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La roue tourne



Voilà quelques jours, maintenant, que l'équipage pirate avait quitté Logue Town, direction le Royaume de la Veine. Genkishi s'était réveillé, après les soins prodigués par le père de Melyne, et après quelques heures d'errance dans Logue Town, Mizu avait finit par trouver un médecin. Celui-ci avait pu faire le plein de poches de sang, et avait été chargé des perfusions de son capitaine.
De plus, ses draps et sa cabine avaient été nettoyés avant ce nouveau départ.

Le voyage jusqu'à South Blue s'était passé sans réels encombres, Cynthia se servant des conseils prodigués par le père cornu de Melyne afin de manoeuvrer le navire au mieux.

Le capitaine pirate avait passé son temps au lit, pendant la majeure partie du voyage, afin de recouvrer correctement ses forces. Les perfusions de sang s'étaient enchaînées rapidement, et un régime strict lui avait été conseillé, afin qu'il fasse le plein de vitamines, et d'énergie notamment. Au menu donc, des fruits de toute sorte, pas mal de viande et des aliments à base de sucre lent.

Genkishi avait décidé de lui-même de se rendre au Royaume de la Veine, ayant entendu des rumeurs sur cette île, comme étant l'une des plus riches des Blues, ou au moins, que la chance de n'importe qui y allant, pouvait être décuplée. Il n'avait pas hésité une seconde, avant de s'y diriger, et le voyage touchait désormais à sa fin, après une bonne semaine de navigation.

Le sabreur se tenait à l'avant du navire, les cheveux au vent, tandis qu'il filait droit vers le seul et unique port de l'île. Celui-ci pointait à peine à l'horizon, mais le vent soufflait dans le sens du File-Vent, et celui-ci fendait les vagues à une allure folle, laissant penser à une arrivée d'ici quelques brèves minutes.

Il y avait pas mal de navires qui mouillaient dans le port, en cette belle après-midi, et notamment un de la Marine. Les pirates avaient décidés de faire mouiller le leur à l'extrême opposé. Après tout, ils n'étaient plus sur East Blue, et la Marine n'était probablement pas bien informée d'une Blue à l'autre. Sait-on jamais, ils avaient préférés sortir encapuchonnés, tout de même.

- Et qu'est-ce qu'on vient faire ici, exactement ? Mh ?


Genkishi étirait un fin sourire, en avisant Cynthia, qui marchait à ses côtés. Mizu avait également décidé de les suivre dans leurs escapades, lui aussi complètement emmitouflé dans le vêtement.
Le port était en effervescence, comme ils en avaient l'habitude, depuis leur escapade à Koneashima. Les dockers se relayaient pour approvisionner les bâtiments marins en caisse de provisions diverses et variées, mais également en en retapant d'autres à l'arrache, avec les moyens du bord, la ville ne disposant pas de chantier naval.

- J'ai entendu des rumeurs sur cette île. On dit que la chance des habitants est très impressionnante, et que c'est notamment dû à une sorte de mélange en bouteille.


- Donc, on est venu récupérer de ce mélange ?


- Il semblerait, oui.

L'épéiste avait répondu sur le ton de l'amusement, soufflant un léger rire tandis qu'ils arrivaient finalement à la sortie du port.

- Place ! Place ! Circulez !

Un bon détachement d'une vingtaine de Marines venait de beugler ces ordres, les civils se décalant alors de chaque coté de la rue. La main sur la garde d'un de ses sabres, Genkishi se retournait donc vers l'escadron. Cinq des marines semblaient transporter une caisse assez lourde, tandis qu'ils étaient entourés de la quinzaine d'autres bleus en guise de protection.

Alors qu'ils s'éloignaient peu à peu, leurs bruits de pas résonnant de moins en moins sur les pavés, un vieillard grommelait en les fixant d'un air noir.

- Ils vont nous condamner.. Amener une telle chose ici.. Quelle idée !


Fronçant légèrement les sourcils, le samouraï s'approchait alors du vieillard, lui demandant poliement ce que pouvais donc bien contenir cette caisse.

- Cette caisse ?! Pfeuh. Elle contient notre ruine, si tu veux mon avis, gamin ! Même ces chanceux de Leg's of Rabbit City ne le seront pas assez pour échapper à cette malédiction.

