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The big fish competition

The big fish competition.
Printemps 1627



The big fish competition Fishma10

Namazu nouait sa cravate. Il avait sorti son plus beau costume et sa plus belle tête de poisson. Aujourd'hui n'était pas une journée normale pour lui. Non. Aujourd'hui était THE big day. La journée qu'il attendait avec impatience chaque année depuis ces dix dernières années. Là où le printemps pointe le bout de son nez. Quand la nature fleurie et que les animaux ressortent le bout de leur nez. Mais pas n'importe quels animaux. Non. Pour Namazu, ceux qui importaient le plus étaient les poissons.

Le chinchard.
La dorade.
La limande-sole.
Le maquereau.

Tous étaient des poissons emblématiques que Namazu attendait de revoir. Et parmi eux, une magnifique bête que l'on avait caché dans le lot. Un poisson-chat dissimulé dans les bancs de West Blue, au bord de Poiscaille, l'île emblématique du poisson.

Namazu mettait son masque.
Namazu était prêt à animer.
Animer ce magnifique spectacle.

...

Drrriiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnng.
Drrriiiiiiiinnng.
Drriinng.

Le son me berçait. Un peu comme un nouveau rêve que je faisais. Je me voyais déjà à bord d'un bateau pirate, avec le cache-œil, le crochet à la main droite et la jambe gauche de bois en train de récupérer le plus gros coffre au trésor de tout West Blue. Je me voyais avec tout cet or... toute cette bonne nourriture autour de moi... avec un peu de bave au coin de la bouche... de la bave... sur.. l'oreiller...

« OH NON ! Je vais être en retard ! »

En me levant si brusquement, je m'étais cognée la tête contre le mur. Mais rien à faire, je sautais dans la douche sans même donner à manger à mon chat qui miaulait désespérément au bord de mon lit. Dans l'obscurité de la pièce, on pouvait voir les premiers rayons de soleil traverser le volet. Et cet halo de lumière éclairait un petit calendrier, placé juste au dessus du lit, où chaque jour était barré d'une croix rouge. Une croix qui indiquait que plus le temps passait, plus on se rapprochait de cette fameuse compétition.

L'année dernière, je n'avais pas pu y participer parce que j'étais responsable d'un stand de vente. Mais cette année, je m'étais inscrite et préparée au plus bel événement de l'île poiscaille. Le concours de pêche. Bon fallait bien l'avouer, je ne savais absolument pas pêcher. Mais c'était l'occasion d'apprendre, de passer du bon temps et de s'amuser. Mais là, il fallait que je prenne mes céréales et mon super jus de fruit, je voulais être au maximum de ma force.

La petite casquette grise pour protéger du soleil avec le joli polo rose pour pas avoir trop chaud. Et avec ça un pantalon gris foncé et des bakets encore de la même couleur pour être parée à toute éventualité. Je prenais ma grosse bouteille d'eau, quelques billets, et ma canne à pêche que j'avais acheté d'occasion à un pépé. Et il m'avait assuré que c'était de la superbe qualité même si le fil ne se rembobinait presque plus.

...

Pour l'occasion, la ville avait fait les choses bien, vraiment bien. Tout une petite foire avait été mise en place avec des stands de vente de poisson : bien-sûr fallait promouvoir la spécialité. Mais aussi des stands de vente de canne et kits de pêche, d'autres avec des jouets souvenirs, en forme de poisson, des activités de cuisine, à base de poisson, des produits dérivés, à l'effigie des poissons, le tout avec une énorme scène et des gradins. Il y avait même des petits ateliers pour apprendre aux plus jeunes à pêcher. Et à deux pas, la mer : West Blue, plus prête que jamais à accueillir les pêcheurs.

Dans les allées on pouvait s'acheter des gaufres ou barbes à papa, des glaces ou des crêpes. Il y avait même un mec dans un costume de dauphin géant qui distribuait des ballons de baudruche en forme de poisson aux enfants. Tout était pensé pour la famille, pour les passionnés, les voyageurs et vacanciers. Et il y avait plus d'une cinquantaine de participant prêt à prétendre au titre de meilleur pêcheur de l'année 1627.

Le soleil brillait et le ciel était bleu en ce début de printemps.

Mais qui allait se démarquer ?
Qui allait prendre la bonne prise ?
Qui jetterais son hameçon le plus stratégiquement possible ?
Qui aurait de la chance ?
Et surtout, qui allait sortir son épingle du jeux ?

Que ce soit les meilleurs ou les plus mauvais, tout le monde avait une chance de pêcher le plus beau poisson. Et notre poisson-chat, lui, était déjà en train de nager dans les profondeurs du littoral, attendant le plus beau ver à manger.

Info:
    "Je… hum… oui bon, j’ai pris ce que j’ai trouvé hein. Commence pas à me saouler, c’est pour toi qu’on est venu là. "

    C’était en cette période de l’année où les bougeons éclataient sur leurs tiges, s’épanouissaient en pétales colorés et répandaient leur semence à travers les airs pour s’assurer une belle descendance. Porté par l’air doux et calme de West Blue, le pollen virevoltait, dansait et chatouillait les narines des passants telle la bonne fée des allergies. Aux premiers jours de printemps Poiscaille était toujours radieuse, les parcs et les espaces verts de la ville se couvraient d’une flore luxuriante et la dense forêt prenait l’apparence d’une couronne dont on avait anobli l’île.

    Mais en cette journée ce n’était nullement le retour de la belle saison qu’on fêtait en grande pompe et pour lequel tant de monde s’était déplacé. D’avantage les merveilles de la mer sur lesquelles l’île avait fait tout son fonds de commerce et grâce auxquelles elle avait acquis une si prestigieuse réputation de par le monde. Les poissons qui bordaient ses côtes étaient les meilleurs des Blues et ses pêcheurs, les plus aguerris. C’était leur art, leur talent et leur courage qu’on fêtait. Et tous les amateurs étaient invités à célébrer les fruits de la pêche.

    Ainsi tout oiseau qu’il était Choco, cuisinier de son état, n’avait pas pu résister à l’appel d’une grande boustifaille. Ce  jourétait, de longue date, cochée d’une énorme croix rouge sur le calendrier de la cuisine Oharienne. Convaincre et traîner Raphaël jusqu’à Poiscaille avait été une autre paire de manches, mais la volaille avait ses arguments -musclés certes- et changer d’air était tout ce dont le vert avait besoin à ce moment.

    "Et puis t’façon, c’pas comme si je comptais vraiment pêcher avec ça hein…"

    L’évènement principal de ce petit festival était un concours de pêche et comme il s’agissait du moyen le plus efficace de tomber sur les meilleures pièces -en plus d’une éventuelle et alléchante récompense- l’inscription au concours de pêche était une étape obligatoire pour le duo. Seulement, du matériel de pêche en bons amateurs –profane d’avantage que passionné- ils n’en avaient pas. Et si avec les pouvoirs de Raphaël, celui-ci comptait bien s’en passer, pour l’inscription il ne se voyait pas expliqué son ambitieuse technique de pêche.

    "Kwoahahahaha ! "

    C’était donc pour cette raison, et par pure radinerie, que l’ancien croupier arborait un bout de bois customisé en canne à pêche sous les railleries de son ami ailé. Pas de quoi s’en faire, mais lui qui était plutôt fier de son bricolage avait été vexé des remarques qu’on avait pu lui faire et dont le piaf ne cessait de se gausser depuis leur arrivée. L’île était en effervescence, c’était un joyeux événement et tout ce qu’on attendait, en profitant des stands colorés de produits locaux, c’était l’annonce officielle du début des hostilités. Locaux et étrangers se mêlaient, mais il devait bien être le seul avec si peu d’allure et assez radin pour ne même pas être allé s’acheter une canne à pêche premier prix.

    En attendant, ce qu’il n’avait pas dépensé en matériel, il pourrait toujours le dépenser en snacks et cela n’avait clairement pas la même valeur à ses yeux. C’est comme cela qu’il se retrouva à lorgner et saliver seul devant un bel étalage de Takoyaki, Choco trouvant, lui, intérêt dans les premiers décolletés de la saison et les parures qui les accompagnaient. La chaleur dorait les petites boules de poulpe de succulentes et incomparables odeurs qui finirent par piéger une connaissance.

    "RAFTON ANDERSWAG ! J’étais sûr que c’était bien vous ! "

    Convulsion. Système neuronal en vrac.  Epilepsie oculaire. Raphaël sursauta. Cela faisait décidément bien longtemps que cet inapproprié pseudonyme ne l’avait pas poursuivi.

    "Patrick Fication , vous vous souvenez ?! C’est moi qui vous ai inscrit au tournoi de karaté de l’année dernière, ça revient ? Non ? Je comprends hahaha. Je ne suis pas la moitié de la star que vous êtes ! Bordel Rafton Anderswag, vous avez brillé pour un mec qui ne participe pas au combat ! Quel événement quand même, je vous attendais cette année, vous auriez été mon favori !" précisa-t-il avec une pointe de déception dans la voix, tout en cherchant nerveusement quelque chose au fond de sa poche.
    - ]Euh… Oui, j’étais occupé ailleurs. " balbutia le vert en essayant d’enregistrer toutes les informations, tout en essayant de se souvenir de l’évenement de 1626 plutôt que de ses déboires de ce début d’année.
    - Oh mon gars, ça me fait plaisir de vous recroiser ! Vous participez ici du coup ? Z’avez mon soutien et celui de tout votre fan-club et… Ah tiens voilà ! TADAAAA ! " présenta-t-il triomphant un badge vert luisant frappé des lettres capitales « I’M WITH RAFTON » "Votre popularité avait explosé après le tournoi, tout le monde s’arrachait les goodies  ! Bon… puisqu’on vous a pas vu depuis plus d’un an, la fièvre est retombée mais… ON EST ENCORE QUELQUES FIDELES !
    - Je… sais pas quoi dire, vous n’avez pas l’impression d’en faire un peu trop ?... " se sentit-il obligé de rajouter à la vue des regards curieux qui commençaient à peser sur eux.
    - OH… j’ai saisi ! " s’émerveilla le petit bonhomme, puis d’ajouter à voix basse, comme une confidence "Vous avez besoin d’un peu d’espace et d’anonymat pour vous préparer à la compétition…Message reçu 5 sur 5. Soutien de l’ombre ! "

    Et ce disant il s’éclipse de la façon la moins discrète possible. Génial… il avait un fanclub. Et il n’était pas à son nom.


