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À l'école des sorciers

- An-der-sen Raphaël !

- Présent !

- A parlé sans permission…

Un vieillard au visage revêche faisait face au groupe de nouveaux élèves, tous prêts à faire leur rentrée. Posté au sommet d’un escalier d’une dizaine de marches, l’homme portait un long manteau écarlate qu’on pouvait aisément confondre avec des tentures ou des rideaux. Dans sa main gauche, il tenait un immense bâton au pommeau luisant comme une luciole. Dans son autre main, il y avait un rouleau de parchemin qu’il lisait consciencieusement en scrutant du regard chaque élève qui levait la main en silence après avoir appelé leur nom. Ce vieux type était nulle autre qu’Héross, éminent professeur de la Cloud’Academia, présentement chargé de faire l’appel des nouvelles recrues avant de les conduire dans la grande salle principale. Raphaël se renfrogna suite à la remarque de l’enseignant, alors que plusieurs autres élèves pouffèrent doucement. Myosotis, agacé, leva les yeux au ciel avant de croiser les bras.

Myosotis et Raphaël se retrouvaient au beau milieu d’une bande de gamins. On aurait pu croire qu’ils auraient fait tache… mais pas du tout. Car oui, eux-même avaient été transformés en enfants suite à une rencontre malencontreuse avec Lance Yanaka, capitaine supernova des pirates Rascals Babies. Ces forbans de la nouvelle vague s’amusaient donc à transformer plusieurs personnes en chenapans avant de causer leur mystérieuse disparition. Myo’ et Raphaël s’étaient donc retrouvés piégés et oeuvraient désormais pour élucider leur petit mic-mac, les pirates les ayant conduit à l’académie de magie climatique. En plus de tout cela Myosotis recherchait activement une clé spéciale pour une carte au trésor, mais tout ce qui lui importait pour le moment c’était de retrouver sa véritable apparence…

- C’est pas un rigolo lui on m’a dit. Glissa Félix aux oreilles de ses deux compagnons. On m’a raconté qu’il frappait les élèves dissipés, et que les petits richous étaient toujours ses préférés.

- On sait déjà lequel de nous deux il va aimer du coup… siffla Raph’ qui faisait toujours la moue.

Félix n’était pas un élève comme les autres enfants présents. Il était membre des Boucliers de Weatheria, grands défenseurs de l’île. Mais s’il était présent avec eux aujourd’hui, c’était pour continuer son enquête contre les Rascal Babies… et pour garder un oeil sur Myosotis en qui il n’avait pas totalement confiance. D’autant plus que maintenant, le petit garnement savait qu’il était éminent dignitaire du Gouvernement Mondial. Il était impératif qu’il ignore tout de l’implication d’Izya sur l’île de la Météo… Sur la tête de Félix était posé Ramsès, le poulpe ami de Myosotis, qui roupillait tranquillement en attendant l’heure de manger. Héross avait terminé de faire l’appel, personne ne semblait absent. Il ordonna au groupe d’attendre un moment avant de disparaître derrière une porte.

- Il va prévenir le directeur. Vous allez bientôt être répartis dans les maisons de l’école !

- Les maisons ? Quelles maisons ?

- Ça ne t'arrive donc jamais de lire ? Fit Myo' en arquant un sourcil. La brochure de l’école fait mention de quatre maisons dans lesquelles sont répartis les élèves : Slytherain, Ravencloud, Grifthunder et Hufflegust. Chaque maison a ses particularités, différents dortoirs, et différents professeurs titulaires en charge du bon fonctionnement de la maison.

- Et elles ont quoi de si spécial ?

- Slytherain prône la noblesse et l’ambition, et le professeur titulaire est spécialiste en magie de la pluie. Les élèves de Ravencloud sont tous choisis en fonction de leur sagesse et créativité, ils sont dirigés par un expert en magie de la brume. Grifthunder demande des élèves courageux et forts, leur prof’ principal est donc un mage de foudre. Et enfin, Hufflegust est la maison pour les élèves loyaux et travailleurs. Elle est dirigée par Alizée, la maîtresse de l’éventail climatique et experte en magie du vent.

- Ça rime à quoi de séparer les élèves comme ça ?

- Je n’en sais rien. Mais j’ai grande hâte de te voir leur ressortir le même discours qu’à moi sur la définition de ta personne.

- Tu veux vraiment qu’on s’explique maintenant ?! Tu vas recommencer à…

- Chut vous deux ! Intervint Félix pour calmer le jeu. Vous allez pas vous y remettre… Vous parlerez plus tard, pas d’esclandre maintenant.

Autour d’eux, les autres nouvelles recrues commençaient à échanger entre eux sur tout et rien. Certains parlaient de leur île natale et de leurs familles, d’autres de magie et des matières qu’ils avaient hâte d’apprendre. Le professeur Héross reparu bien vite en demandant aux élèves de le suivre. Tous montèrent les marches et passèrent à leur tour par deux imposantes portes dorées conduisant à une immense salle ressemblant presque à celle d’une cathédrale. Le plafond était illuminé par des voiles d’aurore boréale provoqués par plusieurs outils climatiques complexes, causant des éclats de voix de plusieurs enfants éberlués.

- C’est un plafond magique. Je l’ai lu dans l’Histoire de l’Academia. Frima Myo’ en s’adressant à Raphaël qui l’écoutait à peine.

Plusieurs tables en forme de nuages étaient disposées ça et là dans la pièce. Des élèves plus âgés y étaient assis, arborant tous des robes de sorciers sur lesquelles étaient brodées divers astres comme des soleils ou des étoiles. Parfois l’un d’eux était coiffé d’un chapeau au style intrigant, tôt bariolé de plumes ou tout simplement pointu. Au bout de la salle se tenaient l’intégralité des professeurs, tous assis face à l’assistance autour d’une table en demie-lune. Héross fit s’avancer les enfants juste devant le corps des enseignants, leur intimant de rester tranquille. Il frappa le sol à l’aide de son bâton et forma un gros nuage parfaitement blanc à un mètre du sol. Un homme barbu en diable et portant un chapeau à la pointe vertigineuse se leva alors, le visage guilleret. Il s’agissait de Merlin, directeur adjoint de l’école mais officieux dirigeant de l’établissement en l’absence d’Izya. Le silence se fit d’un coup, et il put alors prendre la parole :

- Bienvenue à la Cloud’Academia. Je suis Merlin Pinpin, votre directeur, et très heureux d’accueillir aujourd’hui de nouveaux visages en cette belle rentrée. Avant que nous nous jetions tous sur les victuailles du dîner, nous allons procéder à votre répartition dans les différentes maisons. Vos professeurs titulaires s’occuperont de vous parler du règlement intérieur une fois dans vos salles communes. Je vous souhaite à tous, nouveaux comme anciens, une très heureuse nouvelle année ! Professeur Héross, je vous laisse la parole.

- Bien. A l’appel de votre nom, vous avancerez et plongerez votre main dans le nuage. Votre concentration provoquera un phénomène climatique qui décidera de votre placement. Le premier d’entre vous est donc… Andersen Raphaël.

L’intéressé s’avança, non sans plusieurs encouragements de la part de Félix qui lui souhaita bonne chance. Myosotis, quant à lui, ne pipait mot et se mit à plisser les yeux lorsque son compagnon d’infortune arriva face au nuage. Le petit aux cheveux céladons plongea alors son bras droit à l’intérieur de la masse cotonneuse en retenant son souffle. Il ne fallut que quelques secondes au nuage pour réagit. En un instant, plusieurs excroissances commencèrent à se former de toutes parts de la masse condensée. Elles explosèrent alors toutes en même temps, laissant un douce caresse s’échapper alors. Héross affichait une mine formelle :

- Cette brise ne trompe pas. Tu es bel et bien un Hufflegust !

- Comment le nuage fait pour décider ? Ce n’est qu’un nuage.

- D’après ce que je sais il a été développé par l’ingénieure climatique de l’école, Mélina. Elle mêle science et magie dans son art, et elle a réussit à créer ce nuage en combinant le Climat Tact et les pouvoirs d’émotions du Color Trap. Je comprend pas les détails… mais ça a l’air de fonctionner.

Plusieurs élèves se mirent à applaudir, laissant Raphaël partir s’installer parmi eux. Il fallait l’admettre, cette brochette d’étudiants ressemblaient beaucoup à Raphaël. Ils avaient la même mine que l’aventurier : une bonne tête débonnaire, tous soucieux et appliqués, mais semblant tous ne s’intéresser qu’à une chose en particulier. Myosotis enrageait presque intérieurement de voir son camarade aller folâtrer avec ces parfaits inconnus. Héross appela de nouveaux enfants. La petite Claire Ahrteil provoqua la sortie de plusieurs arcs électriques hors du nuage, la conduisant à Grifthunder. Tandis que l’enfant poisson Greg Carpina fit se dessiner des belles volutes de fumerolles un peu partout au dessus de leurs têtes, il était bon pour Ravencloud. Vint alors le tour de....

- De Ville Myosotis ! Appela le professeur Héross.

- Bonne chaaaaaance, souhaitant encore Félix en chuchotant.

- Polooooop, émit Ramsès également en agitant ses tentacules.

La tête haute, Myosotis s’avança en ajustant son manteau. Sa canne climatique ressemblait plus à un grand bâton maintenant qu’il était redevenu enfant. Les yeux étaient rivés sur lui, mais Myo’ conservait toujours son air impérieux même redevenu môme. Il glissa sa main gauche dans le nuage décideur… qui ne réagissait pas. Il se mit alors à changer de couleur, former des genres de grumeaux de coton pour ensuite les ravaler. Comme s’il ne savait pas comment réagir. L’androgyne tourna sa tête vers Héross, qui ne paraissait pas plus alarmé que ça.

- Le nuage met parfois plus de temps pour placer certain élèves. Précisa le professeur. Il agit comme ça lorsque l’élève pourrait être placé dans plus d’une maison. Il va finir par décider.

Le temps semblait long pour Myo’ face à ce satané cumulus miniature. Derrière lui, les élèves commençaient à chuchoter bruyamment tandis que les instituteurs le scrutaient d’un regard curieux. Qu’est-ce qui pouvait bien empêcher ce nuage d’en finir vite ? Entre quoi est-ce qu’il hésitait ? Il repensait à ce que Raphaël lui avait balancé en pleine figure la veille. C’était peut-être son côté inquisiteur que lui reprochait Raph’ qui tourmentait à présent ce pauvre nuage. Le garçon se perdait dans ses pensées en regardant la masse blanche flottante, repensant à leur discussion et réfléchissant sur lui-même. Il se rendait compte que l’amitié envers Raphaël qu’il faisait miroiter tout seul dans son esprit n’existait pas. Ils ne se connaissaient pas, avaient juste vécu des moments forts sans jamais prendre le temps de considérer l’autre un seul instant. Raph’ ignorait tout du passé de Myo’, et ignorait de ce fait les raisons de son comportement. Et Myosotis ne savait rien de ce que l’aventurier avait vécu loin de lui non plus…

… Plic !

Myosotis fut coupé en pleine réflexion. Il remarqua alors une goutte sur le sol de marbre, juste en dessus du nuage. Elle était tombée d’un seul coup, calmant alors la folie colorée de l’amas de vapeur. D’un seul coup une trombe d’eau se mit à se déverser par terre, suivant la première gouttelette, ce qui donna alors naissance à un sublime rideau de pluie. Tous les élèves avaient arrêté de parler, certains s’étant même mis à parier sur la maison du jeune homme après une si longue attente. Merlin et les autres profs étaient eux aussi remarquablement attentifs. Héross, d’un calme olympien, s’exclama alors :

- Ah, enfin ! Incroyable… cinq minutes d’attente. Ça n’avait jamais été aussi long ! Manifestement, vous êtes un Slytherain.

Les autres étudiants de la maison élevèrent alors une grande clameur, applaudissant avec fougue leur nouvelle recrue. Myosotis s’éloigna, suivi de Félix, pour s’installer à la table des élèves de Slytherain. Ils paraissaient tous ravis de leur nouveau camarade, tous parés de robes de sorciers très chics et bien coupées. Il échangea un regard avec Raphaël, au loin, avant de lâcher un soupir fugace. Le destin était bien ironique, et finalement leurs maisons leur correspondait bien.

Raphaël, l’enfant libre du Vent.

Myosotis, l’enfant noble de la Pluie.
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À la lueur des dials phosphorescents, une silhouette de garçon se faufila hors de la cuisine. Il était minuit passée sur le méridien au-dessus duquel flottait Weatheria et, outre les grandes festivités de la cérémonie de répartition, la première rentrée de la Cloud’Academia n’avait pas été de tout repos pour ses jeunes recrues. Découvrir leur emploi du temps, essayer de ne pas se perdre pendant la visite guidée de l’école (conduite par des apprentis météorologues, anges pour la plupart qui avait participé à la construction du lieu et, n’ayant pas encore l’expertise de leurs maîtres, avaient eux-aussi été répartis entre les quatre maisons) et enfin avoir le plaisir de se découvrir les uns les autres dans leurs impressionnantes salles communes.  

Toute la journée, et malgré les remontrances des accompagnants, tout le monde n’avait fait que s’enthousiasmer et fantasmer à leur évocation. Celle des Hufflegust était tout à leur goût, parée de grandes tapisseries ocres et zébrées d’ébène, un mobilier tribal qui rappelait l’automne et la saison des arbres balayées par la foudre. Des coussins et des canapés de nuage étaient répartis un peu partout, et tandis que certains se déplaçaient de cercle en cercle pour se faire connaître, d’autres s'amusaient déjà ensemble des petites tornades qui servaient d’accès aux dortoirs.  Mais l’attrait exceptionnel de la maison Hufflegust, et ce qui avait attisé la curiosité gourmande de ses élèves, était l'intéressante proximité de cette salle commune avec la merveilleuse cuisine. Les papilles ravivées à l’évocation de leur dernier déjeuner, un des anges, adolescent dans la moyenne d’âge et profil type de celui qui aimait se faire voir, n’avait eu aucun mal à convaincre ses cadets de s’embarquer dans une petite excursion nocturne. Il connaissait après tout un passage secret qui devait leur éviter d’être vu.  

"Raphaël, tu ne viens pas ? "

Un autre garçonnet émergea à travers un voile d’étoiles, une miche de pain lunaire à moitié entamée entre les mains. Il avait vu le vert, gamin des mers bleus pas très bavard -timidité avait-il pensé au moment de l’inclure dans leur groupe- rebrousser chemin alors que les autres étaient déjà en train de tester les limites de leur appétit, se servant abondamment dans les plats d’argent qui semblaient avoir été laissés là pour eux. Raphaël lui avait tout de suite paru sympathique, le sourire facile malgré son air préoccupé, il se distinguait du lot en ne semblant être ni ange, ni fils de bonne famille à qui on avait prescrit la dernière éducation en vogue. Cela l’avait rendu curieux et il avait voulu s’en faire un ami, mais maintenant qu’il s’éclipsait cela n’attisait qu’un peu plus sa curiosité.  

"Léo, fais comme si de rien était... Je vais juste aller faire un tour avant de me coucher, besoin de me dégourdir les jambes tu comprends ? Profite. "

L’expression de Léo ne cacha pas sa déception, toutefois bon camarade et bien élevé il comprit sans détour qu’il n’était pas convié à cette excursion nocturne. Il hocha la tête, la bouche de travers mais compréhensif, et l’autre gamin lui adressa un clin d’œil de confiance avant de s’éloigner au pas de course dans la nuit.  

Le petit gamin de South Blue vit encore quelques instants son ombre danser sur les murs avant qu’elle ne fût engloutie par la nuit. Chassant son humeur maussade et ses trop nombreuses questions d’un haussement d’épaule, il se décida à retourner profiter du banquet de minuit.  

***

"Mais où est-il encore passé... " répétait inlassablement un petit garçon aux cheveux sombres en tapant du pied "Tous les Hufflegust sont arrivés depuis au moins une demie-heure !
-Il s’est ptet’ perdu, c’est grand ici. Tu crois qu’il serait tombé dans un puits de nuages ?...
-Non mais ce n’est même pas la question, on n’arrive pas en retard à son premier cours !
- Maintenant que tu le dis.... Je ne l’ai pas vu non plus pendant le petit déjeuner. C’est louche de ne pas se lever pour le petit déjeuner... il lui est peut-être arrivé quelque chose...
- On se lève une heure en avance s’il le faut, on demande son chemin à plus dégourdi que soit, mais on n’arrive pas en retard bon sang !... " et jetant un œil à sa montre à gousset "Bon... tant pis, on va devoir y aller sans lui... "

Sitôt qu'il voulut tourner les talons, une main vint tapoter sur son épaule. Myosotis se retourna brusquement, prêt à donner un coup de canne à son agresseur mais ne trouvant personne derrière lui, il arrêta son geste.  

Raphaël descendait les escaliers de marbre céleste au pas de course, une besace de cuir contenant une bonne partie de ses affaires de cours à l’épaule, il leur intima de l’attendre. Les trois compères ne s’étaient pas rassemblés depuis qu’ils avaient été répartis la veille et ils avaient probablement beaucoup d’informations à s’échanger. Lorsqu’ils avaient eu leurs emplois du temps en main, sans avoir besoin de se concerter, ils avaient immédiatement identifié les cours communs des Slytherain et des Hufflegust –au moins un par jour à leur grand avantage- et le vert n’avait pas voulu perdre de temps pour retrouver la trace des Rascal Babies.  

Trop s’afficher en compagnie de Myosotis et Félix aurait été suspect. Déjà il faisait partie de deux maisons différentes, ensuite le bouclier –bien qu’il ne soit pas encore connu de tous les nouveaux élèves- restait une célébrité. Ils s’étaient inventé une histoire tous les deux pour justifier que le prodige vienne reprendre quelques cours, mais si on ajoutait à cela que les Rascals avaient vu leurs visages adultes et qu’on les ait inscrits sous leurs vraies identités, cela commençait à faire beaucoup. Par chance, et même s’il était connu, Myosotis avait complètement changé d’apparence en rajeunissant, ce qui leur avait semblé être un potentiel de doute chez leurs adversaires infiltrés. Quant à lui, il n’était connu mondialement que sous l’identité de Rafton Anderswag, terrible forban échappé de Jotunheim, le lien ne serait pas très difficile à établir pour ceux qui les sauraient rajeunis, mais la moindre longueur d’avance qu’ils pourraient conserver était précieuse.  

"Pas trop tôt...
- Désolé j’avais à faire... L’endroit est vaste et il y a beaucoup plus de monde que ce que je pensais et... aucune trace des Rascals. " conclut-il avec une grimace qui laissait entendre qu’il ne disait pas tout.
-Ca pourrait être n’importe qui oui...Et du reste ?
- Rentrons plutôt, je vous raconterai ça, on va être en retard. "

Lorsque le vert franchit nonchalamment le pas de la porte, Myosotis était si outré que le rouge lui monta aux joues. Un peu plus et on était en train de l’accuser d’être la cause de leur retard. Mais l’empoignant gaiement par la main, Félix tâcha aussitôt de détendre l’atmosphère.  Seulement avant qu’ils ne pussent se féliciter de cet exploit ou pester contre le retard des autres, une légère brise balaya la brume qui s’échappa en un tourbillon de pétales roses. Tel un ruban de gymnaste, l’élégant phénomène climatique disparut en faisant claquer la porte et laissant apparaître aux yeux ébahis de ces spectateurs, une femme au corps athlétique, parée de tissus de soie légers qui ne semblait pas peser plus lourd qu’un nuage.



"Whaouh ! Trop cool Alizée , c’était trop de la balle ce tour de dissimulation ! C’est ce que tu vas leu... hum... nous apprendre aujourd’hui ? " se corrigea Félix qui n'arrivait décidement pas à tenir sa couverture d’étudiant.
- Je vous remercie M. Windwings. Nous y viendrons sûrement un jour, mais aujourd’hui nous allons nous initier à la maîtrise des vents. Comme cela la prochaine fois que toi ou ton camarade oublieraient de vous lever, peut-être que l’un des deux arrivera à souffler l’autre jusqu’à la salle de cours.
-  Excusez-nous, nous nous sommes perdus. " ne purent s’empêcher d’intervenir les bonnes manières de Myosotis, qui jetant un coup d’oeil haineux sur le côté vit que Raphaël s’était -par un étrange tour de passe-passe- déjà installé et avait déjà sorti ses affaires et sa baguette climatique sur son pupitre.  

