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L'Art de la Survie.

Assise en tailleur sur la roche à côté de Reyson, je regarde le bleu du ciel au loin. Là, au fond de cette petite grotte creusée par Shusui, nous sommes à l'abri des regards et des rayons du soleil. Seul le bruit perpetuelle du courant de Reverse Mountain vient troublé le calme de cette cachette où nous sommes seuls au monde.

A ma droite, Reyson dort paisiblement sur un lit de nuage depuis maintenant plusieurs heures. Il faut dire qu'il a passé la nuit à ramer pour fuir Logue Town et cela juste après avoir combattu de trop nombreux soldats qui ont réussi à lui laisser un souvenir cuisant dans le ventre. Me penchant prudamment au dessus de son corps, je regarde l'étendu des dégats qu'il a subit. Ses vêtements de prisonniers d'Impel Down sont couverts de sang coaguler cachant sa blessure. Lentement, je tends ma main vers le tissu crasseux et tente de le remonter pour y voir de plus près. Le sang a coagulé à la fois sur sa peau et sur le vêtement, faisant bouger Reyson dans son sommeil. Alors je laisse tomber. Je ne veux pas le reveiller maintenant, d'autant que je le sais fort et capable de se soigner seul d'une infection.

Ce qui n'est pas vraiment mon cas. Alors je me décide enfin à me préoccuper de mes propres blessures, aussi bien celle à la jambe qu'à l'épaule. Libérant cette dernière de ma robe, je crée un petit nuage gorgé de pluie dans ma main et l'utilise pour nettoyer la plaie. La douleur est telle que je serre les dents pour ne pas faire de bruit. Une fois tout le sang séché enlevé, je regarde ma blessure et constate avec angoisse que la balle est toujours logée dans mon corps.

Je soupire, je souffle, ça me gave. Il faut que je l'enlève et je me doute que ça ne va pas être une partie de plaisir. Un moment, je pense à réveiller Reyson pour lui demander son aide. Mais je me ravise, je veux lui prouver que je peux me débrouiller seule, que si je suis revenue vers lui, ce n'est pas par intérêt mais bien juste parce que sa présence me manquait.
D'autant plus qu'il ne me fait pas vraiment confiance... Je sais que c'est lui qui m'a endormi dans la barque pour que je ne l'empêche pas de ramer. Jamais le stress ne m'aurait fait cet effet. Mais lui l'a déjà fait dans le passé.

Alors je le laisse à ses songes et me transforme en hybride de dragon afin d'avoir des griffes tranchantes pour retirer ce corps étranger de mon épaule. Prenant une profonde inspiration, puis je souffle. Une fois, deux fois. Je fais au mieux pour détendre mes muscles. Puis je me lance. Enfonçant mes griffes dans ma propres chair, je ravive le flot de sang qui s'était tari, coulant le long de mon bras avant de former une flaque sur le sol. Agitant mes doigts crochus, j'atteins la balle et l'agrippe avant de la sortir et de la jeter au sol. Les dents serrées, j'étouffe un cri et respire fort. Je reprends mon apparence angélique et crée un nouveau nuage de pluie pour nettoyer de nouveau ma blessure, puis un second plus dense pour pouvoir faire un point de contention avec. Je reste là, un moment appuyée contre la paroi de notre petite grotte tout en pressant sur ma blessure afin d'en stopper le saignement. Finalement ma respiration se calme en même temps que le gros de la douleur et du saignement. Rapidement, je nettoie ma plaie à la jambe et décide de me détendre sous les rayons de soleil à l'entrée de la grotte.

La lumière me révèle l'état dans lequel je suis : ma robe est déchirée en plusieurs endroit et couverte de sang et de poussière. Ça me désole. Je ne peux pas me présenter après des mois d'absence ainsi devant les habitants de Weatheria qui vont venir nous récupérer. Je jete un oeil à Reyson derrière moi, il dort toujours profondémment. Je suppose que je peux le laisser quelques minutes le temps de creuser une seconde grotte où je pourrais me purifier complètement...

Je vérifie l'horizon pour être sûre qu'il n'y ai pas de bateau en vu et change mes ailes d'ange pour celle de dragon afin de faire face à Red Line à une dizaine de mètres de la grotte de Reyson. Sortant Argument Décisif, j'envoie quelques lames d'airs et crée une seconde alvéole dans la roche avec un fracas bref mais étourdissant. Et je suppose que ce n'est qu'un début d'agrandissement, car nous allons devoir rester plusieurs jours ici, et pas question de partir avant l'arriver de Weatheria, que Reyson le veuille ou non. Car eux pourrons nous emmener directement à Stymphale afin que je puisse récupérer mes cheveux et mes yeux naturels...


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    Le bruit et les vibrations de la paroi me réveillèrent sur le coup, comme si je sortais vivement d’un cauchemar. Mais ça ne pouvait pas en être un. Tout simplement parce qu’Elle était là. Je sentais le contact de ses nuages sous moi. Aussi doux que son sourire… Il m’avait tellement manqué. Je l’avais presque oublié, là-bas sur Logue Town. J’avais cru avoir perdu tout le monde, que le destin me condamnait à survivre en me retirant un à un chacun de mes proches, et je me retrouvais toujours à la case départ sans aucun changement mais avec un cœur de plus en plus lourd.

    Mais Elle était encore là. Elle était toujours là…

    Je glissais ma main sur le côté à sa recherche, palpant les parois sans la trouver, jusqu’au moment où mes doigts touchèrent un liquide qui ne devrait pas être là. Alors je me redressais pour voir autour de moi. Izya n’était plus là et il y avait du sang mêlé à de l’eau par terre…

    Elle était si blessée que ça ? Mais où était-elle passée ? Je me levais vivement, me cognant la tête contre la roche mais n’arrêtant pas mon mouvement pour autant. Je me précipitais au bord de l’alcôve pour voir où elle était passée. Peut-être en bas, à la recherche de nourriture pour nous deux ? En haut peut-être ? Non plus : elle ne supportait pas le froid de toute façon et n’avait pas pu passer de l’autre côté. Je regardais en arrière : le tapis de nuage, le sang dilué au sol, et c’était tout. Absolument tout.

    Elle avait disparu encore une fois. Une fois de trop.

    Je me mis à rire nerveusement. Mais qu’est-ce que je pensais ? On ne pouvait lutter contre le destin. Je restais en vie, seul, et sans que le monde n’ait changé. La case départ avec le vide autour de moi. Le vide à l’intérieur de mon cœur. Mes parents, mon tuteur, les Saigneurs, Red, … et Izya.

    La fois de trop. La personne en trop.

    La dernière surtout. Il n’y en aura plus d’autre. J’en avais assez de lutter en vain. C’était comme si je n’avais jamais quitté l’enfer d’Impel Down. Mais je comptais bien m’en échapper. Je ne supporterais plus un instant de plus dans ce cauchemar. Alors je déposai Shusui derrière moi et je me laissais tomber vers l’océan. Vers mon ultime échappatoire.
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Il n'aura fallu que deux minutes.

Deux petites minutes, deux frêles minutes. Qu'est-ce que deux minutes dans une vie ? Même pas le temps de cuisson d'un oeuf à la coque, même pas le temps de chauffer un chocolat bien chaud !

C'est rien deux minutes ! On ne fait rien en deux minutes !

Mais Reyson, si. Reyson, lui, il ne lui faut que deux minutes pour se dire "ça y est, elle est morte, je veux mourir aussi."
Heureusement qu'il a eu la bonne idée de rire avant de sauter... Sinon...

Non, je ne veux pas l'imaginer.

Alors quand je l'ai vu, j'ai plongé sans réfléchir. Deux minutes... Une chance que ça a été si vite, je n'ai même pas eu le temps d'enlever ma robe pour me doucher.

Et maintenant, transformée en dragon, je le réceptionne au niveau de mon cou sans rien dire et remonte vers notre corniche.

Deux minutes...

