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Indigestion de Caramels Part. II

Indigestion de Caramels


Seconde Partie




La vie est quand même à cheval entre une grognasse et une fille de joie. Voilà. Je ne développerai pas plus cette comparaison, on se débrouille avec ça et on passe à autre chose.

Je suis à la barre du Hollandais Voleur, magnifique bâtiment de contrebande, complètement travesti en navire marchand. Il faut être honnête, les gosses font preuve d’une efficacité qui ferait pâlir d’envie les recruteurs de la Marine. Je comprends les esclavagistes. J’ai pas beaucoup de respect pour ces gars-là, mais force est de constater qu’un gosse, putain ça bosse bien. Faut les voir à l’œuvre les marmots, ça va vite, c’est précis, ça pose des questions pertinentes et ça picole pas. Pis là, comme c’est pas mes gosses, je peux leur faire faire n’importe quoi sans une once de remord. Non, y a pas à dire, le jour où un équipage d’enfants se lance à l’assaut de Rough Tell, il lui faudra pas deux jours pour décrocher la palme.
Par contre, qu’est-ce qu’ils sont collants. J’ai pas eu une seconde à moi.

« Snuuurf… T’aimes bien ? »

La petite morve, elle est mi-mignonne mi-répugnante, l’arme ultime cette gamine. Elle vient de finir le Jolly Roger qui nous fera passer pour d’honnêtes marchands. Elle est douée.

« J’savais pas qu’on avait d’jà un drapeau marchand dans les cales »
« Bah non, c’est moi qui l’ai dessiné »
« Par le chapeau de paille maudit, je suis sur le derche ma p’tite Sucre, il est parfait »

Et paf, le compliment qui fidélise la gamine. Elle fait ma taille, j’peux être familier. Non, c’est pas dégueulasse, c’est du management.



Qu’est-ce qu’elle veut encore ? J’ai pas d’autres compliments en réserve.
« Tu le refais encore ? … »
Bordel, ils n’arrêtent pas avec ça.
« Non, on arrive en vue de l’île, c’est pas l’moment, parbleu ! »
Voilà qu’elle me fait le coup des larmes. Ah non, ça va bien au bout d’un moment.
« Mais j’suis pas une attraction du cirque ! »
« Mais t’avais dis que tu l’referais si j’finissais le drapeau »
C’est vrai. Oh pis merde.
« C’est la dernière fois ! »

Je quitte la barre, je saute sur le pont principale. Je vais y aller mollo, tout doux, pas comme les autres fois. Je tends ma paume vers l’avant et des étincelles violettes en jaillissent. Ni une ni deux, les pièces d’artilleries et les boulets du grand pont roulent et virevoltent gentiment jusque moi. Pis y a aussi une fourchette.

« Maintenant, vous rangez »

Les gamins applaudissent et s’activent pour tout remettre en place.

J’contrôle les fourchettes. C’est le premier truc que j’me suis dit. C'est tout à fait le genre de truc qui aurait pu m'arriver. Le fruit de la fourchette. Il fait quoi ? Bah il contrôle les fourchettes. Ah. Oué. Dommage. Ta gueule. Oui. J'ai tiré la gueule quand je me suis retrouvé avec la fourchette collée à la main la première fois. C’est venu rapidement, dès que j’ai croqué dedans, il s’est produit ce truc. Au moins, pas besoin de m’enfoncer un couteau dans le bras pour découvrir le type du fruit. J’suis pas un Logia. Je comprends, ça valait pas le coup de filer ce genre de pouvoir à un gars qui n’a que la moitié d’un corps normal. Il doit bien se marrer le gars tout là-haut qui écrit ma vie. Sale con. Toi-même. Hein ? Oh l’enflure, il m’écoute.

Pis les gosses, comme c’est des gamins, ils m’ont forcé à faire tout un tas d’expériences. J’avais beau leur dire qu’on avait pas que ça à foutre, ils étaient comme le jour de Noël. Impossible à arrêter. Pis, c’est pas plus mal comme ça, ça les canalise un peu. Par tous les diables, je parle comme une mère de famille.

Alors si je résume, j’attire les trucs en ferraille et les repousse à ma guise. J’contrôle la vitesse et la zone d’action du schmilblick un peu à l’instinct.  J’ai fait joujou pendant trente bonnes minutes avec l’autre boîte de conserve de Negociata. Cette enflure de robot, je l’ai fait valdinguer dans tous les sens. A la fin, c’était un tas de boulons. Bon, le p’tit Girofle, il l’a déjà réparé. Foutu génie ce gosse. Pareil, Réglisse, le p’tit poilu avec son lance-pierre, il a voulu m’avoiner avec un boulon, j’lui ai renvoyé dans les guibolles. C’était ma fierté de la journée. Il a changé de munitions, il a envoyé un foutu caillou, j’ai une croûte au cul, depuis il s’est planqué dans le nid de pie. La vengeance est un plat qui se mange périmé. Voilà pour les dernières nouvelles.

Ah non, dernière tuile de derrière les fagots. Mon Log Pose marche plus. A la seconde où j’ai croqué dans cette malédiction, l’aiguille a commencé ses cabrioles. C’est là où j’ai compris mon pouvoir. Comme elle fonctionne grâce aux champs magnétiques dégagées par les îles, je suppose que je suis moi-même un nouveau champs magnétique constant. Il y encore une demi-journée, elle pointait Banaro, mais maintenant, elle tourne sans s’arrêter. Voilà qui devient emmerdant pour retrouver les autres rigolos.

Le vent souffle plus fort. Faut en profiter.

« Les macaques dans les voilures, réduisez la grande voile au maximum. On va profiter du vent pour maintenir notre allure tout en donnant au Hollandais une allure moins tailler pour la course ! Allez parbleu ! »

Et ça cavale dans les cordages, de vrais petits primates. Je me dirige vers la barre, je prend le relais pour maintenir le cap, les gosses apprennent du moindre de mes mouvements. Dans moins de dix minutes, nous arriverons au port principal de l’île. Enfin, de l’archipel de cailloux qui forment cette grande terre d’Ilipucie. Il fait nuit noir, c'est l'heure des tricheurs.

« Qui nous rappelle le plan ? Sablé ? »

Le gamin prend un tonneau et se pose dessus pour prendre la parole. Zagahaha, tout comme moi dès que je m’adresse au groupe. Ces gosses sont de vrais miroirs. Faut que je fasse gaffe, j'vais avoir les parents sur le dos après.

« Caramels mous ! Nous allons euuuh…. »
Bon dieu.
« Infiltrer »
« Infiltrer ! »
Ils applaudissent et le gamin redescend du tonneau.
C’est tout.

Ça valait bien la peine de les couvrir de louanges. Ils n’ont rien compris. Quel bordel.
« Z’allez pas me dire que vous avez décoré le bateau, qu’on s’est tous habillé différemment et tout ça, sans que vous compreniez pourquoi on le faisait ? »
« C’est parce que t’as fait des tours de magie, on n’a pas écouté »
C’est ma faute, bien sûr.
« Vos parents vont vous reconnaître si on arrive sans déguisement. On se fait passer pour des marchands, on débarque et on se trouve un endroit calme. Ensuite, vous me montrez où habite les Kol’Gaete et je les dérouille. Fin »
« On est des marchands qui vendent quoi ? »
Ta mère.
« De l’air »

Ils ont des étoiles dans les yeux. Ces gamins sont complètement immatures.
« On pourra dire que t’as des pouvoirs »
Oh la bonne idée, pis après on ira voir la Marine en se tenant la main.
« Mes amis, c’est notre secret. Si les vilains bonhommes en bleu qui font des patrouilles me tombent dessus, c’est la fin de notre mission secrète. »

Merde, j’ai dit le mot.

« ON EST DES AGENTS SECREEEEEEEETS !!!! »
Et voilà qu’ils font des roulades de partout. Vos costumes, bordel. Après va falloir tout passer à la lessive là. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive moi ?

« Bon bah… Préparez-vous à accoster… petits espions… »
«OUUUUUÉÉÉÉ »

Youpi comme qui dirait.



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Indigestion de Caramels


Seconde Partie ii




Centre-île, Ilipucie.
Conseil du Râtelier.

Le faible clair de lune illuminait d’une auréole blanche la couronne dentaire qui trônait au centre de la pièce. Cette dentition aux proportions titanesques formait un incroyable fauteuil parfaitement lustré. Sur chacune des deux molaires, on pouvait y distinguer la silhouette d’individus parfaitement silencieux. Les après-molaires étaient elles aussi occupées par deux silhouettes immobiles. Le silence était parfait et la luminosité si basse qu’il fallait louer la lune de s’être invité à la partie.

