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Culpabilité

Cela ne fait que quelques jours que nous sommes enfin revenu vivant de l'enfer de Jotunheim. Quelques jours que j'ai passé à comater tant mon état était touché par cette aventure. Pendant ces longues heures d'absence, mon esprit à vagabonder entre mes souvenirs, notamment ceux d'Impel. Je me souviens ma fatigue après notre fuite de la prison qui restera certainement la plus imprenable du siècle dernier.

Mais nous l'avons prise au prix de cicatrice que nous porterons à jamais dans notre âme. Et aujourd'hui, Jotunheim en a gravé de nouvelle dans la mienne.
La simple idée d'avoir pu perdre le contrôle de mon corps de fait froid dans le dos. Ça encore plus que la glace qui nous entourait.  Mais comme pour Impel, je n'étais pas seule dans cet enfer. Et ceux, malgré notre plan de départ...

Raphaël Andersen. Un simple civil ayant soif d'aventure s'est retrouvé enfermé entièrement par ma faute. Parce qu'il a eu le malheur de croiser mon chemin par deux fois. La première nous ayant permis de sympathiser à l'occasion d'un mariage mouvementé, et la seconde sur cette île que j'avais choisi car je la pensais déserte. Et il a fallu qu'il y soit perdu.
Et qu'il prenne ma défense alors que mon but était de me faire prendre...

Il fait nuit lorsque j'ouvre les yeux. Reyson dors non loin de moi. Depuis notre retour, il me veille, me couve sans pour autant l'avouer clairement. Mais je ne suis pas dupe, lui aussi se sent coupable pour m'avoir laissé prendre ces risques. Sauf qu'il n'y est pour rien et je décide moi aussi de ne pas aborder ce sujet fort déplaisant.

Chacun gère sa culpabilité comme il l'entend. Mais moi, cette nuit, profitant que Reyson soit dans les bras de Morphée, je me glisse hors de ma chambre en attrapant une robe de chambre et me dirige dans les couloirs de mon hôtel.

Ce n'est pas la première fois que je prends ainsi la poudre d'escampette de la surveillance constante que mon homme me fait subir. Mais c'est quelque chose que je dois faire seule, et puis il faut avouer qu'en journée il ne me laisse pas vraiment me lever. Comme si mes blessures risquaient encore de s'ouvrir avec les doses d'hormones qu'ils m'injectent...

Alors, sur la pointe des pieds, je me rends à la salle ou mes anges chargés du service d'étage la nuit se repose et discute.

Alors, comment va-t-il aujourd'hui ?
Il va beaucoup mieux qu'à son arrivée, mais il demande sans cesse de vos nouvelles madame.
Si seulement Reyson me laissait un peu plus d'espace... J'ai l'impression d'être un oisillon dans une cage dorée. C'est agaçant.

Agaçant oui, mais il faut avouer que ça a aussi des bons côtés.

Vous n'avez qu'à aller le voir maintenant ? Je suis sûre que si c'est vous, ça ne le dérangera pas.
Alors ça, j'en suis pas si sûre. Et puis, ce serait plutôt bizarre.

*pulup pulup pulup pulup*

Service d'étage bonsoir, que puis-je pour vous ?
C'est ! Le coquillage ! Il est tombé et s'est allumé ! Et maintenant il souffle de l'air chaud sans s'arrêter en tapant dans tous les coins de la chambre ! Venez vite !

Je lève un sourcil, perplexe.

Ne paniquez pas Monsieur, on vous envoie tout de suite quelqu'un.
Faites vite ! Aie ! Mon pied !
*Gotcha*

Nimphéa raccroche le Denden et me regarde.

C'était lui c'est ça ?

Elle sourit.

Très bien, j'y vais.

Sans plus de discussion, je gravis les étages qui me sépare de la chambre de Raphaël et lorsque j'arrive à sa porte, je peux entendre le Dial soufflant ravager la pièce. Alors sans m'annoncer, je rentre et ramasse rapidement le coquillage avant de l'éteindre et de le poser sur un meuble.

Salut Raph. Désolé de pas être venue plus tôt...


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Il fait tellement froid. La nuit tombe et le paysage est trop vaste, il ne sait plus où donner de la tête. Celle-ci dodeline, frissonne, tremble comme le reste de son corps. Il gèle et n'arrive pas à maintenir son pas. Au loin, il entend encore la meute de chiens enragés se battre avec les grands oiseaux de proie. Leurs cris le pénètrent jusqu'aux os, il est à bout mais sait qu'il doit continuer. Deux ombres se dessinent devant lui, mais il n'arrive pas à en cerner le contour, il presse le pas malgré les pleurs d'enfants qui s'intensifient au milieu de cette lutte bestiale, malgré les suppliques et les cris déchirants.

Il se met à courir, le vent hurle après lui.

Les becs claquent, des os se brisent et une foule de silhouettes se succèdent le long de sa course, certaines plus familières que d'autres. Le sang coule. Le vent est un chasseur implacable, une tempête meurtrière qui ne fait plus aucune distinction entre ses victimes.

