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Au pied de la grande muraille

Le cri d'une mouette s'accompagne d'une vision incroyable. Alors que la coque de noix de Pierrick et Atoum vogue depuis déjà 2 jours, une courte traversée de la mer de Jade les mène enfin face à la fameuse Baie de Jing. La "porte d'entrée" de Kanokuni où tous doivent passer se dresse devant eux. Des bâtiments gigantesques et une architecture fabuleuse s'offrent à leurs yeux. Un cadre féérique, des tuiles et des pagodes qui témoigne d'une culture aussi riche qu'ancienne.

Les deux hommes, aussi fier l'un que l'autre se voient embarqués dans une mission commune bien que rien ne les destinaient à s'allier. La tête d'Ivan Zagrob le terrible pirate, voilà ce qu'ils cherchent tous les deux. Leur voyage à l'étroit dans le petit rafiot leur permet de se rapprocher. Ils discutent à longueur de journée tandis que Pierrick tient le cap avec brio. Atoum s'occupe lui de faire passer le temps entre histoires farfelues et conneries. Le petit duo bien que ne se l'avouant pas, forme une assez bonne équipe. Ils semblent presque qu'ils se connaissent depuis des années tant la proximité a renforcé leurs liens. Sans se le dire vraiment, le chasseur de prime comprend qu'il s'est fait un ami, comme il en a eu très rarement dans sa vie. Une amitié d'homme viril, une amitié vache où l'on préfère s'insulter que se dire des mots doux.

Le temps passe rapidement et les côtes s'approchent à vu d'oeil. Kanokuni est à portée de rame et ils s'y affairent pour enfin mettre pied à terre.

> Bon, à partir de maintenant nous ne nous connaissons plus ! indique Pierrick. Tu te souviens du cheminement ?
> Pfff bien sûr tu m'prends pour qui ?!
> C'est justement pour ça que je vais te le répéter ! On débarque, chacun prend sa route et tu disparaîs pendant 3 jours ! Je me rend aux côtés d'Ivan et on s'occupe de nos affaires. Une fois que c'est fait, nous devrons reprendre la mer. Son navire sera du côté du Fort Levant car il est primé ! Tu nous rejoindras là-bas. Je m'occupe de détourner l'attention de ses autres lieutenants et toi tu t'occupes d'Ivan. Seul il est prenable, avec ses hommes c'est impossible, ils t'enverraient au fond de la Mer de Jade. au  C'est bon ?!
> Allez on s'connait plus !

Contre tout attente, alors que ce n'était pas du tout prévu Atoum saute à l'eau. Il n'est plus qu'à quelques minutes de nage mais tout de même, il aurait pu attendre d'être à quai pour que leurs chemins se séparent. Préférant adopter la prudence plutôt que de permettre à d'éventuelles fouines de griller sa couverture, le chasseur de prime paraît être un véritable expert et pourtant, la vérité en est tellement loin.

Faisant quelques brasses en diagonal, le natif de Kage Berg s'éloigne un maximum de la coque de noix pour éviter tout rapprochement avec Pierrick. Une stratégie qu'il juge complètement satisfaisante, enfin jusqu'à ce que quelque chose lui chatouille le pied. Frémissant, il n'est pas du genre craintif mais dans cette eau assez trouble il semble de mauvaise augure de se faire tâter un orteil. Le soulard s'arrête alors qu'il aurait surement du continuer et regarde partout autour de lui, tentant de discerner un éventuel poisson. Ne le trouvant pas du regard il se retourne, les yeux tournés vers la rives quand un énorme poisson-chat sort de l'eau en ouvrant la gueule. L'espèce autochtone assez imposante pour avaler un homme s'approche dangereusement d'Atoum, parvenant d'ores et déjà presque à sentir son goût dans son gosier. N'ayant concrètement jamais vu de poisson d'une telle taille, l'alcoolique pousse un cri étonnement aiguë avant de se partir en crawl à toute vitesse. Allongeant ses bras le plus loin qu'il le peut avec une rapidité folle, c'est une vague de plus d'un mètre qu'il provoque sur son sillage. Le quai n'est plus qu'à quelques longueurs de bras de lui quand tout d'un coup il se sent soulevé. L'eau le porte puis il se met à reculer inévitablement. Attiré comme par une force invisible, il a beau se débattre il ne parvient plus à partir vers l'avant. 
Soudain, la mâchoire du poisson-chat claque et le chasseur de prime disparaît comme s'il n'avait jamais existé. L'animal replongeant aussitôt, heureux d'avoir réalisé un repas qui le tiendrai quelques semaines durant, les quelques secousses provoquées à la surface de l'eau disparaissent rapidement. La Mer de Jade est paisible, infiniment et ce quoi qu'il arrive.


Dernière édition par Atoum Bahara le Jeu 14 Fév 2019 - 14:58, édité 1 fois
    Juste au dessus d'une petite herboristerie pleine de tout un tas de fleurs, de plantes et autres décoctions tenue pas une petite dame au moins centenaire, les volets sont clos. Confinant une pièce n'appartenant plus à personne officiellement, enfin ça c'est ce que l'on peut croire. Considéré comme un squatte depuis quelques années par toute une ribambelles de truands et de clochards, c'est finalement Ivan qui en a fait son domaine. Une planque lui servant de tanière pour disparaître aux yeux du gouvernement. N'ayant pas encore alerté les Révolutionnaire de ses agissements il est pour l'heure tranquille sur les terres de l'Empire. Uniquement accompagné par Ordryx le plus idiot et inintéressant de ses hommes, l'attente est plutôt longue. Tous ses lieutenants ainsi que quelques-uns de ses autres sous-fifres ont rendez-vous ici. Les affaires tournent, le plan est en marche et il est temps de lui donner un coup d'accélérateur. Ses partenaires sont nombreux, les clients se bousculent et les quelques "échantillons" qu'il a distribué sur le marché ont ravit de riches hommes malsains. Recroquevillé, plus bossu qu'à l'accoutumé, l'immonde visage de celui que le Gouvernement a baptisé " l'Infâme " est plus laid encore que d'habitude. La pénombre fait ressortir ses traits abjectes, ses yeux globuleux luisent et ses mains rachitiques semblables à des araignées tapotent sur un livre dont la couverture fait face à la table. Son autre main lui soutenant le menton, il semble réfléchir. Philosophie, stratégie ou insanités nul ne peut décrypter à quoi peut-il bien songer. Seuls les hypothèses si nombreuses soient-elles, aucune ne trouvera la réponse. 
    En effet, les yeux dans le vague, Ivan repense à une période sombre de sa vie. Il revoit les images de son père, ceinture à la main battait sa mère devant ses yeux. Il disait que ça lui servait de "leçon" mais à part détraquer son esprit déjà biscornu ça n'a pas eu d'autre réel effet. Puis, obtenant un pouvoir démentiel il se revoit déchiquetant son paternel et brisant sa génitrice comme une brindille. Un double homicide commis à seulement 11 ans, c'est surement le point de départ de sa pathologie de psychopathe. Noir comme la nuit, le fond de cette "chose" est torturé. Une âme s'il en a encore une aussi corrompue que peut l'être celle d'un démon. 

    > Capitaine, eux pas venir ?! questionne maladroitement Ordryx.
    > Tu… essaye de répondre Ivan, tu oses me déranger alors que je me rappelle le bon vieux temps ?! 
    > Pardon capitaine ! 
    > Pardon ?! Je ne connais pas le pardon kyahaha ! Je vais t'apprendre ! 

    Soudain, un poing ferme vient frapper à la porte de manière particulière. Deux coups en haut et un en bas, le code est donné et Ivan se calme aussitôt. L'élan quasi-démoniaque du capitaine stoppé en pleine course, il se dirige avec une sérénité retrouvée vers la porte qu'il ouvre. Devant lui, un œil balafré et les cheveux long il ne s'agit de nul autre que d'Edmond, son second et plus fidèle homme. Un pirate capable de toutes les bassesses et assoiffé de sang dont le seul nom fait frémir tant de famille endeuillé à travers West Blue et Grand Line. Meurtrier expérimenté, il est l'une des pièces maîtresses d'Ivan dont l'intelligence et la perspicacité semblent parfois assez éloignées du commun des mortels.

    > Sayé, de retour capitaine ! Il manque qui ?! demande le balafré en voyant son capitaine.
    > Oh Edmond, tu n'es donc pas le premier si seulement je pouvais m'en étonner ! 
    > Les premiers arrivés sont souvent les moins bon, hein Ordryx ! 
    > Toi regretter, grogne le colosse en fixant le nouvel arrivant.
    > La bête sauvage à la rage ou quoi ?! le provoque aussitôt Edmond.
    > Allez, il ne manque plus que Pierrick et nous pourrons débuter, viens t'asseoir, on va refermer cette porte, les rumeurs vont vite ici ! 


