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Le petit voleur

- Alentours de Goku -

La nuit approchait, le soleil terminait sa course dans le ciel tandis que la vie des rues d'Honnoji commençait à se raréfier. L'île vivait pourtant à toute heure du jour ou de la nuit, bien que n'étant pas réputée pour être un lieu de fête. Les bars, auberges, établissements de jeux ou autre continuaient à fonctionner et cela grâce aux habitants, mais surtout aux autres. Qu'ils fussent marchand, voyageurs, touristes, pirates ou bien soldat de la Marine, tous apportaient leur pierre à la subsistance des citoyens de Shimotsuki.
Les rues, sombres parfois, n'en étaient pour autant pas moins sûr que le jour. Des organisations, légales mais de l'autre côtés de la loi qui assuraient la sécurité des passants. Possédant le monopole de l'illégalité, ils tenaient d'une main de fer ce sceptre décisionnaire tout en souriant aux locaux. Implanté dans les profondeurs de la société, tentaculaire, cette mafia était parfaitement légitime. Ici nommés Yakuza, ses membres n'étant pourtant pas des enfants de choeurs. Meurtrier, voleur et tant d'autres qualificatifs pouvaient ternir leur image. Paradoxalement ils étaient acceptés et faisaient partie du paysage de Shimotsuki. Leur existence parfois même, était perçue comme une aubaine.

Observant le soleil couchant, assis en tailleur dans l'herbe qui frémissait au grès du vent, Kenichi Shinoda méditait. Les mains reposants sur ses genoux, le dos bien droit et les yeux fermés il était dans son for intérieur. Pourtant, il ne visualisait rien si ce n'était un halo orangé dû à la lumière du soleil traversant ses paupières. Il ne faisait que ressentir. Ressentir le vent, la chaleur, les odeurs, les sons. Il était un arbre, une éponge qui absorbait l'environnement extérieur alors qu'il semblait se refermer sur lui-même. Son visage était impassible, ne transmettait absolument rien. Puis, lentement il ouvrit les yeux. Ses mouvements étaient lents et mesurés. Comme sorti d'un sommeil millénaire il prit le temps de décortiquer ce qu'il voyait autour de lui. Chaque élément, chaque détail y passait.
A sa droite se trouvait un immense nodachi dont il se saisit. Il ramena l'arme devant lui et caressa la garde. De son autre main il prit le fourreau dans laquelle elle reposait et souffla un coup. A chaque fois il appréciait cet instant. Tout en délicatesse il dégaina le sabre et s'envoûtant presque par le doux son de l'acier de la lame frottant contre celui de l'étui. Une mélodie si douce à son oreille s'en dégageait, il appréciait tout particulièrement ces moments.
Kenichi déposa le fourreau au sol à sa gauche puis attrapa une sorte de petite pierre qu'il avait emmené. Toujours face à ce coucher de soleil, l'homme approcha la pierre de sa lame puis fit de grands gestes d'une précision d'orfèvre tout le long de celle-ci. Il effilait son nodachi, lui offrant ainsi une capacité de coupe encore supérieur. A vrai dire, son maître lui avait ordonné d'en prendre soin et, il le savait, une telle arme exigeait un entretien parfait.

Soudain un jeune homme arriva dans son champ de vision. Il était vêtu d'un kimono et arborait quatre sabre à la taille. Blond, les yeux verts il n'avait pas l'air d'avoir plus de dix-sept ans.

- Bonjour monsieur... hum maître Jubei m'a demandé de venir vous voir ! Il souhaite que vous veniez dans le dojo ! dit-il en troublant la sérénité de Kenichi.
- Mon jeune ami, tu peux dire à ton sensei que je viendrais le voir plus tard s'il-te-plaît ? répondit ce dernier sans même lever les yeux.
- Il voudrait que vous veniez maintenant !
- Que t'ai-je dit ?
- Mais mon...

Kenichi se leva, dépliant son incroyable carrure aux yeux de l'adolescent. Faisant deux têtes de plus que lui, dire que l'homme au nodachi était imposant était un euphémisme. Son accoutrement n'était d'ailleurs pas banal non plus. Une veste blanche dont les motifs de dragons en rouge étaient richement brodés, des bracelets d'or, le disciple de Jubei compris. Pourtant, ce qui lui fit le plus peur était ce bandeau noir, traversant son visage en diagonal et masquant son œil gauche.

- Vous.. vous êtes un yakuza ? demandait-il la voix tremblottante.
- Je suis un yakuza-samouraï et toi qui es-tu ?
- Je m'appelle Ginshu... heu je suis le disciple de maître Jubei !
- Alors, Ginshu je te laisse rapporter à ton sensei que je viendrai une autre fois ! Tu peux faire ça pour moi ? annonça-t-il à son interlocuteur en lui posant la main sur l'épaule.
- Oui.. oui monsieur ! répondit le jeune homme en reculant. J'y vais de ce pas ! fit-il en repartant d'où il venait.

Kenichi se demandait pourquoi le célèbre maître de l'école des sabres aux quatre mains l'avait invité, mais il ne pouvait se le permettre. Ce soir il devait surveiller quelques ruelles de la ville, c'était l'ordre qui lui avait été donné.
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- Nagaya -

Après une bonne heure de marche, Kenichi arrivait enfin à l'orée de la ville. Honnoji se présentait à lui, dans la nuit, comme une femme apeurée. Sa mission ce soir était de surveiller et de protéger plusieurs rues. C'était son devoir, l'ordre irréfutable que l'un des puissants de Shimotsuki lui avait donné. Nul ne refuse un ordre de l'Oyabun. Tandis que son nodachi était attaché à sa ceinture, il avançait pour prendre position. Alors qu'il passait dans les premières ruelles de la ville les passants se tournaient en le voyant. Un colosse, sa taille peu commune faisait de lui un homme dont on pouvait se souvenir, mais aussi et surtout un homme craint instinctivement. Les gens qui croisaient sa route ne le connaissaient pas, l'avais déjà vu peut-être, mais savaient qu'il n'était pas un simple citoyen. Sa démarche était bien trop fière pour être celle d'un homme lambda. Son sabre, ses bijoux, son cache-œil, il était catalogué aussitôt comme faisant partie de la mafia et ils n'avaient pas tord.
Le yakuza reconnu une enseigne en particulier, le "tabamouraï", dont le commerçant était sous la protection de son clan. Un service assez classique dans le milieu de la pègre. Le propriétaire de petit commerce payait pour deux choses, la première que le clan Hanamori ne s'en prenne pas à lui et la seconde pour bénéficier d'une protection accrue contre quiconque tenterait quoique ce soit.

