontre de tes hommes pendant le voyage.

    Elle se leva ensuite tranquillement avant de rejoindre ses quartiers, elle avait une petite pièce avec elle, un lit, une table, une carte, la liste des effectifs, liste des équipements etc etc. Elle s'endormit rapidement. Pendant le second jour Ylda participa comme toujours aux manœuvres et aida même à l'entretien du navire, elle prit le soin de parler un peu avec chaque homme, ils n'étaient que cinquante, elle pouvait se le permettre, mais le jour où ils seraient des centaines, voir des milliers elle n'aurait peut-être pas ce privilège. Le troisième se déroula sans encombres et ils arrivèrent au seul et unique port de la seule ville portuaire de l'île. La Lieutenant descendit sur le pont en lâchant de sa puissante voix les ordres de descente, elle descendit ensuite la première devant quelques habitants qui s'étaient réunis inquiets.

    -Que diable font des Marines ici ?!

    Lança une femme bientôt rejointe par d'autres personnes, rapidement un brouhaha commença à envahir le port comme une nuée de bourdons Rapidement exaspérée, Ylda serra les poings.

    -Silence non de Dieu! Ses propos et sa voix puissante et autoritaire mirent fin à ce brouhaha. Bien, que l'on m'amène à la garnison. Les équipes une, deux et trois vous déchargez le matériel. Elle observa Kan. Ton équipe, vous allez faire un tour en ville, chercher quelques infos sur les arrivées de navires, j'vais voir ce que je trouve de mon côté comme infos à la garnison. Elle se tourna vers Mana. Toi, surtout reste naturelle et part à la pêche aux infos dans la ville avec tes hommes. Elle fit à l'ensemble des chefs d'équipe. Au crépuscule je veux tout le monde devant la garnison de Tanuki, que le bateau soit vidé aussi. Rompez !

    Puisque tous ses hommes avaient des occupations de terrains, elle allait gérer ce qui l'attendait plus tard : la diplomatie et l'administratif. Elle espérait trouver une bonne personne comme le Colonel Grey, mais les rumeurs sur la garnison de Tanuki courraient, entre les laxistes et les branleurs, en même temps la vie n'était pas trépidante ici, mais le manquement à ses devoirs était insupportables. Elle ne dit rien aux populations préférant les ignorer pour ne pas affoler les foules, une île si tranquille paniquerait d'un coup.

    Elle passa à travers les maisons et trouva quelques Marines à jouer aux cartes, sans armes et débraillés, elle comprima les poings, leur grade était inférieur à celui de la rousse, des soldats qui ne semblaient pas pratiquer beaucoup d'exercices.

    -Que l'on me mène au Colonel en fonction ! Troublé d'être ainsi interrompus ainsi ils se relevèrent paniqué avant de l'observer, Ylda ragea et haussa le ton. Et le garde à vous c'est pour les chiens ?! Je suis votre supérieur hiérarchique, il est ou le respect ? Puis regardez moi ça, rhabillez vous ! Où sont vos armes, êtes-vous seulement prêt à vous défendre ?

    -Mais du calmeuh, ma Lieutenant, tu vois bien qu'il n'y a aucu...

    C'est une gifle qui fit s'écrouler celui qui venait de partir au sol, la très grande femme du haut de ses deux mètres s'imposa alors au second qui déglutit difficilement, celui-ci prit un garde-à-vous mal assuré.

    -Je.. Mon Lieutenant, je vous mène au Colonel, excuse..sez-nous pour ce manquement.

    Ylda suivit ce matelot qui se rhabilla en marchant d'un pas pressé, il avait peur de finir claqué contre un mur comme son collègue, dans la garnison elle ne croisa que des paresseux, aucun homme ne semblait affecté à ses devoirs, les couloirs étaient poussiéreux, les poignets de portes ternes, les ouvertures grinçaient, un manquement incroyable à l'entretient du bâtiment. Dans ce lieu qui ressemblait à celui de Boréa, on ne voyait que les différences ménagères et de propreté. Lorsqu'on m'amena à la porte du bureau du Colonel, Ylda repoussa le Matelot avec un geste de la main et le remercia brièvement et entra avec fracas en découvrant un Colonel à la hauteur de ses hommes, avachit son bureau gras de nourriture

    -Bonchou Lieuchnant quech che qui me vaut le plaichir de votre venu ! Prendez plache !

    -Je vais rester debout, j'aurai peur d'être ainsi la chance de ne pas être salit par la graisse et la poussière. Son regard dur l'observait alors qu'elle sortait son papier d'accréditation. Je suis la Lieutenant Ylda Freydja nommé par le Colonel Grey de Boréa pour enquêter sur une organisation criminelle et sûrement pirate de braconnage massif sur plusieurs îles. Nous avons il y a quatre jours arrêtés à Boréa un navire et des pirates primés qui volaient des Phaochères des glaces, ils avaient un papier de leur « boss » les invitant à rejoindre Tanuki rapidement pour aider l'équipe déjà sur place depuis plusieurs jours à poursuivre le vol des moutons.

    Le gros Colonel se redressa difficilement et passa de « très avachit » à juste « avachit » sur son bureau, son regard surprit et choqué, il siffla.

    -Vous vous pressez dis donc.. Pas besoin.. l'île n'a aucun problème...

    -Vous prétendez que je mens ainsi que votre égal de Boréa ? Égal qui lui au moins à un établissement propre, des membres armés qui surveillent activement et qui ne jouent pas aux cartes ! Je vois à vos réactions que vous méritez même pas de protéger cette île ! Maintenant protégez seulement mon navire, si jamais il lui arrive quoi que ce soit, j'espère que vous aurez les moyens de le réparer à vos frais. Si vos hommes nous gênent dans l'avancement de l'enquête ou de nos interventions, que je juge prendre de plein grès compte tenu de votre incompétence, je les mettrais au bagne. Je n'ai pas besoin d'incapables laxistes qui profitent de leur paie sans même lever le petit doigt !

    -Vo.. Vous savez que je suis Colonel !

    -Levez vous et on se tire l'oreille ? J'me fou des répercutions, mais je ne laisserais pas des hommes, des femmes ou tout être vivants souffrir au profit de sombres desseins ! C'est du devoir de la Marine d'intervenir pour le bien de la population ! Alors vous me collerait un rapport si ça vous fait plaisir! Moi j'ai une mission de protection et de sauvetage à effectuer et rien ne m'en empêchera!

    Elle ne pensait pas tomber sur ça.. elle était déçue, si elle réussissait sa mission, elle se débrouillerait pour faire changer les choses à Tanuki, car c'était inadmissible que des Marines agissent de la sorte. Elle sortit en fermant la porte la porte brutalement derrière elle, ils ne pouvaient pas les aider, ils étaient inutiles, incapable d'être propre sur eux-même, la risée de la Marine à seulement trois jours de Boréa, quelle histoire ! Elle rageait, sa rencontre n'avait amené rien de bon pour eux, l'organisation qu'ils pourchassaient avaient champ libre ici pour remplir encore et encore leurs cargaisons, ils devaient avoir un ou plusieurs navires.

    La rousse revint au bateau et redemanda à faire charger le navire, elle ne voulait que rien ne soit sur l'île, ces marins n'auraient qu'à protéger le navire et tout irait bien. Elle tempêta en silence, vidant sa colère en transportant les lourdes caisses de vivres. Au soir elle observa les autres équipes rentrer et prit Kan et Mana à part.

    -Alors ? Des infos intéressantes ? Vous avez pensé à voir les bergers proches de la ville ? De mon côté, rien, la Marine d'ici n'est qu'un ramassis de branleurs débrailler laxistes qui ne foutent rien. Nous allons devoir nous démerder seuls... et j'me suis légèrement mit à dos le Colonel de l'île.. mais bon, nous n'avons rien à craindre, en menant à bien la mission nous pourrons renouveler la garde Marine de Tanuki et ses équipements je l'espère. On va également préparer les escapades nocturnes. Kan et Mana à la nuit tombez on part ensemble avec les éclaireurs et les chevaux, on va voir s'ils opèrent de nuit comme à Boréa. Des questions ?
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    La traversée se fut heureusement sans encombre et les trois jours se déroulaient dans un calme que je qualifierais de « calme avant la tempête », tellement ils étaient plats. Tout de même, ce calme m’avait permis de mieux connaître les autres hommes qui s’étaient retrouvés sous mon commandement, ordre de la supérieure. Prendre de l’expérience dans ce domaine ne m’intéressait pas, je ne me sentais pas vraiment à l’aise pour diriger les autres, mais les ordres étaient les ordres et je ne pouvais m'y soustraire sous peine de me faire botter les fesses par la grande rousse. Je ne voulais pas goutter à ses pieds. Le premier contact avait été assez dur, j’étais stressé, je cherchais mes mots, je me grattais nerveusement l’arrière de la tête toutes les dix secondes et je riais nerveusement, mais ils avaient tout de même réussi à me mettre en confiance. Soit ils étaient très sympathiques, soit ils avaient peur de la Lieutenante et ne voulaient donc pas l’énerver, au choix. Au final, je m’étais habitué à eux et on s’entendait plutôt bien, ce qui allait être bénéfique pour notre mission.

    Le matin du quatrième jour, le bateau finit par s’arrimer au petit village de Tanuki, ma terre natale. Pendant toute l’approche, j’étais resté accoudé sur le rebord au niveau de la proue, songeur, alors que tout le monde s’activait derrière moi pour préparer la descente. Je soufflai longuement tout en observant le village que je retrouvais après moins d’une année d’aventure… Si je pouvais appeler ça une aventure. Je n’avais pas beaucoup envie d’y retourner, mais il le fallait bien. Je finis par prendre part aux manœuvres après une longue minute d’observation, rapidement rejoints par tous mes hommes. Après quelques petites minutes, tout le monde descendit sur terre sous les yeux surpris et un peu inquiets de certains villageois qui se demandaient pourquoi un tel dispositif avait été déployé sur cette île pourtant si paisible. Ils commencèrent à poser d’innombrables questions en même temps, ce qui provoqua un capharnaüm, mais ce n’était sans compter l’autorité de fer de la Lieutenante au bouclier et sa voix bien portante… Ce qui me déplut légèrement. Tout le monde se tut et la regarda d’un air interloqué alors que je le lui lançai un regard noir, les sourcils froncés. C’est normal ce brouhaha ! Ils n’étaient pas habitués à voir autant de soldat débarquer d’un coup, ils désiraient des réponses et elle n’en donna aucune. Ce n’était pas comme ça qu’elle allait se faire respecter dans le village, mais j’avais l’impression qu’elle s’en fichait. La rousse donna seulement ses ordres comme la supérieure qu’elle était et s’en alla juste après, toute seule.