Séville, Owen, Nova, Jack... bien d'autres, ils disparaissent, lui n'a pas le temps de regarder en arrière. Le vent terrible le talonne, il souffle comme une bête, rugit et fait trembler la terre. Le vent est une bête. Il vient de se transformer en monstre de glace. Il est immense et fait claquer sa mâchoire derrière lui, prêt à l'avaler comme n'importe quelle autre silhouette. Pas plus. Il n'est rien d'autre qu'une silhouette et si le vent ne l'a pas encore rattrapé, il peut encore s'enfuir. Courir. Vite. Plus vite. Oublier. S'échapper. Vite. Plus vite.

Pas encore. Un moment d'hésitation et les crocs se jettent soudainement sur lui.



FRSSSSSSSSSSSSSSSSHOOU



"Argh..."

Raphaël bondit sur son lit, écartant brusquement ses draps qui l'oppressaient. Encore un réveil en sueur. Toujours le même rêve, terrifiant et conclu dans la peur et le sang. Il reprit son souffle, prêt à rendre ses entrailles, il tremblait. Fébrile, l'horreur glacée de son rêve le poursuivait toujours, les autres horreurs également.

Il lui fallut quelques instants pour réaliser que quelque chose claquait contre les meubles sans dicontinuer. Le sol rayé, un vase brisé, une chaise réduite en miettes, tout cela emporté par la violente cadence d'une tempête. Comme un boulet de canon, un coquillage sortit du dessous de son lit et partir heurter le mur qui lui faisait face, une fois, deux fois, puis rebondit encore.

"Encore ?..."

D'un coup d'oeil, il confirma sa pensée. Ses mains étaient gantées. Il avait pourtant pris soin de ranger ses partenaires de toujours la veille, au fond de son sac. Ce qui ne l'avait pas empêché de les retrouver pendant la nuit. Etait-il somnambule ? Etait-ce les gants qui étaient venus à lui ? La seconde hypothèse était impossible, mais des deux il n'aurait su dire laquelle était la moins rassurante. Encore ce rêve. Encore un réveil en sueur. Pas besoin de chercher longtemps pour repérer les créatures de tissus qui se cachaient et tentaient de cacher leurs méfaits. Les feuilles d'une plante arrachée, la tapisserie griffée, des vêtements en vrac. Elles étaient une extension de lui-même, il pouvait les faire apparaître et disparaître d'un geste.

"Fichez le camp..." souffla-t-il agacé.

Son esprit n'était plus clair. Ses nuits étaient trop longues. Il ne maîtrisait plus son corps, ses capacités prenaient le dessus. Encore... Comme là-bas... Ses invocations disparurent et il se laissa tomber de son lit pour récupérer le coquillage destructeur. C'était un dial, il avait déjà été confronté à leurs étonnantes propriétés d'absorption et de catalyseur, celui-là devait appartenir au mécanisme d'une soufflerie qu'il avait du endommager pendant la nuit. Sans s'en rendre compte... Comme tout ces gens sur Jotunheim, comme Nova et Jack qu'il avait abandonné sur Little garden... Ce n'était pas sa faute... Pas complètement... Enfin.. L'était-ce ?

"Comment ça s'éteint cette merde...OUTCH !"

Laissant tourner le coquillage entre ses mains pour en comprendre le fonctionnement, ce dernier lui avait échappé en le cognant sévèrement à la joue et en poursuivant sa route dans la pile de draps. Un grand sentiment d'accablement pesa sur les épaules du vert. Il ne se contrôlait pas, il ne contrôlait plus rien, devait-il encore tourner la page ? Partir ? Comme à chaque fois ?...

Merde. Quelle heure était-il ?

Son visage crispé, retenant un flot intense d'émotions en exagérant ses inspirations, il se décida à apppeler le service d'étage. Cela l'emmerdait atrocement, juste un problème de plus qu'il ne serait pas capable de régler seul, mais ce serait toujours mieuxque de réveiller le reste des résidents.

Il s'assit sur le coin de son lit, la tête entre les mains et attendit. Il avait perdu toutes notions de temps et toute envie de dormir. Il n'aurait su dire ce qu'il attendait, mais bientôt c'est Izya qui rentra, sans s'annoncer, le sauvant du coquillage comme elle n'avait arrêté de le faire jusqu'à ce qu'il arrive ici.

"Salut..."

Il n'avait rien d'autre de bien plus constructif à dire, il n'avait pas vu la dragonne depuis son arrivée à Armada. On le lui avait interdit.

"Toi aussi, tu as du mal à dormir ?"

Elle ne chercha pas son regard, quelque part elle devait comprendre que lui non plus n'y était pas prêt. Elle longea la longue commode de bois verni, comme pour vérifier que la poussière ne s'y était pas amoncelée.