    N'attendant plus que le tireur d'élite pour débuter leur réunion, les pirates se détendent. Une bouteille de saké tourne déjà dans la pièce vide et délabrée, faisant le tour des verres tout en diminuant au fur et à mesure. Edmond, cheveux longs, armure et épée à la ceinture est bien connu de West Blue. Un mercenaire qui finalement a trouvé bon de se reconvertir dans la piraterie, y voyant l'occasion d'épancher sa soif de sang et d'argent avec le plus de liberté possible. Adepte de torture et de bonne boisson, il ne recule devant rien pour assurer ses intérêts et, désormais, ceux d'Ivan par la même occasion. Un vétéran de guerre qui n'a plus rien à apprendre dans l'art du combat. Fourbe et puissant, il a terrassé des adversaires plus fort que lui grâce à sa jugeote. Il est donc le parfait second pour " l'Infâme " dont il faut savoir calmer par moment les excentricités et coups de folie.
      > Oh p'tain c'quoi ça ?! hurle Atoum en crachant un jet d'eau au visage d'un vieil homme.
      > J'ai bien cru que tu allais y rester jeune ami ! lui dit avec douceur le vieillard.
      > Ahhhh t'es qui ?!
      > Eh bien, je pêchais sur ma barque et voilà que j'ai aperçu un poisson manger un homme, je l'ai récupérer d'un bon coup de canne et après l'avoir monté sur ma barque j'ai rejoins la rive ! commence-t-il à raconter. C'est que tu n'as pas été simple à sortir de là mon garçon, il essayait de te digérer mais il est tombé sur un os ahah !

      Les rides de l'homme sont assez creusées et parsèment son visage, cependant un air de béattitude, gâché par quelques dents en moins, lui fait grâce. Les yeux plissés, voir quasiment clos on a presque l'impression qu'il s'est endormi et pourtant semble voir très clairement. Le sauveur d'Atoum ressemble presque à un vestigue d'un ancien temps, sa peau, marquée par le temps semble s'éroder comme une falaise. Oui, le poids des années pèse lourd sur le dos de ce petit monsieur ne mesurant pas plus d'un mètre trente tout au plus. Pourtant, malgré ses petits bras semblables à des pattes de grues il a eu la force de remonter un poisson-chat de cette envergure. Au final, ce mystérieux homme est une énigme à lui tout seul. Debout, il observe avec un sourire presque contagieux le natif de Kage Berg qui reprend ses esprits. Voilà une chose de faite, il pourra raconter à des gamins qu'il s'est fait avalé par un poiscaille lorsqu'il sera vieux et gâteux.

      > P'tain tu pues l'vieux !
      > Alors c'est comme ça que tu me remercies ?
      > Non mais ça va, vous pouvez m'aider à me relever ?

      L'homme tend aussitôt sa petite main toute frêle et ridées qui semble si fragile. Telle une brindille on a l'impression de pouvoir la briser rien qu'en la serrant. Pourtant, par respect Atoum s'en saisit et se sent soulever par une vigueur qu'il n'aurait pas soupçonné. Enfin sur ses deux jambes il regarde partout autour de lui et ne voit pas le chapeau de son acolyte, c'est une bonne chose. Désormais, il doit se fondre dans la masse et patienter, dans trois jours le moment sera venu pour lui d'en finir mais pour l'heure c'est la phase de préparation.

      Le soleil est haut dans le ciel, l'après-midi ne faisant que commencer la journée va être encore longue. Il ne pense qu'à une seule chose, boire et oui une deuxième chose lui trotte bien dans la tête : manger. Son ventre gargouille et il sent un petit creux s'installer.

      > Bon mon petit, tu vas me prendre ma barque et la remonter un peu plus haut puis l'accrocher là-bas tu vois ? fait-il en pointant du doigt une attache. Puis tu vas me monter ce poisson, je vais l'écailler et on va manger un peu !
      > Comment ça ?! s'étonne Atoum.
      > Je t'ai sauvé, tu n'imagines pas laisser un vieil homme porter une bête cinq fois plus grosse que lui quand même...
      > Bon on y va l'vieux !

      S'exécutant, Atoum remonte la barque en l'accrochant à un cadenas prévu pour puis se saisit de la bestiole qui a tenté de le croquer avant de le balancer sur son épaule. Le petit vieux a déjà tuée la bête en l'éventrant pour faire sortir le chasseur de prime, d'ores et déjà vidée elle est déjà bien plus légère qu'elle ne l'était auparavant. Suivant son sauveur, l'étranger marche sur la plage de la Baie de Jing, évitant les fils de pêche et les allées venues de locaux. Après moins de cinq minutes de marche, une petite cabane de pêcheur d'une taille ridicule lui fait face sur un promontoir rocheux. Obligé de se baisser pour passer la porte, il doit laisser le poisson dehors. L'habitation est des plus sommaires, un tapis tressé en guise de lit, des carreaux de fenêtres brisés et des infiltrations d'eau partout, ce taudis montre à quel point la vie peut être dur parfois. Le vieillard semble bien pauvre et c'est vrai que son odeur n'est pas celle d'un homme pouvant se laver tous les jours.

      > C'est ta maison ?!
      > Bien sûr, j'y ai vécu longtemps avec ma femme, oh si tu l'avais vu elle était si belle..
      > La maison ou la femme ?
      > Quoi ?
      > Non rien continues !
        A la porte du repaire d'Ivan quelqu'un frappe, donnant plusieurs coups. Ne reconnaissant pas le code convenu, Edmond pose la main sur la garde de son sabre et avance près de la porte. Prêt à dégainé plus vite qu'il ne faudra de temps à l'intrus pour entrer, il est sûr de pouvoir le trancher. Ordryx reste lui, plusieurs mètres en retrait, dissimulant derrière son large corps Ivan qui se trouve ainsi à l'abri. 

        > Entrez ! annonce Edmond heureux d'avoir de la chair à pourfendre.

        La poignée se tourne doucement puis la porte est poussée. A peine l'espace est-il suffisant, que le second de l'équipage dégainé avec une vélocité surhumaine son arme et d'un seul geste s'apprête à découper de nouvelles victimes. Cependant, il reconnait deux des sbires de son capitaine rougit par le soleil et s'arrête net. Sa lame se trouve alors posée contre la gorge du premier. 

        > Il y a un code.. lance-t-il le regard assassin. Capitaine je peux terminer mon geste ? Ils n'en méritent pas moins ! annonce-t-il ensuite froidement.
        > Non c'est bon Edmond, laisse les entrer et ferme ! Ils toucheront moins que les autres c'est tout kyahahah ! 

        Déçu, Edmond plie son bras puis remet sa lame dans son fourreau, laissant une légère entaille sur la gorge du pirate qui n'en revient toujours pas. Blême, fautif de n'avoir pas respecté les règles sont sang est glacé et ses jambes ne le tiennent presque plus tant il a eu peur. Sa vie a défilée devant ses yeux et il s'est rendu compte que finalement, il aurait peut-être dû rester à la campagne avec sa femme. Enfin, il ne peut désormais plus faire chemin arrière sinon qui sait, Ivan pourrait détruire son village ou peut-être même pire.

        Les deux forbans entrent en fermant la porte derrière eux. Alors qu'elle s'apprête à claquer, un pied s'y engouffre pour la bloquer. Puis, d'un seul coup une toute petite dame armée d'une poêle fait irruption dans la pièce. 

        > Allez dégagez bande de squatteur, les derniers je les ai fait déguerpir la queue entre les jamb….

        Un simple coup, un seul suffit à faire taire cette petite mamie gueularde. La lame d'Edmond teintée de rouge a fini sa course cette fois-ci et la tête de la vieille tombe lourdement au sol. Immaculant le sol crasseux d'une teinte pourpre, presque noire l'un des deux sous-fifres venant d'arriver détourne le regard. La pauvre n'avait rien fait, qui s'attaque à des vieux ? Quel monstre peut faire ce genre de chose ?

        > Salope de vieille commère ! Bon fermez moi cette porte merde ! 

        L'un des deux matelots s'exécute en prenant son d'enjamber soigneusement le corps de la défunte. Pas touché le moins du monde par un tel acte de barbarie, Ivan regard Edmond avec fierté. Il ne lui dit rien, le remerciant juste par un silence qu'eux deux comprennent. Désormais, Pierrick voit ses heures comptées. 