    Cette manière d’agir m’arracha un grincement de dent peu discret qui interpela plusieurs marins autour de moi. Cependant, alors que j’aurais dû être gêné par le fait d’avoir été découvert, je n’en avais rien à faire, appelant juste mon équipe pour partir à la pêche aux informations, tels étaient les ordres. Ça n’allait pas être difficile vu que chaque chose qui sortait même un peu de l’ordinaire surprenait tout le monde dans le village, tellement il ne s’y passait rien. Le seul moyen que les braconniers possédaient afin de passer inaperçu était de ne pas accoster au niveau du port ou de se faire passer pour des marchands. Cependant, aucun gros navire ne mouillait au port à part celui dans lequel nous étions arrivés. Deux solutions s’offraient alors à moi : ils avaient déjà pris la fuite ou ils se trouvaient autour de l’île. La première était assez facile à vérifier, étant donné que rien ne passait inaperçu.

    « J’vais voir la capitainerie seul. Et Nick, Juno, Iban, laissez moi faire. Pas d’écart, ok ?» Lançai-je tout en soupirant, mon équipe se trouvant autour de moi. « Le pauvre vieux risquerait d’avoir une attaque s’il nous voyait débarquer dans sa petite bicoque. Profitez-en pour discuter un peu avec les villageois, mais ménagez les, ok ? Ils ne sont pas habitués à voir autant de monde. Faites pas comme Ylda, vous risquerez de les froisser. »

    Je me grattai nerveusement l’arrière de la tête tout en levant les yeux au ciel et me dirigeai vers une petite cabane se trouvant juste à l’entrée du port. Je jetai tout de même un regard derrière moi, histoire de voir comment mes gars se comportaient. Comme d’habitude, le blond s’était trouvé un petit animal et s’amusait avec, le bleuté restait bien à côté de l’argenté qui avait croisé les bras derrière la tête en sifflotant légèrement. Puis je reportai mon attention sur la petite bicoque qui n’avait pas belle mine, un peu délabrée comme la personne à l’intérieur. En parlant de celle-ci, c’était un vieil homme nommé Léon. La soixantaine, pratiquement plus de cheveux sur le caillou, mais encore toutes ses dents, mais pas la raison. Je le connaissais bien vu que je traînais pas mal avec les dockers. Il passait le plus clair de sa journée à observer le port, les arrivés et départ des bateaux et à les noter minutieusement dans son registre. Lorsque je m’approchai de lui, je remarquai qu’il était plongé dans celui-ci, sans doute en train de noter notre arrivée. Il paraissait un peu nerveux et c’était bien normal, il ne m’avait même pas remarqué alors que j’étais juste devant sa bicoque. Je l’observai pendant un petit instant, le sourire nostalgique aux lèvres et je m’éclaircis un peu la voix pour qu’il me remarque enfin. Le pauvre vieux sauta pratiquement de sa chaise et me regarda les yeux grands ouverts, ses lunettes rebondissant sur son nez.

    « Mais vous êtes malades ! Vous voulez m’tuer ?! » Commença-t-il à hurler avant de s’arrêter brusquement, le regard toujours aussi interloqué.

    Il plissa un peu ses yeux, retira ses lunettes pour les essuyer et les remit. Je lui offris alors un petit sourire avant de prendre la parole.

    « Bonjour Léon. Comment allez-vous ? »

    La vieille personne me détailla de haut en bas et me répondit d’un ton surpris :

    « Mais… Kagami, c’est toi ?
    « Et oui, malheureusement. »
    « Qu’est ce tu fiches ici ? Tu d’vais pas faire l’tour du monde ? Et pis c’est quoi c’te t’nue ? Toi, Marine ? M’ fais pas rire, c’une blague ! »
    « Et pourtant, c’est bien vrai… Mais tu t’imagines bien que ce n’est pas voulu. »
    « J’parie que tu t’es encore mêlé à une histoire qui te regardait pas hein ? »
    « Malheureusement… »

    Visiblement contrarié, Léon se leva de sa petite chaise, attrapa sa canne qu’il laissait contre le mur et me donna un coup sur le crâne assez violent pour un vieillard. Un petit hoquet de douleur m’échappa alors que je me frottai la caboche, une petite larme à l’œil.

    « Aie! T’es toujours aussi fêlé ! » Criais-je, mais tout ce que je récoltais, c’était un autre coup de canne.
    « Et toi t’es toujours aussi irrespectueux… » Il se stoppa quelques secondes et reposa sa canne au sol. « Tu pourrais donner des nouvelles quand même. T’sais qu’ta mère s’inquiète pour toi, même chose pour ton p’tit frère… Enfin, t’es là maintenant, profites-en pour aller les voir. »
    « Je peux pas, j’ai pas le temps… Et je ne suis pas venu ici pour que tu m’fasses la morale ! »
    « Mais t’vas voir toi .. !! »
    « BREF ! » Criai-je, ce qui stoppa net le vieil homme alors qu’il voulait me mettre un nouveau coup de canne. « Quand est parti le dernier navire marchand ? »
    « Hier, pourquoi ? » Le vieil homme me regarda en levant un sourcil.
    « Ok. Il te paraissait pas bizarre ? »
    « Bah… Non. Que des marchands ordinaires. Ils ont vendu leur marchandise et ils sont partis quelques heures après. »
    « J’m’en doutais » Marmonnai-je, tout en me caressant légèrement la tempe.
    « C’quoi toutes ces questions Kagami ? J’dois m’inquiéter ? »
    « Non non… Simple question de routine. Désolé de t’avoir dérangé Léon, bonne journée. »
    « Eh, mais reviens… J’t’ai dit d’rev’nir ! Tss… Quel garnement c’lui là. »

    Je rejoignis mes hommes au pas de course et, une fois à leur niveau, leur ordonna de me suivre dans le village alors qu’ils étaient en train de discuter avec les locaux afin d’aller glaner plusieurs informations sur… Des trucs « anormaux ». Cependant, la majeure partie de la journée ne fut pas bonne, à croire que vraiment rien ne se déroulait dans ce petit village, mais il me restait quand même une autre piste : les bergers. Ça devait être les premiers au courant, vu que les braconniers s’attaquaient à leur bergerie. J’effectuai alors un grand tour du village et de ses alentours pour aller à la rencontre de tous les pâturages en périphérie, histoire de voir s’il y avait eu une possible victime de raft d’ovin. Simplement, c’était assez long à pied et les premiers que j’avais visités n’avaient aucun problème. Aucun mouton ne manquait à l’appel, comme si cette menace de braconnier n’existait juste pas.

    Le soleil commençait à décliner, le ciel se teignait d’une couleur rouge-orangée alors que mes trompes et moi continuèrent notre petit tour des bergeries. J’avais tenu une petite liste sur un petit carnet qui comportait tous les noms que je collectais en complétant mon tour et je les rayais un à un. Ils en restaient encore plusieurs, mais la plupart étaient trop éloignés de la ville et vu l’heure, je n’avais le temps que pour un seul passage. La dernière sur ma liste était tenue par un certain Monsieur Conord Halchard, un riche éleveur qui possédait une grande parcelle côté ouest de la ville. Celui-là, je ne le connaissais pas du tout, mais d’après ce que j’avais entendu de lui, c’était un marchand hors-pair qui se prenait pour quelqu’un d’important. Il avait réussi à acheter plusieurs pâturages autour du sien, ce qui faisait de lui l’un des plus gros éleveurs d’ovin de l’île.

    Alors que j’approchais de la dernière maison, un cri fendit les airs et nous alerta tous. Je lançai un vif regard à toute l’équipe et je courrai vers l’origine du cri. Je contournai alors la bâtisse, sautai au-dessus de plusieurs barrières pour arriver au niveau d’une grange qui avait la porte grande ouverte. Sans attendre, je m’engouffrai à l’intérieur pour trouver un homme agenouillé, la tête dans ses mains, alors que plusieurs moutons angora se trouvaient à l’intérieur. Il était habillé de manière assez classieuse malgré son métier, un costume bleu nuit avec un haut-de-forme sur la tête.

    « Monsieur ? Ça va ? » Demandai-je tout en regardant autour de moi.

    Le pauvre homme sursauta et se retourna rapidement tout en tenant son cœur. Il allait commencer à hurler, mais lorsqu’il remarqua notre uniforme, il se ravisa et se leva.

    « Ah ! Vous tombez bien ! » Cria-t-il tout en se tenant les mains devant lui.
    « Vu le cri que vous avez poussé, je me doute bien. Je me présente, Caporal Kagami. Qu’est-ce qui se passe ici ? »
    « C’est affreux Monsieur Kagami ! Je suis victime d’une machination ! »
    « Une… Machination ? »
    « Parfaitement ! Vous voyez, je suis Conord Halchard, le meilleur éleveur de mouton de l’île. » Il ôta son chapeau pour me saluer et le remis directement après. « Je détiens les meilleurs moutons angoras de tout le village. Ils possèdent une laine si pure et si soyeuse que chaque pull fabriqué avec est une œuvre d’art à lui seul ! Bien sûr, à cause de cela, j’attise pas mal de convoitises et les ôtres bas éleveurs me détestent, mais d’habitude, ils n’allaient pas aussi loin. » Il tourna la tête vers ses moutons tout en portant un mouchoir à ses yeux. « Mes pauvres petits… »
    « D’accord… Au lieu de venter les mérites de vos moutons, vous pouvez me dire ce qu’il s’est passé ? »
    « Ah oui ! Excusez-moi, je suis parfois dissipé ! Pour tous vous expliquer, j’effectue chaque soir et matin un inventaire de mes bêtes, histoire de m’assurer de tous les avoir. »
    « Vous êtes vraiment très consciencieux… Ou parano… » Marmonnais-je tout en tournant la tête vers mes soldats qui se mirent à pouffer un petit rire.
    « Quand on est le meilleur, on vérifie à le rester ! Et j’ai raison de faire ce genre de chose ! Car, voyez vous ! Sur mon élevage, il me manque mes trois meilleurs moutons ! »
    « Oh. Vous êtes sûrs d’avoir bien compté ? »
    « Eh oui, Monsieur ! Ça fait plus de dix ans que je fais ça et aucun mouton ne manquaient à l’appel avant aujourd’hui !»
    « Hm hm… Peut-être, c’est un autre éleveur qui vous a fait une blague… ? »
    « Non ! Personne n’irait aussi loin… Ils sont jaloux, mais pas au point de me priver de mes meilleures bêtes ! »
    « Je vois ça. Eh bien, Monsieur Halchard, merci pour ses informations. Nous allons enquêter sur votre problème. »
    « Ah, vous êtes une grande aide, Monsieur Kagami. Mille mercis ! »

    Je lui fis un petit salut et repartis en direction de la garnison au pas de course, car le temps était compté, mais j’avais au moins une piste.

    A peine eu-je le temps d’arriver à la garnison que la Lieutenante me prit à part avec un autre matelot du nom de Mana et nous posa plusieurs questions. Son passage sur la marine laxiste m’arracha un sourire crispé, mais j’essayais de contenir ma colère. Je soufflai longuement afin de toute évacuer et lui répondit :

    « J’ai peut-être une piste : un éleveur dit avoir perdu trois de ses moutons et m’assure qu’ils étaient tous là hier soir. Il ne soupçonne pas les autres éleveurs malgré le fait qu’il soit très mal aimé, donc on peut penser que tes braconniers sont bien ici. Et j’ai quand même une bonne question… Qu’est-ce qu’il te prend de parler comme ça des gens qui vivent ici ? »

    Oups, ça m’avait échappé, mais partis pour partis, autant y aller à fond.