Une porte s’ouvrit et immédiatement une lueur plus chaude baigna la pièce. Suffisamment pour dessiner plus proprement le contour des mystérieuses silhouettes.
Une dent fit son entrée en courant.

« Ils arrivent… Humpf… Ils… Arrivent… Humpf »

L’une des silhouettes tendit la main et la dent géante s’enracina à genoux.

« Wouizaaa wouiza… Dis-moi fils, aimes-tu ta nouvelle tenue de travail ? »
« Humpf… Elle est… Encombrante Monsieur Une… »

La silhouette se releva avec douceur et marcha en direction de la dent. Ou de l’homme dans la dent. L’homme dedans la dent. Il lui posa main sur la joue et lui pinça légèrement l’émail qui se fendit entre ses doigts.

« Wouizaaa… C’est un mauvais brossage, tu me feras une cure ! Cure-dent ! Woui-zah-zah-zah ! »
« Bien Monsieur Une… »
« Allons, tu es trop taquin avec ce petit garnement ! Lalaaaaalaaaa ♫ ! Il mériterait plutôt un bôôôôn gâteauuu ! ♪ Tiens mon mignon ! Citronné comme tu les aimes ♪ »

Un gâteau meringué citron dans son assiette de porcelaine glissa sur le carrelage avec douceur juste sous la racine de la dent.

« Merci madame Trois ! »


La dent attrapa le gâteau et partit à reculons en faisant révérence. Une voix s’éleva du fond de la couronne dentaire.

« …Merci à toi…»

La dent manqua de glisser tant la phrase semblait venir d’entre les morts. Un merci glacial qui fait crisser la mâchoire.

« De… de… rien Miss Deux… Gloups…. »


Et la dent partit en refermant doucement la porte.
Les Incisifs se réinstallèrent sur leur siège.
Silence.

« ♫Nous devriiiions peut-être y aller ? Sir O Phage n’aime pas attendre ♫♪ »
« …Mini Quatre n’a pas encore parlé… »
« … »
« Wouiza… C’est le moment des présentations pour le lecteur, faîtes un effort Mini Quatre… Wouizaa »
« … »

Trois petits braseros rougeâtres percèrent l’obscurité, découpant plus subtilement sa silhouette en-chapeautée.

« … Bon, moi j’y vais… »
« … »
« Wouizaa… Et dire que l’on a fait venir Gaz Moutarde pour rien… Wouizah-zah-zah ! »

Et les quatre silhouettes partirent pour le port accueillirent leur hôte. Posant l'ambiance de manière incroyable pour le spectateur et lui indiquant, par la même, qu'il devra plisser les yeux à l'avenir tant le code couleur utilisé pour ces protagonistes est aussi propre qu'un détartrage.





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Seconde Partie 3i




Ils grattent ces vêtements. C’est un peu juste au niveau de l’entre-jambe. J’ai eu beau m’époumoner pour dire que j’étais pas un gosse, ils ont continué de penser que je me foutais d’eux. J’ai lâché l’affaire, mais j’ai quand même un paquet plus large qu’un mioche de huit ans. J’ai pas vérifié, je suppute. Bande de tordus.

Ceci étant, Girofle le bricolo a fait des merveilles. Il a arrangé pour ses trente potes et moi-même un costume de marchant fantaisiste qui bernerait même le vieux loup de mer que je suis. Pour le couvre-chef, j’ai pioché dans la collection du capitaine Beateman. Les marmots m’ont même trouvé un nouveau patronyme, Mathy Mimi. Ça fait notable de South Blue. Pour sûr qu’ils ont de l’idée les jeunes. Pis pour une fois, ça fait pas référence à ma taille.

« Préparez-vous les gars, on va accoster au port, on allume les feux et tout le monde tient son rôle ! On va bien s’amuser Zagahaha ! »
« Bien Mimi ! »

Bon, c’est peut être limite niveau respect finalement.

Je manie la barre avec douceur pour rejoindre la bite d’amarrage qu’un gus en blanc me désigne. Le Hollandais est quasiment à l’arrêt quand les gamins balancent les cordages comme prévu. Un dernier grincement et le bateau est à quai. Les choses sérieuses vont enfin commencer. Je claudique jusque la planche de déchargement et les poulies font leur travail pour créer le chemin entre le bateau et la terre ferme.

Le gars en blanc s’avance sur l’embarcadère, je comprend que c’est pas le gars qu’est en blanc, mais son sourire qu’est si large qu’on dirait une chemise. Même avec la faible lueur des torches, on voit que ça. Pis il est flippant en fait. On dirait qu'il n'a pas dormi depuis un an. Papa ?

« Bonsoiiiiiiir !»

La vache, même quand il parle on voit rien. Passe le curseur et surligne en bleu. Là.

« C’est si plaisant de vous rencontrer ! C’est incroyable pour nous de vous accueillir de si bon matin ! Nous avons tant de choses à apprendre de vous !»

C’est la nuit. Qu’est-ce qu’il bave, il me connait ? On a gardé les poules d’eau ensemble ?

« On se connait ? »
« Ma foi non ! Mais sachez qu’à Îlipucie, nous sommes toujours ravis et enjoués ! »
Merde il y avait un ^sur le i. Faudrait que j’édite tout ça. Plus tard.
« Bah merci, on est un peu claqué du voyage, mais ça va »
« Toutes nos excuses, mais votre subliiiime bâtiment ne figure pas sur nos registres. Est-ce la première fois que le… Bollandais Moleur accoste par ici ? »

On a été un peu léger sur la falsification du nom. Trop enjoué ce type, je supporte mal. En plus, c'est chiant qu'il parle trop proprement, on loupe la moitié des phrases. J'vais mettre un ○ devant ses répliques.

« Tout à faaaait »
Foutage de gueule.
« Oh ! Vous parlez déjà comme nouuuus ! C’est subliiiiime ! »
Crotte, là.
« Veuillez m’excuser de cette question, mais le protocole m’oblige à vous le demander. Êtes-vous pirates, civils ou préférez-vous garder cela pour vous et c’est bien vooootre droit le plus sincère »
Ça valait bien le coup de s’emmerder la vie.
« Civil, on est marchand »
« On vend de l’air ! »
Mais qu’il est con ce gosse.
« De… L’air…Formidaaaable ! Je note ! Je note ! Nous adooooorons l’air ici ! »
Le petit Sablé me fait un pouce de la victoire avec un clin d’œil appuyé.
« Il y a toujours aussi peu de personnes pour accueillir les visiteurs par ici ? »

Niveau désertique, ça se pose là. Il y a bien un bâtiment qui a accosté avant nous à l’autre bout de l’embarcadère et qui semble jouir d’un meilleur comité d’accueil. Ça va être plus facile que prévu de s'infiltrer. Le type voit que je m’y intéresse et s’empresse de lâcher son plus grand sourire, il m’arrache une nausée.

« Entre-nous, je dois vous dire que vous avez de la chance ! Cette nuit vient d’arriver l’intendant de notre fooooormidable partenaire sur Îlipucie : Sir O Phage ! »
« Qui ? »
« Comment ? Vous ne connaissez pas la Kol’Gaete ? Il faudra vous y faire le temps de votre passage mes amiiiis ! C’est une fooooormidable manière de vivre ! Une hygiène im-pecc-able ! »

La petite Sucre me tire la manche et m’invite à me pencher vers elle.

« Qu’est-ce t’as ? »
« Ils sont là… »

La petite a les yeux qui se gonflent de larmes et elle me désigne le point de débarquement du navire à cent pas de nous. Quatre silhouettes sont debout sur le quai, j’ai les poils qui rebiquent. Ces gars là sont bizarres. Foi de quartier-maître, je le ressens dans mes tripes. C’est eux les Kol-machins ?

« Votre amie va bien ? »
« Faîtes pas attention, on vient d’une île de nains. Les grands comme vous nous impressionnent »

Je fais des efforts pour articuler et aligner des mots corrects. Parbleu de palsambleu de cul de sirène. Je me défoule en off, désolé pour les yeux.

« Aaaalors veuillez accepter notre cadeau de bienvenu !!! Des…. Brosses à dents !!!! »

Buaaaaaaaaaaaa

Tout l’équipage vient de tirer la langue comme s’il avait chorégraphié la réponse. C’est pas le moment de faire les zouaves. J’tire Poivre et Piment vers moi.