"Oh je suis sûre que vous arriverez à trouver votre chemin jusqu’aux places qui sont encore libres... "

Il ne restait plus qu’une place au premier rang, à côté d’une Slytherain à l’air très sérieux et une au fond, près de Raphaël qui s’affairait déjà à découper une feuille de parchemin en plusieurs morceaux.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Mar 14 Fév - 16:48, édité 3 fois
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- Mais qu’est-ce que tu fiches ? S’écria Myosotis, dépité, à l’attention de Raphaël au côté duquel il s’était assis.

- Une guirlande, avec des bonhommes.

- Ce n’est pas le moment de faire du découpage.

- Je fais ce que j’ai envie.

- NON ! Non, tu fais pas ce que t’as envie. On a été transformés en gamins par une vermine de pirate, et tu fais comme si de rien était, que tout allait bien. Mais tout ne va pas bien Raphaël, tout est désastreux. Alors arrête de faire des guirlandes, arrête, ça suffit, on pose les ciseaux et on écoute. On écoute Myosotis qui fait d’énormes efforts pour ne pas craquer mentalement et hurler sur toute cette école.

- Je ne vous dérange pas au fond ?

C’était la fois d’Alizée, ses yeux glacés rivés droit vers le bureau des deux garçons. À leur côté, sur le sol, Félix s’était installé avec une pile de feuilles vierges ; le petit entreprenait de dessiner avec des crayons pastels subtilisés on ne savait trop où. La professeure avait replié ses éventails et regardait les deux faux garçonnets, la mine mécontente et les sourcils froncés. Elle donnait une leçon théorique sur les bases de la magie climatique, des choses élémentaires que Myosotis maîtrisait déjà avec aisance depuis très longtemps. Raphaël tenta de reposer discrètement les ciseaux dans sa trousse mais en fit tomber tout son contenu, causant un vacarme assourdissant provoqué par la chute de crayons, compas et règle en ferraille. Plusieurs enfants pouffèrent mais furent bien vite rappelés à l’ordre par la préceptrice qui, d’un regard noir, les força à s’en retourner vers leurs parchemins.

- Je vous ai demandé si, par le plus grand des hasards, le reste de la classe et moi même, nous vous dérangeons pendant votre discussion ?

Myosotis bouillonnait intérieurement. Il ne l’avait pas remarqué, mais plusieurs bulles de savon s’échappaient de sa peau, tantôt ses mains, tantôt ses joues. Elles étaient bien trop petites pour qu’Alizée ne les remarque, mais son ami aux cheveux verts les avait bien vu et suivait leur ascension avant de les perdre quand elles arrivaient trop près du plafond. L’injustice de la situation le mettait hors de lui. Il était victime d’un mauvais coup d’une bande de pirates et personne, absolument personne ne leur laissait une chance de parler. Raphaël ne semblait pas plus gêné, il avait même l’air amusé de la situation. Sa nonchalance ne servait en tous cas qu’à agacer bien plus Myosotis et à faire grimper sa colère. Il agrippa une des feuilles posées sur la table et l’écrasa entre ses doigts.

- À vrai dire… Oui. Vous nous dérangez. Rétorqua Myosotis, une étincelle de défi illuminant ses yeux bicolores.

Alizée s’attendait à tout sauf à la réaction désinvolte de Myosotis. Elle écarquillait de grands yeux, ses sourcils dressés et la bouche à demi ouverte. Les autres élèves ne pipaient plus mot, leurs lèvres serrées tant ils craignaient la réaction de leur professeure. Même Raphaël ne s’attendait pas à ça. Elle fit quelques pas en direction de la table des deux fauteurs de trouble, tapotant une de ses paumes avec son éventail fermé.

- Votre nom, prénom, et maison, jeune homme. Fit-elle en le fixant toujours.

- De Ville, Myosotis, de la maison Slytherain, madame. Répondit l’intéressé en lui soutenant son regard.

- J’informerai votre professeur titulaire de votre insubordination. Le professeur Héross sera extrêmement déçu de savoir qu’un de ses étudiants est aussi dissipé. Je suis tout aussi déçu de vous, Raphaël. Nous reprenons le cour, je ne veux plus un mot.

- Mais… !

Alizée s’apprêtait à repartir vers l’avant de la classe, au tableau, mais Myosotis insistait. Le papier qu’il serrait dans sa main était si froissé qu’il se déchirait et tombait en lambeaux. Là encore, la grande dame ne s’attendait pas à ce Myo’ lui répondre, à nouveau. Il faut dire qu’elle avait l’habitude d’imposer son autorité. Elle ignorait que, face à elle, se trouvait un adulte prisonnier dans le corps d’un enfant… Aux premiers rangs, Greg Carpina tremblait assis sur sa chaise, sous le regard navré de Claire Ahrteil.

- Il n’y a pas de mais. Nous reprenons la leçon. Je n’ai pas de temps à accorder aux élèves malpolis.

- Vous ne comprenez pas, c’est… reprit Myosotis.

- J’ai dis que ça ne m’intéressait pas. Je vais retirer des points à votre maison et votre dossier si vous ne vous calmez pas immédiatement, Myosotis De Ville. Peut être estimez-vous que vous n’avez pas besoin de cette leçon sur les nuages et les vents ?

- Non. Effectivement je n’en ai pas besoin. Admit l’ambassadeur d’un ton plus impérieux que jamais.

À ses côtés, Félix se mit à déglutir mais il n’osait pas non plus dire quoi que ce soit. Le petit se contentait de tenir Ramsès le poulpe entre ses mains, ce dernier dessinant à sa place à l’aide de ses huit tentacules. L’animal ne faisait absolument pas attention à ce qui se déroulait autour de lui, coloriant le toit d’une maison qu’il s’était appliqué à représenter. Les joues de la magicienne s’empourprèrent, elle respirait également plus bruyamment, montrant qu’elle perdait manifestement patience. Elle s’apprêtait à reprendre la parole mais Myosotis fut plus rapide :

- C’est extrêmement important, il faut que vous m’écoutiez.

- Il suffit ! Tonna-t-elle. Je n’ai que faire de vos revendications. Vous perturbez un cours très important avec votre petit numéro. Cessez votre caprice ou vous aurez une retenue.

Personne ne put réellement expliquer ce qui se passa dans la tête de Myosotis à ce moment précis. Même lui ne le comprit pas vraiment. Tout ce qu’il avait ressenti, c’était une sorte de décharge, comme un plomb qui saute subitement après une surtension. Il en avait assez de cette comédie, assez de ces adultes qui le négligeaient, assez de ces pirates et de leur chaos incessant, assez de la nonchalance et apathie des uns et des autres. On dit qu’il faut se méfier de l’eau qui dort, le monde venait de briser le barrage de Myosotis. Adultes ou pas, professeurs ou non, personne n’en échapperait. Il attrapa sa canne climatique et, d’un geste, matérialisa plusieurs nuages d’orage. Le tonnerre rugit et la foudre jaillit hors de l’eau condensée, partant mourir vers le tableau qui explosa en miettes, causant moult cris de stupeur dans la salle. Raphaël lui intima d’arrêter, mais Myo’ ne l’entendait plus. Il envoya une bourrasque qui fit s’envoler les parchemins de tous les bureaux ; une pluie de papier se déversait alors un peu partout au dessus des têtes.

- Je m’en fiche de votre retenue ! Je m’en fiche de votre cours ! Je vous ai dit qu’il m’était inutile, je veux simplement pouvoir vous expliquer que...

- Vous pensez ne pas avoir besoin d’apprendre ? Que savez-vous de la magie climatique ?

- APPAREMMENT BIEN PLUS QUE VOUS, ESPÈCE D’IDIOTE !

Le visage d’Alizée se crispa intensément, tous ses traits contractés par la colère. Tous les élèves étaient à présent pétrifiés de terreur, bouches bées. Greg Carpina se mit à hyperventiler, forçant Claire et une autre voisine à le soutenir pour ne pas qu’il tombe au sol. La professeure desserra les dents pour ordonner à Félix de les conduire dans le bureau du directeur pour blâme disciplinaire. Trop heureux de pouvoir les tirer hors de ce guêpier, il mit Ramsès sur sa tête avant de tirer Myosotis et Raphaël hors de la salle. Une fois dehors, dans le couloir, ils se réunirent tous les trois dans une courette décorée de bonsaïs nuageux.

- Qu’est-ce qui t’a pris d’enrager Alizée comme ça ?!S’inquiétait Félix. Maintenant vous risquez d’être renvoyés !

- Le directeur ne nous renverra pas. Et je me fiche d’Alizée, c’est une imbécile si elle ne prend même pas la peine d’écouter ce qu’un élève cherche à lui dire.

- Comment tu sais qu’il ne nous renverra pas ? On a aucune idée de ça…

- C’est un directeur qui doit gérer des centaines d’étudiants ainsi que le bon fonctionnement de cours liés à des activités dangereuses que sont les disciplines climatiques. Il a autre chose à faire que renvoyer deux gamins qui ont agacé une enseignante.

- Donc, soit il nous écoute, soit on part en retenue…

- C’est à peu près ça. S’il nous écoute, tant mieux. Si on part en retenue, alors on fait le mur et on cherche les pirates. Je suis ambassadeur du Gouvernement Mondial, c’est moi qui met l’école en retenue.

- Qui êtes vous et qu’avez vous fait de Myosotis… ?
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" Comment peut-on se montrer aussi  stupide ! Je te jure, soit elle est de mèche avec les Rascals, soit c’est l’ange la plus attardée de la création.  Qu’est-ce qu’elle croit, qu’en criant plus fort que les autres elle va asseoir son autorité, non mais franchement ?! "

Leur petit plan de guerre concocté, le trio attendait dans l’antichambre du bureau directorial pour savoir à quelle sauce ils allaient être mangés. Félix, aussi curieux que ça pouvait paraître, avait insisté pour qu’ils se plient aux ordres d’Alizée et Myosotis ne s’était pas gêné pour exprimer  tout le mal qu’il pensait de la professeure principale des Hufflegust. Raphaël quant à lui avait encore un peu de mal à se remettre de la scène à laquelle ils venaient d’assister.

Non seulement le noiraud avait réduit à néant leurs maigres chances de ne pas s’être fait repérer par les sous-fifres de Yanaka, mais en plus de cela il avait complètement perdu le contrôle de lui-même. Le vert avait beau savoir son compagnon émotif et pas toujours très à cheval sur le protocole, il ne se serait jamais attendu à un tel débordement de sa part. Myosotis de Ville était encore plein de surprise.

Décidant que maintenant que le faux-borgne avait trouvé une autre cible que lui, il était bon de le laisser passer sa colère, Raphaël s’attarda sur les riches ornements qui remplissaient la pièce. Des cadres de verres emprisonnant des répliques miniatures de phénomènes météorologiques aux instruments de mesures parfaitement ouvragés, il y avait partout où on portait ses yeux de quoi s’émerveiller. Nombreux étaient les artefacts dont Raphaël n’avait, même après avoir commencé à bûcher ses manuels scolaires, pas la moindre idée de l’usage. Un étrange costume de scaphandrier, et notamment ses gantelets faits de cuir et d’un assemblage complexe de tuyauterie en cuivre et de dials, attira particulièrement son attention mais au moment où sa curiosité allait le pousser à les regarder de plus près, la porte du bureau claqua.

"Je vous remercie Mademoiselle Rottenapple, pourriez-vous refermer la porte en sortant ?... Non ?  Bon tant pis… "

Une jeune fille vêtue de la cape émeraude des Slytherain venait de sortir du bureau comme un boulet de canon, jupe bouffante en avant et son interminable queue de cheval se balançant au rythme de ses pas. Raphaël n’eut le temps de la voir qu’un instant, car lorsqu’il se retourna elle eut un mouvement de surprise avant que quelque chose n’explose dans le bureau du directeur et qu’elle ne dévale les escaliers quatre par quatre.

" Mazette ! Qu’est-ce donc encore que ces poubelles qui me sautent au visage, il va falloir que j’en touche un mot à Mélina, toutes ces nouvelles technologies me dépassent… OH ! Je vois qu’on m’envoie encore des élèves dissipés ? " longue barbe, panoplie complète du vieux sage ascendant sorcier et deux fumerolles tournant continuellement autour de son grand chapeau pointu,  un homme s’avança à son tour hors de la pièce et remarqua Raphaël, Myosotis et Félix "Vous vous intéresser à cette armure céleste, jeune homme ? Elle est fascinante, n’est-il pas. C’est un de mes apprentis qui l’a forgé, vous ne me croiriez pas si je vous disais ce qu’il est devenu depuis  Zéhéhé ! Je ne devrais même pas le mentionner d’ailleurs, disons qu’il s’est fait une certaine réputation sur le Nouveau Monde Zéhéhé ! Enfin, nous ne sommes pas là pour écouter mes histoires longues et ennuyeuses.  Entrez, prenez un siège, que me vaut ce plaisir ? Merci Félix, tu peux nous laisser.
-Mais…
-Merci Félix."

Perdant un instant sa voix de gentil vieillard pour un ton inflexible, il referma la porte au nez du bouclier de Weatheria et laissa ses deux élèves prendre place avant de se présenter.



"Bonjour messieurs, je suis Merlin, directeur de la Cloud’Academia, commandeur du Grand-ordre d’Albus, Docteur ès Météorologie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération Internationale sur le changement climatiques, Président-sourcier du  Nuagenmagot et vous êtes, si je ne m’abuse, Raphaël Andersen et Myosotis de Ville des maisons Hufflegust et Slytherain. " il attendit un mouvement d’approbation qui ne vint pas "J’ai eu une note de notre maîtresse de l’éventail climatique, mais peut-être pourriez-vous m’expliquer vous-même votre venue ici ? "

Trop concentré sur le geyser de détritus  qui avait mystérieusement jailli de la corbeille du directeur, Raphaël manqua la question et ne sut que répondre lorsqu’il sentit son regard perçant posé sur lui. Heureusement, Myosotis, qui avait pris son mal en patience et écouter toutes les élucubrations du vieillard, prit les devants.

"Nous sommes ici pour arrêter les agissements d’un groupe de pirates appelé les Rascal Babies. Elles ont infiltré votre île céleste  et nous avons toutes les raisons de penser qu'elles ont intégré la Cloud’Academia en enlevant et en  se faisant passer pour des élèves.
- Intéressant… Je vois…Et que cherche ces Rascals en intégrant cet établissement au juste ? " le détachement avec lequel Merlin venait de répondre à leurs révélations scotcha les deux garçons, il y eu un moment de flottement, comme s’ils voulaient s’assurer que le directeur n’était pas en train de se moquer d’eux, puis  Raphaël enchaîna.
"Nous n’avons pas vraiment d’idée de ce qu’il recherche exactement, mais ce qui est sûr c’est que le Lance Yanaka leur capitaine cherche à développer son équipage : La maîtrise du Clima-tact serait un atout non-négligeable pour renforcer ses troupes.
-Je vois… Je vois… En ce cas, pourquoi cette Yanaka et son équipage ne se sont tout simplement pas inscrit à la Cloud’Academia comme les autres élèves, comme vous ?
- "  cette question les laissa encore plus circonspect "Qu’est-ce qu’on en sait ?! ce sont des pirates, je ne résonne pas comme eux ! Ils ne voulaient probablement pas payer ! Pas attendre d’avoir une place ! Pas faire les choses comme tout le monde ! C’est tout.
- Peut-être aussi qu’ils cherchent à acquérir les technologies de Weatheria, peut-être veulent-ils dérober quelque chose dans cette école, vous avez tellement d’artefacts qui ont l’air anciens et précieux ici !
- Précieux et anciens ils le sont sûrement, je me félicite d’ailleurs chaque jour d’avoir réussi à réunir une si belle collection, riche de son histoire et du savoir qu’elle peut transmettre. Et c’est pour cette raison que nous avons ouvert la Cloud’Academia : Pour partager notre savoir et sensibiliser le monde aux enjeux que représentent le climat. Nous vivons une période difficile, pleine de changement et cet art ancestral se doit d’être démocratisé. Vous semblez ne voir dans notre apprentissage que des pratiques et des arcanes dangereuses, mais ce ne sont avant tout que des méthodes et des enseignements bénéfiques et pacifiques, pour mieux vivre, mieux comprendre et mieux apprendre de son environnement… Zéhéhé, je m’emporte encore, excusez-moi.
- Vous êtes en train de dire que ça ne vous gêne pas que des pirates soient en train de saccager votre école du moment qu’ils deviennent amis avec la pluie et le beau temps ? " tenta de traduire Raphaël, incapable d’exprimer autre chose que de la confusion.
- Pour le moment, il ne m’a pas été fait état d’un quelconque saccage Monsieur Andersen. Vous l’avez découvert vous-même, nous acceptons tout élève désireux d’apprendre et de s’améliorer. " souligna-t-il en remontant ses lunettes en forme de soleil rayonnant, il laissait entendre qu’il était parfaitement au courant de leur véritable identité.
"Enfin, mais vous êtes tous complètement à côté de la plaque dans cette école ou quoi ? Nous sommes en train de parler d’individus fortement dangereux.
- Zéhéhé, oh monsieur De Ville, j’ai connu dans ma longue vie bien plus dangereux qu’un petit groupe de pirates. Ne vous inquiétez donc pas, ce qui doit être protégé ici, l’est et tout ce qui devra être arrêté pour conserver la paix dans cette école, le sera. "

Frappant dans ses mains, il se leva et par son impressionnante présence coupa court à toute réplique.

"Je vous proposerai bien une sucette du Maire Chantesable, mais il semblerait que votre camarade Madame Rottenapple soit partie avec les dernières, c’est malheureux… Enfin. Si je ne m'abuse, il vous reste encore un peu de temps pour votre enquête avant vos cours de l'après-midi, mais je vous demanderais de ne plus les perturber ni de vous en prendre de cette façon à vos enseignants. Alizée m’a demandé de vous prévenir que vous serez collés samedi matin, rendez-vous à la première heure devant la loge de notre concierge. "

Et la porte se referma derrière eux.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Sam 11 Avr - 22:10, édité 9 fois
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- Des clowns. Ruminait Myosotis qui déversait un flot discontinu d’insultes à l’encontre du corps enseignant. Cette école est dirigée par des clowns.

- Polooop ! S’écria Ramsès en essayant de réconforter son ami en le tapotant d’un de ses tentacules.

- J’avoue que c’est pas des flèches. On les prévient d’un danger imminent et on nous prend pas au sérieux.

- Merlin est très… spécial. Expliqua Félix. Je ne lui ai jamais vraiment parlé, mais à chaque fois j’avais l’impression qu’il était ailleurs.

- C’est pas qu’il est ailleurs, à ce stade il est carrément sur orbite ! Pesta Myosotis en donnant un coup de paume rageur sur un nuage flottant à proximité.

Ils s’arrêtèrent dans un grand cloître où d’autres étudiants vivotaient à leur guise. Un groupe s’était réuni en cercle, avec plusieurs manuels, et s’entraînait à créer différents types de neige en agitant leurs baguettes. Deux autres, assis plus loin sur un banc de pierre, jouaient à un jeu de cartes peintes à la main sur lesquelles figuraient des pirates ou marines célèbres. Le premier s’extasia d’avoir pu piocher la carte Gol D. Roger, une des plus fortes, et de battre son adversaire qui n’avait qu’une paire de colonels nord-blusiens. Le trio dépassa un rang d’élèves qui rentraient en classe, d’immenses ustensiles géométriques dépassant de leurs sacoches de cuir. Ils finirent par s’installer dans un coin du cloître, s’asseyant sur la pelouse synthétique. Ils étaient manifestement perdus, ne sachant que faire. Félix avait beau connaître Weatheria, il n’avait pas la moindre idée de comment se sortir de cette situation et retrouver les pirates cachés. Myosotis était toujours énervé, il avait tenté d’alerter la plus haute autorité de l’école, sans succès. Quant à Raphaël, le pauvre cherchait un plan d’action en se grattant le crâne.

- Je ne trouve rien… C’est pas vrai ! Merlin avait plein d’artefacts dans son bureau, je suis sûr que ça nous aurait été utile ! Et y a même pas de système de surveillance dans cette école, Félix ?

- Aucune idée, personne n’a jamais été une vraie menace pour l’académie avant.