Devant l'air intrigué de l'épéiste, le vieux plissait les yeux, répondant de sa voix presque criarde :

- Toi, tu n'es pas d'ici, je me trompe ?

- Ahem, effectivement. Je viens de poser pieds à terre, pour tout vous dire.

- Mh. Je comprends, mieux. Eh bien, si tu veux tout savoir p'tit, cette caisse contient une des lames Kitetsu ! Ils veulent la garder ...

Le capitaine pirate ne prenait même pas le temps d'écouter la suite de la tirade du vieil homme, qu'il avisait alors le cortège qui se trouvait désormais au bout de la rue.

La roue tourne


Dernière édition par Genkishi le Jeu 26 Sep 2019 - 18:25, édité 2 fois
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Les sabres Kitetsu, Genkishi en avait eut vent lors de son entraînement sur Shimotsuki. De nombreux mythes étaient nés autour de la légende de ces lames, et la plus notable était sûrement le fait que celles-ci causaient bien souvent la mort de leur propriétaire. Rare, selon les rumeurs, sont ceux qui ne sont pas morts dans d'atroces souffrances après avoir eut l'occasion d'en manier une.

Chacune de ces lames fût forgée par un forgeron différent, et ce, sur trois générations différentes. D'autant plus que celle qui est la plus vieille, est également la plus puissante, et que la chose va dégressivement, déterminant la dernière et troisième lame, comme la plus faible des trois.

Les deux maîtres dont le capitaine pirate avait suivit les enseignements sur Shimotsuki l'avaient mit en garde plus d'une fois, à propos de ces lames, si bien que le sabreur ne s'y était guère intéressé plus que ça. Mais là, elle était à portée de mains, enfin, plus ou moins, en tout cas si on oublie le groupe de marine qui la transporte jusqu'en lieu sûr.

Le vieillard avait finit par s'éloigner de Genkishi en grommelant, celui-ci n'ayant guère écouté un traitre mot de ce que celui-ci avait bien pu lui expliquer. Au bout de la rue, le cortège de bleu disparaîssait finalement sous le regard du pirate.

- Tout va bien, capitaine ?

L'homme-carpe venait de poser sa patte palmé sur l'épaule de l'épéiste, sûrement encore inquiet de sa blessure. Le châtains se retournait alors vers lui, un large sourire aux lèvres, déjà bien décidé à l'idée de s'emparer de ce fameux sabre.

Cynthia, qui semblait avoir compris ce qui passait dans la tête de son capitaine, écarquilla alors les yeux, avant de commencer à le sermonner, tout bas :

- Allons ?! Nous n'allons tout de même pas voler ce sabre, si.. ?

- Et pourquoi pas, mh ? J'en fairais sûrement mieux usage que la Marine, après tout.

La blonde gonfle les joues, prête à en rajouter, à priori, et pas forcément faites à l'idée de dérober quelque chose directement à la Marine :

- Attends ? Tu veux vraiment qu'on risque notre vie pour une lame qui est supposément maudite ? Il n'est pas question que vous m'entraîniez dans cette histoire !

Elle vient alors croiser les bras sous sa poitrine, réhaussant à peine celle-ci dans son petit décolleté. Genkishi rit de bon coeur, pour sa part, se tournant vers ses deux comparses avant de renchérir, pas prêt de démordre à l'idée de récupérer cette lame.

- Eh bien.. ! Si vous n'avez pas envie de me suivre, vous pouvez aussi m'attendre au navire, après tout. En tout cas, il n'est pas question que je laisse passer cette chance.


Sur ces mots, le jeune pirate tâche donc de rattraper le détachement de Marines, suivit de près par Mizu, qui s'inquiète probablement toujours pour la blessure de son capitaine. Cynthia souffle alors, avant de se lancer également à leur poursuite. Après tout, les soldats sont plutôt nombreux, et à deux, ils risqueraient d'avoir du mal, se dit-elle.

