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La Raftonnade [PV BLOO].



Que vous soyez blanc, noir ou neg'marron, il y'a une chose dont vous avez joyeusement entendue parler, et qui fait chaud aux cœurs de tout les mal embouchés qui porte le lacet blanc à leurs chaussures ; La ratonnade. Petits et grands, venez découvrir cette activité familiale, certes salissante, mais si satisfaisante également. Prenons les bases de cette superbe passion, qu'est la ratonnade. Alors, pour faire une bonne ratonnade, que faut-il comme ingrédients ? Il faut un groupe ethnique oppressé par le plus grand nombres -ici, les hommes poissons ndlr askip. Il faut quelques petits groupes d'hommes oppresseurs déterminé à oppressé  -ici des humains poussés par le vice. Et une île à la situation complexe et tendue qui nous donnerait toute la substance nécessaire à l'élaboration d'une bonne soupe de raton. Oui, comme tu peux l'imaginer lecteur, je titille ta curiosité culinaire.

Et si tu veux connaître mon nom, sache que je me nomme Alvis Hagersson. Et que la racaille, je m'en débarrasse.

Il y'a pas trente six moyens de se faire connaître, m'a dit un jour mon bon mentor, Mr Cook. La légende. Il parait qu'il vont faire un animé de ses aventures, par contre si tu veux tout savoir, je suis pas prévu au programme. Ils m'ont remplacé. Ehw. Cheh. Je suis plus le petit gamin hirsute et sauvage, couvert de tatouage et qui manie une batte cloutée. Non, non. Maintenant, je suis une version édulcorée du gamin mi aventurier, mi soumise, qui gambade joyeusement dans le prés pour jouer le faire valoir.

Si la "légende" savait à quel  point je devais me coltiner la moitié du taff à chaque fois, et que j'ai jamais chômé, peut être qu'on y verrait un semblant de crête, sur ce gamin. Mais non. On y voit quedal sinon un blondin fadasse, pas capable de branler autre chose que son zigouigoui. Qui sait aussi bien se servir de sa dextre, que moi d'une aiguille et d'un fil.

- Eh johnny, tu crois qu'on va les attendre encore longtemps ? ... Heeeeeeeiiiiiiiiiiiiinnnn .... Eeeeeeeh... jooooooooooohny....
murmura un des gars, blousons en cuir, botte de motard, et lunettes noirs malgré la nuit sur la tronche. Et là, on se demande si on est pas encore au summum de la beauferie, quand un des gars sors une barre à mine de cinquante huit centimètres -certains oseraient des blagues à insérez ici- mais non, il manque plus que l'enfant de douze ans embriguadé par les plus grands pour compléter le tableau.

Et le gamin de douze ans embrigadé c'est moi, Alvis Hagersson. Et il paraît que je fais mature pour mon âge tiens, doux euphémisme haha.

J'adore la situation dans laquelle m'a fourré ... Charlie. Eh ouai, avec un prénom pareil, pas étonnant que le type pique des crises existentielles tout les quatre matin, et m’envoie sur les roses tout les trente six du mois. Libre à moi de le suivre dans ces cas là, ou d'aller faire ma vie sur des petits contrats qui m'apporteront un jour gloire, richesse, et beaucoup de bibi.

Qu'est-ce que le bibi ? La question est surtout : Que n'est-il pas ? Le bibi, c'est la vie. Le bibi, c'est la bière, la baise, et le beau jeux à la belote des blues. Même que parfois on crie très vite "rebelote" et qu'on remet le couvert pour une nouvelle tournée. Pas étonnant qu'après des discours pareilles, on ne me choisisse pas pour aller taper de la poiscaille, sur Poiscaille. On prend un navire direction l'île des hommes poissons, qui infeste les fameuses mers du Wesh. C'est pas moi qui le dit, c'est le chef de la petite bande qui essaye de faire de moi un loubard.

Ce qu'ils savent pas c'est que jouer les loubards, c'est bon pour les p****.

On est en bande, j'ai même un bomber en cuir noir, sur mon torse glabre et nue. Par contre je porte toujours les tongs qu'on m'a offert à mon arrivé sur l'île d'Hinu. Enfin, que j'ai brillamment échangé contre mes bottes fourré, parce que vue la météo dans L'oued, il vaut mieux avoir les pieds à l'air. J'ai aussi mes lunettes de soleil Day-Ban, sur le nez, et un pantacour en jean bleu. Bref, comme d'hab, je suis plutôt bien assorti, et j'ai de quoi faire rêver la ménagère.