"Je suis contente qu'on t'ait donné cette chambre, elle a une belle histoire.
-Je ne savais pas." répondit-il en levant un oeil sur tout ce qui était déjà cassé "Je suis désolé pour ça.
-Rien qui ne puisse être réparé, t'inquiète." dit la pirate en remettant en place un cadre de travers "Cauchemar ?"

Izya lui tournait toujours le dos, mais il la connaissait suffisament à présent pour le deviner. Elle se mordait les lèvres, ses doigts s'entortillaient nerveusement. Elle le savait parce que ses propres nuits n'étaient pas plus tranquilles.

"Mouais. Chaque nuit, c'est un peu plus tôt et avec d'avantage de bordel. C'est la merde. Je crois bien que je deviens somnambule, si ce n'est pire... tu crois que ?..." il n'avait encore jamais osé formuler cette question, c'était probablement ce qui l'avait le plus terrifié depuis qu'il avait quitté l'enfer de glace.
"NON." elle s'était retournée en criant, le fixant furieusement "Non Raphaël, cette chose est morte. Gasparov l'a dit, elle ne peut survivre à température ambiante, pas plus qu'à mes flammes ! Ce n'était pas nous, ce n'était pas toi."

Son ton s'adoucit et son visage reprit une expression tendre, celle d'une amie qui avait vécu les même choses que vous, celle d'une amie à qui on peut parler. Les mêmes questions que les siennes s'étaient visiblement pressées dans sa tête. Pendant leur captivité on les avait torturé, soumis au supplice d'un froid et d'une solitude encore jamais connue, on leur avait fait perdre l'esprit. Ils avaient servis de cobaye et été infecté d'un parasite qui avait pris possession d'eux. Ils avaient tué, massacré, sans distinction, aux ordres d'une entité inarrêtable.

Elle avait disparu.

Pour toujours, il l'espérait. Le traumatisme, lui, ne s'estomperait jamais.

"Hm. Je m'étais dit la même chose." souffla-t-il en se passant une main dans les cheveux. Il avait encore beaucoup de mal à s'exprimer " Et toi, tu t'es remise ? J'ai cru comprendre que Reyson avait empêché quiconque d'autre de venir à ton chevet.
-Sa culpabilité m'épuise, il ne veut plus me laisser partir seule... Mais ça a aussi ses bons côtés et c'est vrai que j'étais dans un sale état en revenant, toi aussi d'ailleurs... On a morflé... Tu m'as impressionné là-bas. Je ne sais pas si on s'en serait sorti si...
-...On n'avait pas une dragonne à toute épreuve."

Elle rit, lui esquissa un sourire et s'était enfin redressé. Il ne mesurait pas sa chance, ni tout ce qu'il avait donné pour survivre jusqu'à ce que tout cet enfer ne disparaisse dans une gigantesque explosion.

Comment faire disparaître le cauchemar à présent ?

Son regard croisa enfin celui d'Izya, il ne put se retenir.

"Pourquoi ?"

Pourquoi en étaient-ils arrivés là ? Pourquoi s'était-elle fait emprisonnée volontairement ? Pourquoi était-il passé du mauvais côté de la justice ?  Dans quels buts ? À quelles fins ? Il avait déjà essayé de la confronter pendant leur emprisonnement, cette fois il aurait des réponses.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Ven 20 Nov 2020 - 16:02, édité 2 fois
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Pourquoi ?.. Ça c'est vraiment une bonne question. Pourquoi a-t-il fallu qu'il se retrouve sur Little Garden pile au moment où j'ai décidé de m'y rendre pour me faire capturer ? Pourquoi a-t-il fallu qu'il soit loyal à notre ancienne amitié alors que la marine était en face de moi ? Pourquoi n'a-t-il pas réaliser la mesure de ses actes avant de les faire ?

Pourquoi sommes nous des gens respectables, finalement ? Cela ne nous apporte que trop de soucis.

Je plonge enfin mon regard rempli de mes propres "pourquoi" dans le siens aussi rempli que le miens. Mais après quelques secondes, je n'arrive plus à le confronter. Ma culpabilité est telle que je n'arrive plus à le regarder en face. Et pourtant, une part de moi tente chaque jour de me convaincre qu'il est le seul fautif de ce qui lui est arrivé. C'est ce que j'ai toujours fait à chaque fois que j'agissais par pur égoïsme.

Je me souviens par exemple de ces révolutionnaires sur Drum, il n'avait qu'à pas essayer de m'arrêter. Je leur ai donné le choix de me laisser, mais ils m'ont attaquée alors je les ai tués. Qu'elle différence avec Raphaël aujourd'hui ? Je lui ai dit de partir, de ne pas se mêler, mais il est resté.

Et aujourd'hui, il vit avec ces cauchemars qui vont très certainement le hanter pendant des mois, voire des années. Tout comme j'ai eu mes propres cauchemars, tout comme Reyson a eu les siens. Et à chaque fois, c'était lié à une prison de froid.
Au moins maintenant, Jotunheim est tombé. Une menace de moins pour l'esprit des pauvres gens incarcérés.

Parce que je suis une pirate.