Je le laisse descendre de mon cou en silence et redeviens ange pour m'installer en face de lui. Je suis en colère. En colère et angoissée. Angoissée et attristée.

Reyson...

Ma gorge se serre, j'ai du mal à parler. Je sais que dois me faire pardonner, que je dois regagner sa confiance et surtout que je dois être patiente. Je le sais. Mais la moindre erreur, le moindre faux pas, et voilà qu'il menace de mourir. La pression est trop forte, je n'arrive pas à la gérer.

Rien n'est gagné, rien n'est acquis. J'ai entamé un combat de tous les instants où rien ne doit être laissé au hasard. Combien de temps durera-t-il ? Je n'en ai aucune idée, je dois essayer de ne pas y penser. Mais peut être que c'est quelques jours que nous allons devoir passer rien que tous les deux dans cette falaise vont l'apaiser ? Je l'espère.
Je vais tout faire pour, pour que jamais il ne retente ce geste qu'il a déjà essayé de réalisé devant moi pas moins de deux fois.

Alors je me lève et m'approche de lui pour le serrer dans mes bras. Je veux qu'il se rappelle les promesses que je lui ai fais la veille. Je veux qu'il sente que ce n'est toujours pas un rêve et que ce n'en était pas un hier.

Et je veux qu'il se souvienne. Qu'il se remémore ma force et ma détermination d'antan, je veux qu'il se rappelle de mes exploits et la confiance qu'il avait en moi. Celle là même qu'il a perdu.
Alors je pose ma tête sur son épaule et commence à susurrer à son oreille.

Tu te souviens de la première fois où l'on s'est vu ? J'étais amorphe dans les bras de Tahar parce que nous venions d'arriver là où tu as été enfermé pendant des mois, dans l'enfer gelé. Mais avant d'en arriver là, j'avais réussi à nous faire sortir de notre cellule, Rimbau, Kan et moi grâce à mon fruit que je ne contrôlais pas encore. Et puis Rimbau a voulu aller chercher Tahar, et c'est moi qui leur ai permis d'atteindre les bas fonds de la prison. Et puis, avec ces trois là sur mon dos, nous sommes arrivé devant ta cellule où nous t'avons libéré.

Je m'arrête de parler juste pour déposer un baiser dans son cou.

Et, faible que j'étais à cause du froid, nous avons avancé jusqu'à l'enfer brûlant où j'ai pu reprendre des forces. A partir de là, j'ai vaincu tous les ennemis qui se présentait à moi. Je me souviens qu'à plusieurs reprises, j'ai bien failli mourir donc je pense sincèrement que si le destin voulait vraiment me voir morte, je pense qu'il m'aurait emportée à ce moment là.

Je redresse la tête, une main passée dans son cou, mes doigts jouant avec ses cheveux et je le regarde droit dans les yeux.

Avec tout ce que nous avons vécu, tout ce que nous avons surmonté, crois-tu vraiment que je vais mourir maintenant ? Non, il en est hors de question. Je ne le permettrai pas. Pas maintenant que tu es avec moi. Alors chasses cette peur qui te ronges Reyson. S'il te plait. Chasses la. Chasses la suffisamment pour m'appeler avant de te jeter dans le vide...
Souviens-toi que je te l'ai promis : je reste avec toi. Alors si tu ne me vois pas, appelle moi. Je répondrai, je serai là. Toujours.


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    Encore une fois elle était là, l’Ange de la Mort venu me dissuader de mourir. Une illusion de plus ? Une nouvelle raillerie du destin ? Son contact semblait réel. Il le semblait vraiment. Il l’avait toujours semblé. Là-bas sur Logue Town c’était pareil, mais ça ne l’avait pas empêché de disparaître. Je laissais l’Ange faire, buvant ses paroles avec hésitation : elle ne comprenait pas. Elle ne me comprenait pas. Mais nous étions nous seulement compris une fois ? Peut-être était-ce ça qui nous rapprochait ?

    « Je sais ta force… Comme j’ai su celle de Red. Cela a-t-il empêché le destin de le rattraper pour autant ? Mais là n’est pas le problème. »

    Non. Parce que je ne l’avais pas cru morte. J’avais supposé un malheur tout autre mais qui demeurait équivalant à ce qu’elle pensait.

    « Je croyais que tu t’en étais allée. Encore une fois… »

    Que tu avais fini par me repousser comme à chaque fois. Qu’un fantôme du passé serait reparu et que tu aurais fait table rase du reste pour te focaliser sur lui. Que tu quittais mes bras encore…

    Attendez.

    « Qui es-tu ? »

    Quitter mes bras ? Pour cela elle devait d’abord s’y trouver. Hélas, ces moments se faisaient rares. Mais là-bas, à Logue Town, elle y était restée cloîtrée comme jamais auparavant. Tout comme maintenant. La voir ainsi… C’était l’expression de mes désirs, mais ça n’avait jamais été la réalité.

    « Je rêve encore une fois ? Ou peut-être ai-je trop bu ? Hélas il s’agit d’un rêve beau et cruel à la fois. Car tu ne peux pas être Izya… Tu as beau m’avoir expliqué ses raisons, Ange mortel, pourquoi Izya se trouverait-elle aussi près de moi, aussi aimable… aussi aimante ?
    Tu ne vas pas mourir, c’est vrai. Car tu n’es que l’expression de mes désirs enfouis. Mais tu vas disparaître comme à chaque fois. Comme la vraie Izya. Tu me repousseras ou me tourneras le dos. Tu t’envoleras sitôt que j’aurais décuvé ou que je me réveillerais.
    Mais ne t’énerve pas. S’il te plait. Reste encore un peu comme ça. Si je prends conscience de tout ça, c’est que tu ne vas pas tarder à t’échapper. Je retournerais alors dans la triste réalité, les bras remplis de ton souvenir et l’âme esseulée.
    Reste encore. Rien qu’un peu. Je ne sais plus si je te l’ai déjà avouée… Tu m’effrayais autant que tu me fascinais, car tu mettais du baume à mon cœur tout en rendant ma raison d’être plus difficile à atteindre. Parce que j’avais peur que tu ne la supplantais. Je craignais d’avoir trouvé mieux. Je craignais de t’aimer vraiment…
    Mais à toi, je peux te le dire. Ange mortel, à la fois remède et poison de mon être. Reine dragonne. Izya... Avant que tu ne disparaisses, laisse-moi te le redire : je t’aime.
    Ne dis rien. Accorde-moi juste cette étreinte jusqu’au bout. Ce moment de quiétude au sein de la tempête. Et ne crains rien, souvenir tant désiré. Ne crains rien car je vais bientôt tomber dans un sommeil profond et éternel. Et là, j’espère bien te retrouver. Te retrouver et demeurer avec toi à tout jamais.
    J’arrive bientôt, fausse Izya. Je vais mourir, mais ainsi nous pourrons vivre ma paix tant rêvée. Ainsi nous pourrons vraiment nous retrouver. Sans passé pesant ni cicatrice ni séquelle. Sans obstacle, ni fantômes ni amis d’enfance. Rien que toi et moi.
    Rien que nous deux… »

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Je le serre fort contre moi, un sourire béat sur mon visage, quelques larmes de joie roulant sur mes joues.

Lorsque j'ai pris la décision de le chercher, de le retrouver, j'avais peur qu'il me rejette, qu'il m'ait oubliée ou pire, remplacée. Et voilà qu'il me dit que je suis l'expression de ses désirs enfouies, qu'il croit être dans un rêve juste parce que je suis à ses côtés.

Je n'étais pas sûre qu'il m'aime, et voilà que je prends conscience de la profondeur de ces sentiments, de la puissance de son amour. Je me sens honteuse d'en avoir douter, honteuse de n'avoir pas su voir cet amour qu'il me portait. Mais aujourd'hui je le vois, si pure, si sincère.

Toi aussi, tu m'as manquée, plus que tu ne l'imagines.

