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Vieux con des neiges d'antan

Ça détend de voir les gens se démener à la tâche. Y'en a encore pour qui la notion de travail veut dire quelque chose. Se lever, s'investir, donner de sa personne. L'homo faber s'épanouit dans ces carrières, ça se voit, il exploite son plein potentiel. Ça change de cette petite génération de branleurs qui vient et qui veut tout, livré sur un plateau d'argent avec la petite pipe qui va avec. Non, là, on retrouve le vrai peuple industrieux qu'a bâti des civilisations. Des hommes vigoureux, des femmes courageuses. Des enfants aussi. C'est bien de mettre les marmots au turbin. Y'a que comme ça qu'on en fera de vrais hommes.

Après... on trouvera toujours des mauvaises langues pour venir vous dire qu'ils travaillent pas de leur plein gré, que l'âge de mortalité est ridiculement bas et gnagnagna.... Faut bien que je jeunesse se passe j'ai envie de dire. Et c'est parce qu'une bande de peigne-cul, logés au chaud dans leurs bureaux loin de tous les malheurs du monde, a soudain un cas de conscience que je me retrouve ici à devoir faire un rapport. Un rapport sur l'esclavage. Je vous en foutrais. Ces gens là ont été capturés dans les règles de l'art, y'a pas eu de triche, alors faut qu'ils arrêtent d'être mauvais joueurs. T'es esclave, t'es esclave, t'avais qu'à pas te faire choper. Mais non. Noooon ! On trouve toujours une excuse à tout le monde. Qu'est-ce qu'ils m'ont demandé en plus ? C'était marqué sur leur putain de papelard, je lis ça.... ah oui, me préoccuper de «la dignité de leurs conditions de détention».
Sont vraiment aux fraises du côté du G.M. Là, c'est le début de la pente savonneuse. Au début, on cause dignité de détention et avant qu'on ait eu le temps de dire «ouf», l'esclavage est illégal. Je veux bien - enfin, non, je veux pas - mais si on arrête avec l'exploitation humaine, on a pensé à l'après ? C'est pas avec la jeunesse qui arrive qu'on maintiendra l'embarcation à flot. Alors soit on tend à minima vers l'autoritarisme - juste histoire de former la jeunesse à la dure - soit on se dit qu'au fond... les esclaves... bon... c'est pas trop mal finalement.

Pour ma part, pas envie que le G.M devienne despotique. Ça me ferait trop de travail en plus. J'aime pas bosser. Moi, transporter des cailloux par un temps de chien dix-huit heures par jour comme les autres cons là-bas, ça m'a jamais botté. Donc pour des raisons pratiques, mieux vaut que ça soit eux qui s'en chargent plutôt que des types comme moi. Ça vaut mieux pour tout le monde. Surtout pour moi.

Bon, c'est pas tout ça. Faut que je justifie mon salaire. Je vous jure. Je leur file quatre plans pour détourner du pognon et renflouer les caisses noires et ils filent le boulot à des autres. Toutes ces petites gueguerres internes au CP 2 m'ont foutu sur la touche. Pour peu, je deviendrais révolutionnaire tiens ! Mais se pose toujours la question du salaire. Ces cons là préfèrent vivre d'amour et d'eau fraîche. Tu m'étonnes qu'y perdent la guerre contre le G.M.

Maintenant que je me suis arrangé avec les autorités locales et les gardes - des gars en or - je peux me promener au milieu du cheptel. L'année dernière, on a perdu mille têtes de bétail. Le premier attardé venu arrive, y crie «révolution» et y s'en va comme un prince avec la marchandise. C'est pas un rapport d'enquête sur les conditions de détention qu'y faut mais des renforts qu'y faut envoyer. Et y servent à quoi tous ces putains de colliers explosifs hors de prix ?! Des libérateurs de mon cul arrivent ? Bah tu fais sauter tout le monde sur un kilomètre à la ronde. C'est malheureux d'en arriver là, mais au moins ça dissuaderait les autres cons de venir jouer les héros deux fois l'an. Ces révos je vous jure... chaque fois qu'y sont à court d'idée, t'en as un qui s'écrie «Et si on libérait des esclaves ?». Le hic, c'est qu'y z'ont jamais d'idées, alors y passent périodiquement nous lourder de la marchandise. J'aime autant vous dire que si j'étais en charge de la gestion, ça rigolerait moins.

Allons un petit peu au contact de la populace. On m'a dit de faire attention à eux, mais rachitiques comme y sont, ça va, je suis à l'aise. Je descends la pente rocailleuse de plusieurs centaines de mètres qui me sépare des esclaves et pis je commence mon «enquête».

- Ça va gadjo ? que je demande au gamin sur ma route.

Faut bien commencer la discussion d'une manière ou d'une autre. Moi, j'ai le sens de l'humain, c'est mon truc. Pour ça que j'ai pas besoin de tuer, je suis trop sympa pour en arriver là. Bien simple, si je venais me taper la mariée pendant sa noce, me faudrait vingt minutes de blabla pour que tout le monde - époux et parents compris - me servent sa rondelle sur un plateau. Le sens de l'humain que je dis, ça mène partout.

- J'ai... j'ai mal au dos... NnNnh

Et y chouine. Bien ce que je dis, cette génération qui vient trouve toujours le moyen de se plaindre. On n'a pas mal au dos quand on a huit ans enfin, faut quand même arrêter de dramatiser. Peuuuuuut-êêêêêêtre que la hotte sur son dos qui fait sa taille et remplie de cailloux peut justifier un léger engourdissement des vertèbres. Mais de là à parler de mal de dos... Ne nous énervons pas, c'est qu'un gosse après tout.

- C'est p'rce que tu portes 'vec ton dos. Faut porter avec les jambes. T'plies les genoux et tu te redresses, faut pas que le dos prenne la charge.

Y s'écroule. Non. Là. Y'a de la mauvaise volonté. Je donne des conseils et lui y s'évanouit sous mes yeux. Du cinéma tout ça. Qu'est-ce qu'y font pas comme drame à cet âge pour ne rien glander. Voilà un garde qui arrive. Enfin des gens raisonnables dans la place.