« Qu’est-ce que vous m’branler bande de singes ! »
« A bas… » « …le brossage de dents »
« Vous allez me récupérer ces brosses à chicots et avec le sourire ! »

Le gars n’a même pas relevé et commence à empiler les cartons de brosses comme si c’était des bûches de bois. Une fois la chose faîte, il en sort une et commence à s’astiquer la bouche avec.

« Hump’vous def’riez essayer, c’est ‘ormidaaaable ! »

Qu’est-ce que je dois répondre à ça. C’est limite traumatisant de voir un adulte faire ça en public. De la pudeur dentaire, bon dieu.

« NOOOOON ! PITIÉ ! C’est une erreur, je vous l’assure !! »

Il se passe du grabuge sur l’autre quai. Je descend sur la terre-ferme et observe la scène. Oh chiennasse, un mois que j’avais pas foulé le sol, c’est stable s’t’affaire.

Un type est entrain de se faire traîner par les pattes et hisser sur une croix en bois. Qu’est-ce que c’est que ce chantier ? Je lance un coup d’œil aux Caramels qui sont tous alignés sur le pont principal du bâteau, j’en vois certain qui arment leur lance-pierre. Bordel de bois, ils ne vont quand même pas intervenir ? C’est quoi le problème avec ces têtes brûlées ? Je cavale sur la planche pour rejoindre les gosses quand le type me saisit par le bras. Je le tire sur dix mètres.

« Je compreeend vot’ incompréhension, shmp’sachez que tant que vous vous brosserez les hum’dents… »

C’est dingue, il continue à frotter ses chicots l’autre. J’le dégage d’un coup de hanche et il roule au milieu de ses boîtes à brosses. Il s'excuse et commence à les remettre en place.

Arrivé à hauteur de la proue avant, j’attrape Réglisse par le bras. Son regard est noir comme jamais. Il a beau avoir un quart de mon âge, il a l’air d’un vrai homme le p'tit chef. C’est pas sa barbe qui me fait dire ça. Je dis pas, ça joue beaucoup.

« Garde la tête froide gamin »
« Ils vont lui faire passer le brossage martial parce qu’il n’a pas brossé ses dents après les avoir salué ! »
« C’est pas notre problème pour le moment ! »
« T’as dis que tu nous aiderais p’tit, c’est maintenant ou jamais, ils sont tous là ! T’es qu’un peureux ! »
« Écoute gamin, j’sais bien que tu l’as sévère contre ces types, mais même moi j’peux rien contre eux si ils sont tous réunis. On doit attendre Parbleu ! »

J’ai tellement serré ma poigne sur cette dernière phrase que le gosse plie le genou au sol. Je m’en veux aussitôt, mais le mal est fait. Je le lâche et il me crache au visage. Mon sang ne fait qu’un tour et la gifle part.

Tout se passe vite et je vois le gamin qui s’effondre au sol. Sauf que c’est pas Réglisse qu’est au sol, c’est la petite Sucre. La môme s’est interposée entre lui et moi. Tournebroche, tu es le pire des idiots.

« Pourquoi t’as fait ça gamine… »

Son petit nez morveux pisse le sang, tous les gosses s’agglutinent autour d’elle pour l’aider à se relever. Les Caramels me toisent d’un regard mauvais, je l’ai mérité, mais si seulement ils étaient moins… Moins… Putain, si seulement j’étais moins adulte.

La petite Sucre me regarde, de grosses larmes roulent sur ses petites joues grasses.

« C’est le papa de Réglisse le monsieur… Faut pas lui en vouloir monsieur Mimi »

Par tous les diables. Pauvre gosse.

« Wouizah-zah-zah… Voilà un équipage bien turbulent… Voudriez-vous un coup de main pour leur apprendre la discipline ? Wouizah zah zah… »

Allongé sur la rambarde, je l’ai même pas vu arriver. Parbleu.

Indigestion de Caramels Part. II 210
Monsieur Une, Première Incisive.
Dorikis: 4000, style "Dad god Touch"


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Indigestion de Caramels Part. II 2110508857
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Indigestion de Caramels


Seconde Partie IV




« A qui ai-je l’occasion ? »

Je garde mon côté riche marchand. Un petit silence injurieux immobilise le temps. Comme s’il se refusait à répondre à ma question. Puis, avec une once incroyable de nonchalance, Il tend son index vers le ciel.

« Monsieur Une, simple exécutant… Wouizah zah zah »

Ce type est malsain, je sens qu’on n’est pas du même monde. C’est ni un pirate, ni un gars de basse famille. Dès qu’il me parle, c’est toujours en me regardant du pied à la tête. Ce léger sourire contemplatif m’emmerde. Il me rend fou.

« Je n’ai pas le temps de partager votre sourire, j’ai un équipage fiévreux que je dois mâter. La route de tous les périls ne nous a pas… »

« Tuuuut tut tut… Silence petit bonhomme »

Il accompagne sa phrase d’une petite tape sur le bout de mon épaule. J’entends presque le « coucher, panier » qu’il vient de se dire la tête. Je devrais lui foutre mon poing dans la gueule, mais putain, je me sens si nul. Je suis un gringalet. Je ne mérite même pas de parler en même temps que des gens plus grands que moi. Je baisse la tête et je recule d’un pas. Je suis qu’une petite merde.

Il regarde tous les gamins et s’arrête sur Sucre, elle a encore sa joue rougie par l’impact de ma main. Il sifflote d’admiration.

« Voilà une belle gifle, je l’ai entendu jusqu’à l’autre bout du quai. Je suis sensible au son d’une belle claque »
Sa voix tremblote sur la fin de sa phrase, il reprend dans la même excitation et m’adresse la suite de sa réplique.
« Quelle chance d’avoir des enfants en guise de matelot, très bon choix »
« Ce ne sont pas des enfants, nous sommes des nains… »
« Allons, allons… Pas de mensonges, le seul nain, c'est toi »

Putain, mais c’est quoi le truc avec ce type. Il me rabaisse d’un simple hochement de sourcil. J’acquiesce avec un sourire forcé.

« Wouizah zah zah… C’est peu commode de voir un marchand à la jambe de bois. Tu tiens ça d’une rencontre avec de terribles pirates ? »
« Oué »
« On dit oui »
« Oui »

Mais bordel, je suis sa petite pute. Tournebroche, la petite danseuse. Les gosses ont tous les yeux rivés au sol, ils ne bronchent pas d’un millimètre. Ce Monsieur Une ne semble même pas les connaitre, mais eux, aucun doute qu’ils ont déjà un passif face à ce type.

« Tu viens d’où petit boiteux ? D’un cirque ? »

Je me sens tout petit, j’ai honte de vivre. Trouve un truc, trouve un truc à dire.

« South Blue »
« L’île ? »
« Saint-Urea »

Ses yeux s’illuminent, il se redresse et se tient debout face à moi, nez à pubis. Parbleu, je suis si minuscule que ça… Il explose de rire.

« Wouizah zah zah zah zah ! J’y ai passé toute mon enfance ! Sir O Phage vient lui-même de Saint-Urea et il débarque à l’instant même ! Nous devons absolument manger ensemble ! Qu’en dis-tu ? »

Bordel, il fallait que je tombe sur la seule île à ne pas dire. C’est bien ma veine. Il me tend la main.  Je vois les Caramels qui me font un léger signe de tête de gauche à droite, il faut que je refuse. Je me sens pas en position de la ramener, ce type… me ridiculiserait.

« Avec plaisir »

Je lui tends aussi la main pour la serrer, mais il dérobe aussitôt la sienne. Je viens de me prendre un vent. Je rougis. Moi. Je rougis. C’est chaud sur mes joues. Il me saisit le gras du visage et pince vivement.

« C’est mignon, on veut jouer à la grande personne ? Wouizah zah zah ! Demain midi au château, ne sois pas en retard ou je te retrouverai aussi petit que tu sois. Nous parlerons de notre île "natale" ! Wouizah zah zah »

Il repart en passant par le pont principal. A mesure qu’il s’éloigne, je sens ma personnalité revenir et j’ose enfin redresser mes épaules. Par le grand mât du Sunny, jamais personne ne m’avait parlé comme ça et en était ressorti indemne.

Les marmots avaient les jambes qui vibraient durant toute la discussion, ils reprennent aussi peu à peu des couleurs. Je les toise un long moment avant de reprendre la parole.