        > Bon s'il n'arrive pas dans la demie heure, je vais me faire une joie d'explorer ce jeune Derreck kyahahah ! 


        Après qu'Atoum et le vieillard aient bien échangés sur leurs vies respectives, ils partagent un délicieux repas à base du poisson-chat et d'un peu de riz. Rien de grandiose, les portions sont maigres mais suffisantes pour redonner de l'énergie au chasseur de prime. Requinqué par ce repas, il n'en oublie pas moins son péché mignon.

        > Dis moi, t'as d'quoi boire un coup ?! 
        > Oh oh, le jeune homme est un amateur ?! répond le vieil homme avec un air malicieux.
        > L'plus grand soulard d'West Blue ! 
        > Tu m'en diras tant ! 

        Le pêcheur se lève et part vers sa paillasse, ouvre un tiroir attenant à son lit de fortune et en sort un petite bouteille. Revenant, il récupère deux coupelles au passage et s'assoit en tailleur face au chasseur de prime. 

        > Va s'y sert moi un bon verre papi ! s'impatiente Atoum en récupérant le petit récipient.
        > C'est un alcool de riz, un peu fort…
        > Oui oui allez fait moi goûter ça ! 
        > Attention, la tradition c'est que tu doit d'abord tremper ton doigt dedans et te toucher le nez avec, ce n'est qu'après que tu peux boire ! 

        Le liquide versé dans la coupelle, Atoum n'attend pas une seconde de plus pour s'exécuter. Il y plonge son index et se passe le bout du doigt sur toute la longueur de son nez. Puis, d'un traite il ingurgite l'alcool. Le faisant tourner une ou deux fois dans son palais, il en retire un maximum de saveur avant de l'avaler en soupirant de satisfaction. Enfin un bon verre de gnôle, il n'en a rarement bu d'aussi bon. Son visage s'embellit d'un sourire jusqu'aux oreilles et adopte lui aussi une béatitude inhabituelle. Comme transporté sur un petit nuage, il est heureux comme jamais.

        > Con, c'est du bon c'que t'as là ! Y'a moyen d'en reprendre un peu ?! 
        > Oh oh non, on en boit qu'un verre de ça ! On en fabrique presque plus part là ! 
        > C'est tout ? J'vais m'dessécher à ce train là moi ! 
        > Si tu m'aides à récupérer mes filets et à faire un peu de bricolage alors je te fais goûter la meilleur gnôle de Kanokuni ! 
        > Mais non ! hurle Atoum ébahit, sérieux la meilleure gnôle ? J'commence par où ?! 
          L'odeur des épices, le doux bruit d'un instrument à corde traditionnel et la somptuosité de l'architecture kanokunienne dans toute sa splendeur s'offre à Pierrick. Faisant tâche dans se décors où les locaux sont tous vêtus avec les mêmes codes, lui, lourd manteau de cuir sur les épaules ne passe pas inaperçu. Les enfants qui jouent le regardent et les adultes, bien que ne le montrant pas en font de même. Son visage dissimulé sous son fidèle couvre-chef, l'ex-chasseur de prime repense à ce pourquoi il obéit à ce foutu pirate. Son petit frère Derreck n'aurait jamais du prendre la mer comme il le lui avait défendu et pourtant, l'adolescent ne l'a pas écouté. Depuis, trouvé en pleine mer par l'équipage d'Ivan il sert d'otage pour obtenir les services et l'obéissance de Pierrick. Depuis le début il cherche à se débarrasser de son capitaine forcé. Sachant très bien que l'option de la Marine, à moins qu'il ne s'agisse d'une opération d'envergure n'est pas envisageable. La vie du gamin ne tenant qu'à un fil, il se doit d'être minutieux et de ne pas faire de faux pas. Un grand nombre d'image lui repasse en tête avant que l'odeur d'un petit ragoût ne lui chatouille les narines. Les voluptés de ce plat préparé à même la rue par une vieille dame semblent irrésistibles. Mené par ses sens, le tireur d'élite se détourne de son chemin et s'arrête auprès de la marchande.

          > Je peux vous en prendre un bol madame ?! 
          > Jeune homme approche, un grand gaillard comme toi n'en prendrais qu'un seul bol ?
          > Oui ça me suffira vraiment ! 
          > Je te fais un prix si tu veux, je n'ai pas eu grand monde ! Si tu m'en prends deux tu en payes trois ! 
          > Bon ça marche alors… heu… t'essaierais pas de me rouler ?! j'en prend deux alors j'en paye deux pas trois, c'est quoi cette arnaque ! 
          > Comment ça ? J'ai dis une bêtise ?! 
          > Bien sûr vieille folle, je prend deux alors j'en paye deux ! 
          > Ah bon ? Ici on compte pas comme ça, c'est un, trois, deux, quatre, cinq…
          > Arrête de m'embrouiller, c'est combien le bol ?!
          > cinquante berrys ! 
          > Tient vieille folle non mais sérieux ! s'énerve Pierrick en tendant cent berrys à la cuisinière. Tournant les talons il s'en va aussitôt.
          > Tu vois Fang, je t'avais dis que je lui en ferais prendre deux ! Le pire, c'est qu'il a prit qu'un bol et m'en a payé deux ! ahahaha, ces touristes on en fait vraiment ce qu'on veut ! se moque-t-elle en parlant à son mari dans se trouvant un peu plus loin à sa gauche.

          Se rendant compte quelques mètres plus loin qu'il s'est finalement fait avoir en beauté, Pierrick rage tout seul en avalant une dernière bouchée et jetant le bol au sol qui se brise sous le choc. 

          > J'aime vraiment pas cette île, se confit-il à voix basse.

          Ayant enfin avalé quelque chose, il reprend la route vers la planque d'Ivan tout en observant partout autour de lui. Les rues biscornus sont légions et font le charme de l'endroit. Les tuiles et les pointes des toits en font une merveille architecturale que le cowboy ne peut pas apprécier à sa juste valeur. De toute manière il n'apprécie plus rien depuis qu'il est tenu par ces pirates. Obligé d'effectuer des missions pour eux que son statut officiel de chasseur de prime lui permet de dissimuler aux yeux de la marine. Bien que prônant une liberté totale, les pirates sont obligés de se battre pour l'obtenir alors que ceux qui chassent les têtes peuvent se déplacer où ils le veulent dans le monde entier.  
          Cependant aujourd'hui c'est différent. Il n'a pas remplit le contrat qu'on lui a confié et les fureurs d'Ivan sont terribles. A vrai dire il ne sait même pas s'il va survivre, peut-être qu'une fois la porte franchit il mourra. Décapité, broyé ou transpercé qui sait ce dont ils sont capables. A moins que ce soit une séance disciplinaire de torture qui lui soit réservé. La vérité, il ne peut leur livrer que ça sans quoi il peut dire adieu à ses rêves. Le mensonge sera rapidement vérifié et si Ivan entend que Span est vivant alors c'est la mort assurée pour lui et Derreck.

          Perdu dans ses pensées, il manque de se faire renverser par le pousse-pousse d'un jeune homme athlétique. Sortant donc de sa torpeur il ouvre les yeux et regarde droit devant lui. L'herboristerie lui fait face, c'est le signe qu'il est arrivé à destination. Passant derrière la petite boutique étonnement vide, il emprunte un étroit escalier et grimpe rapidement les marches. C'est là qu'il voit un homme armé d'un bâton dans une main et d'un vieux pistolet dans l'autre s'apprêtant à entrer. Ni une ni deux il sort son fusil et l'assomme d'un puissant coup de crosse qui lui fracasse le front contre la porte. Celle-ci s'ouvre aussitôt et Pierrick donne un coup de pied dans le corps de l'homme inconscient pour le faire rentrer dans la pièce. 

          > On attend pas Pierrick ?! 
            Quelques clous dans la bouche, un maillet de bois dans la main droite, Atoum est accroupit sur le toit de la petite cabane de pêcheur du vieil homme. Il tapote à de nombreuses reprises pour rafistoler ces plaques de bois et de tôles permettant un semblant d'étanchéité à la maison. S'imaginant d'ores et déjà boire un merveilleux breuvage, le chasseur de prime travail dur pour gagner justement son dû. Une gnôle quasiment légendaire, voilà ce qu'il souhaite par dessus tout. Sa quête du saké légendaire approche peut-être à sa fin avec cette promesse. Se léchant les lèvres il redouble d'effort, ayant à cœur de rapidement finir ce labeur. D'en bas, le vieillard l'observe yeux mi-clos avec la même expression de visage qu'il arbore depuis leur rencontre. Comme s'il était figé, son hôte surveille l'avancement du chantier. Les bras croisés dans le dos, légèrement courbé vers l'avant il ne bouge quasiment pas. Le vent lui a beau lui fouetter le visage, bien que très frêle il ne sourcille pas. De marbre face à la brise marine, il semble dans son élément.