- La seule vraie menace qui pèse ici c’est ce que je vais leur infliger s’ils continuent avec leur nonchalance !

Myosotis avait haussé la voix en insistant sur son dernier mot, faisant se retourner quelques élèves aux quatre coins de la cour. Ces curieux s’en retournèrent vite à leurs activités, lisant, jouant, ou travaillant à nouveau avec entrain. Soudain, les élèves de leur classe furent libérés du cours d’Alizée et purent sortir de la salle, une douce clameur envahissant la galerie de colonnes encerclant le petit jardin extérieur. Ils ne virent pas leur professeure, et les jeunes gens paraissaient plus sereins qu’avant leur expulsion. Myo’, Raphaël et Félix restaient là à les regarder, pensifs, c’était tout ce qu’ils avaient à faire après tout. Et dire que, peut-être, l’une des pirates Rascal se cachaient parmi eux, comme un loup dans une bergerie… Raphaël remarqua alors que Claire Ahrteil, accompagnée de Greg Carpina et de l’élève Slytherain qui l’avait soutenu, les fixait du regard depuis la sortie de la salle. Il en fit part à Myosotis qui, comme il s’y attendait, ne put s’empêcher de rouspéter.

- Ils profitent du spectacle. Tu penses, je leur ai donné de quoi jaser pendant des jours.

- J’en suis pas si sûr, ils viennent vers nous.

- Polop ! Polop ! S’écria Ramsès le poulpe, les pointant de ses tentacules.

Claire était une jeune fille à la chevelure éclatante, presque aussi blanche que de la neige, aux joues constellées de petites taches brunes. Elle avait un air revêche, le genre de gamine qu’il ne valait mieux pas embêter, têtue comme une mule. Elle était définitivement la cheftaine de son trio d’amis. Greg, de son côté, était un homme-requin étonnamment chétif. Tremblotant à chaque seconde, il marmonnait tout seul des choses incompréhensibles. Le pauvre avait beau être hybride d’une espèce marine les plus féroces, il avait l’air bien trop pathétique… La troisième luronne était une fillette proprette du nom de Pralimélie. Ses bouclettes brunes nouées par un ruban de soie bleue, elle portait toujours de coquettes robes à dentelles et falbalas.  Ils arrivèrent devant les deux transformés avant de prendre la parole.

- Guh. Gémit Greg.

- Pardon ? Répondit Myosotis en arquant un sourcil.

- Guh. Répéta le requin.

- C’est comme ça qu’il dit bonjour, précisa Claire.

- Qu’est-ce qu’on peut faire pour vous ? Fit Raphaël, bienveillant.

- C’est par rapport à… tout à l’heure, dit Pralimélie. On voulait vous en parler.

- Si c’est pour nous faire la leçon, épargnez moi cette peine, grinça Myosotis. J’ai eu ma dose avec Alizée !

- Non non ! S’écria Pralimélie. On voulait pas parler de votre… dispute. Mais de votre magie !

- Oui, enchaîne Claire. Vous étiez très fort, aucun élève de première année est capable de faire ça ! Même les plus expérimentés d’années supérieurs peine à créer des nuages d’orage aussi… consistants.

- C’est normal. Je maîtrise déjà la magie climatique depuis très, trèèèèès longtemps.

- P… pourquoi vous êtes là a...alors ? Chuchota Greg.

- C’est compliqué. Myo’ venait de base pour retrouver une clé de trésor. Moi c’était pour apprendre, mais on s’est retrouvés victimes de pirates, transformés en enfants. Et les pirates qui nous ont attaqué ont pris la place d’autre élèves qu’ils ont enlevé et évoluent au sein de l’école maintenant. Myo’ a essayé de le dire à Alizée, mais n’a pas pu…

Les trois élèves avaient l’air de les croire, même s’il fallut leur expliquer que la capitaine des pirates Rascal avait un fruit du démon capable de rajeunir. Myosotis en profita pour se plaindre à nouveau de l’école, de leur passivité et de l’impossibilité de savoir où étaient les pirates. Claire leur expliqua que le motif de leur venue était effectivement lié à la magie de Myosotis, ils voulaient apprendre à faire la même chose. L’intéressé ne leur porta pas grande attention, trop perdu dans ses pensées pour trouver quelque chose à mettre en place. Les nouveaux venus prirent place aux côtés de Raphaël et Félix puis se mirent à admirer Ramsès jouer avec de petits nuages. C’était l’esprit de Myosotis qui était nuageux, il fallait qu’il trouve une stratégie. Des loups dans une bergerie, des loups dans une bergerie… Des loups… Soudain, un éclair.

- Mais c’est ça. C’est ça ! S’écriait l’enfant ambassadeur, triomphal, attirant l’attention de tout son groupe.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

- J’ai peut-être détruit nos chances d’évoluer discrètement, mais c’est exactement ce qui va nous sauver.

- Explique toi…

- On va tendre un piège que ces garces ne verront pas venir de sitôt. On va continuer à crier aux pirates dans l’école. Partout, auprès de n’importe qui, et renverser la balance. Les professeurs ne veulent pas nous écouter ? Les élèves le feront. Ces immondes vauriennes vont voir ce que c’est, pour une fois, d’être le mouton traqué par les loups. Nous n’aurons pas à les chercher, elles viendront jusqu’à nous.

- Hm… ça pourrait marcher. En plus, Félix connaît l’école, ça nous donne un avantage déjà. De toute façon, on a rien à perdre.

- On marche avec vous, on va vous aider ! Fit Claire, déterminée.

Pralimélie et Greg acquiescèrent aussi d’un signe de tête tandis que Félix continuait de leur montrer son soutien. Le plan semblait remonter le moral de leur petite troupe, il fallait le mettre à exécution mais ça suffisait pour donner le sourire. Leurs nouveaux amis se mirent à leur demander qui ils étaient réellement étant donné que leur forme enfantine n’était pas la leur. Désireux de ne pas trop s’épandre sur sa nature de pirate recherché, Raphaël préféra laisser Myosotis se vanter de sa position prestigieuse auprès du Gouvernement Mondial. Le garçon aux cheveux vert préféra leur dire que la moitié de la vérité, qu’il était explorateur féru d’aventures et de casino. Ils les émerveillèrent en leur racontant leur dernière aventure sur Whiskey Peak où, en duo, ils avaient sauvé une princesse petit pois d’une terrible attaque de ses ennemis fruités. Ils discutèrent pendant une petite demie-heure avant que Pralimélie ne les arrête pour leur signifier que l'heure tournait et qu’ils auraient un nouveau cours juste après la pause déjeuner.

- Quel cours a-t-on exactement ?

- Celui de Mélina, la maîtresse des nouvelles technologies climatiques, pour une session initiation ou découverte je crois.

- Allons-y. Et soyons subtils, on doit faire passer nos messages pour qu’on soit entendus de tous sans qu’un professeur ne nous enquiquine.

- Est-ce qu’on se donnerait pas un nom de groupe ? Pour rigoler ?

- Est-ce réellement nécessaire…? Soupira Myosotis.

- L’ordre du Pingouin.

- Il en est hors de question.

- Ok, on sera l’ordre du Pingouin.
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" Saisissez votre plant de Windknot et arrachez le ! "

Nouvelle salle de classe et nouveaux travaux pratiques, les étudiants de la Cloud’Academia s’étaient résolus à écouter la demande de Merlin et l’ambiance était studieuse entre les murs de nuage.  À travers les fenêtres ouvertes, un temps magnifique et une brise légère caressait la nuque des enfants qui s’étaient rassemblés autour d’une grande table. Espacés de quelques centimètres, chacun était concentré sur un gros pot de terre qu’on leur avait confié en début de séance. Une grosse racine d’où s’échappaient un nombre impressionnant de longues feuilles blanches, aussi fine de que des cheveux était le programme de ce cours. La simple harmonie de cette chevelure avec les courants d’air était fascinante, les feuilles s’animaient et se contorsionnaient dans tous les sens, comme emportées par une danse qui leur aurait permis d’échapper à la terre céleste.

Suivant les instructions de leur professeur, chacun agrippa fermement la grosse racine avant de l’arracher à son pot.  Les résultats furent divers, une violente bourrasque balaya une élève, un autre lâcha brusquement sa racine de Windknot avant qu’elle ne lui fasse vriller le poignet  et deux élèves de Grifthunder tétanisées, dont Claire Artheil, laissèrent à Raphaël le soin de s’occuper de leur propre plants.

"Hmmm…  Je pensais que vous seriez plus nombreux à garder les pieds sur terre. Il faut que je bricole un truc ou deux pour le prochain cours… " analysa Mélina, la maîtresse des nouvelles technologies climatiques, l’air soucieux en contemplant sa salle de cours complètement dévastée par ce qu’elle avait introduit comme un cours d’initiation.



"Enfin… Ce n’était pas un tel désastre… Félicitons quand même Mindy et Raphaël qui se sont débrouillés comme des chefs ! 10 points pour Slytherain et Hufflegust ! Vous pouvez regagner vos places, on va revenir sur un peu de théorie avant d’utiliser les Windknot que nous venons de dépoter. "

Pas peu fier de lui, Raphaël qui commençait à se prendre au jeu des enseignements de la Cloud’Academia et à s’intéresser aux nombreuses possibilités qu’offraient l’art météorologique, se félicita d’avoir été sensibilisé par son ami Jack aux joies du jardinage, son doigté naturel avait fait le reste. Myosotis en revanche lui jetait un regard dédaigneux, que ce soit parce qu’il considérait que le vert se déconcentrait de leur objectif ou parce que sa propre racine s’était  ratatinée après avoir sauté comme un bouchon de champagne, l’histoire ne le dirait probablement jamais puisque deux jeunes anges avaient encore plus mal pris le fait d’avoir été supplantés par des habitants des mers bleues.

"Coup d’chance… pfff.
- Probablement. " leur répondit-il, haussant les épaules en passant devant elle pour gagner un des derniers rangs de l’amphithéâtre dans lequel ils avaient commencé ce nouveau cours.

Alors que Mélina reprenait ses explications et commençaient à détailler les mille et une applications inventives qu’on pouvait trouver à la Windknot et à son extraordinaire capacité à stocker les courants d’air, Raphaël reprit sa place sans quitter des yeux Mindy Rottenapple qui venait elle aussi de recevoir les félicitations de leur professeur. Depuis qu'il l’avait vu s’échapper du bureau de Merlin, il n’avait songé qu’à  l’explosion de déchets qui avait accompagné sa sortie. Il était à peu près sûr qu’une seule personne au monde avait mangé le Gomi Gomi no Mi et était capable de créer des geysers de détritus, par le plus grand des hasards, il s’avérait que cette personne répondant au nom de « Sandy Lesydr» ressemblait trait pour trait à Mindy avec une dizaine d’années en plus. De là à penser qu’elle avait été également rajeunie et était de mèche avec les Rascals il n’y avait qu’un pas. Elle aussi, au vu des regards appuyés et répétés qu’elle lui jetait, l’avait reconnu. Seulement, il ne savait que faire de cette information. Ils se regardaient en chien de faïence. Se sachant reconnue, qu’allait-elle bien pouvoir faire…

"Premier rang, la Slytherain qui ne parle à personne. Elle est avec eux… " voulut-il souffler à Myosotis pour qu’ils commencent à discuter d’un plan d’actions, mais…
"Myosotis, est-ce que tu crois que les pirates sont dans cette salle ?
- Tu penses qu’ils vont vouloir voler les racines de Windknot du professeur Mélina ? Ou pire, il paraît qu'elle a plein d'armes climatiques expérimentales dans son labo... On devrait peut-être surveiller tout le monde. Depuis le début je soupçonne Jessabella… Tu penses que le professeur Mélina nous écouterait ?
- Pas sûr… Le professeur Alizée avait un comportement suspect également…  Je ne sais pas si on peut leur faire confiance.
- Non, un professeur ?! Tu penses ? Ce serait incensé.
- Complètement fou.
- On est pas de taille…
- … mais on pourrait l’être !
- Tu penses à ce que je pense ?
- Exactement !
- Myosotis.
- Myosotis.
- Il faut ABSOLUMENT que tu nous formes.
- On apprendra TELLEMENT plus vite avec tes enseignements. Tu as tout bonnement ridiculisé la maîtresse de l’éventail climatique, on va encore en parler pendant des années.
- ABSOLUMENT.
- On pourrait peut-être profiter des rassemblements de l’ordre du Pingouin pour que tu nous en apprennes plus, on serait d’une bien plus grande utilité !
- ABSOLUMENT. "

Malheureusement pour Raphaël, Claire et Pralimélie n’avait pas lâché l’ambassadeur du gouvernement d’une semelle depuis leur entrée dans la classe et par une synergie inédite, parlait tellement vite que le noiraud n’arrivait même pas à en placer une et s’était fait diriger vers l’autre bout de la classe. Le vert, incrédule, s’assit donc à côté de Léo, un jeune garçon blond camarade d’Hufflegust, et l’information qu’il venait de partager se perdit dans l’oreille traînante de Greg.

"Guh… E… Est-ce que je peux m’asseoir à côté de vous ? "

Raphaël acquiesça et, une fois assis recommença à couper son parchemin en plusieurs morceaux. Cela intrigua ses deux camarades, mais leurs regards intéressés ne le perturbèrent pas. D’une oreille, il essayait d’être attentif au cours de Mélina, de l’autre il entendait Myosotis réciter une nouvelle fois la liste des dernières personnes qu’il avait foudroyé, et d’un œil distrait il essayait de guetter les réactions de la présumée « Sandy Lesydr » et du reste de la classe…

"Hey Raphaël…  Alizée a été vachement dure avec vous… Vous ne vous êtes pas trop fait engueuler par le dirlo ?  " commença Léo pour engager la conversation alors que Raphaël griffonnait  un morceau de parchemin de sa plume.
" C’était… particulier. Pour tout te dire, je crois qu’il était plus content de nous voir que fâché. M’enfin, on se tape quand même une retenue samedi matin. " lui répondit le vert sans trop lui prêter d’attention.
"Oh mince… C’est dommage… Les sélections pour les équipes de Weather Ball tombent ce jour-là… Je m’étais dit qu’on pourrait peut-être y aller ensemble….
- Le Weather Ball ? Qu’est-ce que c’est
- Guh… C’est un sport. L… Le sport favori des anges de Weatheria. " tenta timidement Greg pour rejoindre la conversation sans trop s’imposer.
"C’est aussi mon sport préféré ! Les joueurs utilisent toute sorte de dials et tracent des Milky Road dans tout le stade  en se poursuivant ! C’est très spectaculaire ! " se réjouit le gamin blond en croyant qu’il avait enfin capté l’attention de son camarade, mais il réalisa rapidement que celle-ci faisait des aller-retour entre Myosotis – un Slytherain avec qui il semblait être plutôt proche-  et la feuille de sur laquelle il écrivait. Il n’était pas  très enclin à bavarder. Après quelques minutes de silence à se reconcentrer sur le cours, l’aspirant archéologue reprit toutefois :
"Mais, tu ne m’avais pas dit que tu venais des mers bleus toi aussi ? Comment ça se fait que tu connaisses déjà les coutumes de Weatheria ?
- Oui, c’est vrai. Mon père s’est installé ici il y a quelques années… Je ne devrais pas te le dire , depuis la libération de l’île il y a deux ans on s’est bien intégré mais…" il marqua une petite pause, ménageant le suspense pour son audimat " Mais mon père était un pirate ! Il faisait partie de l’équipage d’Auron le Tyran ! Il s’est racheté depuis hein, je te rassure ! Il a même aidé à la construction de la Cloud’Academia ! " pensant encore avoir lâché une bombe, Léo laissa le silence planer quelques instants avant que de réaliser que seul Greg avait failli s’étouffer en apprenant la nouvelle " Ha… Ha… Ha… J’sais pas pourquoi je vous dit tout ça…
- T… Tu sais Raphaël aussi est un pirate ! L… Lui et Myosotis sont à la Cloud’Academia pour arrêter d’autres pirates ! C’est à lui qu’il écr-
- Greg ! " le reprit aussitôt Raphaël qui aurait préféré que Myosotis se soit montré plus avare de détails " Je suis là pour les mêmes raisons que vous, j’ai juste-
-Raphaël, peut-être que tu pourrais-nous le dire ? " les surprit Mélina qui venait d’apparaître soudainement au niveau de leur bureau.
- Euh…Pardon, je n’ai pas entendu.
- Shushushu, c’est ce qui arrive quand on s’installe au fond des salles de cours. J’étais en train d’expliquer au reste de la classe, Raphaël, que la baguette et l’éventail climatique ne sont pas les seuls instruments qui permettent d’exercer un contrôle sur le climat. La Windknot en est un bon exemple, mais on pourrait tout aussi bien citer les dragées de Cyclon-crochues ou les Chocogremousses. Pendant votre cursus, il vous sera possible, notamment pendant mes cours, de créer un artefact qui vous correspond ! Je voulais savoir si certains avaient déjà des idées... en partant du principe que mes cours t’intéresseront plus que ceux de ta maîtresse de maison bien sûr. " conclut-elle d’un clin d’œil.
- Euh… Aucune idée. " répondit le vert pris au dépourvu.

Elle lui sourit avec bienveillance et posa à la question  à un autre enfant qui se plaignit qu’il n’arrivait à rien avec un éventail et que sa baguette lui donnait des ampoules. A entendre les autres exprimer leurs souhaits, le vert se rendit compte de la richesse des personnalités, de l’imagination et des aspirations de ces enfants, le rappelant à ses propres rêves et objectifs. Rajeunir était une expérience troublante… peut-être bien ce qu’il lui fallait pour se remettre de Jotunheim…

"Jolis gants. "

Alors qu’elle finissait son tour de salle, Mélina lui jeta un nouveau clin d’œil en passant à côté d’eux, l’air d’avoir une idée en tête. Par réflexe, Raphaël avait couvert de ses mains la pile de morceaux de parchemin sur lesquels il s’était appliqué à répéter le même message. Il la remercia d’un hochement de tête et, fasciné, la regarda terminer son cours.

"Il y en a un qu’est en train de devenir le chouchou de la prof de nouvelles technologies !
- C… C’est vrai. J… Je pense qu’elle t’aime bien. Guh !
- Possible. " trancha Raphaël qui, voyant Mindy échanger pour la première fois du cours quelques mots avec sa voisine, essayait d’en entendre une bribe. « Eolienne », ce fut tout ce qu’il entendit avant que Leo ne reprenne et que la brune ne s’arrête de parler.
"Bon ! Tu vas nous le dire ce que tu fais depuis tout à l’heure ? Qu’est-ce que tu écris ? Des notes sur le cours ? Ca m’étonnerait…
- Non, ce n’est pas ça.
- Ce n’est pas ça. Guh. C… C’est une invitation. Raphaël assure la correspondance entre les membres de l’Ordre du Pingouin. Lui et Myosotis en organisent la première réunion.
- Gné ?
- Viens ce soir, et tu comprendras. J'ai choisi ceux qui étaient le moins susceptibles de nous balancer..."

La pile de parchemins sur laquelle il avait gardé ses mains appuyées disparut instantanément. Léo étouffa un juron en voyant apparaître une nuée de gants de soie en dessous de leur bureau, virevoltant comme un vol d’hirondelles entre les chaises et les jambes des élèves pour déposer dans la sacoche de chacun un message.  


Dernière édition par Raphaël Andersen le Dim 19 Avr - 5:14, édité 2 fois
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- Cette salle a intérêt à faire l’affaire. On vient de traverser toute l’école… Souffla Myosotis à l’attention de Félix.

Myosotis, Raphaël et une dizaine d’élèves suivaient à tatons Félix qui ouvrait la marche avec Ramsès posé sur sa tête. Le poulpe pointait de ses tentacules les directions vers lesquelles l’enfant devait aller. Avec deux d’entre eux, il agrippait deux mèches de ses cheveux comme s’il pilotait un quelconque bolide. À croire que c’était l’animal qui avait trouvé l’endroit et non le membre des Boucliers de l’île. La première réunion du nouvellement formé Ordre du Pingouin allait se dérouler, mais il leur fallait au préalable trouver un lieu pour s’entraîner. Un lieu qui se trouvait loin des regards et qui ne risquait pas de les mettre dans la panade. Raphaël avait déjà entamé un tour du propriétaire, sans grand succès. Il devait respecter les couvre-feux et n’avait pas droit de se risquer hors du dortoir la nuit. Et ne connaissant pas parfaitement les lieux, n’avait pas voulu s’aventurer dans les couloirs à l’aveuglette. Fort heureusement, Félix n’était pas soumis à ces règles, n’étant pas un étudiant de l’école. Le petit garde de Weatheria put évoluer comme il le voulait et étudier les rondes des surveillants nocturnes.