    Dernière édition par Raphaël Andersen le Mer 27 Juin 2018 - 17:26, édité 2 fois
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    Mes enfants, bonsoir.

    "La modestie est le meilleur appât pour aller à la pêche aux compliments." Phrase emplie de sagesse que cette trouvaille de Sieur Chesterton n'est-ce pas ? Il aurait tout aussi bien pu dire que la beauté est le meilleur appât pour aller à la pêche à la sympathie, mais ce brillant écrivain, bien que poète à ses heures  perdues, avait le goût délicat de n'aborder que les sujets dont il avait ne serait-ce qu'une vague expérience. Homme exemplaire s'il en est, la pêche n'en demeure pourtant pas tant un art de sélection d'appât que son talent à le mouvoir.

    Ce jour-là, Nicholas avait une sortie de classe. Brillante idée que de le placer dans un établissement scolaire où le poisson constitue l'objet de fierté patriotique des homme-mammifères des environs. En effet, Poiscaille est au commerce de la viande des océans ce que l'île aux esclaves est à la dysenterie: Un foyer sûr et abondant. Aussi, tout homme-poisson est accueilli en membre de guilde, en compagnon de l'art. Il n'en demeure pas moins faux de penser qu'un homme ou une femme des fonds marins a acquis ne serait-ce que les rudiments de la compétence. Est-il si étonnant de douter de la capacité de tout homme terrien à courser le lièvres ? Nous aussi, nous avons des boutiques, des échoppes, de la production de masse taylorisée.

    Pour ma part, je suis bonne pêcheuse. Une nécessité pour une mère devant nourrir seule son petit, mais aussi un savoir acquis à Torino, où l'art la culture sont les mamelles nourricières d'une jeunesse refusée au sacrifice consumériste. Un savoir que j'eus la chance de dispenser à mon petit. Mais sous l'eau.

    C'est pourquoi je l'encourageai à se former aux méthodes terriennes. Nicholas est curieux de nature et j'avais la certitude qu'il puiserait, sinon de l'amusement, de l'instruction de cette sortie extrascolaire, où l'on nous avait tout de même demandé une substantielle participation financière afin de renflouer les caisses noires de l'école, tout en empennant sa coiffe de parade de la plus altruiste bienveillance quant aux besoin spéculés de nos progénitures. Heureusement, je n'étais pas dame à me laisser plumer par les vautours, ou leur semblance à cinq doigts la plus proche. Pour manger, Nicholas se débrouillerait. Pour les bobos, il prendrait sur lui. Quant à ce spectacle grotesque de marionnettes, hors de question de payer d'avance un art sans cote. Pourquoi paye-t-on après un repas, mais avant un spectacle ? Le choix de rétribuer ou non ce qui nourrit notre corps est-il plus discutable que ce qui est supposé nourrir notre esprit ? Je ne mange pas de ce pain-là, Nicholas non plus. Si vous vous dites artiste, prouvez-le. Ensuite, vous aurez votre récompense. Même les chiens ont compris comment cela fonctionne. Faudra-t-il encore des siècles à l'humain sans branchies pour suivre l'exemple de son meilleur ami canin ?

    Toujours est-il que Nicholas allait, fier comme un paon - et bien plus beau - se rendre à la foire de Poiscaille, où s'étendaient, à perte de vue, tentes et chapiteaux. Quelques attractions courantes, comme le teste de force au marteau ou les ateliers d'escamoteurs à trio de gobelets. Et bien sûr, l'odeur, forte, du poisson cuit, fumé et de toutes les déclinaisons d'aromates pour l'accompagner. Ci et là, les bouffées de chaleur d'immenses casseroles agitant crustacés et riz, acoquinés sur un lit d'huile. Où l'olfactif ne pouvait être harponné, l'ouïe était sollicitée aux camelots de tous poils et toutes honnêtetés. Ceux qui ne promettaient pas d'inoubliables merveilles à leur stand de pêche au canard présumaient des goûts en matière de bijoux de chaque couple, du besoin de nouvelles bassines de nettoyage pour chaque cataloguée ménagère. Le brouhaha des soldés de la foire pointait en îlots dans une marée stable, mais continue des rires, murmures et bavardages divers de badauds.

    Depuis les petites heures du matin, les marchands de silence avaient fait faillite, dissous dans une liesse généralisée où le moindre passant, par son sourire, sa façon de promouvoir la brochette de poisson doré qu'il déchiquette avidement des dents, semble davantage un artifice des lieux qu'une véritable personne. Et au fond, à l'autre bout de l'entrée principale, au bord de mer où aucun poisson censé n'oserait s'aventurer, la berge où la plage fût avalée, puis remplacée par des quais de bois où, pour l'occasion, plus aucun bateau ne circulait. Place aux piétons, à cet instant même les vagues appartenaient aux terriens.

    En attendant la pièce maîtresse des festivités, qui allaient décerner un titre honorifique de meilleur pêcheur de l'année, les tentes dressées se boursouflaient de quidams venus se remplir le ventre ou reposer les genoux. Nicholas y était; c'était gratuit de s'asseoir. Tout en dégustant les tartines au saumon que je lui avais préparées, il profitait de l'ambiance, ravi de découvrir tout ce qui semblait commun aux mammifères. Hélas, Maxence, un olibrius jaloux de son talent aux cours, comme en sport, ne manqua pas de lui gâcher cet instant de plaisir.

    Yo, Nic, tu manges quoi ?
    - Chomp! CHomp! Chomp....glurp! C'est une tartine de saumon frais au gros sel.
    - Jolie ta boîte à tartines ouais. C'est ta mère qui te l'a préparé ?
    - Oui, dit-il en interrompant son repas.
    - T'avais pas de fric pour te payer ça ? nargua Maxence en exposant une assiette en carton légèrement ondulée où macérait dans une sauce à l'orange un gros morceau de flétan poêlé.
    - J'ai des tartines, répondit-il avec un sourire sincère, quoique méfiant.
    - Ouais mais c'est nul ça, en plus tu manges un peu un cousin à toi non ?
    - Non Maxence, je suis humain, même si j'ai le type poulpe. C'est un peu comme quand toi tu manges du cochon. Vous avez des similitudes, mais ce n'est pas du cannibalisme.
    - Azy t'as dit quoi là ? Tu m'traites de porc ? rugit le gamin de 10 ans en poussant déjà de ses micro abdominaux l'épaule de mon fils.
    - Excuse-moi, je ne voulais pas t'offenser. C'était maladroit. En plus, tu as raison, vous êtes plus proches du singe.

    La main de Maxence fit voler la tartine de Nicholas dont un moignon déchiré de pain restait accroché aux doigts. Les autres élèves présents n'osaient bouger, à peine ôter les débris reçus par l'explosion du tyran de leur classe. Nicholas se sentit mal. jamais il n'imagina provoquer son camarade qu'il respecte tout en acceptant la méchanceté. Perdre son repas ne le mit même pas en colère, il ne cherchait qu'à apaiser la rage de l'imbécile qui ne méritait pas tant de mansuétude.

    Je te fais toutes mes excuses. Tu as raison, j'ai dépassé les limites. S'il te plait, profite de ton repas tranquillement, je m'en vais.

    Nicholas replaça soigneusement sa chaise tout en ignorant la présence collante et pesante de l'autre élève qui le fixait de ses huit centimètres de plus. Il lui murmura quelque chose que nulle ne compris, mais l'intonation suffisait amplement. Quand l'homme-poulpe fut éloigné de quelques pas, Maxence le héla.

    Hey, Nic !
    - Oui ? se retourna le petit homme rose.
    - Tu vas au concours de pêche après ?
    - En effet, acquiesça Nicholas, soulagé de voir que le dialogue était rétabli.
    - Tant mieux.

    Le poulpe le remercia d'un hochement de tête, puis repartit. Il s'arrêta toutefois en entendant la suite de la phrase.

    - C'est vrai quoi, si le but c'est de pêcher la plus grosse prise, je suis sûr que je serai champion toutes catégories si je pécho ta mère.


    Des rires, francs ou forcés. Complice,s dans tous les cas. Nicholas, lui, ne riait pas. Bien au contraire. Il se retourna et fixa Maxence. D'un regard autre, qui n'appartenait pas au genre humain. Aucun enfant n'avait ce regard, pas plus qu'il n'était capable de le supporter. Maxence grimaça un sourire, mais ses lèvres tremblaient. Il ignorait qu'il ne fallait pas m'attaquer, que mon fils pouvait supporter tous les outrages à son égard, mais pas envers ceux qu'il chérissait. Dans ce cas, la bête reprenait le dessus. Et si mon fils ne répliquait pas aux voyous de son âge, c'était pour éviter de les détruire.