            > Ma, je m'appelle Ma !
            > Intéressant l'vieux ! Dis moi, tu as préparé t'as gnôle parce que dès qu'j'ai fini j'men fais une grande rasade ! rigole Atoum avec bonne humeur.
            > Bien trop pressé mon garçon comme le disais mon aïeul, Confe Hucius " A qui sait attendre, le temps ouvre ses portes " ! énonce-t-il avec une sagesse millénaire.
            > Heu j'pas compris ton charabia mais j'te crois !

            Le vieil homme a presque toujours vécu ici, cette maison est l'endroit où bon nombre de décennies auparavant il a fondé son nid avec sa compagne. Ils s'aimaient tendrement et d'une manière si innocente. Tout n'était que pureté dans leur union, malheureusement le pire de tous les fléaux s'empara de sa femme bien avant lui. Pour son plus grand malheur, le grand dévoreur comme il l'appelle l'a oublié. Il est passé entre les mailles du filet mais aurait tant voulu s'y faire prendre.
            Enfin, observant la jeunesse d'Atoum il accentue légèrement son sourire déjà radieux. Il a été ainsi, il y a un bon moment mais c'est arrivé. Le passé est un long parchemin de souvenir et l'avenir une histoire que l'on ne connait pas encore. Voilà la philosophie qu'est celle de Ma, un homme pour qui le temps représente tellement. A la fois monstre et conteur, il est omniprésent et omnipotent. Nul n'échappe à la juridiction du temps, enfin nul autre que Ma.


            Dans la planque d'Ivan les choses s'accélèrent. Alors qu'il souhaite énoncer la suite du plan à ses hommes, l'arrivée de Pierrick arrive au bon moment.

            > Mon cher Pierrick, on ne t'attendait presque plus... tu en as mis du temps ! réprimande Ivan avec ses grandes mains rachitiques le pointant du doigt.
            > Oui capitaine je m'en excuse, se repend-il en s'agenouillant devant Ivan. Disons que l'assassinat a prit un peu plus de temps que prévu à cause des gardiens du bagne ! Enfin l'important c'est qu'il ne parlera plus jamais !
            > Je l'espère bien, tu t'es assuré qu'il n'a parlé à personne ?!
            > Je n'ai pas trouvé la moindre connection entre lui et l'extérieur...
            > Ce n'est pas suffisant le bleu, un vrai pirate tue sa cible et tous ceux qui ont un lien avec elle ! affirme Edmond cinglant comme à son habitude. N'espère pas nous rouler, sinon Derreck.. tu sais ce dont nous sommes capable !
            > Je n'ai aucun intérêt à avoir failli à ma mission, mon frère je ne suis là que pour le sortir de là ! rétorque le cowboy avec une assurance sans faille.

            Lui qui sait que le mensonge est exclu avec ce genre d'êtres s'est fait piéger par son humanité. En situation de danger on se dissimule, on se cache et il s'est caché lui aussi alors qu'il s'imaginait au dessus de ces instincts primaires.

            > Bon allez assied toi et prend donc un verre… ah.. bah Ordryx a tout bu ! Bon assied toi que je vous explique tout ! 
            > Tu me fais de la place Ordryx ? 
            > Viens, lui se pousser ! fais le colosse en dégageant l'un des subordonnés d'Ivan.

            Prenant place à côté de la montagne de muscle qu'est Ordryx, Pierrick ne peut que se rendre compte de l'aspect bestial de l'individu. Sa peau grisâtre dessine les contours de sa musculature démesurée comme aucune autre ne pourrait le faire. Haut de plus de 3 mètres 50, ce monstre hors des limites de l'humanité a des d'une bien étrange consistance. Son nez souffle un air chaud comme un taureau et son regard est constamment chargé de haine. Il dégage une sensation de violence et de puissante qui apeurant les esprits faibles. Lorsqu'il s'énerve seuls les plus courageux restent en face de lui. 

            > Bon, il s'agit d'un tournant pour nous ! Dans 3 jours nous partons de Kanokuni car tout sera en place. Grâce à vos interventions sur différentes îles nous avons pu prendre de bons contacts et grossir nos effectifs ! Quelques concurrents sont également passés à la trappe, hein Edmond et Ordryx ?! Désormais, nous avons une première commande, il nous faut 150 gosse âgés pour les plus vieux de 12 ans. Filles et garçons il n'y as pas de quotas ! 
            > On touche combien ?! 
            > Bonne question Edmond, l'enveloppe est de 75 millions ! Si on est performant il y a au moins le double à prendre dans les 4 prochains mois ! La demande est forte, à nous de proposer une offre de qualité ! Donc pour cela, chacun retournera sur sa zone et récupère les gamins ! Ordryx pour toi c'est 50 mômes, je veux qu'ils soient en bonne santé et tu annihiles toutes protestations ! Edmond je t'en demande 100, il faut aussi que tu t'occupes de terminer la concurrence sur Don des Saints, j'ai entendu qu'un homme voulait ma tête là-bas ! 
            > Oh pas qu'un seul mais petit à petit je multiplie les veuves et les orphelins !
            > C'est parfait ! Nous serons bientôt les cadors de West Blue sur le marchandage d'enfant, on pourra s'ouvrir à de nouveaux projets mais plus tard, chaque chose en son temps ! Pour l'heure vous aurez chacun une équipe de 15 membres, ils seront à vos ordres, commandez et livrez moi les mioches sur Kage Berg, Pierrick prendra le commandement du navire qui fera les aller-retour pour les rapatriés auprès de moi ! Il n'y aura qu'un seul et unique trajet pour chacun de vous, il ne faut pas qu'on se fasse choper par la Marine donc soyez efficace ! On vous transmettra les dates avec Pierrick une fois qu'on aura tout organiser de ce côté là, des questions ?!
            > Moi pas tout…
            > A part Ordryx ? 
            > Non c'est bon ! 
            > Kyahahaha c'est parfait alors ! On reste ici jusqu'à demain tous ensemble puis, tour à tour nous retournerons sur le navire pour dégager d'ici ! 
            > L'ordre c'est quoi ?! 
            > Hum, Edmond en premier, puis Ordryx et enfin toi Pierrick, je viendrais avec toi ! 
            > Très bien, je vous couvrirai dans ce cas ! 
            > Oui c'est pour ça que je t'ai choisis ! 


            Dernière édition par Atoum Bahara le Mar 12 Fév 2019 - 18:14, édité 1 fois
              > Mon garçon descend, on va aller chercher de quoi refaire ma ligne pour demain à cause de ton poisson-chat j'ai brisé la mienne.
              > Sûr, t'veux pas qu'finisse d'abord ?! 
              > Non non, viens vite ! 

              S'exécutant rapidement, Atoum lâche son maillet et dépose les clous qu'il a dans la bouche puis saute promptement pour rejoindre le vieillard. Les deux hommes se regardent puis s'en vont, rejoignant le village côtier de la Baie de Jing. Toujours les mains dans le dos, le petit vieux racontent des histoires d'un temps ancien au chasseur de prime. Des faits qui viennent d'une époque que ni lui ni son père n'ont connu. Ne parvenant même pas à cerner ces notions temporelles, Atoum commence à se poser des questions. 

              > Attend mais t'as quel âge l'ancêtre ?!
              > Oh, c'est maladroit de demander son âge à un pauvre vieillard ! 
              > Et du coup ?! 
              > Tu as un gros effort de patience à faire, je vais t'en donner une leçon ! 
              > Tu m'fais chier l'vieux !


              Marchant côte à côte, ils avancent et trouvent enfin la civilisation. Les grands bâtiments fascinent Atoum qui, tel un enfant, s'ébahit de voir tant de beauté architecturale. La bouche et les yeux grands ouverts, il scrute le moindre détail. Les portes ouvertes laissent s'échapper de douces odeurs de plats mijotés et confectionnés avec amour tandis que les étales présentent des mets aussi particuliers que certains semblent délicieux. 