- On y est presque. La salle est désaffectée. Ou alors personne n’y fait le ménage depuis des mois

- J-j’ai peur, guh. Fit Greg. Je frissonne de PEUR.

- Qu’est-ce qui t’arrive encore ?

- Si on se fait attraper on va se faire punir. Crousti-fessée.

- De quoi ?

- Il dit tout le temps “crousti” devant les mots. Aucune idée de pourquoi. Précisa Claire à voix basse, alerte.

- On va pas se faire attraper, reprit Félix. J’ai appris les chemins que prennent les surveillants. Et aucun d’eux passe par ici.

Seuls les rayons de la lune passant à travers les fenêtres les éclairaient. Après quelques minutes de marche dans les couloirs sombres de l’école, le groupe arriva face à une porte en bois pas plus imposante que celle d’un placard. Félix sortit de sa poche une clé en laiton qu’il avait chipé avant de déverrouiller l’entrée. Le petit leur apprit qu’il l’avait subtilisé dès qu’il avait trouvé la salle, la clé encore insérée dans la serrure. Félix fit entrer le groupe dans une salle immense, aux murs plaqués de miroirs et de tapisseries poussiéreuses. Au plafond trônaient plusieurs lustres dont les chaînes de pampilles menaçaient dangereusement de tomber au sol. Tout un bric-à-brac avait été entreposé ici, la plupart des meubles sous des draps blancs. Dans un coin de la pièce, Myosotis remarqua plusieurs cagettes remplies de  bouteilles de xérès, surement la cachette secrète d’un professeur soiffard.

- Alors, elle est super cette salle non ?

- Elle fera l’affaire. Elle est assez grande pour nous tous. Je me demande pourquoi elle n’est pas utilisée comme salle de classe…

- Au moins, on viendra pas nous chercher ici.

- Alors Myo ? S’écria Pralimélie, toute guillerette. Quel tour on va apprendre en premier ?

Des tours ? Myosotis réunit ses nouveaux apprentis en cercle, même Raphaël joua le jeu et se posta dans la ronde. Félix et Ramsès, pendant ce temps, farfouillaient dans le bazar abandonné ici, soulevant les draps et disparaissant entre les meubles. En fouillant les bouteilles de vin blanc, Ramsès découvrit d’ailleurs qu’elles appartenaient à Alizée. Il était d’ailleurs curieux qu’elle ne soit pas allée dévaliser ses barquettes d’alcool à la seconde où Myosotis l’avait humilié face à une classe d’enfants.

- La première leçon que je vais vous donner est la suivante : pour être un bon magicien climatique, il n’y a aucun secret. Tout n’est qu’une question de connaissance. Vous devez vous connaître vous même, pour savoir quel style de magie et posture adopter. Vous devez connaître votre ennemi pour savoir comment riposter et tourner la bataille à votre avantage. Vous devez connaître tous les phénomènes climatiques pour savoir lesquels seront les plus efficients. Vous ne comprendrez l’essence de la magie climatique, et arriverez à la maîtriser seulement si vous persévérez dans cette démarche érudite.

Après cette brève introduction, Myosotis les fit tous s’aligner pour entamer une première session dédiée aux nuages. Rien ne valait la pratique à la théorie concernant la magie météorologique, et ainsi Myo’ pourrait avoir un meilleur aperçu de leurs prédispositions. Claire forma un nuage gorgé de foudre qui ne tarda pas à aller détruire un bureau moisi posé dans un coin. Greg fit un nuage pluvieux qui n’arrêtait pas de faire tomber des cordes. L’homme poisson, curieusement, trouva drôle de s’asseoir juste en dessous et de le laisser se tremper. Pralimélie dessina d’élégantes brumes tout autour d’elle. Myosotis observait Raphaël un peu plus que les autres. Les nuages qu’il formait était on ne pouvait plus normaux. Ils étaient certes relativement cotonneux, comme un troupeau de moutons qui flottait au dessus de sa tête. Mais il avait l’air  de chercher comment les utiliser. Devait-il en faire de l’orage ? De la pluie ? En tous cas, le garçon aux cheveux verts avait l’air d’apprécier ses moutons de fortune. Myosotis préféra le laisser rêvasser. De tous les enfants présents ici, il savait que Raphaël était celui pour qui il avait le moins à s’inquiéter.

La leçon continua sans trop de difficulté. L’élève prénommé Léo, que Raphaël avait invité, avait mis le feu à un des draps mais l’incendie fut rapidement évité lorsque quelqu’un, sûrement Ramsès, lança Greg sur les flammes, rapidement suivi de son nuage d’eau. Myosotis apprit à Claire à maîtriser un peu plus les éclairs de son nuage qui avaient tendance à se lancer à droite à gauche sans aucune maîtrise. Un autre élève hyperactif, Liroïlle D. Manchot, essayait de créer des nuages en forme d’animaux, sans grand succès jusqu’à ce que le diplomate n’arrive à sa rescousse. L’utilité était moindre, mais les nuages de l’élève devinrent étrangement bien plus efficace et évoluaient dans l’air avec plus de dynamisme. Pourquoi ? Allez savoir… Le cour clandestin aurait pu continuer aussi bien, mais malheureusement ils durent cesser toute activité et se mettre sur le qui-vive après une alerte de Félix. Tous les nuages disparurent aussi vite qu’ils étaient apparus pour laisser place à une intense fragrance de jasmin et de rose. Myosotis scruta les environs, tous les enfants se mirent à trembler de peur.

- M… Myo… Fit Claire, pourtant la plus courageuse de la bande. Il… il faut partir. Ce...C’est elle.

- Elle ?

- Oui...Elle ! J…Joelores. JOELORES OMBRAGE.
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Un vent de panique avait soufflé sur la salle de cours désaffectée. Plus borné que jamais, Myosotis avait voulu se tenir bien droit devant la porte et faire face à la menace mais voyant que même Félix commençait à pâlir, Raphaël l’avait entraîné par le col.  

"On a déjà eu un avertissement. "

Merlin les avait prévenus, aussi louables étaient leurs objectifs, ils ne devaient plus se faire prendre à perturber le bon fonctionnement de l’académie.

Aucun des deux n’avait entendu parler de Joelores Ombrage, mais la terreur dans les yeux de leurs camarades avait fini par les décider. Profitant d’un passage secret découvert grâce à l’incendie de Léo, ils débouchèrent un étage plus bas et Raphaël, reconnaissant l’endroit pris aussitôt le contrôle des opérations. Ils n’avaient pas le droit d'errer dans les couloirs à cette heure, chacun devait retourner dans son dortoir au plus vite. Heureusement pour eux, ils n’étaient non loin du dortoir des Griffthunder et Raphaël avait mémorisé la position des quartiers de chaque maison pendant sa première ronde nocturne. Il était urgent que sa carte mentale se construise. Ils en auraient besoin à de nombreuses autres reprises.  

Trois mains flottantes apparurent et le vert donna aussitôt l’ordre au groupe de se séparer, de courir, aussi discrètement que possible dans les sombres couloirs. Longeant les murs, ne se repérant qu’aux ombres projetés par les dials chandeliers, ils devaient suivre le guide qui les amèneraient sans hésitation jusqu’à leur dortoir. Griffthunder, le plus proche. Ravencloud, en bas de l’observatoire. Slytherain, dans les sous-nuages. Et finalement Hufflegust, droit vers les cuisines.

L’écœurant bouquet de rose et de jasmin les poursuivait, des talons cliquetaient au sol, résonnant à travers les couloirs comme le grouillement d’une colonie d’insectes. Félix n’avait pas dû pouvoir la retenir.  

Sentant une présence, Raphaël se retourna à plusieurs reprises mais il se convainquit qu’il devait se tromper. Sa concentration se perdait entre sa propre route et celles de ses camarades. Droite. Gauche. Se cacher derrière une statue. Faire attention au tour de garde. Il restait particulièrement attentif aux réponses tactiles qu’on lui donnait et sentant l’une de ses mains se serrer, il sut que Claire et les Griffthunder avaient regagné leur quartier.  

"Plus que deux groupes... " souffla Raphaël alors que son propre groupe arrivait, il s’arrêta toutefois brusquement et fit signe aux autres de passer à travers le passage secret de la cuisine.

Alizée passa devant eux en robe de chambre, l’air préoccupé, s’arrêta un peu plus loin dans le couloir perpendiculaire et prit son air le plus pincé.

"Joelores, le professeur Héross vient de m’apprendre que des élèves étaient en dehors de leur dortoir... "

Un gloussement faussement ingénu lui répondit alors que le grouillement s’intensifiait et semblait se rassembler devant elle en une silhouette que Raphaël n’arrivait pas à distinguer. Qu’était-ce ?  

"Hi hi hi hi ! Cela me paraît bien évident Professeur Alizée vu que c’est moi qui ai prévenu le professeur Héross. De toute évidence il n’y a pas que vos classes que vous n’arrivez pas à maîtriser, votre maison aussi pose problème. " lui répondit la voix mielleuse mais pourtant impitoyable de Joelores Ombrage.
- Des élèves d’Hufflegust ? " questionna Alizée en éludant la provocation éhontée.
"Hi hi hi ! Je ne les ai pas encore tous attrapé, mais c’est ce que m’a confié M. Windwings ~
- Quel rapport avec Félix ? Où est-il ?
- Oh ! Vous pensiez que cela vous concernait ?... Hi hi hi hi ! Oh mais non, autant je ne doute pas de vos compétences de maîtresses de l’éventail climatique, autant j’estime que vous êtes une piètre enseignante hi hi hi ! Pour protéger les enfants, nous devons bien considérer, vous comprenez, que vous puissiez avoir une éventuellle rechute-
-Je vous interdis...
- Oh mais croyez que je me permets. Hi hi hi hi ! Maintenant rendez vous utile, allez vérifier lesquels de vos élèves ne se trouvent pas dans leur lit... "

Les cliquètements reprirent et le grouillement sembla se disperser, diffusant jusque dans les cuisines la douceâtre effluve de jasmin.  

"Quelle garce... "

Au moment même où Alizée allait se tourner vers la porte du dortoir, une série d’explosion métalliques retentirent dans le couloir adjacent. Les armures venaient d’imploser et se répandaient à grand bruit, attirant l’attention de la maîtresse de l’éventail et réveillant les enfants libres du vent qui dormaient paisiblement.  

"C’est le moment ! "

Saisissant l’occasion au vol, Raphaël et ses accompagnateurs regagnèrent leur quartier et se mêlèrent à la foule. Ils étaient saufs.  

Le vert ne se réjouit pas pour autant.

Il ne savait pas ce qui avait produit l'implosion des armures.  

Il avait perdu contact avec les Ravencloud, au vu de la distance et de son manque de concentration le gant qui les guidait avait dû disparaître, et un message de Myosotis, reçut un instant plus tôt n’était pas de bon augure :  

Myosotis a écrit:Rentrés. Pas de nouvelles de Félix.

Et pour couronner le tout, il se rendit également compte que Léo ne se trouvait pas parmi ses camarades. Il avait disparu pendant leur fuite. Le vert se mordit les lèvres, le cherchant du regard, mais il n’aurait pas de nouvelles de lui avant plusieurs jours.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Mer 26 Fév - 11:44, édité 2 fois
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Les deux jours qui suivirent la première réunion de l’ordre du Pingouin furent relativement calmes. Le groupe d’élèves restait ensemble mais Myosotis décida qu’il ne valait mieux pas faire de vagues pendant quelques temps pour éviter qu’on ne les repère. Ils avaient failli être pris la main dans le sac par la pire professeure de l’école, la plus cruelle et impitoyable, capable de faire pâlir jusqu’à Teach lui-même. Entre leur escapade nocturne écourtée et la désinvolture de Myo’ envers Alizée, ils allaient vite se retrouver en difficulté s’ils continuaient avec cette stratégie. L’ambassadeur laissa s’écouler quarante-huite heures durant lesquelles il avait décidé de suivre le quotidien banal d’un élève de l’école. Le temps lui parut long. Les cours qu’ils durent suivre étaient d’un ennui mortel ; les enseignements des professeurs, il les connaissait déjà. Mais durant ces deux jours, il décida de ne pas humilier un quelconque enseignant à nouveau. Le nouveau cour qu’ils eurent avec Alizée avait une ambiance très électrique, la demoiselle et Myosotis n’arrêtant pas de se lancer des regards noirs.

Raphaël restait plutôt enjoué. En tant que magicien néophyte, chaque leçon était une nouveauté pour lui. Myosotis estimait que ça ne pouvait effectivement pas lui faire grand mal. Mais ce dernier ne se gênait pas pour faire passer quelques notes aux membres de l’ordre, Raphaël compris, avec des indications et astuces supplémentaires sur les éléments étudiés en classe. S’ils se passaient de pratique temporairement, la théorie n’était pas à négliger ! Après leurs cours, ils se réunissaient dans un coin de l’esplanade des points cardinaux, la plus grande cour de l’école, où il y avait toujours affluence, pour se noyer dans la masse. Les repas au réfectoire, ils les prenaient séparément pour rester toujours discrets. Après tout, une douzaine d’enfants réunis, toujours ensemble, ça ne passait pas vraiment inaperçu.

Toutefois, les jeunes gens étaient néanmoins assez préoccupés. Raphaël avait rapporté à Myosotis que Léo n’était pas rentré avec les autres la nuit de leur réunion. Félix était lui aussi aux abonnés absents, au grand dam de Ramsès… Les professeurs étaient également en pleine effervescence, plus d’un élève avait disparu et les rondes de nuit ratissaient tout le château. Les élèves les plus âgés avaient été réquisitionnés pour aider aux recherches et mieux encadrer les plus jeunes, le nombre de préfets avait été lui aussi doublé. Raphaël et Myosotis étaient certains que les Rascals Babies étaient derrière toutes ces disparitions récentes. Chacun pouvait être suspect, en plus, avec le pouvoir de rajeunissement de leur capitaine… Et vu la terreur qu’infligeait Ombrage à chaque enfant, peut-être était-elle aussi impliquée ? Myosotis en avait assez de ce manège des Rascals, l’école était leur terrain de jeu. Il fallait que ça s’arrête avant que l’académie ne soit entre leurs griffes. Il avait une idée, un stratagème retors qui allait leur permettre de débusquer les Rascals et de retrouver leur apparence…

Réunis une nouvelle fois sur l’esplanade, derrière une jardinière où poussaient d’étranges bonsaïs à coton multicolore. Myosotis s’était assis face aux autres, Raphaël postés à ses côtés comme un lieutenant et son général. Le reste du groupe était arrivé assez rapidement, les uns après les autres, en faisant attention de toujours se déplacer en groupe. Ils s’étaient installés derrière le gros pot de pierre pour échapper à la vigilance des surveillants de la cour, toujours sur le qui-vive.

- Bon. Toujours aucune nouvelle de Léo ou de Félix ?

- Aucune, ça fait deux jours que personne ne les a vu. On a demandé à plusieurs élèves d’Hufflegust… Il est même pas repassé dans le dortoir.

- C’est ce que je craignais. L’école est en danger, et personne ne fait rien. J’ai pourtant tout fait pour les prévenir.

- Qu’est-ce qu’on va faire ? S’enquit Pralimélie, inquiète.

- Pas de panique. Voilà ce qu’on va faire : on prendre possession de l’école.

Les élèves ne purent réprimer leur surprise et s’écrièrent tous en même temps, Raphaël également, de grands yeux écarquillés en train de fixer Myosotis. Ce dernier reprit :

- Calmez-vous, on ne doit pas attirer l’attention. Le plan est simple. Ce soir, on va se séparer en groupe par maisons. Chaque groupe retournera dans son dortoir et va créer des nuages de pluie, d’orage, de n’importe quoi, pour forcer tous les élèves et professeurs à sortir et se réunir dehors. Une fois fait, tout le monde doit se débrouiller pour se réunir dans le laboratoire de Mélina.

Ils buvaient tous les mots de Myosotis, attentifs. Greg était en train de prendre des notes, mais quand Myosotis voulu l’arrêter au cas où quelqu’un mettrait la main dessus, il ne remarqua que des gribouillis représentant des lapins.

- Pourquoi le labo’ de Mélina ? Demanda Raphaël, dans l’expectative.

- Une fois là-bas, on va utiliser la machine qui lui permet de créer le nuage orientant les élèves lors de la cérémonie d’admission. On va créer un gigantesque nuage qui va recouvrir toute l’école, et on le laissera pleuvoir. Seulement, on va y rajouter un petit quelque chose…

- On va rajoutouzer de la carabistouille pour bamboozler les bamboozleurs ? Dit Liroïlle, dans l’incompréhension totale.

- Polo polop ? Enchaîna Ramsès.

- Guh, fit simplement Greg.

- Hm… euh… Oui ? Bref, on va y rajouter du sel marin. Beaucoup de sel marin. Si toute l’école est touchée, alors tout le monde sera impacté, et les Rascals rajeunis reprendront leur apparence originale. On pourra les cueillir de cette façon.

- Où est-ce qu’on va trouver du sel marin exactement ? Demanda Arhyette, de Grifthunder, une fille qui avait été invitée à rejoindre l’ordre par Claire avant la première réunion.

- Pour que ce plan réussisse, il faut qu’on arrive à obtenir le sel. Et pour ça, c’est vous, les élèves d’Hufflegust, qui allez jouer un rôle crucial. Vous devrez vous débrouiller pour obtenir des sacs de sel dans les cuisines prêts de votre dortoir. Faîtes ça avant ou après manger, ou même suite à l’évacuation du dortoir, mais débrouillez-vous pour avoir ce sel ! Vous êtes les pivots de ce plan de bataille.

Raphaël acquiesça, conscient des risques et des enjeux. Myosotis sortit un bout de papier sur lequel il griffonna les groupes par maison.

« Slytherain :
Moi
Pralimélie Lacrème

Grifthunder :
Claire Ahrteil
Royger Di Spouzi
Arhyette F. Potter

Ravencloud :
Greg Carpina
Yomomata Gakugo
Liroïlle D. Manchot

Hufflegust :
Raphaël
Axelia Manboutten
Forras Curryto
Léo Covalier

Membres honoraires :
Ramsès (avec moi).
Félix
»

Ce soir, ils allaient frapper.
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"Alors ?

Les antennes basculant l’une après l’autre, une petite créature rampait sur le carrelage blanc crème avec prudence. Gauche, marchant un peu de travers, elle semblait avoir un but vers lequel se diriger.
Une semelle de cuir noir ne lui en laissa toutefois pas l'occasion, l’écrasant bruyamment en une tache informe.

Je n’ai peut-être pas de Haki de l’observation, mais il n’y a pas moyen que je laisse ce monstre nous menacer ne serait-ce qu’encore une fois...
- Ferme la porte.

Jetant un œil derrière lui pour vérifier qu’ils étaient bien seuls, Myosotis acquiesça et referma discrètement la porte des toilettes du deuxième étage. Désaffectés pour des travaux de rénovation qui duraient depuis l’ouverture de l’école, l’endroit était complètement désert et même particulièrement évité, par les élèves comme le corps enseignant. Raphaël aurait bien proposé d’en faire le nouveau lieu de ralliement de l’Ordre du Pingouin, mais les dégâts des eaux provoqués par des phénomènes météorologiques hors de contrôle n’auraient pas facilité leur tâche. En s’y mettant à deux, avec une bricole “empruntée” à Mélina, ils avaient réussi à créer un microclimat plus calme dans une des cabines mais ils n’auraient pu y faire tenir une dizaine de personnes. De toute façon, pouvaient-ils encore faire confiance aux membres de l’Ordre ?  

Comme toi. D’autres élèves de Slytherain n’étaient pas dans leurs dortoirs ce matin... Pralimélie, elle,  était bien là. Axelia ? Forras ? Les autres ?
- Aucun membre de l’Ordre n’a disparu cette nuit. Claire et Greg me l’ont confirmé, tout le monde a veillé.  
- Si ces deux là sont fiables...