Le borgne su donc qu'il était temps pour lui de débuter sa ronde. Il alla dans un petit cul-de-sac plongé dans la pénombre puis grimpa jusqu'au toit de l'établissement. Il préférait toujours prendre de la hauteur afin d'avoir une vue d'ensemble. D'autant qu'il avait des hommes sous ses ordres, il leur avait donné rendez-vous ici. Après quelques secondes d'attentes, deux natifs de l'île arrivèrent en grimpant sur le toit. Ils étaient bien habillés et semblaient posséder des armes. Le premier avait un jitte accroché dans le dos tandis que le second portait un katana à la ceinture.

- Parfait vous êtes à l'heure ! Je ne vous rappelle pas que le but est de protéger et non d'apeurer ?! Je ne tolérerai aucun comportement déviant ! annonça-t-il tranquillement. L'ordre est de mener une ronde constante sur ces rues, sachez que je me joindrai à vous ! Pour le moment je vais rester ici pour avoir une vision d'ensemble !
- Oui chef ! répondit Bento, le yakuza au jitte.
- On sera efficace, poursuivit Tanaka, sabre à la ceinture.
- Allez-y, à la moindre situation délicate prévenez moi !
- OUI CHEF ! crièrent les deux hommes de main avant de se précipiter dans les rues adjaçantes en sautant du toit.

Désormais la mission pouvait débuter. La dernière fois, il y a trois jours elle avait été couronné d'un grand succès, cette nuit ne devait pas faire exception. L'air était frais et les embruns chatouillaient les narines du borgne tandis que la douceur de l'alizée lui caressait le visage. Tandis que son immense manteau virevoltait lentement au grès du vent, il entama sa partie du travail. Ayant deux hommes sous ses ordres, il était la figure d'autorité qui surveillait l'ensemble. Depuis ce perchoir il avait une vue panoramique sur les lieux à sécuriser, c'était donc le point d'observation parfait.
Kenichi alla dans sa poche gauche et y récupérer sa pipe. Richement décorée, c'était un cadeau de la part de l'Oyabun qu'il avait reçu pour la réussite d'une mission. Cet objet était donc très important pour le yakuza, une sorte de lien d'appartenance au clan.

Plus d'une heure passa sans que le moindre évènement ne se passe. Les rues étaient calmes et le disciple de maître Chun pouvait ainsi se délecter de la fumée qui s'échappait de manière presque suave de sa pipe. Bien évidemment Kenichi ne se droguait pas, cela irait à l'encontre des règles des yakuzas. Qui plus est, il détestait perdre le contrôle de lui-même. Cela était mauvais en toute circonstance selon lui.

Dans l'une des ruelles, assez faiblement éclairée, deux pirates sortirent d'un bar bras dessus bras dessous. Ils chantaient à tue-tête des insanités paillardes assez grasses. Le tout sur un fond de machisme assez prononcé. La nuit ayant déjà bien débutée quelques voisins furent réveillés et l'un d'eux, courageux ou très fatigué, sorti sa tête par la fenêtre pour leur ordonner de s'arrêter. Grossière erreure qu'il fit là, les deux forbans étaient allègrement alcoolisés et leur sang ne fit qu'un tour. Ils commencèrent par rammasser quelques cailloux au sol pour les lancer sur le pauvre homme tout en l'insultant. Puis, ils se chauffèrent entre eux.

- Allez moi j'monte j'le déglingue !
- Roh la ferme, t'es une p'tite bite jamais tu fais ça !
- Quoi ?! Moi je... hic.. moi ?!
- La dernière fois c'toi qui t'es caché pendant qu'on s'battait contre les marchands !
- Ils avaient des fusils ! répondit le flibustier avec mauvaise foi pour dissimuler son côté craintif.
- Bah montre moi qu't'es un homme ! Casse lui la tronche !

Le pirate se fit craquer les doigts, rota un coup et donna un sacré coup de pied dans la porte en bois. Celle-ci ne céda pas d'un pouce et le pirate senti un pic de douleur qui lui remonta jusque dans le genou. Il ne dit rien mais avait une petite larme qui commençait à lui monter.

- Quoi que non r'garde j'vais faire ça à l'ancienne ! raconta-t-il à son collègue pour faire oublier qu'il n'avait même pas réussi à enfoncer la porte d'entrée de la maison.

Il se retroussa donc les manches et s'accrocha à la gouttière pour grimper jusqu'à la fenêtre du local mécontent. Ce dernier ferma ses vitres pour qu'il n'y ai pas d'intrusion chez lui. Le pirate grimpait tant bien que mal, s'agrippant aux quelques rares prises qu'il avait à sa disposition.
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Cette ascension faussement périlleuse censée n'être qu'une formalité pliée en quelques secondes dura pas moins de deux minutes. Le pirate fortement alcoolisé parvint enfin à se hisser au niveau de la fenêtre de sa futur victime, qui malheureusement close, le forçait à se salir les mains. Alors qu'il s'apprêtait à la fracasser d'un coup de coude bien placé, celle-ci s'ouvrit vers l'intérieur et il se mangea les poils rêches d'un balai. Le natif de Shimotsuki avait prit son courage à deux mains et aidé d'un balai tout ce qu'il y avait de plus banal repoussait l'envahisseur. Le coup en pleine figure déstabilisa le forban qui bascula vers l'arrière. Ses doigts qui le maintenaient à la paroi lâchèrent leur prise et il tomba, lourdement au sol. Dans sa chute ridicule soit disant passant, son pantalon s'accrocha dans un morceau de la gouttière qu'il avait abîmé en grimpant quelques instants plus tôt. Minable, l'homme s'écrasa au sol à plat tel une vulgaire galette de riz et nu comme un vers. Les vestiges de son pantalon flottaient, tel un pavillon à la gouttière. Son compagnon riait à s'en briser les cordes vocales, il ne pouvait plus s'arrêter et à vrai dire l'homme qui était à l'origine de tout cela était également hilare.
Dos contre le sol, le flibustier nu se frottait la tête, reprenant ses esprits assez rapidement. Le choc avait, semble-t-il, atténué les effets de l'alcool et lui avait rendu sa lucidité. Rouge de colère, il remarqua que ses organes génitaux reposaient sur le sol pavé. Ne réalisant pas immédiatement, la sensation de fraîcheur sur certaines parties finit par l'en persuadé. Il était effectivement dans le plus simple appareil.
Honteux, son sang bouillonna et la soupape lâcha aussitôt. Il pestiféra d'immondes insultes et, marchoir serrée, il tenta de grimper à nouveau pour s'en prendre au pauvre homme qui l'avait fait tomber.

Soudain une masse sombre tomba du toit, s'écrasant au sol à quelques centimètres du pirate exhibitionniste malgré lui. Ce dernier ne comprenait pas ce qui venait de se passer mais fut vite surpris. La masse sombre se déplia et rapidement le dépassa. Il avait désormais la tête penchée vers l'arrière pour pouvoir distinguer le visage de celui qui se dressait au dessus de lui. Le bandeau noir que l'homme portait le fit déglutir. Il pensait immédiatement à un confrère pirate, mais vu la carrure de ce dernier il n'en menait pas large. D'autant qu'un immense sabre était accroché à sa ceinture, il avait peur, réellement peur.