Sauf qu'on dirait que je n'ai que douze ans, et la ménagère rêve donc plus de m'enguirlandé parce que je picole déjà comme un trou, que de faire bringuebaler la tringle de mes pulsions naturelles.

On est six, pas un de plus. Le chiffre du diable n'est pas loin quand on arrive au 66 de la rue Jump Street, à un croisement entre trois avenues, artères principales pleines de vies le jour, mais qui se vidaient la nuit pour cause d'une délinquance déloyale. Elle était né sur place, qu'il disait, le plus vieux : Johnny. Vingt deux ans et pas un chicos en bouche. Il souriait jamais, mais il parait que ses dents, c'est de l'argent. Taillé en pointe. Et qui claque fort.

Soudain là, je vois un gars qui semble vouloir s'écarter de la scène, pour mieux prévenir quelques autres qu'on arrive. Il faut dire que selon le petit Malbury, un petit gars de Hinu tout calme mais qui porte à la ceinture un pétoire, ils viennent là tout les jeudis. C'est un bon jour le jeudi. Un bon jour pour la ratonnade, qu'il dit.

- Là, j'en vois un j'crois !
Que je balance en me précipitant vers ma cible. Sauf que les tongs c'est vraiment pas pratique pour courir, je me prend les pieds dans le plat, et je tombe à la renverse. Oui, c'est encore une métaphore culinaire mec, je sais. Je m'étale de tout mon long. Et je lève le nez pour admire les chaussures devant moi, qui sont rudement bien entretenue pour de la racaille de Poiscaille.
    Poiscaille, l'île qui n'en finit pas de couler. Ironique étant donné le nom de ce morceau de terre, et pourtant le poids de la corruption et des inégalités y ait si fort qu'il entraîne ses habitants dans une longue et douloureuse agonis. Vivre à Poiscaille, c'est se condamner à finir par se laisser tenter par le projet de bidon-ville de cette ordure de Pordric Malsouin. Du moins, c'était, avant qu'il ne se fasse faucher en plein élan par le héros local, le désormais Commodore Tenko Sozen. Grâce à cet homme dont la loyauté envers la Marine et la justice se révélait sans faille, un des principaux maux rongeant l'île natale de notre protagoniste avait pu être soigné, traité. La corruption. Le Commandant ripou avait pu être envoyé à Ennies Lobby pour y recevoir son jugement et le gang de Malsouin s'était vu démantelé, ses membres mis aux arrêts, en fuite, ou tués durant les affrontements. Des années que cela durait, impactait sur la vie des honnêtes citoyens du coin. Avec de nouvelles têtes aux commandes, Bloo espérait désormais que les choses changeraient dans le bon sens.

    Le Sergent Krokro Deel, alias Bloo, patrouillait d'ailleurs avec toujours autant de régularité sur l'île, bien conscient que la corruption n'était pas le seul fléau dont souffrait son île. Bien qu'il avait demandé récemment son transfert vers une autre garnison, pensant qu'il était temps pour lui de changer d'air, son professionnalisme et sa rigueur militaire le poussait à assumer ses fonctions jusqu'au bout ici. Ses escouades sillonnaient la ville par rotation, espérant mettre à mal une pratique devenue trop récurrente dans le coin, les agressions envers le peuple des hommes-poissons. Symptôme phare du racisme envers cette race qui avait beaucoup de mal à se faire accepter par l'humain, le nombre d'agressions ne cessait d'augmenter depuis des années. Il voulait que cela change, il voulait pouvoir y mettre un terme, ou au moins freiner la violence et la récurrence de ses actes. Aujourd'hui, on ne peut plus mettre le nez dehors en pleine nuit sans risquer de se faire savater la tronche quand on est un homme-poisson. La faute à cette bande de pseudos gangsters qui a fait de la ratonnade, sa spécialité.