Après quelques brèves secondes de courses, les trois encapuchonnés, qui n'ont pas manqués d'attirer le regard des civils sur eux, finiront par rattraper l'escadron de Marines. Une main sur la garde d'un de ses sabres, Genkishi accélère soudainement, laissant ses deux amis dans le vent, et alors que ses ghetas claquent contre le pavé dans un bruit infernal, trois Marines se retournent pour voir de quoi il s'agit.
Ils ont à peine le tenter de voir cette silhouette leur fondre dessus, qu'une horrible sensation vient se faire sentir au niveau de leur torse, avant qu'il ne tombe à la renverse, s'écrasant lourdement sur le sol.

Le détachement s'interrompt aussitôt, en entendant les trois bleux de bout de peloton qui viennent de se faire découper, tomber sur le sol. Le sabreur dégaine son deuxième sabre, alors que pour se défendre, les soldats viennent également dégainer leurs épées. Les cinq chargés de transporter la caisse continuent leur route, pour leur part, pressant même le pas, tandis que le châtains se fait doucement entourer par la douzaine d'hommes restants.

Un sourire carnassier aux lèvres, quatre marines finissent par s'écrouler à leur tour, sans que l'épéiste n'ait bougé. Créant la stupéfaction dans le rang ennemi, les deux membres d'équipages du pirate en profitent afin d'en neutraliser deux autres. Effectivement, les deux encapuchonnés viennent de sortir des croisements de petites ruelles perpendiculaires, neutralisant ainsi les Marines par surprise.

Six sont encore debouts, et ils se divisent alors en groupe de deux. Clé à molette plus longue et lourde que la moyenne, Cynthia tente de balayer ses deux adversaires sans succès, celle-ci étant bien trop lente contre eux. Mizu, quand à lui, neutralisera aisément ses deux opposants, deux coups de poings en pleine poire bien placés. Genkishi, quand à lui, s'amusera quelque peu avec eux, avant de les neutraliser d'une taillade au torse chacun.

Alors que les deux hommes s'apprêtent à aider leur ingénieure, qui semble en difficultés, un autre Marine vient se présenter, leur ordonnant :

- Arrêtez-vous pendant qu'il en est encore temps ! Les renforts seront bientôt là, ne faites pas de choses incensées !


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- Occupe-toi d'aider Cynthia. Je me charge de lui.

Le cuisinier se contente d'un hochement de tête, venant prêter main forte à la blonde, alors que leur capitaine pivote finalement vers le Marine. Les deux s'observent, à bonne distance l'un de l'autre, jusqu'à ce que celui-ci daigne dégainer sa lame, à son tour. Une lame pour le moins habituelle d'ailleurs, car à mesure qu'elle est ôtée de son fourreau, celle-ci laisse apercevoir une lame complètement verte, aux interstices éparses, et désorganisées.

Les deux épéistes se jaugent, et Genkishi se décide finalement à commencer à avancer, courant vers son adversaire. Celui-ci se met rapidement en garde, levant sa lame au niveau de son torse. Le pirate arrive finalement à son corps à corps, et celui-ci tente de briser sa garde d'un coup rapide de son premier sabre, avant d'abattre le second au même endroit, sans succès.
Il le dépasse ensuite, forçant le bleu à se retourner rapidement, tout comme lui. S'ensuit une deuxième tentative, encore une fois soldée par un échec. Le gradé parant les deux coups consécutifs, bien solide sur ses appuis.
Un fin sourire aux lèvres, le samouraï vient reculer sa jambe droite, solidement ancré sur celle de gauche. Il l'enverra ensuite en avant, faisant un tour sur lui-même, et faisant un croche-pied au soldat, s'étant à priori attendu à une nouvelle attaque à l'épée.

Celui-ci se met alors à tituber, alors que Genkishi vient arrêter son tour, dans un léger soulèvement de granules de poussière, au niveau de ses ghetas. Appuyant alors sur ses jambes, il fonds vers l'avant, et découpe sans plus de cérémonie le pauvre marine, qui finit de tomber à la renverse, lourdement entaillé au niveau du torse, par les deux lames du sabreur.

Quelques centimètres derrière celui-ci, le vainqueur se redresse doucement, laissant tomber son capuchon sur ses épaules, alors qu'il vient ranger ses lames dans leurs fourreaux, à sa ceinture. Il jette un regard vers Cynthia et Mizu, qui le rejoignent donc, s'étant débarassés des deux derniers Marines qui restaient.