              > Tiens tu vois cet œuf là mon garçon ?! 
              > Je te donne quelques pièces, va en prendre un et mange ! C'est l'une de nos spécialités ! lui conseil Ma.
              > Oh c'est vrai papi ?! C'est génial, j'avais faim en plus ! se réjouit Atoum en récupérant les quelques berrys nécessaires. Bonjour monsieur, je peux vous en prendre ?! dit-il au vendeur de rue tout en indiquant l'œuf de son doigt.
              > Oh, tu veux un œuf de 100 ans ?
              > Oui, mais il a vraiment 100 ans ? s'inquiète Atoum.
              > Mais bien sûr que non, c'est une légende ! Il y a une part de folklore tu sais ! 
              > Bon j'le prend ! 

              Faisant la transaction, Atoum récupère la spécialité Kanokunienne avant de rejoindre Ma et de l'ingurgiter d'une seule traite. Enfouissant l'œuf entier dans sa bouche, il le mâche et l'engloutit rapidement. Son visage se déforme par le dégoût. Il tire la langue et se la gratte pour tenter d'en faire disparaître l'ignoble goût et pourtant rien n'y fait. L'âpre saveur dégoûtante ne le quitte plus. Ayant quelques relents, il ne parvient pas à vomir bien qu'il l'aurait vraiment voulu cette fois. 

              > P'tain c'est ignoble ta merde ! 
              > Hahaha tu vois, la patience… si tu n'avais pas tout engloutis tu ne l'aurais pas avalé comme un rien ! 
              > S'pèce de connard ! J'te tuerais pour ça ! 
              > Oh cesse donc de te plaindre, marchons ! 

              Continuant leur route, Atoum continu à essayer de se nettoyer la langue tandis qu'il avance. Puis, au carrefour de l'une des grandes rues principales il tombe des nues. Un gigantesque éléphant, trompe et défenses en avant parcours l'artère de la ville, transportant quelques hommes et femmes sur son dos. Dans une sorte de petite cabane aménagée, ils contemple les merveilles de Kanokuni d'un point de vue aussi unique qu'insolite. Puis, un second, un troisième et finalement Atoum en voit toute une ribambelle qui arpentent les rues. Le mode de transport le plus utilisé de l'Empire a toujours le don pour émerveiller et surprendre les étrangers. Repensant un instant à sa campagne miséreuse de Kage Berg, il ne se serait jamais imaginé que des humains montent sur le dos d'une telle bête pour se déplacer. Lui ne connaissait que les vaches et les moutons, désormais c'est un monde nouveau qui s'ouvre à lui. Un monde aussi vaste que diversifié. Le monde n'est pas restreint à Kage Berg, il l'a toujours su mais désormais c'est plus flagrant que jamais.
              Restant bouche-bée face à un tel spectacle. Ma fini par sauter et lui choper l'oreille pour le tirer avec lui. Le trainant donc jusqu'à l'échoppe en question où il peut enfin récupérer ce dont il a besoin pour la pêche. Maugréant un tas d'insultes, Atoum décide de rester à l'extérieur pour observer la beauté de cette île.

              Les minutes passent et Atoum s'impatiente.

              > Bon tu t'bouges ?! 
              > J'arrives ! 
              > Aller tu m'fais chier ! 

              Finalement, pressé par le chasseur de prime Ma décide de finalement sortir de la boutique, matériel en main. Rapidement ils rejoignent ensemble la petite maison de pêcheur du vieil homme, ne souhaitant plus s'attarder, Atoum doit terminer le toit avant la nuit tombée. Il remonte sur la charpente rafistolée de tous les côtés et se remet au travail comme il le peut. Tapant avec une précision toute approximative sur les clous, il se frappe à plusieurs reprises le pouce et pousse un cri de douleur à chaque fois, faisant toujours rire le propriétaire des lieux.

              > Tu veux le savoir ?! 
              > De quoi ?!
              > Mon âge..
              > Aller balance ! 
              > 129 ans, je suis le plus ancien quoi qu'il y a juste une de mes vieilles camarades Jan Kalemen qui est pas loin ! 
              > C'pas possible tu délires l'vieux ! 
              > Non c'est la stricte vérité ! J'aurais même 130 ans en juin ! J
              > P'tain t'es plus vieux là, t'es un fossile ambulant ! 
              > Ah et l'œuf que tu as mangé tout à l'heure, il avait bien 100 ans lui par contre ! haha ! 
              > Enfoiré va ! J'vais arrêter d'réparer ton toit tu vas t'prendre la flotte dessus tu vas voir ! 
              > Et toi tu ne goûteras pas mon alcool… 
              > Enfoiré… j'lai bientôt fini ton toit c'est bon ! 


              Dernière édition par Atoum Bahara le Jeu 14 Fév 2019 - 13:33, édité 1 fois
                La nuit déjà tombée depuis quelques heures maintenant, Atoum et Ma sont assis en tailleur et viennent de finir de manger un maigre bol de riz chacun. Leur ration n'étant absolument pas suffisante pour rassasier un homme, le chasseur de prime comprend dès lors comment s'explique le physique de son hôte. Avec de tels plats au quotidien, comment se développer et avoir autre chose que de la peau sur les os. Enfin, à presque 130 ans on a peut-être pas besoin de manger grand chose d'autre que ça. 
                Le vieillard se lève et va chercher la fameuse fiole qui, émoustillant les papilles d'Atoum, l'aura fait attendre une vie entière. Enfin un alcool de qualité, les breuvages de Kanokuni il n'en avait jamais entendu parlé, mais depuis la promesse de Pierrick avec un saké de renom, il se dit que la gnôle de West Blue doit comporté quelques pépites qu'il se doit de goûter.

                > Tends ta coupelles que je te serve mon garçon ! lui annonce Ma.
                > Oh oui papi, j'ai hâte de picoler ça ! 
                > Effronté, ça ne se picole pas comme tu dis mais ça se déguste ! 
                > Oh s'cuse moi l'antiquité, sert moi qu'on en parle plus ! 

                Soudain, Atoum aperçoit un énorme ver résident dans la bouteille. L'alcool marron, surement à cause de l'animal, une fois le contenant ouvert empeste toute la maison. Frémissant, le chasseur de prime est légèrement réticent depuis l'œuf de 100 ans ingurgité plus tôt dans la journée.

                > Heu c'quoi s'bordel ? Y'a rien d'normal ici ou quoi ?! 
                > Bon alors je vais le remettre dans ma cachette..
                > Hum… putain… bon ok c'est bon envoie, décide-t-il finalement presque à contrecœur.
                > Voilà, je n'en attendais pas moins mon garçon ! 

                Voyant l'alcool dégouliner lentement dans sa coupelle, Atoum espère de tout son cœur que le ver ne tombe pas dans son verre. Il observe avec attention le filet liquoreux qui tombe. L'odeur n'est pas agréable, lui rappelant presque le goût de l'œuf mais, sa curiosité piquée, il ne peut s'empêcher de le porter à la bouche une fois sa coupelle remplie. Gonflant sa bouche en aspirant l'alcool, il fait tourner le liquide pour en dégager l'ensemble des saveurs. Il grimace un instant, semble réfléchir puis avale une première fois. Puis, il reprend une seconde gorgée en répétant le petit rituel. Son regard méfiant change du tout au tout et, ses yeux s'écarquillant, il regarde le vieillard avec avidité.

                > Je… je n'ai… p..., un sanglot lui prend la gorge en tenaille. Une larme coule sur sa joue gauche sous le coup de l'émotion. J'nai jamais rien bu d'tel.. putain c'que c'est bon ! 
                > Hahaha, je te l'avais bien dis ! 
                > C'est une boisson divine ?! 
                > Oh non, c'est un savoir-faire millénaire de Kanokuni, on en fait encore un peu dans une herboristerie pas très loin de la grande muraille. Là-bas une jeunette d'une centaine d'années, la fille de Jan Kalemen, en as quelques bouteilles ! Tu lui donneras le bonjour de ma part ! 
                > Le temps que je m'en remette j'irais, mais là… je suis… je suis plus de ce monde ! dit Atoum en s'étalant de tout son long en arrière.

                Comme transporté dans un autre monde, porté par un nuage il est dans un état euphorique jamais vu. C'est comme si le but de sa vie était atteint, comme l'accomplissement de toute une vie. Un sourire figé, les bras et les jambes écartés comme une étoile de mer, le chasseur de prime passe la soirée entière dans cette position. Ne parvenant pas à fermer l'œil de la nuit, il repasse tous les souvenirs qu'il a de son père lui parlant du fameux alcool légendaire. Puis, le goût encore prononcé sur ses papilles le ravit encore et encore. Un bonheur infini l'envahit. Ayant envie de tout arrêté, il peut mourir désormais il connait l'accomplissement personnel comme chacun en rêve.
                Ayant atteint le nirvana, le chasseur de prime passe des heures entières là, sans bouger la moindre parcelle de son corps. 