- Y'a le chiard qui vous importune m'sieur Derrick ? Voulez que je le bouillave ? Moi c'est simple, une béquille et tout rentre dans l'ordre.

Ça fait plaisir de voir du personnel dévoué. On sent que le type a le sens du devoir. Je l'écrirai dans le rapport : «Personnel attentionné et disponible, toujours débonnaire et agréable». Surtout que lui, je l'aime bien, c'est un gars qui en veut. L'a pas pu entrer dans la marine à cause des test de Q.I ; bah y s'est pas laissé démonter. De ce qui me disait à mon pot d'accueil, y lui arrive de fouetter ces branleurs jusqu'à s'en faire saigner la paume. Non... moi je dis ça ce niveau là, y'a pas de mot, c'est juste admirable, ça force le respect.

- Mais non Gorgie, mais non. De toute façon l'est à terre.

- Ça me dérange pas vous savez ! J'en ai maté des plus faibles que lui.

Et y commence à mettre des coups de fouets au merdeux qu'est la gueule dans la poussière. On voit le savoir-faire, poignet souple, dos bien droit, lui y sait se tenir correctement, m'étonnerait qu'il ait mal au dos en bossant. Y'a pas de secret, faut plier les genoux.
Pis.... chapeau l'artiste. On voit bien que le gosse... sa perte de connaissance... c'était du chiqué. Le voilà déjà qui se relève - en larmes, évidemment, toujours à chouiner - et qui ramasse ses cailloux. Bah moi, je trouve ça digne. On redonne le goût du travail à ceux qui l'ont perdu. Des gestes simples qui sauvent des carrières. Des carrières de pierre surtout. Faudra que je la ressorte à Gorgie, elle est pas mal celle-là.

- Pas tout ça, mais y'a d'autres chats à fouetter.

Voilà que Gorgie avec ses gros yeux de dingue se met à regarder frénétiquement à droite à gauche.

- Où ça ?!

Bon, on sent qu'il a pas terminé ses études. Et qu'il les a pas commencées non plus. Mais vraiment, brave gars. Le cœur sur la main, généreux, surtout avec les coups de fouet.

- Non c'est... c'est une expression Gorgie. Ça veut dire qu'j'ai du pain sur la planche.

Y me regarde avec ses yeux vides et sa bouche ouverte prête à gober des mouches.

- Vous voulez du jambon avec votre pain ? Ou de la confiture p't'être ?

Encore une fois, c'est un bon gars. Il a déjà ça pour lui. Je lui tape sur l'épaule, j'y dis de retourner bosser - parce qu'à la longue y me tape sur les nerfs ce gogol - et je continue mon inspection. Où est-ce que je vais trouver de la dignité humaine dans toute cette chiasse humaine ? Sont tous occupés à casser des cailloux et à les ramasser. J'approche un vieux qui cogne à la pioche comme un dément, y te pète des morceaux entier de la falaise au fond de laquelle y croupit. L'a la niaque l'ancien ! Ça fait plaisir. Les anciennes générations, y'a que ça de vrai. Ça turbine, ça fait pas chier et quand c'est trop vieux pour bosser, ça meurt. Le cycle de la vie en somme.
Alors j'approche mon barbu avec une gourde d'eau - parce que lui y l'a méritée - et je commence à tailler le bout de gras.

- 'tention l'ancien, si tu continues de bosser comme ça, on aura vite fait d't'app'ler l'dromadaire warf warf warf !

Une rasade d'eau fraîche, une petite vanne, juste de quoi briser la glace et je peux dire qu'on va devenir les meilleurs amis du.... je rêve ou c'est des menottes en granit marin qu'il a ?


Dernière édition par Derrick Oletto le Lun 24 Juin 2019 - 11:33, édité 1 fois
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Miranda ! Tournebroche ! Baeteman ! Cafard ! Gouvernement !

Chaque coup de c'tte foutue pioche qui éclate la rocaille est une promesse de mort envoyée à cette bande de saloperies de fils de chiennes qui m'ont pourris la vie, me l'ont mise à l'envers, et m'ont laissé croupir ici comme une vulgaire chiasse. Privé de liberté, privé de boustifaille, privé de gnôle, privé de goumiches à tamponner, ils m'ont laissé que mes châsses pour chialer et mes pognes pour m'activer à fracasser la pierre à longueur de journée. J'sais même pas où que j'ai foutu les paturons, ni dans quel camp pourrave pour claquemurés ils m'ont bazardé ces culs-de-jatte. Je suis furibard rien que de penser au lopin de terre merveilleux à laquelle on m'a arraché, mon petit coin de paradimuche à moi. Les pédérastes, ils ont osé me tambouriner sur la trogne alors que j'étais sous la protection d'un Corsaire, m'ont mis le fer pour m'entraver. Un truc étrange qui m'a empêché d'user des facultés de mon fruitmuche démoniaque. C'est là que j'ai tilté que y'avait plus aucun moyen pour l'ancêtre que je suis de décarrer d'ici.

'tention l'ancien, si tu continues de bosser comme ça, on aura vite fait d't'app'ler l'dromadaire warf warf warf !
Hmphf ? Le dromadaire il va t'faire dégringoler tes vieilles ratiches de ventripotent si tu crampes pas d'ici fissa.


Premier réflexe, grogner. On perd pas les vieux réflexes aussi facilement. Puis, je mire avec curiosité la gourde tendue, il m'offre de quoi m'inonder le gosier. Pas de refus. Je saisis ça d'un air ingrat, lui chie pas de politesse et avale de grosses gorgées, avant de tout recracher à terre.

FOUTREDIEU ! De la flotte ! Encore ! Ras les miches de cette pisse, je veux un bon tord-boyaux parbleu !