    The big fish competition Kid_bu10

    Nicholas! tonna une voix d'adulte. Le petit arrêta net sa ruade, cherchant la source de l'autorité. Monsieur Fishman apparut devant lui, grand, sévère dans son costume gris délavé, son odeur de vernis à bois avec un zeste d'oignon.

    Je peux savoir ce que tu fais ?
    - Je...je me disputais, Monsieur.
    - Et pourquoi ?
    - Maxence a insulté ma maman.
    - Azy j'ai rien dit 'spèce de mytho!
    - Maxence, surveille ton langage.
    - Pardon M'sieur Fishman. Je suis sous le choc, c'est pour ça.
    - Quant à toi, tu viendras me voir après ton repas. Tu es privé d'activités et resteras sous surveillance. Il y aura également une convocation de tes parents pour parler de ton comportement.
    - Monsieur ? intervint Barbara. Maxence a fait tomber les tartines exprès et il a insulté Nicholas. J'ai tout vu.

    Fishman, ébranlé dans sa conviction de juge et parti, la fixa quelques secondes avec une noirceur à la hauteur de ses cheveux plaqués en longues mèches d'une berge à l'autre de sa calvitie. La petite tint bon, sans trop se montrer fière de sa résistance. Mais il était trop tard, le doute avait été instauré. Malheureusement pour le professeur, on ne punissait pas une Barbara comme un Nicholas. Afin de conserver contenance et ignominie, il reprit, les yeux fixés sur la véritable victime.

    - Ce n'est pas une raison pour t'en prendre à lui. Je parlerai à ta mère. En attendant, va participer au concours de pêche et représente dignement notre école. Au moindre problème avec toi, j'en informe la directrice. Tu peux disposer.

    Nicholas ne risqua pas un remerciement discret à Barbara, mais il le pensait bien fort. Sans triomphe, ni abattement, il quitta le chapiteau et se rendit au concours. S'y inscrire ne posa aucun problème. Par contre, il n'avait pas de canne à pêche, ni de moyens d'en louer une.



      Tu pourras revenir quand tu auras de quoi payer, on fait pas dans la charité chez nous.


      Après ce braillement suivi d'une porte qui claque, un corps se releva doucement du pas de porte où il venait d'être éjecté. Tapotant ses vêtements usés par le temps, probablement porté plus qu'il ne le faudrait, afin d'épousseter la poussière qu'il avait raclé dans sa chute forcée. Kusachi était, comme à son habitude, sans le sous et avec une ardoise longue comme le bras dans cette auberge. Il avait été longtemps oisif sur cette île de Poiscaille. Ce n'est pas que le boulot manquait par ici, simplement que la pêche, ce n'était vraiment pas son truc.


      AH OUAIS, TU OSES ME FOUTRE DEHORS, TU VAS VOIR QUAND J'AURAIS R.... et tu as déjà fermé la porte, à quoi bon m'égosiller.


      La journée avait bien commencé pourtant, il avait bien dormi et s'était offert un copieux petit déjeuner. Le soucis venait du fait que c'était le jour des comptes à l'auberge. Le gérant avait hurlé « COMBIEN » avant de se ruer vers Kusa, qui venait de finir d'engloutir un second ragoût, et de le foutre dehors. Mais ce n'était pas la première fois et il pouvait au moins se contenter d'avoir l'estomac rempli afin de retourner vaquer à ses occupations, c'est-à-dire probablement ne rien faire. Aller à la concurrence ne servirait à rien, il avait déjà eu du bol de tomber sur un pigeo... un aubergiste conciliant. Sa bourse était vide, cela faisait un moment qu'il se délestait de ses économies sur ce bout de terre dédié à la pêche. Il en avait marre de passer son temps à travailler sur des bateaux à laver le pont ou charger des marchandises, il voulait reprendre sa vocation première, celle dont il se vante sans cesse et qu'il fabule, la piraterie. Mais, après avoir roulé sa bosse un moment dans le coin, pas de pavillon noir en vue, il se retrouvait planté là, à attendre un signe du destin. Voler un bateau aurait pu être une option viable, mais ces talents de navigateurs n'ont d'égal que de sa bourse.

      Bref, il lui fallait trouver un boulot simple, rapide et qui paye bien. Une chose bien improbable à trouver. Les rues de la ville étaient particulièrement agitées en ce jour, beaucoup de passants défilaient, le sourire aux lèvres et avec une aura de joie non dissimulée. Le soleil brillait de mille feux au milieu d'un ciel plus bleu que le vaste océan du monde, et tout cela faisait vomir Kazuki. Tout ce bonheur et cette perfection de la nature dans une journée aussi naze pour lui, c'était vraiment une honte. Lui qui ne pouvait même plus vivre à crédit et profiter des simples d'esprits tenanciers de bar. Vivement un voyage prochain sur une île ou la pluie et un joueur de violon dans la rue rendrait son dessein plus dramatique. Pour l'instant, il devait seulement se contenter d'aller broyer du noir dans un coin moins chaleureux et avec moins de vie. Sans un mot, il s'éloigna du lieu de son forfait allant dans le sens inverse aux cris et brouhaha et de la ville. Le problème dans tout cela, c'est qu'il s'éloignait alors du port, le lieu où son pourcentage de chance de trouver un travail temporaire aurait été fortement renforcé. Mais, ne rendons pas les choses plus facile qu'elles ne le sont.

      Et c'est alors qu'il commençait à arriver dans un endroit tranquille, vide, pour le moment, de tout passage que son regard s'accrocha sur une grande affiche aux couleurs assez flashy. S'en approchant, Kuza comprenait d'où venait le bruit et l'agitation. Une fête et un concours. Des jeux et du pain pour contenter la plèbe, voilà qui était bien pitoyable. Mais, avec un esprit en ébullition, probablement dû à une exposition prolongée au soleil, Kusachi Kazuki avait trouvé son contentement là-dedans. Qui dit concours dit récompense et ainsi, il retrouverait la joie et le bonheur. Effort minimum pour une récompense maximum. Tout ce qu'il voulait. Sans prendre le temps de lire les petits caractères ou les modalités de ce concours, il fit demi tour pour se diriger vers le port. Sûr de son fait et de sa supériorité, il n'avait que faire de ce sur quoi allait porter les épreuves qui lui donneraient richesses et gloire.

      Trouver l'endroit des festivités avait été chose facile, Kazu n'avait eu qu'à revenir sur ses pas puis suivre les mouvements de foule afin d'arriver. Il y avait du monde, beaucoup de monde. A croire que ce genre d'événement était assez important pour la population locale. Désormais il ne lui restait plus qu'à trouver où s'inscrire pour empocher le pactole. Après quelques minutes de recherche dans la cohue provoquée par ce festival, Kusa remarqua enfin le stand pour s'inscrire. Sans prêter attention au bonhomme qui tenait le registre des inscrits ni les deux personnes en train d'attendre pour s'engager dans le concours, il se plaça devant.



      C'est où qu'on signe ?

      Ah, bien le bonjour monsieur. Vous désirez participer au concours de pêche ? Si vous voulez bien attendre votre tour, je m'occupe de vous dans un instant.

      Ouais ouais c'est ç..... Attends, quoi ? Un concours de pêche ? Oh bordel, c'est de la mer...

      Oui, la pêche est un art exquis et incroyable mêlant, passion, patience et pat... Désolé il me manque un mot commençant par « pat ». J'aurais dû préparer un discours à l'avance, mais ma femme ne m'a jamais laissé une seconde ces derniers temps. Vous êtes amateur de pêche ?


      Sans dire un mot, Kusachi s'écarta du devant du stand pour se placer dans la queue. La pêche. Voilà qui était problématique. Il n'avait jamais aimé ça et n'avait aucun talent. La dernière fois qu'il l'avait pratiqué, il avait jeté un filer de pêche sans l'attacher au navire. Douloureux souvenirs, à la fin il n'avait pas été payé à cause de cette ridicule et infime erreur. Il allait être plus compliqué de se placer comme favori dans cette compétition désormais. Mais qui ne tente rien n'a rien, tant pis s'il n'avait jamais été bon dans cela, la récompense à la clef suffirait à le motiver assez pour se surpasser. Comme prévu, un court instant après, c'était son tour. Il lui fallait faire bonne impression pour épater la galerie et partir comme le chouchou du public.


      Je suis El Maestro de Los Pechos, j'ai voyagé sur tout les océans de ce monde afin de perfectionner ma technique jusqu'à ce jour et cette sauterie sera pour moi l'occasion d'exprimer totalement mon art et montrer aux yeux de tous la magnificence de ma technique absolue.

      Oui, très bien monsieur Los Pechos, mais j'ai simplement besoin d'un nom. Pour raconter des histoires il y a un tente où les parents laissent leurs enfants si vous voulez.

      Grmbl.... Kusachi Kazuki.

      Très bien Monsieur Kazuki. Ou est-ce Monsieur Kusachi ? On ne sait jamais avec les noms composés de prénom. Très bien, vous voilà inscrit, bonne chance, vous en aurez besoin. Nous avons de sacré bon compétiteurs cette année, mais le favori et sans conteste un homme de grande valeur, le bien nommé Raphael And....

      Ouais ouais, cool. Dit, vous filez du matos aux participants ?

      Du matos ? Nous louons du matériel du pêche si c'est de cela dont vous parlez ? Mais un homme qui vit pour la pêche tel que vous doit bien avoir ça sous la main, non ?