« On paye le quai et vous m’emmenez dans un coin tranquille, vous allez m’expliquer précisément ce qu’il se passe sur votre île et qui sont ces types »

Il n’est plus l’heure de se dérober, je suis dedans jusqu’au cou dorénavant. Dernier regard vers les gusses à l’autre bout, Monsieur Une adresse quelques mots à ses camarades qui se retournent en ma direction. Ces types sont bizarres. Cette île est bizarre. Le pauvre gars accroché sur sa croix se fait brosser les dents de force, on ne voit même plus son visage derrière l’épaisse mousse déclenchée par le brossage rapide de ses chicots. Le père du gamin va y passer. Bordel, j’y peux rien moi. J’m’occuperai de ton gosse, un moment.

Mais surtout, palsambleu, ce clown m’a marché dessus à la seconde même où il a posé sa main sur moi. Il y a un truc derrière tout ça ou je ne m'appelle pas Tournebroche.



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Seconde Partie V




« Z’allez me répéter encore une fois pourquoi qu’on passe pas »
« Pour l’intimité »

Par tous les feux du monde, c’est folie que d’entendre des choses pareilles. Deux plombes qu’on poireaute à la file indienne devant une porte close. Cette île est un bordel monstre, elle est bourrée de petites roches sur lesquelles sont construites les maisons. Plus qu’un simple archipel, c’est un domino géant où chaque rocher est relié à un autre par un petit pont à corde. On crapahute depuis plus d’une heure en passant de maison en maison. On rentre chez les gens à trois heures du matin par peloton de trente à la queuleuleu. Non content d’être dérangé, ils vont même jusqu’à offrir une part de gâteau ou une boisson à chaque nouveau visiteur qui pénètre chez eux. C’est quoi le problème avec ces habitants ? Quand t’es trop gentil, c’est que tu caches quelque chose. Ou alors, ils sont juste cons.

« Bon, on y va Dedieu ! »
« Non Mimi ! Il y a une chaussette sur la poignée ! »

Mais c’est complètement dingue de bâtir ainsi en périphérie de l’île principale. Un récif n’est pas une terre sur laquelle bâtir. Enfin, j’suis pas mâcon, mais quand même, faut être franc.

Oué, jeu de mot.

« Mais toute l’île est comme ça ? »
« Nan, le centre est plus large, on a même des rues pour circuler, mais c’est plus discret de passer chez les gens »

Ils me rendent fou avec leur logique abracadabresque. Soudain, la porte s’ouvre enfin et une main saisit la chaussette. On est au moins quarante à faire le piquet devant. Le propriétaire de la chaussette lâche un large sourire brillant et plein de sollicitude.

« Toutes mes excuses, je prenais mon bain ! Passez par chez moi mes amis, vous voulez une infusion ? J’ai des brosses à dents pour les invités… »


Quand ils parlent, on voit quedal, c'est trop propre.

Plus tard. Quartier général des Caramels mous.

« C’est une chambre ? »
« Non »
« Vous foutez pas de moi, y a des jouets partout et y a des photos sur les murs »
« C’est pas des photos, c’est des posters »

Faut vraiment que j’me casse d’ici. J’suis pas à ma place au milieu de ses enfants.  Mon but est de devenir quelqu’un sur ces mers et je me retrouve à un goûter d’anniversaire. J’suis vraiment bonne patte. Il est beau le terrible Capitaine Tournebroche. Oh, j’avais le même jouet quand j’étais môme. Zagahaha, il est drôle avec son bras articulé qui s’allonge. Oh, ils ont tout l’équipage des Mugiwara en figurine, la chance. Zagahaha.

« Euuuh… Mimi ? »

J’suis sur le cul entrain de jouer en faisant vrouuuum avec ma bouche.
«Racontez ça à quelqu’un et j’vous plante tous »
« T’as eu peur tout à l’heure ? »

La réplique tape du fond de la pièce. C’est Réglisse qui tire la tronche, son père a surement dû y passer. Il m’adresse un regard noir au milieu de ses gros sourcils trop broussailleux pour son âge. C’est pas que ça m’atteint, mais c’est que ça m’emmerde. Jamais agréable de sentir la haine qui brûle dans le dos. Il attend une réponse, je lui rends son regard.

« Ces gars sur le quai n’étaient pas des petites frappes, je suis pas un héros »
« T’aurais pu utiliser tes pouvoirs magiques ! »

Je n’aurai jamais dû leur montrer ce truc avec la ferraille. C’est pas mon genre les pouvoirs du démon, je vois même pas si c’est utile en combat ce que j’ai bouffé. J’aurai préféré tombé sur un machin utile, genre maîtriser le vent ou créer des chèvres pour les bouffer.

Mais ce qui m’emmerde vraiment maintenant, c’est ce repas auquel je suis invité dans la journée de demain. A tous les coups, c’est un foutu piège. Ce gars bizarre, il ne m’a pas cru une minute quand j’ai dit que je venais d’Urea. Si j’y vais, j’y crève assurément.

Je toise les marmots qui avalent des bonbecs, ça ressemble à une soirée pyjama. Sucre est dans le coin, proche d’un aquarium qui reflète une petite lumière rose sur sa joue encore marquée par ma paume. Piment et Poivre boulotte tout ce qu’ils trouvent à se mettre dans le gosier, j’entend le bruit de leur mâchoire depuis l’autre bout de la chambre. Girofle fait sauter une petite vis dans le creux de sa main tout en me zieutant, a tous les coups il essaye de faire s’envoler le morceau de métal comme moi avec le Negociata. Chocolat ronfle comme un roi au milieu des coussins et le reste des mioches grignote en silence. Je suis à califourchon sur un cheval à bascule, ils attendent que je me justifie, rien n’y fait.

« Demain midi, je vais devoir assister au repas dans le château là-haut. Parbleu, que le grand Teach me croque si ce n’est pas un prétexte pour me faire passer un sale quart d’heure. Girofle, qu’est-ce que tu sais de ce fameux repas ? »
Il continue à faire sauter sa vis et souffle en s’affalant dans un canapé en pilou pilou.
« Monsieur Une veut que tu fasses le bouffon »
« Quoi ? »
Vachemaigre, il est d’une honnêteté fracassante ce gosse.
« Bah oui, Monsieur Une est trop fort pour se moquer, humilier et diminuer les gens. Pis comme toi t’es déjà tout petit, il va bien s’amuser. C’est comme ça qu’il se bat. C’est pour ça qu’on lui a volé le fruit magique, parce qu’il est méchant et que c’est bien fait pour sa tronche de cake »

Voilà qui explique ma sensation sur le quai, l’impression de n’être qu’une sombre crotte. Ce type a utilisé sa technique sur moi, à la minute où il a joué sur mes complexes, je suis devenu son jouet.

« Donc Monsieur Une est le chef ? »
« Non »
Silence.

« Palsambleu, j’en ai marre de poser des questions, vous pouvez pas développer un peu… C’est comme ça qu’on fait des discutions d’adultes, on rebondit sur c’que dises les autres »
« On s’en fou, on est… »
« Des enfants, je connais la musique à force. Bon, si je résume, Kol’Gaete est une organisation qui contrôle cette île. Sous ses faux airs de doctrine de protection des chicots, elle dirige ce pays par le biais de ses émissaires. Monsieur Une est l’un des boss, suivi des autres que j’imagine s’appeler deux, trois et quatre. Les bien-nommés « Incisives ». Demain midi, je bouffe aux côtés de O’Phage qu’est l’une des grosses têtes de l’orga. Et si j’apprend pas à maitriser mes émotions face aux railleries, je vais y passer. J’ai bon ? »

ZZZZzzzz

Par le cul de Saint Antoine, ils pioncent les enc… mioches. Une petite main m’attrape la manche, c’est Sucre.

« C’était bien résumé Mimi, mais là faut faire dodo. Demain matin, on te présentera à Vinaigre »
« C’est qui encore ce condiment ? »
« C’est notre casseur, c’est le meilleur du monde »
« Pour la baston ? »
« Non, pour casser, il est trop drôle »

Et elle s’allonge au pied du cheval à bascule, un doudou dans la main et elle tient ma prothèse de l’autre. Bien vite, tout le petit monde ronfle sec. C’est bien malgré moi qu’un sourire me fend de la proue à la quille. Je m’embarque encore dans des trucs dingues.