    Johnny Calach et sa bande, les Chicaneurs comme ils se font appeler. Une bande de jeunes délinquants qui ont pas réussi à s'intégrer, qu'on raconte. Le système a pas voulu d'eux, alors ils ont chicané le système. Problème, Bloo s'est mis en tête de régler le cas Johnny Calach avant de quitter Poiscaille, et il est plutôt borné quand il s'y met. Patrouille nocturne, les meilleurs selon lui. A la fraîche, dans le calme, le gros de l'agitation dormant depuis quelques heures déjà, il avance entouré d'une dizaine d'hommes à lui.  Ils feintent le simple contrôle de zone, la simple patrouille de sécurité, et en profitent pour ouvrir l’œil à la recherche de types correspondant à la description des Chicaneurs. Jeune, blouson en cuir noir, lunettes, jean, bottes en cuir, et un regard qui vous dit nique la marine. Soixante-six rue Jump Street, un jeudi soir. C'est bien connu que les hommes-poissons aiment se rassembler ici le jeudi, c'est le jour de la Moru. Jour de manifestation établi pour lutter contre la pêche, le massacre et le commerce abusifs de leur espèce. 'Paraît que c'est une tendance locale, que les caillés du coin ont trop pris la confiance.

    Ils se rassemblent dans cette rue, pour manifester passivement, parce qu'ils savent que la violence c'est un truc de sourds qui mènent à rien à part lancer une escalade de cette même violence. Bloo ne peut pas leur donner tort, sous ses allures de grosses brutes prête à découper le moindre malfrat, il n'est en réalité pas tant que ça porté sur la violence. Mais il se tient toujours prêt à se battre, car s'il n'aime pas cogner bêtement dans le tas, il n'est pas stupide au point de tendre la joue. « On se disperse messieurs, on va tenir la zone un petit moment. Des groupes de trois, on ouvre l’œil. » Ils connaissent les instructions en cas de rencontre avec un Chicaneur, le Sergent lui continuera son petit bout de chemin en solitaire. Ce n'est pas la première manifestation organisée, ni la première à être interrompue par des troubles-fêtes, aussi depuis, les pescales ont pris leurs précautions. Des guetteurs, positionnés aux angles de rues alentour à la soixante-sixième, dont le rôles est de prévenir du danger afin d'éviter d'autres passages à tabac gratuit pour ces pauvres gens.

    Deel en remarque un qui l'observe dans la pénombre, mais préfère agir comme si de rien était. Il sait sa présence tolérée dans les lieux, rassurante même. Ils n'ont bien sûr pas une foi aveugle en la marine, la réputation de cette dernière ayant été entachée si salement qu'il faudra un certain temps avant que l'opinion leur soit réellement favorable. Ils savent cependant ce qu'est Bloo, quel genre d'homme il est, quelle importance il accorde à tout cela. Il continue sereinement sa patrouille, tombe sur un gamin qui file à toute enjambées vers un objectif qu'il ne discerne pas de sa position, le mioche finissant par se rétamer, provocant un sourire moqueur chez le Sous-Officier. Il y a des situations comme une personne qui se boite la gueule devant lui qui ne le laisseront jamais de marbre, dont le premier réflexe chez lui sera toujours de se fendre la fiole. Pas cruel pour autant, gardant bon fond, il s'arrête tout de même pour observer si le chiard va se relever, si ce n'est pas trop grave, auquel cas il se rapprochera pour lui venir en aide.
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    Dans la vie, quand il faut régler un soucis quelconque, il y'a deux écoles : L'école du bénéfice de doute, et l'école de "je frappe avant de poser des question". Visiblement, Johnny fait partie de la deuxième catégorie de personne qui peuplent notre monde. En effet, a peine ais-je le temps de me relever de ma petite chute, égratigné salement au genoux par un petit cailloux, que les malotrus se jettent dans la bataille sans crier gare. Ils portent tous à la ceinture quelque chose conçu pour faire mal, qui a un couteau, qui a un sabre, qui a une batte, qui a une pétoire.

    Merde, j'ai l'impression que mes objectifs personnels, et le sans faute qui me tenait tant à coeur, s'éloignent sans demander leur reste. J'enlève les tongs en le maudissant de tous les noms, et je me précipite à la suite des salopard nationaliste de West Blue.