Je dépose un baiser dans son cou. Tous ces mois passés loin de lui, loin de tout, je n'ai fais que ressaser cette funeste journée. Celle là même où Red est mort, et où je l'ai vu, Lui, avec cette rousse. Des mois passés entre le deuil et l'angoisse couronné de remord. Je me sens si bête. Pourquoi n'ai-je pas réalisé plus tôt qu'il n'y avait que Lui qui pouvait calmer mon âme en détresse ?

Et bien qu'il ne le réalise pas encore, tout ce que nous vivons est vrai. Mais dans un sens, je le comprends. Car je me suis déjà réveillée après un rêve similaire à celui ci. C'était un jour de pluie, encore, un jour où je fus inconsolable. Mais aucun de mes rêves n'a été plus beau que cet instant. Alors il doit la voir, cette réalité, il doit la vivre, lui aussi, plutôt que de craindre sa fin.

Je m'écarte de lui juste assez pour le regarder dans les yeux. Malgré la faible lumière dû au temps qui se couvre dehors, je peux voir son visage et la lueur triste dans ses yeux d'ambres. D'un geste de la main, je caresse son visage, repoussant une mèche de ces cheveux bruns qui tombait sur son front.

Pardonne moi mon retard Reyson, j'aurai dû venir plus tôt. Mais la peur me bloquait. Si tu savais tout ce que j'ai pu imaginer... Je te voyais dans les bras d'une autre, où encore m’accueillant avec froideur, me rejetant... Après tout ce que je t'ai fais, je ne pensais mériter que cela. Il n'y a que dans mes rêves les plus fous où tu m'aimais encore. Peut être aujourd'hui c'en est encore un ? Peut être nos pensés ont fini par se rejoindre dans ce monde onirique ? Si c'est le cas, à notre réveil, je t'en prie, ne meure pas. N'abandonne pas Reyson. Cherche moi, trouve moi et restons ensemble à jamais.

Mais tu sais, je ne crois pas que nous rêvions. Regarde, nous saignons tous les deux, et la douleur de mes blessures est bien réelle. Comme ma main sur ta peau, la chaleur de nos corps et nos coeurs qui battent. Tout cela je le sens, mes sens sont en éveil, alors je peux le dire, je ne dors pas. Et toi non plus.

Et puis, regarde moi Reyson. Si je n'étais qu'un mirage, qu'une illusion, qu'un rêve, me verrais-tu blonde ? Aurais-je les yeux bleux ? Jamais je n'aurai voulu changer de tête sans une bonne raison. Et ce n'est même pas moi qui ai décidé de ces changements. Alors comment aurais-tu pu les imaginer ? Sauf si tu me dis préferer les blondes auquelle cas je ne serais pas Izya mais juste la personnification de la femme parfaite à tes yeux...


Je lui lance un regard de défi, taquine. Il ne manquerait plus qu'il me préfère vraiment blonde...

Mais je peux comprendre ton désarroi. Depuis que nous nous connaissons, j'ai passé plus de temps à te fuir qu'à t'aimer. Toujours par peur. La peur du changement, la peur de ces sentiments naissant. Je n'étais pas prête à rester près de toi, et lorsque j'aurai pu l'être, mes démons étaient encore trop présent dans ma tête. Et puis il y a eu Léo. Une épreuve de plus pour moi, pour nous. Je pense que le destin a tout fait pour nous séparer. Mais tu sais quoi ? Je l'emmerde moi, ce destin. C'est toi que j'aime, c'est avec toi que je veux être chaque instant de ma vie. Qu'importe les épreuves et les difficultés que nous rencontrerons. Alors tu peux fermer les yeux sans crainte, je serais là quand tu les rouvriras.

Mais si tu meures, autant te prévenir : je ne te le pardonnerai pas.


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    « Oui nous saignons, mais cette douleur n’est rien comparée au reste. La chaleur de ta main sur ma peau n’est qu’une chiche sensation par rapport au froid laissé par ta disparition. Je t’ai toujours senti aussi vivante, dans chacun de mes rêves. Je t’ai toujours désiré aussi ardemment que l’illusion paraissait réelle. »

    Mais elle avait raison sur un point : le côté blonde aux yeux bleus était nouveau et n’avait rien à faire là. Sauf que je me sentais fatigué et las de réfléchir, d’argumenter chaque nuit avec l’expression de mon subconscient qui cherchait à me préserver par tous les moyens, à me garder en vie en jouant de mes espoirs. Esseulé de débattre, mais je voulais tout de même en profiter. Que ce soit un rêve ou la réalité. Une dernière fois.

    Alors je m’avançais vers elle et je lui offris un baiser discret, comme si je craignais qu’y aller trop fort ne la fasse disparaître. C’était le premier que je lui donnais depuis nos retrouvailles. Et si elle ne me repoussait pas, qu’elle ne rejetait pas cette proximité, il s’agissait bien d’un rêve… Mais je ne voulais pas en discuter. Je ne voulais plus. Et elle avait donné la réponse elle-même :

    « Très bien. Alors nous verrons cela. Je vais fermer mes yeux sans crainte et je déciderai alors à mon réveil. Si tu seras encore là, ou si tu auras disparu une nouvelle fois. »

    Comme auparavant, juste à l’instant, où il n’y avait plus que son sang à côté de moi. Si je mourrais, qu’elle choisisse de me pardonner ou non, ça ne m’atteindrait plus. Mais je me retins de lui dire ça, m’allongeant sur le tapis de nuage. Dans le doute, je lui annonçais tout de même :

    « Adieu, belle Izya. »

    Et je fermais les yeux sans crainte, car dans les deux cas mon sort serait scellé au réveil. La mort ou la vie. Sa disparition ou sa présence.
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Je le regarde quitter mon étreinte pour s'allonger non loin de moi. La tristesse de ces mots, la douleur des blessures que je lui ai causé et son "adieu" m'ont refroidie. Je dois faire des efforts, je le sais. J'ai tout à prouver, tout à gagner. Alors je ne bouge pas, le laissant faire, le laissant prendre place et replonger dans le sommeil. Ce sommeil qu'il trouve si facilement maintenant. Ses démons d'Impel Down qui l'empêchait autrefois de dormir l'ont définitivement quitté, tout comme les miens me laisse vivre à ses côtés.

Les choses changent avec le temps, alors j'espère finir par gagner sa confiance, qu'il comprenne que j'ai vraiment changé de mentalité à son encontre. Je veux qu'il me croit, qu'il ressente ma sincérité et mon amour.
Je ne veux plus le faire souffrir.

Un courant d'air fait voler mes cheveux dans mon visage. L'air froid me fait frissoner. Un instant je regarde dehors : il pleut. Et je me rappelle que sur les blues, le temps fonctionne selon les saisons. Et en cette période, c'est l'hiver qui règne sur East Blue... Cette sombre pensée me fait froid dans le dos. Nous devons tenir trois jours ici, peut être plus. J'espère seulement qu'il ne neigera pas... Car dans le froid je ne suis rien, et je ne sais pas si les démons de Reyson resterons absents sous les flocons.

Sentant la température diminuer dans notre petite grotte, je décide d'y remédier. Me levant, je crée un mur de nuage à l'entrée de la grotte qui empêchera le froid d'entrée et Reyson de se suicider au cas où je dorme, ne laissant qu'une ouverture de la taille d'un petit hublot pour laisser passer l'air et la lumière. Puis, prenant Narnak, je découpe quelques rochers de la paroi de la taille de ma main. Prenant ensuite ma forme hybride de dragon par manque de place, je prends chaque pierre une à une et souffle mon feu dessus jusqu'à ce qu'elles soient incandescentes. Leur rougeoiment apporte chaleur et lumière dans ce petit nid que je tente de rendre douillet.