                Les deux morts amoncelés en plein milieu de la pièce, Ivan se sert des corps comme d'un fauteuil plus ou moins confortable. Les heures sont longues et ils leur tarde à tous de prendre la mer. L'argent se trouve hors de cette île. Celle-ci leur offre juste un instant de repli pour bénéfique, leur permettant de passer sous les radars du Gouvernement le temps de tout fignoler. 

                Les histoires sombres du capitaine pirate commencent d'ores et déjà à donner mal au crâne à ses membres d'équipage. Celui qui plus tôt a détourner le regard face à l'assassina de la vieille ne se sent pas très bien. La vue et l'odeur des morts l'incommodent au plus haut point. Il ne rêve que d'une chose : prendre un bon bol d'air frais. Pourtant, il est confiné avec ces démons, tous plus fous les uns que les autres. L'équipage d'Ivan Zagrob est un fléau, mais un fléau même pour ses membres.
                  Deux jours plus tard…

                  Le soleil a son zénith irradie la somptueuse Kanokuni. Tandis que tous les locaux s'affairent à gagner un maigre salaire, quelques étrangers sont à des années lumières de ces préoccupations. Ivan ordonne à Edmond de quitter la pièce et de rejoindre le Fort Levant, unique porte d'entrée possible pour les primés. Là-bas leur bateau les attends, occupé par une quinzaine d'hommes. N'attendant pas plus longtemps il prend la route en faisant attention de ne pas attirer de trop la curiosité des habitants. Il s'éloigne dans un sens opposé à sa destination pendant une bonne heure puis fait un revirement pour finalement prendre la bonne direction. Expérimenté, il sait ce qu'il fait. Traqueur émérite, il est l'un de ces vieux vétérans de guerre qui connait toutes les astuces pour s'en sortir haut la main. 
                  Epée à la taille, armure sur les épaules il ne passe pas inaperçu et pourtant il marche confiant. Son regard cruel dissuade toute interaction avec qui que ce soit et il préfère cela. Il a la dégaine facile et n'a pas envie de causer un quelconque trouble dans les rues de la ville.
                  Avançant au milieu des éléphants-porteurs il ne s'ébahit pas le moins du monde. Ayant déjà fait la route vers Grand Line et ayant vu des tas de bizarreries là-bas plus rien de l'étonne. Puis de toute manière sa vision du monde n'est pas la même que le commun des mortels. Il passe son temps à réfléchir la meilleur manière de trancher le jarret de l'une de ces bestioles au cas où il se fasse repérer afin de semer la zizanie et de pouvoir s'enfuir dans l'agitation générale. Sa route jusqu'au navire est longue, une promenade d'environ quatre heures avant qu'il voit enfin le mât de leur bateau. Là, passant la frontière symbolisée par le barrage de la famille Chinjao il pose enfin les pieds sur le parquet. 

                  > Oh remuez-vous bande de larves ! Demain tout le monde sera sur le navire alors grouillez-vous ! ordonne-t-il aux hommes restés à quai.

                  Tous les hommes d'équipages s'activent, connaissant parfaitement les excès de colères de cet homme. Le second n'est pas un tendre et quel plus belle occasion d'éliminer celui qui ne lui obéit pas que cet instant. Le capitaine n'est pas là et les témoins se font rare par ici. Tous sont donc motivés comme jamais et cachent les jeux de cartes qu'ils ont utilisés durant leur absence. La dictature est de retour et ça ne semble pas s'assouplir d'un iota. 

                  > Vous trois briquez moi le pont, il est crasseux ! Puis Aflric et Edphonse vous allez vous occuper de la voilure ! BOUGEZ VOUS AVANT QUE J'EN DECOUPE UN !!!! hurle-t-il à ses larbins.


                  Pendant ce temps Atoum, de l'eau jusqu'aux cuisses s'occupe de ramasser le filet de son hôte en espérant y trouver une myriade de poissons fait prisonniers. Seul pour remonter l'affaire il force comme un bœuf, les plombs pesant leur poids. Finalement, après un effort aussi intense que court il parvient à le remonter sur la plage. La pêche n'est pas des plus abondantes. En effet, ils n'ont attrapés que trois individus pas plus grand qu'une main. Pas de quoi rassasier deux hommes, enfin ils feront avec. Ma est quant à lui sur sa barque, attendant patiemment que sa ligne s'enfonce dans l'eau pour commencer un duel. Homme contre animal, malgré ses bras chétifs il est un expert en la matière, la preuve en est de l'immense poisson-chat qu'il a réussi à sortir et qui contenait le soulard qui l'assiste aujourd'hui. Les yeux fermés comme s'il ressentait le monde et n'avait plus besoin de le voir, le vieillard est immobile. Une sorte de méditation où il ne fait plus qu'un avec ce qui l'entoure. Un état presque similaire à celui d'un arbre, Ma n'est plus. Il devient. Il est là sans vraiment l'être.

                  Soudain son flotteur s'enfonce légèrement, Ma ne sourcille pas, restant totalement impassible. Une seconde fois, puis une troisième avant que d'un coup d'un seul il s'éveille. Comme transcendé il agrippe la canne de ses deux mains puis d'un coup magistral vers l'arrière il sort un immense bestiaux de 4 mètres et l'envoie directement sur la plage, une quinzaine de mètres derrière lui. L'incompréhension d'Atoum est la plus totale et bouche bée, les yeux sortant presque de leur orbite il ne bouge plus comme figé telle une statut.

                  > P'tain il déchire ce vieux ! murmure Atoum de stupéfaction.
                  > La jeunesse, emporte moi ça à la maison ! J'espère que tu as eu de belles prises avec le filet !
                  > J'm'en occupe, esquive le chasseur de prime pour ne pas avouer que sa prise est absolument minable.

                  Récupérant la bête fraîchement pêchée, le natif de Kage Berg s'occupe de tuer l'animal d'un coup sec et précis comme le lui a appris Ma. Les deux compères s'entendent assez bien et cette rencontre fortuite est très enrichissante pour Atoum. Il apprend énormément aux côtés du vieillard et découvre un monde vaste et plein de surprise. Soulevant le poisson, il le dépose sur son épaule gauche puis le ramène plus haut juste devant l'entrée du cabanon. Exposant ses quelques minuscules prises à côté du mastodonte du kanokunien, le chasseur de prime ne se cache pas. Les minutes passent puis Ma le rejoint tout en se moquant des petits poissons récupérés grâce au filet. Un imposant dispositif pour seulement trois petits morceaux, même pas de quoi nourrir un seul homme convenablement. 


                  Le soir même…


                  Alors que le plan initial faisait de Pierrick l'ultime accompagnateur d'Ivan, celui-ci pris d'un brin de folie charge le cowboy d'accompagner Ordryx pour qu'ils rejoignent le navire tous les deux. En effet, le colosse n'étant pas doué, il préfère s'assurer qu'il retrouve la route, mais également qu'il ne se fasse pas remarquer bien qu'il fasse nuit. Ne pas s'attirer d'ennui, voilà ce que préconise l'Infâme qui est pourtant le premier à semer la zizanie, oula mort, là où il passe.


                  > Mon ami Jan Kalemen aimait bien mon poisson, je vais lui en préparer un morceau que tu pourras lui amener ! Comme ça, demain tu vas la voir et tu auras ton alcool ça te vas ?! 
                  > C'est vrai tu f'rais ça pour moi ? s'étonne Atoum presque ému.
                  > Je te prépare tout ce soir, demain tu n'auras plus qu'à y aller dans la matinée.
                  > Merci l'ancêtre, vraiment merci ! le gratifie Atoum en s'agenouillant face à lui.
                  > Lève toi mon garçon et écaille le moi ! 
                  > Tout d'suite !
                    Une nuit nuageuse les couvrant, la petite équipe composée de Pierrick, d'Ordryx et de deux autres hommes d'équipage avance vers le Fort Levant à bonne allure. Le colosse surplombe tous ses coéquipiers, sa présence seule est une arme de dissuasion. Le cowboy se voit  totalement dépassé par la situation. Alors qu'il espérait être de mèche avec Atoum pour exécuter Ivan, voilà qu'il se voit cerné par les sous-fifres du capitaine. Impossible pour lui de dévier de sa route vers leur navire principal. Il est bloqué, son corps est présent mais pas son esprit. Il ne cesse de penser à cet homme qui était prêt à tout pour sauver la vie de Span. A cet homme avec qui il a noué de vrais liens lors de leur venue sur Kanokuni. Non, il ne peut pas le laisser ainsi. Il sait que l'alcoolique n'a aucune chance, seul face à Ivan. Ce serait un suicide.