- Bien ! On continue ! Ils doivent être plutôt loin, maintenant !

Cynthia grimace, en voyant l'homme par terre, en train de se tordre de douleur, se vidant peu à peu de son sang, sa lame verte tâchée d'un rouge vibrant. Elle suivra néanmoins le mouvement, à la suite de Genkishi et de Mizu, et ce sur plusieurs mètres, avant de pouvoir de nouveau apercevoir les cinq Marines en train de transporter la caisse.

Un peu essouflé, mais on ne peut plus déterminé, le sabreur fond à leur trousse, ses ghetas claquant contre le sol, à une vitesse assez impressionnante. Bientôt à leur portée, Genkishi dégaine ses sabres, et alors qu'il s'apprête à en neutraliser un, une ombre lui passe par-dessus, et un épéiste littéralement tombé du ciel, vient lui faire stopper sa course. Le pirate recule alors, sous le coup, posant ses prunelles sur son nouvel adversaire, tandis que la caisse tant désirée s'éloigne toujours.

Devant lui se tient un épéiste, aux longs cheveux châtains noués en une queue de cheval stricte. Habillé d'un vêtement traditionnel, de couleur verte, et aux reliures roses pâle, un sabre se trouve dans sa main droite, alors qu'il tient le fourreau noir, probablement en bois d'ébène de l'autre.
Son faciès semble marqué par les afres d'anciennes batailles. D'abord, un regard dur fixe le pirate, bleuté, alors qu'au niveau de sa joue, une sorte de cicatrice en forme de croix vient lui manger la joue.

Les deux sabreurs s'observent, se testent. Chacun plongé dans le regard de l'autre, une certaine tension se dégage des deux bougres, tandis que Genkishi est finalement rejoint par son équipage. Il lèvera simplement une de ses mains, afin de leur faire comprendre d'attendre la fin de ce combat, pour pouvoir continuer. Les deux ne diront pas un mot, observant avec attention leur capitaine.

Puis vient le moment de charger. Les deux duellistes s'élancent, à pleine vitesse. Un poil essouflé, Genkishi semble quelque peu moins en forme, et finalement, leurs lames finissent par s'entrechoquer dans un crissement désagréable, lames contre lame. Une fine couche de poussière se voit ainsi relevée, alors qu'ils rompent leur offensive, pour échanger une miriade de taillades, bloquant chacuns celles de l'autre.

Le Commandant, au vu des médailles qui ornent sa tenue, semble beaucoup plus expérimenté que le premier épéiste que Genkishi a affronté. Ceux-ci continuent d'échanger une pluie de coups d'épée, sans qu'aucun des deux n'arrive à atteindre l'autre, et ce malgré le fait que le Marine se batte à un sabre.
Les deux pirates regardent l'affrontement entre leur capitaine, et cet adversaire des plus coriace, sans agir, écoutant bien les ordres de leur chef.

- Mpf.. ! Bon sang, il est plutôt coriace, celui-ci ! pense le châtains.



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Le choc des lames, les unes contre les autres, était désormais audible depuis maintenant quelques longues minutes, les deux épéistes tenant bon. Une foule avait commencé à se réunir, encourageant le Commandant de la marine à rosser son adversaire, qui ne devait qu'être un mauvais bougre, à l'évidence, si il s'attaquait à un bleu.

Genkishi commençait à montrer des signes de fatigue, pas encore totalement remis, à priori. Il manquait peu à peu d'air, prenant de plus grandes et longues inspirations, ses réflexes se voyaient également diminués, et les ouvertures étaient de plus en plus nombreuses. En face, le marine montrait peu à peu un manque de force évident, reculant à chaque coup porté sur son sabre, laissant peu à peu de terrain au capitaine.

Les deux hommes savaient bien que le duel allait se finir d'ici quelques instants, mais l'erreur fatale vint du Commandant. Reculant sous un énième coup d'épée du pirate, celui-ci prit un peu d'élan, tenant son sabre à la ceinture. Il écarta vint solidement encrer son pieds d'appui contre le sol, avant de reculer le second, baissant quelque peu la tête.

- Bon sang, il prépare une technique.. !