Une fois la température devenue plus supportable, je retourne m'assoir près de Reyson et le regarde dormir. Ainsi allongé, on ne pourrait croire qu'il est torturé de doute sur son existance. J'espère qu'il se réveillera plus enclin a vivre. Qu'il pourra commencer à me refaire confiance, à croire en mes paroles, en mes sentiments. Sinon, je ne sais pas ce que je ferai. Je ne sais pas si j'aurai longtemps la force de me battre contre ce destin qui semble toujours vouloir nous séparer. Car même si je me sens de taille à l'affronter avec Lui, ce destin, seule, je n'arriverai à rien.

Après tout, c'est aussi pour ça que je suis venue le chercher. Car sans Lui, je ne me sens plus capable d'avancer dans cette vie. C'est pour cela que je dépérissais sur Stymphale. Et bien que ma détermination soit revenue avec ma décision de rejoindre Reyson, mes doutes sur l'avenir et mes capacités à affronter l'adversité sont toujours là. C'est surement pour ça que j'ai tant besoin de sa confiance, pour me rassurer.
Or, depuis que je l'ai retrouvé, je me rends compte qu'il doute de la vie plus que moi.

Et pourtant, lorsque nous avons fui Logue Town et que la fatigue m'a rattrapée, il était là pour nous sortir de ce mauvais pas. Lorsque j'ai chuté en tentant de franchir Red Line, il était là pour me rattraper et nous creuser cette antre où nous pouvons maintenant nous reposer. Alors je me dis qu'il y a de l'espoir. L'espoir de pouvoir enfin avancer main dans la main dans cette vie pleine de danger.

Tendant ma main vers lui, j'hésite un instant à le toucher. Bien qu'il ne m'ait jamais repoussée, je l'ai senti distant sur son baiser. Peut être n'a-t-il pas vraiment envie que je me colle à lui... Et pourtant, j'en meurs d'envie. Mon regard le parcours de tout son long, et s'arrête sur la tâche de sang qui parcoure son ventre. C'est vrai qu'il y a ça aussi, cette blessure qui pourrait mal tourner si elle n'est pas nettoyée. Faisant apparaitre un nuage dans ma main tendue, je l'appuie sur le tissu afin de défaire les caillots qui lient la plaie et le vêtement au risque de réveillé Reyson. Mais, bien que curieuse, je me force à ne pas regarder son visage. S'il est réveillé, je ne veux pas qu'il me voit pleurer.

Alors je continue mon labeur, simplement, silencieusement. Soulevant le tissu juste pour voir sa blessure, pour pouvoir y accéder, la détailler. Et tandis que mon nuage caresse la peau de Reyson, mes larmes roulent sur mes joues. Victimes de mon trop plein d'émotions, de contradictions, ma tête n'arrive plus à les retenir. Pourquoi je pleure ? Par habitude sans doute. Parce que Red est mort, parce que nous sommes faibles, parce que Reyson veut mourir, parce que je regrette mes actes passés.

Parce que je l'aime, qu'il m'aime, que nous sommes là, ensemble mais qu'à cause de moi tout semble si compliqué...


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    Le nuage contre ma peau, j’ouvrais doucement les yeux avec espoir. Izya était là, à côté de moi à s’occuper de ma blessure. Cette blessure qui était encore présente elle aussi, prouvant que tout était vrai depuis Logue Town. Un rêve ne pouvait pas être si long, n’est-ce pas ? Mais je souhaitais tout de même m’en assurer, alors je posais ma main sur la sienne, celle-là même qui me soignait à ce moment-là.

    « Tu n’attends même pas mon réveil pour vérifier si mon corps te convient encore ? »

    Une petite boutade évidemment, une façon d’exprimer mon soulagement de la voir toujours présente lorsque j’ouvrai les yeux. Mais il y avait quelque chose qui n’allait pas. Izya semblait différente d’auparavant.

    « Pourquoi pleures-tu ? »

    Ma main montait doucement de la sienne à son visage, repoussant quelques cheveux pour mieux voir son visage. Que lui arrivait-il ? C’était-il passé quelque chose pendant mon sommeil ? Nous étions tous deux seuls, piégés dans une alcôve sur Reverse Mountain. Rien ne pouvait se passer ici. Alors quoi ? Elle ne faisait probablement une énième crise à cause d’un manque de chocolat. Qu’y avait-il de changé ?

    « Ne me dis pas… Ton sang de tout à l’heure… Tu es pâle Izya. Ça va ? »

    Qu’est-ce qui n’allait pas ? Avait-elle perdu trop de sang ? Une infection et de la fièvre peut-être ? La faim ou la fatigue ? Tant qu’elle ne m’annonçait rien de grave. Qu’elle ne me disait pas être atteinte d’une maladie grave et qu’il s’agissait de ses dernières heures ou jours. Que le sang que j’avais remarqué auparavant n’était pas la cause de ses larmes.

    « Dis-moi que tu vas bien ! »
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Je le regarde dans les yeux, son visage est sincèrement inquiet.

Non. Non je ne vais pas bien ! En moins de vingt-quatre heures, je viens de voir l'homme que j'aime tenter deux fois de se suicider alors que je viens de parcourir quelques milliers de kilomètres pour le retrouver avec la ferme intention de vivre heureuse à ses côtés, de réussir à me reconstruire auprès de lui ! Parce que oui, moi aussi je suis mal ! Moi aussi j'ai besoin de soutien, qu'on me remonte le moral et me rassure sur la vie que nous pourrions avoir ! Moi aussi je souffre de la mort de Red et malgré ça, je dois constamment me battre ! Être forte ! Toujours !
Alors j'en ai marre ! Je fatigue ! J'ai juste besoin d'un peu de tendresse, d'un peu d'amour et toi tu ne m'offres que ces visions de mort ! Alors oui, oui je craque et je pleure ! Parce que j'ai beau avoir la force de réveiller des volcans, mon cœur est apeuré et faible !

Maintenant, je veux juste que tu cesses de douter de moi, de mes actes ! Je suis sincère avec toi Reyson, plus que jamais ! Et si tu m'aimes vraiment, tu devrais arrêter de me faire du mal en agissant comme tu l'as fait ! Parce que ce n'est pas en mourant qu'on aime quelqu'un ! Je veux plus jamais te l'entendre dire, jamais ! Parce qu'à chaque fois que tu le dis, que tu tentes, c'est mon cœur que tu frappes avec une masse ! Et ça fait vraiment mal, tu sais ?!

Je sais que ce n'est rien par rapport au mal que je t'ai fait en te laissant tout seul plein de fois. Je sais. J'ai compris, je regrette vraiment et je me suis excusée, et je m'excuse encore ! Mais c'est pas une raison pour continuer à me briser ! Alors maintenant, laisse moi juste pleurer un instant.
Et prend moi dans tes bras ! Idiot !

Oui, ça va, ne t'inquiète pas.

Une larme nouvelle larme roule sur mon visage. Rapidement, je fais disparaitre mon nuage et m'essuie les joues pour les chasser. Non, je suis clairement incapable de lui dire tout ce que j'ai sur le cœur, tout ce que je ré-freine.

Je dois juste être un peu chamboulée par tout ce que nous venons de vivre, voilà tout !

Je le regarde en souriant un instant sans bouger autre chose que ma tête, essayant d'être le plus rassurante possible. Mais rapidement, je détourne les yeux pour fixer un vide dans les environs de sa blessure.

J'ai appelé Haredios tout à l'heure, je sais pas si tu te souviens de lui, c'est mon second sur Weatheria. Je lui ai dit de venir nous récupérer ici. Il devrait arriver d'ici trois jours, si tout va bien... Peut être plus...

Changé de sujet, c'est ce que je faisais au début avec Alina lorsqu'elle s'inquiétait trop de mon état. J'espère que ça va marcher avec Reyson.

Du coup, il va nous falloir trouver un peu à manger si on veut reprendre des forces avant qu'ils arrivent...

J'ai encore peur de faire un faux pas, de le replonger dans ses théories oniriques. Alors je n'ose bouger tant que lui ne bouge pas. Immobile, je reste à ses côtés, attentive au moindre de ses gestes.