Blanc de colère, la bave qui dégouline sur ma barbiche grisonnante et crasseuse, j'envoie valdinguer la couhourde vide, qui va s'écraser sur le boulard d'un des bleusailles chargés de la surveillance. Le genre de truc rigolboche en temps normal qui me fait pas marrer d'un poil de fion, l'autre pisseuse que j'ai touché affiche une trogne furibonde. Le v'là qui rapplique comme un gros loubard prêt à passer à tabac le petit merdeux du coin qui lui a pissé sur le panard. Problème, c'est qu'il a beau avoir un pétard, il est taillé comme un manche à balais le salopiot. Niveau intimidation, on repassera. Pourtant, il se la tente quand même de me foutre les foies, des fois qu'il tomberait sur une tarlouze qu'il doit se dire. Ni une, ni deux, j'lui colle ma cafetièresur la sienne de sans-roubignoles. Y'a la moutarde qui me monte au nez.

Y'a un truc qui te tracasses, l'marmot ?

J'le vois qui déglutit, et qui aurait bien voulu jacter un coup, mais il y arrive pas, ça bégaie et cherche de l'aide du regard. Pas l'autre empoté, ni les autres esclaves qui s'amusent de la scène. Son salut vient dans mon dos, une lanière en cuir qui vient refermer son étreinte sur ma gorge, et me rappeler à l'ordre, en m'étranglant. Je peste malgré la position peu joyeuse dans laquelle je me suis foutu. Les emmerdes plus haut que la jugulaire, ça me connaît.

Blackness ! Bon dieu de merde ! La dernière fois t'as pas suffit ?! A croire que t'es masochiste l'ancêtre ! J'ai beau te rouster la gueule, tu reviens faire chier à chaque fois !  Tu me fatigues...

Le fouet relâche sa prise, voltige dans le bleu un moment comme une serpiche ailée, avant de venir claqouzer sur ma basane à plusieurs reprises. Je suis pas friand de me retrouver en position de faiblesse, mais j'ai le genou qui touche le sol malgré moi. Ça me file une foutue envie de dégobiller, je peux tellement pas schmoquer ça, d'être en position de faiblesse. Pas que le pignouf qui tient l'arme est plus mastard que moi, ça non, mais y'a ces merdouilles à mes poignets qui pompent mon énergie, je le sens bien. J'ai beau me rebiffer, lui comme moi savons comment va se finir le bousin. Je flanche, à bout de forces, et m'affale sur le rable, haletant, l'image branlante et les muscles tétanisés.

Pasquedieu... si seulement...
Tu vois que tu sais être raisonnable quand tu veux le vieux ! Allez, retourne fracasser les cailloux maintenant, on te paie pas à dorer la pilule sale con ! Zubabababa-bah !
Giah-ah... enfant de putain... Je te refroidirai un jour... giah-ah-ah...


En attendant ton heure, tu préfères te foutre de ma bobine et repartir d'où tu viens, suintant le mépris. Encore un collignon qui sait pas qui est Balior Blackness, peut te dire qu'il désargoterait moins s'il était au courant de quelle espèce de saloperie de lardon de barbet traînait devant lui. Mon avis qu'il en piansserait plus la nuit tellement il aurait la crotte au derche. Grommelant dans les poils hirsutes de ma barbouse, je me redresse, de mauvais poil. Me sens merdeux, suis éreinté. La dextre qui vient choper le manche de pioche, l'est l'heure de repartir besogner.  

Tiens, l'autre berdouillard est encore là, à me zyeuter comme un couillon.

Mets les voiles le gras-double, le spectacle est terminé, grouilles avant que je décide de te grailler, on m'a pas apporté de boustifaille qui vaille le coup depuis des lustres ! Giaha-aha !
    La vieillesse est un naufrage. Plus encore pour lui qu'est bien disposé à couler à pic si on le jette à la flotte. Mal embouché, la carne. L'a graillé le fruit du Zoan modèle connard ? Pour le coup je ressens plus la culpabilité d'avoir craché dans l'eau de la gourde que j'y ai donné. Me parler comme ça... y'a vraiment des gens malveillants. Pour ça que les chaînes et les colliers explosifs ont été inventé faut dire. Le monde est bien fait.
    Comment que je réponds à un effronté pareil, à un malotru de première classe, un filou sans foi ni loi un enculé de sa... restons calme. Je vais juste lui mettre un coup de pied.

    Y tombe à la renverse après s'être redressé y'a encore peu. Faut pas vieillir ma brave dame, moi je vous le dis. Faut pas non plus me chercher des crosses. De l'altruisme spontané. Je lui donne de l'altruisme spontané et lui y crache dessus.

    - Gare au col du fémur.

    En principe les sales bêtes comme ça, on les laisse pas pulluler dans la nature. Pour ça que la captivité lui va si bien au teint. À moins que ça soit un coup de soleil. Quoi qu'il en soit, il a pas à se plaindre. Il est au plein air, y fait de l'exercice ; je connais des hospices où on s'occupe pas aussi bien des résidents. Et bah même pas qu'y dirait merci. Vraiment un mauvais élément. Méchant avec les gardiens - alors que les types font juste leur boulot -, insultant envers les aimables membres du Gouvernement Mondial venus lui apporter de la flotte, cruel avec les enfants.... Non... on peut retourner le problème dans tous les sens : y se plaît pas ici, c'est manifeste. Et vu que je suis un altruiste spontané, bah... spontanément... j'ai pu envie de le voir souffrir.
    Je pourrais bien détourner le regard, mais ce serait hypocrite. Non. Je préfère l'achever. C'est honnêtement ce qu'il y a de mieux à faire. S'il était pas occupé à m'insulter, je suis sûr qu'y me dirait «Derrick, tue-moi. Je l'ai cherché, y'a objectivement aucune raison pour laquelle je suis encore amené à respirer : qu'est-ce que tu attends pour me tuer ?». Y formulerait peut-être pas ça comme ça au mot près, mais c'est l'idée générale.

    - GORGIE ! Que je gueule.