                    > Je peux pas le laisser crever comme ça.. trouve.. trouve putain ! s'acharne-t-il à voix basse.
                    > Hein ? T'as dit quoi Pierrick ?! le questionne l'un de ses homologues.
                    > De ?
                    > Bah là à l'instant ! 
                    > Ho que je pensais qu'il fallait qu'on fasse un petit détour par cette petite rue là ! J'ai vu qu'il y avait des commères dans le coin.. le capitaine à dit D.I.S.C.R.E.T.I.O.N ! 

                    Le petit groupe dévie légèrement de sa route initiale tournant au détour d'une intersection. Longeant un vieille bâtisse, le petit groupe mené par Pierrick avance discrètement si on peut le dire vers son but. Ils bifurquent à gauche, puis à droite et reprenne à droite puis à gauche. 

                    > Fini conneries ! annonce la voix caverneuse d'Ordryx.

                    Pierrick est en sueur sous son chapeau, son petit manège pour tenter de les perdre n'a pas été mené à terme et l'impatience de ce monstre colossal a eu raison de sa stratégie. 

                    > Ouais on est où là ?
                    > J'ai chemin, suivez Ordryx !! ordonne-t-il sèchement.

                    Tenu par les ordres de son camarade, le cowboy n'est plus maître de rien. Il est obligé de suivre et sait déjà qu'en tentant une quelconque fuite il sera tuer par le lieutenant d'Ivan. Hors mort il ne sauvera pas Derreck. Bien qu'il s'en veuille et qu'il se fasse du soucis pour Atoum, rien ne surpassera sa mission de grand-frère. Derreck passe et passera toujours avant le reste, il doit le sortir des griffes d'Ivan, il n'y a aucune autre solution. Résigné, le visage dépité sous son chapeau il masque un face endeuillée connaissant l'issu de l'affrontement entre son capitaine et celui qui pensait devenir son sauveur. La tyrannie de l'Infâme n'est donc pas encore terminée….


                    Le lendemain matin

                    La brise marine caresse le visage d'Atoum tandis que le soleil le réchauffe tout entier. Aux côtés de Ma ils se racontent des histoires de leur passé respectif. Les deux compères rient et échangent avec bonne humeur. Deux générations que tant d'années séparent et pourtant, ils sont amis et partagent tant de choses en commun.

                    > Bon il est temps qu'j'y aille le vieux ! J'prend ton plat et j'vais l'ramener à ton amie ! Ensuite j'y vais ! lui annonce Atoum enjoué.
                    > Bien mon garçon, n'oublie pas de lui dire que c'est de ma part ! lui répond le petit vieux au sourire solaire.
                    > T'inquiète ! 
                    > N'oublie pas ! La patience.. c'est la clé mon garçon, ça te serviras plus tard ! 
                    > Mouais, pas encore convaincu ! Aller j'y vais l'ancêtre ! 

                    Ils se serrent la main chaleureusement puis Atoum récupère un plat en terre cuite dans lequel Ma a préparé le poisson de la veille. L'odeur exquise qui s'en échappe fait d'ores et déjà saliver le chasseur de prime mais il se tient. Il a vu combien ça semblait important pour son hôte alors il l'emmènera à bon port. Traversant les rues de la ville, il s'ébahit toujours autant à voir ces éléphants montés qui arpentes les grandes artères. L'homogénéité de l'architecture et toutes les odeurs de cuisine qui s'échappent des fenêtres le font voyager en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire. Il s'imagine passer ses derniers jours ici, l'île étant tout simplement merveilleuse, elle doit lui cacher encore tant de beauté. 
                    Suivant à la lettre les indications du vieillard, il trouve assez facilement l'herboristerie. Un homme se trouve devant, un homme bossu qui descend de ce qui semble être un appartement au dessus. Les deux inconnus se croisent et le chasseur de prime tente d'entrer dans l'échoppe. Malheureusement un panneau écrit "en vacance" lui indique qu'elle a fermée. Ce n'est absolument pas ce que lui avait dit Ma et déçu il ne sait pas trop quoi faire. Levant les yeux au ciel il observe l'immense muraille qui cercle l'île. Cet édifice titanesque et surement millénaire l'émerveille aussitôt. Comment des hommes ont-ils fait pour construire un tel monument ? Combien de temps ont-ils mis ? Qui en a dessiné les plans ? Quelle menace pesait sur eux ? Tant de questions dont les réponses ont surement été perdues.

                    Enfin, se ressaisissant il s'imagine que la seule personne pouvant lui indiquer où se trouve la fameuse Jan Kalemen est l'homme qu'il a perçu quelques secondes auparavant qui descendait d'au dessus. Atoum tourne alors à sa gauche et prend la direction de l'homme. Il le voit au loin, il marche lentement peut-être est-ce difficile pour lui à cause de sa malformation. En tout cas, le chasseur de prime le rattrape très rapidement. A quelques mètres d'eux se trouve la brèche dans la muraille, celle que des centaines d'hommes tentent de réparer chaque jours. Pierre après pierre ils se tuent à la tâche pour remonter le mur et panser cette blessure qui, semble-t-il, préoccupe énormément les dirigeants de Kanonkuni. 

                    > Bonjour m'sieur ! s'annonce Atoum en tapotant l'épaule de cet inconnu qui lentement se retourne.
                    > Oui que me voulez-vous ?! 
                    > Vous savez où s'trouve Jan Kalemen ? C'est la p'tite vieille qui tient l'herboristerie ! 
                    > Oh… les images de la tête de la mamie roulant sur le sol reviennent en tête à Ivan. Non je n'en sais rien ! 
                    > T'es un type connu toi ! se rend compte rapidement le chasseur de prime.
                    > Moi ? Impossible ! 
                    > Si, mais… sursaute Atoum. P'tain c'est toi ! dit-il en reculant de quelques pas. J'vais t'défoncer Ivan ! hurle-t-il !


                    Dernière édition par Atoum Bahara le Jeu 14 Fév 2019 - 14:39, édité 1 fois
                      Ne s'intéressant que peu à l'actualité si ce n'est les nouvelles primes, Atoum a donc su qu'il ne pouvait connaître cet homme autrement. Il a donc rapidement fait le rapprochement avec sa cible, les yeux globuleux aidant surement à confirmer son hypothèse, le bossu n'est nul autre qu'Ivan Zagrob, l'un des plus terribles pirate de West blue. Son épithète " l'Infâme " dû à ses actions aussi malsaines que destructrice n'est pas usurpé. Aujourd'hui, face à sa cible alors qu'il ne devait le rejoindre sur le chemin de Fort Levant que quelques heures plus tard, c'est une sorte d'accomplissement pour le chasseur de prime. 
                      Après avoir pas mal vadrouillé pour le retrouver, il a combattu Span puis est aller le trouver jusqu'en prison pour obtenir la position du capitaine. Désormais ils sont face à face, une sorte de duel de regard débute entre eux, alors qu'Atoum se prépare à lui sauter à la gorge.

                      > Ivan ? Je ne vois pas de quoi tu parles ! Tu dois te tromper ! 

                      Atoum se replonge dans ses souvenirs. Lors de leur traversée entre Whiperia et Kanokuni Pierrick et lui sont devenus de bon amis. Ils ont énormément parlé de leurs motivations ainsi que de leurs vies et c'est ainsi qu'est venu le sujet d'Ivan. Le cowboy a livré toutes les informations qu'il possédait à son nouvel ami sans lui censurer le moindre détail. Les meurtres, les tortures, les vols d'enfants, les viols et toutes ces abominations dont Ivan est coupable, il ne l'a pas épargné d'une seule miette. En connaissance de cause, c'est une haine sans faille qui anime le natif de Kage Berg. Non pas qu'il s'agisse d'un héros, il en est très loin, mais plutôt qu'il est humain et nul être humain ne peut tolérer la vie de ce foutu pirate. S'imaginant l'espace d'une seconde le sort de Derreck, le frère de Pierrick, le sang d'Atoum ne fait qu'un tour.

                      > TEQUILA SHOOOOOOT !! hurle-t-il en serrant son poing droit de toutes ses forces.

                      Avalant l'espace qu'il y entre lui et le pirate à une vitesse qu'il n'avait jamais atteint, le chasseur de prime tend son bras vers l'arrière puis l'abat droit sur le visage de son opposant avec une violence inouïe. Les passants se reculent d'un seul coup en voyant la tension montée. Certains crient pour tenter d'empêcher l'affrontement mais la détermination d'Atoum est palpable.