    La panique gagne déjà l'assemblée, par vraiment des combattants mais des hommes, femmes et enfants de tous bords simplement là pour fêter le bonheur d'être ensemble. Je comprends pas grand chose à ce monde, mais la tradition, la religion et la culture sont les trois fondements de mon être. Je sais pas comment je réagirai si on m'attaquait simplement pour vouloir les respecter un soir de la semaine. Peut être que je me mettrai en colère, tout rouge. Autre temps, autres lieux, autre moeurs. On m'a élevé dans la glorification de la force brute, et du courage face à la mort. Peut être que c'est ce simple fait qui change tout entre eux et moi ; La mort.

    Elle semble leur courir après comme Johny qui tient un sabre aiguisé et rit comme un démon, un dément, ce genre de personne qu'il faut arrêter, avant qu'elle ne t'arrête. Parce que je rêve pas, si le petit Calach savait pour mes accointances avec la loi et l'ordre, il n'hésiterait pas à me planterait son sabre dans le dos, sans une once de pitié ni de regret dans le regard. Pourtant je vous jure, j'ai été la pire des raclures. J'ai volé, tué, pillé, violé, kidnappé. J'ai fais des choses dont le poids pèse sur ma conscience, si tant est que j'en possède une, et alourdit le poids de mes étrons du matin.

    Moi, la culpabilité, j'la bouffe.
    Et les cailleras, je les débarrasse d'notre monde.

    Quand on a fait plié des royaumes et des pays, des îles et des gouverneurs, simplement avec le nom de famille que l'on porte, ou la puissance de son armada, il faut dire que cette chasse à l'homme poisson semble bien désuète, et bien importune.

    C'est pas compliqué, et ça risque de pas le devenir. Je souhaite juste que mon karma remonte un peu, et qu'avec un peu de chance je puisse être amener à revancher contre Mommy. Mon souhait le plus cher serait de lui enfoncer ma batte cloutée profondément dans le c...râne, et d'en faire la mère de l'année, pour changer, en lui ouvrant suffisamment pour y faire passer un navire de guerre. Il paraît que dans l'éducation, c'est l'ouverture d'esprit qui fait tout. Il paraît qu'il faut comprendre, pour accepter, aimer et pardonner son enfant. J'espère que celle là, elle l'emportera pas au paradis.

    Mais je digresse.

    Des gars armés se présentent devant Johnny et ses hommes. Je peux pas encore montrer mon jeu carte sur table, alors j'assomme celui qui vient tenailler par derrière le chef du gang. Il me remercie d'une claque sur l'épaule assez forte pour assommer un cheval, et continue son oeuvre de mort sur les agents de la Marine, avec une grâce qui ne laisse pas présager de sa connerie. Le mec à un vrai don avec les armes, il en existe et il sont nombreux dans son cas, à ne plus se sentir pisser une fois un bout de métal entre les doigts. Moi j'dis que rien ne vaut le frisson de briser une nuque à mains nues, ou bien de mettre une gifle si monumentale qu'elle vous décroche les zygomatiques et vous le enverrait vers d'autres cieux.

    Mais mettez moi une lame entre les mains, et j'fais un carnage, je te troue ça comme du fromage. En parlant fromage, saviez vous que plus y'a de fromage moi y'a de trous, et plus y'a de trous, moins y'a de fromage ?

    Je vous laisse imaginer le chaos dans lequel est plongée le 21 Jump Street, quand les derniers hommes de Bloo ne tombent sous les coups de mes camarades, qui semblent plus déterminés que jamais à casser du tocards, et de l'homme poisson.