    Trente secondes. Quarante même. Toujours pas de Gorgie. Alors je gueule à nouveau. Y s'amène enfin. Y trottine, empoté, en train de reboutonner son falzar. Sacré Gorgie, le fouet lui suffit pas, l'aime bien gratifier ces dames de sa matraque. Comme quoi, y'a une vraie proximité entre le personnel et les résidents. Les détracteurs diront ce qu'y veulent, y'a de la promiscuité, c'est convivial et pis... ça permet de renouveler le cheptel sans avoir à aller chasser des esclaves.
    Pour peu qu'il ait engrossé la loqueteuse qu'il était en train de bourriquer quand je l'ai sifflé, bah le gosse, quand y naîtra, y naîtra esclave. Donc forcément, la liberté lui manquera pas vu qu'il l'aura jamais connue. Et puis, y sera formé sur le tas, pas de période d'adaptation à chialer sa mère vu qu'y travaillera avec. En plus, ça fait des économies. Comme ça, pas besoin de traiter avec des marchands d'esclaves véreux ou de s'emmerder avec le transport. Piner les esclaves pour leur faire chier de la main d'œuvre à volonté, ça c'est une mesure économique, écologique même et sociale. Peu de frais et ça reste en famille.

    Pendant que je note ma dernière trouvaille dans le rapport, l'hirsute se relève de là où je l'ai envoyé valdinguer. Méchant comme la teigne, il essaie même de s'en prendre à moi. À moi, l'altruiste spontané. Alors Gorgie tempère son ingratitude avec le fouet et finit de reboutonner son froc.

    - Dis-moi mon petit Gorgie. Y'a moyen d'exécuter les esclaves ici ?

    Pendant qu'y fait des échauffement du poignet - parce que des coups de fouet comme il en met, ça demande de l'entraînement - y réfléchit. L'air pensif en tout cas. Ou qu'y fait semblant. C'est le plus probable. Parce que c'est pas lui faire offense que dire qu'il pas été embauché pour ses aptitudes cognitives.
    Et l'air grave, les yeux fermés, y fait «non» de la tête. Putain. Si je m'étais attendu à ça.

    - Y'a la charte m'sieur Oletto. Z'ont des droits tous ces gens là. Si y cherchent pas à s'évader, on peut pas les zoquer.

    Des droits. Rien que prononcer le mot me fout des aphtes. En tout cas, ça a l'air de faire ricaner l'autre vieux dément qu'essuie les traces de sang occasionnées par les nouveaux coups de fouet.

    - Mais parfait'ment entre nous m'sieur Oletto. Y'a la charte... pis... parfois... y'a des accidents.

    On regarde le croulant avec un sourire presque amical à son endroit. Là, avec le petit jeune, on est en train de se tâter pour savoir si l'autre relique va décéder prématurément de cause accidentelle ou bien des conséquences d'une tentative de suicide. Même les esclaves ont un droit de regard sur la manière dont y vont crever. C'est dire si y z'en ont de libertés.
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    Gorgie. Saloperie de trisomique fini à la pisse, continue d'agiter ce fouet sur ma carcasse et il finira au fond de ton gosier un de ces jours, pour vrai. Y'a le raisiné qui coule de mes plaies ouvertes, à vives et qui me chatouille plus sévère encore que lorsque je me suis fais trouer la panse par les balles de ces peignes-culs de la marine. Déjà que l'autre grassouillet m'avait refoutu furax avec en me foutant un coup de panard au derche, maintenant y'a la géhenne qui a enflammé le tout et j'ai de furieuses envies de butter en bloc ces raclures de bidets. Maintenant, j'suis pas assez mufle pour aller tâter une fois de plus de la lanière de cuir, j'en ai ma claque pour la journée avec tout ce que j'ai déjà ramassé. Je vais faire ce que je fais rarement, trop borné que je suis d'ordinaire, je vais laisser en bobine l'idée de les étriper et me remettre à fracasser de la caillasse, passer mes nerfs dessus.

    Miranda ! Tournebroche ! Baeteman ! Cafard ! Gouvernement ! Gorgie !

    Pendant que les deux zigotos complotent dans mon râble, je m'acharne sur la rocaille qui se fait laminer par la pioche. Je cogne fort, la pierre éclate, je satane encore plus fort. Livré à moi-même, coffré en pleine gambergeouze, ça revient en masse dans le ciboulot et les mauvais souvenirs avec. J'en arrive à cogiter sur ce qui m'a foutu dans ce bousin, quel est l'enfant de putain qui m'a botté les miches de l'île de la boustifaille pour m'enflaquer ici. Ce trou à rats dont je ne sais rien, ni la position, ni le nom. En revanche, le petit bagoul de la tête de veau à qui je dois mon malheur, je ne l'ai pas oublié. Salanzar Marchall, Tape la Masse. Oh il dézingue bien avec sa fichue arme, pas de soucis là-dessus. Cette raclure de pelle à merde me traque depuis qu'on a décarré des blues, avec l'ancien équipage de rejetons de chiennes qu'était les Grognards.

    Sur Banaro, il m'avait remis la pogne dessus. Sur Banaro, je l'avais salement dessoudé, pensant même l'avoir refroidi pour de bon. J'ai bien chié, puisqu'il est venu repointer sa fiole de viocard, déterminé à pas se faire allonger une seconde fois d'affilée. Certainement le duel le plus coriace que j'ai eu à livrer, le plus maouss aussi, on s'est sacrément envoyé dans les ratiches. Des gnons d'une violence comme jamais encore j'avais eu à en encaisser. Ce pédéraste, aussi mastard que ma pomme, aussi tétard, des baloches aussi mastoc, alors qu'est-ce qui a fait basculer l'issue de cette bigorne en sa faveur ? Moi perdant, j'en ai le battant qui s'emballe. Foutredieu c'que le goût de la défaite est amère. Elle passe pas celle-là, et ne passera jamais. Même une fois cané, je continuerai de l'avoir mauvaise. Enfin, d'ici là je me serai vengé, j'ai bien l'intention de retrouver cet enculé de bâtard et lui dérouiller la bobine. Et cette fois, je manquerai pas de l'achever de mes arpions, foi de soiffard !