La douche attendra. Tout attendra.
On fera selon lui. Lui qui tient si peu à la vie.


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    Elle disait aller bien. Soit. Pourquoi mentirait-elle ? Après tout, avec mon fruit, j’avais peut-être le moyen de la soigner s’il s’agissait d’un mal physique. Alors elle devait dire la vérité. Certainement. Chamboulée par tout ceci. Et que devrais-je en dire moi ? Je la comprenais. Même si j’avais encore quelques doutes sur le réalisme de ce rêve, ou sur la rêverie de cette réalité. Faisons comme si tout ça était vrai pour ne rien avoir à regretter plus tard.

    « Trois jours ? »

    A rester bloqué dans une alcôve ? Sans eau ni nourriture ? Bon, Izya pouvait faire pleuvoir, et donc nous abreuver, mais je doutais que ses nuages étaient comestibles.

    « Si nous l’avions su plus tôt, j’aurais pu ralentir notre métabolisme pour que nous puissions tenir sans avoir à nous nourrir, mais après tous ces efforts, c’est un peu trop ta… »

    Mon estomac se permit de terminer ma phrase pour moi.

    « Repose-toi Izya. Je vais tâcher de nous trouver quelque chose à manger. »

    Elle avait besoin de repos. Ca se voyait. Alors je me levais pour lui laisser le tapis de nuage, ramassais Shusui par terre et me dirigeais vers le précipice. J’avais beau vouloir faire le chasseur, niveau cueillette je ne trouverais pas grand-chose sur la paroi de Reverse Mountain. Quant à la pêche… Si ça avait été Grand Line, pourquoi pas. Mettez un corps près de la surface et un roi des mers viendra vous saluer comme il se doit. Mais ici, et avec nos fruits du démon…

    Des mouettes peut-être ? Sauf qu’il n’y avait rien en haut : beaucoup trop d’altitude pour ces volatiles. Je ne trouvais définitivement aucune idée. Alors, pour gagner en temps de réflexion, je me mis à pisser, en me demandant si d’autres avant moi avaient déjà uriné de la célèbre falaise. Et c’était là, en observant le long chemin parcouru par le mince filet, que je les vis : des mouettes en bas !

    Ni une ni deux, je remballais mon matériel avant de bondir. Qu’est-ce qu’elles faisaient là ? Il n’y avait pourtant rien sur cette montagne ! Mais je me trompais. On y trouvait bien quelque chose : la mort. Des débris d’épaves des aventuriers qui ratèrent l’entrée de Reverse coincés dans les rochers. Je ne m’occupais pas de leurs contenus : ignorant le temps qu’ils étaient là, les potentielles denrées étaient probablement périmées, et je ne voulais pas faire fuir inutilement les mouettes. C’était donc sur elles que je me concentrais.



    « Voilà de quoi reprendre des forces Izya ! Deux belles mouettes ! Enfin, l’une d’elle a perdu la tête, mais c’était parce qu’elle volait trop vite pour moi. Du coup Shusui m’a un peu aidé… Bon, et une aile aussi, car c’est difficile de bien viser un volatile effrayé. Mais je l’ai eu ! Du premier coup ! »

    Le premier coup après avoir utilisé l’astuce du Haki royal sur la mouette. Certes, j’aurais pu l’avoir en entier dans ce cas-là, mais je devais me venger des vingt lames d’air lancées dans le vent…
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Je rêve...

Voilà que c'est lui qui me laisse seule. Et qu'est ce que je fais, moi, Reine céleste Dragonne et fille d'un pirate sanguinaire ? Je lui obéis, bêtement. Où du moins, je reste immobile, assise devant ce matelas, le regard vers cette entrée qu'il a franchit. Je regarde son dos, un instant, tandis qu'il réfléchit. Puis je détourne les yeux, fixant mon lit de nuage qui s'étend devant moi.

Est-ce vraiment ce que je veux ? Rester à ses ordres pour le meilleur et le pire ? Faire tout comme lui le veut pour le maintenir en vie ? Non. Non je ne le veux pas. Je veux qu'il ait envie de vivre, qu'il retrouve un but et arrête de parler de la mort. Mais pour l'instant, je ne peux l'avoir, ça. Alors je préfère obéir que de le savoir mort. Donc je vais le faire, pendant un temps au moins. Je vais devenir la douce princesse qui attend sagement son prince et qui lui accorde tous ses caprices.
Mais combien de temps cela durera-t-il ? Un jour ? Une semaine ? Un mois ?...
Un an ?

Combien de temps tiendrai-je ma promesse ? Je l'ignore. Et ça me fait peur. Car malgré que je saches ce que je veux, j'ai peur de faire une erreur. Et il ne me laisse pas le droit à cette erreur.

Me levant finalement, je m'approche de mon sac et le prends avec moi jusqu'au matelas. Fouillant à l'intérieur, j'en ressors une petite boite bleu. Soulevant le couvercle, je sors la chaine où pends un petit pendentif en forme de dragon, le même que mon collier, fait avec le même métal : celui de mes anciennes épées.
Ce bijou, je l'ai fais pour l'offrir à Reyson. Mais maintenant que je l'ai retrouvé, je ne sais pas trop comment le lui donner. En réalité, je trouve ça un peu stupide. Comme s'il avait besoin de ça... Et pourtant, ce métal représente beaucoup à mes yeux, puisqu'il me suit depuis que j'ai quitté mon île de South Blue, depuis que j'ai commencé mon périple à travers les mers. Mais en cet instant, ce cadeau m'énerve. Il me rappelle à quel point je ne sais pas y faire avec cet homme que j'aime tant. Alors, rageuse, je le jette dans la direction de mon sac, sans regarder où il atterri.

Et je souffle. Je souffle pour tenter de calmer mes nerfs. Pour faire passer mes incertitudes et mon impatience. Puis je m'allonge, enfin, la tête chargée de ces sentiments qui me rongent...

La voix de Reyson me réveille en sursaut. Son ton me parait jovial, c'est déjà ça. Il me parle de mouettes, la dernière fois que j'en ai mangé, j'étais sur une barque au milieu de nul par avec Enzo, celui là même qui m'a envoyé à Impel Down...

Ne t'inquiète pas pour celle qui est abimée, je n'ai pas très faim de toute façon.

Je me relève et m'assoie sur le bord du nuage, tendant les bras vers Reyson.

Passes les moi, je vais les déplumés avant de les cuire.

Mais il reste un instant sans bouger, comme si quelque chose clochait.

Hé ho, Reyson ! Je te l'ai dis, je n'ai pas très faim, alors ne t'inquiète pas, je vais pas te voler ton repas. Je veux juste te le préparer... Tu veux bien me laisser faire ça pour toi s'il te plait ? Déjà que tu es allé les chercher, faudrait pas que je te laisse encore tout faire !

Je me suis levée tout en parlant pour m'approcher de lui et lui enlever son butin des mains. Il cède finalement et me laisse m'occuper du déplumage. Dans le temps, j'aurai fait simplement cramé les plumes. Mais la dernière fois que j'ai fait ça, je me suis faite engueuler par Enzo, soit disant que je gâchais la nourriture... Alors je préfère faire les choses bien.

Parce que j'ai vraiment envie de plaire à Reyson peu importe la façon. Pour qu'il arrête de regarder en arrière et qu'il puisse enfin se tourner vers l'avenir.
Cet avenir qui nous appartient.


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    « Pardon. C’est que… J’ignorais que tu savais cuisiner. Ce n’est pas vraiment le standing d’une reine. »

    A part s’il s’agissait d’une princesse disney, car il leur arrivait tellement de malheur qu’elles étaient souvent au niveau éducatif des femmes normales. Des vraies femmes. Celles qui avaient compris que la cuisine était dans leur gène, juste à côté du ménage. Izya serait-elle une vraie femme ?