Ils avaient appliqué leur plan à la lettre. Mené par Raphaël, l’équipe d’Hufflegust s’était rendu dans les cuisines pour dérober les sacs de sel marin après le dîner, les cuisiniers trop occupés à faire la vaisselle en enchantant des nuages de pluies savonneuses  pour surveiller la réserve. Ensuite, l’heure du coucher passée, au signal envoyé par les messagères du croupier, chaque groupe s’était ligué pour semer le chaos dans son dortoir respectif, dans les salles communes et les salles de classe. Trempés, des nuages d’éclair au derrière, tous les élèves avaient brusquement envahi les couloirs ruinant en un rien de temps l'efficacité des rondes nocturnes. L’agitation avait gagné tout l’académie malgré l’heure tardive et l'Ordre avait pu mettre en marche la seconde partie de son plan : la création du grand nuage de sel.  

Ta Némésis a fait du bon travail pour dissiper notre diversion et mettre en péril notre expédition, un peu plus et on aurait été grillé. Comme quoi ils ne sont pas complètement incompétents ici...  
-Qui MA Némésis ?! Alizée ?! Cette pimbêche n’a PAS-LE-NI-VEAU.
-Au moins on sait qu’elle n'est pas de mêche avec Joelores...” se disant, Raphaël jeta nerveusement un regard autour d’eux, du sol au plafond.

Comme à chaque fois qu’il évoquait le nom de la grande intendante de la Cloud’Academia, le vert ne pouvait s’empêcher de se sentir observé. Une rumeur disait qu’elle contrôlait tous les cafards et les blattes de l’académie et était capable d’être partout à la fois. Et pourtant, on ne la voyait jamais. Seulement pour assister à ses cours et c'était ce jour que les deux garçons lui feraient face pour la première fois. C’était elle, par sa présence sur les lieux, qui étaient la plus reliées aux disparitions. La nuit de la première réunion de l’Ordre du Pingouin... Comme la veille.  Était-elle associée aux pirates de Yanaka ou était-elle encore une bien plus grande menace ?

On doit se dépêcher, les autres vont bientôt se réveiller. Ce serait suspect qu’on ne soit pas dans la Grande Salle à ce moment.” lâchant un bâillement, Raphaël se mit à déplier le matériel qu’ils avaient réussi à réunir grâce à leurs petites machinations “Je suis quand même surpris qu’aucun d’eux ne nous ai demandé pourquoi on n’avalait pas nous même du sel pour reprendre notre taille d’adultes...
- Soit ce sont tous des enfants attardés et bien peu curieux, soit ils sont tous de mèches avec les Rascals. Les Rascals sont un équipage de femmes, mais elles nous ont prouvé avoir tout type d’alliés. On ne peut faire confiance à personne...
- Ouais... Ou alors tu les as tous traumatisés dès le premier cours et ils n’osent plus te contredire.” plaisanta Raphaël “Tu t'emportes quand même vachement vite, un poil mégalo non ? Haha.

Déjà méfiant après la disparition de Félix, le duo avait décidé d’accumuler les ruses. Un plan farfelu, un grand remue ménage, beaucoup de bruit. Tout cela pour tester leurs compagnons et partir à la chasse aux Rascals dans l’Académie, mais surtout dans leurs rangs.  

Bien sûr, avec sa connaissance encyclopédique des fruits du démon, Myosotis savait pertinemment que les effets du Modo Modo no Mi ne pouvaient être inversés que par son utilisatrice, volontairement ou une fois vaincue. Une pincée de sel n’y ferait rien, pas plus qu’un pauvre brouillard salin. Mais l’expérience devait être menées jusqu’au bout.  

Le chaos semé partout dans l’école, les professeurs occupés à dissiper des phénomènes climatiques – simples, mais nombreux et surtout parfaitement bien exécutés grâce aux conseils du cartomancien- la petite bande s’était réuni dans le laboratoire de Mélina. Raphaël s’était inscrit à ses ateliers du soir, intéressé par la possibilité de créer son arme climatique sur mesure, mais surtout par l’occasion d’empêcher la fermeture de la porte. Ses doigts agiles avaient traînés au bon endroit, au bon moment et la professeure n’y avait vu que du feu avant de partir dîner.  

Tout le monde s’était alors activé pour comprendre et démarrer l’immense machine de Mélina : la NIMBRIMANTE 3D. Enfin, presque tout le monde. Sachant que le plan n'allait pas se dérouler tel qu'ils l'avaient énoncé et couvert par un mirage de Myosotis, le vert s’était plutôt affairé à récupérer le plus d’objets utiles et surtout à surveiller que personnes d’autres n’en fasse de même.  

Puis ce qui devait arriver arriva, la machine s’emballa, synthétisant à pleine vitesse un immense nuage qui noya bientôt le laboratoire, gonflant et enflant jusqu’à le faire exploser ainsi qu’une bonne partie de cette aile du château. L’Ordre du Pingouin, surpris par ce dénouement, avait réussi à déguerpir suffisamment rapidement pour éviter la catastrophe et se joindre à leurs camarades, rentrés en ordre dans leurs dortoirs, sans se faire prendre... Mais à leur retour d’autres élèves avaient disparu. Les professeurs plus en colère qu’inquiets avaient envoyé tout le monde se coucher et s’étaient jurés de retrouver les têtes manquantes qui, à priori, étaient coupables des exactions de la nuit.  

On a réussi à détruire une bonne partie du laboratoire de Mélina et à récupérer ce qui pouvait nous servir. Tout est dans sa tête, je me fais pas de soucis pour elle mais au moins c’est autant de technologie et de menaces que les Rascals n’obtiendront pas dans l'immédiat.
-Oui, mais il y a toujours la tripotée de bibelots qui sont entreposés dans le bureau de Merlin qui m’inquiètent... Il y a moyen qu’elles... enfin ils... Bref je ne sais plus. Il y a moyen que les Rascals tentent quelque chose pendant les essais des équipes de Weather Ball demain.  
- Tout le monde ne fait que parler de ça ces derniers jours.
- À croire qu’ils ne se soucient de rien d’autre... Ce que les gamins peuvent m’énerver avec leur insouciance gênante...  
- Toujours est-il qu’on sera en retenue pendant ces essais.
- Hmpf... Plutôt déclencher un Buster Call sur cette île que de me faire humilier par Alizée, cette climaticienne de pacotille. Au moins le problème des Rascals sera réglé.
-
- Quoi ? C’est une solution envisageable.
- Oublions un instant que t’as besoin de calmant, t’en as même pas le pouvoir.”  lui répliqua Raphaël, peu convaincu, après s’être passé le plat de sa main sur la tempe de dépit “Je disais donc... On sera censé être en retenue pendant que tout le monde sera occupé par les essais, ce qui nous laisse une marge de manœuvre pour... " s'arrêta Raphaël qui venait de percevoir une mauvaise surprise.
- Pour ?...

Sucette du Maire Chantesable en bouche, le mascara coulant et sa couette collée à sa joue par la pluie diluvienne, Mindy Rottenapple était en train de les observer, adossée à la porte d’une cabine en face de la leur. Complètement trempée, elle semblait être là depuis un petit moment, beaucoup trop intéressée par les deux garçons pour se soucier des caprices météorologiques des sanitaires.



Qu’est-ce que tu veux Sandy ?!” l’attaqua tout de suite Raphaël, agacé d’être pris sur le fait “Ou tu préfères peut-être qu’on t’appelle Mindy nous aussi ?”  
Oh trois fois rien : comprendre pourquoi deux garçons se sont donnés rendez-vous de si bonne heure dans les toilettes des filles, des Windknots, des Chocogremousses et beaucoup trop de dragées de Cyclon-crochues en poche pour être honnêtes...” analysa la gamine, sans porter plus d’attention à la remarque du vert sur sa véritable identité “Je veux juste savoir ce que vous mijotez, après le laboratoire vous comptez faire exploser les toilettes ?
-Non mais tout le monde se paye notre tronche dans cette école, c'est pas possible ! Maintenant les pirates viennent nous reprocher de comploter ?!

Prompt à réagir à la provocation, le duo se mit en garde. Des mains gantées envahirent l’espace et la baguette climatique de Myosotis, pointée sur la jeune fille, se mit à grésiller. Jetant son bâton de sucette à leur pied, Mindy se décolla de la porte à laquelle elle était adossée et pris tout de suite un air plus sérieux, du genre qui ne se dessinerait pas sur le visage d’une enfant de onze ans.

Je ne suis pas là pour me battre. On a plus d’objectifs en commun que vous ne le pensez et partager des informations pourraient nous profiter à tous.
- Du genre ?” cracha presque Raphaël qui avait décidément beaucoup de mal à reconnaître la jeune femme colérique qu’il avait connu l’année précédente “Qu’est-ce que tu comptes nous faire avaler sur les plans des Rascals ?
Ce n’est même pas la peine de l’écouter Raph', trempée comme elle est, elle a juste peur de se faire foudroyée. Elle serait prête à dire n’importe quoi, on ne soigne pas la vermine.

Mindy fixa Myosotis, interdite pendant quelques instants. Puis, dans un soupir, elle lâcha un rictus et tourna les talons.

Puisque vous le prenez comme ça... Je comprends, ce n’est pas aujourd’hui qu’on fera copain-copain.

Sortant de la pièce, non sans patauger dans le petit marécage qu’était devenu les toilettes du deuxième étage, elle arracha une grosse branche de nuage rose qui était en train de se développer - depuis les restes du laboratoire de Mélina, ici comme à d’autres étages- et avait une fâcheuse tendance à passer à travers les fenêtres pour envahir les couloirs. Elle en prit une grosse poignée et l’avala avec un soupir de plaisir.

Bonne idée d’avoir remplacé le sel marin par du sucre pour votre recette explosive, mais je ne pense pas que vous allez réussir à empêcher les Rascals de prendre le contrôle de Weatheria juste avec des nuages de barbe à papa. Quand vous serez un peu plus ouvert, j'aurai peut-être un ou deux conseils à vous donner. Niark !” conclut-elle en leur tirant la langue.

Myosotis et Raphaël la regardèrent s’éloigner, son morceau de nuage de sucre filé flottant à côté d’elle, et tourner au coin d’un couloir. Elle n’avait pas pris la peine de se sécher avec une Heat Ball et avait donc laissé dans son sillage une longue traînée de flotte. Elle sous-entendait être “victime” du Modo Modo no Mi. Elle savait qui ils étaient. Elle en savait beaucoup sur leurs agissements, au point d'avoir deviné que Raphaël avait volontairement interverti les paquets de sel et de sucre et ajouté un peu de poudre explosive,  et semblaient être bien au courant des objectifs des Rascals.

Que pouvaient-ils faire de ce qu’elles venaient de leur dire ?...


Dernière édition par Raphaël Andersen le Lun 13 Avr - 10:56, édité 4 fois
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- Qu’est-ce qu’elle a voulu dire ? Tu connais cette ingénue ?!

Myosotis fixait Raphaël d’un regard animé d’une telle vivacité qu’il aurait pu le foudroyer sur place. L’ambassadeur n’était pas énervé par son comparse mais avait été passablement courroucé par cette affreuse demoiselle à la voix nasillarde. Elle était arrivée de nulle part pour les toiser et leur annoncer des paroles nébuleuses avant de repartir aussi vite qu’elle était venue. Raphaël se contenta de lui rétorquer qu’il n’y était pour rien, que Myosotis n’avait pas à passer ses nerfs sur lui, encore une fois. L’androgyne soupira pour se calmer, le silence se fit alors dans les toilettes vides. On entendait à présent plus que le clapotis de l’eau gouttant des robinets, l’écho des canalisations dans les murs autour d’eux. Non loin des toilettes vrombissait une vieille chaudière qui servait aux salles de bain dont on pouvait entendre les braillements de leur pièce.

- Cette école est un véritable enfer. Je sature de l’apathie des professeurs qui se fichent éperdument de nos mises en garde. Et maintenant cette fille vient nous provoquer avec des informations soit disant capitales qui pourraient sauver des vies.

- Elle sait que les Rascals manigancent ici. Et elle sait des choses sur ces pirates. Elle les a côtoyé, c’est certain.

- Je n’en doute pas. Elle est de la même engeance, ça se lit sur sa figure et ses vêtements ridicules. Mais je crains qu’elle ne nous entraîne dans un piège. On ne fait que crier qu’il y a des pirates, et à part certains étudiants personne ne nous écoute. Mais aujourd’hui cette pimbêche débarque de nulle part pour nous délivrer des infos ? Je n’y crois pas.

- C’est un risque, c’est sûr. Mais un risque à prendre. Si c’est un piège, il aura au moins le mérite de nous conduire jusqu’aux pirates.

- Ou de nos empêtrer dans un guêpier duquel on ne pourra pas s’échapper, voire pire. Il est hors de question qu’on mêle les enfants à tout ça. Quand bien même on leur défendait, ils nous suivraient de toute façon. Oui, c’est un risque qu’on devrait prendre. Mais nous ne sommes pas dans une situation où nous le pouvons.

- Tu penses qu’ils ne sont pas prêts ?

- Ce sont des enfants, pas des soldats ! Ils ne seront jamais prêts ! Je leur apprends la magie climatique dans l’espoir de se défendre. Mais ils restent des gosses.

- Nous aussi on est des enfants ! Répondit Raph, tâchant de sourire.

Myosotis émit un son réprobateur en faisant claquer sa langue contre son palais. Il ne voulut pas contrarier Raphaël en exprimant son agacement à nouveau et préféra ne rien dire. Ils n’avaient plus beaucoup de temps et devraient bientôt retourner en classe. Le temps, c’est ce qui leur manquait depuis le début. Un équipage de pirates complotait dans l’ombre et gangrénait cette école. En un rien de temps, elles prendraient le contrôle de l’île. Ils ne pouvaient pas lutter éternellement… Les deux garçons sortirent des toilettes pour descendre vers le cloître de la Rose des Vents, nommée ainsi en raison l’immense mosaïque dessinant sur le sol la figure éponyme. C’était près de cette cour qu’ils auraient leur prochain cours, une leçon avec la tant redoutée Joelores Ombrage… Tout le monde était terrifié par cette femme, Myosotis se demandait encore pourquoi. Dans la cour, Sandy mastiquait bruyamment de la gomme à la fraise, faisant éclater des bulles assise sur un banc. Myosotis s’avança vers elle d’un pas décidé, talonné par Raphaël.

- Tu ne peux pas t’en tirer comme ça, lui jeta Myo’ d’un ton impérieux. Donne nous tes informations.

- Certainement pas sur ce ton…

Sandy sortit sa pâte à mâcher de sa bouche pour la déposer dans un mouchoir avant de sortir une sucette d’une de ses poches, comme par magie. D’un revers de la main, Myosotis l’envoya valser sur le sol, faisant crier Sandy de surprise. Elle releva la tête vers l’enfant ambassadeur, les yeux étincelant de surprise. Elle était manifestement très irritée. Sandy comptait réagir mais Myosotis l’en empêcha. Il était en train de faire ce que Raphaël craignait, encore, il s’emporta :

- Petite délurée ! Est-ce que vous avez la moindre d’idée des conséquences de votre silence ? Se mit-il à crier. Des enfants ont disparus. Et depuis tout ce temps vous étiez là, avec vos informations ?

- Je n’ai pas à vous répondre ! Vous n’avez aucune autorité. Rétorqua-t-elle en faisant la moue.

- Je suis ambassadeur et stratège officiel du Gouvernement Mondial, je représente partout où je vais la plus haute autorité de ce monde, que ça soit sur les mers ou dans les nuages. J’ai été transformé au même titre que vous en gamin. J’essaie tant bien que mal de maîtriser la situation et de sauver cette école. Et ça n’est pas une imbécile telle que vous qui allez m’en empêcher.

- Myo’... Tenta Raph’ pour baisser la tension.

- Ne te mêle pas de ça ! Lui lâcha-t-il avant de s’en retourner vers Sandy en lui agrippant le bras.

- Vous me faîtes mal ! Pleura-t-elle.

- Je m’en fiche. Vous allez parler, ou je vous forcerai à le faire.

- Qu’est-ce que vous… ?

- Voyez-vous, ma chère, je ne suis pas uniquement versé dans l’art de la magie climatique. Au cours de mes voyages, j’ai appris à maîtriser une forme d’hypnose très particulière. Il ne suffira que d’un battement de cils et vous serez entre mes griffes. Mais comme je suis magnanime, je vous laisse le choix. Vous parlez, ou je vous fais parler.

Raphaël regardait Myosotis avec des yeux terrifiés. Il voyait à présent ce qu’il se passait quand on usait trop de sa patience, ce qu’Alizée aurait pu risquer s’ils n’avaient pas été forcés de se rendre chez le directeur. Voir son ami ainsi courroucé lui donnait froid dans le dos. Sandy s’apprêtait à lui répondre lorsque son attention fut attiré par quelque chose derrière eux. Son visage se crispa alors, déformé par la terreur. Intrigués, Myosotis et Raphaël se retournèrent et tombèrent nez à nez face à… Joelores. Mais ce qui causa une certaine stupeur chez eux n’était pas la professeur, mais la présence de Léo et de Félix à ses côtés. Ombrage leur sourit, ses yeux pétillants d’excitation au milieu de son visage de crapaud.

- Alors mes petits ? On oublie de rentrer en classe ? Je ne tolérerai… aucun retard.

Et sortant sa baguette de son gilet rose bonbon, elle pointa la porte de sa salle d’un geste strict. Myosotis dû lâcher Sandy. Les trois baissèrent la tête avant de se diriger, contraints, vers la salle de cours. Quelque chose se tramait, Sandy était toujours choquée. Et les deux garçons n’aimaient pas cela...
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"Tu veux bien respirer un bon coup et la mettre en sourdine le temps du cours, s’il-te-plaît. Ça devient épuisant à force." souffla Raphaël à Myosotis avant de s'asseoir entre lui et Sandy à qui il avait forcé la main. Celui-ci lui répondit par une grimace, se prépara à répondre à l’insulte mais fût coupé net par un geste du vert.

Ce n’était pas tant de la terreur qui avait traversé les yeux de Raphaël que de l’exaspération, il avait déjà à plusieurs reprises rencontré cette face impitoyable de sa personnalité. Le jeune homme, parti d’une situation bien peu envieuse avait réussi à se construire et s’épanouir dans une des plus grandes institutions du monde jusqu’à en devenir un des principaux ambassadeurs. Il avait acquis cette position et aimait la faire valoir dès qu’on cherchait à le contrarier. Mais depuis que la malédiction du fruit de la jouvence les avait touchés, il allait de confrontation en confrontation comme un enfant colérique, perdant son sang-froid à chaque provocation.

Lui-même, sans vouloir se l’avouer, était heureux de retrouver une certaine forme d’insouciance. La dernière année avait été rude et retrouver un corps d’enfant lui apportait une confortable légèreté d’esprit, la possibilité de redevenir un gamin avide de nouvelles découvertes, libre d’explorer les limites de son insatiable curiosité. C’était plus fort que lui, les cours et les enseignements de la Cloud’Academia le fascinait et il n’en avait jamais autant appris sur le monde qu’en étudiant les phénomènes météorologiques. Il était le même que lorsque pour la première fois, il avait découvert le savoir de la Nouvelle Ohara, prêt à tourner la page sur l’épisode traumatisant qui l’y avait amené.

Raphaël ne connaissait rien de l’enfance de Myosotis, pourtant il se rendait compte que le fruit de la Jouvence ne semblait pas se contenter de rajeunir l’apparence physique d’une personne. Plus les effets perduraient, plus il se rendait compte que Myosotis deviendrait irritable et susceptible, plus lui finirait par se désintéresser de sa précédente vie, de Nova, de Jack, de ses aventures sur Grand Line. Ils perdaient tous les deux en lucidité, ils devaient se secouer et changer d’approche. La première chose à faire selon lui était d’écouter ce que Sandy avait à dire, si elle enquêtait bel et bien sur les Rascals, elle les connaissait mieux ainsi que les différentes intrigues de l’école de magie. La seconde, découvrir ce que leur réservait leur nouvelle enseignante...

"Windwings... Bien, je vois que tout le monde est là.” trancha la voix doucereuse de Joelores après avoir terminé son appel par Félix, comme s’il avait été un élève comme les autres. Celui-ci s’était curieusement installé au premier rang avec les Léo et un autre élève d’Hufflegust, ignorant totalement le signe de tête que lui avait adressé Raphaël en entrant en classe “Bonjour à tous mes enfants, je suis personnellement ravie d’enseigner cette année à la Cloud’Academia, j’ai grande hâte de vous connaître tous et suis sûre que nous deviendrons vite de très bons amis !” conclut-elle avec son rire faussement ingénu.