    Bon, elles ont fini de s'enfiler les deux petites tarlouzes ? Je zieute d'un quinquet en coin, histoire de pas les déranger dans leur grand complot dont la victime fait aucun doute. Si tantôt j'étais pas motivé pour leur hacher les rouspignolles, j'ai changé d'avis ! Lâchant le manche de mon outil de travail forcé, je fais mine de creuser avec les croches. De grosses mottes de terre mélangées à de la rocaille, que je bazarde loin derrière moi. Si au départ ça vole dans tous les sens, je finis par me fixer sur un cible bien précise. Le vieux canonnier que je suis a pas de mal à aligner deux pucelles piaillant comme le sont le lourdaud et le simplet. Je fais mine de pas biter que ce que j'envoie valdinguer finis par leur retomber dangereusement sur le coin de la trombine, et décide d'envoyer plus maouss comme pierre. Y'aurait de quoi allonger un beuglant avec de la caillasse de cette taille.

    Giah-ah-ah-ah... 'Vont voir si je suis qu'un foutu larbin moi... Giah-ah-ah... !
      Y fait quoi l'autre débris ? C'est de la terre qu'y nous jette dessus ou de la... non, c'est bien de la terre. Je m'estime heureux. À l'âge là, on sait jamais.
      Donc, y nous jette de la terre. Faut croire qu'il appelle «l'accident» de ses vœux. Franchement, ça me fait de la peine. Ouais, ça me chagrine qu'y me facilite la tâche à ce point. Moi qui me voyais déjà intriguer pour créer les conditions idéales de sa mise à mort, c'est décevant. Va donc y avoir des actes de barbarie sur personne âgée. Légitime défense. Y nous envoie de la terre.

      Pas que de la terre. Les gravillons suivent. Bon sang, la carne... y nous canarde sec. Granit marin autour des poignets, ça a pas l'air de le faire faiblir. C'est que ça m'égratigne jusqu'au sang ces merdes. Mais les gravillons durent pas. Là, y passe aux cailloux. Peut-être qui me facilite pas tant la tâche que ça finalement.

      - Faites et gaffe m'sieur Oletto ! Y nous bombarde. Que l'autre me dit avec deux de tension en cherchant à se protéger les yeux.

      La cadence augmente. La chiure de vieux... l'a rien à envier à une sulfateuse. Je pourrais contracter un peu les muscles, y aller de mon Tekkai. Mais ça serait un aveu de faiblesse. User d'une de mes meilleures techniques contre un vieux enchaîné qu'a juste des cailloux pour se défendre... c'est quand même pas bien glorieux. Mais là, ça commence à me faire un peu trop mal, faut bien dire ce qui est : je douille.
      Alors, n'écoutant que son courage, y'a Gorgie qui fait barrage de son corps entre les projectiles et moi. Faut dire que le fait que je le chope par le col pour le mettre devant moi est pas non plus étranger à son élan de courage spontané. Et vas-y que les rafales de cailloux fusent. Mon pauvre Gorgie, va.
      Pendant que je m'en sers comme bouclier humain et que j'avance pépère, je le sens bien qui convulse. Les organes ont bien encaissé. Ces gardiens... y sont peut-être solides au niveau des poignets quand y s'agit de fouetter, mais dès qu'il est question du reste : y'a pu personne. Faudra que je le note dans le rapport ça aussi. Mais je vais attendre d'avoir les deux mains libres.

      Je sens que Gorgie tremble pu. Je place mes gros doigts au niveau de son pouls... pas fameux, mais ça tient bon. Le fossile a fini de nous canarder. Je lâche enfin Gorgie qui s'écroule dès qu'on le tient plus par le col, juste histoire de mieux voir devant moi. Et bah pour voir, j'ai vu. L'autre géronte, il était à court de caillasses, alors il a pris un énorme rocher qu'y nous jette dessus en volée haute.

      Ni une ni deux, Soru latéral. J'ai pas oublié un truc avant de détaler ?

      Schkraouch


      Merde, Gorgie. Je pense pas que ça soit la peine d'aller chercher un pouls maintenant. Pauvre vieux. Mort dans l'exercice de ses fonctions. Et l'ancien qui se saisit d'un autre rocher. Non, là ça va plus. C'est le moment où j'utilise le pouvoir de l'amitié pour aller castagner mon monde.
      Bon, Gorgie... c'était pas non plus un ami. Mais merde... on tue pas les gardiens d'esclaves. Y'a le respect en principe.
      Alors voilà, pouvoir de l'amitié, hein, tout ça, je fonce sur la géronte hirsute d'un autre Soru - je vais encore avoir des ampoules putain - et, pendant qu'il a son gros caillou brandi au-dessus de sa caboche, j'y mets un grand coup de poing dans la panse.
      Là, y jettera plus rien. On voit bien qu'il essaie de tenir debout, de jouer le bonhomme inébranlable ; mais ses genoux qui flageolent trompent personne. Y s'écroule, le caillou sur sa carcasse comme pierre tombale.

      Justice est faite. Ces salauds d'esclaves s'en sortiront pas impunis comme à chaque fois. Tous les collègues de mon défunt camarade rappliquent. Y'a eu du délai. Faut les comprendre, la pause de midi, c'est sacré. Et on m'ôtera pas de l'idée qu'ils avaient un peu la trouille du vieux. Bande de péteux. Y sera garni mon rapport, tiens !
      À qui je vais faire croire ça ? Je vais demander un pot-de-vin et ça passera crème. C'est ce que Gorgie aurait voulu.

      - MmfFLlLBbBb Que ça fait sous le caillou.

      Y'en a qu'ont la vie dure. Même pas qu'il est crevé le gugusse. Sous le regard apeuré des autres loufiats qu'ont arrêté de piocher depuis un moment, les gardiens se groupent pour pousser le rocher. Presque à dix, y z'arrivent à peine à le bouger quand celui en dessous le soulevait presque sans problème. Enfin la géronte respire.

      - L...Lo...Lopettes.