    - Eh Johnny, tu crois pas qu'on devrait bouger maintenant que la maison poulaga est là ?!
    Que je lui fais à la volée, tandis qu'il s’ésclaffe en voyant fuir le petit attroupement très loin du carrefour.
    - C'est maintenant que ça devient marrant Alvis, et tu veux te barrer ?!Allez les gars on les suit et on me les massacre ! Qu'il fait en levant son sabre bien haut, comme un foutu colonel d'élite de la brigade des enculés de fachos.
      Le mioche semblait aller bien, une petite blessure au genou tout au plus, mais rien de cassé nécessitant son intervention. Bloo s'apprêtait à poursuivre sa ronde lorsqu'une bande de dégénérés armés pour la guerre se jetèrent après le gamin, comme un troupeau de clébards se jetant à l'assaut d'un sanglier, déterminés à le chiquer au cou. La scène figea le marine sur place, qui observa l'attroupement fondre en direction de la manifestation dans le but évident de tout retourner, et de faire un massacre. « Les raclures ! » Qu'il lâche entre ses dents serrées, énervé par un comportement aussi lâche. S'en prendre à de pauvres innocents qui luttent pacifiquement contre une cause qui leur tient à cœur, était un acte d'une lâcheté sans nom à ses yeux. Il n'avait pas besoin de savoir qui étaient ces fumiers, seulement il chercha un instant du regard le meneur de la bande, Johnny Calach. Nul doute qu'en lui tailladant le torse avant de le foutre au trou, ses petits copains délinquants se calmeraient d'eux-mêmes, et les Chicaneurs ne seraient plus qu'un mauvais souvenir.

      Il le repère juste au moment où ses hommes commencent à rappliquer sur les lieux, allant à l'encontre du gang pour tenter de les interpeller. Le chaos s'installe bien vite, les Chicaneurs font pas dans la dentelle, molestant tout ce qui leur passe sous la main et qui ne porte pas de blouson en cuir. Abandonnant l'idée d’identifier le meneur au profit du sauvetage de ses subordonnés, le Sergent Deel se jette à son tour dans la mêlée, dégainant ses sabres et rentrant dans le tas comme un taureau fait irruption dans l’arène. « Impardonnable. » Qu'il murmure de sa voix rauque alors qu'il tranche la première racaille d'une frappe à la diagonale, le sang giclant de la plaie ouverte et son adversaire s'écroulant dans un râle de douleur. Il bloque la batte garnie de clous menaçant de lui faire sauter les chicots d'une double parade de ses katanas, et riposte d'un coup de semelle sur le torse pour renvoyer son agresseur en arrière. « Ne les laissez pas prendre le dessus ! », qu'il beugle entre deux coups d'épées, esquivant de justesse la pointe d'un poignard cherchant ses côtes.

      Un cri du cœur lui échappe alors qu'il sent très clairement le rapport de force penché en leur défaveur, l'ordre censé les motiver ne fait pas réellement effet. Si le Sergent Bloo est apprécié et respecté de ses hommes, son attitude jugée bien souvent trop passive et sa manière désinvolte de commander n'en font pas un leader d'exception capable d'embraser les volontés en pleine bataille. Ses capacités martiales ne sont pas à remettre en cause, on est heureux de l'avoir à ses côtés au combat, mais en dehors il est plutôt du genre à aller pioncer ou s'entraîner dans son coin que d'accomplir ses fonctions de Sergent. Ce qui inévitablement se traduit sur le terrain par cette scène, où ses hommes se font dérouiller sous ses yeux sans qu'il puisse changer la donne. Il esquive un coup de machette en abaissant le haut de sa silhouette, fléchissant les genoux, puis riposte en tranchant les jambes de son opposant en utilisant ses lames comme une paire de ciseaux. Le gars s'effondre à ses pieds tandis que la débâcle prend forme, les hommes-poissons prenant la fuite pour sauver leur peau.

      Le premier reflex égoïste de Bloo fut de se jeter à leur poursuite, surtout maintenant qu'il avait repéré Calach qui alpaguait les troupes comme un colonel digne de ce nom. Le contraste entre les deux meneurs était saisissant, et pourtant le sabreur était bien le justicier dans cette histoire. Dévoré par l'envie de leur coller au train et les arrêter, il n'en fit rien, son regard venait de balayer la zone et son cerveau de constater qu'il était le seul de son unité encore debout, ou du moins en état de poursuivre l'affrontement. Il ne pouvait dès lors pas partir sans même un regard pour eux. « Dobs, tu prends les commandes. Avec ceux qui le peuvent, rassembles les blessés en un nid et va chercher des secours ainsi que des renforts. Et occupez-vous des prisonniers. » Le Caporal lui manifesta le reçu des ordres et le sabreur s'élança dans la direction prise par Johnny et ses hommes. Il avait pris un peu de retard, mais suivre les traces des gangsters ne serait pas bien difficile tant ils s'amusaient à tout retourner sur leur passage. Le genre de petites frappes qui compensent leur manque d'attention en dégradant tout ce qu'il est possible de ruiner.