      Encore une fois, Kusa tourna les talons en restant muet. Sans un sous en poche, il lui fallait improviser pour son matériel. Il devait lui rester encore assez de temps pour rassembler un équipement pour participer pleinement à ce concours. Sinon, il pourrait toujours pêcher à la main, mais c'était bien trop exigeant comme technique. La pêche, vraiment un truc naze.
      • https://youtu.be/dQw4w9WgXcQ
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      Mes yeux brillaient. Littéralement. Un peu comme une gamine de six ans à qui on venait d'offrir la poupée la plus en vogue de l'année. Je me baladais toute joyeuse canne à pêche en main et sourire aux lèvres. Je n'avais jamais vu Poiscaille sous un si beau jour. Enfin, je voyais souvent la ville heureuse et épanouie sous le commerce de poisson et chaque année big fish competition animait les cœurs de chaque habitant. Mais je ne sais pas, cette année il y avait quelque chose d'encore plus spécial. Comme une aura dans l'air qui rendait l'événement encore plus incroyable.

      Je n'avais pas pris beaucoup d'argent. Je me connaissais, disons que j'étais une sacrée dépensière. J'avais au moins quelques billets pour me faire plaisir. Alors les premières berries qui sont parties ont remplis les poches d'une vendeuse de limonade. Il faisait vraiment chaud, la température devait être à vingt-cinq ou vingt-six degré, plus ou moins, et c'était hyper important de s'hydrater. Surtout pour moi, je devais avoir trois petites bouteilles d'eau dans mon sac. Mais le goût citronné me tentait terriblement.

      Plus je marchais, plus le temps passait. J'avais toujours une petite montre sur moi, assez discrète mais parfaite pour lire l'heure. Il y avait tous les aiguillages alors comme j'avais dû mal à me repérer c'était bien pratique. Il était bientôt quinze heures, autrement dit le concours allait bientôt commencé. Je m'étais inscrite il y a un mois, mais apparemment beaucoup de personnes semblaient vouloir s'inscrire en dernière minute. Je m'approchais du stand.

      « Alors, on a beaucoup d'inscrit pour cette année ? »


      Je connaissais bien monsieur Kajfu, ça faisait déjà cinq ans que je participais à ce concours et de temps à autre je l'aidais, c'était un mec super sympa et très encourageant.

      « Oui ! On a une centaine d'inscrit et je sens que la compétition va être redoutable cette année. Il y en a même qui viennent de loin. »

      Je sirotais ma limonade pendait qu'il m'expliquait qu'un certain nombre de pêcheurs avaient fait le déplacement depuis les autres blues pour venir à West. Il y avait même quelques personnes qui venaient de Grand Line. C'était incroyable comment ce genre d'événement pouvait rapprocher.

      Je suis resté un peu avec lui pour discuter. Il savait que je n'étais pas une as de la pêche, alors il m'a donné quelques conseils, histoire que je m'en sorte mieux que les années précédentes. Enfin, il priait pour moi, et pour ceux autours de moi...

      ...

      A l'ombre, Namazu discutait avec Olivette. C'était une journaliste, le genre de personne qui parcourt les blues pour photographier et conter les plus beaux événements. Namazu la motivait tant bien que mal à parler de big fish competition. Pour lui, cette compétition était le joyaux de Poiscaille voir même l'un des plus beaux événements printanier de West Blue. Alors s'il pouvait négocier une première de couverture il n'allait pas se gêner. De son côté, Olivette prenait des notes, intriguée par tout cet engouement.

      Et 15 heures sonna. La cloche était déchainée. Namazu noua son nœud un peu plus fort, passa une main dans ses cheveux et réajusta son masque. Il expira un bon grand coup et s'installa sur l'estrade, face au micro.

      « Mesdames, Messieurs, bienvenu. Nous sommes heureux de vous retrouver aujourd'hui afin de célébrer ensemble la huuuuuitième édition de big fish competition ! Pour l'occasion un magnifique poisson chat a été dissimulé dans les eaux de West Blue. C'est à celui qui trouvera la bête que reviendra cette coupe, ces berries et un bon d'achat à l'année dans nos étalages de produits frais. »

      Il montra les lots de la main, accompagné d'applaudissements et de sifflements.

      « Je vous laisse vous installer et vous souhaite bonne chance ! »

      ...

      J'avais entendu de loin l'annonce. Alors très vite j'ai remercié Kajfu et je me suis empressée d'aller m'installer au bord du littoral. J'étais le numéro six. Chaque participant avait un petit emplacement avec une chaise su laquelle s'installer et une petite table. Il y avait des coins d'herbes et des coins de sable. Parfois le soleil était caché par des grands arbres mais à d'autres places le soleil frappait fort.

      Pour ma part, j'étais placée sur un coin d'herbe et il y avait un grand arbre à quelques mètres. L'ombre était pour mon voisin, un mec aux cheveux verts qui avait l'air d'avoir un fan club à l'arrière. De l'autre côté, il y avait un plus jeune, sabre et cheveux noirs, il avait l'air d'un petit vagabond qui avait atterri ici au petit bonheur la chance. Et juste à côté : un enfant, enfin un petit homme poisson aux joues roses toutes mignonnes. J'étais contente de me trouver à côté de concurrents qui n'avaient pas l'air bien méchant, quoi que...

      D'un sourire et d'un signe de la main je me tournais tour à tour vers ces trois concurrents pour leur balancer un petit :

      « Salut ! Bonne chance ihih. »


      Puis j'ai terminé ma limonade et attendu le coup d'envoie. Et c'était un coup de feu qui marquait le début des hostilités.

      BOUM.

      Canne à pêche à l'eau et good luck everybody.
      Info:
        Quelle plaie.

        Lui qui pensait pouvoir tricher tranquillement dans son coin avait l’impression d’être devenu le premier prix du concours de pêche. Patrick Fication n’était pas encore revenu avec les irréductibles fidèles dont il avait parlé, mais de partout, il avait l’impression que les regards venaient se planter sur lui. Il fallait dire que le numéro de son afficionado n’était pas passé inaperçu sur la place des saveurs et que les rumeurs avaient toujours le bon goût de circuler…

        Le signal avait été lancé depuis plusieurs minutes déjà mais le vert ne pouvait s’empêcher de regarder par-dessus son épaule si on ne l’épiait pas. Sa parodie de canne à pêche roulant entre les mains, il n’était pas certain de savoir lancer sa ligne correctement, pas certain non plus de la tenir par le bon bout. Son seul réconfort était de ne pas être trop mal situé, à l’ombre d’un grand arbre, il s’était trouvé un joli petit morceau de digue contre lequel basculer sa chaise. Ses doigts de pieds en éventail, prenant l’air libre sur un bord de table, étaient bien les seuls à prendre du bon temps… Lui, caché derrière ses lunettes de soleil, essayait désespérément d’observer ses adversaires et d’en retirer le moindre enseignement.

        "Non mais c’est clair, il est en train de repérer le terrain. Je connais la technique, tous les grands professionnels font ça, c’est une sorte de rite pour communier avec la nature ou un truc mystique du genre. Je connais pas tous les détails t’sais, mais c’est un truc assez puissant !
        - Dingue ! Mais du coup c’est un grand professionnel, l’était-là l’année dernière ?
        - Jure ! C’est un fou ce mec, Jimmy m’en avait parlé le mois dernier, parait qu’il avait pêché absolument tous les poissons de l’édition précédente, z’ont dû écourter !
        - Noooon ?! "

        Et une rumeur de plus.

        D’un toussotement bien appuyé, il leur signifia qu’ils troublaient la concentration des participants. S’ils ne disparurent pas tout de suite, ils eurent au moins la décence de ne plus être audible. Un vrai régal.

        Les pêcheurs dont on avait assigné le point de départ dans ce coin n’étaient pas nombreux, à vrai dire, Raphaël avait presque l’impression de partager un espace intime avec ses trois concurrents et il se doutait que tôt ou tard, la glace serait brisée. La jeune femme-poisson, où en tout cas c’est à cette espèce qu’on l’aurait naturellement identifié du fait de sa couleur de peau, semblait être celle qui se débrouillait le mieux avec sa ligne. Pas étonnant, ce qui l’était plus en revanche, c’était de ne pas tout simplement la voir plonger à l’eau et récolter prises sur prises. Sans doute une histoire de règlement… Et une raison de plus pour ne pas se faire débusquer trop tôt.

        "Bon… "

        Choco ne pointant plus son nez, il allait bien falloir qu’il commence quelque part.

        Manche retroussée, gants enfilés, toute la longueur de ligne qu’il avait à disposition bien enroulée autour d’un moulinet de fortune, il était prêt pour mettre en place sa grande illusion aquatique. Quelques ajustements plus tard, toute sa fougue et sa motivation retrouvées, il concentra son regard sur l’horizon comme pour saisir la complexité des mouvements marins entremêlés aux doux courants d’air printanier, et s’apprêta à envoyer son premier swing à la mer. Les poissons n’attendaient plus que lui, il suffisait juste qu’ils s’en rendent compte.

        "Si je peux me permettre, un de vos gants est accroché à votre hameçon… " se permit très amicalement de l’interrompre sa concurrente. La remarque pertinente l’arrêta bien entendu dans son mouvement. Repéré.
        "Normal, c’est… comment dire… une sorte de porte-bonheur. "

        Se rattrapa du mieux qu’il pût l’ancien croupier.

        "Une tradition familiale, ancestrale, c’est toujours comme ça que nous attrapons le premier poisson. C’est un peu comme une offrande aux dieux marins si vous voulez.
        - Oh. " fit-elle mine de comprendre, toutefois peu convaincue qu’un quelconque dieu marin puisse se sentir honoré de recevoir un gant miteux.
        "J’imagine que tout le monde à ses façons curieuses de se mettre en condition héhéhé. "

        Détournant l’attention, il se dépêcha d’envoyer sa ligne à l’eau avant que le supposé gant miteux ne se mette à bouger. Bien accroché à la ligne, lesté par un plomb, ce dernier ne tarda pas à couler à quelques dizaines de mètres de la cote pour tout de suite s’animer, à la recherche d’une prise.