Au final, c'est la grande réponse à tous nos pourquoi. Je n'agis pas toujours comme telle alors les gens peuvent l'oublier mais au fond de moi, seules mes intentions comptes à mes yeux. Seules mes désirs sont importants. Qu'importe les moyens, qu'importe les sacrifices et les actes de barbaries qui doivent être fait, je suis la seule qui importe vraiment.

Et tu as choisi seul de me défendre.

Ces mots dures sortent de ma bouche aussi bien pour lui que pour moi. Je dois me reprendre, regagner mon assurance. Au final, s'il a décidé de m'aider en choisissant de détruire tout ce qu'il était c'est surement parce qu'il croyait en moi. Avait-il tort ? Au final, il est vivant aujourd'hui et il finira par se remettre de ses blessures mentales, comme je me suis remise, comme Reyson s'est remis. J'arrive finalement à replonger mes yeux dans les siens, relevant la tête avec dignité.

Mais je suis désolé de ne pas avoir réussi à te protéger du vice amiral sur Little Garden.

C'est là qu'est mon erreur. Je n'ai pas été assez forte pour le protéger sur cette île que je croyais déserte. J'ai essayé au mieux de le cacher de la marine, mais rien n'y a fait. Et je n'ai pas été assez forte pour le faire fuir en l'effrayant ou pour convaincre nos ennemis que nous n'étions pas amis.
Après tout, je n'ai jamais vraiment été douée pour mentir.

Et je te remercie de la confiance que tu m'as témoignée. Cela m'a vraiment touchée.

Car dans ces geôles de glaces, j'ai du me mordre plusieurs fois les lèvres pour ne pas tout lui avouer de nos plans car il a toujours été convaincu que mon enfermement était prémédité. En un sens, cela est assez effrayant d'être mise nez à nez face à cette confiance aveugle qui n'a pas vraiment lieu d'être. D'autant que cela m'a rappelé la confiance aveugle que nous avions en Red à l'époque, et la descente au enfer que nous avons subit lorsqu'il est tombé.

Mais tu sais, personne n'est infaillible. Et je ne suis pas sûre de mériter cette confiance que tu as en moi.


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Son ton s’était raffermi. Sa voix avait arrêté de trembler. Elle avait complètement évité sa question, préférant le confronter à son inconscience plutôt qu’aux projets qu’elle tramait et pour lesquels ils avaient vécu cette expérience traumatisante. Pour lesquels il s’était transformé en monstre et avait une nouvelle fois goûté à la barbarie écœurante de l’être humain. Il n’arrêtait pas une seconde d’y songer.  

Un frisson lui avait échappé à l’évocation de Little Garden.

Pour les mauvaises raisons, il s’en voulut aussitôt. L’image d’un immense reptile de glace s’était encore une fois imposé à son esprit. Il ferma les yeux et se frappa les tempes du bout de doigts, essayant d’évacuer de force ses tourments. Ce n’était pas à ça qu’il devait penser en priorité, mais comme pour tout le reste de sa vie, ses priorités s’étaient mises en pause au moment où on lui avait passé les fers et embarquer pour les geôles de Jotunheim.

"Je ne te reproche rien... " il avait articulé parfaitement, comme s’il avait voulu que ces mots envahissent toute la pièce et qu’elle s’imprègne de leur sens "Comme toi, j’ai agi de mon propre chef... Bêtement peut-être… Sûrement même. Mais la situation était impossible, je venais chercher de l’aide auprès de ton futur bourreau. " ses mains enfoncées dans les poches, la tête dans les épaules, il longeait le mur de sa chambre en faisant les cents pas. Sa conclusion était mauvaise, mais il n’en voyait pas d’autres et de frustration il donna un coup de pied dans le mur "Ca me tue de le dire, mais si c’était à refaire j’aurai agi exactement de la même putain de façon débile... je finirai bien par surmonter ce qu’on a vécu, j’ai pas le choix de toute façon, il faut que je me relève. "

Le silence plana une seconde.

Il ne pourrait de toute façon par revenir en arrière, il faudrait vivre avec. Toutefois ce brusque élan de motivation ne suffit pas à chasser toute l’amertume des yeux d’Izya, elle se tenait bien droite, la bouche pincée en l’écoutant et semblait encore avoir quelque chose sur la conscience.

-C’est que tu n’as pas encore tout vu. "

D’une de ses poches, elle sortit une feuille de papier chiffonné, un extrait de journal qui avait de toute évidence été arraché. Elle s’approcha de la petite table d’appoint, celle à qui la sauvagerie du Ventilo Dial n’avait pas arraché un pied, et déplia soigneusement le papier pour lui redonner sa forme d’origine.

Le sourcil arqué comme un point d’interrogation, Raphaël s’en rapprocha et mit un instant à comprendre ce qu’il voyait en face de lui. Lui-même, ou plutôt un portrait de lui-même fatigué, couvert de sueur et de blessures. Un portrait de lui qui datait du tournoi d’arts martiaux sur l’île du Karaté. Il se rappelait l’avoir déjà vu après la fin des événements, pourquoi ressortait-il maintenant ?  Ses yeux s’attardèrent alors sur le cadre qui entourait son portrait et notamment sur les chiffres ronds qui se dessinaient dans le pied de page.