      Pourquoi qu'on l'a extrait de dessous déjà ? Ah oui. Pour le tuer plus proprement. Là, l'est plus question de la charte visiblement. En voilà un qui prend une grosse télécommande et qui vise le collier avec l'antenne. J'ai beau ne pas être franchement versé dans la technologie de pointe, mais j'ai bien compris qu'en bout de course, ça risque de faire «boum».

      Pis je lui chourre sa télécommande à l'autre. La relique mérite une mort de guerrier. Qu'est-ce que je dis moi... j'aime pas le gâchis. Un gugusse comme ça qui en vaut cent, ça se composte pas, ça se recycle. J'y tapote du pied pour voir s'il est encore vivace. Non, ça va, pas trop abîmé. L'est en tout cas pas parti pour un marathon, ça, je peux le garantir sur papier.
      Alors, j'apostrophe un gardien. Mais alors... LE gardien. Du genre que, si on lui secoue la tête, on entend l'eau tiède à l'intérieur qui s'agite. Yeux de bovin, lèvres de gorille, je sens que la discussion va être laborieuse. Après avoir claqué les doigts quinze fois devant lui, y réagit.

      - La télécommande... Qu'y me dit comme si y meuglait. Au moins, y suit.

      - Écoute, ton esclave là, d'jà, l'est en fin de vie. Tout vieux, tout moisi, l'a des os cassés, y se discipline mal et y'a même des rayures un peu partout dessus.

      Preuves à l'appui, je mets un coup de pied dans les côtes du vieux pour qu'il se retrouve sur le ventre et j'y montre les cicatrices dues au fouet.

      - On ajoute à ça l'usure et la mauvaise haleine... non... y'a pas à chier... Y vaut pas plus que...

      Qu'est-ce que j'ai comme ferraille dans ma poche déjà ? Je jette le contenu aux pieds de l'hydrocéphale qu'a l'air tout perdu.

      - Trois-mille-cent-trente-six berrys. L'compte y est. Et encore... ch'ui généreux.

      Les gardiens regardent les sous par terre, pis y me regardent, pis y se regardent, pis y'en a qui se grattent la tête. Y'a pas à dire, gardien, c'est encore la vocation de ceux qui sont trop cons pour entrer dans la marine. Et c'est dire.

      - Votre vieux d'compagnie là, par terre, j'vous dis qu'je vous l'rachète. T'façon, z'allez pu rien en faire vu qu'vous alliez l'buter.

      - C'est à dire qu'on n'est pas franchement habilité à valider la transaction.

      "Habilité", "Transaction" ? Vu le vocabulaire, c'est l'agrégé en Lettres de la bande. Plutôt à lui que je vais causer, parce que mon gogol a déjà l'air de saturer intellectuellement. Je m'en voudrais qu'il implose.
      Alors, je dis à celui qui doit être le responsable de tout ce bataillon d'abrutis que, de toute manière, je suis agent administratif agrégé par le G.M, que ça fait plus ou moins de moi un envoyé de Dieu sur terre, et que, quand je dis que je fais des trucs, je demande pas, j'annonce.

      - C'est soit ça, soit vous nettoyez la tête explosée du vieux par le collier.

      Feignasses comme ils sont, en voilà déjà qui ramassent mes piécettes.

      - Maintenant, c'est votre problème.

      Un problème ? Non. Moi, j'ai pas de problème, que des solutions. Je vais plutôt en faire un outil de travail du vieux.

      - Debout gros père que j'y dis à la loque brisée au sol, on va te mettre au turbin. Pour de vrai cette fois.

      Et voilà comment qu'on gagne un subordonné à moindres frais.
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      Le derche entre deux siantes, c'est l'expression qui se veut approprier à la situation. Y'a que je sais pas exactement comment gérer tout le bouzin, et que j'hésite entre lui faire ravaler ses ratiches ou fermer mon claque-merde et profiter de l'aubaine pour décarrer d'ici. La première option est celle qui m'excite le plus, mais j'ai la carcasse ramollie par ses maudites menottes en granit marin. En l'état, je suis pas plus dangereux que l'autre saloperie de Gorgie. Ces merdes me puisent de mes forces, comme un soiffard assèche une barrique, ces machins me sifflent toute mon énergie. Si j'ai eu assez d’orgueil et de hargne pour dézinguer l'autre putasse à coups de rocaille, c'était un ultime baroud d'honneur. Un dernier coup d'éclat avant le naufrage du vieux rafiot que je suis. Puis, y'a la douce géhenne suite au bloc de roche qui m'est tombé sur la fiole qui me pousse à rien faire de stupide.

      Timbré et suicidaire, soiffard et crève la dalle, ainsi est Balior Blackness. Enfin, était. Je suis tombé bien bas, depuis l'îlot de la boustifaille, foutredieu. Ancien membre de l'équipage des Pirates du Brown, ancien Grognard, ancien Cafard, et maintenant ça. Un vulgaire esclave, un barbon embastillé. Alors quand il se trouve qu'un lardon a la riche idée de vouloir me libérer, me sortir de ce trou à rat, je vais pas me faire prier, fierté ou pas. Dans les faits, tout ça me file la gerbe, l'autre ventripotent a allongé quelques berrys, même pas de quoi acheter de quoi grailler pour quelques jours, et ces fils de chiennes ont fermé les lampions. Maintenant, c'est votre problème qu'a dit l'autre pouffiasse aux airs de tête pensante. Alors quoi ? Un gras du bide, un de ces péteux du Gouvernement rapplique, fais comme chez lui et vous baissez la frétillante bande de pucelles?Et puis surtout, y'a un truc qui me heurte plus que tout le reste...

      Trois mille berrys ?! Vous pavillonnez j'espère ?! 'Savez qui j'suis ?! BALIOR BLACNESS ! PRIME A 5 MILLIONS DE BERRYS BANDE DE CHIURES DE PEDERASTES FINI A LA PISSE ! Et vous me vendez pour quelques pauvres piécettes de mon derche ?!
      Y s'agirait de la fermer un peu et de lever tes fesses du sol, qu'on s'en aille, l'géronte.