      Il y a aussi une question qui lui traverse l'esprit depuis le début, le rôle du mioche dans toute cette affaire. Le petit semblait être un complice de la bande, ce qui en faisait un hors la loi également. Seulement devoir ruiner l'avenir d'un gamin de cet âge parce qu'il s'est laisser engrainer par les mauvaises personnes, cette perspective lui laissait un goût amer en bouche. Il devait le retrouver et avoir une discussion avec s'il en avait l'occasion. Avec un peu de chance, il lui mettrait la main dessus pendant qu'il se tiendrait à l'écart des autres, comme tout à l'heure. Il perçu du bruit sur sa gauche, au niveau d'un espace vert plongé dans la pénombre, certains des poissons n'étaient pas allé bien loin avant de se faire rattraper et passer à tabac. Tête brûlée et impulsif, il ne cherche pas à comprendre bien longtemps et fonce une nouvelle fois dans le tas. Quand un civil est en danger, le temps de la réflexion n'est plus. Profitant qu'ils soient trop concentré sur maraver les pauvres gens au sol pour remarquer son arrivée, il charge le premier et l'envoie bouler en avant d'une frappe de l'épaule.

      Le second voit son genou se faire transpercer par l'acier de son sabre ce qui a pour effet de l'immobiliser le temps qu'il reporte son attention sur le premier.
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      Johnny Calach. Si l'on regarde dans son passé, il y'a sûrement, assurément, certainement, quelque chose qui justifie toute la rage qu'il déverse actuellement, maintenant, tout de suite. Les pauvres hommes poissons s'enfuient comme des fourmis devant une averse, planquant leur abattis derrière leur grand battoir. Marrant de voir que des être humanoïdes, plus fort et plus courageux que n'importe lequel des petits connards qui me suivent, peuvent choisir la fuite face à des énergumènes comme les Chicaneurs.

      Après j'peux comprendre, je suis vachement impressionnant du haut de mon mètre quarante et de mes douze ans d'apparence.

      J'ai l'habitude que l'on m'ignore, que l'on me prenne pour le dindon de la farce. Depuis que j'ai changé d'apparence pour devenir un chiard aux dents de laits, la méprise m'arrive souvent. Je commence à m'y faire, et à me dire que je peux user de ce défaut, pour en faire un avantage, une force dont personne ne doutera plus dans les histoires que l'on contera sur moi. Et j'ai pas envie qu'on dise que je suis resté les mains dans les poches tandis que tout une population se faisait oppresser. J'ai pas envie qu'on me prenne pour ce genre de héro. Même si j'ai pas la gueule de l'emploi, j'en suis un. L'histoire que je vous raconte, sans vouloir être égocentrique, ne concerne que moi, Alvis Hagersson.

      C'est là qu'entre en scène un type à l'allure martiale, se tenant droit comme un i, ses bottes bien cirées et son sabre parfaitement aiguisé. Il virevolte et emporte l'un des nôtres comme s'il était un fétu de paille dans le vent du nord.

      Il balaye un deuxième homme, et Johnny fait la gueule. Il commence à douter, il aime pas ça. Il veut pas perdre la face, surtout contre un représentant de la loi. Alors Johnny fait ce que tout bon malfrat à l'habitude de faire quand il se retrouve dos au mur : Il innove, et il devient encore plus dangereux. Jamais compris l'idée de la marine ; Faire peur à un type, c'est le meilleur moyen pour le voir déconner, et devenir aussi dangereux qu'un animal blessé. Les chasseurs, les racailles, les autorités ; Même combat. Tous des cons. Je leur en filerait pour leur grade si on me laissait le temps, et surtout l'opportunité. Personnellement je préfère largement continuer mon petit chemin comme si de rien n'était, récupérer mon corps, ma puissance et mon équipage. Une fois ceci fait, je montrerai ce qu'un peu de jugeote, d'ambition et de violence peut faire à notre monde.

      Il m’envoie au casse pipe en me pousse sur le nouveau protagoniste. Je fais un roulé boulé, je lâche mes tatane et attrape la batte cloutée qui traîne par terre. Je suis prêt à briller. Pas le choix que de combattre, sinon être jugé par des types qui me connaissent pas, et ne savent rien si ce n'est ce qu'on veut bien leur dire.