"C’est…
- Une prime. Le gouvernement vient de mettre ta tête à prix, tu es désormais et de façon officielle un hors-la-loi. Félicitations et bienvenue chez toi… " elle dit ça en s’étranglant, comme si la nouvelle avait du mal à passer, elle n’avait aucune idée de la réaction qu’aurait Raphaël, pour elle ce n’était pas un problème mais pour lui plus encore ça pourrait être l’annonce de la fin d’une vie, ils se connaissaient finalement si peu.
"

-66 millions en plus, c’est pas rien. " tenta-t-elle pour rendre l’atmosphère un peu plus légère "Il y a de quoi impressionner bon nombre de gusses avec un tel montant, tu te ferais une bonne place ici, il y a de quoi faire si jamais… "

… si jamais il avait peur.
… si jamais il voulait recommencer sa vie.
… si jamais il préférait ne plus jamais s’en aller, se cacher du gouvernement.

"Je ne compte pas rester ici. "

Le vert prit un instant pour se détendre, se voir primé avait été un électrochoc, comme une version encore un peu plus absurde de tout ce qu’il avait vécu, comme une erreur que le gouvernement assumait encore un peu plus et qui lui donnait toutes les armes en main pour se défendre.

"J’ai la chance de vivre ma vie, j’ai rencontré les meilleures personnes, vécu énormément de belles choses et je ne compte pas m’arrêter. Tu es peut-être devenue pirate Izya, mais moi je suis né et ai été élevé pirate Izya, je suis né pour être libre et vivre ce que je veux quand je veux. Mon chemin s’en était éloigné, mais ce sont des valeurs qui resteront ancrées en moi, des valeurs qui m’ont poussé à te défendre et qui me pousseront à me battre pour chaque combat que je désirerai mener. " De nouveaux objectifs, de nouvelles pensées affluèrent et chassèrent les sombres images des monstres de Jotunheim, il sourit même à pleine dents "Et je ne sais pas pour toi, mais je ne connais pas de Rafton Anderswag. "

Etonnée, la dragonne suivit son doigt qui pointait sur l’affiche où on lisait effectivement en pleine lettres que la personne recherchée s’appelait « RAFTON ANDERSWAG ». Un pseudonyme qu’il avait hérité, et qui lui était souvent resté après les événements du tournoi d’arts martiaux où le cliché de la prime avait été pris.  Ses sponsors d’alors avaient répandu et bien insisté sur cette erreur, mais il avait toujours été agacé que cela le poursuive si longtemps, maintenant ça l’amusait presque.

"Vieille histoire, je te raconterai peut-être un jour. " ajouta-t-il en guise d’explication.

Maintenant qu’elle était enfin là, maintenant qu’il avait enfin une motivation pour partir, il allait mettre de côté ses angoisses et remplir ses promesses. Il pouvait les combattre elles aussi, elle ne devait pas l’arrêter, pas plus que la peur des conséquences judiciaires. Il deviendrait plus fort.

"Maintenant… Je sais bien que ce n’est pas raisonnable et que j’ai encore besoin de repos… mais je dois retourner sur Little Garden. Je t’en prie, aide moi. "

Nova. Jack. Il avait complètement abandonné ses compagnons là-bas en essayant de sauver Izya, alors qu’un croiseur de la marine s’approchait des côtes de l’île, il avait cru trouver l’occasion de tous les secourir, mais il était parti seul.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Jeu 7 Nov 2019 - 16:23, édité 1 fois
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Une part de ma culpabilité s'envola lorsqu'il m'avoua que la voie de la piraterie avait toujours été pour lui un chemin de vie possible. Je ne pense pas que beaucoup de monde pourrait à ce point accepter un tel changement de la sorte, et c'était clairement l'une des raisons pour laquelle je m'en voulais autant de l'avoir, malgré moi, embarqué la dedans.

Alors, soulagée, je me laisse tomber sur le lit comme si une grande pression venait de quitter mon corps. Puis, imaginant Reyson rentré à se moment, je me relève bien vite pour garder simplement la position assise avant de fixé Raphaël pendant qu'il m'avoue avoir encore besoin de mon aide.

Je peux t'aider, oui. Et je le ferai si c'est vraiment ce que tu veux. Mais, tu l'as dit toi même, tu as encore besoin de repos et je ne serais pas tranquille de te laisser reprendre la mer dans ton état. Est-ce à ce point urgent pour toi que de repartir vers cette île ?

Un lien indescriptible s'était mine de rien tissé entre nous. Et, au même titre qu'Alina qui avait vécu toutes ces horreurs avec moi sur Stymphale et avait fini par devenir comme une sœur de cœur pour moi, Raphaël, quoi qu'il en pense, avait pris une place importante dans mon cœur. Et jamais je n'accepterai qu'il lui arrive malheur.