    « Il se passe quasiment rien ici, laisse les un peu souffler. Ce n’est parce qu’ils sont laxistes et débraillés qu’ils sont incompétents. Après la débâcle d’il y a quatre ans, la sécurité a été renforcée. Mais rien ne s’est passé depuis… Donc autant laisser couler, tu penses pas ? »

    Je me grattai l’arrière du crâne tout en ricanant de manière gênée, une goutte de sueur coulant le long de ma tempe. J’allais me faire défoncer, mais d’une puissance. Mes trois amis s’explosèrent le front d’un coup de main à l’unisson, provoquant un bruit assez sourd.


    Dernière édition par Kan Kagami le Lun 7 Aoû 2017 - 20:48, édité 1 fois
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    Épuisée...

    A peine débarqué que tu te retrouvais à avoir une missive en particulier. Pourquoi ton Lieutenant t'accordait autant d'attention ? Tu n'étais qu'un grain de sable dans cet océan infini, il y avait certainement d'autres soldats qui méritaient davantage d'attention. Toi tu n'étais guère utile en vérité, malgré ce qu'elle pouvait penser de toi. Et déjà que tu n'étais pas du tout confiante dans tes capacités, tu te retrouvais avec la pression d'avoir la confiance d'une personne gradée. Tu ne voulais pas la décevoir, mais c'était inévitable, tôt ou tard, elle allait se rendre compte de ta véritable nature.

    Par ailleurs, tu n'avais pas pris le temps de pleinement la juger, tu l'as connaissais à peine en vérité. Ferme et autoritaire d'apparence, elle semblait ne pas penser en mal. Tu en avais déjà croisé des gens véreux au sein même de la marine, mais dans ta très grande crédulité, tu n'avais jamais porté la faute sur eux. Tu avais l'impression de pouvoir lui faire confiance à elle... Si seulement, elle ne se méprenait pas sur ton compte.

    Soupirant, tu traças ton chemin de ton coté, de manière peu confiante. Rencontrer des villageois ? Soutirer des informations ? Tu n'étais clairement pas à l'aise pour mener une conversation sur ton terrain. Tu avais tendance à te perdre dans tes propres fidélités et à t'embrouiller par toi même. Soutirer des informations à des inconnus était une tâche presque impossible. Trop timide pour véritablement être efficace dans l'exercice.

    Mais bon... Tu ne pouvais pas désobéir, alors tu sillonnas le village avec plus ou moins de conviction. Les gens avaient tendance à te prendre en pitié lorsqu'ils faisaient face à ton allure... pitoyable. Une cicatrice te défigurant le visage, une posture craintive, peu assurée. Il n'en fallait pas plus pour qu'on se demande ce qui t'avait trainé dans les forces de l'ordre.

    Tu n'avais aucune crédibilité dans le rôle malgré toutes tes bonnes intentions. Finalement, la fatalité de ton destin avait fini par encore frapper. Les villageois ne te prirent pas au sérieux, ils se moquèrent parfois de toi sans que tu ne comprennes leurs sous entendus moqueur. Tu étais convaincue de leurs sympathies à ton égard, comme tu étais convaincue qu'il était possible de sauver le monde entier sans faire couler une seule goutte de sang.

    Petite sotte immature...

    Le soir fut terrible pour toi, le moment où tu devais faire ton rapport presque inexistant de ta journée. Aucunes informations n'avaient été récupéré, le village dans tout les cas semblait tendre dans un calme plat... Enfin de ton point de vue...

    - Je euh...

    Perdue dans tes pensées, tu n'avais pas senti la tension qui était entrain de s'instaurer entre ce Kan et la Lieutenante. Tout les soldats se tournèrent vers toi comme si tu avais été la cerise de trop sur le gâteau. Remarquant alors que tu étais tel un cheveu sur la soupe, tu te mit à rougir comme une pivoine sur tes joues balafrées.

    - Les villageois ne m'ont pas raconter grand chose. Les récoltes sont bonnes pour la plupart, le commerce de la betterave n'a jamais autant marché... Humm... Des étrangers se sont établis quelques jours dans la taverne avant de s'installer ailleurs et ah ! La petite fille du doyen du village va bientôt se marier ! Pas grand chose d’intéressant... Pardonnez moi madame...


    Dans la garnison, plus un bruit... Tu avais l'impression d'être une grosse prime au milieu d'une troupe de chasseur de tête. Tu ne pouvais pas vraiment te faire toute petite en cet instant...
      (Etant donné que Ylda a posté une absence et que j'ai reçu l'aval de Mana, je continue le RP en solo)

      Un silence pesant s’installa après mon discours. La Lieutenante restait de marbre, les sourcils légèrement froncés. Elle me jaugeait du regard comme elle savait si bien le faire et, alors qu’une vilaine goutte de sueur froide glissait le long de ma colonne vertébrale, me procurant un sentiment d’effroi, j’entendais des pouffements de rire et des paroles de personnes qui se pensaient être discrètes juste derrière moi :

      « J’mise sur un coup d’bouclier !
      - Un coup de boule je dirais, vu la taille qu’elle fait.
      - Vo-vous êtes vache quand même.
      - T’as vu comment il lui a mal parlé ? »

      Je me sentais vraiment soutenu dans cette affaire… Vraiment, merci les mecs. Heureusement, la cinquième roue du carrosse prit enfin la parole… Pour ne rien dire en fait. La dénommée Mana déblatéra des banalités qui n’intéressaient pas grand monde, à part moi. Cela faisait du bien de savoir ce qu’il s’était passé pendant mon absence au village, même si je ne me souvenais pas d’un commerce de betterave… Sans doute que le marché s’était diversifié avec le temps. Fallait dire qu’à part le poisson et la laine, il n’y avait pas grand-chose !

      Quoi qu’il en soit, même si la jeune mousse m’avait offert quelques minutes de répit, j’attendais tout de même que les conséquences de mes paroles déplacées me tombent sur le coin du visage, mais contre toute attente, Ylda se contenta juste d’un soupir désapprobateur tout en secouant négativement de la tête. Honnêtement, entre les trois guignols derrière, l’autre petite et mon opposition, je ne savais pas ce qui devait l’excéder le plus. Cependant, je n’eus aucune remontrance, même pas un petit coup de poing pour me remettre à ma place. Même si elle se foutait du grade, elle pourrait quand même avoir un peu plus d’autorité me concernant. Les informations précédemment récoltées par mes soins avaient peut-être penché en ma faveur, en tout cas elle prit la parole de son ton autoritaire et stricte, quoi qu’un peu léger lorsqu’elle s’adressait à la petite Marine :

      « Ce n’est pas grave Mana, tu as fait de ton mieux. De toute façon, grâce à Kan, on a une bonne piste. En parlant de lui… »

      Le ton de sa voix se durcit légèrement en fin de phrase tout en posant ses yeux sur moi. Un frisson d’effroi parcourra mon corps en même temps que ma main s’activa de son propre chef, me grattant l’arrière du crâne. Cependant, son air s’adoucit juste après, comme si elle voulait simplement me transmettre un avertissement sourd. Je déglutis légèrement tout en lui adressant un petit signe de tête et elle reprit son discours :

      « Je pense que nous allons nous focaliser sur les pâturages aux alentours de ces mystérieuses disparitions. Même si je doute qu’ils frappent une nouvelle fois au même endroit, c’est notre seule piste. Kan, Pouvez-vous nous guider jusque là-bas ?
      - Sans soucis, Lieutenante Ylda.
      - Bien, je vais m’occuper de réunir les chevaux et les éclaireurs. Quant à vous tous, reposez vous le temps que j’organise tout. Dans une heure, je vous veux frais et prêt à partir devant la garnison, compris ?!
      - Mais… Pourquoi des chevaux ? L’île est quand même assez petite, et il faut quand même être discret dans les missions de reconnaissance, non ? Coupai-je ma supérieure tout en haussant les épaules.
      - Hm… Vous avez raison, Caporal Kan.
      - Et, si je-je peux le permettre, je pense que nous devrions nous séparer.
      - Et pourquoi cela, Matelot ?
      - Eh bien... Bafouilla t-il tout en se frottant les mains.
      - Vu qu'on est pas sûr des intentions des braconniers, autant mettre toutes les chances de notre côté et de nous séparer pour couvrir le plus d'espace. Reprit Nick tout en se servant de l'épaule d'Iban comme accoudoir.
      - Hm... D'accord. Vous avez sans doute raison Quoi qu'il en soit  Bref, je veux tout le monde devant la garnison dans une heure, compris ?!
      - Oui, Lieutenant !
      - Bien, soldats, ROMPEZ ! »

      Toute l’équipe salua la supérieure qui fit volte-face dans un mouvement dramatique, faisant voler sa cape et ses cheveux au gré du vent et prit les devants afin de rassembler toutes les ressources nécessaires à notre petite escapade nocturne. Tout d’un coup, un rire mal contrôlé provenant de l’arrière l’arrêta net. Lentement, par-dessus son épaule, elle jeta un regard noir à cher tireur d’élite à la tête blonde, Nick, dont le côté bon public et un peu moqueur n’était plus à prouver. Il se retourna pour tenter de cacher son hilarité, mais il n’était pas vraiment aidé par les deux autres : tandis que le plus vieux, Iban, essayait de camoufler son ami, la petite fouine argentée, Juno, tentait de garder tout son sérieux malgré un rictus moqueur un peu mal caché. Je les comprenais un peu : la scène avait été un peu risible, mais je ne voulais pas risquer un coup-de-poing, déjà que j’étais à deux doigts de m’en prendre un. Heureusement, j’avais le parfait remède contre ça : il me suffisait de jeter un regard à la dernière de l’équipe pour m’enlever toute envie de rire. Je me demandais vraiment pourquoi cette Mana était autant balafrée au niveau du visage. Se sentant sans doute un peu trop observé, cette dernière leva timidement les yeux vers moi, mais fuit rapidement mon regard avant même de l’avoir croisé, rougissant comme une pivoine. Je soupirai légèrement : elle manquait pas mal de confiance en elle.