      - T'es entrain de gâcher des semaines de boulot, mec, lâche l'affaire et laisse faire ceux qui savent ! Que je fais en portant un coup de batte dans le genou de mon adversaire. Il recule vivement et me regarde avec un air incompréhension. Sûrement qu'il se demande ce qu'un enfant fout là, si je suis pas le petit frère, ou le cousin d'un type dangereux. Sûrement qu'il se demande s'il peut se servir de moi pour arriver à ses fins, ou que je suis le maillon faible du groupe.

      Personnellement ça fait longtemps que j'ai vu rouge et que j'arrête de réfléchir. Il n'y a plus qu'une chose qui compte depuis que le signal à été lancé, depuis que la clameur du combat à pénétré mes synapses : Tout détruire et voir après. J'en ai marre de penser. J'en ai marre d'être raisonnable. J'ai envie de tout casser. J'suis sûr que quelque chose se trimbale dans ma tête, et me rend aussi hargneux. Sûrement que mon sang charie une tare congénitale, qui fait de la violence la seule réponse concrète que je sois capable de donner en voyant les bleus se mêler de mon histoire.

      Mon
      histoire. Pas la vôtre. Tu t'appelles Alvis Hagersson toi ?
        Le combat, soit vous êtes fait pour, soit vous ne l'êtes pas, ça ne s'invente pas. Généralement, un véritable combattant peut déterminer dès les premiers échanges d'un duel de quel calibre est son adversaire, pas besoin de se faire marteler vingt fois la gueule avec une latte de bois pour piger que l'autre en face a les burnes bien accrochées et les bras assez solides pour te dessouder la tronche. Seulement par moment, arrive ce genre de phénomène qui te prennes au dépourvu et te laisses un peu sur le cul. Ce gamin en est l'exemple concret, à vouloir lui éclater le genou à l'aide d'une batte cloutée tout en lui ordonnant de foutre le camp d'ici et de laisser faire ceux qui savent. « Mais de quoi est-ce que tu parles ? Qui sait quoi ? » Si un adulte avec un peu plus de jugeote aurait peut-être pu comprendre où le jeune délinquant voulait en venir, Bloo n'était pas connu pour être du genre à percuter rapidement, surtout lorsqu'on s'adressait à lui sous forme d'énigme. « Gamin, je veux pas te faire de mal, mais si tu t'obstines à vouloir frapper avec cette batte, tu me laisseras pas le choix... » Sincère, honnête, il souhaitait le résonner.

        Stupide, un brin naïf, il espérait régler la situation sans avoir à faire du mal à ce pauvre petit qu'il devinait engrené par le chef de la bande, la véritable pourriture de toute cette histoire. Malheureusement, l'enfant aveuglé par la rage et inconscient du danger auquel il se confrontait ne voulait rien entendre. Il revint à la charge, frappant au niveau de la clavicule, les clous se heurtèrent à l'acier d'une des lames du Sergent. La force de l'impact fut une réelle surprise qui valut au Marine d'afficher un air étonné, clairement pas préparé à ce que le mioche lui oppose une telle résistance au niveau de la force brute. Le sous-estimant à cause des années les séparant et de l'écart flagrant de musculature entre eux, il ne lui soupçonnait pas une telle puissance. Seulement, si elle est notable, la force du chiard n'est pas à la hauteur de la sienne, guerrier accompli depuis de longues années. « Qui es-tu au juste ? » Il le repousse d'un bras, et se remet en position défensive, toujours pas décidé à accepter l'éventualité d'un duel.

        « Il n'est pas encore trop tard pour tout arrêter ici, petit. Dépose ton arme et laisse tomber, ce type en vaut clairement pas le coup. Tu pourrais t'attirer de graves ennuis, irréversibles. » Cette main tendue, il espère bien que son interlocuteur va la saisir. Quel âge a-t-il ? Tout juste la dizaine passée, il dirait. C'est désolant d'avoir basculé dans la criminalité si tôt, d'avoir gâché sa vie, son potentiel pour vivre dans l'illégalité. Mettre à profit ses compétences pour faire le mal et nuire aux autres, et y prendre du plaisir. Impossible à raisonner, le petit à la houppette ne semble écouter qu'une chose, sa soif de combat, son envie de mettre des coups, de verser le sang. L’assaut se faire plus virulent, plusieurs frappes de sa batte tentant de lui fracasser le crâne, qu'il bloque de ses katanas. Ce qui est surprenant sont les compétences martiales qu'il possède à son âge, trahissant une certaine expérience du combat. Surprenant, et déchirant quand on en fait l'amer constatation, ce gamin a sans doute déjà du sang sur les mains. Alors il sent son sang bouillonner, son être se révulser autant qu'il retient l'envie de vomir qui grimpe à sa gorge, dégoutté.  