Mais ai-je vraiment le droit de le contraindre à rester non loin de moi pour que je puisse l'avoir à l'œil ? Contrairement à lui, je savais Alina en sureté à Stymphale... Oui, il savait mieux se défendre qu'elle, mais ce monde est tellement rempli de danger...

Peut être pourrai-je simplement dépêcher un équipage pour qu'il aille chercher ce dont tu as besoin là bas ? Je ne sais pas si il y en a en ce moment qui possède l'éternal pose, pour s'y rendre mais, avec un peu de patience, l'un des équipages en possédant un finira bien par pointer le bout de son nez et alors je les enverrais là bas pour toi. Ainsi tu aurais tout le temps de te reposer ici, en sécurité.

Cela dit, il m'a clairement dit qu'il ne voulait pas rester. Et moi non plus d'ailleurs... Armada est mon foyer, mon point de chute principal, mais j'ai bien d'autres projets à réaliser avant...

Et puis, dès qu'on sera tous les deux bien remis de nos épreuves... Nous pourrons repartir en mer, j'ai un projet en tête depuis bien longtemps déjà, si tu veux, tu pourras nous accompagner, Reyson et moi ?

Ce n'est qu'en le prononçant que je me rendis compte de la stupidité de la proposition. Reyson est quelqu'un de jaloux, je l'ai bien compris lorsque Léo est revenu dans ma vie, et je doute très sérieusement qu'il accepte que j'entretienne une amitié aussi dénuée d'ambiguïté soit elle avec un autre homme que lui.
Après tout, ce n'est pas pour rien que je suis ici au milieu de la nuit pendant que mon homme dors paisiblement...


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Il accueillit sa proposition sans dire un mot. Mi amusé, mi agacé et encore un peu fébrile de tout ce qui lui avait transpercé la tête dernièrement : perdre Nova et Jack, le froid et la folie de Jotunheim, l’explosion de la prison, sa tête mise à prix…

Mal à l’aise, il se mit à faire les cent pas dans la pièce, redressant de temps à autre un meuble ou un tapis chiffonné du bout du pied, mais toujours en évitant de revenir vers le lit d’où le scrutait la dragonne. Ses mots le touchaient vraiment mais d’un autre côté ils ne faisaient que détourner le sujet de sa principale préoccupation. En temps normal, et s’il avait été plus à vif, il se serait probablement emporté. Là, il pesait ses mots.

"Je viens de te le dire, je ne compte pas rester ici… Je dois partir. Deux personnes qui me sont très chères m’attendent là-bas pour que nous puissions continuer notre voyage. Je ne sais pas s’ils vont bien, je ne sais pas ce qu’ils ont imaginé après ma disparition, je ne sais même pas s’ils sont restés sur place mais… je dois m’en rendre compte par moi-même. "

Il se retint de dire ce qui lui picotait la langue : que tout était de sa faute.
C’était cette angoisse qui le rongeait, cette peur ne plus rien maîtriser mais d’être le responsable de tout ce qui lui était arrivé et du sort de ses amis, d’avoir foiré sur toute la ligne. Elle plus que le souvenir du froid de Jotunheim, des morts et des combats : cette culpabilité.

Il venait d’essayer d’enlever un poids de la conscience d’Izya, mais à vrai dire c’étaient les mêmes inquiétudes qui le tourmentaient.

"Pour tout te dire, j’adorerai reprendre la mer avec toi. Je ne sais pas ce que tu prépares et on ne se connait probablement pas assez pour avoir ce genre d’idées, mais quelque chose me dit que j’y trouverai mon compte. On a déjà partagé quelques belles aventures et je me doute que tes projets sont conséquents, j’aimerai y trouver une place un jour mais… "

Il commença à empaqueter nerveusement le peu d’affaires qu’il avait réussi à rassembler, son bien le plus précieux était le Heat Dial qu’il s’était acheté à la réception de l’hôtel : une sorte de bouillotte céleste dont il avait du mal à se passer pendant ses crises.

"Je ne me sens pas vraiment à ma place ici… C’est un beau cadre que vous avez construit … " il évita de souligner qu’au-delà de ses préoccupations personnelles et bien qu’il apprécia beaucoup la dragonne, il n’était pas vraiment tombé amoureux de la foule armadienne "Mais je ne peux vraiment pas rester plus longtemps, tu l’as vu toi-même je suis en train de devenir fou. J’ai besoin de m’occuper, de retrouver la mer… Nova… et Jack.
- Où est-ce que tu veux partir comme ça en plein milieu de la nuit. Si c’est pour te changer les idées, il y a des centaines de choses à faire ici ! Nous avons des tavernes, des casinos, des bibliothèques, des…
- Mais pas de navires en partance pour Little Garden… Chaque instant où j’ai eu la force de quitter ma chambre, c’est ce que je me suis efforcé de trouver, et visiblement tu n’en sais pas plus que moi…
-Tu ne m’as même pas laissé le temps de chercher, idiot. Je t’ai dit qu’avec de la patience on finirait bien par trouver quelqu’un. " lui répliqua Izya sans doute un peu vexée qu’il ait refusé sa proposition.