- Que fais-tu nu ?
- T'es qui ?!
- Range moi ça ! lui intima le colosse.
- Je … me casse pas les couilles d'accord ?! Allez casse toi ! répondit le pirate dans un sursaut de courage, ou de bêtise.
- Oui barre toi où je te fais tâter de mon sabre, interpella le second pirate qui venait de dégainer un sabre pirate recourbé vers l'arrière.

Kenichi qui venait d'apparaître au milieu de cette scène ne souhaitait pas en venir aux mains, pourtant s'il le fallait il le ferait. Il tira une petite bouffée de fumée de sa pipe dorée puis la souffla en direction du forban.

- C'est la dernière fois que je le répète, range-moi ça ! lui ordonna le yakuza.
- Tu fais chier j'vais te découper connard, s'emporta le second pirate.
- N'en n'fais pas ç... tenta de l'avertir celui dont la nudité irritait Kenichi.

Alors que le forban tentait de trancher le mafieux, celui-ci avait bloqué la lame aiguisée avec son fourreau. Puis d'un simple mouvement il repoussa l'homme sans effort.

- Ne me faites pas sortir mon nodachi ce serait trop ennuyant ! Repartez et tout sera bon de mon côté !
- Ils ont essayés de s'introduire chez moi ! Ils voulaient s'en prendre à moi !
- Roooh ta gueule toi ! lança l'homme nu.

Soudain le borgne fit un arc de cercle descendant puis ascendant avec le fourreau de son sabre qui termina sa course au contact des bourses du pirate. Celui-ci vit son cœur s'arrêter, sa respiration se suspendre. Son existence entière sembla s'arrêter l'espace d'un instant. Se sentant mal il eu envie de défaillir mais tint uniquement bon afin d'impressionner son camarade.

- On se tire ?!
- Oui m'sieur on se casse !
- Tafiole !!!!!
- Je t'épargne une mort atroce connard alors suis moi !
- Pfff, ok mais si c'était moi je l'aurai déjà tué !


Dernière édition par Kenichi Shinoda le Mer 25 Sep - 11:58, édité 1 fois
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Voyant les deux pirates alcoolisés s'en aller, le petit homme courageux qui fut à l'origine de tout cela ferma ses volets et les claquants. Puis il descendit afin de remercier celui qui l'avait protégé. Il se rendit soudain compte de la carrure de Kenichi qui mesurait plus de deux mètres dix. Il était stupéfait, mais heureux avant même d'être craintif. Il avança sa petite main qui vint se faire recouvrir toute entière par l'immensité de celle du yakuza. Discernant le sabre, la pipe coincée dans la poche de sa veste et le cache-œil, l'habitant de Nagaya ne savait pas vraiment dans quelle catégorie ranger le borgne.

- Merci infiniment monsieur, excusez-moi mais vous êtes de Shimotsuki ? le questionna-t-il avec un peu d'hésitation.
- Effectivement, je suis né et j'ai grandis ici, comme vous je suppose, répondis simplement Kenichi en souriant.
- Oh oui, un bon samaritain alors ! Merci encore de les avoir fait fuir ! Comment vous appelez-vous mon garçon ?
- De rien, mon nom n'a que peu d'importance. Je suis Kenichi Shinoda mais remerciez plutôt monsieur Hanamori pour cela, il veille sur les hommes et femmes de ce pâté de maison ! ne manqua-t-il pas de préciser.
- Ah oui je n'y manquerai pas, commença l'homme, je suis Miyaguki le gérant de la boutique de souvenir "chez Hagawa" au bout de la rue. N'hésitez pas à venir me voir !
- C'est gentil monsieur, vous pouvez compter sur moi !


Les deux hommes repartirent chacun de leur côté. Tout était clair, Kenichi avait annoncé que le clan Hanamori protégeait le quartier et il savait que l'information se diffuserait comme une traînée de poudre dans le voisinage, surement qu'elle parviendrait aux oreilles du clan Namigasa en à peine plus d'une journée. Pourtant quelque chose tracassait Kenichi, il avait un pressentiment assez négatif. En effet, peu de villageois acceptaient de divulguer leur lieu de travail aux yakuzas par peur de se faire racketter plus tard. Les choses étaient louches, mais bon ce n'était pas les première de la journée.

La relation conflictuelle entre les deux clans de l'île n'avait rien de frontale, aucun affrontement emportant dans son sillage des civils n'avait été recensé. Par contre, sous les vigies des autorités une guerre silencieuse avait éclaté il y a quelques années déjà. Kenichi était l'une des première victime de celle-ci, lui laissant un goût amer de honte et de vengeance dans la bouche. Pourtant il n'avait jamais mené sa vandetta lui-même, préférant patienter comme lui avait conseillé l'Oyabun. Aussi, c'était donc son père ainsi que Vinz notamment qui avaient mené la contre-attaque.
Le borgne avait appris à réfléchir, il s'était assagi depuis ses débuts dans le clan Hanamori et avait depuis longtemps canalisé sa haine. Il nourrissait un plan d'action afin de frapper là où ça compterai vraiment. Il ne voulait pas mener une petite action de vendetta inutile, il souhaitait que ce soit grandiose. Il voulait que le clan Namigasa regrette, pour toujours, de s'en être pris à lui.

Déambulant quelques minutes dans les ruelles adjaçantes Kenichi rencontra Bento, toujours armé de son jitte, avec qui il discuta quelques minutes. Son ordre était clair, pister les pirates qu'il venait de mettre en déroute et lui indiquer sur quel navire ceux-ci naviguaient. Pour cela le mafieux devait d'abord rejoindre Tanaka afin de rester en binôme. Depuis qu'il avait vécu son traumatisme, Kenichi refusait que la moindre mission n'engage qu'une seule personne. Aussi il fit une description aussi précise que possible des deux fugitifs à son acolyte qui partit rapidement. Les yakuzas étaient des hommes à l'écoute, obéissants et emprunt d'abnégation habituellement. Ces deux-là ne dérogeaient pas à la règle mais avaient leur petite excentricité à eux. Bento était un homme obsédé par le jeux, il était tellement addict qu'on lui avait interdit les établissements du clan. Tanaka lui aimait l'alcool, un peu trop parfois, mais savait rester professionnel. Ils étaient inséparable comme deux vrais frères. D'ailleurs, le clan fut et restera toujours plus important que la famille de sang, c'était l'une des règles de la mafia locale.