En garde, Genkishi se jettait alors vers l'avant. Le Commandant releva la tête, et fit de même, chargeant le pirate.

- La taillade parfaite !

Les deux hommes se passent l'un à côté de l'autre, à une vitesse presque folle, pour deux hommes de leur gabarit. Le tout est accompagné d'un bruit effroyable de métal brisé. Alors que le capitaine pirate a gardé la même position, les sabres placés en croix face à lui, le Commandant voit des éclats du sien joncher le sol, ne lui restant qu'une petite partie de sa lame encore rattaché à la garde.

Reprenant à peine son souffle, le châtain se retourne alors vers son adversaire à la lame brisée, et vient donc lui pointer le sabre sous sa gorge. Il transpire, des gouttes de sueurs perlent le long de son front, et il halète bruyamment.

- Vous.. Vous allez nous laisser passer.

Vaincu, et la lambe brisée, le Commandant vient alors poser un genou à terre, en guise de reddition. Genkishi se contente simplement d'hocher la tête, pour signifier à ses deux amis qu'ils peuvent finalement s'approcher, et reprendre leur course folle à la suite du Meitou.

Alors qu'ils s'éloignent d'un pas rapide, ayant déjà accumulés beaucoup de retard, le Marine gardera les yeux rivés sur les pavés, devant le regard stupéfait de la plèbe. A vrai dire, il observe surtout son sabre brisé, sa fierté, anéantie. Lors de la charge, il a effectué un faux mouvement, qui lui a été fatale, et qui a laissé sa lame dans une position de fragilité évidente.

Son honneur vient de partir en fumée. Il s'est fait vaincre par un simple brigand des grands chemins, et sa dignité jonche désormais les pavés, au même titre que les éclats brisés de sa lame. Ses doigts se resserrent alors sur la garde de ce qu'il reste de son sabre, et dans un cri rageur, il viendra se l'enfoncer dans le torse, visant le coeur. Ni reddition, ni retraite, seul la victoire, ou la mort comptent. Le sabreur aura probablement suivit ses idéaux jusqu'au bout, et finira alors par s'écrouler lourdement contre le sol, quelques villageois venant tenter de lui venir en aide toutefois, sans grand succès.

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La lame maudite, voilà qu'elle n'était plus qu'à quelques mètres des pirates exténués par la course. Les marins chargés du transport de la caisse avaient, semble t-il, décidés de calmer leur course, afin de pouvoir en arriver au bout. Ils s'étaient apparemment trop reposés sur les compétences du commandant qui venait de tomber, quelques minutes auparavant.

Les deux groupes étaient désormais loin de la ville où se trouvait le port, et une autre cité semblait poindre peu à peu, un peu plus loin. Animé par l'idée de récupérer un Meitou de renom, Genkishi n'avait aucunement ralenti sa course, manquant de chuter plusieurs fois à cause d'un caillou, son coeur battant à tout rompre, alors qu'il comprenait désormais le fait que son corps était fait de quatre-vingt pourcents d'eau.

Alors qu'il pouvait bientôt toucher un des cinq marines restant du cortège des doigts, Genkishi tira ses sabres, bien décidé à les arrêter. Ceux-ci se retournèrent, horrifier, de voir ce véritable démon leur fondre dessus. Avant qu'ils n'aient le temps de réagir, les sabres de l'épéiste fendaient l'air, formant une croix et neutralisant sur le coup deux des cinq bleu au total, et découpant la caisse dans un bruit horrible.

C'est dans un vacarme assourdissant que celle-ci finit par tomber par terre, les membres restants de l'escorte se trouvant à l'avant, et n'ayant donc pas vraiment pu la retenir de tomber. Alors que le bois se brise, des éclats et des copeaux volant dans tout les sens, le fourreau du sabre est clairement visible, en plein coeur de ce carnage forestier. D'un rouge sang, et luisant sous le soleil de l'après-midi, la peinture de ce fourreau était remarquable, tout comme son état de conservation.

Le capitaine pirate l'admirait, semblant presque hésiter à se pencher pour le ramasser, tandis que le groupe réduit de Marine venait à sortir leur pistole, pointant les trois compères en tâchant de paraître aussi charismatique qu'ils le pouvaient, pour les dissuader de commettre plus de méfaits. C'est d'une voix tremblotante que l'un d'eux s'exclama :

- A.. Arrêtez-vous.. ! Le Lieutenant Colonel.. sera bientôt là !