                      Reculant d'un seul pas et pivotant sur la droite Ivan esquive l'attaque de front et le chasseur de prime frappe dans le vide. Surpris, il n'a pas l'habitude de manquer sa cible, surtout quand il met autant de cœur dans son attaque.

                      > 'Culé va ! s'emporte-il.

                      Le chasseur de prime est en confiance, il a vaincu lors de tous ses derniers affrontements et se sent plus fort que jamais. Il s'imagine d'ores et déjà capable d'arrêter n'importe qui. Un excès de confiance surement mais il est persuadé qu'il en est capable. Sûr de lui, Atoum ne lui laisse pas une seconde de répit. Enchaînant les coups avec tous les membres de son corps il harcèle son ennemi. 
                      Soudain, le pied d'Ivan se bloque contre une planche de bois laissée pour compte par l'un des villageois et se retrouve à la merci d'Atoum.

                      > J't'ai ! dit-il en souriant. VODKA POMMME ! 

                      D'un rapide coup avec le tranchant de sa main il vise la pomme d'adam de son opposant. L'attaque est rapide est inévitable pour Ivan. Pourtant il sourit.

                      > Eclosion… murmure-t-il. Tu crois quand même pas m'avoir comme ça, moi Ivan Zagrob kyahahahah !

                      En effet, une plante a éclos à son pied et a grandit d'un seul coup parvenant jusqu'à la main d'Atoum qui s'est enfoncée dedans sans la couper totalement. Surpris par ce pouvoir étrange, le chasseur de prime recule d'un seul coup.

                      > Et oui, j'ai mangé un fruit du démon ! Le mossa mossa no mi, je suis manipulateur de plantes ! Je vais te montrer ce que ça implique kyahahaha ! 

                      Les villageois présents dans leurs habitations claquent leurs volets et ceux qui traînent dans la rue partent en courant, sentant que le combat va dégénérer rapidement. Aussi, ils appellent les autorités pour qu'ils puissent les arrêter. Une cohorte de garde est donc envoyé pour mater ce remue-ménage. 

                      D'un seul coup une dizaine de lianes sortes du sol en le fracassant puis foncent sur Atoum qui ne peut qu'esquiver en sauter sur sa droite. Conscient que les choses ne seront pas aussi simple qu'il ne l'avait prévu à la base il décide qu'il faut en finir rapidement, le potentiel destructeur d'Ivan est bien trop grand. Le chasseur de prime fonce alors sur le pirate à toute allure et le mitraille alors de coups de poings et de pieds avec une rythme d'enfer. Rare sont ceux qui peuvent suivre cette cadence et pourtant, de simples mouvement de main permettent à Ivan de faire sortir ces lianes du sol qui à coup sûr bloquent chaque assaut. Cette enchaînement dur plusieurs minutes avant que l'alcoolique se fasse frapper par l'une des excroissances végétales du flibustier. Propulsé à une dizaine de mètre en arrière, il vient frapper le pilier en acier d'un échafaudage de la muraille qui se plie à l'impact. Inévitablement celui-ci s'écroule sous son propre poids dans un fracas de pierre et de métal. De la poussière est soulevée tout autour du point de chute, ce qui brouille la vue de tous. 

                      > Pfff, c'est obligé que ce soit lui… murmure Ivan pour lui-même.
                      > Je suis Atoum Bahara, chasseur de prime et je viens pour prendre ta tête ! lui hurle Atoum qui s'en est sorti non sans blessure. Egratigné de la tête aux pieds, il se dresse sur un promontoire de pierre quelques mètres plus à gauche.
                      > Ces pseudos héros qui gueule leur nom à tous ceux qui veulent l'entendre.. ça me rend malade ! 

                      D'un seul geste de main, Ivan fait naître des immenses racines mesurant plus d'une dizaine de mètres qui fondent sur le chasseur de prime. Celui-ci esquive un premier coup circulaire qui vient fracasser plusieurs autres échafaudages. Un second descendant qui explose le terrain en faisant voler une quantité folle de poussière. Sa vue obstruée, il ne voit plus Atoum. Alors, n'aimant pas que les combats traîne il abat ses deux mains devant lui avec violence. 

                      > DESTRUCTION PAR LES LIANES ! énonce-t-il avec une voix malsaine. Kyahahaha !

                      Soudain, une multitude d'immense lianes remplace les racines plus rigides et s'enfonce dans l'épais voile de poussière. Puis, elles semblent s'exciter et font de grand mouvement dans tous les sens comme on le ferait pour chercher ses clés dans son sac. La puissance déployée est telle qu'elle met à mal la muraille. Un premier craquement retentit, suivit d'un second et enfin d'un éboulement. L'attaque du pirate est si intense qu'elle fait céder l'épais mur de pierre et aggrave donc la brèche qui était en passe d'être réparée. Sa folie destructrice ne s'arrête pas et s'intensifie même alors que ses yeux globuleux semblent sortir de ses orbites et qu'il est prit d'un rire nerveux inarrêtable. 

                      Atoum se fait frapper par une première liane puis évite la seconde et tente par la suite d'en esquiver le plus possible. Chaque coup est similaire à celui d'une énorme masse lui frappant la tête. Rebondissant entre chaque excroissance végétale, il se prend des coups dans tous les sens. Plus capable de rien, il a l'impression d'être l'enclume et de se faire tanner par le plus grand marteau au monde. Puis d'un coup c'est l'apaisement. L'attaque s'interrompt subitement et le chasseur de prime est à terre. Inerte, il est ouvert de partout, son sang coule de chaque parcelle de son corps et il ne répond plus de rien. Là, face contre le sol il n'a même pas la force de se relever. Sentant que sa fin est proche, il n'a même pas la force de prendre la petite fiole d'alcool qui se trouve dans sa poche. Cette petite fiole qu'il a volé à Ma. Lui qui a toujours voulu mourir alcool dans le gosier, le voilà incapable de porter la boisson jusqu'à sa bouche. 

                      > ARRETEZ ! La garde impériale vous ordonne d'arrêter ! hurle un gradé en armure accompagné d'une petite cohorte bien armée. 
                      > Insectes… peste Ivan, disparaissez ! 

                      D'un revers de main il fait mine de les balayer ce que l'une de ses immenses lianes s'empresse de reproduire, en les fracassant au passage avec une vitesse d'exécution bien trop élevée pour qu'un seul d'entre eux n'en réchappe. 

                      > Toi tu vas venir là ! fait-il en ordonnant à deux de ses fidèles de récupérer Atoum chacune lui enserrant l'un de ses bras.

                      Puis, il leur indique de s'approcher de lui ce qui se produit automatiquement. Le visage meurtrie d'Atoum est désormais à quelques centimètres de celui d'Ivan. L'odeur putride qu'il dégage ne l'atteint même pas. Son œil gauche gonflé et ensanglanté est totalement fermé tandis que le droit n'est qu'à peine entrouvert.

                      > Atoum, Atoum, Atoum… tu n'aurais jamais dû t'en prendre à mon projet ! Span c'est une chose, mais essayer de me tuer… qu'elle folie… 
                      > C'est toi le fou, rétorque Atoum en lui crachant au visage. 
                      > Ah bon ? Tu vas en juger une dernière fois alors ! hurle-t-il en s'essuyant son immonde face.

                      Soulevant d'un coup le corps du chasseur de prime à plus de trente mètres du sol, il ordonne soudain à ses appendices végétal de le broyer en fermant son poing. Les plantes enserrant alors les membres supérieurs du chasseur de prime commencer à le serrer comme le ferait un boa constrictor, tournant tout en augmentant leur étreinte. La douleur produite est telle qu'elle oblige le natif de Kage Berg à hurler de toute ses forces. Puis, un sinistre craquement retentit, synonyme de membre cassé. Puis un second et enfin toute une série d'autres craquement le font hurler à un point inimaginable avant qu'il ne perde connaissance à cause de la douleur. La pression fait péter ses deux bras qui, une fois relâchés, tombent comme s'ils étaient en mille morceau. Finalement, sachant que les renforts de l'Empire arrivent, Ivan envoie l'alcoolique s'envoler d'un revers de main. Les deux lianes le prennent et avec un peu d'élan le balance à des dizaines de mètres. Il survole toute la ville et s'enfonce comme une pierre dans l'eau. La Mer de Jade l'engloutis. Aucune bulle ne remonte à la surface et rapidement la surface de l'eau redevint calme. Absorbé par les abysses, Atoum disparaît. Face à la Baie de Jing gît Atoum…