Raphaël l’accueillit avec une grimace. Il avait la gorge sèche. Se déplaçant jusqu’à la salle de bain, il se servit un verre d’eau en faisant mine de rien. Il avait réveillé une douleur cuisante dans son épaule. Les tortures et combat contre les Gasparov ne se feraient pas si vite oubliées.

"Dans ce cas prête-moi un bateau. Avec un Eternal Pose pour n’importe quelle destination, je finirai bien par retrouver la première voie et la direction de Little Garden ! " alors qu’il parlait, le cri d’un oiseau de proie géant fendit la nuit, ils se retournèrent tous les deux vers la fenêtre et virent qu’une chouette géante se dirigeait vers le Repos des Cieux. Voyant qu’Izya ne s’en inquiétait pas, il se douta que ce devait être une présence alliée "Vraiment Izya, je sais que je suis en train de passer pour un gamin capricieux, mais maintenant que nous avons enfin pu mettre tout ça au clair, je dois vraiment me mettre en route. Je vais bien. J’irai bien. Je t’en fais la promesse, mais j’ai besoin de ton aide. "

Elle ne reporta pas son attention sur lui, les yeux toujours distraits par l’énorme chouette Harfang qui se rapprochait, elle semblait avoir eu une idée.

"…Je connais peut-être la bonne personne. "
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Je reste encore un instant contemplative de cette chouette immense que je connais, pensant à toute la conversation que nous venons d'avoir. Puis je soupire : finalement Raphaël semble décidé à partir qu'importe le moyen, alors autant que je l'aide au mieux...
A défaut de pouvoir le surveiller moi, ça me permettra de le faire surveiller par des gens en qui j'ai confiance.

- Viens avec moi.

Lui attrapant la main, je le tire soudainement vers la sortie de sa chambre. D'un mouvement vif, il attrape son sac dans la foulée et se laisse guider à travers les différents couloirs de mon hôtel, jusqu'à mon ascenseur privé, le seul permettant d'accéder au dernier étage qui est le miens, mais aussi au toit terrasse.
Et c'est là que nous allons.

- Qu'est ce que...
- Fais moi confiance d'accord. Je vais te présenter une amie.

Nous arrivons sur le toit alors que la chouette géante entame un tour de mon hôtel. Rapidement, je lâche enfin la main de mon ami pour me précipité d'un soru vers le bord de ma demeure géante, et là, penchée sur la rambarde, j'appelle celle qui chevauche la chouette géante.

- Yuna ! Par ici !

Et sous mon appelle, l'ange qui chevauche la chouette regarde dans ma direction et oriente son animale vers le toit où je me trouve. Je la regarde faire et, en quelques secondes, l'animal géant se pose lentement sur le sol en soulevant des bourrasques d'airs dans la manœuvre. Yuna descend alors de sa monture et vient me rejoindre.

- Reine Izya ! Vous êtes enfin de retour ! Je suis soulagée de vous voir !

Elle s'incline un instant devant moi alors que je m'approche d'elle.

- Aurais-tu douté de ma force ?

Je la regarde avec un air moqueur sur le visage alors qu'elle blêmit légèrement. Sa réaction me fait sourire assez pour qu'elle comprenne que je la taquine.

- Quelles nouvelles de Weatheria ? Le voyage n'a pas été trop long ?
- Un peu si, mais on s'y fait. Et vous ? Vous allez bien ?
- Bien mieux depuis que je suis sortie de cet enfer.

Je lui souris avant de me tourner vers Raphaël avec qui j'échange un regard de ceux qui savent vraiment de quoi je parle. Je reste quelques secondes ainsi avant de tourner une nouvelle fois mon regard vers Yuna.

- D'ailleurs, j'aimerai te présenter quelqu'un.

Ce n'est qu'à ce moment là que je l'invite à ce qu'on se rapproche toutes les deux de Raphaël.

- C'est Raphaël Andersen. Un ami a qui je tiens énormément et qui, comme moi a été enfermé à Jotunheim...

Je choisis de ne pas entrer plus dans les détails. Finalement, Yuna étant sous mes ordres, elle n'a pas besoin d'en savoir plus.

- Et Raph, voici Yuna Lotus. Elle fait partie des Boucliers de Weatheria... Dont je suis secrètement la reine.
- Weatheria... Comme Weatheria ? L'île météorologique ?
- La seule et unique, mais comme dit, c'est un secret. Je n'aimerai pas que le gouvernement l'apprenne. Cela nuirait surement à l'utilité de cette île qui se doit de rester neutre aux yeux des gens pour pouvoir apporter son aide au mieux.