Restant désormais seul sur son secteur, Kenichi ne se sentait pas forcément en insécurité. Il savait que ses hommes n'étaient pas loin et qu'ils pourraient rappliquer rapidement. Remontant sur le toit le plus proche, il s'assit face à la Lune, dont le croissant lumineux éclairait tendrement Shimotsuki.
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Bento avançait doucement, recroquevillé pour ne pas attirer l'attention d'autrui. Il se dépêchait de se dissimuler derrière deux tonneaux côtes à côtes avant d'intimer discrètement à Tanaka de le rejoindre. Ce n'étaient pas des espions mais ils avaient une petite expérience de la mafia. Ils savaient remplir une mission et pour le moment les choses se passaient plutôt bien. Après quelques heures de recherches ils trouvèrent les fameux pirates, dont l'un avait un pantalon à moitié déchiré. Puis, ils les suivirent jusqu'à ce que les forbans se décident à rejoindre leur navire. Tanaka avait râlé plus d'une fois car il en avait marre de pister ces pochtrons, mais il ne pouvait s'y soustraire.

- Moi je te dis on capture celui de droite et ils nous montrerons leur navire ! maugréa-t-il une fois de plus.
- Impossible Kenichi nous a demandé de les pister, on les piste et c'est tout !
- Pfff mais tu vois pas que c'est chiant là ? On a écumé tous les bars de Nagaya, ça fait trois heures qu'on en chie à cause d'eux ! Moi je te règle ça en deux secondes !
- Calme toi Tanaka, la dernière fois qu'on a suivi ton plan ça a foiré ok ? Moi je veux pas qu'on m'coupe le p'tit doigt ok ?
- T'es sérieux ? Moi il m'en manque un et j'suis pas mort ! Tu sais quoi ? Regarde ces deux alcoolo là ils s'amusent à se pisser dessus ! Moi ça me rend fou j'y vais ! tonna Tanaka en se levant, déterminé à expédier cette mission au plus vite.

Pris de panique, Bento donna un coup circulaire de la main gauche, jitte le long de l'avant-bras et assomma son ami qui tomba lourdement sur le sol. Heureusement que les deux flibustiers étaient saoûl à n'en plus pouvoir car ils n'entendirent et ne virent pas ce qu'il se tramait à quelques mètres d'eux tant ils s'amusaient avec leur urine.

- Putain d'merde Tanaka tu me fais chier ! pesta Bento en tirant le corps pour le dissimuler. Réveilles toi du con ! Réveilles toi ! lui faisait-il en lui donnant des claques pour le stimuler. Ce con il me fera chier jusqu'au bout sérieux !

Le yakuza tenta de se calmer un peu, de redescendre en pression pour ne pas perdre de vue sa mission. Il posa son collègue en position assise contre un mur et continua d'observer les pirates. Ils avaient arrêté de jouer et marchaient, en zigzag, en direction d'un navire où étaient entreposés quelques gros tonneaux. S'en trop d'hésitation ils y grimpèrent et y élirent domicile pour finir leur nuit. Ni une ni deux, Bento et alla récupérer toutes les informations nécessaire pour positionner le navire. Dès lors qu'il eu fini, il retourna voir Tanaka qui se reprenait doucement.

- Le lendemain dans la matinée -

Kenichi toisait Tanaka du regard. Il n'éprouvait ni haine, ni colère ni même l'ombre d'une rancœur envers celui qui, la veille, avait failli à sa mission. Ce dernier avait entravé l'ordre, seul la vigilance et la réactivité de Bento avait permis à leur petit duo de ne pas se faire découvrir. Le crâne encore douloureux, le mafieux ne se faisait pas réprimander et pourtant son attitude traduisait honte et regrets. La tête baissée, il n'osait regarder son supérieur dans les yeux. Une simple mission, suivre deux ivrognes avait eu raison de lui. Il savait qu'on était intransigeant dans le domaine Yakuza, que les résultats étaient une priorité. Qu'on devait constamment prouver sa valeur au sein du clan. Ce jour il avait failli.

Soudain le grand borgne déposa sa main, énorme par en comparaison de celles de Tanaka, sur son épaule gauche en l'enveloppant entièrement. Il le dominait d'au moins deux têtes mais ne se sentait pas supérieur pour autant. Kenichi était assez humble, assez tout du moins pour savoir où était sa place et d'où il était partit. Fort de sa petite expérience, l'œil blanc comme on le surnommait dans le clan n'étaient pas élitiste, mais pouvait être très dur.

- Tanaka, ce que tu as fait aurais pu nous coûter ! Avez-vous bien remplie votre mission ?!
- Oui Kenichi, j'ai fais une croix sur le navire en question, on va pouvoir le retrouver ce soir ! Ils n'avaient pas l'air d'être sur le départ, expliqua Bento assez rapidement.
- Parfait, ce soir nous irons à leur navire et je ferais intervenir Myokoryu.
- Oh putain d'merde.. murmura Tanaka, tandis que Bento dégluti avec difficulté.
- Votre objectif sera de vérifier qu'il n'y a personne à bord. Si effectivement il n'y a personne, Tanaka et moi irons dans le rafiot et nous y récupérerons tous ce qui a de la valeur. Pendant ce temps Bento tu t'occuperas de la manutention, utilise les quelques commerçants avec qui nous travaillons pour dissimuler les marchandises. Pendant ce temps tu auras Myokoryu qui surveillera et s'occupera de sécuriser les lieux. J'attend le meilleur de chacun de vous, Tanaka, montre-moi que le clan qui t'as accueillit peut compter sur toi !
- Oui chef !

Tout était parfaitement clair, cette discussion intimiste dans l'arrière-boutique d'un petit magasin de souvenirs du port n'avait rien de grandiose. Pourtant tout était là, le casse était prévu, le plan semblait avoir été étudié et chacun avait un rôle parfaitement défini. Le domaine du clan Hanamori n'avait rien à voir avec le recel mais pourtant Kenichi prenait sur son entière responsabilité cette mission. Il était audacieux, ne suivait pas la voie tracé dans l'incompréhension. Il voulait se créer sa route pour parvenir à l'objectif. Il était question de gagner de l'argent, donc de faire prospérer le clan ce qui était le principal mot d'ordre. Oeuvrer pour le clan était la base et la finalité de tout.