      Finalement, l’ambiance se détendit lorsqu’ Ylda partit en direction des écuries afin de demander des montures pour notre opération de surveillance. Je me retournai alors vers mes compagnons et m’approchai un peu du comique qui faisait dos. Brusquement, je posai ma main sur son épaule, l’affaissant légèrement et je lui fis faire volte-face pour le confronter du regard. Il recula légèrement la tête tout en levant doucement les mains en s’excusant d’avoir ri comme cela. Je pris une longue inspiration histoire de calmer la petite boule de colère qui prenait place au niveau de mon estomac, puis je retirai ma main et me grattai nerveusement l’arrière du crâne. Encore un peu et c’était l’incident diplomatique. Même si je n’étais pas là de ma propre volonté, je ne voulais pas me retrouver à récurer les chiottes pour le reste de ma vie. Je m’étirai longuement avant de regarder toute l’assemblée autour de moi et de leur déclarer :

      « J’propose qu’on se pose tranquillement en attendant la chef, vous en dites quoi ? Si tu veux Mana, tu peux nous rejoindre aussi.
      - Eh… Non, merci de l’invitation, mais euh… Je préfère rester seule…
      - Mais t’inquiètes ! Coupa le bout-en-train tout en posant avec une délicatesse certaine son bras sur les épaules de la petite Mana. On ne mord pas… Enfin, pour Juno ça dépend.
      - EH ! J’ai jamais mordu personne ! ‘Toute façon, j’vais aller m’trouver une piaule et m’pieuter un peu, j’suis crevé. Pensez à m’réveiller avant d’partir.
      - Ju-Juno, pourquoi tu restes pas avec nous ?
      - J’ai dit qu’j’étais crevé, t’es bouché ou quoi ?!
      - On se calme, ok ?! »

      Toute cette agitation stressa la défigurée, déjà pas très à l’aise avec le rapprochement de Nick. Elle s’extirpa de ce dernier et prit la fuite dans la garnison, rouge comme une tomate. On se regarda alors un à un, un peu incompréhensif devant cette situation, puis on haussait les épaules avant de lui emboîter lentement le pas, à la recherche d’un endroit où se poser. Juno trouva rapidement une paillasse où se reposer tandis que le reste de la bande et moi-même nous posèrent finalement sur d’autres lits histoire de recharger nos batteries.

      Toute cette agitation stressa la défigurée, déjà pas très à l’aise avec le rapprochement de Nick. Elle s’extirpa de ce dernier et prit la fuite dans la garnison, rouge comme une tomate. On se regarda alors un à un, un peu incompréhensif devant cette situation, puis on haussait les épaules avant de lui emboîter lentement le pas, à la recherche d’un endroit où se poser. Juno trouva rapidement une paillasse où se reposer tandis que le reste de la bande et moi-même nous posèrent finalement sur d’autres lits histoire de recharger nos batteries.

      Une heure plus tard, tout le monde se retrouvait devant la garnison, frai et disponible.

      « Eh beh, Juno, t’as réussi à te réveiller ? J’avais pourtant bien l’impression que tu sciais bien du bois !
      - La ferme Kagami, s’il te plaît… J’ai super mal dormi. Comment ils font pour dormir sur des trucs pareils ? Tu m’étonnes qu’ils sont pas vif !
      - Oh ! Tu vas te calmer ouais, sinon j’te fous corvée de chiotte pendant 2 mois, ok ?!
      - O-oui chef. Désolé chef.
      - Tu manques jamais une occasion de te taire, Juno ! S'Esclaffa le blond.
      - La ferme Nick...
      -Vos gueules, la revoilà. »

      Les esprits étaient tous bien affûtés malgré l’heure tardive. Les étoiles dominaient le ciel sombre, aucune source lumineuse ne gâchait ce spectacle mirifique, à part les lampes éclairant les alentours de la garnison. Lentement, la Lieutenante se dirigea vers nous avec deux hommes derrière elle et un lourd sac qu’elle portait avec facilité d’une main. Elle marqua un long silence pendant lequel elle nous regarda un à un puis elle jeta le sac devant elle en déclarant :

      « Tenez, c’est des lampes-torche et des escargophones. Pas besoin de les lier, ils le sont déjà. Mana, tu pars avec moi. Ca nous fait deux équipes de quatre.
      - B-bien, Madame.
      - Kan, si vous voyez quelque chose, n’hésitez pas à nous prévenir, ok ?
      - Bien reçu, chef !
      - Allez, en route !! »

      Les équipes se formèrent, tout le monde s’équipa de sa lampe-torche et de son petit moyen de communication et je pris alors la tête de mon équipe, suivi par mes trois amis vers la bergerie de Monsieur Halchard, en espérant tomber sur quelque chose de croustillant.
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      Il nous fallut une bonne demi-heure de marche rapide pour rejoindre notre destination. L’obscurité ambiante pouvait rendre notre avancée hasardeuse vu que nous préférions nous déplacer sans allumer nos lampes, mais c’était sans compter ma connaissance de l’île ainsi que la vision très affûtée de Nick : grâce au ciel parfaitement dégagé et illuminé de mille feux, il nous guidait grâce ses yeux plus sensibles à toute source lumineuse. Nous avancions tout de même à tâtons afin d’émettre le moins de bruit possible et, chose rare pour le souligner, aucun mot n’était prononcé. Une ambiance pesante sur le groupe s’était installée, le sérieux nous avait rattrapés… Et peut-être la mort de Doroteo. Même si ce n’était qu’une bête mission de reconnaissance et qu’il n’y avait pratiquement aucune chance que nous tombions sur quelqu’un, le fait d’avoir pris conscience que tout pouvait nous arriver et que nous n’étions pas à l’abri d’un malheureux coup du sort nous avait pas mal refroidis, surtout notre tireur d’élite.

      Lui qui restait normalement le plus détendu du groupe montrait des signes de nervosités : au moindre bruit, le pauvre sursautait et, affolé, fouillait du regard autour de lui pour trouver un endroit où se mettre à couvert. En mon âme de parfait chef d’équipe, je le rassurais à chaque fois malgré les commentaires désobligeant de l’argenté qui n’en manquait pas une pour se moquer de lui. Ce dernier comprit son erreur lorsque je lui annonçais qu’il allait récurer les toilettes de la garnison de Boréa pendant une bonne demi-année s’il continuait. Tout à coup, un bruit différent des autres nous alerta… Et stressa encore plus le tireur d’élite. Celui-ci se plaqua ventre à terre, les mains derrière la tête. Ce bruit ressemblait plus à plusieurs bêlements apeurés, comme si un troupeau de moutons subissait une attaque de loup… Sauf qu’à ma connaissance, l’île de Tanuki n’en était pas peuplée. Il devait donc y avoir quelque chose de louche. Posant doucement la main sur l’épaule du craintif tout en jetant un regard aux deux autres, je leur fis un signe de tête et je leur chuchotai :

      « J’ai l’impression qu’on a touché le jackpot…
      - Deux fois en deux jours… L’pauvre gars joue d’malchance… On dirait Nick.
      - …

      Le principal concerné ne répondit pas, chose qui m’inquiéta pas mal. Seulement, au moment où j’allais ouvrir la bouche pour le rassurer, le blond m’attrapa au niveau du bras et tira dessus de sous ses forces. Surpris par la manœuvre, je me retrouvai alors brusquement plaqué au sol, avalant quelques brins d’herbe au passage. À peine avais-je relevé la tête pour l’engueuler qu’il m’empêcha d’émettre le moindre son et me désigna d’un coup de tête la bergerie… Enfin, ce que je pouvais deviner l’être, car je ne voyais rien du tout à part un très vague halo de lumière.

      « Ca sent pas bon… Reprit Nick d’une voix basse
      - C’est pas moi…
      - Ta gueule Iban !
      - Sssssh ! Nick, qu’est ce que tu vois ? Enchaînai-je tout en me rapprochant de lui.
      - La porte de la grange est grande ouverte, pratiquement tous les moutons sont de sortie. Je vois deux personnes en tenue sombre, mais pas l’berger… C’est louche.
      - Pourquoi ça ? Il doit pioncer c’vieux.
      - Vu le boucan qu’ils font ? Je soupçonne qu’ils l’ont pris en otage…
      - Eh merde. Bon, bon… Laissez-moi réfléchir deux petites secondes. » Finis-je tout en retirant les jumelles de mon cou.

      Je m’installai un peu plus confortablement, les coudes bien posés sur la terre un peu humide et j’entrepris ma petite reconnaissance à distance. Ma première réaction fut ma surprise : comment le blond pouvait voir aussi bien dans la nuit à cette distance ? Certes, nous surplombions légèrement la bergerie et celle-ci possédait quelques lumières autour d’elles, mais il nous restait encore un bon kilomètre à parcourir et il faisait nuit noire. Sa vision était assez impressionnante, mais il ne supportait pas les vives lumières.  Je scrutai silencieusement, observant avec attention chaque déplacement. Nick avait raison : une vingtaine de moutons se trouvaient dans le pâturage, avec deux personnes autour pour tenter de les diriger… Mais en y voyant de plus près, j’avais plus l’impression que ces fameux voleurs de bétail ne savaient pas du tout ce qu’ils faisaient ou n’étaient pas habitué à gérer des bêtes aussi intelligentes qu’étaient les ovins Angoras.

      Un léger rire s’échappa de mes lèvres accompagné d’une petite grimace de douleur quand j’en vis un se prendre un coup de tête en plein dans l’entrejambe, le pauvre. Mais passons. Ce que je cherchais, c’était dans la maison. Je me focalisai sur les fenêtres du bâtiment, en espérant voir du mouvement. Rien au niveau du rez-de-chaussée. Le premier étage était pauvre en vision. La même au niveau du dernier étage…

      « M’ouais… Je ne vois rien d’intéressant dans la baraque. En conclus-je en soupirant légèrement.
      - J’te dis, il pionce.
      - Pourtant, c’est l’genre de mec à compter ses moutons avant d’aller s’coucher et après se lever… Je l’imagine mal dormir sur ses deux oreilles…
      - Attends ! Passes moi ça ! »

      D’un geste prompt et sec, Nick m’arracha les jumelles des mains et les mit directement sous son nez. Mais il s’était pris pour qui lui ? Les sourcils froncés, je haussai un peu la voix :

      « Mais tu f…
      - Ferme là ! J’vois du mouvement dans la maison ! Rétorqua t-il avant de me remettre les jumelles. Regarde la première fenêtre à gauche, rez-de-chaussée.
      - Mais j’ai déjà regardé… … … Oh putain, ouais, j’vois du mouvement. Mais comment tu les as vus ?
      - Il doit y avoir une bougie allumée à l’intérieur. C’est très furtif, mais j’vois d'la lumière.
      - Ok ! Bon, les gars, mon plan est assez simple : Juno et Iban, vous contournez la maison pour rentrer par la porte devant pendant que Nick et moi, on s’approche de la grange. Quand j’aurais lancé le signal, vous défoncez la porte et vous rentrez en trombe. Normalement, les gars c’est pas des flèches d’après ce que j’ai vu, alors vous devriez pas avoir de problème à les neutraliser. Des questions ?
      - Ouais : c’est quoi l’signal ?
      - Vous verrez, je leur réserve une petite surprise. Ricanai-je légèrement en me frottant les mains.
      - J’ai-j’aime pas quand il rit comme ça… »

      Un claquement de doigts plus tard et les deux équipes se séparèrent. Le groupe d’intervention prenait aussi large que possible pour ne pas se faire repérer des occupants de la maison, pendant que le joueur invétéré et moi débordions vers la gauche afin de les prendre en tenaille. C’était un plan basique, mais j’avais une parfaite confiance en mes troupes. J’ordonnai tout de même à mon partenaire de garder un œil sur l’autre duo pendant que je focalisai mon attention sur les voleurs.