    Je m’asseyais à côté d’Izya, la regardant faire et hésitant à poser une main sur sa jambe. Mais je craignais que ce contact ne la fasse me repousser, alors je m’abstenais. Car si elle était réelle, c’était la réaction la plus plausible d’après mes souvenirs. Je me contentais de profiter de sa présence de mes yeux. Trois jours ici hein ?

    « Ca risque d’être long, trois jours. J’ai l’habitude de vivre dans la misère, d’être sale et de n’avoir aucun confort, même si Red m’y a fait goûter un long temps…
    Red… Il est vraiment parti hein ? Armada a perdu son patron, et avec lui son statut d’invincibilité. Etant composé de pirates, comment c’est là-bas à présent ? Ils ont tous fuis, ou ils se sont entretués ? Et où allons-nous, nous ? »


    Nous qui n’étions rien par rapport à Red, à celui qui échoua malgré tout.

    « Nous exiler quelque part et nous entraîner dans l’espoir de le surpasser avant de revenir sur le devant de la scène ? Prendre notre retraite et savourer un repos mérité ? Trouver un nouvel homme monstrueux à suivre ? Retrouver ton père peut-être ? »

    Tout était possible dorénavant. Tant de possibilités mais j’ignorais où elles mèneraient, et c’était ce qui m’effrayait. Auparavant, dans l’ombre de Red, je pensais que rien ne pouvait nous arriver. Alors je n’avais aucun mal à le suivre dans toutes ses croisades. Mais à présent… Tout homme était faillible, et nous n’étions rien de plus que des hommes…

    « Trois jours. Que va-t-on faire pendant tout ce temps aussi ? Dans cette petite alcôve ? Tes blessures vont bien, ou tu veux que je m’en charge ? »

    Trois jours… A présent que je l’avais retrouvé et que j’avais même trois longues journées en tête à tête avec elle, j’ignorais quoi faire. C’était la chute de l’adrénaline, le calme après la tempête. J’avais tant désiré la revoir. C’était fait. Mais jamais je n’avais imaginé la suite. Peut-être de crainte que le schéma de notre histoire commune ne se répétait encore une fois ?

    « Qu’est devenu Léo ? »
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Disons que ma mère adoptive est cuisinière. Bien que ça ne m'ait jamais intéressée, elle m'a transmit quelques notions... Et puis, j'ai déjà du cuisiné de la mouette sur une barque au milieu de Grand Line, alors je devrais pouvoir m'en sortir ici. Et tu sais, ça fait pas si longtemps que ça que je suis devenue Reine...

Et tandis que je continue d'arracher les plumes une à une, Reyson s'installe à côté de moi. Il est si près et me semble si loin à la fois. Comme s'il y avait une barrière invisible entre nous, une frontière à ne pas franchir.
Une frontière que j'ai mis moi même quelques années plus tôt...

Et finalement, le voilà qui me surprends. Le nom de Red sort de sa bouche, ainsi que toutes les questions que je me pose en silence continuellement. Que faire maintenant ? Retourner sur Armada ? Trouver un nouveau chef plus fort que nous ? S'exiler, encore ?
Je ne sais pas. Et tandis qu'il émet ses doutes, moi j'arrête ma tâche. Et je revois le cadavre de Red allongé dans la boue de Thriller Bark, au milieu de ce gigantesque cratère, avec, en fond sonore qui bourdonne dans ma tête, les pleures de Rachel.
Un frisson me parcoure. Non je n'ai pas froid, pas cette fois. Ce ne sont que mes émotions enfouies qui tentent de sortir. Encore.

Heureusement, il change lui même de sujet avant que je ne réponde, me sortant de ma rêverie. Mes blessures ? Je les ai déjà oubliées. Cela dit, s'il s'en occupe, ça fera un prétexte pour qu'il franchisse cette barrière invisible qu'il croit toujours en place.
Alors je j'ouvre la bouche pour lui répondre, il prononce cette phrase.

Cette simple question qui me fait replonger dans ma culpabilité.
"Qu'est devenu Léo ?"

La mine basse. Je revois une fois de plus tous ces instants de cette funeste journée qui me hante depuis des mois. Léo blessé, moi qui veut l'aider, moi cherchant Reyson, Reyson avec cette autre rousse, moi retournant vers Léo et l'évacuant de Thriller Bark, Red mort.
J'ai ma part de responsabilité dans cette fin tragique, je le sais. J'aurai dû être à ses côtés et le soutenir, comme je lui avais promis. Mais les faits sont là : j'étais en dernière ligne, bien trop loin des combats pour être utile.

Comment pourrais-je le dire à Reyson ? Nous venons à peine de nous retrouver ! Et il doute tellement de la vie. Si je lui apprends que Red est mort part ma faute, jamais il ne voudra rester avec moi ! Je m'étais promis d'être honnête, mais cette vérité là, je ne suis pas prête à l'avouer.

Il... Il m'a suivi un moment sur Stymphale mais est parti assez vite, puisque je ne pouvais plus le voir... Vu que j'avais fait mon choix et que ce n'était pas lui...

Mon cœur avait choisi pour moi alors que ma tête était persuadée que jamais Reyson ne m'aimerait encore.

Et je veux bien, oui... Pour mes blessures.

Je dis ça en pensant à toutes mes blessures. Particulièrement celle de mon cœur mais je doute qu'il le comprenne ainsi. Et ceux, malgré le regard que je lui lance enfin. Un regard où se mélange envie et tristesse. Et en le voyant ainsi près de moi, je ne tiens plus et brise une nouvelle fois la barrière moi même. D'un simple geste, un léger basculement de mon épaule qui vient se coller à la sienne. Et dans mes mains, je tourne et retourne la volaille, sans plus vraiment m'occuper de la déplumer. Un moment je souris de ce petit contact qui me revigore plus que de la nourriture ne le pourra jamais. Qui me donne la force de répondre à ses autres questions.

J'ai vu son corps inerte, là bas, à Red. Il ne reviendra pas.

J'inspire à fond. Le plus dur est dit. Et mes mains reprennent l'arrachage de plume afin que je puisse me focaliser sur autre chose tandis que je parle.

Quant à Armada, je n'y suis passé que brièvement. Je pensais t'y trouver mais tu n'y étais pas. Alors je sais pas trop. Cela dit, Sybil m'a demandé de te dire qu'elle voulait que tu rentres. Quant à Alfred, il ne m'a rien dit de particulier. En même temps, je lui ai rien demandé, c'est pas ça qui m’intéressait...

C'est vrai que je me suis excusée longuement auprès d'Alfred, mais je ne lui ai même pas demandé comment ça allait pour lui...

Et Tahar est bien là où il est, laissons le pour le moment.

La dernière fois que je l'ai vu, il a failli me tuer. La dernière fois que je lui ai parlé, il m'a avoué être sûrement près à me faire une place dans sa vie. Mais je n'ai pas très envie de devoir compter sur lui.

Tout ça pour dire que je sais pas, Reyson. Mais bon, on a trois jours à tuer pour y penser, plus le temps de rejoindre Stymphale pour que je récupère mes cheveux... On trouvera bien, tu ne crois pas ?
En attendant, tâchons de rattraper le temps perdu en profitant de l'instant présent.


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    Dommage. Léo était donc encore en vie… Il aurait pu prendre la place de Red celui-là. Ou simplement le suivre dans la tombe ? Car s’il vivait encore, cela signifiait qu’il risquait de revenir. Encore une fois… Peut-être devais-je tout faire pour qu’Izya ne l’oublie ? J’avais trois jours pour façonner des souvenirs avec elle qui supplanteront ses souvenirs à lui. Trois jours… Finalement, peut-être que ce ne sera pas aussi long que ça ?

    Alors qu’Izya m’épaulait, je décidais finalement de poser ma main sur sa cuisse, mais dans le but de lui faire une petite injection afin de favoriser la guérison de ses blessures, lui retirer douleur et fatigue, et faire muer sa peau pour qu’une nouvelle chaire recouvre ses lésions dans le but d’éviter tout risque infectieux.