Dernière édition par Kenichi Shinoda le Mar 24 Sep - 17:24, édité 1 fois
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Tanaka passait son visage sous l'eau fraîche, serrant les dents lorsque celle-ci lui appuyait sur la bosse à vif qu'il avait reçu durant la nuit. Le coup de Bento avait été rudement efficace, le séchant littéralement sur place. Après cette honte qu'il avait ressenti un nouveau sentiment avait pris place dans son coeur. En effet, il souhaitait se rattraper, montrer à son supérieur qu'il était capable mais surtout digne de la coupe cérémoniale qu'il avait échangé avec le chef du clan Hanamori. Déterminé, il savait ce qu'il lui restait à faire. Parfois maladroit, assez sanguin il devait donc canaliser tout son être pour devenir irréprochable, pour que l'on puisse compter sur lui, pour son honneur.
Il était dans un petit appartement d'Honnoji, le sien, très peu décoré. Il ne gagnait pas énormément d'argent, enfin toujours plus qu'en tant que pêcheur comme son père, et ça lui suffisait. Il jouait sa paye, gagnait parfois, perdait souvent mais subsistait. Ce monde interdit lui avait ouvert ses bras il y a deux ans. Miséreux, il ne parvenait pas à manger à sa fin, désormais il se pavane, fier d'être un Yakuza. La tête haute, le torse bombé il sait que ce choix était le meilleur mais il en connaît également les conséquences. Il sait qu'une épée de Damoclès est au dessus de sa tête, il sait qu'il doit être un bon Kobun comme on le dit ici. Sa relation père/fils avec Hogozo Hanamori se devait d'être priorisée à ses liens de sang, il l'avait assimilé. Entre ces quatre murs de bois, là où seul un lit, quelques vêtements et un divan abimé trônent, Tanaka s'apprête à prendre un tournant dans sa carrière. Ne plus être un suiveur mais plutôt être l'homme qui prend les devants, celui qui montre la voie. Son regard n'était plus celui du sbire accablé de honte de tout à l'heure, non il avait cette flamme dans le regard, cette envie de réussir. Il était le lion.

Pendant ce temps, Bento venait de passer la porte de chez lui, retrouvant femme et enfants. Mysaki était brune, pas très grande mais assez élancée tout de même. Ses traits étaient fins et son sourire ravageur. A sa main gauche elle portait une alliance, elle avait scellé son amour avec le yakuza il y a quelques mois. C'était une femme à l'apparence comblée, qui bien que connaissant les activités de son mari, ne pouvait faire autrement que l'aimer et l'approuver. L'homme au jitte l'embrassa rapidement car ses filles Miya et Io étaient là, les deux gamines avaient à peine dix-huit mois d'écart. Elles étaient mignonnes et la plus petit, Io, parlait à peine. Bento était heureux, il parvenait à juxtaposer ses deux vies et ça marchait plutôt bien. D'un côté il était yakuza, malfaiteur avéré et profondément dévoué à son clan puis de l'autre c'était un bon père de famille, toujours attentif aux besoins des siens. Son exemple était une forme de réussite pour plusieurs de ses camarades et il en était fier.
Alors avant de s'élancer dans cette mission qui l'opposerais surement à des pirates, le mafieux souhaite voir et profiter de sa petite famille. Ils passèrent la journée ensemble, firent de bons gâteaux, jouèrent dans un petit parc et firent même quelques dessins tous ensemble. Ils débordaient d'amour, pourtant, le soleil couché les choses changèrent.

- Tu penses que tu pourras arrêter un jour ? demanda Mysaki, la tête reposant sur le torse de son mari alors qu'ils étaient allongés.
- Comment ça ?
- Bah tu sais bien, le clan et tout ça… un jour tu pourrais te ranger ?
- C'est ce qui nous fait vivre, puis j'aime le clan, c'est une partie de moi !
- Oui mais c'est dangereux… soupira tristement Mysaki. Moi j'ai peur à chaque fois que tu passes cette porte.. j'ai peur qu'il t'arrive quelque chose ! Tu sais je ne le supporterai pas..
- Ma chérie ne t'inquiète pas pour moi je suis bien entouré, puis je fais en sorte de ne pas me mettre en danger ! Tu sais ici ce n'est pas non plus l'enfer, on est à Shimotsuki c'est plutôt tranquille, répondit-il en déposant un baiser de réconfort sur le front de sa dulcinée.
- J'espère… je ne veux pas que nos enfants vivent un traumatisme.. tu as déjà récolté pas mal d'argent avec un peu plus on pourrait voir venir nan ?
- Hum…
- Si on économise pas mal on pourrait rebondir, ouvrir une affaire ou quelque chose, ensemble, relançait-elle en touchant la corde sensible de Bento.
- Il faut que je réfléchisse chérie, tu sais le clan ce n'est pas rien… ça coule dans mes veines !
- Et pas nous ?! s'insurgea-t-elle.
- Si si bien sûr.. bon écoute chérie je dois y aller, Kenichi m'a donné rendez-vous ce soir ! Je te promet de te donner une réponse en rentrant, d'accord ?
- Tu me promet ?
- Oui promis chérie ! Allez, essaye de dormir un peu c'est trois fois rien cette fois-ci !

Bento enfila une chemise noir, se chaussa puis récupéra dans l'armoire de leur chambre son jitte. Cet outil était un peu sa signature, mais également une dualité entre le pire ennemi de sa femme et son plus fidèle allié. Ennemi dans le sens où cet arme rappelait à Mysaki que son homme était un mafieux et qu'il devait s'en servir pour se protéger, mais allié car grâce à ce jitte son mari n'avait jamais eu de grave blessure. Triste, elle laissa Bento s'en aller dans la nuit, rejoindre le clan sans le retenir plus longtemps.

De son côté Kenichi passa une journée assez pieuse. Enfermé dans un petit appartement dénué de toute fioriture, il n'avait qu'une paillasse au sol en guise de lit. Torse nu, le cache-œil posé au sol et le fourreau appuyé contre un mur il était en plein exercice. Exécutant des katas avec son nodachi, il travaillait l'exécution de ses mouvements. Concentré comme jamais, la sueur lui perlant sur le front il faisait tout particulièrement attention à son souffle. La respiration n'était pas qu'une nécessité banale et vitale, mais également la clé de toute chose. Une maîtrise de la respiration permettait ainsi une meilleure amplitude, une certaine sérénité mais également une plus grande puissance pour asséner les coups. Chaque jour il s'entraînait, chaque jour depuis qu'il avait quitté le dojo de maître Chun. D'autant que Vinz, son rival était toujours plus fort que lui, il ne pouvait se soustraire à cette rigueur qu'il s'était imposé. Il ne pensait à rien d'autre que lui, sa lame et le vide qu'il tranchait. Il menait des passes d'armes, faisait dans l'auto-critique parfois en se rendant compte de quelques faiblesses. C'était formateur certes, mais de cet entrainement il en tirait bien plus que les autres. C'était un véritable besoin, psychologiquement cette rigueur lui permettait de prendre un grand bol d'air frais. Cela le revitalisait et il en avait pleinement conscience. Ainsi, après deux heures passées, il se passa sous l'eau et s'habilla. Il était l'heure pour lui d'aller chercher Myokoryu.
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Ce petit bijoutier du port n'était pas un tendre, homme bourru, le cuir tanné par le soleil, il avait un air patibulaire à en faire fuir les pleutres. Ce qui était fou c'est que malgré ses deux mètres et ses immenses mains, il était capable d'une incroyable finesse dans la réalisation de ses œuvres. Son magasin "La ruée vers le bambou" n'était pas une institution mais il parvenait tout de même à subsister de sa passion, de quoi faire quelques envieux. Keryo travaillait au comptoir de son échoppe, comme à son habitude. Seul la cloche annonçant l'entrée d'un visiteur pouvait lui faire lever le menton, sinon il était impassible. Avec une petite meule il tailla des angles multiples sur une pierre semi-précieuse, laquelle il allait monter sur une bague faite de bambou et d'alliage d'acier. Une œuvre à mi-chemin entre modernité et tradition diraient certains, lui y voyait le simple fait qu'il n'avait plus assez d'acier, la denrée étant onéreuse et qu'il préférait donc le couplé avec le bambou qu'il ramassait abondamment.
Ceci étant dit, Keryo s'affairait et n'avait pas remarqué qu'un homme rodait depuis quelques minutes près de sa boutique si bien qu'il fut surpris lorsque la clochette sonna. Il avait devant lui un homme dont le costume était parfaitement cintré, le visage quelque peu balafré et les poches, semblait-il, bien remplies. L'homme n'était pas particulièrement grand, un mètre soixante-quinze tout au plus, ni même imposant mais dégageait quelque chose. Son regard, son attitude, tout le trahissait.