Et si j’en profitais pour me barrer d’ici, discrètement, sans que… ZZZZzzzzZZZ




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Seconde Partie Vi




Ils se lèvent tôt les marmots, ils sont plus disciplinés qu’un équipage de Marines. On crapahute depuis dix minutes de maison en maison, on a prît le petit déjeuné trois fois et on nous a servi six chocolats chauds. Les gosses refusent de se brosser les dents et ça a le dont de froisser le sourire mécanique des habitants, malgré tout, ils arrivent toujours à trouver la parade pour passer outre. Les gamins et le brossage de chicots, c’est tout une histoire.  J’ai mal au cou, j’ai dormi comme un ange sur le cheval à bascule, mais j’ai la nuque raide. J’ai pas résisté, je me suis basculé dessus trente minutes avant de partir. J’en volerai un à l’occasion, ça fait comme si t’étais pris par la houle. Me juges pas, j’te brûle.

V’là ti pas qu’on arrive encore devant une nouvelle baraque avec une chaussette rose sur la poignée. Ça veut dire que c’est occupé. Je commence à me faire aux pratiques du pays.

« On va pas encore poireauté, il y a d’autres chemins pour avancer, on contourne parbleu ! »
« On est chez Vinaigre, c’est pour de faux la chaussette, ça éloigne les adultes »

Et il pousse la porte et on rentre tous les trente dedans. Malin comme des singes et malhonnête comme des pirates. D’accord, c’est qu’une chaussette, mais c’est bien pensé. Je sais plus ce qui est malin de ce qui l’est pas. J’ai abandonné.

C’est sombre comme le cul d’une baleine dans cette baraque. Une vieille odeur de bouffe froide flotte dans l’air et des détritus de cartons jonchent le sol. On dirait une cale de contrebandier bourré. Les Caramels Mous s’avancent sans un mot vers le fond de la pièce et s’agenouillent les uns après les autres. Vient mon tour. Je bouge pas d’un cil, j’vais pas m’agenouiller devant un truc que j’vois pas.

« Pas besoin de te coucher au sol »

Une voix grasse s’élève de la zone d’ombre.

« J’ai pas bougé d’un cil »
« T’es vraiment minuscule, j’ai cru que t’étais à plat ventre »

BOWAHAHAHAHA
Gros rire général. Une bougie s’allume et je découvre une gamine d’une demi tonne affalée sur un siège croulant. Elle s’empiffre de gâteaux et se marre.

Vinaigre :


« J’croyais que Vinaigre était un garçon »
« J’suis un garçon »
« T’as l’air d’une fille »

Bouuuuh !.
Mais c’était pas une vanne putain.
« Toi, t’as l’air de rien »
CASSÉ !

C’est quoi ce cirque ? J’suis pas venu là pour me faire humilier. J’tourne les talons avant de lui foutre sur la gueule. Poivre et Piment se placent entre moi et la sortie.

« Si tu sors… »  « …Monsieur Une ne fera qu’une bouchée… » « ..de toi »
« Quand on me parle sur ce ton, je décroche la mâchoire, pas besoin de tout ce grotesque scénario »
« Pas avec Monsieur Une ! Si tu te vexes, tu ne pourras jamais répliquer. T’as bien vu ce qu’il s’est passé hier soir »

Le petit Girofle a raison. J’étais comme un con devant l’autre clown hier. Mais je vais quand même pas me faire insulter sans réagir.

« Alors quoi, je dois répondre à l’autre princesse sans prendre les choses de manière personnelle ? »
« Oui ! Mais faut faire mieux que « princesse » pour gagner contre Vinaigre. C’est le meilleur ! »

Toute ma vie, j’ai dézingué ceux qui se sont foutu de moi. Je suis petit, moche et unijambiste. Je suis blindé, j’en ai entendu plus que ce gosse. Je ne prends jamais rien de manière personnelle t’façon. C’est pas un gosse qui va me faire perdre mon sang froid.

« Alors, t’es prête grosse verrue ? »
Putain, j’vais le tuer le petit fils de pute. J’dégaine un couteau et…
« Non, mimi ! Avec les mots ! »
Aaaaah. Souffle. Okay.
« Quand t’es né, t’as été directement moulé dans ton costume de princesse ou il a fallu le coudre sur toi pour t’y faire rentrer ? »
« Je l’ai mis exprès pour toi, on m’a dit que t’aimais les enfants qui portaient des jupes »
« De quoi ? J’ai jamais dit ça, ça va pas ! »
« Même que tu te caresses ton machin quand tu vois un gosse »
« Mais jamais de la vie ! »
« Ton petit tuyau ! »
« Mais non, je me caresse pas mon petit tuyau ! »


BOWAHAHAHAHA

Oh l’enculé, il se fout de moi.

« Te laisse pas entrainer dans son jeu Mimi ! Vas-y ! »

La petite Sucre m’encourage en secouant son doudou dans tous les sens. Concentre toi Tournebroche, ce gosse est attaquable sur tous les aspects. Il est plus gros qu’un sac de course, il est roux, fringué en princesse et transpire comme un phacochère.

« Il parait que tu t’appelles Vinaigre ? Mon petit doigt me dit que "grosse patate" t’irait mieux »
Paf.

PouinPouinPouin.

Mais quoi putain ? C’était pas si mal !

Il fait comme si j’avais pas parlé. Soudain, il se redresse de son trône et cherche de tous les côtés. Pis d’un coup, il baisse la tête et me regarde.

« Oh ! tes là, j’avais cru que t’avais disparu »

BOWAHAHAHAAAAAAAA


« Vu t’as graisse, c’est sûr que tu risques pas de disparaitre toi »
OOooo

Le bon vieux « c’est-celui-qui-dit-qui-est ». Imparable.
« Répète »
« Pourquoi ? En plus d’être gros, ridicule et moche, t’es aussi sourd ? »
OOOooooOOO
« Ah oui, c’est bien ça. L’odeur d’égout vient de ta bouche. Finalement, on devrait peut-être se brosser les dents les gars »

BOWAAAAAAAAAAAAHAHAHAHA VINAIGRE ! VINAIGRE ! VINAIGRE !


J’vais lui faire bouffer ses chicots. C’est quoi son problème ? Il ne se vexe jamais l’animal ?

« Mimi ! Arrête d’attaquer ce que tu vois ! »

Ça veut rien dire ce que tu dis gamine. Laisse faire les grands. J’balance dix Berrys par terre à ses pieds.

« Tiens, c’est pour t’acheter des légumes, ça te fera du bien »
« Je sais que c’est comme ça que tu attires les enfants dans ton lit, mais je vais devoir refuser ton argent monsieur »
« Plutôt mourir que de chercher à t’attraper gamin »
« J’ai des copains de mon âge si tu veux qui sont blonds »
« Mais je suis pas pédophile ! Arrête avec ça ! »
« Bah avec ta gueule, c’était pourtant ta seule chance d’avoir des enfants »

CASSÉ ! VINAIGRE ! HAHAHAHAHA ! OUUUUUUUUÉ !!!

Mon cœur va exploser. Jamais quelqu’un ne m’a parlé comme ça aussi longtemps. Même Bylly Brandson n’aurait pas pu. Plusieurs fois je me suis fait casser la tronche, mais au moins, ils n’avaient pas le temps de continuer à m’humilier.

« Ne prends pas ça pour toi Mimi ! »
« Arrête de m’appeler Mimi gamine ! Vous voulez que j’vous tranche tous la gorge bande de chiards !!!! »
« Il te faudra un escabeau pour certains d’entre-nous »

D’un bond, je me retrouve sur le trône. La lame d’un couteau se plaque contre la gorge de cette grosse princesse dégueulasse. Je presse et je sens son gras qui suinte. Alors mon beau, on fait encore le malin ? C’est ça de jouer au pirate.

Soudain, je vois ses yeux qui se chargent de larmes. Son visage change du tout au tout. C’est plus le gros insupportable de tout à l’heure. C’est juste un gamin de sept ans en surpoids qui a peur d’un adulte.

« Pourquoi vous répondez comme ça monsieur ? C’est juste pour vous que je fais ça… »
« Par… Pardon gamin, je sais pas ce qui m’a pris… je… »

Tournebroche, c’est des gosses. Tu as passé ta vie à côtoyé des hommes plus terribles les uns que les autres. J’en ai oublié l’innocence salvatrice de la jeunesse. Pourquoi faut-il que je joue aussi souvent à l’adulte ? Ce n’est pas comme ça que l’on devient un pirate digne de ce nom. Si je continues comme ça, je deviendrai juste un connard des mers. Les connards vont loin, mais au final, ils vont dans le mur.

Je souffle et balance le couteau dans une poutre. Je me remets devant le trône et m’assois sur un tabouret.