    « Armada doit être en proie à des mutineries et des trahisons de toute sorte. Avec en plus un Empereur ou deux sur le dos… Peut-être pourrions-nous devenir Corsaire en vendant les autres cadrans au gouvernement et en immunisant les nôtres ? Cela pourrait dissuader les Empereurs d’agir imprudemment et nous laisser le temps de panser nos blessures ?
    Ton royaume pourrait alors traiter avec le gouvernement aussi, si sa reine devenait une Corsaire, tu ne crois pas ? »


    C’était l’un de mes projets depuis longtemps. Sauf que mon but était d’obtenir ce titre pour avoir accès à Marie-Joa, et y faire le plus grand carnage que je pouvais avant d’y laisser la vie. Une manière de me venger du Buster Call pour ne pas partir vainement, comme les autres… Sauf qu’Izya n’appréciera guère ce plan. Voilà pourquoi elle était mon remède et mon poison à la fois. Elle me donnait une vie mais m’éloignait de l’ancienne, de ma première raison de vivre…

    « Mais tu as raison. Nous avons du temps à rattraper… Je vais essayer de nous faire plus de place dans cette falaise. »

    Je me relevais, prenant Shusui en main et m’avançant en examinant la structure. Tournant le dos à Izya, j’en profitais pour me faire une injection discrète de phéromones : la meilleure méthode pour que ces trois jours devenaient des moments inoubliables à ses yeux et qu’elle oubliait l’autre blondinet.

    « Tiens ? »

    En regardant où il serait préférable de trancher pour agrandir notre petit foyer, j’étais tombé sur un collier de dragon au sol que je pris en main.

    « Pourquoi en avoir deux ? »

    Après tout, Izya en avait déjà un autour de son cou.
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Posant la première mouette vierge de plume à côté de moi, j'attrape la suivante et reprends ce fastidieux travail, mes douleurs physiques en moins. Mais je sens un picotement là où ma chair était ouverte. Intriguée, je regarde à travers le trou de ma robe, à l'endroit où un balle l'a traversée.

Rien, ma peau est intacte. Comme si rien ne l'avait endommagée.
Se pourrait-il que..?

D'un coup, je laisse tomber la mouette sur mes genoux tandis que défait la fermeture de ma robe d'où s'échappe mon aile pour en sortir mon bras censément lézardé de cicatrices dû à la torture que j'ai subit sur Stymphale avant d'en prendre le pouvoir.
Mais je découvre un bras lisse, net, comme s'il n'avait jamais été endommagé. Ma surprise est telle que je n'écoute pas Reyson lorsqu'il me parle. Toute ces marques de mon passé, ces durs rappels de cette réalité que j'abhorre, qui longtemps m'a fait souffrir, cauchemarder. Effacées. Me revoici ange avec une peau de poupée.

Elles sont parties... Reyson, mes cicatrices ! Tu...

D'un bond, je saute dans ses bras et le serre fort contre moi.

Merci. Merci mille fois !

Et sans plus attendre, je l'embrasse, plus amoureuse que jamais alors même que je ne pensais pas que ce soit possible. Comment ai-je pu supporter d'être loin de lui si longtemps ? Lui qui est tout pour moi : aussi bien celui qui me fait rire, sourire, qui me fait hurler, qui m'exaspère et m'horripile. Mais surtout, qui me fait me sentir plus vivante que n'importe qui. Et qui est capable de tant de choses ! Et pas simplement grâce à son fruit du démon. Ces petits actes qui lui semblent si anodin créent en moi un feu d'artifice d'émotion. Comme ce jour où il est arrivé chez moi, sur Armada, avec sa petite fiole d'huile de massage alors même que je venais de faire un parie stupide avec Alfred, où encore, ce pissenlit qu'il m'a offert après mon retour de Stymphale où mes démons étaient trop présent pour que l'on soit ensemble. Ce jour aussi, où il a cru drôle de me mettre du produit à bulle dans ma douche. Et il faut le dire, c'était drôle.
Et cette fois, ce simple geste dont il n'a peut être même pas conscience, il vient de balayer d'un revers de la main ce dont j'avais le plus honte, les preuves indiscutables de ma faiblesse.

Je ne veux plus jamais être séparé de toi Reyson. Plus jamais. J'ai trop besoin de toi, de ton sourire, de tes bras ! Je ferai tout pour toi, tout. Alors je t'en prie, serre moi de tout ton cœur, de toutes tes forces. Garde moi près de toi pour toujours.


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    Hum ? Il semblerait que je n’avais peut-être pas besoin d’un artifice quelconque pour rendre ces trois jours inoubliables.

    « Euh… Content d’avoir soigné tes blessures. J’ignorais que ça t’embêtaient autant. »

    Les cicatrices de simples coups de feu reçus la veille ? Sauf qu’elle ne risquait pas d’en obtenir d’autres à soigner ici. Finalement, trois jours seront peut-être trop longs. Que pouvais-je faire à présent ? C’était toujours ainsi : ce que je faisais pour lui faire plaisir ne l’affectait pas, voire l’énerver, et les gestes anodins l’emplissaient de joie. Mais comment savoir la façon dont je devais m’y prendre avec elle dans ce cas ?

    A moins que tout ceci n’était dû aux phéromones justement ? J’avais donc trouvé le moyen pour guéri efficacement son dégoût des contacts physiques. Elle en avait même oublié de ranger son bras et de refermer sa robe ! Au diable la faim, elle était oubliée à ce moment-là. Mes mains se refermèrent autour d’elle qui semblait si heureuse. Que les effets des phéromones demeuraient à jamais, s’il vous plaît.

    « Si tu savais combien de temps j’ai attendu pour entendre ces mots de ta bouche… »

    Le collier retombé au sol, oublié lui aussi. Comme le projet de devenir corsaire. Il n’y avait plus rien d’autre. Juste trois jours coupés du monde. Trois jours rien que pour nous deux.

    « Si tu permets, je te préfère avec ta couleur naturelle… »

    Une nouvelle injection et la coloration de ses cheveux changea. Les yeux aussi, à moins qu’ils ne suivaient d’autres règles que la chevelure, mais le narrateur était trop paresseux pour faire ces recherches. Alors mettons.

    « Voici la vraie Izya… »

    Et tant que les phéromones éloignaient les fantômes de son passé, j’en profitais pour répondre à ses baisers par d’autres. J’obéissais volontiers à ses ordres : la serrant tout contre moi, l’embrassant fougueusement, le sourire de l’idiot amoureux fiché sur mes lèvres, …

    Elle était mon remède.
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Douce chaleur qui enivre nos corps, douce étreinte qui réchauffe nos cœurs. Est-ce là l'apogée du terme "amour" ?

S'il existe un instant dans ma vie que je veux me souvenir à jamais, c'est bien celui ci.

Je le regarde, allongé tout contre moi. Ma tête sur son épaule, mes doigts sur son torse nu, je peux le sentir, son cœur qui bat. Qui bat pour moi.
Je sais que j'ai mes torts, je connais mes erreurs, mais en cet instant, mes tourments sont loin. Plus rien ne compte. Juste lui. Juste lui près de moi.

Et soudain, ma main tremble en même temps que le ventre de Reyson. Finalement, nous n'avons même pas mangé et la faim est toujours là. Alors doucement, je me relève, faisant attention de ne pas faire de geste brusque qui le réveillerai. Mais au moment de me lever, je me ravise, me souvenant de son geste passé. Doucement, je me penche sur sa tête, mes cheveux rouges cascadant autour de nos visages pour déposer un baiser sur ses lèvres.

N'ai crainte Reyson, je me lève, mais je ne pars pas de là.