        Technique ancestrale ou non, Raphaël comptait bien utiliser ce qu’il avait dans le ventre pour le remplir d’ici la fin de la journée.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t15094-jeux-de-mains-jeux-de-vi
        • https://www.onepiece-requiem.net/t14957-raphael-andersen-je-suis-vierge-ascendant-lion


        Il avait encore du temps. Kusachi avait besoin de matériel. Il n'y connaissait pas grand-chose à la pêche pour ne pas dire rien, alors devoir participer à un concours sans être sur un pied d'égalité avec les autres rendait la chose bien plus complexe. Heureusement, les hostilités n'avaient pas été lancé, pour le moment. Il lui fallait être ingénieux sur ce coup-là. Voler un autre participant était une option viable mais plus la solution en dernier recours. Ce genre de types peinturlurent leurs cannes ou gravent des runes dessus afin de reconnaître son matos par rapport à celui des autres, ou tout simplement se démarquer du pécheur lambda. Difficile de faire croire à un autre qu'on possède également une canne avec son nom gravé dessus. Alors, ça sera le plan A.

        Le plan A était ridicule, tout comme le but de ce concours. Kusa devait faire les fonds de tiroirs pour au moins donner l'illusion qu'il s'était inscrit en connaissance de cause. Rapidement, il se faisait une liste de ce dont il allait avoir besoin, avec un peu de chance, il trouverait mieux en farfouillant. Première étape, du fil. Après avoir regardé les autres mordus pisciphile, ils semblaient tous posséder un genre spécifique, assez fin et léger presque invisible. Pouah. Pour Kusachi, tout ceci n'était qu'excentricité, une bonne vieille corde ferait l'affaire. En plus, dans le coin, ce serait chose facile à trouver. Dans l'idée, quelque chose de pas trop épais ferait l'affaire, mais il ne ferait pas fine bouche. Dans la pratique, se trouvant à proximité d'un port, il ne trouvait que des cordes d'amarrage, pas vraiment la taille que Kusa voulait. De plus ça serait trop voyant, mais en faisant un nœud au bout et avec beaucoup de chance au moment de jeter ce cordage à l'eau, il pourrait peut-être assommer le premier poisson qui passait par là. Non, mauvaise idée, il ne trouverait jamais de canne assez solide pour ne pas céder au poids de la gravité. Alors qu'il passait derrière un stand, la solution à son problème lui apparu. Littéralement. Une corde retenait la bâche. Sa taille était parfaite. Une corde en jute banale, assez longue pour pouvoir être jetée à l'eau sans problème. Il en aurait même en rab si jamais cela tournait mal. Sans hésitation, il détacha tout cela et fourra le cordage dans sa poche. Ni vu ni connu, il s'éloigna du lieu de délit en sifflotant.

        Une bonne chose faite, il fallait passer au problème suivant. La canne. A vrai dire, il avait son bokken sur lui, cela ferait parfaitement l'affaire, mais si le poisson était récalcitrant, il aurait besoin de quelque chose pour l'assommer. Il lui fallait trouver autre chose. Il y avait du mouvement dans la fête locale, peut-être le concours allait-il se lancer prochainement. Il lui fallait faire vite pour trouver les ressources nécessaires à sa participation. En fait, sa liste n'avait que deux choses inscrites dessus, du fil et un bâton, donc il lui fallait juste trouver un bâton. Rien de plus simple, Kusa serait dans les temps pour participer à ce truc chiant. Il n'y avait pas grand chose sur le sol dans ce coin, du moins pas ce qu'il voulait. Le seul truc qui aurait pu servir était une planche de bois, convenable mais pas pratique. La canne d'un petit vieux aussi, mais il était appuyé dessus, mieux valait-il laisser les aînés tranquille. Finalement il trouva une branche tordue qui traînait au sol, elle semblait être assez rigide pour être utilisée pour gagner le concours. Voilà, tout était prêt. Et pile au bon moment. Le signal du lancement des hostilités avait retenti, un son de cloche, rien de plus. Visiblement l'organiseur avait énoncé les règles, mais trop loin, Kusa n'avait rien entendu, de toute manière, il n'en avait que faire.

        A son retour dans la zone mixte, on lui indiqua là où il devait s'installer. Kazu n'était pas vraiment content de ce traitement, à vrai dire on l'avait plutôt arrêté dans sa marche alors qu'il voulait s'installer lui même dans un coin. Quoi qu'il en soit, il fallait se plier à ce règlement, lui qui voulait s'installer à côté du premier mec qui semblait maîtriser son sujet pour lui voler ses prises, raté. Assis à bonne distance des autres concurrents, Kusachi marmonnait dans son coin, tenant sa branche où il avait attaché sa ficelle. Sa corde de jute flottait sur le dessus de l'eau et ne semblait pas vouloir couler, mais le pêcheur non-confirmé qu'il était ne s'en inquiétait pas. Un poisson serait sûrement assez bête pour venir s'y frotter et s'entortiller dedans. Ainsi, il se retrouverait ficelé et Kusa n'aurait plus qu'à le ramener sur la terre ferme. Peut-être aurait-il dû faire un système de collet, mais il paraît que la pêche est affaire de patience, donc autant laisser les choses comme elles sont.

        • https://youtu.be/dQw4w9WgXcQ
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        Oh. Un porte bonheur. Une technique ancestrale.
        Comment n'aurais-je pas pu y penser ?

        J'ai planté ma canne à pêche dans le sol et je me suis retournée vers mon sac. Il devait ben y avoir de quoi me donner de la chance là-dedans. Hein quoi ? Plagiat de techniques ? Pas du tout. Le bon mot était inspiration.

        De la nourriture, des livres, de l'eau, encore de la nourriture, et au fond, une capsule. Je ne savais absolument pas ce qu'elle foutait là en plein milieux de mes affaires mais ça valait le coup, non ? J'étais naïve. Alors j'ai pris cette capsule de bouteille de cola et je l'ai accroché à mon hameçons. Ça en jetait, la grande classe.

        J'ai rebalancé tout ça à l'eau, en croisant les doigts et en priant.

        « Je sens que ça va être long... »

        J'ai rabattu ma casquette sur mes yeux. Un peu d'ombre ne faisait jamais de mal. J'ai remis le dossier de ma chaise sur laquelle j'étais assise. J'ai remis mon t-shirt dans mon pantalon. J'ai relevé ma casquette. J'ai changé la longueur de ma chaise. J'ai bu un peu d'eau. J'ai reniflé. J'ai remis le dossier de ma chaise. Je me suis grattée la jambe...


        « BON ! C'EST QUAND QUE ÇA MORD LÀ ! »

        J'étais désespérée.

        « Madame, un peu d'aide peut-être ? »

        Je me suis retournée. De l'aide, où ça de l'aide ? Y'avait un petit vieux avec un chariot rempli de d'accessoires de pêche. Je me suis émerveillée. Mes yeux brillaient. Je me suis approchée de ses affaires. J'ai pointé du doigts les petits vers de terre qui remuaient dans un bocal et j'ai à peine eu le temps d'ouvrir la bouche que...

        « Des asticots magiques ! Avec une aura spéciale pour attirer les poissons. Ça vaut le coup d'œil !»

        J'ai voulu demander le prix mais... il a été beaucoup plus rapide.

        « 50 000 berrys, payable en trois fois si besoin ! »
        « HEIN ?? »

        Mes yeux sont sortis de leurs orbites, d'un coup. C'était quoi ce prix exorbitant pour de simples vers de terre ?

        « Bon allez, 47 000 berrys pour vous parce que vous êtes mignonne ! »
        « Que... quoi ? »

        Je me suis mise à réfléchir, je pouvais pas passer devant cette offre sans en profiter... Alors j'ai récupéré l'argent qu'il me restait et j'ai payé ces asticots magiques. Ils avaient intérêt à me ramener la victoire.

        Naïve Kat, naïve...

        A peine eu le temps de remercier le marchand qu'il s'était déjà barré sur la place d'à côté, avec un... nouveau look. Maintenant, il vendait des barbes à papa et des bonbons pour enfants.

        Je ne cherchais même plus à comprendre...
          Ligne de pêche en jute…
          Asticots magiques…
          Arcane ancestrale du porte-bonheur…

          Il n’aurait plus manqué que le petit homme poisson, rose, joufflu et innocent comme une barbe à papa, se mit à chasser les mollusques avec un filet à papillons pour qu’on leur décerna le prix du carré des bras-cassés. Les pires pêcheurs de la compétition avait été réuni dans un seul coin de Poiscaille et pourtant c’était eux qui drainaient le plus d’attention.

          "Exquis, exquis ! La première heure de compétition est un moment crucial pour nos participants, ils doivent s’approprier le terrain et ce sont les premières prises qui mettront en place les rapports de force ! Nous nous trouvons actuellement avec un petit groupe d’amateurs qui participent pour la première fois à notre grand événement, je vous propose de partager ces premiers moments avec eux et de recueillir leur ressenti ! "

          Il avait fallu que le présentateur de l’événement, ainsi que ses Den Den Caméramen, se laissèrent attirer par le petit groupe de curieux qui lorgnaient et commentaient les faits et gestes « extraordinaires » de Raphaël. Maintenant ses exploits ainsi que ceux de ses trois voisins allaient être retransmis dans toute la ville et seraient probablement classés dans les archives du festival. Avec sa chance, le vert se doutait très fortement que cela réveillerait les flammes éteintes des admirateurs de Rafton.