      Qu'il me file un coup de panard dans le flanc, histoire de m'activer. Il me fout furibard celui-là, attends un peu qu'on foute le camp d'ici qu'on règle nos comptes ! On va se castagner la fiole dans un bon vieux duel à l'ancienne, un face à face dont la seule issue est de refroidir l'autre. C'est ça, retire-moi cette merdasse qui me parasite depuis trop longtemps, je vais avoir besoin de toutes mes forces pour t'arracher la bobine du caisson. 'Faut dire qu'avec toute la graisse qu'il se trimballe le salaud, 'va falloir mettre les bouchées double pour en venir à bout du loustic. Je prends mon mal en patience pendant qu'il donne les instructions aux chiures pour qu'ils fassent tomber les menottes. C'est la libération quand elles finissent par tomber, un poids qui s'envole et moi qui me sens tout de suite plus léger. L'impression de revivre, ça faisait trop longtemps que cette saloperie me sapait mes forces.

      Pour marquer le coup, je bazarde dessus un glaviot chargé de haine et de rancœur, avant d'y foutre un coup d'arpion. Le machin fait une envolée sur quelques couples de mètres avant de disparaître dans la poussière.

      Bon débarras ! Cette merdasse me filait la dégueulade !
      Et pas que ça, tu devrais voir ta tronche.


      Qu'il se taille après m'avoir balancé ça à la fiole, direction la sortie. Je lui grogne d'aller se faire enfiler par une dizaine de tantouzes, avant de lui emboîter le pas. A défaut de pouvoir lui déboîter la trogne, il représente mon billet de sortie. Il faut bien un bon quart d'heure à la paire de marioles à l'entrée pour biter que le gros lard m'a abloqué, que je suis plus un pensionnaire et que je suis libre de décarrer d'ici. Nos patiences mises à mal, les injures qui volent et les coups de pressions qui fusent plus tard, y'a des loupiotes qui s'éclairent dans le carafon de ces guignols et les portes s'ouvrent finalement.

      Foutredieu ! C'est pas permis d'être aussi flingué de la cervelle ! Ils ont pas été fini à la pisse ceux-là, mais à la fiente !
      Leurs garces de mères auraient mieux fait d'avaler le foutre plutôt que de se faire engrosser à ces deux-là.


      Je me gondole tout en foutant les panards dehors, il a une sacrée gouaille le bibendum, ça me plaît. Y'a un mot qui me vient à l'esprit en zieutant ce qui se trouve face à moi, liberté. Un bonheur pour les mirettes que de voir autre chose que de la caillasse, des bobines de fiottes et ce satané camp d'esclaves. J'suis pas une vulgaire salope qu'on retient captive pour perpète, moi ! Je prends une grosse bouffée d'air, histoire de me remplir les éponges de l'air du pays.

      GIAH-AH-AH-AH-AH ! BALIOR BLACKNESS EST GUERI BANDE DE FIOLES A CHIBRES ! GIAH-AH-AH !
        Guéri, mais réduit en esclavage une fois de plus. Un mal pour un bien. Par les temps qui courent, c'est encore une bonne situation. Moins de responsabilités, moins besoin de réfléchir. La planque parfaite. Ce qui gêne le plus dans l'esclavage, ce sont les chaînes. Pas juste que ça gêne, mais surtout, ça se voit. Si j'ai le temps pour cogiter, faudra que je pense à un système pour que les esclaves le soient sans s'en rendre compte. Une petite filouterie histoire d'escroquer son monde en beauté sans susciter le mécontentement.
        Un truc sale pour transformer tout le monde en rats. Sale... rat... sale à rat ? Salariat ? Je trouverai bien un nom, je m'en fais pas pour ça.

        Ce pour quoi je m'en fais, c'est de l'utilisation de l'autre sénescent sur pattes. On a beau avoir mis la main sur de la belle pièce d'artillerie, suffit qu'y ait un rouage qui merde et on a vite fait de tirer sur ses propres troupes. Et je m'y connais, j'étais dans la marine d'élite. C'est que je m'en suis pris dans des miches des boulets de canon estampillés «Gouvernement mondial». Et par douzaines.
        Comment que ça se domestique un vieux ?

        - Donne la patte.

        J'essaie des trucs, faut bien commencer quelque part.

        - Qu.. Ma paluche c'est dans tes joues bouffies d'premier communiant qu'tu vas la déguster !

        Résultat pas tout à fait concluant. Y serait limite rebelle le con là. Un maître mal avisé se saisirait d'un journal et frapperait sur le nez en guise de réprimande. Mais pas moi. Moi, je suis un homme moderne avec l'esprit ouvert et des idées progressistes.

        - GnNNsCHLXXBlIicKitTtz !

        Pour ça que j'ai utilisé la télécommande qui relie à son collier électrique. Tout frisé qu'il est l'autre édenté.
        La technologie, y'a que ça de vrai. Paraît que c'est ce qui nous extraira, nous autres, sinistres mortels, de notre condition barbare. Là, y'a pas à dire, la civilisation rayonne. Et elle vous fout un de ces coups de fouet. Figuratif celui-ci.
        C'est que ça le ferait même tituber.

        - Qu'la grande faucheuse s'étouffe 'vec mes pendantes ! Qu'est-ce qui vient d'se ScHhNOlLggEeESsSKUuumFf ?!!

        Et on peut même faire varier l'intensité selon l'insolence de l'esclave. Mais parfaitement entre nous... est-il seulement nécessaire d'attendre après ladite insolence ? Pas que je sois cruel, mais le voir se tortiller comme ça.......... allez ! On remet ça !

        - Peuf... peuf... C'est toi bouboule... Toi qui m'circuites le ciboulot avec ton engin de mes dNiIIiIiiiKlLEbRrrRrScChhnNouu ..!