Complètement absorbé dans l'observation du sabre de légende, trônant pratiquemment à ses pieds, le capitaine pirate ne semblait même pas avoir prêté attention au discours, ou à la position des soldats. Ceux-ci le braquait, alors, tandis qu'il venait finalement s'agenouiller.

- R.. Rendez- .. Blurgh !

Il n'a pas le temps de finir, qu'il vient de se retrouver au sol, quelques mètres plus loin, suite à une offensive de Mizu. Cynthia prêtera également main forte, ayant tirée sa clé à molette géante afin d'assomer les deux restants, d'un assaut ravageur, lui valant un cri féroce. Alors qu'elle souffle doucement, celle-ci vient finalement observer son capitaine.

Le samouraï est agenouillé, sa main se posant finalement sur la garde du Meitou, rougeoyante telle le sang des nombreuses victimes qui ont du mourir sous ses coups. Les doigts fins de l'épéiste se referment finalement sur celle-ci, dans un instant on ne peut plus solennel. Il semble en apprécier la matière, la courbure, tâtant pour voir si il se trouve la moindre imperfection, sur ce fourreau maudit.

Finalement, il se redressera sous l'oeil alerte de ses deux camarades. Levant le bras droit, le fourreau bien dans la main, il offrira un radieux sourire à ses comparses, l'air ravi de brandir cette arme damnée. Soudain, une violente douleur vient lui traverser la poitrine, alors qu'il vient glisser, reculant sur quelques courts mètres, se retenant d'hurler de douleur.

Plié en deux, l'espace de quelques secondes, par la douleur, il relève alors la tête, constatant que Cynthia et Mizu viennent de se faire envoyer balader sans plus de cérémonies, chacun dans les choux, dos contre terre. Alors qu'il relève encore le nez, la vue du sabreur est gênée par les rayons du soleil. Ebloui, il ne peut que constater qu'un homme se tient face à lui. Une lourde cape lui tombe jusqu'aux genoux, et les manches de celles-ci s'agitent quelque peu au vent. Ce mystérieux portrait s'achève sur une sorte de chapeau, une casquette, peut-être ?

- Désolé de jouer les rabats-joie, mon gars. Mais tu es en état d'arrestation. Si tu te rends, il ne te sera fait aucun mal, alors réfléchis-bien à tes prochains actes.

Toujours fermement retenu entre ses doigts, c'est comme si les âmes arrachées à la vie par le Meitou s'étaient saisit du poignet du sabreur. Celui-ci aurait bien pu relâcher ses doigts d'autour le fourreau, que la lame lui serait tout de même restée dans les mains. Reprenant peu à peu sa respiration, le soleil se fait doucement masquer par un nuage, et c'est à un Lieutenant Colonel, que Genkishi fait face désormais.

Le samouraï fait rapidement le calcul, et au vu de son état de fatigue actuel, après sa récente blessure, ses derniers combats, ainsi que cette course effrenée, il ne peut rien faire contre un gradé de cette trempe, encore en pleine possession de ses moyens. Il jette un regard vers Mizu, et Cynthia, qui se relèvent peu à peu, et profitant alors d'une opportunité, il tente d'atteindre le médaillé.

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D'un geste vif, rapide, Genkishi tirera le Meitou hors de son fourreau, dans un bruit presque infâme, pour les oreilles, résonnant dans les oreilles du Marine et du pirate, ainsi que dans celles de ses comparses. C'est comme si les cris d'un milliers de mourants venaient d'être libérés en même temps. Les reflets du soleil viennent battre l'acier de la lame, lui offrant une allure presque irréelle.

La trempe de celui-ci semble bien différentes des lames auxquelles le sabreur a eut l'habitude, jusqu'à maintenant. En effet, celle-ci est loin d'être lisse, bien au contraire, elle arbore des formes complètement irrégulières, tourmentées, des courbures douteuses et des pointes venues de nul part.