- Bonjour, vous avez besoin de quelque chose ? Lança Keryo sans grande conviction.
- Nan merci.. fit l'homme, tournant les talons et faisant mine de partir. A quoi que si peut-être bien ![/color] reprit-il, l'air enjoué en se remettant face au bijoutier. Votre magasin là, vous l'estimez à combien ?
- Hummpff…
- Non vraiment, la marchandise, les murs.. fin tout ça quoi pour vous ça vaut combien ?!

Keryo dévisageait cet homme au questionnement étrange, le sentiment n'était pas mauvais il était clairement nauséabond. Soudain il s'arrêta sur les mains de ce visiteur et ses yeux s'écarquillèrent. Sa mâchoire se serra, ses mains se crispèrent.

- Dégagez de mon magasin, je ne traite pas avec les Yakuza !
- Oh c'est celui-là qui t'a mis sur la piste ?! chambra le mafieux en désignant son auriculaire manquant.
- Ce magasin ne peut être estimé, il n'y a rien pour vous ici !
- Oh pourtant moi je suis sûr que je pourrais emmener quelqu'un qui pourrait faire une approximation. Enfin bon bref.. ta clochette c'est tout ce que tu as pour ta sécurité ? Avec tout l'fric qu'il doit y avoir ici c'est maigre !
- Foutez-moi le camps ! Je n'ai besoin de rien d'autre merci AU REVOIR ! commença-t-il à s'emporter en cherchant du regard la barre de fer qu'il avait dissimulée derrière son comptoir.
- Nan parce qu'imaginons quelqu'un vient ici et genre.. dit-il en envoyant un coup de pied sur un portant qui s'écroula sur lui-même, cette personne vient vous voler ou même juste pour tout casser ici, je ne suis pas sûr que votre clochette soit vraiment efficace. Enfin ça n'engage que vous..
- Justement ça n'engage que moi alors dégagez MAINTENANT c'est la dernière fois que je le dis ! hurla le bijoutier tout en se saisissant avec une fausse discrétion de son arme contondante.
- Et c'est bien là que vous vous trompez ! Moi je peux vous proposer mes services, j'assure votre protection vingt-quatre heure sur vingt-quatre ! Bon si vous voulez parler de chiffre on peut mais le plus important c'est la sécurité non ?

Keryo bondit littéralement par dessus son comptoir, arme à la main, prêt à fracasser le crâne de ce yakuza qu'il haïssait déjà comme la peste.

Quelques instants plus tard, Kenichi arriva aux abords de la boutique après qu'un de ses collègues l'informe d'avoir vu son homme dans les parages. Un grand bruit l'alerta et il entra dans la bijouterie artisanale, s'étonnant de voir son ami ici. Surtout que ce dernier était assis sur un homme assez imposant lui-même allongé face contre le sol. L'une des clés à molette du mafieux appuyait doucement sur la tempe gauche du gérant qui respirait difficilement.

- Qu'est-ce que tu fais encore Myo ?
- Je fais du business comme ils disent sur North Blue ! Bon monsieur, vous signez l'accord du coup ? reprit Myokoryu envers le bijoutier.
- Je… hummpff.. ok c'est bon… c'est bon d'accord ? criait-il comme il le pouvait, le souffle coupé par le poids du yakuza.
- Allez laisse le tranquille, signe ton papier et c'est bon Myo !
- Bien évidemment, fit-il en se relevant et en aidant Keryo à en faire de même. Il lui tendit également une feuille avec un emplacement pour une signature. Tu vois tu signes ici !

Le bijoutier signa et grommela quelque chose d'inaudible. Puis les deux mafieux repartirent comme ils étaient venu.

- On m'a dit qu'il fallait se lancer sur le marché de Nagaya, moi je suis chaud comme la braise !
- Oui bah fait attention à ne pas te brûler l'ami !
- Oh l'rabat-joie, moi je rapporte du fric au boss ! se targua Myokoryu en montrant le contrat qu'il venait de signer, sous aucune contrainte comme il l'aurait dit.
- Justement, si tu veux en faire gagner alors dans quelques heures nous passerons à l'action, y'a un navire pirate qu'on a repéré on va le mettre à sac ça te convient ?!
- Moi du moment qu'ça rapporte je suis des vôtres ! Y'a d'quoi fracasser un nez ou deux ?
- On va éviter Myo, se lamenta Kenichi qui connaissait les penchants de son acolyte.
- C'est c'que tu dis, moi j'ai une réputation à tenir ici ! Si je casse rien j'ai de l'urticaire après !
- Bon alors on t'en trouvera un pas trop bavard et tu t'en occupera !
- Bah voilà un homme qui sait parlait, tu pourrais presque devenir diplomate toi, se moqua celui que l'on surnommait le "mécano" à cause de ses armes peu conventionnelles.
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Kenichi mena son acolyte dans le détour d'une ruelle, attendit que quelques passants firent leur route avant d'en venir aux faits. Le plan fut rapidement expliqué, en détail mais toujours avec clarté. Le samouraï aiamit l'efficacité, d'où son exposé assez succin et complet. Myokoryu lui non plus n'aimait pas qu'on l'ennui avec de l'inutile, il aimait les faits, les objectifs et à la rigueur une ou deux recommandations. Leur duo fonctionnait plutôt bien depuis leur rencontre sept années auparavant. Leur coupe de saké à trois avec Vinz, le "frère" du borgne, avait scellé une amitié impérissable. Dès lors ils n'avaient cessé de travailler ensemble, en compétition souvent, main dans la main parfois. Chacun avait l'ambition de devenir Oyabun, nul ne pouvait y prétendre ce jour, mais ils continuaient à tendre à ce but. Celui qui avait prit le meilleure départ était sans nul doute Vinz, fils d'un forgeron immigré arrivé il y a un paquet d'année, il a quasiment été élevé avec Kenichi. Charmeur, diaboliquement fort et doué d'un réel don pour les affaires, il a su se propulser au devant de ses camarades, ayant donc un grade de plus qu'eux dans la hiérarchie du clan. Cependant leur trio explosa il y a quelques semaines.
En effet, ayant reçu la confiance aveugle d'Hogozo Hanamori, le chef du clan, Vinz a reçu pour mission très spéciale de se rendre sur North Blue. En effet là-bas, les familles mafieuses existaient depuis des centaines d'années déjà et avaient une expérience du milieu bien plus grande que les yakuza. Celui que l'on nomme " le Serpent " voulait attirer le marché de l'opium, chasse gardé des Bambana, en envoyant donc un émissaire. Le fils du forgeron était l'homme idéal et il accepta cette mission avec plaisir, sachant que derrière une sorte de promesse de montée en grade se dessinait. Depuis plus aucune nouvelle pour Kenichi et Myokoryu qui, comprenant la situation et le caractère de la mission, n'en voulaient pas le moins du monde à leur ami.