      Ces voleurs continuèrent de se débrouiller comme des manches, les moutons bêlaient et se bousculaient dans tous les sens, créant un brouhaha ainsi qu’une pagaille assez impressionnante. Ceci jouait pas mal en notre faveur : nous pouvions avancer sans trop se soucier de se faire repérer, même si nous restions tout de même le plus discret possible. Je gardai le petit escargot sous la main, prêt à décrocher au cas où l’autre binôme avait des choses à nous communiquer. Je surveillais aussi mon collègue, l’observant du coin de l’œil, afin de détecter le moindre signe de panique, mais ses yeux perçants fixés sur notre objectif me rassurèrent. J’avais peur que ses moments d’angoisse deviennent un problème, mais il restait focalisé sur notre mission. Je pouvais donc moi-même me concentrer sur ces vils braconniers qui ne s’en sortaient toujours pas avec les ovins. D’un coup, je posai une main sur l’épaule du blondinet afin de le stopper et lui fit signe de ne plus faire un seul bruit et de tendre l’oreille. Effectivement, malgré la cacophonie, nous pouvions entendre ces fameux hommes discutaient entre eux, même s’ils devaient certainement se hurler dessus pour que je puisse les entendre alors que nous n’étions pas encore à proximité :

      « Mais PUTAIN ! Ils font chier ces moutons ! Y’en a encore un qui m’a explosé les couilles !
      - C’est d’ta faute ! Fallait pas tous les laisser sortir d’un coup !
      - Oh mais Ta gueule ! On les gère comment maintenant ?!
      - D’après c’que la chef a dit, suffit de rester à côté d’ces moutons et d’s’amuser avec eux pendant dix minutes pour qu’ils nous obéissent !
      - S’amuser ?! Mais c’est quoi ces conneries ?! C’est qu’des putains moutons, c’pas comme s’ils étaient intelligents !
      - Mais si ! A ce qu’il paraît, ils auraient un genre de conscience collective. La chef parle de ‘l’esprit du Troupeau’, ou quelque chose du genre. »

      Un déglutit horrible m’échappa alors que les hommes continuaient de discuter entre eux, se croyant sans doute seuls vu l’heure assez tardive. Le tireur d’élite me regarda en haussant les épaules, il ne comprenait pas la raison de ma soudaine inquiétude soulignée par ce bruit abjecte. Je lui fis un petit signe négatif de la tête et lui ordonna de continuer l’approche. Dire qu’ils le connaissaient et qu’ils savaient comment il fonctionnait… J’aimerais bien savoir qui était leur supérieure car celle-ci semblait être bien renseignée sur la cohésion de groupe des ovins angoras. Cependant, je fus sorti de mes pensées par un léger bruit venant de ma poche. Sans problème, j’en sortis mon petit escargophone habillé en marine avec la petite casquette et le décrochai tout en continuant d’avancer :

      « O-on est en place, Kagami. Entendis-je d’une voix très fluette
      - Ok. Dites, vous voyez quelque chose dans la maison ?
      - Ouais, y’a deux mecs au rez-de-chaussée dans l’salon, j’en vois pas d’autres. Rétorqua Juno avec un poil moins de discrétion. ‘Sont vraiment pas discrets.
      - Comme toi, ‘spèce de con, tu vas nous faire repérer ! … Bref, vous avez un visuel sur Mr. Halchard ?
      - Affirmatif, ch-chef. Il est à genoux, bâillonné et attaché les mains dans l’dos.
      - Bien compris. Attendez bien mon signal avant d’intervenir, ok ?
      - Mais c’quoi l’signal ?! S’impatienta l’argentée, il semblait être agacé par le mystère que je faisais planer.
      - Tu vas entendre… Kagami terminé. »

      Après ce petit échange, je rangeai le petit escargot bien sagement dans ma poche et pris les petites pierres que j’avais ramassées sur le chemin. Mon compagnon me regarda les faire sauter dans ma main et souffla un bon coup tout en faisant rouler ses yeux au ciel lorsqu’il remarqua le sourire un poil sadique sur mon visage. Il ajouta même une couche en secouant négativement la tête, visiblement désespérée par mes actes.

      « Tant de mystère pour ça. Enchérit-il en se tapant le front avec sa main.
      - Tu m’connais, Nick… Prépare ta torche. »

      Nous étions aux abords de l’enclos où se trouvait les moutons et les braconniers que je pouvais mieux distinguer. L’un était baraque, chauve, il avait une cicatrice sur la joue et un air pas très jovial tandis que l’autre semblait un peu moins fort, ses cheveux rouges ne devaient pas être peignés depuis plusieurs jours, mais il paraissait largement plus sympathique que l’autre bourru. Les deux portaient des habit assez standards et ternes, même s’ils possédaient quelques pièces de cuir au niveau des articulations, ils semblaient être assez préparés malgré la pagaille qu’ils ont créée. Les deux portaient des habit assez standards et ternes, même s’ils possédaient quelques pièces de cuir au niveau des articulations, ils semblaient être assez préparés malgré la pagaille qu’ils ont créée. Nous devions agir vite. Nick dégaina sa lampe se mit en position, la lunette bien en direction de notre cible tandis que je continuai de jongler avec mes projectiles de fortune. Ce fut alors après quelques secondes à me concentrer afin de bien préparer ma séquence de modification du poids que je leur hurlai dessus :

      « NE BOUGEZ PLUS ! VOUS ÊTES CERNES ! »

      Les deux voleurs se figèrent en un instant et, le temps qu’ils trouvaient la source de ces menaces, Nick les éblouit en allumant sa torche tandis que je profitai de l'effet de surprise pour jeter une des pierres vers le plus proche qui se situait juste à côté des barrières. Le poids de cette pierre ne varia pas d’un pouce lors de sa phase d’approche, mais juste avant qu’elle n’atteigne sa cible, un léger cliquetis se fit entendre et, alors qu’elle ne pesait qu’une centaine de grammes, elle s’écrasa contre l’épaule de sa cible avec le poids d’un boulet de canon standard, c'est-à-dire cinq kilos. La force fut-elle que l’homme décolla du sol et se heurta aux barrières formant l’enclos dans un fracas bruyant. Au même moment, j’entendis un violent craquement de bois du côté de la maison et des cris venant de plusieurs personnes. La première fut Juno qui, comme à son habitude, vociféra des insultes aussi fleuries qu’un parc en plein été. Cependant, les autres cris ressemblaient plus à des râles d’agonies et mon sang ne fit qu’un tour.

      « Putain !! Maudissais-je tout en me ruant vers la première fenêtre que je voyais. NICK, Occupes-toi du dernier ! »

      Il n’avait pas recommencé.

      Sans hésiter, je sautai à travers l’ouverture tout en opposant mes coudes à la surface vitrée qui s’éclata à mon passage et je me dirigeai vers la supposée source des bruits, ceux-ci ayant cessé bien rapidement. Une fois arrivé sur place, je fus témoin d’une scène qui ne m’était jamais venu à l’esprit. Alors que les deux agresseurs gisaient au sol avec plusieurs entailles dont je ne saurai juger leur gravité et le propriétaire à genoux comme prévu, Juno, les deux mains en l’air, se faisait acculer contre un mur, un air pas très serein et une lame sous la gorge. La personne qui le menaçait n’était autre qu’Iban, celui-ci arborait une attitude hostile envers son compagnon, la main tenant fermement l’épée… Une épée ? Pourtant, le bleuté n’en portait aucune, son arme de prédilection était une lance. À y regarder de plus près, je reconnaissais cette épée, ce qui me surprit d’autant plus : c’était celle du menacé ! Je penchai la tête sur le côté pendant que je m’avançai vers eux en me grattant le haut du crâne. Le jeune épéiste désarmé me remarqua presque aussitôt et m’interpella hâtivement :

      « Hoy, Kagami ! T’peux calmer Iban s’t’euplait ? J’sais pas c’qu’il lui a pris…
      - La ferme Juno ! Coupa Iban tout en accentuant sa menace. Je sais bien ce que t’allais faire. Heureusement que je t’ai empêché, sinon tu les aurais encore tués !
      - Mais…
      - Bon, on s’calme les gars ! Iban, s’il te plaît, pose ce katana, tu risques de blesser quelqu’un.
      - …
      - IBAN ! LÂCHE CE KATANA !
      - Ah ! »

      Le jeune lancier sursauta légèrement, ce qui lui fit baisser sa garde pendant une poignée de seconde amplement suffisante pour le bretteur. Avec habilité et vivacité, ce dernier se défit de la menace planant sur lui d’un revers du bras puis il poussa son adversaire au sol avec un coup de pied pour ensuite reprendre sa lame et menaça son agresseur. L’expression du jeune argentée changea du tout au tout, un sourire sadique naquit sur son visage, regardant sa proie. Mais ils allaient arrêter ces deux, là. Je décidai alors d’agir. En un instant, je me projetai devant Juno sans décrocher mes armes et le plaquai contre l’armoire avec une certaine force. Il lâcha son épée et chuta à genoux. Il leva ensuite les yeux vers moi, j’avais les deux mains posées sur mes flancs et je soupirai longuement avant de prendre la parole :

      « Vous avez pas bientôt fini vous deux ?! Faut qu’j’arrête de vous mettre ensemble, à chaque fois ça finit comme ça.
      - Mais il-il allait les tuer. Rétorqua Iban encore sous le choc de s’être fait désarmer aussi rapidement.
      - Va t’faire foutre !
      - On se calme les gars, Ok ?! Sinon j’en prends un pour taper sur l’autre. Je marquais une pause en me dirigeant vers le pauvre monsieur Halchard puis je repris tout en le débâillonnant. Si vous me faites encore le coup une seule fois, dites vous bien qu’une fois rentré à Boréa, vous allez souffrir.
      - O-oui chef
      - Ok, ok.
      - Bien… Monsieur Halchard, vous allez bien ? Vous n’avez rien d’casser ? »

      Le pauvre propriétaire était déboussolé avec son pyjama blanc à pois vert et son bonnet à pompon de la même couleur que les poids. Le pauvre avait sans doute été pris en otage alors qu’il devait dormir puis il se faisait sauver, mais il devenait témoin d’une querelle entre marins. Je l’assis doucement sur une chaise tout en m’excusant pour mes deux hommes et je partis lui chercher un verre d’eau afin qu’il remettre ses idées en place. En arrivant dans la cuisine, j’entendis une voix venir de l’arrière : c’était Nick qui criait. Je passais alors la tête par la fenêtre que j’avais explosée pour rentrer et je le remarquai, avec les deux voleurs assis à ses pieds. Ce fut avec un grand sourire que je lui demandai de nous rejoindre à l’intérieur pour discuter tous ensemble et je retournai en sifflotant vers le salon. Une fois tout le monde réunis et que les autres braconniers avaient été soignés et ligotés, chacun prit place là où il voulait : Iban et Juno à l’opposé l’un de l’autre, ils se jetaient quelques regards froids, le blondinet affalé dans un fauteuil avec ses deux prises en face de lui, le vieil homme encore tremblant allongé dans son canapé de velours tandis que j’étais debout, adossé contre le mur. Je les observais tous dans le silence et, après une petite inspiration, je pris la parole :