L'enjambant, je ramasse ma robe et me rhabille avant de reprendre mon travail sur les mouettes. Rapidement, toutes les plumes sont arrachées. Alors, ramassant Argument Décisif sur le sol, je découpe une mini alcôve dans la roche et me change en dragon hybride pour y souffler du feu afin de chauffer la pierre. Pendant près de cinq minutes, je ne fais que cela, mettant ma main à intervalle régulier pour tester la température du simili four. Et lorsque je le juge assez chaud, j'y mets les deux volailles puis referme l'alcôve avec des pierres.
Nous pourrons bientôt manger.

Et alors que je me retourne pour contempler encore Reyson, je le vois allongé mais bien réveillé. Une chaîne de métal dans sa main avec au bout, un pendentif en forme de dragon.
Forcement, il a dû le trouver par terre...

Alors je m'assoie près de lui, le dos appuyé sur son ventre.

Tu te souviens, j'avais des épées jumelles que j'ai forgé juste avant de quitté mes parents. L'une d'elle a été cassé lorsque j'ai affronté un débile de logia sur Armada. Mais je n'arrivais pas à me résoudre à m'en séparer. Alors j'ai refondu le métal et j'ai changé sa forme et lui ai insufflé mon Haki. Avec, j'ai fait ce collier, pour moi. Et celui ci...
Pour toi. Mais après réflexion je trouve ça un peu bête, s'il ne te plait pas, je comprendrai, après tout, qu'est ce que tu peux bien avoir à faire d'un bijou de ce genre... Tu.. Tu n'auras qu'à me dire ce qui te ferai plaisir et je refondrai le métal pour te le faire !


Le rouge me monte au joue, amplifié par le retour de ma chevelure et de mes yeux à leur état naturel.

Bref, c'était stupide de ma part, n'y fais pas attention.

Je tends ma main vers le bijou dans l'idée de le reprendre afin de le cacher aussi bien que j'aimerai me cacher, moi à cet instant.


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    Un souvenir terriblement sensuel venait de s’ajouter à notre histoire. Le premier d’ailleurs. Jamais nous n’avions été aussi… J’espérais sincèrement que ce n’était pas un rêve.

    Lorsqu’elle vint s’assoir dos contre mon buste, je n’avais pas bougé depuis tout à l’heure. Toujours en tenue d’Adam, je l’écoutais une oreille discrète. Un collier pour moi, identique au sien. Un collier de dragon pour la représenter elle, pour que je l’ai toujours auprès de moi. Contre moi. Ca pouvait paraître présomptueux de sa part, de faire un bijou à sa propre effigie, l’attitude hautaine qui sied à une reine, mais je savais que ce n’était pas ça. Il n’y avait qu’à voir sa réaction : elle ne savait pas y prendre avec les hommes, gênée par son propre présent. Alors je me contentais de lui répondre :

    « Il est parfait. »

    J’enfilais le collier autour de mon cou avant de placer mes bras de part et d’autre d’Izya, la serrant contre moi. La main au bracelet de feu caressait doucement sa joue. Un dragon au cou et du feu au poignet. Que trouvera-t-elle d’autre comme idée ?

    « Mais n’oublie pas que tu es avant tout un ange avant d’être une dragonne. »

    Mon ange à moi…

    Mais dans toute cette histoire, une question me brûlait les lèvres au point d’ausculter temporairement la faim. Cependant, si je la lui posais, elle risquait de comprendre la vérité. Une vérité difficile à dire pour un homme, car elle était à l’opposé de la fierté virile du stéréotype masculin.

    « … C’était bien ? »

    Lui soufflais-je à l’oreille, le visage enfui dans ses cheveux.

    « Non parce que si c’est pas le cas, j’ai tout un attirail hormonal me permettant de tenir les trois jours tu sais. »

    Je m’enfonçais peut-être ? Non. Je creusais.
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Bien ? Dire que c'était bien serait vraiment loin de la vérité...

Je le repousse juste pour pouvoir le regarder dans les yeux, et déjà je vois sa fierté atteinte. Alors je souris, taquine et tandis qu'il baisse les yeux, je lui relève le menton pour l'obliger à me regarder.

Ce n'était pas bien Reyson, c'était juste... non, je n'ai pas de mot. Merveilleux serait sans doute trop faible pour exprimé ce que j'ai ressenti, à quel point tu m'as comblée. Alors soit sans crainte, aucun autre moment ne saurait être plus parfait que ce que nous venons de vivre. Mais si tu n'en ai pas convaincu, je veux bien te laisser une autre chance... à une condition.

Je le regarde, je suis redevenue sérieuse. Maintenant que nous en sommes là, que j'ai pu lui prouver qu'il pouvait me toucher sans que je fuis, je veux que les choses soient claires.

Ne te retiens plus avec moi, d'accord ? Je sais que par le passé je t'ai demandé de ne pas m'étreindre et que je fuyais ton contact, tu sais pourquoi maintenant, je te l'ai dis et j'espère que tu me pardonnes. Mais j'ai cicatrisé... Mieux, tu as même effacé mes cicatrices ! Et je sais que si c'est toi, ça ira. Parce que je t'aime et que je te désire plus que tout. Alors oublies ces barrières, elles n'ont plus leurs places entre nous. Soit juste toi même, sans artifice, car c'est toi que j'aime.

Je dépose un nouveau baiser sur ses lèvres pour sceller mes dires. Mais je l'arrête assez vite au cas où l'envie lui prendrai de me prendre au mot immédiatement.

Mais avant ça, il faut absolument faire quelque chose pour ton ventre qui ne cesse de pleurer...
Heureusement...


Je me lève et retourne vers le four pour voir la cuisson de nos viandes. A point.

Le repas est prêt !

Ne craignant pas la chaleur, j'attrape les deux mouettes rôties à mains nue et offre celle entière à Reyson après l'avoir posée sur une pierre plate préalablement nettoyée.

Sans attendre, je commence à déguster ma propre mouette encore brûlante tout en réfléchissant à l'avenir.

Maintenant que tu m'as rendue mon apparence, je n'ai plus de raison de rentrer rapidement sur Stymphale... Que voudrais-tu faire, toi ?


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    « Ce que je voudrais faire ? Je l’ignore… » disais-je en mordant à pleine dent dans la mouette, quitte à parler la bouche encore remplie.

    « Rester avec toi ? Sûrement. Mais pour ce qui est du reste… Il faudrait mettre Armada à l’abri. Ou au moins nos cadrans. Nous avons mis deux Empereurs en colère… Il nous faut nous cacher ou trouver de nouveaux alliés, suffisamment puissants pour être à la hauteur de Red. Ou plus encore. Le gouvernement peut-être ? Rallier d’autres îles ? Trouver des volontaires à Impel ? Quémander l’appui d’un autre Empereur ? »

    Nous étions dans le calme entre deux tempêtes, entre le passé tumultueux et le futur inconnu. C’était ce présent qui définirait toute la suite. Cette décision qui tracera notre avenir. Comment faire le bon choix ? J’avais toujours été dans l’ombre de quelqu’un et n’avais donc pas souvent eu besoin de décider…

    « Peut-être rejoindre Stymphale tout de même ? Y demeurer quelques années, vivre heureux, voire nous entraîner. Ne redescendre qu’une fois prêt ? Ou ne jamais redescendre ? Je ne suis pas certain qu’être un roi me siérait, mais je sais que rester avec toi me suffit amplement. »

    Pourquoi ne pas faire une ellipse de deux années pour revenir surpuissant, comme ce fut à la mode dans plusieurs mangas ? Après tout, nous étions nous aussi au stade où nous réalisions être face au mur immense de notre impuissance que nous tentions désespérément de bouger contre le monde entier. Peut-être qu’en priant très fort, le bras droit du dernier roi des pirates viendra nous prendre sous sa tutelle et nous enseigner la véritable puissance ? Celle-là qui permettait aux rêveurs de vivre à travers la réalité de cauchemars comme ils le souhaitaient.

    « Dans tous les cas, il me faudrait un coursier pour apporter à Sybil de nouveaux stocks hormonaux. Sinon la Mascarade risquait de ne pas perdurer longtemps…
    Et toi, Izya, que veux-tu faire ? »

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