 
Joelores Ombrage, professeur de la Cloud’Academia


Raphaël et Myosotis fixait Félix et Léo avec intensité mais celui-ci était captivé par la petite bonne femme. Les quelques membres de l’ordre du Pingouin présents, tous élèves de Slytherain, de Ravencloud ou de Hufflegust leur jetait des regards inquiets, comme en attente d’explications et Sandy était toujours muette, accrochée aux lèvres de ce crapaud baveux.  Le vert écrivit un mot aux garçons du premier rang.

Raphaël a écrit:Que vous est-il arrivé ? Où étiez-vous ?!

La salle de classe du professeur Ombrage, était tout comme elle, unique en son genre. Sur les murs, des guirlandes de napperons rose pâle se mêlaient à de petites vitrines rondes dans lesquelles étaient épinglées des espèces de blattes plus intrigantes les unes que les autres. Un grand rideau fuchsia en arrière-salle cachait l’accès au bureau de Joelores qui elle-même, ses cheveux crêpés cachés par un énorme nœud rose, arborait un cardigan et une longue jupe d'une couleur tout aussi tape à l’oeil. Le visage bouffi, un sourire forcé étirant tous les nerfs de ses zygomatiques, elle les contemplait avec une bienveillance feinte qui, couplée à l’odeur écœurante de son parfum, instaurait un malaise tangible dans la salle. Une réponse vint presque aussitôt, tracée à l’écriture tâchée de bavure du bouclier de Weatheria.


Félix a écrit:Tout va bien.


Raphaël a écrit:Comment ça tout va bien ? Pourquoi avez-vous disparu pendant plusieurs jours ? Vous étiez avec elle ?! Pourquoi personne ne s’en est inquiété ? Développe bon sang !


Myosotis a écrit:Félix, ce n’est vraiment, mais alors VRAIMENT PAS le moment de plaisanter !!!!!


De temps en temps, un insecte s’échappait de sa chaussure, et quiconque avait entendu des rumeurs sur elle ne pouvait s’empêcher de le suivre des yeux par précautions avant d’être aussitôt recadré par l’intense présence de l’enseignante. D’autres regards, en revanche, s’orientaient vers le manteau blanc qui reposait sur son bureau.  

Pour ceux et celles qui n’ont pas encore eu la chance de me rencontre, je suis la contre-amirale Joelores Ombrage, de la division E.N.F.A.N.C.E, le gouvernement mondial a décidé de m’impliquer personnellement dans le développement de la Cloud’Academia et l’intégration de ses “particularités” dans notre système éducatif mondial. J'ai donc été nommée grande intendante de cette académie. Hi hi hi hi !” elle fit une pause, joignant les mains avec douceur pour prendre ce qui pour elle devait ressembler à une posture maternelle. Il n’en fallut pas plus pour que le véritable ambassadeur ne prit une grande inspiration et se prépara à se lever.
Bordel on sait. Elle ment. Aucun intérêt de t’emporter. ” le rattrapa sèchement Raphaël qui se jura d’avoir vu une lueur de plaisir s’échapper du regard d’Ombrage en les voyant.  
En tant que citoyens et citoyennes du monde, vous n’êtes pas sans savoir qu’un tel pouvoir implique de grandes responsabilités. Nous allons donc approfondir ensemble, à l’aide d’un programme parfaitement structuré et approuvé par le Gouvernement, les réglementations qui permettent une utilisation citoyenne et contrôlée des sciences météorologiques. Travaillez dur et vous serez récompensés. Négligez les préceptes du gouvernement et les conséquences pourront être... funestes. Comme les incidents d'hier. Des coupables sont déjà en cours d'identification, ils ne resteront pas là longtemps, Hi hi hi hi ! À présent rangez vos baguettes et ouvrez votre manuel à la page 394.

Le rire strident de la présumée contre-amirale glaça le sang des élèves. Derrière son masque poudré et ses dents blanches, on aurait dit un prédateur prêt à sauter à la gorge du premier qui aurait l’audace de l’interrompre.  


Raphaël a écrit:Félix ?!?

Félix a écrit:Tout va bien. C’est pour le plus grand bien.


Grimaçant devant cette absence de coopération, Raphaël se fit arracher sa plume des mains par Sandy qui commença à écrire en gros caractère “HYPNOSE PROBABLE”. Il eut tout juste le temps de réaliser qu’un gros cafard s’approchait de leur bureau pour l’écraser, mais le mouvement fut capté par Ombrage qui, avec une malice peu contenue et un sourire menaçant, commença à remonter la file des bureaux.  

On dirait que certains sont trop dispersés pour arriver à la page 394, ou peut-être ont-ils trop peu dormi pour suivre ce c… " heureusement pour lui un autre élève attira son attention “ Me suis-je mal exprimée quand je vous ai demandé de ranger votre baguette, monsieur ?” accusa-t-elle d’une voix impérieuse Yomomata Gakugo, le meilleur ami de Liroille.
- Oui, M’dame-
- Professeur.
- Pardon, Professeur. Vous comprenez, c'est un petit newbie dans le coin. Il parlotte pas de ouf la langue commune, v’yez ? J’l’aide pour s’intégriller en tant que citoyen du monde, comme vous z’avez dit voyez ! Héhé" voulut venir au secours de son camarade le bon Liroille.  
- Vous êtes ?” reprit Ombrage sans lui prêter attention.
“Yomomata Gakugo, senseï.” lui répondit le jeune garçon avec un fort accent oriental.
Drôle de nom...
- Oui Professeur, un drôlesque de blaze héhé ! Il vient du Shinsekai, un vrai olibrius j’vous dis ! Il profitaille d’un programme over the top du royaume de Bliss (idée de mon génius de père) pour les étudiants défavorize-
- Le terme correct est NOUVEAU MONDE Monsieur Manchot.” le coupa Joelores en frappant sur la table, répandant au passage une volée de blattes sur le jeune homme. “Je vois, je vois, une regrettable erreur donc. Eh bien, nous allons trouver une solution. Hi hi ! ” elle récupéra nonchalamment le manuel, la baguette et les différentes fournitures prêtées par l’école à Yomomata et les déposa près de son bureau.  

Le garçon la regarda faire, sans répondre, la bouche fermée pour que l’insecte qui trottait sur sa robe de Ravencloud n’ait pas l’idée saugrenue d’y rentrer. Une fois qu’elle eut rangé les fournitures de Yomomata en un tas structuré et ordonné qui lui convenait, elle se posta devant son bureau, inclina la tête et après quelques secondes et un sourire insupportable, en vint au fait.  

Eh bien Monsieur Gakutruc, je vous prie de sortir de mon cours. Vous n’avez rien à faire ici voyons, hi hi hi ! Ce n’était peut-être pas assez clair pour vous, pardon, j’oublie qu’on puisse encore ne pas parler la langue commune du Gouvernement Mondial à notre époque, hi hi hi hi ! Monsieur Manchot, veuillez l’accompagner à son dortoir, je discuterai personnellement avec le directeur des modalités de son renvoi sur les mers bleus d’ici demain.

Personne ne broncha, trop estomaqués pour analyser ce qui venait de se passer en quelques minutes de cours. Les deux garçons s’exécutèrent mécaniquement, sans comprendre, trop préoccupés par ce qui pourraient venir ensuite. Liroille jeta un dernier regard implorant à Myosotis avant de quitter la salle mais celui-ci ne broncha pas. Lui et Raphaël se regardaient, interdits devant la note griffonée par Sandy.

Sandy a écrit:Elle ne ment pas. Elle est bien contre-amirale. A déjà fait renvoyer deux élèves et un professeur de l’académie et de Weatheria depuis le début de la semaine. Doit avoir un moyen de pression sur le directeur. Probablement impliquée avec les Rascals.


Si elles disaient vrai, non seulement cette femme avait la puissance d’un contre-amiral mais elle avait de plus le pouvoir d’expulser quiconque de l’île. Si leur tour venait, ils ne pourraient plus rien faire contre les Rascals. Plus rien faire contre les effets du Modo Modo no Mi.

Très bien hi hi hi ! Nous voilà donc en meilleure compagnie, vous ne trouvez pas mes enfants ? Par groupe de trois s’il-vous-plaît, passons à un peu de théorie qui devraient vous faire comprendre pourquoi les événements d'hier soir étaient in-ac-cep-tables, page 394 je vous prie !

Ce disant, elle adressa un petit hochement de tête à l’égard de la rangée du fond. Raphaël, Myosotis, Sandy, tout du long elle ne les avait pas quitté des yeux.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Lun 13 Avr - 10:57, édité 6 fois
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Tous les groupes s’étaient formés. Les membres de l’Ordre avaient pris soin de rester ensemble, sauf Liroïlle et Yomomata qui avaient été obligés de sortir de la salle. Raphaël restait aux côtés de Myosotis tandis que Sandy, assise juste devant eux, avait simplement déplacé sa chaise pour s’en retourner vers eux. Depuis son bureau, à l’autre bout de la pièce, l’impitoyable Joelores les dardait de ses yeux sournois en continuant de sourire. Elle sirotait une tasse fumante de thé dans de la porcelaine fleurie dans laquelle elle avait l’air d’avoir déversé au moins quatre cuillère de sucre. Myosotis fulminait intérieurement, encore et toujours depuis son entrée dans l’école. Il soutenait le regard de la professeur, mais fut rapidement attirée par quelque chose qui brillait autour de son cou. Intrigué, il essaya de distinguer ce que c’était mais fut bien vite rappelé à la réalité…

- Est-ce que tu pourrais te calmer ?

C’était Raphaël, visiblement inquiet, qui soupirait en regardant son ami. Il tapotait le sol du talon en faisant rebondir sa jambe comme quelqu’un d’impatient. En face, Sandy mastiquait nerveusement sa pâte à mâcher sans trop faire attention au bruit qu’elle causait. L’aventurier à la tignasse céladon était manifestement agacé. Il n’aimait pas la situation dans laquelle ils avaient été plongés et n’hésitait pas à l’exprimer, et à le faire sentir.

- Comment ?

- Je t’ai demandé si tu pouvais te calmer un peu ?

- J’avais saisi, merci. Je voulais savoir comment tu voudrai que je fasse une chose pareille ?

- Je ne sais pas… Peut être en commençant par arrêter d’hurler sur toute l’école et de provoquer des émeutes chaque jour ?

- Et que suis-je supposé faire ? Rester aussi calme et nonchalant que toi alors que tout un royaume est en danger, que des gens disparaissent, et que personne ne nous croit ?

- Ce n’est pas en braillant à tout va et en jouant les petits chefs que ça va s’arranger.

- Tu… !

Myosotis frappa du poing sur sa table et se leva subitement, faisant grincer bruyamment sa chaise. Plusieurs têtes se retournèrent, Claire sembla préoccupée par ce qui arrivait mais ne pouvait pas bouger de sa place, vite imitée par Pralimélie et Greg. Caché dans le sac de Myosotis, Ramsès sortit sa tête, lui aussi soucieux de la réaction de son ami. Curieusement, Joelores ne se formalisa pas. Elle continuait de les toiser. Elle haussa simplement les sourcils et minaudant :

- Allons allons, en silence au fond. Je ne veux pas entendre une mouche voler !

- Je… mon crayon est tombé, par inattention. Excusez moi. Fit Myosotis en ravalant le flot d’insultes qu’il désirait lui lancer.

- Hm hm…! Ricana-t-elle en guise de réponse.

Myosotis se rassit en tâchant de ne pas faire de bruit avec sa chaise de bois. Il continuait de foudroyer Raphaël du regard. Sandy, quant à elle, restait aussi muette qu’une carpe. La remarque d’Ombrage l’avait contrainte à stopper ses mastications, déposant son bonbon dans un mouchoir de poche qu’elle venait de plier sur un coin de son bureau.

- Comment oses-tu me dire comment je dois me comporter ? C’est facile pour toi d’avoir le beau rôle, d’être toujours celui qui reste jovial, d’être l’aventurier insouciant qui passe et se fiche des conséquences. Tu n’es pas celui qui as des responsabilités.

- Tu n’étais pas comme ça à Whiskey Peak. Répondit Raphaël en essayant de garder son calme. Tu n’étais pas ce type qui pouvait exploser toutes les deux secondes comme une bombe à retardement.

- N’essaie pas de prétendre que tu me connais. Tu n’as jamais essayé de le faire. C’est bien ce que je dis, pour toi il ne doit pas y avoir grande différence à redevenir un enfant ou non. Tout est toujours un grand jeu naïf. Pour moi, c’est pire que tout.

- Laisse moi deviner, parce que tu ne peux plus brandir tes sacro saints pouvoir d’ambassadeur et te cacher derrière ton autorité ?

À la surprise de Raphaël, et de Sandy, les yeux de Myosotis se voilèrent. Il pinça ses lèvres en laissant ses joues s’empourprer et serrant son poing, son crayon prêt à se briser. Il se mordit la lèvre pour ne pas laisser ses larmes couler. Il se refusait de perdre la face à ce point.

- Tu ne connais pas ce petit garçon aux cheveux noirs et aux yeux d’azur. Tu ne l’as jamais rencontré.

- Je t’ai rencontré à Logue Town…

- Tu ne l’as jamais rencontré, le coupa Myosotis. Je suis ainsi parce que, lorsque je vois le reflet de ce garçon, je revois celui que j’étais auparavant. Bien avant que je rejoigne le Gouvernement, bien avant celui que tu as vu sur les Blues. Lorsque je n’étais rien que Myosotis, ce petit garçon tout pâle et apeuré. Je déteste ce reflet parce qu’il me renvoie vers une vie que je refuse de retrouver, où j’ai été battu, enfermé et maltraité.

Myosotis marqua une pause, soufflant pour ravaler une nouvelle fois ses pleurs. En face, Raphaël ne pipait mot, ses lèvres serrées l’une contre l’autre. Il avait l’air d’avoir réalisé que ses paroles avaient blessé son ami plus qu’il ne l’avait imaginé…

- Je déteste ce reflet parce qu’il me ramène plus bas que terre. Et je refuse d’être faible à nouveau.

Un lourd silence s’était installé autour de la table, les trois élèves n’osaient plus rouvrir la bouche. Depuis son bureau, Ombrage avait l’air de jubiler tout en buvant son thé bien trop sucré. Le silence se brisa lorsque Ramsès émergea du sac pour tirer les pantalons de Myosotis et Raphaël, brandissant quelque chose entre ses tentacules.

- Polop ! Poloooop !

Tout affolé, il montrait un cafard qu’il avait réussi à capturer, et écraser…
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"Vous pourriez arrêter de faire comme si tout le drame tournait autour de vous, tous les deux, elle est là je vous rappelle... elle nous observe... elle nous écoute. TOUS. Ne lui donnez pas plus de moyens qu’elle n’en a déjà pour s'en prendre à vous... " intervint Mindy, inquiétée à juste titre par le comportement imprévisible de ces deux gamins.  

Elle ne connaissait Joelores que trop bien. Elle avait échappé à ses griffes en arrivant sur Grand Line, pourchassée par la division E.N.F.A.N.C.E après avoir semé le chaos dans les programmes mis en place sur Innocent Island, une île aux nombreux orphelins. Seulement, elle était tombée tout de suite après sur les Rascal Babies et avait été rajeunie de douze ans. Drôle d’ironie. Que les agendas de Lance Yanaka et de Joelores Ombrage coïncident à nouveau n'était pas pour la rassurer.

Si la contre-amirale avait atteint sa position, ce n’était ni par  son sens de la pédagogie, ni par celui de la justice.  

"Garde le cap Myo... Je suis sincèrement désolé d’apprendre que tu as vécu tout ça, surtout maintenant... C’est pas simple, mais il faut qu’on continue de se serrer les coudes. Ce n’est pas se montrer faible que d’encaisser, ce n’est pas être faible que d’écouter... Tu es plus fort que tu ne le crois, tu n’as pas besoin de le gueuler pour le montrer. " lui posant une main sur l’épaule pour témoigner son soutien, Raphaël ne put s’empêcher de croiser le regard amusé de Joelores. Sandy ne lui avait pas encore raconté tout ce qu’elle savait de la grande intendante, mais il s’était déjà fait une bonne idée de sa perversion "C’est pas maintenant qu’on doit perdre notre sang-froid. On avance... Pas aussi vite qu’il faudrait, parce qu’on est clairement dépassé. On n’a pas trouvé les pirates, on est toujours des mioches, des élèves disparaissent, réapparaissent, on ne sait pas à qui se fier et, ptet’ pire que tout, les anges planent tellement qu’ils n’arrivent pas à admettre qu’ils sont en danger..." la remarque arracha un sourire au noiraud. Raphaël s’en félicita, c’était déjà un peu de moral regagné "Le premier obstacle c’est les oreilles traînantes de cette peau de vache... Tu crois que tu pourrais y faire quelque chose ? "

Accompagnant sa demande d’un geste évocateur, le vert se fit aussitôt comprendre de son ami. Ils en avaient encore beaucoup à apprendre l’un sur l’autre, mais ils savaient au moins exploiter de la meilleure des façons leurs talents respectifs. Myosotis avait séché ses larmes et arrêté de trembler, ce moment de vulnérabilité lui avait permis de s’ouvrir sur ses frustrations et, Raphaël l’espérait, d’admettre que son emportement lui faisait perdre en lucidité. Tous deux devaient changer d’attitude et prendre le problème sous un autre angle.

Prenant une grande inspiration, le petit ambassadeur laissa tomber ses bras le long de son corps. Aussitôt, du bout de ses doigts se matérialisa une fine couche de mousse qui commença à gonfler et à s’étendre autour de leur bureau. Ramsès, curieux, y trempa et s’en savonna un tentacule, ce qui eut pour effet de lui faire pousser un râle de plaisir. Heureusement pour eux, les pieds de leur voisin de devant trempaient déjà dans le bain de mousse drainante et c’est lui qui prit une remontrance de Joelores pour avoir exprimé trop bruyamment sa relaxation.  Une blatte qui essaierait de les approcher n’y survivrait même pas.  

Les nuisibles de Joelores, qu’ils soient contrôlés par les pouvoirs d’un Fruit du Démon ou non, ne volaient à priori pas. Ils allaient pouvoir discuter l’esprit plus tranquille.  

"Nickel. " le remercia Raphaël d’une voix beaucoup plus posée, il feuilleta nonchalamment les pages parfaitement structurées du manuel savamment calibré pour répondre aux attentes élitistes et conformistes du Gouvernement Mondial "  « Science météorologique sans conscience n’est que ruine de la société », quel passionnant sujet... Et si on parlait plutôt des informations qu’on devait partager ? Vu qu’on vient de se trouver notre deuxième objectif en commun. "

La version jeune de Sandy Lesydr hésita un instant mais Myosotis prit les devant et s’excusa pour son comportement. Ils venaient de passer une semaine sur Weatheria, avec pour seul succès la destruction de quelques artefacts dangereux, et voir avec quelle facilité la grande intendante était capable de prendre l’ascendant leur faisait prendre du recul. Les enfants n’étaient pas pris au sérieux.  Ici comme ailleurs. Seule une alliance de circonstances les aiderait à retrouver leur véritable apparence et à se débarrasser de leurs ennemis communs.

Alors la gamine prit le temps de leur raconter tout ce qu’elle savait de Joelores, des Rascals Babies et des intrigues de la Cloud’Academia. La première officiait, sous couvert d’une division gouvernementale, à imposer sa doctrine étroite d’esprit, élitiste et raciste partout où des mouvements de jeunesse créaient la polémique. Elle était suffisamment connue sur Grand Line pour se substituer au Père Fouettard dans les avertissements des parents à leur progéniture et, reconnue pour l’efficacité de ses méthodes, avait fait la une de la presse mondiale ces dernières années. Les Rascals Babies quant à elles étaient un équipage qui se spécialisait dans l’abordage d’autres navires. Leur capitaine n’avait pour vocation que d’agrandir sa famille à l’aide de son pouvoir rajeunissant, emmenant et éduquant ses prisonniers sur une île inconnue que les rumeurs appelaient “Neverland”.  