      « Bon, Monsieur Halchard, je suis désolé de vous brusquer comme ça, mais j’aimerais savoir : vous savez qui sont ses gens ? Vous les avez déjà vus ?
      - Pas du tout Caporal ! Je les connais ni d’Eve ni d’Adams ! C’est la première fois que je les vois.
      - Vous en êtes sûr ? Vous ne les avez même pas croisés, même pas lui ? Demandai-je tout en désignant le chauve du doigt.
      - Je l’ai jamais vu, je vous le jure ! J’ai rien fait de mal moi, je suis qu’un honnête éleveur !
      - Ouais, bah, pour être honnête, j’vous trouve louche. Rétorqua Juno en apposant son regard dédaigneux sur la pauvre victime
      - Oh, j’te permets pas Juno, on se calme.
      - Nan mais, deux fois en deux jours, tu crois quand même pas qu’c’est du hasard ? Quelqu’un lui en veut, c’sûr !
      - Sur ce coup-là, Kagami, j’suis d’accord avec l’autre argentée. Enchaîna Nick qui s’alluma une petite cigarette.
      - Mais… J’ai rien fait ! Pour l’amour du ciel !
      - Hmm… Quand j’y repense, attendez. Mon regard se posa sur le brun en pétard qui tourna la tête presque immédiatement en sifflotant. Ils avaient parlé de l’esprit du Troupeau, ça veut dire qu’ils sont bien renseignés.
      - Ouais, je l’ai entendu aussi…
      -Mais… c’est quoi cet esprit du Tr-Troupeau ?
      - Longue histoire, mais en gros : les moutons angoras sont tellement intelligents qu’ils ont développé une sorte de conscience collective qui les lie aux humains. Quand on passe pas mal de temps avec eux, on s’imprègne de cette cohésion et, à force, on peut les contrôler.
      - Les… Contrôler ? S’interrogea Nick qui se redressa d’un coup.
      - Ouais, on peut finir par leur donner des ordres… Bref, vaux mieux le voir. Dans tous les cas, force est de constater qu’ils étaient au courant et ça, pour être franc, ça pose pas mal de questions. Dites, comment vous avez su pour les moutons ? Posai-je la question aux deux braconniers conscients »

      Les deux échangèrent un regard hésitant, mais finirent par le rien dire, fuyant quand même mon regard.

      « Hm… Bon, on les ramène à la garnison. Ylda va être ravi de les interroger.
      - À coup d’bouclier
      - Et d’verre pillé
      - Et d’chaise brisée »

      Un fou-rire nous prit tous les quatre alors que nous attrapions chacun un prisonnier. Je saluai le vieil homme qui nous regarda de travers, mais il nous remercia tout de même et nous prîmes la direction de la garnison tout en discutant de tout et de rien, laissant le pauvre homme ranger ses moutons qui foutaient toujours autant le bordel dans leur enclos. Un peu inquiet, Iban demanda si nous devions l’aider. La seule réponse qu’il eut, ce fut un silence de mort suivi d’un autre rire collectif. Nous n’étions pas bergers.

      Le chemin du retour fut sans encombre, les marins débrayés de la réserve nous regardaient dans l’incompréhension la plus totale alors que nous avancions fièrement avec notre prise sous le bras. C’était prévisible : rien ne s’était passé pendant ces dernières années, alors voir débarquer quatre collègues avec des prisonniers, dont deux bien amochés, cela les faisait quand même un peu peur. Quelques-uns nous posèrent même des questions sur ces gus, mais je leur assurais qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Je ne voulais pas créer une panique dans les rangs, cela risquerait de virer au drame. Lorsque nous rentrâmes dans le bâtiment, je me dirigeai rapidement vers le bureau du colonel pendant que les autres emmenaient les prisonniers en cellule. Je lui expliquai brièvement la situation, il me répondit qu’il avait été mis au courant par Ylda et j’avais eu le droit à un sermon de dix minutes à cause de son comportement. Après tout ce bla-bla, je sortis du bureau, retrouvai mes hommes et pris la direction des quartiers afin de nous reposer après cette longue journée.
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      La nuit fut tranquille malgré le manque de place dans la garnison. Nous avions dû prendre une chambre à l’auberge à côté et à nos frais. C’était inadmissible ! Histoire d’économiser les dépenses, nous avions pris deux chambres et j’avais partagé la mienne avec l’autre bretteur, laissant le tireur et le lancier entre eux. Ce n’était pas la première fois que je devais partager une couchette, mais c’était quand même assez dérangeant, surtout parce que Juno prenait énormément de place malgré sa petite taille. Mais cette nuit fut tout de même plutôt calme, j’étais tombé de fatigue à force de courir dans tous les sens… Une question me tarauda tout de même l’esprit, comment ces braconniers avaient eu vent de l’esprit du Troupeau… Bah, ce n’était pas trop grave, ces derniers devaient sans doute passer un bon moment à se faire interroger… Heureusement, Morphée était venu me sortir de mes songes.

      Tout d’un coup, plusieurs bruits violents me firent littéralement sauter du lit, je me retrouvai debout sur celui-ci en position, alors que le jeune argenté à côté de moi ne fut seulement réveillé par mes actes. Il me jeta un regard, les yeux encore embrumés par le sommeil, et juste avant qu’il n’ouvre la bouche pour se plaindre que je l’avais réveillé, un cri venant de l’autre côté de la porte nous interrompit, je reconnus cette voix :

      « Kan !!! C’est le Lieutenant Ylda ! Dépêchez-vous de vous réveiller et de vous préparer ! On nous attaque !
      - Vous déconnez ?!
      - Mais vous entendez pas la cloche ?! Maintenant dépêchez vous ! C’est la panique ! Rejoignez moi à la garnison ! »

      Effectivement, je devais être encore dans les bras de Morphée, mais au fur et à mesure, je pouvais entendre une cloche folle sonner.

      « Oh putain d’merde ! Hurlai-je avant de foutre un coup de pied au bretteur pour le sortir du lit. On s’réveille !
      - OH ! Se plaignit le jeune homme qui se retrouva à terre.
      - Vite, faut que je prévienne les deux autres ! »

      Ce fut le réveil plus express que j’avais eu de toute ma vie… Et le plus stressant. Putain, attaquer Tanuki, mais il fallait être complètement con ! Il n’y avait rien, à part des moutons ! Vite, Nick et Iban. Ni une ni deux, je sautais dans mon uniforme, je redonnai un petit coup de pied à Juno qui traînaillait, lui qui n’était jamais du matin, il allait devoir se bouger. Une fois préparé, je martelai du poing le mur qui séparait nos deux chambres afin de m’assurer qu’ils étaient réveillés et je sortis dans le couloir. Simplement, au moment d’ouvrir la porte, j’aperçus déjà mes deux hommes, préparés et armés, le blond demeurait ultra sérieux malgré un petit sourire en coin et le bleuté serrait fortement sa lance contre lui, visiblement inquiet. Lentement, je posai une main sur son épaule et j’essayai de lui montrer que tout allait bien en lui offrant un visage bienveillant, mais je ne pouvais pas. Un air crispé, préoccupé se peignait sur ma tête tandis que mon cœur se tordait dans ma poitrine. J’étais sensiblement le plus affecté de tous, car c’était mon village. J’étais inquiet pour eux… Pour ma famille aussi, même si cette inquiétude n’avait pas lieu d’être vu comment Père et Daigo étaient forts. Cependant, ce petit vent de malaise fut rapidement balayé par un coup de pied dans mon dos qui m’envoya paître dans le mur, je m’écrasai comme une mouche contre celui-ci. Je devais peut-être l’engueuler pour ça… Mais nous n’avions pas le temps ! Me redressant sur mes deux jambes, je pris la tête du cortège et je me dirigeai à grande enjambé vers la garnison.

      À peine arrivée au pied du bâtiment que je pouvais entendre les esprits s’échauffer. Je reconnus assez facilement la voix de la Lieutenante qui perça le ciel de tout son diapason… Je n’aimerais tellement pas être le colonel à ce moment-là. Était-il vraiment nécessaire d’hurler comme ça ? Je regardai mon équipe avec un air hésitant sur le fait de devoir les rejoindre, mais ils me firent tous un signe de tête qui se voulait être affirmatif. Je soupirai alors longuement et j’ouvris la marche vers le bureau du grand patron. Je remarquai alors la mousse qui attendait devant la porte, légèrement perdue par tous ces évènements. Je ne lui adressai même pas un seul mot et j’entrai dans le bureau sans y être invité :

      « Mais vous êtes complètement incompétent ! Pourquoi y’a-t-il seulement la moitié des effectifs disponibles ?! Et encore, si on peut appeler ça disponible… La plupart sont ronds comme des futs de bières ! Furent les premières paroles que j’entendis en entrant.
      - Maich… C’est une île tranquille… Personne n’attaque Tanuki…
      - Personne ?! Et l’attaque d’il y a quatre ans ?!
      - No-nous avons quand même repoussé l’attaque…
      - Au prix de nombreuses vies !! Répliqua la rousse en fracassant limite le bureau du poing, puis elle désigna son interlocuteur du doigt. J’vous signale que l’ancien Colonel est mort pendant cette attaque ! Alors que si cette île n’était pas sous les ordres de Marine laxiste, il n’y aurait pas tant de victimes ! C’est vraiment la pire Garnison que j’ai vu de toute ma vie !
      - Oh, je vous-vous le permets pas, Lieutenante ! Si vous continuez comme ça, je vous fais juger pour insubordination
      - J’m’en fous ! Pendant que vous allez remplir vos papiers, nous on va aller sauver l’village. Kan !! Mana !! Enchaîna-t-elle, se tournant vers moi. On y va !
      - O-oui, Lieutenante ! »

      En furie, Ylda sortit de la pièce, me bousculant au passage tellement elle était furieuse, mais je ne bronchai et je lui emboîtai le pas, suivi de près par mes trois hommes et la blonde qui restait pas mal en retrait. Toute la troupe sortit alors de la garnison et nous prîmes la direction du côté ouest du village d’où commençait l’attaque. Sur le chemin, nous avions eu le droit à un briefing express : tous les soldats en état de combattre furent mobilisés et envoyés afin d’endiguer l’attaque, au bas mot une cinquantaine d’hommes. Cependant, cette troupe d’hommes était largement sous entraîné et ma supérieure doutait énormément de leur efficacité. Elle nous raconta très brièvement son affrontement avec des braconniers sur Boréa, le fait que celui-ci fut assez difficile et elle imaginait mal les soldats se débrouiller sans soutien. Même si je bouillonnai intérieurement de vouloir lui coller une énorme droite parce qu’elle n’avait pas arrêté de critiquer l’île, je contenais ma rage en me disant que ce n’était pas du tout le monde de créer un autre conflit. L’heure n’était plus aux querelles inutiles, surtout que je pouvais entendre distinctement les affres d’une bataille.