        Pas tout ça, mais si je m'écoutais, je risquerais de griller un investissement de trois-mille berries. Allez, je vais la ranger la télécommande. Elle me manque déjà. À lui, moins. Le regard qui me jette, je sens comme un soupçon d'hostilité. Faut dire que j'ai pas eu le temps de me présenter en bonne et due forme. Le Cipher Pol engage rarement des altruistes. Y'aurait comme une inadéquation vu la nature des tâches confiées. Au moins comme ça, il est fixé sur la nature de notre relation.

        - Mets-toi bien en tête que t'es pas libre l'ancien. T'peux aller à la proue d'un bateau pour crier que t'es le roi du monde, t'es juste une cession mobilière passée d'une filiale du G.M à une autr'

        - QqQQlLlOmmmMMPpPpRrRrllLlEechH !

        J'aurais dû commencer par lui préciser que si y triturait son collier, y'allait aussi avoir de la décharge en l'air. Et pas que dans l'air. L'a l'air fin tout cramoisi par terre comme ça. Ce qui me chagrine le plus, c'est encore qu'il ait pas écouté un traître mot que je viens de prononcer. Moi qui me suis donné du mal pour trouver des jolies formulations histoire d'éclaircir les modalités de notre partenariat, y me coupe la chique. Pour peu, je ressortirais la télécommande. Oh, et puis merde, soyons fous ! En avant la civilisation, ça peut pas faire de mal. Pas à moi en tout cas.
        J'appuie douuuucement sur le bouton et... putain, l'est rapide pour une fin de race !

        - M'touche pas l'poignet t'vas nous...! XxXxVvvvVVooOoooOKlLllLllRrKkkKkkRrr !

        - JLlLLEEEeeEeeBbbBiIiiiIDdDDNnNnn !

        HhHhIIIiIIikKkkKkKNnnNNnNNNNnNGGgggGgggGGgGlLllLLLlllLLlllPPppPPpPPFfFffffmMmMmmmMmMnNNnnNniiiIIIIuuUUuuUUuuUuuuUuu SssSsSsssSSsssssFFfFFffFffRrrRrRrCcCChhHhHhhhhhhhlLLlLllLEeEEEEEEeeeEEEPpPPPpPPpPpPpprRRrRrrrrRrRRRoOOoOoooOooOoOOoooooOookkKkkKkKKkkKkKkKKNnNnNNnNnNnNNnNnNNnNnEeEEeeEeeEfffFFffFDdDdDDnNnnNnnN BBBbBbbbBbbBBBkKkkkKAaaaaggGgGgGGGrrRrrrrRROoOoooOoOoOooooOOoXxxxXXXXxXxXxWwWWWOooOoooOOooYyYYyYyyyyYyyyYyYYZzzzZZZZzZzzz WwwwWWUUuuuUuuurrrrRrrRrrrrrRrrrQqqLlLLlRtTTtTtTtttttchHhHhHNnNnniiiIiIiIiiIiILllLlLlLllLLlLLlllLSSsSsSsssfffffffFfFffEeeEerrRrrRrrrrlLlLlLllllllllLLLlSscHhHhHhHhhH AaaaaAAaakKKkkPPPpPPPpppppppggGggGGggggGgGgFFfffffFFffFfXxXxxXxxxxchié !

        - Aïe.

        Y sait trouver les mots justes quand y faut, je peux au moins lui accorder ça. Ça, et le fait d'être le dernier des trouloulous. Des trouloulous ? Oh la vache... ça m'a bien esquinté cette histoire...

        Nous voilà allongés l'un à côté de l'autre pour profiter de soleil. Pis aussi parce qu'on peut pu arquer avec la décharge qu'on s'est mangée dans la mouille. Sûr. J'en suis sûr. Sûr et certain que mon vieux de compagnie était pas familier avec le principe de l'électricité conductrice. Autrement, y m'aurait pas touché au moment où j'ai appuyé sur ce putain de bouton. Merde. Si mon doigt avait pas ripé à force de trembler, on y serait encore. On aurait été beau à la réception tiens. De quoi approvisionner l'île en énergie pour peu qu'on nous branchait un câble dans... enfin... on aurait été mal.
        Y tient bien la charge le fossile. Mieux que je l'aurais cru. Mieux que moi, même vu qu'il essaie de se relever. Pas bon ça. Pas bon du tout même. On a beau ne pas se connaître depuis long, mais, d'instinct, je suppute chez comme un rien de tempérament rancunier. Mais alors... juste un soupçon, hein.

        Avec ses yeux de fous, les pupilles révulsées et la bave aux lèvres - de toute façon il bave tout le temps -, j'ai bien compris qu'y commence à nourrir quelques projets concernant bibi. La poisse. Même un Tekkai je peux pas. M'en suis trop pris dans les dents, me faut du temps pour me retaper. Y se penche et y ramasse la télécommande qu'était à portée de doigts. C'était ma dernière chance. Même foudroyé, l'a encore les esprits clairs.

        - GIAH-AH-AH-AH-AH ! Et maint'nant, c'est moi que je vais faire trisser de l'orage !

        Et il appuie sur le bouton. Peut-être qu'il était pas aussi malin que je l'avais pensé en fait. Pas assez en tout cas pour comprendre que la télécommande est reliée à son collier ; que c'est pas un objet magique qui électrise les gens selon sa volonté. Les anciennes générations et la nouvelle technologie... c'est quand même quelque chose.

        - SCcchHhhlUuUUuuUuuSsSsTTTttTRrRreEEUuUUpKLlLlLlLElLElElbBbBfFfNnNnuUuuuUxXxXxXxXrrRRrOoONNntTttt !

        Son doigt à lui a mis moins de temps à glisser que le mien. Y'a de la veine que pour la racaille de toute façon. J'arrive même à sentit l'odeur du roussi tellement l'a dégusté aujourd'hui. De ça, et du résidu de nos intestins respectifs. La décharge nous a comme qui dirait fait palpiter l'oignon à chacun.
        J'ai comme le sentiment que notre collaboration va être laborieuse. Mais ça, je m'en soucierai quand je pourrai à nouveau bouger les muscles.
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