« Pardon les amis. On reprend »
Vinaigre sèche d’un revers de manche ses larmes et m’adresse un sourire en sanglotant.
« D’accord… Snurf… Mais relève-toi sinon je ne te vois plus »
BOWAHAHAHAHA

Respire.




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Seconde Partie Vii





Trois heures plus tard.

« Allé Mimi ! Tu peux le faire ! Dans une heure, il sera trop tard pour rejoindre le château avant le début du repas »

Je suis en sueur, j’ai la langue qui fourche et la gorge en feu. Vinaigre s’est transformé en vinaigrette, il est agrippé à son petit trône et commence lui-aussi à plus en pouvoir. Qu’importe les efforts que j’ai fourni jusqu’à présent, il est sorti vainqueur de toutes nos joutes verbales. Du haut de ses sept printemps, il a plus de répartie qu’un vieux bosco tel que moi. J’ai pourtant vu du pays, craché mille fois mes tripes pour avoir eu la réponse trop franche et j’en passe. Pourtant, rien à faire, ce foutu môme a le verbe trop haut malgré une verge bien courte.

« Alors, tu veux qu’on appelle tes parents avant que tu pleurs ? »

Hahaha…

Parbleu, même les gosses sont fatigués de rire. Qu’est-ce que j’peux répondre à ça ? Que j’me suis tapé sa mère et que… Non, c’est naze, c’est vulgaire et c’est pas vrai. J’ai plus d’idée.
Sa mère ?


Bordel, Tournebroche, sac de fientes va ! Comment ça s’fait que des gosses arpentent la route des Périls seuls ? Qu’ils veillent jusque pas d’heures ? Qu’ils gambadent comme des lièvres sur l’île sans une once de surveillance ? Qu’ils prennent un inconnu pour un ami ?

Ces chiards, ils sont amputés d’leurs parents.

« J’les ai pas connu les miens. Toi par contre, ils sont surement crevés dans un caniveau »

Il a le regard qui change. Silence.

« Remarque, j’comprends pourquoi tu bouffes autant, tu te dis qu’un gâteau remplace un câlin, j’me trompe ? »
« Ouais, total »
« Pas à moi gamin, t’es pas un puncheur, t’es rien qu’un orphelin qui s’la raconte »
« Dans tes rêves »
« Moi j’peux encore rêver, mais un gosse sans famille, il cauchemarde. Si j’éteint toutes les bougies de la pièce, que j’transforme cette chambre en trou noir, qu’est-ce qui va se passer fillette ? »

Je claudique jusqu’à la lanterne et j’l’éteint. Puis je me dirige vers la bougie et je la saisis dans la main, la flamme vacille et je sens la tension se concentrer autour d’elle.

« Même pas peur »
« Fais pas le grand petit, t’es aussi estropié que moi, mais c’est juste moins visible »
Je prends une inspiration.
« Arrête !!!! »

Vinaigre a dégringolé de son trône et tous les Caramels se crispent. Ils ont peur. La petite Sucre n’a pas cessé de me le dire, faut pas attaquer ce qui est visible, faut toucher ce qui est caché.

Zagahahahaha

Je lâche un gros rire et je repose la bougie.

« Si t’avais vu ta gueule, on aurait dit Monsieur Une ! »

BOWAHAHAHAHA

Rire général. Les Caramels mous sont tous orphelin et surement que le petit poilu de Réglisse était le dernier de la liste à pas l’être. Vinaigre a un sourire que je ne lui connaissais pas, il m’envoie un de ces gâteaux que j’attrape au vol.

« T’es prêt pour le château »
« Je file là-haut, je fais en sorte de ne pas m’y faire déboiter et après ça… »
Je croque à pleine dent dans la pâtisserie.
« Vous m’racont’chez che qu’est advenu d’vos darons et pas d’m’ench’onges»




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Seconde Partie Viii



Couloirs vers la salle des fêtes du château.


Palsambleu. Il m’a foutu en retard l’autre zouave. Contrôle dentaire mon cul. Depuis quand faut montrer dents blanches avant de pénétrer quelque part. Personne ne me fera ouvrir la gueule pour y introduire une brosse.

Foutu plaisir d’avoir pu envoyer mon poing dans la mâchoire de quelqu’un ceci étant.

A chaque recoin, il y a un gugusse avec une brosse à dent géante et un costume de dent ridicule. Je déteste ce pays aux coutumes dentaires. C’est sans compter sur cet accoutrement de nobliaux qui ne trompe personne. Je claudique comme un poussin en costard.

La grande porte s’ouvre devant moi. Profite Tournebroche, c’est pas tous les jours que tu bouffes chez les bourges.

« Wouizah zah zah ! Voilà notre hôte de marque ! »
La grande tablée me fait face et Monsieur Une y tient la position centrale. On dirait le roi des carries.
« Pardonnez mon retard, j’avais perdu ma brosse »

Il se branle de mes excuses, ce type n’est clairement pas dupe sur ma condition. Les messes basses commencent, visiblement je suis le dindon de la foire ce midi.

« Alors comme ça… Gnnn… Vous venez de Saint Urea ?... Gnnn… Quel hasard… »

Je grimace un sourire en guise de réponse. C’est quoi ce type ? Il tire sur son cigare et crispe son visage comme s’il retenait un truc immonde au fond de lui.

« Je vous présente Sir Albert O. Phage, intendant de notre confrérie, c’est un honneur pour vous de le rencontrer, saluez-le »
Il me donne des ordres l’enflure. J’incline ma tête d’un millième de degrés.
« Plus bas »
Putain, ça commence. Les convives pouffent en silence.
« J’ai passé une mauvaise nuit sur les matelas de vos hôtels, ma nuque est si raide que j’ai gagné deux centimètres »
Petit silence crispé. C’est pas déplaisant.

« Je vous donnerai mon lit ! »
Un petit gars avec une couronne en dents fait son apparition à la droite du clown. Qui c’est encore ?
« Zozo premier, roi d’Îlipucie, enchanté ! »
Quelle tête de gland, ils ont vraiment trouvé des moutons à tondre sur cette île. Une bonne vieille guilde de charlatans qu’ont trouvaient des clients pour se faire du fric. Quand tu vois la tronche du roi et des habitants, tu te dis directement qu’il y a du flouze à se faire. Enfin, son apparition « royale » vient de sauver l’ambiance et l’autre machin Une affiche une mine déconfite. La bataille de fion est remise à plus tard.

On me présente ma chaise et je découvre qu’on m’a foutu entre deux grands gigolos de 3 mètres. En fait non, les fions commencent maintenant. Pas de temps mort.

« On a pensé à vous mettre une chaise pour enfant pour compenser »
Drôle.
« C’est que j’ai trop mal au cul pour m’asseoir »
« Et pourquoi donc ? »
« Oh rassurez-vous, c’est juste votre humour qui est à se taper le cul par terre. Comprenez que j’ai des bleus partout ! »
Esclaffe générale.
« Pis je suis si petit qu’il suffit de plier le genou pour que mon auguste postérieur touche sol ! »
Fou rire de dingue.
« Tenteriez-vous de me retirer mon plaisir ? »
Il n’aime pas qu’on lui confisque ses jouets le clown.
« Rassurez-vous, je ne suis qu’une moitié de comique ! »

Blomp !

V’la l’autre fumeur qui tape du poing sur la table. Bah j’boufferai pas à mon avis.

« Me voilà… Gnnnn… Contrarié Monsieur Une… Gnnn…. Vous m’aviez promis un fruit maudit, vous le perdez… GNNNNNN AAAHHH… Et maintenant, vous me promettez une moquerie générale qui n’a pas l… GNNNN… Pas… GNNN… Lieu… »
« Il va lâcher ! Gaz Moutarde va lâcher ! »
« Je suis…. CONTRARIÉ !!!!! »
PRRRRRRRRRRRRROOOUUUUUUUUUUT

On mangera plus les chouquettes.

« Évacuez la salle ! »

Ni une, ni deux, on se retrouve en comité réduit. Moutarde, Une et trois autres compères aperçus au port. J’connais pas leur nom, mais on s’en branle. L’autre péteur lâche un gros rire qui en fait tomber son monocle.

« Pouah pouah pouah ! Voilà ce que j’appelle lâcher une bonne grosse caisse ! C’est ainsi qu’on fout l’ambiance dans une sauterie ! Prenez-en d’la graine ! »



La vache, mes oreilles viennent de se prendre une tonalité en moins. Ce gars module les pets de la plus belle des manières. J’ai naturellement reculé de quelques mètres à mesure que l’odeur grignoter du terrain.