          Il s’en mordait les lèvres.
          Quelle postérité…

          Son seul réconfort était d’avoir perdu Choco en cours de route et de n’être accompagné d’aucune autre de ses connaissances qui se seraient… allégrement foutus de sa tronche. Il nota pour plus tard qu’il devrait revoir sa façon de choisir ses proches.

          "Curieux, curieux ! L’équipement de nos pêcheurs en herbe est bien rudimentaire. Pourtant nous mettions à disposition de tous un starter pack des plus abordables, est-ce de l’ignorance… de la radinerie… ou bien… "

          L’homme au masque de poisson parlait de la même voix traînante qui accompagne les documentaires. S’il se devait de mettre toute l’île au courant des actualités de la compétition, il ne voulait pas pour autant perturber la concentration des participants. C’est pourquoi, malgré le suspense qu’il entretenait, ses interventions n’étaient pas dérangeantes.

          "Peut-être nous réservent-ils des surprises ?! "

          Raphaël ne leur adressa pas même un battement de sourcils. S’il attirait trop l’attention de la caméra, s’en était complètement finie de sa tranquillité. Ce dont il n’avait vraiment pas besoin.  

          Concentré comme un tireur sur sa cible, le croupier avait de toute façon abandonné derrière lui tous ses sens terrestres. Son esprit se promenait dans les fonds marins, battant de ses cinq petites nageoires pour essayer de se repérer. Il était focalisé sur son pouvoir, celui-là même qui lui avait permis de faire apparaître un de ses gants au bout de son hameçon, celui-là qui encore lui permettait de prendre le plein contrôle sur le morceau de tissu, déjà imbibé d’eau mais maintenu en forme par une main invisible.

          Ce n’était pas simple. Il avait déjà tenté de contrôler ses invocations sans contact visuel, mais là elle évoluait carrément dans un autre élément. La diriger et la faire bouger étaient facile, les ondulations de l’eau offrait un toucher bien plus saisissant que l’air, en revanche se repérer était de l’ordre de l’impossible. Brassée et emportée par les courants, la pauvre main gantée changeait sans cesse de direction et le seul indice dont disposait son propriétaire était le fil de pêche qu’elle traînait sur son sillage. Des repères maigres mais qui permettaient tout de même au vert de s’approprier le rivage.

          Plusieurs fois il avait touché le fond, d’autres fois encore il avait eu la sensation d’être frôlée par une créature marine. Les poissons étaient nombreux et bientôt il fut capable de distinguer leurs mouvements de celui des algues à travers lesquels il menait son exploration.

          Les commentaires des spectateurs le sortirent quelque fois de sa concentration, mais il eut de moins en moins de mal à les ignorer.

          "Bon sang, serait-ce…
          - Ma première prise ! "

          Son curieux appât n’attirait guère l’attention des poissons, mais cette fois lorsqu’il sentit que quelque chose de bien vivant frôlait sa main, il réagit au quart de tour. Le poignet bascula et il se jeta sur la prise. N’ayant jamais saisi de poisson sous l’eau, Raphaël s’étonna de la texture fine et noueuse de ce qu’il identifia comme une nageoire, mais il ne lâcha pas et lorsque la bête partit dans l’autre sens sa ligne se tendit brusquement.

          Le gant tint bon.

          La bête devait être énorme !

          "Mazette ! La cane s’ébroue, le moulinet chauffe et le concurrent est déjà en train de prendre appui sur la digue pour se donner plus de force ! C’est sans aucun doute une belle prise !
          - LE POISSON-CHAT ! C’est certain !
          - Il est tellement impressionnant, Rafton est déjà tombé sur le gros lot !
          - Bordel !
          - Vos gueules." marmona le vert dans sa barbiche alors qu’il tirait de toutes ses forces sur sa ligne. La manivelle de son moulinet de fortune n’allait pas tenir.
          "OH MAIS ! Il n’est pas le seul ! "

          La cordelette du jeune homme à le chevelure noir corbeau avait à son tour plongé, obligeant son propriétaire à forcer pour ne pas laisser s’échapper ses maigres moyens. Le voyant en difficulté, le petit homme-poisson réagit immédiatement et vint le ceinturer pour l’aider à tirer.

          Raphaël sentit que d’avantage de force était exercée. Sa ligne effleurait l’eau, dans une continuité parfaite avec celle de l’autre pêcheur. Au milieu quelque chose se débattait et agitait la surface de la mer. On n’y voyait rien. Mais quelque chose était certain, les deux berges de cette petite baie se faisait concurrence.

          "Incroyable ! C’est Incroyable, les deux pêcheurs se battent pour une même prise ! Qui va l’emporter ?! Ce jeune homme aux cheveux verts… Rafton Anderswag ou l’improbable duo qui vient de se former. " reprit Namazu après avoir recueilli quelques informations sur les participants "Ah mais ? Kusachi Kazuki, El Maestro Los Pechos, semble incommodé, le petit Nicholas serait-il en train de serrer un peu trop fort ?! "

          La remarque était anodine, mais tout se passa très rapidement à suite.

          L’entendant, Nicholas se rappela que tous les humains ne trouvaient pas convenable qu’on se colle à eux. Il rougit, peiné, et lâcha aussitôt Kazuki.

          Celui-ci, effectivement ennuyé, perdit toutefois toute sa stabilité lorsque le petit Hercule le libéra. Quelques pas pour tenter de se rétablir et il perdait l’équilibre, emporté par le bâton qu’il ne voulait pas lâcher.

          Raphaël, rouge de ses efforts, malmenait son moulinet. Les poings serrés sur sa canne, il n’arrivait à intimer qu’un seule ordre à son allié des profondeurs : tenir. Et lorsqu’enfin il sentit sa proie faiblir, il se jeta violemment vers l’arrière pour la hisser hors de l’eau.

          La mer s’ouvrit.

          Kazuki plongea la tête la première, éclaboussant son monde aux alentours.

          Les deux lignes mêlées émergèrent de l’eau mais…

          "BON DIEU ! Le poisson s’est échappé, quelle occasion manquée ! "

          Ce qui, du point de vue de Raphaël, n’était pas tout à fait ce qu’il s’était passé. Il se retint de se frapper lorsqu’il constata que sa main gantée s’était accrochée à un entremêlement de la cordelette de son rival. Il n’était pas encore au point et s’était complètement fourvoyé sur la profondeur à laquelle il avait estimé la position de sa main. Pour avoir attrapé un si gros morceau de cette corde à peine lestée, il devait s’être promené près de la surface.

          Mais l’agitation dans l’eau l’arracha à ses reproches.

          "Il se noie ! " commenta avec stupeur Namazu alors que les Den Den se braquait sur le garçon tombé à l'eau.

          Ah.
          Euh…
          Oui… Bon.
          L’héroïsme c’était bien beau, mais en tant qu’enclume, on passait son tour.
          Spoiler:
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          Avec un magnifique plat en guise de plongeon, Kusa coulait lentement dans les fonds marins. Il était certain que la douleur de l'impact entre son corps et la surface de la mer avait entravé ses actions. Coûte que coûte, il voulait récupérer la prise qui s'était fait avoir par un bout de ficelle. Si elle était assez idiote pour se faire prendre avec un équipement aussi naze, alors elle n'était pas bien futée et la capturer à la main serait une partie de plaisir, même si ça devait être une belle bête vu la puissance qu'il avait senti au bout de sa ligne.
          Mais, entre la théorie et la pratique, l'écart était conséquent. Après ce mauvais saut, il avait relâché l'oxygène censé lui permettre de rester la tête dans l'eau à la recherche de sa proie. Par instinct de survie, il remonta machinalement à la surface. Adieu victoire facile et surtout, adieu matériel fait sur mesure cinq minutes auparavant. Dans le feu de l'action, sa canne improvisée avait foutu le camp dans la mer et pas la peine de retourner la chercher, il voulait retourner sur la terre ferme avant toute autre chose. Kusachi avait avalé de l'eau de mer dans sa remontée. Il était là, à la surface crachant ce trop plein de solution saline en peinant misérablement à retourner sur le rivage à la nage. Nager comme un chien, ce n'était pas le plus pratique mais la seule chose qu'il arrivait à exécuter pour se tirer de ce mauvais pas. Finalement, après un effort conséquent, il s'échoua sur le rivage tel un cétacé voulant mettre fin à ses jours. Difficilement, il se redressa pour retourner à ce qu'il avait à faire : se servir du machin rose en guise d'appât pour le tort qu'il venait de lui faire subir. Et avec un morceau comme ça au bout de la ligne, il allait forcément attraper le plus gros poissons qui traînaient dans le coin. Avec cette tactique, les autres participants ne pourraient que s'incliner devant sa supériorité au lieu de se marrer comme ils le faisaient. Après avoir récupéré de sa séance de natation sous marine forcé, Kusachi, d'un pas assuré, se dirigea vers le truc rose qui était resté planté là tout du long après avoir commis l'irréparable. Il n'avait même pas essayé de se dédouaner de cela en venant aider sa pauvre victime. Il devait payer. A sa hauteur, ou plutôt à genoux pour être les yeux dans les yeux avec cette créature venue d'un autre monde, probablement.



          Hé machin, tu t'es bien amusé ? J'avais la prise du siècle, j'allais rafler la mise et toi tu viens m'emmerder et ruiner tout ça. T'es quoi un juste, un chewing gum vivant ? T'es là pour empêcher les gens compétents de gagner ? TU SAIS QUI JE SUIS, OH !