      C’était la pagaille dans plusieurs endroits du village. Lorsque je levai les yeux au-dessus de l’horizon, je pouvais distinguer plusieurs nuages noirs disséminés sur les lieux de l’attaque. Les pirates avaient dû se séparer pour faire le plus de dégât. La plupart du temps, ce n’était que des groupuscules et les mater n’était pas du tout un problème. Le déroulement des affrontements était assez simple : on arrivait sur les lieux d’un conflit, on les maîtrisait, Mana s’occupait des marins blessés tant bien que de mal tandis qu’avec les soldats valides, nous essayions d’arrêter les incendies pendant que la Lieutenante leur chiait sur les bottes, mais les réorganiser et les galvaniser, puis on reprenait le chemin. On avait terrassé une dizaine de pirates comme cela. Ces derniers n’étaient pas vraiment forts, mais la garnison s’était tellement émoussé qu’elle avait du mal à endiguer l’attaque… Ce qui donnait de plus en plus raison à ma supérieure qui se permettait des réflexions de plus en plus acerbes envers les troupes. Je ne pouvais rien lui redire…

      Après une bonne heure comme cela, nous rejoignons la place ouest du village où, d’après les informations divulguées par les Marines encore conscients, restaient la plupart des pirates. Lorsque nous arrivions sur place, je restai bouche bée devant ce que je voyais : un véritable massacre. De nombreux corps jonchaient le sol : la moitié de la garnison et plusieurs civils. La plupart des envahisseurs restaient debout, des sourires carnassiers sur leur visage. Ils étaient au moins une trentaine. Lorsqu’ils nous remarquèrent, leurs sourires s’accentuèrent, mais ils campaient leur position en nous provoquant. Cette scène me mit hors de moi. Je hurlai de toutes mes forces et je fonçai à vive allure tout en dégainant mes armes, coiffant aux poteaux toute l’équipe et surtout Ylda qui vociféra de ne pas foncer. Les pirates se mirent à ricaner en me voyant débouler, croyant sans doute que j’étais du menu fretin comme les autres…

      Lorsque je fis à leur portée, trois d’entre eux tentèrent de m’accueillir avec sabre, mais grâce à la maîtrise de mon centre de gravité, je passai à travers leur coup sans difficulté et leur assénais chacun un coup alourdi en plein thorax, ce qui les envoya balader sur leur collègue. Je profitai alors de la confusion générée par ces chutes pour me faufiler vers un autre groupe. Rapidement, je remarquai qu’un autre pirate me visait avec un pistolet. Il pressa la détente, le coup de feu retenti, mais ce fut l’un de ses collègues qui hurla de douleur et chuta au sol. Le pauvre resta sur place, ne comprenant pas ce qu’il venait de se passer… Avant qu’il ne tire sur la gâchette, je m’étais précipité vers lui et abaissé brusquement pour disparaître de son champ de vision. Lorsqu’il baissa le regard, la seule chose qu’il put remarquer était le bout de mon fourreau avant que celui-ci le frappe au niveau du menton. J’entendis sa mâchoire se briser alors qu’il décolla du sol et j’enchaînai alors les autres pirates. Pendant mon affrontement, je pouvais voir que les autres s’étaient engagés dans la bataille. Chacun avait son style. La rousse distribuait des coups de boucliers comme des petits pains. Le jeune bretteur aux cheveux argentés tranchait dans le vif avec un sourire sadique. Le tireur d’élite couvrait les arrières de tout le monde en tirant sur les porteurs de flingues et fumait tranquillement. Le lancier esquivait avec grâce et volupté chacun des assauts et répliquait sans détour. Quant à Mana… Elle restait en retrait, tétanisée par ce qu’elle voyait…

      Cependant, alors que j’étais en train de corriger l’un d’entre eux et que j’étais complètement concentré dans la bataille, un frisson me glaça le sang. Le temps se figea presque lorsque je jetai un regard au-dessus de mon épaule, mon cœur loupa même un battement au moment où je vis une ombre se profiler sur mon visage… Une putain d’épée bâtarde s’abattait sur moi. Je voyais parfaitement la lame s’approcher lentement de moi, mais mon corps refusait de bouger. J’étais tétanisé. J’allais me la prendre dans la gueule et ça n’allait vraiment pas faire du bien. Mais, à ma grande surprise, une autre ombre passa devant moi juste avant l’inévitable moment et un bruit métallique m’explosa les tympans. Le temps reprit alors son cours et je remarquai l’imposante stature de la Lieutenante devant moi ! Mais comment ? Elle avait sans doute vu l’assaillant surprise pendant que j’étais dans la mêlée et elle avait dû se jeter corps et âme afin de me protéger. Un sourire naquit sur mon visage et je voulus la remercier, mais mes yeux s’écarquillèrent lorsqu’un autre coup s’abattit sur son bouclier… Et la terrassa comme si de rien était. Pourtant, ce n’était qu’un simple, même si puissant, coup de poing. Elle fut violemment projetée vers l’arrière et s’encastra dans un mur. Ma bouche s’entrouvrit d’incompréhension et je tournai la tête vers le porteur de cette épée. Ma surprise n’en fut que plus grande lorsque je vis une armure complète devant moi. Celle-ci releva son imposante lame et tenta une nouvelle fois de m’atteindre avec un coup de bas en haut. Allez, bouge !!

      In extremis, j’effectuai une roulade afin de l’éviter et heureusement ! Un grondement se fit entendre à l’impact et je vis qu’une fissure nette sur le sol s’était formée au niveau de l’impact et celle-ci se propagea sur deux bons mètre. Le choc stoppa complètement l’affrontement, tout le monde se retourna. Oh bordel ! Dans une manœuvre de sécurité, j’effectuai quelques sauts en arrière et me retrouvai au côté de ma supérieure qui était vraiment mal au point. En voyant un peu les dégâts, quelque chose me surprit : c’était comme s’il s’était pris le coup ! Merde ! Mais il utilisait quoi ? Bon, ce n’était pas le moment de réfléchir. Surtout qu’à ma surprise, je vis mon compagnon épéiste galéré pas mal avec un adversaire qui maniait la lance comme Iban. Il subissait même plus qu’il agissait, se faisant agresser de plus en plus rapidement. Il finit par se désengager en effectuant plusieurs roulades en arrière et il se retrouva juste devant moi. Il cracha un peu de sang au sol et pesta un bon coup :

      « Putain ! Mais d’où elle sort, celle-là ?! Et qu’est-ce que tu fous là, Kagami ?!
      - Bah… J’me pose la même question que toi pour l’armure ambulante. En plus, Ylda a bien morflé en plus en voulant me protéger.
      - On s’en fout d’elle !
      - Oh ! C’est quand même notre supérieure ! Si on la laisse ici, t’imagines pas c’qu’on va subir…
      - … Fait chier ! Tu préconises quoi alors, chef ?
      - … … Tirez vous avec elle, je reste ici ! Ajoutai-je en me relevant
      - Mais t’es complètement cinglé ! Tu peux pas t’les faire tout seul !
      - T’as une meilleure idée ! Même toi, tu galères contre les adversaires, t’imagines alors Iban ?!
      - … Merde ! Ragea t-il en tapant du pied.
      - On est bien d’accord ! »

      Hâtivement, je fis signe à Nick de se ramener à mes côtés tandis que Juno capta directement l’attention du jeune lancier qui s’amusait dans la mêlée. Ce dernier voguait dans la petite marée de pirate et les terrassait par petit paquet grâce à la maîtrise de son outil tandis que le tireur d'élite restait le nez vissé au niveau de son fusil, guettant chaque opportunité pour désarmer un autre tireur. Sans comprendre vraiment pourquoi, les deux se ramenèrent, écoutèrent mon plan et protestèrent un bon coup. Je leur fis comprendre que c’était la seule solution, qu’ils devaient soutenir le reste des forces armés, car d’autres groupuscules pirate devaient encore courir en liberté et que c’était notre devoir de protéger les civils…

      Je n’osais pas parler de ma famille, mais cette pensée se grava sur mon visage alors que je regardais en direction du dojo que je ne pouvais voir, mais que je pouvais ressentir. Tous se turent, la plupart me lança même un léger regard… Attendri, chose que je ne compris pas du tout. Chacun eut le droit à un gros coup de pied au cul et ils partirent avec la Lieutenante sous le bras, celle-ci restant limite inconsciente sous la force et la surprise du coup encaissé. L’armure mouvante devait en avoir, de la force pour mettre hors d’état de nuire un bestiau de cette taille !

      Alors que je reprenais doucement mon souffle, mon regard ne pouvait se décrocher du dos de mes troupes qui s’éloignaient du champ de bataille. Leurs pas furent lourds, traînant et hésitant, ils ne semblaient pas être en accord avec ma décision, malgré la véracité de celle-ci… La peur d’en perdre un me terrifiait, donc je ne préférais encore me prendre tous les coups plutôt que les laisser, surtout qu’Iban, malgré son aisance dans le groupe, avait subi pas mal de taillade. Il n’avait que les deux blonds d’indemne. Soudainement, je vis l’argentée se retourner, le poing haut vers le ciel, nos regards se croisèrent et il se mit à hurler de toutes ses forces :

      « T’AS INTERET DE R’VENIR EN VIE ! SINON J’TE R’TROUVE ET J’TE CREVE !
      - Ramène toi ! »

      Hm… Drôle de façon de me soutenir, mais rien que son geste me fit extrêmement plaisir… Jusqu’au moment où, du coin de l’œil, je remarquai deux pirates ricaner derrière leur pistolet, prêt à tirer sur mon groupe en fuite. En un instant, je me baissai, ramassai deux projectiles de fortune et, digne des plus grands lanceurs de balle, je les tirai dans la direction de ses deux raclures à une très bonne vitesse. Les deux cailloux s’abattirent sur leur épaule, leurs pieds décollèrent du sol sous le choc d’un boulet de canon et ils furent propulsés sur quelques mètres avant de s’écraser violemment sur un mur derrière eux. Les derniers pirates debout –c'est-à-dire cinq regardèrent la scène sans broncher, leur mine déconfite m’arracha un petit sourire… Qui s’évanouit juste après avoir vu l’énorme épée s’abattre une nouvelle fois dans ma direction. Mais il n’allait pas me lâcher lui ?!