Si à priori rien ne liait les deux femmes, leur drôle de rapport aux enfants mis à part, l’infiltration des pirates sur Weatheria, les disparitions, le rapt du Joli Vendeur et de ses baguettes climatiques, les réapparitions mystérieuses et le pouvoir grandissant d’Ombrage sur la Cloud’Academia étaient autant d’éléments qui assemblés inspiraient les plus sombres présages.  

"… Je ne crois pas trop m’avancer en disant qu’elles essayent de prendre le contrôle de l’école... voire même de l’île." conclut Sandy, son exposé n’ayant été interrompu que par un rapide tour de salle de leur professeur qui, n’arrivant plus à faire parvenir ses espions jusqu’à eux, avait dû vouloir comprendre pourquoi. Masqué par un habile mirage de Myosotis, elle n’avait pas vu le bain de mousse qui les entourait, et tout ce qu’elle avait trouvé à critiquer fût la coiffure négligée de Raphaël qui valut 10 points de moins au compte d’Hufflegust.  
-Cela fait sens pour les pirates, arriver à s’emparer d’une île céleste comme celle-ci est une aubaine stratégique, sans parler du gain techologique et millitaire... mais qu’est-ce qu’une officière de la marine aurait à gagner à s’associer avec eux ?
- C’est ce qui cloche et que je n’arrive pas à comprendre... C’est comme si on avait toutes les pièces du puzzle mais qu’aucune ne se correspondait...
-C’est qu’il doit encore nous manquer une pièce... " argua Raphaël pour couper court sur le sujet.

Beaucoup des craintes des deux garçons s’avéraient vraies et la situation n’en était que plus pénible à entendre.  

"Et Félix ?
-Lui, Léo, probablement d’autres élèves...
-… Et sans doute des professeurs. Hypnotisé, je ne vois que ça pour expliquer leur comportement étrange. Même le directeur me semble douteux... Qu’il fasse des concessions à une représentante du Gouvernement Mondiale, officier de la marine, je peux comprendre... Mais de là légitimer ces renvois et à ne prendre aucune mesure face aux disparitions...
-Tu penses que c’est Joelores ?
-Je ne sais pas... Je sais que Lance Yanaka utilise l’Hypnose sur ses victimes les plus récalcitrantes, j’y ai échappé, mais ça ne m’avait pas l’air d’être comparable... Peut-être qu’elle utilise un pouvoir que je ne connais pas...
- … ou un artefact. " signala Myosotis, dont le flair inégalé semblait commencer à se faire son avis sur la question "On pourrait la mettre hors d’état de nuire, non ? Vu comme elle a peur qu’on sorte nos baguettes, elle ne ferait pas le poids.  
-Je ne la sous-estimerai pas si j’étais toi ! " le coupa aussitôt Sandy, puis prenant conscience que le noiraud avaient encore les nerfs à vif, elle reformula "J’ai déjà essayé. Seulement pour me rendre compte qu’une de mes camarades de Ravencloud, Jessabella Swisstong lui avait tout cafardé de mes projets. Rascal ou pas, j’ai flairé le piège et j’ai renoncé à la suivre jusqu’au champ d’éoliennes où elle habite... Ses insectes sont partout. Elle semble tout savoir et je suis sûr certaine que ce n’est pas par hasard qu’elle a découvert vos réunions nocturnes..  
-Tu connais l’existence de l’Ordre ?" s’étonna Raphaël.
"Faut dire que vos camarades qui viennent d’être expulsés font pas vraiment dans la discrétion...  Lorsque le gamin d’Hufflegust a disparu le second soir, ils ont interrogé tout le dortoir des Ravencloud.
-Liroille cet abruti... " soupira le petit ambassadeur.
-Attends... C’est pas logique ce que tu racontes. Elle savait forcément AVANT que les Ravencloud vendent la mèche puisque c’est elle qui a sonné l’alerte le second soir.
-C’est là où je veux en venir. Il y a d'autres mouchards dans votre groupe.  
-On ne peut faire confiance à personne...
-Et comment est-ce qu’on pourrait te faire confiance à toi alors ?!
-Vous ne pouvez pas, croyez ou non tout ce que je viens de vous dire mais si elle ou d’autres hypnotisent et replacent ceux qu’ils enlèvent...
-… Du jour au lendemain, n’importe qui peut nous trahir. On doit se séparer le moins possible dorénavant, trouver un code, quelque chose qui permet d’être certain que nous som-
-Hmpf, Hmpf."

Le toussotement caractéristique de Joelores, dégoulinant de minauderie, les interrompit, ainsi que toutes les conversations des autres groupes de travail

"L’heure de cours va bientôt se terminer, je pense que vous avez eu tout le temps nécessaire pour préparer vos présentations, j’ai hâte de voir ce que vous avez retenu.... Et encore plus de souligner ce que vous avez bê-te-ment loupé. Hi hi hi ! "

Un long silence plana dans la salle. À aucun moment elle n’avait évoqué qu’ils devraient présenter quoique ce soit sur le chapitre étudié, certains avaient commencé à prendre des notes, fouillé le reste du manuel à la recherche d’informations et de documents liés à leur sujet de travail mais la plupart des élèves s’était tout simplement déconcentrés et avait vaqué à leurs discussions. Raphaël n’avait pour ainsi dire lu que le titre de la page 394.

Ceci expliquait mieux l’étonnante passivité d’Ombrage et donnait une nouveau relief à son sadisme.

"Et si l’on commençait pas vous au fond qui n’avez fait que jacasser depuis tout à l’heure ?... J’espère au moins que votre petit moment dînette en valait la peine ou vous pourriez ressortir de ce premier cours avec une note... éliminatoire hi hi hi ! " son sourire fendit son visage de crapaud, elle avait attendu tout le cours pour les surprendre et à présent elle jubilait "Vos visages m’évoquent beaucoup de choses mes petits, vos noms s’il-vous-plaît ? "

Et alors que Raphaël, Myosotis et Sandy se levaient avec l’air abattu des condamnés, Joelores  Ombrage se faisait un plaisir de tracer leur patronyme de sa plus belle plume de corbeau.  


***


"Oh Bordel ! La tronche qu’elle a fait quand tu lui as ressorti l'intitulé exact des accords d’Alabasta de 1587 sur le marché de la Dance Powder... C’était trop ! J’ai bien cru qu’elle allait exploser de rage quand elle a commencé à te mitrailler de questions sur la législation de l’utilisation des Dials pour la fabrication d’appareils électroménages ! Je-vis-pour-ça !  
-Je me suis bien fait plaisir, mais ce n’est rien de moins que ce qu’un Porte-Parole du Gouvernement Mondial ne devrait savoir... Qu’elle continue à me sous-estimer et elle va voir ce qui lui arrivera !
- Quel rapport avec le métier de p-" commença Sandy avant que Raphaël ne l’arrête d’un coup de coude.
"Laisse-le utiliser son Joker de temps en temps. "

Si par chance ils avaient survécu à l’épreuve de Joelores grâce aux connaissances encyclopédiques de Myosotis sur le domaine de la Magie Climatique et de son usage réglementé, il n’en avait pas été le même pour les suivants. La Contre-amirale, bien remontée, ne s’était pas privée de saquer et d’humilier les autres élèves à leur suite. Quand la cloche avait sonné la fin du cours, beaucoup, en grande majorité des membres de l’Ordre, avaient écopé de plusieurs heures de retenue.  

Et si le trio venait de remporter une bataille, ils ne pouvaient pas encore crier victoire. Maintenant qu’ils étaient sortis de cours, ils allaient pouvoir confronter Léo et Félix. Mais alors qu’ils cherchaient à les retrouver, une main saisit le vert par l’épaule.  

"Raphaël ?
-Oui... Oh Professeur Mélina ?! Bonjour ! " ne s’attendant pas à voir l’adorable professeur de nouvelles technologies climatiques, Raphaël s’était retourné brusquement et avait répondu avec confusion "Que puis-je pour vous ?
-J’aimerai te parler. Tu as un moment ?
- Euh... " hésita Raphaël en jetant un regard Myosotis, repensant, sans vouloir avoir l’air coupable, à sa précédente excursion nocturne et à l’état dans lequel avait terminé l’atelier de l’ange.
"Je suis sûr que Myosotis et Mindy ont d’autres occupations auxquelles vaquer, c’est à toi que je dois parler. Tu m’accompagnes ? "

Et alors que les deux disparus s’éloignaient dans la direction opposés, Raphaël pesa rapidement la situation, s’en voulut de briser leur serment de ne pas se séparer avant même qu’il soit prêté, mais signifia aux deux Slytherain que tout irait bien, que ce n’était que Mélina. Il les laissa devant la salle de Joelores. Alors que la maîtresse des nouvelles technologies tournait au coin d’un couloir, un bruit attira son attention : Trois marines escortaient une Alizée remontée et, au vu du vocabulaire qu’elle employait, un peu alcoolisée jusqu’au bureau d’Ombrage.

Un pas plus tard, il tournait à son tour et elles disparaissaient de son champ de vision.
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Myosotis, tout comme Sandy d’ailleurs, fixait les trois femmes qui forçaient Alizée à avancer plus qu’elles ne l’escortaient. Les deux faux enfants firent mine de marcher dans la cour du cloître pour continuer de les observer du coin de l’œil tandis qu’ils avançaient. Elles étaient habillés en costumes cintrés d’officiers de la Marine, d’une teinte bleutée au lieu de l’habituel blanc des uniformes, chaussées dans des bottes luisantes dont les talons claquaient sur le dallage. Leur peau était tellement poudrée de blanc qu’elles ressemblaient à trois spectres revenus d’entre les morts. À leur ceinture, elles avaient accroché  des matraques qu’on jurerait être en granit marin, la pierre luisant à chaque rayon de soleil. Et pour parfaire leur costume, elles avaient coiffé leur chevelure en chignon serré sous des képis d’un bleu de nuit.

- Qui sont ces femmes ? Fit Sandy, préoccupée.

- J’ai l’impression de les avoir déjà vu. Je ne me rappelle plus où

- Les Rascals ?

- Possible, je ne connais pas toutes les membres de cet équipage.

- Moi si… le seul trio auquel je pense est celui des sœurs Gorgones. Si ce sont elles, alors les Rascals sont passés à l’offensive. Elles sont en train de conquérir l’école !

- Poloooop ! Intervint Ramsès pour attirer l’attention de Myosotis.

Le poulpe avait sorti sa tête hors de la sacoche de son ami et pointait les quatre femmes avec ses tentacules. Alizée s’était arrêtée au beau milieu du couloir et venait d’éclater en sanglots. Avant même que les trois femmes poudrées puissent réagir. Elle se mit à vaciller et s’élança dans la cour du cloître où elle s’effondra sur ses genoux, en larmes. Une vague d’élèves s’agglutina aux quatre coins du cloître pour admirer la scène, faisant des commentaires narquois ou choqués en chuchotant. De l’autre côté de la cour, Myo’ vit subrepticement Claire et Pralimélie, rapidement noyées dans la foule débarquant de partout et les perdit de vue. Le brouhaha mourut en un éclair lorsque les matrones en uniformes débarquèrent, matraques en main, entourant la femme qui terrorisait l’école entière : Ombrage.

- Hm, hm…! Minauda-t-elle en dodelinant sur la pelouse immaculée.

Joelores se posta face à Alizée, sa baguette entre les mains, tandis que les femmes blafardes les entourèrent en serrant leurs armes avec leurs paumes. Alizée releva la tête, le visage écarlate, ses lèvres tremblantes et ses yeux larmoyants. En voyant Ombrage, elle eut le réflexe de ramper en arrière comme si elle voulait fuir mais se heurta bien vite à l’une des gardes, la forçant à retourner à sa place initiale. Le spectacle était désolant… Alizée s’était montrée inflexible face à Myosotis et se retrouvait à présent complètement dépassée par les événements. Il avait pourtant tenté de la prévenir. L’ambassadeur arrivait à avoir de la peine pour elle, toute l’école était à la merci de ces harpies.

- Allons, allons, ma chère. Persifla Joelores à l’attention d’Alizée. Il faut savoir rester digne.

- Vous… vous n’avez pas le droit ! Hoqueta Alizée en ravalant un sanglot.

- C’est là où vous avez tort, ma chère. J’ai ce droit.

- Je… je ne vous ai rien fait !

- T-t-t-t… et vous mentez en plus ? Tout le monde sait qu’il ne faut pas mentir. Regardez vous, ma pauvre petite. Vous empestez le xéres, et vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas. Combien de fois devrais-je le répéter ? Il n’y a PAS de pirate sur cette île, le Gouvernement Mondial veille au grain et ne supportera au-cune insubordination.

Myosotis fulminait intérieurement. Cette femme incarnait tout ce qu’il haïssait, le ver phagocytant la pomme. Elle outrepassait ses fonctions comme jamais personne n’avait osé le faire et, pire encore, elle semblait s’acoquiner avec des raclures pirates de la pire espèce. La tension était palpable, tous les élèves autour retenaient leur souffle. Myosotis et Sandy sentaient que Joelores n’avait qu’une envie : laisser les trois femmes poudrées rouer la pauvre professeur de coups avec leurs matraques. L'androgyne comprit alors que c’était elle qui avait fourni le granit marin aux pirates. Il allait devoir renseigné Raphaël à ce sujet, peut être les Rascal avaient-elles d’autres atouts de granit dans leurs manches…

- Vous ne pouvez pas faire me renvoyer ! L’Academia est ma maison !

- Hm… Bientôt vous allez devoir vous en trouver une autre, continua Joelores avec sa voix mielleuse. Voyez le bon côté des choses, vous aurez l’occasion de visiter la mer bleue.

- Vous n’avez pas le droit !! Rugit Alizée d’une voix déchirante.

Elle se releva et posa sa main sur son éventail climatique qu’elle décida d’ouvrir, par réflexe. Ombrage vit l’occasion parfaite. Elle pointa sa baguette vers la poitrine d’Alizée avant de la foudroyer d’une série d’arcs électriques. Autour d’elles, les élèves se mirent à pousser des hurlements d’effroi en voyant leur professeur basculer en arrière pour heurter la pelouse. Le visage d’Alizée était tourné vers Myosotis, ses yeux rivés vers lui. L’infortunée laissa de nouvelles larmes couler le long de ses joues. Elle étouffa un sanglot et finit par s’évanouir, terrassée par les éclairs de son ennemie. Cette dernière rangea sa baguette dans une poche avant de taper dans ses petites mains boudinées, donnant le signal aux sbires spectrales de se charger d’emmener Alizée au loin avant de disparaître à son tour dans la foule. Les murmures reprirent peu à peu parmis les étudiants. Où ces femmes emmenaient donc Alizée ? Hors de l’enceinte de l’école ? Là où allaient tous les élèves disparus ? Myosotis voulait les suivre mais Claire ainsi que Greg et Pralimélie vinrent à leur rencontre.

- Quelle horreur… se lamenta Pralimélie.

- Guh...

- Alizée était courageuse, elle ne t’a pas écouté mais elle était courageuse. Compléta Claire.

- Personne est en sécurité ici. J’ai cru qu’on pouvait faire front mais on est tout aussi exposés que le reste. Le “renvoi” de Yomomata, et maintenant celui d'Alizée, le prouvent.

- Alors qu’est-ce qu’on fait ?

- On fait comme on a dit. On ne se sépare plus jamais, et on passe à la contre-attaque. Ombrage s’amuse à jouer avec les rouages de la hiérarchie, elle va vite regretter d’avoir croisé ma route.

- Avant ça, tâchons de remettre vite la main sur Raphaël. Je m’inquiète.

*C’est surprenant, venant d’elle… Mais… moi aussi… *
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"Professeur ?... Où allons-nous ? "  

Cela faisait plusieurs minutes que le vert modèle réduit était en train de suivre Mélina dans les couloirs et les escaliers de la Cloud’Academia. Elle marchait d’une allure vive et ne se retournait que pour vérifier que Raphaël était toujours sur ses talons. Des élèves traînaient çà et là, attendant qu'arrive leur second cours de la matinée, déjà pressés d’être en week-end, mais cette aile de l’école était étonnamment déserte. Un mauvais pressentiment agitait l’esprit de Raphaël, il n’était pas resté indifférent à la détresse d’Alizée et se doutait que sa visite à Joelores n’était pas un bon présage. Que la maîtresse des nouvelles technologies ait choisi ce moment pour l’isoler de Myosotis et de Sandy n’était pas non plus pour le rassurer, il culpabilisait déjà beaucoup d’avoir détruit les recherches d’une des seules anges de Weatheria qu’il appréciait sincèrement, devoir en plus de cela se méfier d’elle était une torture.  

Mais son instinct prenant toujours le pas sur ses états d’âme, il serrait dans sa main sa baguette améliorée, prêt à actionner d’un mouvement et de n’importe quelle direction une rafale de vent qui désarmerait toute menace. Encore à l’état de prototype, il ne pouvait garantir de la stabilité du système et avait une certaine appréhension à le tester, mais dans l’idée, il ne pourrait pas se laisser surprendre. Il serrait tout de même les dents. Une idée n’était qu’une idée.  

"J’ai besoin de ton aide Raphaël, je voudrais... " finit-elle par lâcher en s’arrêtant, sa voix était lointaine et elle avait avalé la fin de sa phrase, comme préoccupée "Mais d’abord j’aimerai que tu sois honnête avec moi. "

Le gamin aux cheveux verts se mordit la lèvre inférieure, remontant à la hauteur de son professeur en deux foulées, il venait de se rendre compte que le nuage de barbe à papa avait encore conquis de nouveaux territoires et qu’il bloquait leur chemin. Les épaules de Mélina s’affaissèrent et Raphaël fut parcouru d’un frisson lorsqu’il chercha innocemment à comprendre où elle voulait en venir :  

"Je ne suis pas sûr de comprendre professeur...
-Je pense au contraire que tu comprends très bien ce que je veux dire. Tu n’es pas un enfant comme les autres Raphaël, n’est-ce pas ?
-Comment ça ? "

Elle se retourna brusquement, Raphaël bondit en arrière par réflexe et vit toute la gentillesse des yeux de l’ingénieure s’évanouir un instant au détriment d’une lueur de défi. Il se mit en garde et ce simple geste le trahit, Mélina parut satisfaite et, perdant toute animosité, fit demi-tour pour contourner le nuage de sucre filé.

"Tu connaissais Félix avant de t’inscrire à la Cloud’Academia, je ne me trompe pas ? D’ailleurs, et je vais même l’affirmer, tu n’étais pas inscrit à cette première rentrée. Ce sont les boucliers qui vous ont rajouté au dernier moment, toi et ton camarade dans nos effectifs...
- Félix est devenu un ami ici, je ne le connaissais pas avant d’arriver sur Weatheria. " répondit-il complètement à côté pour qu’elle continue son raisonnement dont il appréhendait toujours de la conclusion.  
"… Il est très doué pour son âge ton ami, d’ailleurs. Trop même. Et il ne s’en cache pas. Il ne s’est pas attiré la sympathie du Professeur Alizée, mais d’autres l’avaient déjà bien davantage dans leur viseur... " elle marqua un temps d’arrêt d’une grimace, ne laissant que peu de doute quant à la personne dont elle parlait "...mais le Professeur Merlin a intercédé en votre faveur pour vous éviter le renvoi dès le deuxième jour... D’autres ont été moins chanceux.
- Je ne savais pas. " s’expliqua-t-il, farouche alors qu’elle guettait sa réaction comme pour confirmer ou non qu’il ait un quelconque lien avec la direction de l’école, expliquant ce traitement de faveur par rapport aux victimes de Joelores.  
"Et puis il y a eu tout le reste... les disparitions d’élèves... l’école hors de contrôle... le Professeur Héross nous a rapporté ce matin la décision du directeur de donner les pleins pouvoirs à la Marine.  
- Quoi ?! Mais cette femme... Elle...  
- Je sais, les méthodes d’Ombrage sont toxiques et je veux tout faire pour qu’elle arrête de s’en prendre à mes élèves. Je sais aussi que c’est vous qui avez fait exploser mon laboratoire et semer le chaos tout au long de cette semaine. Ce que je ne sais pas, c’est pourquoi et qu’est-ce qui est réellement en train de se tramer dans cette école.  
- Professeur..." attira-t-il son attention avant de lui signifier de parler moins fort.