C'est le deal que j'avais passé avec les scientifiques, et autant à eux qu'à moi, cela m'importait que ce statue de neutralité reste le plus longtemps possible, suffisamment pour que des populations du monde entier soit redevable aux météorologues et que, le jour venu, cela puisse peser dans la balance qui me mènera face au gouvernement mondial.
Car ce sera la Reine Izya qui aura permit ces nobles actes de bienveillances. Et grâce à Cloud'Académia, cela ne pouvait que prendre une nouvelle ampleur.

- Bien, et maintenant que vous vous connaissez... Yuna, j'aurai un service à te demander.
- Dites moi.
- Raphaël doit se rendre absolument sur Little Garden... Et pour l'heure, aucun équipage d'ici ne possède l'éternal pour s'y rendre. Mais peut être qu'avec Weatheria... ?
- Hm... Vous voulez que je l'amène là bas, c'est ça ?
- Et que Weatheria le dépose là où il voudra, oui.
- Pas sur qu'Haredios soit d'accord... Il n'a pas vraiment apprécié joué les taxis la dernière fois.
- Ça j'en fais mon affaire. Il n'aura qu'à m'appeler si il veut en discuter. Mais du coup, pourrais-tu le prendre avec toi ?

Yuna regarde un instant Raphaël et note alors le sac qu'il a sur son épaule.

- Maintenant ?...

Dans sa voix, on peut clairement lire une certaine angoisse à l'idée de repartir en voyage immédiatement. D'autant plus que sa pauvre chouette doit avoir besoin de repos avec le vol qu'elle a fait. Alors a mon tour, je regarde Raphaël et lui sourit tendrement.

- Non, pas maintenant. Profite de quelques jours de repos tout de même. Et puis, je suppose que tu as le ravitaillement en dial pour la boutique non ?
- Ouf... Ça me rassure. Dans ce cas je n'y vois pas d'inconvénient.
- Bien, dans ce cas, je te laisse aller te reposer. Merci Yuna, pour tout ce que tu fais. Bonne nuit.
- Bonne nuit ma Reine.

Je roule discrètement des yeux en entendant ce titre et regarde alors Yuna s'envoler une nouvelle fois sur le dos de sa monture volante. De nouveau seule avec Raphaël, je me tourne alors vers lui.

- Désolé... Je retarde un peu ton envie de départ mais, tu vois, je t'aide...

Et puis, comme ça, il peut déjà entrevoir la fin de son séjour ici. N'est ce pas un bon début ?


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"Weatheria hein?... " répéta-t-il en tournant le visage vers elle, son petit sourire espiègle figé entre taquineries et curiosité.

Accoudé à la balustrade, il contemplait Armada depuis le toit du repos des cieux. L’aube se levait timidement et, en même temps que les premiers rayons de soleil allumaient les cadrans de la cité pirate, ceux-ci s’animaient. L’île ne dormait jamais, mais il n’était pas de plus belle heure que l’aurore pour admirer sa richesse et sa complexité. Un point de chute pour la pire engeance de l’être humain, un nouveau départ pour les laissés pour compte, on devait pouvoir croiser ici une variété d’histoire plus diversifiée que dans toute une vie d’errance. Il n’y avait pas de meilleur port pour tout bon esprit aventureux.

Mais au-delà de ça, c’est la mer que Raphaël admirait. Etincelante derrière les chantiers armadiens et les roues à aube géante qui gardaient l’île en mouvement, plus belle qu’elle ne l’avait jamais été. Cette fois c’était la bonne, il allait reprendre son voyage. L’île céleste légendaire serait une première étape et le simple fait de savoir que le départ était proche rendait son esprit plus léger, d’humeur à plaisanter.

"C’est une longue histoire… " lui répondit-elle en le rejoignant, perdant elle aussi son regard dans l’immensité lumineuse de Grand Line.
- Héhé, j’ai encore quelques jours à passer ici visiblement, je crois que j’ai bien le temps d’écouter l’histoire de la Reine Izya. C’est pas tous les jours qu’un pauvre quidam comme moi côtoie la royauté des îles célestes ~
- T’es en train de te foutre de ma gueule, petit con…
- Mais non, mais non, regarde… " il se pencha par-dessus la balustrade et d’un mouvement de main fit apparaître un plateau chapardé à une servante un étage plus bas "Je te propose même le petit déjeuner ! Merci ! " son assistante, une main gantée flottant dans les airs, indiqua à la pauvre servante de regarder vers le toit où Raphaël la gratifiait d’un hochement de tête. Totalement décontenancée sur le balcon d’une des chambres de luxe où elle était censée servir à manger pour les occupants, elle ne reprit le contrôle d’elle-même que lorsqu’elle vit Izya pointer le bout du nez.
"Je suis désolée pour le dérangement Myriam, ce n’est qu’un abruti… "

Le vert gloussa, posant le plateau devant eux avant de se prendre un violent coup sur l’épaule. Néanmoins la dragonne se laissa vite amadouer par le chocolat chaud qui fumait dans sa tasse et la discussion reprit sur un ton plus apaisé. Ils en savaient si peu l’un sur l’autre, et il y en aurait des choses à dire avant que Reyson ne se réveilla.

Il était encore si tôt.
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