      L’armure ambulante s’était rapprochée de moi sans que je ne le remarque… Je n’étais pas tout à fait attentif à ses gestes non plus. Cependant, vu la taille de son arme et malgré force déployée, le mouvement ne me surprit qu’un instant et je pus esquiver sans trop de problèmes… Seulement, dans mon angle mort provoquée par l’imposante masse de fer, la pointe d’une lance vint mettre son petit grain de sable dans les rouages bien huilés de mes mouvements chaloupés. Ils m’attaquaient sans vergogne à deux contre uns, les enfoirés ! N’ayant pas du tout prévu le coup, tandis que la lame passa juste à côté de moi, une sensation désagréable d’une intrusion non désirée d’un élément métallique dans mon intégrité corporelle m’arracha un cri de douleur et un petit morceau de mon flanc droit.

      Un réflexe de survie me fit poser une main sur la plaie et rouler sur plusieurs mètres afin d’essayer de reprendre mon souffle, sauf que mes deux adversaires ne consentirent pas à me laisser le moindre moment de répit. Ceux-ci fusèrent à mon contact – à une vitesse assez différente compte tenu de l’équipement de chacun et la hallebardière arriva en premier. Je remarquai son visage peint d’une ultime fureur que je n’avais jamais vu, un frisson d’effroi me traversa, mais il ne fallait pas que je me laisse dominer par mes sentiments. Les dents serrées à cause de la blessure qui suintait écarlate, ma fenêtre d’action fut assez courte et je ne pus que décrocher les armes que j’avais rengainées pour l’accueillir, parant la déferlante de coup qui s’abattait sur moi. La masse de fer ne tarda pas à se joindre aux festivités malgré sa relative lenteur et je me retrouvai à danser entre chacun des coups, où chaque mauvais pas pouvait être douloureux. Sauf qu’il y avait un problème : j’étais un piètre danseur… Et je n’étais pas du tout au fait des mouvements de mes partenaires.

      La passe d’armes se déroulait sans trop de problèmes pendant le début du combat, mon jeu de jambes arrivait à m’épargner plusieurs blessures graves sans pour autant m’éviter des plus superficiels, surtout lorsque je prenais appui sur mon côté droit. La plaie sur mon flanc m’arrachait au début un hoquet de douleur et m’empêchait de glisser entre les coups comme je le voulais. Ce n’était pas rare qu’un coup de lance m’entaille le corps et me taillade les vêtements. Même si je n’étais pas découpé comme sur Hinu Town, je le sentais quand même assez mal. Cependant, je n’étais pas là comme punching-ball, je rendais les coups. Même si je combattais la plupart du temps à reculons, il ne m’était pas rare de casser un peu le rythme avec mes jeux de jambes et de donner de bons coups, mais les protections que mes adversaires portaient absorbés bien les chocs. J’étais quand même très frustré.

      Pendant deux bonnes minutes, les échanges étaient plutôt cordiaux et sans trop de variances, mais je fus surpris par un mouvement assez grotesque de la part de la lancière, mouvement extrêmement facile à esquiver… Chose que je fis instinctivement avec un sourire en coin sur le visage. Au moment où j’allais me lancer une petite moquerie afin de les faire réagir et parler, car je ne connaissais pas du tout le son de leur voix, mon sourire s’évapora une nouvelle fois alors qu’une prise de conscience me frappa… C’était un piège. Venue du tréfonds de la terre, un coup-de-poing de haut en bas me prit de court. Putain ! Le mec arrivait à manier son espadon d’une main et pouvait me foutre des beignes sans sourciller ! Dans une manœuvre désespérée, je mis mon sabre droit en opposition et le poing le heurta dans un fracas boisé qui m’arracha une grimace. Cependant, alors que je pensais être tiré d’affaire, je sentis une énorme force s’abattre au niveau de mon sternum, me coupant momentanément la respiration tout en me faisant reculer de plusieurs mètres. La braconnière ne me laissa pas le luxe de me remettre de ce coup, repartant à la charge en hurlant à s’en rompre les cordes vocales. Ce fut en crachant mes poumons que je devais affronter une véritable furie, de légères gerbes de sang s’échappèrent même dans ma toux… Il ne m’avait vraiment pas loupé cet enfoiré ! Et le pire, c’était que je ne comprenais pas du tout comment il avait fait son coup… Putain !

      Si seulement je pouvais les séparer… Ca me faciliterait grandement la tâche. Ou, du moins pouvoir délayer l’armure ambulante afin d’avoir le temps de régler le compte de la folle à la lance. Elle me cassait les oreilles en plus à gueuler comme ça ! Je n’arrivais pas à me concentrer, sa voix pénétrait dans mon système auditif et foutait le bordel comme pas possible. C’était une technique de combat ou elle était juste complètement tarée ? J’avais donc les oreilles défoncées, le souffle difficile et le flanc entamé. Bon, le temps n’était plus à la force brute, si je continuais comme ça, je risquerais de perdre la face… Et sans doute la vie.

      Alors que la furie continuait de me harceler de coup, j’esquivai maladroitement ses coups et, d’un coup, je disparus de son champ de vision en abaissant promptement mon centre de gravité. Elle cligna des yeux, visiblement surprise par mon mouvement, et elle lâcha un hoquet de surprise lorsqu’un de mes fourreaux s’abattit contre son épaule. Le choc la déstabilisa pendant quelques secondes et, tout en gardant un œil sur la montagne de fer qui s’approchait dangereusement de moi, je franchis la distance qui me séparait de mon adversaire tout en jetant mes deux armes au sol. Elle tenta de me dégager d’un revers du bras vu qu’elle était en mauvaise posture pour un coup de lance, mais j’attrapai facilement celui-ci et apposai mon autre main libre sur son armure.

      « Elle doit être lourde ton armure, non ?! Lançai-je, un sourire en coin sur le visage. »

      Tout en la poussant violemment en arrière pour la faire tomber, j’actionnai mon pouvoir d’un seul petit doigt avec un léger sursis de quelques secondes et je m’éloignai d’elle. Elle essaya de reprendre appui, la fureur déformait son visage, le transformant en visage de haine… Mais ce visage se peignit d’une surprise lorsqu’un déclic s’entendit au niveau de sa protection. Cette dernière vit son poids quadruplé en un instant, plaquant l’assaillante au sol. Le choc créa un très léger renfoncement autour d’elle et la pauvre tortue se retrouva alors sur le dos, dans l’impossibilité de bouger pendant cinq bonnes minutes. Elle se mit à vociférer des insultes et ordonna à ses troupes de lui offrir ma tête, malgré sa position pas très confortable. Personnellement, je n’étais pas prêt à la céder.

      Je n’avais même pas le temps de me moquer d’elle que son compagnon d’armes tenta de me tuer avec un autre coup d’épée de haut en bas. Seulement cette fois-ci, j’esquivai le coup avec une certaine difficulté, la forme n’étant pas au beau fixe. J’effectuai un pas de côté et, d’un doigt, je touchai son arme qu’il dût pratiquement lâcher instantanément après, sous peine d’avoir son poignet complètement brisé par le poids. J’imaginais que, derrière son masque, la surprise se voyait sur son visage, mais cette situation ne le démoralisa pas. Il n’hésita pas à jouer de ses poings, beaucoup plus rapides que sa lame. Au vu de mon état, je ne pouvais pas y échapper, je pris alors la décision de les parer, en espérant que ça attenue le choc. Celui-ci ne fut tout de même pas très tendre lorsque son gant métallique rencontra la paume claire de la mienne juste dans la trajectoire de mon flanc gauche. Il fut tel qu’une autre gerbe de sang, un peu plus volumineuse cette fois-ci, s’enfuit de mes lèvres… Mais je l’avais à mon contact.

      Un sourire en coin sur ces dernières, je profitai de l’unicité de sa protection pour réduire le poids de celle-ci à son strict minimum, grâce à ma main touchant son gantelet. La personne à l’intérieur dut se sentir bizarrement vraiment plus léger vu le mouvement un peu incohérent de son casque. Il ne restait pratiquement que les kilos d’un homme… Et j’avais assez de force pour en soulever un. Je glissai de son poing à son corps et, forçant au maximum sur mes appuis quitte à saigner encore plus, je décollai mon adversaire du sol et le jetai dans la foulée, tout en n’oubliant pas de lui infliger le même sort que sa collègue. En plein vol, la gravité terrestre le rappela vite au sol, vu que son armure vit sa charge d’abord se réinitialiser avant de quadrupler dans la foulée.

      Je me retrouvai alors entouré de deux tortues de mer échoué sur les plages, les quatre fers en l’air. Les pirates spectateurs me jetèrent un regard, je le leur rendis et ils prirent directement leur jambe à leur coup… Mais j’étais trop crevé pour leur courir après. Et si je rejoignais le sol…. Aaah, c’était mieux. Lentement, je sortis l’escargophone de ma poche et j’appelai le colonel. Je lui annonçai que j’avais maté sans doute les deux supérieurs et que j’avais besoin de renfort pour les coffrer. Je posai ensuite mon moyen de communication au sol et me relevai difficilement. J’avais oublié quelque chose d’important : les menottes. Allez, en voilà une… Et une deuxième. J’entendis la folle dingue m’insulter de plein de noms d’oiseaux différents, mais je n’en avais rien à foutre… Seulement, j’avais quelque chose qui me taraudait l’esprit. M’asseyant alors sur la masse de fer collé au sol, je regardai la furie et je commençai à la cuisiner un peu. Je voulais savoir ce qu’ils avaient contre Tanuki et, surtout, comment de simple braconnier pouvait connaître l’esprit du Troupeau.

      Il me fallut user de mon fruit afin d’avoir des réponses, augmentant de plus en plus le poids de ses protections. Je creusai au fur et à mesure sa tombe, même si elle ne risquait rien vu qu’elle était dans l’objet alourdi. C’était une ancienne bergère du coin qui avait complètement perdu les pédales. Le reste ne m’intéressait pas du tout, au point que je ne l’écoutais même pas déblatérer sa vie comme si celle-ci était menacée.

      « J’suis pas un tueur moi ! Lui claquai-je à la gueule en crachant un peu de sang par terre. Vous serez jugé et enfermé pour avoir saccagé un village, point barre. »

      Tout d’un coup, j’entendis plusieurs pas se rapprocher de moi. Je reconnaissais la démarche : c’était des soldats. Aaaah, Enfin, j’en avais marre de passer de l’un à l’autre pour les clouer. J’allais pouvoir… Piquer un petit somme… Sur le sol. Juste cinq minutes…







      On m’avait raconté que j’avais passé deux jours entiers à dormir après ce combat. Mais ça valait le coup. Au moins, mon village avait évité le pire, malgré quelques quartiers incendiés. J’avais même eu des échos comme quoi Nick, Iban et Juno avait réussi à choper le bateau des pirates, ceux-ci voulant le couler. Il y avait un gros trésor à l’intérieur. Ma supérieure voulait les donner gracieusement à la Marine, mais le colonel la stoppa directement dans son élan et garda le trésor pour « la reconstruction du village »… Je préférais encore que ce soit lui qui l’ait que notre état-major. Cependant, de mon côté… Le pire venait de commencer, car, après une journée de convalescence, je devais faire face à ma famille…
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