Elle avait tout lâché d’une traite et il comprenait entièrement sa position. Sa sincérité ne faisait plus vraiment de doute à ses yeux, et il avait été surpris d’apprendre que Joelores Ombrage avait cherché à les éliminer avant même qu’ils ne soient rencontrés. Son implication avec les Rascals ne faisait plus aucun doute et il était grand temps de réagir. Avec quelques scrupules, puisqu’il prenait un risque sans consulter Myosotis mais au point où ils en étaient cela ne faisait plus grande différence, il se décida de tout révéler à la seule membre du corps enseignant qui semblait prête à l’écouter. Baissant le ton, pour éviter d’être surpris par les minions de la contre-amirale, il lui raconta tout, jusqu’à son lien avec Izya qui expliquait pourquoi Yuna et Félix, boucliers de Weatheria au courant de la potentielle affaire, lui avaient fait confiance. Il termina son histoire en expliquant ce qui avait motivé la destruction du laboratoire de nouvelles technologies, alors qu’ils arrivaient aux pieds de l’escalier menant au bureau directorial.  

"Je vois ... " encaissa-t-elle, amère, alors que jusque-là elle l’avait laissé parler sans l’interrompre "J’aurai préféré qu’on me tienne dans les confidences avant de sacrifier des années de recherche au petit bonheur la chance. " compléta-t-elle, apprendre qu’il avait dix ans de plus que ce que son apparence laissait penser lui avait fait perdre toute retenue. Raphaël se retint de lui rappeler que leurs tentatives pour se confier à des professeurs s’étaient soldées d’échecs et qu’à la lueur des derniers événements, se confier au corps enseignant ne leur avait pas paru être la meilleure des idées.  
"Je suis désolé...
- Oublions. Ce n’est pas l’important pour le moment... Je veux obtenir des explications de Merlin. "

Raphaël acquiesça, en relation directe avec la reine officieuse de Weatheria, le directeur de l’école était le plus à même de leur expliquer la situation et le surplus de pouvoir accordé à la grande intendante. Peut-être en s’était-il pas rendu compte de l’impact négatif qu’elle avait sur l’académie, peut-être le tenait-elle par un quelconque moyen de pression ou des menaces de répresailles de la Marine. Toujours était-il qu’ils seraient plus fort en s’alliant qu’en ne partageant pas les informations.

Remontant les marches quatre à quatre pour arriver dans son cabinet de curiosité, Mélina et Raphaël furent surpris par le Professeur Héross qui, justement, sortait du bureau et en fermait les portes d’un tour de clé. Le responsable de la maison Slytherain grimaça en les voyant arriver, s’arrêta dans son geste et les accueillit avec la même froideur qui avait caractérisé sa présidence de la cérémonie de répartition quelques jours plus tôt.  

"Andersen, je comprends mieux vos retards à mes cours. Que faites-vous ici ?!



- Il est avec moi Professeur Héross, nous devons voir le Professeur Merlin au plus vite. Il s’agit d’une urgence.
-Ma foi, je crois bien que c’est impossible. Ce cher directeur doit se reposer, il a été beaucoup sollicité par l'ouverture de la Cloud’Academia et cette première semaine d’inauguration, en plus de la préparation des célébrations liées aux événements de demain -tous les boucliers et les grands responsables de l’île seront présents je vous le rappelle !- il est trop fatigué pour vous recevoir et m’a même chargé de fermer derrière moi pour que personne ne vienne le déranger.
- Voyons Héross, vous savez bien que je n’aurais pas mis les pieds ici si la situation ne l’avait pas exigée ! " lui répliqua l’ange, comme si toute entrevue avec sa hiérarchie avait été une idée répugnante.  
-Vous m’en voyez fort désolé Mélina, mais ce ne sera pas possible. Mais peut-être que nous pourrions en discuter ensemble et trouver une réponse à votre problème d’ici à son réveil
- JOELORES OMBRAGE. Mon problème tient en deux mots, cette femme est problématique n’a tout bonnement rien à faire auprès des enfants et des nouveaux éléments m’amènent à penser qu’elle pourrait mener à la ruine de l’académie.
-Vraiment ? " lui répondit le maître de la baguette climatique comme si on lui avait annoncé qu’il pleuvrait le lendemain, Raphaël ne portait pas l'éducateur dans son cœur, ayant rapidement compris qu’il notait et n’accordait de l’attention à ses élèves que proportionnellement à la somme d’argent que les parents mettaient dans le mécénat de l’école "Il me semble pourtant que les méthodes du Professeur Ombrage sont mondialement reconnues et que notre direction à valider l’implication du Gouvernement Mondial dans le programme éducatif de la Cloud’Academia. Une volonté de rendre ce savoir universel, comme nous le dirait notre cher directeur ~ " Raphaël grimaçait, Héross avait beau parler en code, il savait très bien que « notre direction » signifiait Izya, terrible pirate primée qui voulait faire son possible pour que l’école soit prospère, reconnue et surtout pas associée à son nom. Ouvrir les portes à la marine c’était montrer patte blanche, sauf qu’en l’occurrence le grand méchant loup en avait profiter pour rentrer dans la bergerie.
-Appelez ça des méthodes, moi j’appelle ça la terreur Héross ! Et je ne peux pas le tolérer.
- Oh je pense qu’au contraire le Professeur Ombrage aura beaucoup à apporter à cette école, et plus particulièrement pour contrer le laxisme avec lequel nous comptions aborder l'apprentissage des arcanes de la Science Climatique.
- Pardonnez-moi l’expression Héross, mais je n’en ai tout bonnement RIEN à carrer de vos préceptes moyenâgeux. Maintenant laissez-nous entrer !
-Non, je-"

Avant même qu’il n’ait le temps de protester, Raphaël avait déjà récupéré les clés d’un tour de passe-passe et débloquait l’accès au bureau directorial. Plusieurs éléments l’avaient alarmé, d’abord la façon dont Héross défendait Joelores, ensuite le cabinet de curiosité qui lui semblait être étrangement plus vide que la dernière fois qu'il l’avait visité, enfin cet empressement à les éloigner. Mélina se fraya un passage en donnant un coup de coudre au maître de la baguette climatique et s’engouffrer dans l’antre de Merlin.

"Professeur Merlin ? Professeur Merlin ?! "

Se jetant sur le lit du vieillard qui semblait assoupi, la jeune femme ne réussit à secouer qu’un corps immobile, en vie, mais qui semblait complètement paralysé. La pièce n’était pas en désordre mais le vert qui en avait gardé une impression très nette, se rendit aussi compte qu’elle avait était entièrement fouillée.  

"Il est avec eux. Il est avec elle, je le sais ! Hypnotisé ! On doit le réveiller !
-Je pense avoir ce qu’il faut... " commença à fouiller Mélina, fébrile, dans sa sacoche. Il lui avait déjà soumis l’idée que des élèves, des membres du corps enseignants ou des habitants de Weatheria aient pu être hypnotisés par les Rascals ou Ombrage et elle avait réfléchi à la question.
-Comme si j’avais eu besoin d'être hypnotisé... Petite sotte ! " exulta Héross alors qu’un éclair frappait Mélina de plein fouet et carbonisait ses fournitures.  

Le maître de la baguette était habile, il n’avait pas perdu de temps pour invoquer un serpentin de nuages noirs qui avaient déjà envahi toute la pièce. Sournois et ambitieux, il n‘était pas sensible qu’aux pots de vin des parents d’élèves. Découvert, il n’était visiblement pas disposé à s’encombrer de témoins. Raphaël hurla de rage, voulut courir au secours de sa professeur mais se retrouva contraint à se jeter derrière un guéridon pour ne pas être pulvérisé par la foudre. Peu habitué à faire des pirouettes avec ses muscles d’enfants et sa petite taille, il se sentait plus que jamais en danger.  

Une trombe de grêle troua une splendide collection de tableaux sur son passage et alors qu’il se retrouva coincé, le professeur véreux se gaussant de son impuissance, il eut la bonne idée de brandir sa baguette pour décocher une rafale de vent concentrée directement sur la baguette de l’enseignant. Le mécanisme bricolé à base de Windknot explosa, laissant une coupure profonde sur la paume du vert et arrachant un de ses gants, instable mais efficace, l’attaque désarma son adversaire.  

Il s’apprêta à lui sauter dessus, la rage au ventre, déjà prêt à le passer à tabac avec les pouvoirs de son fruit du démon mais ne vit qu’au dernier moment que celui-ci sortait une autre baguette, plus petite,  de sous sa cape. Un éclair de lumière verte s’intensifia à l’extrémité de cette dernière. Trop tard. Incapable de s’arrêter dans son élan, le gamin serra les dents, prêt à être frappé, à encaisser et à riposter.  

"NON ! "

Une arbalète à air comprimé déployée à son bras, Mélina venait de tirer un œuf en plein visage du climaticien, libérant un nuage opaque pour l’aveugler. Il attaqua tout de même, manquant sa cible, et une traînée de givre se répandit au sol sous l'effet de la rafale glaciale.

"Raphaël ! Je m’occupe de lui ! Tu dois prévenir les boucliers, tu dois arrêter Ombrage ! Préviens Izya s’il le faut ! "

Emporté dans son élan, le vert se laissa glisser sur la traînée de givre et passa entre les jambes d’Héross, qui se débattait avec le nuage de suie, débouchant dans le cabinet de curiosité qui servait d’antichambre au bureau de Merlin. Son cerveau carburait à toute allure, il ne voulait pas laisser Mélina se débrouiller toute seule, mais elle avait raison, il devait agir tout de suite. Si ses craintes s’avéraient vraies, Alizée était déjà hors course et Félix n’était plus dans leur camp.  

En pilote automatique, il eut le réflexe de bousculer l’étrange scaphandrier qui ornait le cabinet et de se saisir d’un des gantelets ouvragés avant de dévaler les escaliers du bureau quatre à quatre et de courir à en perdre haleine à travers les couloirs de la Cloud’Academia. Il n’avait plus de baguette mais avait encore d’autres atouts et il se doutait qu’il allait bientôt devoir s’en servir.

Il ne pouvait pas prévenir Izya, au risque de mettre l’île toute entière en péril. En revanche, il devait retrouver Myosotis. Et arrêter Joelores Ombrage.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Jeu 16 Avr - 9:04, édité 2 fois
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- Où tu as dis que Raphaël était ? Fit Claire en marchant aux côtés de Myosotis d’un pas décidé.

- Avec le professeur Mélina. Elle l’a appelé tout à l’heure pour je ne sais trop quoi.

- Et lui, cet empoté, il y est allé ! Pesta Sandy. Alors qu’on avait dit qu’on ne se séparait plus !

- Guh…

- Ce qui est fait est fait. Il est parti, on y peut rien. La seule chose à faire c’est de retourner le chercher. Ombrage se met à se débarrasser de tout ce qui la dérange. Alizée s’est faite avoir, nos têtes sont sur la sellette.

- La tienne plus que les nôtres, tu veux dire !

- Oui. La mienne plus que les vôtres. Mais la tienne aussi, Sandy. Tu connais les Rascals, tu sais aussi bien que moi ce qui se trame. Elle est forcément au courant et doit vouloir t’éclipser tout autant que moi.

Sandy tordit la bouche en guise de réponse, Myosotis avait fait mouche. La pauvre était dans la même condition que lui, transformée en gamine alors qu’elle ne l’avait jamais demandé. Claire, Pralimélie et Greg étaient les trois seuls membres de l’Ordre qu’ils avaient croisé. Peut être que d’autres se trouvaient dans l’assistance pendant le renvoi brutal d’Alizée mais ils ne les avaient pas vu. Ils devaient faire profil bas après ce triste spectacle, Myosotis espérait qu’ils ne feraient pas de vagues et continueraient à se montrer discrets. Les trois compères qu’il avait avec lui étaient de loin les trois jeunes gens les plus doués de l’Ordre. Claire projettait des arcs électriques très brillants et crépitants. Pralimélie était forte pour former des rubans de brume. Tandis que Greg était… suffisamment unique en son genre pour surprendre n’importe qui avec n’importe quoi, et surtout son langage incompréhensible.

- Comment tu comptes te débarrasser d’Ombrage, Myo ? Demanda Claire, intriguée.

- La piéger à son propre jeu. J’ai déjà une petite idée.

- La confronter n’est pas une bonne idée.

- Je sais, Sandy. Ma stratégie n’implique pas d’aller l’affronter brutalement mais à la piéger. Si j’expose ses méthodes, avec preuves, au Gouvernement mondial, dont je fais partie, elle sera chassée et n’aura plus aucun pouvoir. Ma seconde idée était de redevenir adulte et la confronter simplement. Mais on ne peut pas

- Vrai que ça n’est pas possible pour le moment, va pour la première.

- Retrouvons Raphaël d’abord, dit Pralimélie. On mettra notre plan en action après !

- Guh…

Greg parlait bien silencieusement, comme d’habitude. Mais cette fois, il avait l’air de murmurer plus qu’autre chose. Myosotis ne le connaissait pas vraiment, il ne lui avait que peu parlé durant les réunions nocturnes, le petit homme-poisson rouge avait cette attitude laconique très contemplative qui le dépassait totalement. Le groupe marchait promptement dans le dédale de couloirs de l’école, dépassant plusieurs groupes d’élèves et en prenant soin de n’effectuer aucun contact visuel avec qui que ce soit pour ne pas être alpagués.

- Tu sais ce que voulais Mélina à Raphaël ? Demanda Pralimélie.

- Non. Elle l’a appelé, il est allé. Je crois qu’il a vu dans nos regards qu’on approuvait pas

- Voilà son bureau.

Ils entrèrent dans la salle en poussant la porte. Pralimélie ne put s’empêcher d’échapper un petit cri de surprise en découvrant le bureau de Mélina entièrement saccagé. Si le mobilier n’avaient pas été renversé, tout avait été souillé avec des éclats de peintures et autres coups de pinceaux. Tous ses assortiments d’éprouvettes et d'expérimentations avaient été brisés sur le sol. Tous les baromètres, thermomètres et autres instruments de mesures étaient détruits dans état similaire à son laboratoire. Les parchemins de l’ingénieure de l’école étaient éparpillés aux quatre coins de la salle, en lambeaux. C’était un bien triste spectacle, tout avait été vandalisé et aucune trace de Raphaël ni de Mélina.

- Que… Qu’est-ce qu’il s’est passé ici ?! Fit Claire.

- Les pirates ! C’est les Rascals !

- Les garces, elles ont tout détruit ! Mais… et Raphaël ?!

- C’est pas vrai, elles l’ont eu aussi…

La panique commençait à gagner Myosotis. Si les Rascals avaient eu Raphaël malgré toutes ses capacités, alors il était tout aussi acculé et au pied du mur que son ami pirate. Il avait, en plus de ça, embrigadé des enfants innocents dans sa folie vengeresse et eux aussi étaient en danger. A moins que Mélina ne soit elle aussi une agent à la solde d’Ombrage ? Elle aurait entrainé Raphaël loin d’eux, et l’état de la pièce n’était autre que les vestiges de leur affrontement ? Mais, dans ce cas pourquoi la peinture sur les machines ? Non, plus rien avait de sens. Il devait agir, et vite. Jamais il n’aurait le temps pour mettre au point sa stratégie, sa seule issue était de confronter cette sombre inquisitrice. Mais c’était du suicide, et…

- Guuuuuhuhuhuhuuuu…. !

Toutes les têtes s’étaient tournées vers Greg, interloqués. L’étrange garçon s’était mis à rire de façon incontrôlable, et surtout inquiétante.

- Qu’est-ce qu’il te prend ? Demanda Claire. Je ne t’ai jamais vu comme ça.

- Tu ne m’as jamais vu TOUT COURT !

Myosotis reconnu cette voix entre mille. Claire et Pralimélie crièrent en même temps lorsque Jocelyne Biubiu retira de sa figure le masque de Greg Carpina. Jocelyne, cette minable que Myosotis avait rencontré avant d’être affilié au Gouvernement. Une petite blatte des bas-fonds qui avait finalement rejoint les Rascals. C’était de sa faute s’ils avaient été changés en enfants. Et voilà qu’elle se révélait à nouveau…


- Depuis combien de temps tu as joué le rôle de Greg ? Fit Myosotis, serrant le poing autour de sa canne.

- Suffisamment. D’après toi, qui a alerté Ombrage lors de la première réunion ? Huhuhu...C’était trop facile ! Depuis le début vous étiez en échec ! Depuis le début vous aviez perdu !

- Où est le vrai Greg ?

- Avec tous les autres. On l’a choppé un peu avant la formation de l’Ordre. Ce débile a pas été dur à attraper d’ailleurs.

- Je vais te montrer qui est débile, espèce de

- Hm, hm… !

Ce petit toussotement glaça l’échine de tous les membres de l’Ordre présents dans la pièce. Jocelyne affichait un rictus des plus carnassiers. Ils se retournèrent, leur chair hérissée par la peur de découvrir qui se trouvait derrière eux. Evidemment, il ne pouvait s’agir que d’une seule personne. Evidemment, c’était la personne la plus effroyable qui arpentait ces couloirs, l’être le plus abject et le plus sadique qu’ils avaient pu rencontrer jusqu'ici. Ombrage était entourée des trois femmes poudrées armées de leurs matraques de granit. Elles aussi affichaient un sourire narquois.

- Hé bien, hé bien ! Qui a vandalisé le bureau de cette chère Mélina ? Je crois bien que c’est vous… Fit Ombrage en les pointant du bout des doigts.

- Vous n’avez aucune idée de qui vous êtes en train de provoquer. Cracha Myosotis en serrant les dents.

Ombrage continuait de sourire, le dardant de ses yeux cruels. Elle émit un petit rire strident avant de frapper dans ses mains.

- Quant à vous, vous n’avez aucune idée de quoi je suis capable. Je vais vous apprendre à colporter des ragots à droite et à gauche ainsi que lever une armée contre moi. Peut-être vous donnerai-je des lignes ? Que pensez vous de : “Je ne dois pas mentir” ?

- Quand j’en aurai terminé avec vous, je vous éparpillerai aux quatre coins du Kapharnaüm.

- ASSEZ ! Cria-t-elle. J’en ai terminé avec vous. Échec au roi !

Avant même que Myosotis, Sandy, Claire ou Pralimélie n’eurent le temps de réagir, Joelores elle-même leva les bras. Une nuée d’insectes volants sembla sortir de ses manches, une myriade de cafards aux carapaces brillantes d’un rosé pastel. La vague tournoya autour des quatre enfants. Myosotis ne voyait que des battements d’ailes. Paralysé, il ne pouvait rien faire. Qu'est-ce que c'était, derrière elle, dans l'encadrement de la porte ? Du vert, il ne vit qu'une tache verte. Et en quelques instants, il ne vit plus rien qu’un rideau noir…
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Il avait couru à perdre haleine, bousculant sur son passage tous les élèves qui encombraient les couloirs. Sa main blessée saignait abondement, laissant derrière lui une trace que même un bandage de fortune n'arrivait pas à contenir. Il serrait les dents et n'avait pas réussi à enfiler le gantelet volé dans le cabinet de curiosité, la plaie était trop vive. Ceinturé à sa taille, il l'avait caché sous sa robe. Il le savait Héross était probablement sur ses talons, le suivant à la trace, Mélina déjà tombée entre ses griffes.

Il courrait au hasard, essayant de regagner le cloître où il avait abandonné Myosotis et les autres, peut-être étaient-ils encore sur place à l'attendre ? Il ne les avait pas vu attroupés avec les autres étudiants devant la salle de cours de "Prévisions météorologiques".

Alors qu'il passait à une intersection, il la vit, il l'entendit : cette terrible femme accompagné de ses nouveaux gardes personnels qui menaçait quelqu'un à travers la porte du bureau de Mélina. Toujours accessible et rien n'y étant stocké de dangereux, l'Ordre du Pingouin n'avait pas eu besoin de le ravager comme le laboratoire. Mais puisque Mélina n'était pas dans son bureau, par déduction Raphaël sut qui y était.

Il se précipita. Invoquant un gant en soutien de sa seule main valide, il voulut attraper une des deux marines par le col pour se frayer un chemin dans la salle mais c'était déjà trop tard. Il perçut un petit regard en coin de Joelores alors qu'il arrivait, son sourire s'étira, elle leva les bras dans un geste théâtral et Raphaël sentit qu'une vague de petites créatures le frappait de plein fouet avant que sa conscience ne l'abandonne. Tout fut soudainement noir.
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