          La petite chose ne semblait pas vouloir réagir, détournant le regard au lieu d'affronter son destin. Ou c'était peut-être simplement les cris et les grands gestes théâtraux de Kusachi qui le gênait. Peu importe, Kuzaki continuait son cinéma tout en crachotant à cause d'une gorge asséchée et assoiffée par l'abus de sel. Après avoir fait son sermon, il se releva. Il était le nouveau centre d'attention, ou plutôt l'attraction centrale d'une comédie en plein air. Personne ne prenait au sérieux ce type, sorti de nulle part avec la dégaine d'un sans-abris et le savoir faire d'un Perceval en matière de pêche.


          Quoi ? Vous voulez quoi là ? Vous avez jamais vu un véritable pêcheur de votre vie ? C'est quoi ici, la fête des idiots du village ? Vous faites les malins avec vos cannes et vos techniques, mais moi, avec une branche et du fil, j'étais à deux doigts de remporter le concours ! Et vous, vous en êtes où, hein ? Allez, tirez-vous de là les amateurs et le reste de la plèbe. Laissez les professionnels travailler.


          Après le comique, la scène était à deux doigts de passer à la tragédie. Emporté dans son élan d'égocentrisme et de surestimation, après les moqueries, c'était la colère de la part des concurrents, visiteurs et habitants qu'il avait attiré. Une habitude trop récurrente pour lui, bien qu'il ne s'en rendait pas vraiment compte. Imbu de sa personne, mythomane et lamentable, voilà de quoi qualifier sa personne. Pendant son petit discours de motivation à la tentative de meurtre sur sa personne, quelqu'un s'était approché de la cible populaire. Une personne de corpulence assez massive et qui semblait totalement vivre en harmonie avec l'art de la pêche, se mettant entre Kazuki et le gosse rose bonbon. Sans se dégonfler, Kusa lui fit face avec un petit rictus avant de changer radicalement d'expression. Ce type était taillé dans un bloc de marbre, à n'en pas douter. Des muscles saillants, une peau abîmée par les embruns marins, le teint halé et des hameçons plantés un peu partout dans sa chair. Si ce n'est que le bob qui était posé sur sa tête, ce type n'avait pas l'air de plaisanter, que ce soit dans la vie ou dans la pêche. Mais Kusachi n'en avait pas fini et ce rebondissement, quoi que peu engageant, n'allait pas l'arrêter en si bon chemin.


          T'es qui toi ? Le porte parole des futurs perdants ? T'as pas appris à lancer correctement ta ligne ? Ou peut-être que tu crois êtes un gros poisson. A l'odeur, c'est possible.


          Pas le temps de continuer sa rhétorique, lui qui était aussi épais qu'une feuille morte. Le poids des mots faisaient mal, plus pour celui qui les avait dit. Sans avertissement, il venait de se prendre une énorme claque qui aurait très bien pu s'entendre à dix kilomètres à la ronde. A peine le coup était-il parti que sa joue était rouge vif. Kusa se tenait la mâchoire tout en essayant de faire bouger celle-ci, l'impact avait été brutal. Très brutal.


          Tu t'en prends à des enfants et tu te crois être au-dessus des autres, c'est ça ? Tu penses savoir ce qu'est la pêche ? T'es à côté de la plaque, tu devrais rentrer chez toi, gamin, tu vas commencer à t'attirer plus d'ennuis que tu n'en as.

          T'es le tuteur légal du machin derrière toi ? Ou bien c'est la progéniture que tu as eu avec ta soeur. Ça expliquerait pourquoi il est autant raté, la consan....


          Cette fois-ci, il avait été carrément coupé au milieu de son mot. Après le coup droit, il se retrouvait avec le revers, encore plus efficace. Il était à deux doigts de finir au sol avec un coup pareil. Dans sa tête, c'était très certainement le tutoiement qui n'était pas passé, mais, à quoi bon s'encombrer de formalités. En tout cas, le pêcheur hameçonné ne semblait pas en avoir fini et attendait que son interlocuteur revienne dans la partie pour monter au filet et gagner le set. C'est alors que le bonhomme des inscriptions fit irruption dans toute cette agitation et calmer les ardeurs de tout le monde, séparant Kusachi et la figure paternelle enragée.


          Très bien, un peu de provocation dans ce concours, la compétition est au maximum de son intensité cette année. Mais calmons-nous, sachez, bien qu'aucunes règles n'interdisent le meurtre, les passages à tabac et les rixes, ceci est fortement déconseillé. A vrai dire, ça n'est jamais arrivé comme cela, on y pensera pour l'année prochaine. Quoi qu'il en soit, ceci est un événement familial, alors faites une trêve pour le moment et reprenez normalement et calmement le cours des choses.


          L'audience s'exécuta non sans regret de ne pas avoir vu l'ennemi public numéro un subir un peu plus. Le père d'adoption et le fils prodige avaient eux-aussi fait demi-tour pour reprendre leurs activités. Kusa se remettait péniblement de la correction qu'il avait subi, tel un gosse ayant fait une grosse bêtise.


          Si j'avais voulu...

          Oui oui, c'est cela monsieur Kusachi. Je vais vous laisser une chance et vous donner un avertissement. Au second, vous serez exclu de la compétition. Par ailleurs, vous allez être mis à l'écart des autres compétiteurs. Comment dire, votre tendance autodestructrice et cette prédiction naturelle à vous attirer les foudres risque de poser problème en l'état et comme je doute que vous puissiez vous tenir et pour votre propre sécurité, mieux vaut-il accepter cette décision.


          Avec la mâchoire à moitié déboîtée et la gorge sèche, Kusa ne pouvait protester, bien qu'il aurait voulu le faire. En grommelant des sons, il quitta les lieux de son discours interrompu. Avant de rejoindre son nouvel endroit attitré, il se devait de refaire son matériel. Pour la corde, pas de soucis, mais il lui fallait retrouver un bâton et deux trois autres choses afin de revenir dans la course et gagner ce concours idiot, si personne ne venait encore une fois ruiner ses plans. Alors qu'il s'écartait du rivage, il attrapa une gourde en bambou que tenait un homme en pleine discussion, afin de se réhydrater après toutes ses péripéties et s'éloigna sans un mot des protestations. Tiendrait-il dans le monde des vivants le reste de la journée à ce rythme, telle était la question.

          • https://youtu.be/dQw4w9WgXcQ
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          Lentement.

          Doucement.

          Tranquillement et sans faire un geste brusque, Raphaël avait profité de l’esclandre provoquée par son concurrent pour remballer ses affaires en toute discrétion.

          Il avait accepté de venir ici pour se changer les idées et arrêter de broyer du noir. Pas pour se produire en spectacle et attiser la folie des habitants de Poiscaille. À se complaire dans une seule activité tout au long de l’année, il n’était pas étonnant que ses pauvres gars aient un pet au casque. Alors forcément, dès qu’un étranger un peu curieux venait faire l’animation, ils ne savaient plus se tenir. Clairement pas l’ambiance pour une séance de relaxation.

          Dommage, la femme-poisson à la peau bleue –si c’en était vraiment une, après l’avoir un peu observé il commençait à en douter- derrière sa gaucherie avait piqué son intérêt et il aurait aimé apprendre à la connaître. Peut-être se recroiseraient-ils un peu plus tard au cours du festival.

          Il marchait à présent tranquillement le long de rues pavées, sa canne sous un bras et l’envie indicible d’aller trouver un coin de plage déserté où il pourrait se poser, même si cela devait signifier qu’il ne pêcherait rien du tout. Les cris joyeux des enfants se mêlaient aux effluves de nourriture et il put constater que les festivités ne s’étaient pas arrêtées avec le début du concours, au contraire même de plus en plus de monde affluait et il n’était rien de meilleur pour contempler un beau spectacle que de pouvoir se remplir l’estomac de temps à autres. Raphaël s’arrêta et sourit bêtement, relâchant tous ses muscles dans un soupir.

          Finalement ce n’était peut-être pas la pêche qui allait le détendre. Un petit verre de vin, quelques tapas et une terrasse, cette formule semblait autrement plus satisfaisante. La pensée le traversa un instant d’abandonner là son matériel de fortune…

          …mais il n’en eu pas l’occasion.

          Un éclair jaune bondit sur lui et le fit trébucher avant de s’enfuir au coin d’une autre ruelle en poussant des « Kwoa Kwoa Kwoa » paniqué. À sa poursuite une jeune femme aux bras potelés, les cheveux encore tenus par un chignon qui menaçait de lâcher à tout instant, courrait à une foulée impressionnante qui expliquait l’empressement de sa proie. Polie, elle prit même le temps d’aider Raphaël, qui était sur son chemin, à se relever.

          "N’auriez pas vu par où s’échappait ce petit sacripan de canari par hasard ?! Il vient de me chaparder mon collier !
          -Hm… " tenta Raphaël qui voyait bien le coup venir et ne sut pas immédiatement s’il devait ou non vendre le volatile qu’il avait reconnu comme Choco, mais dans un souffle la jeune femme l’abstint de répondre.
          "PAS GRAVE, je ME débrouille ! Il faut absolument que je le retrouve ses sashimis sont une tuerie, je dois ABSOLUMENT en manger D’AUUUUUUUUUUTRES ! "

          Agitant les bras au-dessus d’elle comme une admiratrice en furie, elle repartit au pas de course dans une direction aléatoire. L’ambiance festive avait définitivement fait sauter quelques plombs, mais au moins Choco avait l’air de bien en profité. Le canard était un excellent chef et il aurait été étonnant qu’il se prive de quelques démonstrations, encore plus étonnant qu’il n’en profite pas pour s’adonner à son second passe-temps de pie voleuse.