« Vous recevez tous les invités de cette manière par ici ? »
« Arrête de jouer au marquis petit nain, ce repas était ennuyeux avant même de commencer et tu n’as fait que gâcher la nourriture par ta présence. C’est parti, hop, Je te rétame pour me détendre. Madame Trois, préparez-moi un gâteau bourré de gluten avant que nous allions au chantier, je veux y faire une inspection détonante. »
« Bien Sir♫ »
« Parbleu, ça va mieux comme ça »
« IL EST SÉRIEUX LUI !!!! »
J’suis en slibard au milieu de la pièce, les vêtements grattaient trop. Que c’est bon la p’tite brise sur le nombril. Elle pue cette brise. Ah mais il est vraiment dégueulasse ce type.
« Dis voir, boule de merde, tu pourrais pas lâcher tes stocks en plein vent comme tout le monde ? »

JET FART

J’lai pas vu arriver. Son poing m’écrase le pif et je m’explose dans la table comme un boulet contre une coque. C’est quoi cette vitesse puante ?

« Je largue où je veux et c’est souvent dans la gueule »
Jolie réplique.
« Z’êtes tous pas net sur cette île »

J’balance un coup d’œil à droite, les trois autres zouaves patientent en retrait. L’odeur les incommodent, c’est vrai que c’est pas très noble ce qui sort de son cul.

« Merci pour le nez mon gros, plus besoin de se le boucher maintenant Zagahaha ! »

Fart Ball

Il tourne sur lui-même et agite ses bras vers moi. C’est le cirque.
« Je suis spécialiste du Free Fart Fight, je me bat avec ce que la nature a fait de moi. Mes attaques sont invisibles, sournoises et impulsives. JE ME BATS AVEC MON CUL ! »
« Qu’est-ce que… »
L’air me manque d’un coup, je suffoque comme si j’étais embourbé jusqu’aux front. C’est arrivé d’un coup, une boule de pet. Quelle horreur ce type. Je sprinte pour sortir de la zone d’action.

JET FART

Une seconde fois, son poing m’explose la face et je décore le mur de mon corps difforme. Malgré tout, je dois dire que le coup de poing de ce type n’est pas très puissant. Bon, j’suis en slibard et il est temps de passer à l’offensive.
« Bon, j’en ai plein le cul mon gars. »
« Pas autant que moi. »
« T’as toujours le bon mot ! Zagahaha »
Force est de constater que j’aime particulièrement l’humour de ce type.
Il suffira d’un coup de poing pour lui faire sa fête. J’entame une course vers lui, il aura beau péter ça ne changera rien. J’avale une grosse bouffée d’air et j’y vais en apnée.

GLUE FART

Il s’est retourné et une boule a jailli de son cul. J’aurai préféré mourir plus tôt que de voir ça un jour. L’instinct m’a poussé à esquiver d’un pas de côté, mais trop tard, ma guibolle en bois s’est faîte harponnée par la viscosité anale. Rien que cette phrase est à gerber. Une sorte de pet collant. Impossible de bouger.

« J’ai mangé de la pâte ce matin. La macération a rendu mon pet si collant qu’il te sera impossible de t’en défaire. Je vais maintenant t’achever petit homme. »

A l’ancienne.

Mon poing s’explose sur sa face et l’écrase au sol. Ses dents sautent toutes et il rend immédiatement la conscience. Je me redresse sur une seule jambe, le poing dressé. C’est le moment de la réplique.
« Une jambe de bois, ça se retire pet-boy. »
Merde, elle était naze.

Ma prothèse est plantée à trois mètres de là dans une boule de pet gluante. Soudain, une odeur recouvre l’atmosphère de la pièce. Le péteur à tout vidé d’un coup quand je l’ai explosé au sol. C’est une purée de pois. En moins de deux, je vois plus à un mètre. Putain, ma jambe. Je retiens la respiration et j’y vais à tâtons. Là. Je sens ma jambe de bois. Merde. C’est pas elle. C’est quoi ? Un putain d’âne en papier crépon. Une pinata ?

BAAAAAAOUM

J’ai pas l’occasion de voir grand-chose, mais je me vois traverser la grande fenêtre et franchir le ciel d’Îlipucie. Le contact de la flotte. Le froid. J’arrive plus à nager. Je coule. Putain, c’est allé trop vite tout ça.

Salle du château.

Les quatre silhouettes sont restées immobiles, quelque peu décoiffées par l'explosion.

« Dîtes voir Mini-Quatre, à quel moment avez-vous pensé qu’une explosion au milieu de tout ce gaz serait une bonne idée ? »

« … »

« M’enfin, nous l’avons perdu désormais et il doit être mort. Miss deux, occupez-vous de Gaz Moutarde, nous lui dirons qu’il a gagné malgré tout.»


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Seconde Partie Viiii




« Il se réveille ! »

Piment me surplombe avec une batte de baseball dans les mains. J’ai un mal de crâne incroyable.

« Morbleu, tu viens de me réveiller avec ton p’tit bâton ? »
« L’reste marchait pas. »

Ces gosses sont une horreur. Ils m’ont rhabillé et je suis sec.

« C’est vous qui m’avez tiré de la baille ? »
« On t’as vu sortir par la fenêtre du château, c’était trooooooop stylé. »

C’était pas voulu surtout.

« Alors t’as gagné ? »
« Disons que j’en ai eu un sur cinq. »
Je me redresse sur ma patte et je fais craquer les lombaires. Qu’est-ce que… On m’a remplacé ma vieille jambe de bois par une quille en acier. Mazette que c’est joli.
« Je l’ai faite en acier comme ça tu pourras aussi la contrôler. »

Alors ça, c’est du génie. Le petit Girofle est vraiment le plus malin de la bande. Je tends la guibolle à 90° du sol et je pointe le mur. Je me concentre pour expulser uniquement ce petit morceau de ferraille.
La pointe de la quille est propulsée dans le mur et s’y enfonce entièrement. On aura dit un coup de feu. Je lâche un petit sifflement d’admiration, les gosses sont comme des dingues. Il faut encore que je foute des noms sur mes techniques. Ça fera bien. Comme les rookies qui se la pètent.
« Bon, les marmots, déjà bravo pour m’avoir évité la noyade. On va pas tortiller du popotin trop vite parce que je suis furax. Oui, Mimi n’est pas content. Vous ne jouez pas franc-jeu avec moi. Les gars qui sont là-haut, ils contrôlent la ville. Le roi, c’est des clous. Il est con comme un balai brosse. Les adultes, ils ne sont pas comme vous, ils ne se contentent pas de gâteaux et de bonbons. Ils font de l’argent dès qu’ils le peuvent. Alors vous z’allez me répondre fissa… C’est quoi l’embrouille sur cette île ? »

« Tu promets de pas te mettre en colère ? »
La petite Sucre me fait les yeux du chat. Morbleu. Elle a de la morve qui coule du nez, moitié attendrissant, moitié gerbant. Je lui tapote sur le crâne.
« Promis. »


Nuit. Zone portuaire Est.
On est passé par une quinzaine de maisons, elles étaient toutes vides. Incroyable que cette île, d’habitude pleine de quidams, soit vide à une heure pareille. Les gens devraient se pieuter ou souper. Les marmots m’ont demandé de les suivre après qu’on ait tapé la cloche chez Vinaigre. J’ai le bide plein et je me sens prêt à faire cracher des ratiches.

Toute la tribu des Caramels Mous est présente. Ils sont en tenu de combat. Ils m’ont juste dis qu’une fois que j’aurai vu ce qu’il se passe, je ne pourrai pas m’empêcher de me battre. Alors, ils voulaient être prêt eux aussi à la moindre bagarre.

J’préfèrerais qu’ils n’aient pas à se fritter, mais les zouaves d’en face sont trop nombreux.

D’ailleurs, j’fais un rappel des noms pour ceux qui suivent plus. Ça me fera aussi du bien.

Chez les méchants, il y a Monsieur Un le clown qui maitrise l’humiliation. La miss Deux qu’à l’air d’une psychorigide. Madame Trois la pâtissière et Mini-quatre le fana d’explosifs. Ah, y a aussi Gaz Moutarde que j’ai éclaté.

Chez les Caramels Mous, t’as Sucre la mignonne artiste, Vinaigre le gros à la réplique facile, Poivre et Piment qui mangent et frappent comme personne, Sablé le petit stratège, Réglisse le poilu chef de la bande, Chocolat le petit chiard qui pisse partout et enfin Girofle qui répare tout. Y a aussi le Negociata, ex-robot du gouvernement reformaté en Caramel Mou par Girofle, artificiel mais puissant.