- Bon je reviens, on se rejoint à l'endroit où tu m'as dis dans combien, une heure trente, deux heures ? demanda Myokoryu.
- Rendez-vous à vingt-deux heures tapante, ils seront au bar et nous sur le pied de guerre, affirma Kenichi avec conviction.

Les deux hommes se séparèrent, Kenichi rejoignant les autres membres de son équipe pour mener la mission et Myokoryu préparant le terrain de son côté. Finalement tout était semblait parfaitement rodé.

- 22 heures précise -

Le navire marqué d'une croix était là, à quelques mètres sans le moindre signe de défense. Tout était parfait, ils n'avaient plus qu'à suivre le plan. Bento resta dans l'ombre à l'écart, se dissimulant pour n'apparaître qu'au moment opportun. Myokoryu était lui dans un local vide à l'étage d'un bâtiment donc la fenêtre donnait sur le champs d'action. Il était parfaitement positionné et n'avait pas eu trop de mal à défoncer la serrure pour rentrer sans trop alerter le monde autour. Quant à eux, Kenichi et Tanaka ne s'attardaient pas à remplir leur rôle. Tous deux rejoignirent le bateau puis, une fois dessus commencèrent à fouiller.

- Je m'occupe de la cale, en cas de combat je pense que je serais plus efficace ! Toi commence à décharger en appelant Bento, d'accord ? ordonna Kenichi.

Tanaka répondit d'un "oui" de la tête et siffla pour avertir son collègue que le déchargement commençait. Il débuta donc par les quelques gros tonneaux qui traînaient sur le pont. Ce petit rafiot n'avait rien d'imposant, il était fait pour les petits et moyens courrier. Un navire standard, équipé d'un canon sur la proue et rien de plus. Comme quoi tous les pirates n'étaient pas forcément armé jusqu'aux dents, enfin, leur navire.
Pendant ce temps, le samouraï poussa la porte menant à la cale du pied puis entama sa descente par les escaliers. Il dû se baisser, car trop grand, pour passer et comprenait son erreur rapidement. Il avait la main gauche sur la tsuba de son nodachi mais se rendit compte que l'espace était tellement confiné que dégainé aurait été compliqué pour lui. Dans ce genre de lieu, son arme pouvait être un désavantage à cause de sa taille. Il ne stressait pas mais était précautionneux. Il regardait partout autour de lui, plusieurs fois même afin de ne pas se faire prendre au dépourvu. Son coeur s'accéléra petit à petit, il avait l'adrénaline du combat qui s'apprêtait à déferler en lui. Ses sens étaient aiguisés, sa tension grimpait. Il était affuté comme un tigre, tranchant, habile, il était prêt à toute éventualité.
Soudain il entendit un bruit à quelques pas de lui dans son dos. Il se retourna en un éclair, dégainant son arme comme il le pouvait et tranchant dans le vide. Un rat, ce n'était qu'un rat qui avait élu domicile ici.

Continuant à avancer, Kenichi finit par comprendre que personne n'était à bord. Il s'approcha donc de tonneaux, évitant de toucher à ceux remplit de vivres des occupants des lieux. Certains semblaient remplit de paille, il l'enleva donc tant bien que mal et subitement il s'arrêta. Des sabres, les tonneaux étaient plein de katanas de toutes qualités. L'œil blanc se rendit compte qu'il n'y avait rien de pirate sur ce navire, tout cela n'était en rien un navire de flibustier. Ils étaient sur un navire marchand et les armes, c'était le business des Namigasa.
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Les idées fusèrent dans le crâne de Kenichi et il s'aperçut rapidement de l'importance de la situation. Les pirates s'étaient surement trompés de navire et avaient dormit sur un bateau qui ne leur appartenait pas. Aussi, ce bâtiment là appartenait surement à des marchands d'armes, commerçant avec les Namigasa. Or au même moment sur le pont, Tanaka était occuper à débarquer des tonneaux remplit d'armes et Bento à les dissimuler. Cet acte, paraissant surement "normal" pour des mafieux était pourtant bien plus grave qu'on pouvait se l'imaginer. Une telle provocation envers le clan adverse mettrai surement le feu aux poudres et l'atmosphère déjà tendue entre les deux organisations yakuza prendrait feu.
Il était hors de question qu'une guerre ouverte éclate ni même que le groupe du borgne en soit l'initiateur. Poussant un "merde" situationnel, le samouraï grimpa les marches quatre par quatre et remonta sur le pont. Devant lui le pire des scénarios possible était entrain de se dresser. Venant par la droite huit hommes, armés bien évidemment, arrivaient déterminés. A leur tête un homme, chauve, dont la cicatrice sur la joue disait quelque chose à Kenichi. A vrai dire il s'agissait de son équivalent dans le clan adverse, ils s'étaient déjà opposés une fois, mais leur combat avait été avorté prématurément.
Tanaka lâcha le tonneaux qu'il traînait sur le bois du navire et Bento celui qu'il portait pour prendre son jitte. Ils étaient prêt eux-aussi, la tension grimpait à son niveau maximale et l'œil blanc sauta sur le quai afin de se mettre aux côtés de ses deux hommes de main.

- Soyez prêt, Myokoryu viendra en renfort au moment décisif !
- Oui chef !
- Alors que faites-vous ? Les Hanamori sont tombés aussi bas ? se moqua le gradé Namigasa.
- Laisse tomber, on récupère cinq pourcents de la vente et on vous rend tout, d'accord ? tenta Kenichi.
- D'accord de quoi ? S'pèce de crevure, vous touchez à rien ! On a vendu et on protège avant leur départ ! Déjà qu'hier on a du déboiter du pirate, aujourd'hui c'est de la lopette ! dis l'homme à la balafre en riant aux éclats. Allez les gars on s'occupe d'eux ! ordonna-t-il sèchement.