          "Misère… " constata-t-il en s’époussetant et reprenant son chemin.

          La volaille pouvait bien se démerder avec les ennuis qu’elle causait.

          Toute envie de se poser dans l’épicentre du festival le quitta et il s’en éloigna jusqu’à gagner une petite plage de rochers qui semblait un peu moins animée. Il prit le temps de choisir l’endroit qui lui conviendrait, s’assit en tailleur et se laissa bercer par la mélodie des vagues. Lorsqu’il envoya une nouvelle fois sa ligne à la mer, il fit le vide complet dans son esprit et tenta de se concentrer du mieux qu’il le pouvait sur les sensations qu’il éprouvait à distance. L’exercice était appréciable.

          Du moins jusqu’à ce que…

          "Mais c’est pas possible putain, encore quelqu’un qui vient m’empêcher de prouver mes compétences de pêcheur en s’installant à mon emplacement ! J’y crois pas, comment suis-je censé démontrer mon talent, moi ?! "

          La mâchoire de Raphaël se décrocha d’exaspération.

          C’était encore lui.
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          Qu’importe.

          L’endroit était tranquille, c’est tout ce qui comptait. Pas besoin de s’emporter. Raphaël prit une grande inspiration et se contenta de répondre par un franc hochement de tête. Ils étaient suffisamment éloignés l’un de l’autre pour que leurs lignes ne s’emmêlent pas encore, pas besoin de surenchérir sur la provocation.

          Sa ligne, plombée par son propre pouvoir, retrouva son chemin jusqu’à la mer et commença à en explorer le fond comme un gros crabe.
          La sensation était drôle, comme celle de parcourir du bout des doigts un corps étranger, de toucher des objets faits de matières incongrues les yeux fermés. Il fallait pratiquer ce dérèglement des sens pour mieux comprendre comment en profiter, acérer son toucher en se privant de la vue. La froideur de l’eau, le mouvement des vagues, la palpitation de ses doigts sur le sable, les algues, les rochers, chaque élément du sol avait sa propre réponse. Texture, forme, température… toutes ces informations interprétables s’unissaient pour former une vue d’esprit du terrain qu’il explorait.

          Au lendemain de son deuil, il était devenu très important pour lui de se changer les idées. Explorer les capacités de son fruit du démon en faisait partie. Ne plus échouer était un second objectif.

          Je suis content qu’on ait réussi à s’isoler.
          - …Dit toujours celui qui ne s’est pas fait exclure pour des raisons on ne peut plus douteuses. C’est plus facile de se réjouir d’une vie simple quand on peut endosser le bon rôle.

          Crochet. Uppercut. Direct du droit.

          Le gamin corbeau était encore à sa place mais Raphaël le sentait prêt pour la bagarre.

          Je…
          -T’as pas compris ? C’était du mépris de ton mépris. Si maintenant c’est pas assez clair, le but était de te rendre mal à l’aise et que tu me foutes la paix. Faut encore que je traduise ? DE-GAGE.

          Dans tout Poiscaille, meilleure ambiance tu ne pouvais pas trouver. Le sourcil de Raphaël s’arqua, ennuyé de ne pas trouver une bonne réplique pour apaiser l’atmosphère, il claqua discrètement des doigts et un instant plus tard une main gantée apparaissait derrière l’énervé, tapie dans les rochers, et du même claquement de doigts envoyait une petite pierre à la figure de celui-ci.

          QUI ?!

          Raphaël agita nonchalamment son bras pour pointer une ruelle dans laquelle aurait pu s’engouffrer un hypothétique agresseur, ce qui encouragea l’autre à s’éloigner furieusement, tête la première et non sans se prendre les pieds dans les pauvres matériaux qu’il avait réussi à rassembler. Quand enfin ces grognements se furent éloigner, Raphaël put s’adonner à son dernier objectif : trouver la tranquillité.
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          Roh… C’est vrai que c’est une tuerie ! Pourquoi est-ce qu’on n’a jamais le droit à quelque chose d’aussi quali sur Ohara ?  Un peu de poisson de temps en temps, ça ne ferait pas de mal au vieux franchement…

          Le concours touchait à sa fin. Le reste de la journée avait été particulièrement calme pour lui et, si Raphaël s’était essentiellement consacré au nettoyage du rivage -trouvant plus de chaussures usées et de boîtes de conserves que de goûtus crustacés- il avait réussi à trouver le moment de sérénité qu’il cherchait en venant sur Poiscaille. Les dernières semaines avaient été très lourdes et cette note de légèreté était bien venue pour chasser ses pensées moroses.

          “Un pas après l’autre, reprends ton souffle, ça ne sert à rien de tout vouloir régler d’un coup”, comme le lui avait dit Owen.

          Choco ? Je te parle…Tu pourrais arrêter de faire les poches de tes clients cinq minutes, j’allais m’ouvrir là…… OK.

          La volaille, pas peu fière de sa réussite et sponsorisée par sa victime aux bras potelés -absurde cas de syndrome de Cuistard, pendant culinaire du syndrome de Stockholm- s’était emparée d’un petit stand itinérant et transformait avec application les prises qu’on lui apportait. Découpe vive, grillade étincelante, assaisonnement savoureux, odeur succulente, les poissons étaient les premiers à frémir de plaisir et chaque mouvement était un spectacle devant lequel une petite troupe commençait à se masser en marge du festival de pêche. Plusieurs candidats avaient déjà abandonné toute idée de gagner le concours tant ils tenaient à leur place dans la file. En effet, cherchant à attraper le “magnifique poisson chat”, meilleure prise en jeu, le gamin homme-poisson rose et sa mère avaient mis un tel bordel le long de la cote que toutes les autres prises s’étaient enfuies. Ca en avait découragé plus d’un,.

          Le gagnant n’allait pas tarder à être annoncé.

          Le vert, appuyé contre un rocher, voyait et écoutait les choses se faire, l’esprit détendu, savourant ce que son compagnon avait bien daigné faire de ses maigres prises du jour. Pas très loin de lui, un groupe de fans de Rafton Anderswag attendaient patiemment, religieusement et surtout silencieusement -faut croire qu’avec des coups, tout rentre- sa prochaine réussite. Lui les ignorait sans trop de mal, s’étonnant lui-même de sa capacité d’abstraction.

          Kwo!

          -Plus faim ça va, c’est gentil héhé…Choco, tu abuses ! ah-

          Le fumé du poisson grillé lui chatouilla les narines alors que le canard le servait de nouveau. Mais alors qu’il saisissait le plateau pour le lui rendre, elles ne furent pas les seules à frémir.

          Les clients firent une moue de désapprobation.

          Choco frappa le bras de Raphaël d’un coup de poireau pour l’incite à manger.

          La dame aux bras potelés se servit sur le grill en demandant à chacun d’attendre son tour, gardant férocement l’avant du stand.

          Le plateau, frappé et de surprise, disparut de la main de Raphaël.

          Katsue Yazaki -une des participantes- fut appelée à travers les haut-parleurs pour récompenser son impressionnante prise du jour.

          Le fanclub de Rafton Anderswag tenta d’émettre un soupir de déception face à la défaite de leur idole mais celui-ci se transforma lentement en gargouillement d’admiration .

          L’eau de mer frémit, comme réveillée par les effluves.

          Nicholas et sa mère sortirent la tête de l’eau, criant “IL EST LÀ !” avant que le gamin ne frappa l’eau d’un coup de paume .

          La ligne de Raphaël se tendit, d’instinct celui-ci raffermit sa prise sur sa canne, il évita le vol plané de peu en s’accrochant à un arbre.

          L’onde de choc sous-marine frappa sa main-appât, terminant de gâcher le plateau repas qui y avait été téléporté par erreur, et créa une petite vague.

          La vague gonfla, enfla et éclata sur le rivage.

          Un énorme, mais non moins magnifique Poisson-Chat vint s’écraser sur le stand de Choco après un petit vol hors des flots. Le stand bascula et quelques charbons brûlants furent projetées sur ceux qui s’en étaient trop rapproché. Plus de peur que de mal mais la bête, rampant tant bien que mal, en profita pour terminer son repas avec les quelques poissons cuits abandonnés là.

          Il l’a fait… Rafton, oh rafton… Il est de RE-TOUUUUUR !
          - Je vous avais dit qu’il ne nous décevrait pas ! Je vous l’avais dit !  Ce n’est pas n’importe qui… Jusqu’au dernier moment… Vite, il faut qu’on prévienne le Jury ! Le prix vient tout juste d’être donné, la gagnante n’avait pas pêché le magnifique poisson-chat, cette prise peut encore tout changer vite ! VITE !
          - Eh mais! C’est mon stand ! Au voleur, on m’a volé et détruit mon stand ! Marie, tu me crois jamais ! Tu me traites de tête en l’air, mais tu le vois bien comme moi, je l’ai pas perdu ce stand ! On me l’a VO-LE !
          - MES BRAAAAAAAAS ! JE BRÛLE ! À L’AIDE ! QU’ON M’AIDE !

          En un instant le chaos avait repris le dessus… Poiscaille s’était montrée accueillante, lui avait accordée un instant hors du temps, mais cette fois et même avec beaucoup d’abstraction il n’arriverait plus à se détendre ici.

          Retour à la réalité …

          D'un coup de main faire place, volaille sous le bras disparaître. Un pas à la fois, de Poiscaille à Ohara, le reste du monde bientôt… peut-être… il fallait y croire.
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