T’avais bon ? T’es doué.

On entre dans une maison vide et Réglisse attrape un tonneau et le fait glisser sous une fenêtre.

« R’garde par toi-même, tu devrais voir le port et c’qui s’y passe. »
Pourquoi tant de mystères, bon dieu.

J’escalade et je me pose contre la vitre pour découvrir le pot aux roses. J’en avale de travers ma salive.

« Par sainte Prudence… »
Un putain de chantier. Toute la population de l’île est agglutinée sur le port. Ils travaillent dans tous les sens. Des hommes portent des tonneaux, d’autres frappent du marteau, plusieurs soudent dans des gerbes d’étincelles incroyables. Il y a de tout, des femmes, des touristes et surtout des Marines. Qu’est-ce que fabriquent ces Îlipuciens à une heure pareille ? Pas eu le temps d’y réfléchir que la réponse me sautent aux yeux lorsqu’une caisse tombe et s’ouvre en dévoilant son contenu.

« Des dents ? »
Je pivote sur le tonneau et je m’y assois en soupirant. J’en ai plein le cul de cette île.

« Pourquoi et pourquoi ? »
Pas envie de développer la question.

C’est Sablé qui s’y colle pour la réponse.

« C’est comme ça toutes les nuits de pleine lune comme celle-ci. D’abord, le matin, une cargaison arrive par bateau. Puis quand vingt heures sonne depuis la cloche du grand château, tous les adultes se comportent comme s’ils étaient hypnotisés et se dirigent vers l’ancien port. Toute la nuit, ils travaillent à décharger les caisses de dents, ils les lavent, ils les broient et fabriquent des choses avec. »
« Pourquoi vous vous y êtes pas ? »
« On se brosse pas les dents. »
« Palsambleu, le dentifrice ! »
« Oui, c’est comme ça qu’ils les hypnotisent. »

Okay, ça explique les cernes de la moitié des habitants du coin. Je comprends aussi pourquoi cette manie du brossage est rendue obligatoire et pourquoi les tauliers s’en dédouanent. Beaucoup de pourquoi.
Mais le truc des dents, je saisie pas.

« Wouizah zah zah… »

Le rire de l’autre clown, les Caramels s’accroupissent. Je regarde par la fenêtre. Ils sont tous les cinq sur le chantier devant la caisse qui s’est renversée. L’autre Moutarde est dans un fauteuil roulant, sa tronche fait la taille d’une pastèque. Je tends l’oreille.

« Gnnn… Ils ne font pas attention à la marchandise… Gnnnn »
« Allons, allons Sir, ils font de leur mieux ♫ L’effet de la drogue diminue beaucoup leur capacité physique ♪ Rassurez-vous, la cargaison sera prête dans les temps comme d’habitude ! »
« Gnnn… Je suis très fier de… Vous… Gnnn Les nouvelles armures sont-elles… Résistantes ? »
« Toi ! Approches ! Enfile-ça ! »

Le clown fait enfiler une armure d’un blanc immaculé à un soldat de la marine complétement dans les vapes.

« Ouvrez grand vos yeux… Wouizah zah zah… »
Monsieur Une se place à un mètre de la mouette et lui pointe un flingue en plein sur la poitrine.

BOAM

L’impact se répercute jusque dans la maison et fait vaciller les Caramels qui ne voient pas ce qu’il se passe dehors. Je les rassure d’un mouvement de la main. Le marine n’a pas bronché d’un pas. Au sol, une balle écrasée rebondie. Le clown passe la main sur la zone de l’impact.

« Voyez Sir, absolument aucune trace du tir. La dent est l’organisme le pus dure du corps humain. L’email dentaire, complétée avec des minéraux savamment choisis, devient le plus sûr des blindages. »

C’était donc ça. J’en ai assez vu.

Bon, j’ai un plan.

« Sablé, je t’écoute pour le plan d’attaque. »

Oué, mon plan, c’est de demander le plan. C’est ça, un vrai capitaine.


codage par LaxBilly.
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Seconde Partie X


BAOUM
« Gnnnn… On dirait que ça venait du port principale »
BAOUM
« La seconde venait du château ♫ »
BAOUM
« Une maison à quelques îlots d’ici… »
« Wouizah zah… Trois explosions à trois points différents… On cherche à nous séparer ? »
« Gnnn… Qu’importe, vous êtes en capacité d’y faire face Râteliers ! Il y a tous mes documents au château, nulle personne n'est habilité à entrer en possession de ces informations ! Madame Trois, Mini-quatre, allez voir ce qu’il en est. Miss Deux, occupez-vous du couper la retraite à ceux qui chercheraient à… GNNNNNN… Fuir… »
« J’imagine que, quant à moi, j’assure votre sécurité sur le chantier ? »
« Évidemment ! Bougre d’idiot, je ne peux me battre ainsi. »


Cœur de l’île.
Girofle, Sablé et Negociata.
« Tu crois qu’ils l’ont entendu ? »
« Affirmatif. »
« Pacifista, mode distribution de bonbons activé. »

Porte du Château.
Réglisse, Piment et Poivre.
« C’était un gros boum ! »
« J’espère que mimi est content ! »
« J’ai faim. »


Chantier.
Scab.
« Trois sur cinq, c’est parfait, la première explosion n’a pas l’air de les avoir intéressés. Nous voilà chanceux. »


Port Principal, Sud de l’île.
Sucre, Chocolat et les autres.
« Le bateau de Moutarde est en morceau… Et maintenant ? »
« On brûle le reste comme mimi a dit. »


Chantier.

« Wouizah zah zah… Alors comme ça, c’est toi qui es à l’origine de tout cela, vulgaire nain-bot ? »
« Monsieur Une…Gnnnn… Vous m’aviez pourtant affirmé que je lui avais réglé… Son… Compte…Gnnn… »
« Détendez-vous, il serait dommage que vous vous emportiez dans votre état Sir O’Phage. Il a eu de la chance, voilà tout. »
« Non mon gros, j’tai ruiné la face et j’m’en suis sorti Zagahaha. »

Il est sur son fauteuil roulant et il contracte tellement ses mâchoires que sa tête boursouflée triple de volume.

« GNNNNN… JE NE DOIS PAS…GNNNN… ÊTRE CONTRA…. CONTRA… »
« Rié ? »

PRRRRRRRRRRRRR

Son pet part comme une balle. Son fauteuil et lui décollent dans les airs dans une courbe parfaite.

PLOUF

Silence.

« Je crois que ton boss vient de tomber dans la mer. »
«  Gaz moutarde n’est que l’intendant, la Kol’Gaete est toute puissante nain-bot. Je ne sais pas ce que tu recherches ici, mais tu vas te faire brosser à mort Wouizah zah zah !»
« Zagahaha ! C’est toi qui peux te brosser Martine ! Tes humiliations morales ne marchent plus sur moi, j’suis immunisé mon grand !»
« Je crois… Qu’il est temps que je te règle ton compte l’étranger, tu commences à prendre la confiance. »
« Appelle moi capitaine Tournebroche, carie-man. »
Je suis à ta hauteur maintenant vieux clown. C’est parti.

Indigestion de Caramels Part. II Combat10

Porte du château.
« En voilà des jolis petits enfants qui jouent aux apprentis artificiers ♫ Voulez-vous un gâteau mes loulous ? ♪ »
« On s’appelle Piment et Poivre et les gâteaux, c’est notre spécialité. »
« Ouep, on a toujours faim. »
« Alors, permettez-moi de vous prévenir mes chéris… Ils sont mortellement caloriques ♫ »

Indigestion de Caramels Part. II Combat12

Intérieur du château.
« J’savais qu’tallais rentrer nabot, j’suis réglisse et j’vais venger nos parents au nom des caramels mous. »
« … »
« T’es pas bavard ? C’mieux comme ça, moi j’parle avec mon lance-pierre. »
« … »

Indigestion de Caramels Part. II Combat13

Cœur de la ville, place de la chapelle.

« Sablé ! Sablé, ça va ? »
« Keuf… Oui Girofle, j’avais pas prévu qu’elle arriverait par derrière… Heureusement que Super Cop était là. »
« Super Cop, le mangeur de bonbons ! »
« C’est pas du tout impressionnant comme titre ! »
« Super bonbon ! »
« C’est pire ! »
« Tsss… Vous êtes… De très vilains garçons… Je vais vous montrer ce que c’est qu’une… Bonne éducation. »

Indigestion de Caramels Part. II Combat11


codage par LaxBilly.
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