Le lieutenant colonel a un mouvement de recul, sûrement l'instinct de survie, et la lame vient simplement lui frôler l'oreille droite, dans un sifflement horrible. Quelques-uns de ses cheveux se voient d'ailleurs découpés sur le coup, virevoltant jusqu'au sol, dans une danse des plus curieuse, à vrai dire.

- Cynthia ! Mizu ! Repliez-vous ! Retournez au navire ! Je me charge de le retenir !

Le bleu éclate de rire, en voyant le capitaine donner tel conseil, alors qu'il semble clairement sur les rotules, déjà. Les deux pirates s'éloigneront rapidement, sans demander leur reste, laissant leur tête d'affiche en proie à ce puissant gradé.

- Allons, allons, sois sérieux un instant. Tu n'es pas au niveau, pour me tenir tête.


Un sourire au coin des lèvres, le lieutenant donne la prochaine offensive. S'avançant d'un pas déterminé, il vient envoyer son pieds vers le crâne de Genkishi, armé de son nouveau joujou, ainsi que d'un des deux sabres obtenus à Shimotsuki ; le second se trouvant glissé contre le bout de tissu qui lui sert de ceinture.

La pirate vient contrer cette offensive du plat de ses deux lames, se décalant toutefois un peu sous la force du coup, tandis que son adversaire enchaîne. Il tourne sur lui-même, avant d'envoyer son autre pieds de l'autre côté de la tête du primée. Les échanges de politesse continuent dans un seul sens, Genkishi puisant dans ses dernières ressources afin de se concentrer sur la parade.

Alors qu'il est concentré à bloquer chacun des coups de son adversaire, celui-ci s'acharnant à reproduire les même mouvements, afin de probablement l'assomer. Le pirate ne verra pas le coup de poing partir, en direction de son flanc. Un violent crochet du droit vient lui arracher un cri de douleur, et le pousse alors à reculer encore, un oeil mi-clos, alors que sa respiration est complètement saccadée.

- Bon, bon, rends-toi, maintenant. Nous avons tout les deux perdus assez de temps.

La vue trouble, et ses forces l'abandonnant à grande vitesse, désormais. Le sabreur se raccroche aux rares choses qui lui restent, pour encaisser le nouveau coup qui vient à le faire reculer encore, et à rendre son épaule douloureuse, probablement dans l'optique de lui faire lâcher son arme.

Promets-moi juste de réussir, là où j'ai échoué.

Les dernières paroles de son père viennent lui traverser l'esprit, à ce moment des plus critique. Le visage vers le sol, et ses yeux cachés par les mèches de cheveux qui lui tombent à ce niveau-là, le sabreur resserera ses prises sur la garde de ses deux sabres.

- Il n'est pas question.. que j'abandonne ici.. J'ai fais une promesse.. -

- Qu'est-ce que tu baragouines, mh ?

Animé par la force du désespoir, par cette promesse faites sans réellement qu'il le veuille, à son père, et qui s'avère être la dernière chose qu'il lui reste de lui, avec le manteau qu'il porte sur ses épaules, Genkishi viendra armer son poing droit, serrant celui-ci, ses ongles s'enfonçant dans sa chair. C'est dans cette dernière charge, cette ultime tentative, qu'il viendra loger ce coup de poing fatidique dans le nez du bleu, qui était sûrement occupé à ce moquer de lui.

- Je serais.. LE PROCHAIN EMPEREUR !


Le gradé se recule sous la puissance du coup, son nez semblant s'être cassé avec le choc. Il se le tient en grommelant, étouffant des jurons dans sa barbe alors que le sabreur se retourne sans demander son reste, et reprends la course en direction de la ville, et du port.

La roue tourne
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C'est un répit de courte durée, qu'il se sera offert là. A bout de force, les jambes en compotes, il viendra par atteindre la ville d'où il était sortit quelques minutes auparavant. Les habitants sont encore sous le choc, dans la rue, qu'un équipage composé de trois pirates ait ainsi pu tenir tête à la Marine.

Des brigades arpentent les rues, rendant la circulation difficile pour le capitaine primé, qui tâche d'en éviter le plus possible. Il essaie également d'oublier le Lieutenant Colonel qui le talonne toujours, celui-ci semblant avoir réussit à faire fi de la douleur provoquée par son nez cassé. Il se laisse saigner, fou de rage, aux trousses du sabreur qui commence déjà à perdre en rapidité, de nouveau.