Les yakuza s'élancèrent, sabre, barre de fer et autres armes à la main. Ils savaient qu'ils avaient l'avantage du nombre et ils ne comptaient pas laisser la moindre chance aux Hanamori de renverser la tendance. Deux se jetèrent sur Bento tandis que deux attaquèrent Tanaka. Les quatre autres prirent Kenichi en proie et l'encerclèrent. Pris au piège, le jeune mafieux ne montra pourtant aucun signe de frayeur ou de stresse. Il paraissait parfaitement serein, comme s'il maîtrisait entièrement la situation. Il n'avait même pas dégainé et sa situation n'était pas très bonne. Ses opposants gravitaient autour de lui, présents donc dans ses angles mort, lui qui en avait déjà beaucoup.
Soudain il sourit, se baissa sur ses appuis et passa sa main sur le fourreau de sa fidèle lame. Au niveau de la garde une mèche tressées de cheveux bruns, les siens, faisait office de sécurité à l'arme. Il défit le dispositif en une fraction de seconde et attendit quelques instants. Ses adversaires donnèrent l'assaut tous ensemble ce qui rendait d'autant plus difficile la manœuvre pour le grand gaillard. Pourtant il ne bougea pas d'un cil, attendant le moment opportun. Ainsi, lorsqu'il sentit qu'ils étaient assez près de lui il pivota sur lui-même en tenant son nodachi à l'horizontal. Il ne trancha personne mais les arrêta dans leur élan net.

- Crevez-moi ce type ! hurla l'homme fort des Namigasa.
- Tanaka écoute moi, éclate moi le plus costaud d'abord d'accord ?! conseilla Kenichi qui gardait un œil sur ses hommes.

Attentif à tout, il se demandait encore ce que faisait Myokoryu, ce dernier étant censé intervenir pour les protéger justement. Ce pouvait-il qu'il fut l'objet d'une première attaque ? Surement.

Sans poursuivre plus longtemps cette réflexion il démontra tout son répondant en attaquant violement un premier homme. La barre de fer n'offrit que trop peu de résistance au samouraï qui désarma l'ennemi. Cependant il fut coupé dans son élan par l'intervention de ses autres adversaires. Ceux-ci le frappaient fort, continuellement et sans faiblir. Le borgne donnait de son mieux pour déployer la meilleure défense possible, mais il ne pouvait que constater que la situation était entrain de tourner à la catastrophe. Il lui fallait une solution, vite. Si seulement son ami d'enfance avait été là tout serait déjà réglé, mais Myokoryu n'arrivait toujours pas.

Bento se fit soudain submergé et fut mis à genou par ses opposants qui tentèrent alors d'en finir avec lui. L'homme de Kenichi n'eut son salut que par l'intervention de Tanaka assomma l'un des mafieux du clan adversaire. Cette action inopinée sonna une sorte de retournement qui profita aux Hanamori. Le borgne couru du côté de ses deux acolytes et frappa un second homme avec la garde de son nodachi, lui faisant également perdre connaissance. A trois contre six l'équilibre commençait à revenir, enfin c'est ce qu'ils espéraient. L'assaut fut donné, une nouvelle fois et ils s'entredéchirèrent. Les habitants de cette zone, alertés par les bruits émanant des affrontement pointèrent le bout de leur nez et rapidement la neuvième division fut contactée. Elle envoya un contingent d'une vingtaine d'hommes armées de sabres et d'arcs. Rudement bien entraînés, ils avaient régulièrement l'avantage lors d'affrontement direct avec les yakuza.

Alors que les soldats n'étaient pas encore arrivés, Kenichi trancha un adversaire en diagonal. L'homme cria sa douleur, son sang giclait de partout mais l'entaille n'était pas assez profonde pour assurer sa mort. Puis, dans une maladresse il laisse un angle d'attaque intéressant au chef de la bande adverse qui ne se fit pas prier. Le sabre allait trancher la tête du borgne quand, comme venu de nul part, Tanaka repoussa l'attaque grâce à une barre de fer précédemment ramassée sur le champs de bataille. Sauvant ainsi son supérieur, il sourit et les Hanamori reprirent l'avantage. Repoussant les Namigasa, ils auraient pu en finir mais l'œil blanc refusa.

- C'est bon ! ordonna-t-il à ses hommes. On s'en…
- Rendez-vous sans faire d'histoire ! hurla un capitaine de la division des katanas de la Marine.
- Oh merde.. pestèrent Bento et le leader adverse en même temps.
- Dispersion ! ordonna Kenichi dans la précipitation.

Les soldats arrivèrent par la gauche et les yakuza s'en allèrent tant bien que mal vers la droite. Au passage, Kenichi récupéra au sol quelques sabres du commerce des Namigasa, tel des trophées bien que ce ne fut pas l'idée la plus pertinente à cet instant.

- 1 heures 30 plus tard -

Les hommes de Kenichi avaient réussit à se rejoindre, tous avaient pris place à l'extérieur de Nagaya dans une petite cabane de pêcheur abandonnée. Les visages étaient couverts de sang et de blessure, la sueur se mêlait à ces liquides donnant un cocktail poisseux et gras repoussant. Ils avaient tous pris place autour d'une petite tablette en bois à peine surélevé par rapport au sol. Eux étaient assis à même le sol, soufflant et reprenant leurs esprits au mieux.

Tanaka était fier de lui, soulagé d'avoir survécu mais surtout fier d'avoir sauvé Kenichi. Bento inspectait son visage en se le touchant, la présence de sang lui mit la boule au ventre. Lui qui avait promis à sa femme que ce serait un jeu d'enfant. Ils étaient quatre à table, Myokoryu œil au beurre noir, pommette gauche ensanglanté semblait avec mené un âpre combat de son côté, cela rassurait tout le monde de le voir. Kenichi lui, conscient de la catastrophe que fut cette mission, n'en fut pas moins fier de ses hommes.

- Tanaka, je te donnerai ma vie, j'ai confiance en toi et je sais désormais que tout le clan peut avoir confiance en toi, commença-t-il par dire. Myo, je suis content que tu sois là, que c'est-il passé dans la planque ? questionna-t-il.
- M'en parle pas, un vrai traquenard ! Ils avaient bouclé l'endroit, comme s'ils nous attendaient.. j'en ai bavé !
- C'est clair mon gars, on s'est fait avoir ! Un commerçant ou j'en sais rien, quelqu'un à du les prévenir qu'on était dans les parages c'est pas possible, avança Bento.
- Surement, enfin bon on a pas tout perdu ! D'une on leur a donné une petite leçon, de l'autre je leur ai volé ça ! annonça Kenichi en montrant les quelques sabres qu'il avait volé.
- Oh oh si c'est pas beau ça ! dis Tanaka enjoué.
- Le boss il perd pas le nord, rétorqua Bento en riant.
- Pffff… petit voleur.. se moqua Myokoryu en voyant le maigre butin, si cher payé, de son ami d'enfance.
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