Ses ghetas tapent furieusement les ruelles pavées de la ville, noire de monde en cette fin d'après-midi. Par moment, il a l'impression d'avoir seumé ses poursuivants, mais c'est pour mieux les retrouver au détour d'une énième ruelle, filant dans les rues tel un serpent ondulant jusqu'à son repère.

- Attrapez-le ! Attrapez-le !


Le port se dessine finalement, au bout de cette allée principale qui semble interminable. Les gens s'écartent, se précipitent dans les établissements en bordure de rue, afin de ne pas gêner les manoeuvres des Marines. Mais en faisant ça, ils permettent également au pirate de circuler.
Celui-ci ne s'arrête plus de courir, sa vision est complètement trouble, et il discerne à peine les obstacles sur sa route, manquant à plusieurs reprises de s'étaler par terre.

La chance, c'est tout de même quelque chose d'incroyable, maintenant qu'on y pense. Celle-ci est à vos côtés, un moment, puis du jour au lendemain, elle ne vous sourit plus, elle vous ramène à la dure réalité en abandonnant son étreinte salvatrice qu'elle avait sur votre personne. Rare sont ceux qui peuvent en disposer comme ils le veulent, et bien souvent, on la sent davantage tourner, plutôt qu'autre chose.

Ce coup-ci, c'est elle, qui semble clairement porter le pirate, qui a atteint depuis un moment déjà, ses derniers retranchements, ses ultimes limites. Il n'est plus porté que par une chance inouïe, la chance que son navire ne se trouve plus très loin, prêt à partir, la chance que la plèbe s'écarte sur son chemin, et que les soldats de la Marine n'osent pas lui tirer dessus, de peur d'essuyer des pertes collatérales.

Soudain, une main vient finalement se saisir de la cape du samouraï. Cette main, c'est celle du Lieutenant Colonel Freddy Hach. Tirant sur celle-ci avec force, il sera surpris de voir que celle-ci n'oppose aucune résistance, et restera donc dans sa main, n'interrompant pas le moins du monde, la course du chanceux devant lui.

- Bordel de MERDE !


Ivre de colère, il n'a pas remarqué l'inconscient, que dire, le fou qui tente de traverser entre Genkishi et le cortège de bleu qui le poursuit. Cet homme, c'est un serveur d'un restaurant côté, dans la ville, et ce qui se trouve sur son plateau, à ce moment-là, c'est un café. Hélas, et par l'opération du dieu de la mauvaise fortune, le serveur trébuche sur une dalle ressortant un peu de la ligne parfaite de pavés de la voie principale. La tasse décolle aussitôt, faisant un tour, deux tours, trois tours, dans les airs, un peu de son contenu se perdant en route. Puis, telle un météore, une étoile filante, peut-être, celle-ci retombe à pleine vitesse. Mais où retombe t-elle, mh ? C'est clairement sur le visage du pauvre Lieutenant Colonel.

- RAAAAAAH !

Un cri de douleur, de rage, se mélange, alors qu'il stoppe sa course. Le café vient de tomber sur ses yeux, et il semblerait que celui-ci soit encore un peu chaud. Derrière lui, l'escadron de marine ne parvient pas à s'arrêter à temps, et une bonne partie de celui-ci s'écrase alors contre le gradé, qui tombe à la renverse, nez contre le sol, entraînant une bonne dizaine de bleux dans sa chute.

Genkishi n'a guère le temps de se retourner, et encore moins l'envie, à vrai dire. Ses jambes brûlantes continuent de le porter jusqu'à ce qu'il termine par un vol plané, sur le pont de son navire. Là, il gerbe, il gerbe toute ses tripes, après avoir fournit tant d'efforts. L'ancre finit d'être levée, le vent se lève, comme un signe du destin, qui octroie un peu d'espoir à ce pirate désormais maudit par le Sandai Kitetsu.

Il est épuisé, le pauvre sabreur, et laisse au bon soin de ses compagnons, de diriger son bateau, qui s'éloigne rapidement des eaux claires du seul port du Royaume de la Veine.

La roue tourne
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