        Il esquive, bloque, se recule, esquive encore et finalement pare le dernier assaut, parvenant à maintenir en place l'enfant survolté. Leurs regards se croisent et le sabreur peut lire à l'intérieur de son opposant, ressentir sa rage et l'absence totale de raisonnement. Et de se résigner, le cœur lourd. « Si tu ne me laisses pas le choix... » Alors il prendrait les mesures nécessaires qui s'imposent, pense-il. Les sourcils de Bloo se froncent tandis que sa prise sur ses armes se fait plus ferme, son attitude change. Son adversaire doit le sentir puisqu'il tente de dégager sa batte pour s'éloigner sans doute. Le représentant de l'ordre réagit en conséquence et une fraction de seconde s'écoule avant qu'un coup de pied le frappe à l'estomac. Du moins, se heurte à la plaque d'armure protégeant son bide. Le repoussant de quelques pas, manquant de puissance pour le mettre à mal, c'est principalement dans la tête que c'est le plus dur à encaisser. Il vient de se faire feinter par un gamin.

        Est-ce que l'humiliation est si forte qu'elle fait monter en lui frustration et agacement ? Très clairement. Qu'est-ce qui l'empêche de lui rentrer dans le lard désormais ? Plus rien.


        Dernière édition par Bloo le Ven 28 Aoû - 9:58, édité 1 fois
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        Les chiens sont lâchés, la bataille est âpre. Pourtant, on est du même côté. C'est con mais quand deux égos puissants se rencontrent, ils doivent se tester. Alors pour moi, plus rien n'existe que le mecton en face de moi, qui s'épuise à essayer de me frapper, moi, la cible difficile à atteindre. Il pose des questions, jacte, j'ai l'impression que c'est tout ce qu'il sait faire. Il me frustre. J'ai la sensation qu'on pourrait se la jeter pendant des heures, qu'on pourrait tout détruire sur cette île, sans une once de regret, car le respect est plus important que ce foutu apparat qu'on nous dit que c'est tout ce qui compte dans notre monde depuis notre enfance.

        Il y'a des révélations, il y'a des rêve et des relations. Je me dis qu'au pire on ira se jeter une mousseuse après coup, et qu'on rigolera bien de ce quiproquo. Mais j'ai pas le temps, Johnny est en fuite, ses comparses vont sûrement prendre la mer en deux deux, se casser de là, et me laisser seul face au capitaine de la marine, ou que sais-je le grade qu'il a obtenu en cassant des crânes, et en suçant des queues.

        Putain de gouvernement, tu me feras suer jusqu'au bout. Putain de représentant de la marine, je sais que tu t'imagine que je suis déjà à bout. Et pourtant. Il m'en reste dans le falzar, de la ressource. Je suis capable de nombreuses choses pour moi même. Pas pour mon pays, pas pour les opprimés, juste pour moi. Je suis capable de tout casser, rêve et espoirs, mâchoires et molaires, tout ça pour me frayer un chemin jusqu'à mon ennemis juré, le capitaine pirate qui m'a donné cet aspect si minable, qu'il n'en impressionne même plus les chiures de la trempes de Calach.

        Je feinte à droite, donne un coup de pied qui termine dans un abdominal bien trop entraîné, pour que mon petit pied y fasse quoi que ce soit. Je décide de la jouer franc et massif, et de dire la vérité, pour une fois. Réflexe de la piraterie ancrée en moi, je suis toujours entrain de biaiser, et de mentir. Il faut bien se préserver, diras-t-on.

        Je met la main dans mon manteau, et en ressort une vieille carte étriqué, avec mon nom et ma gueule dessus. Je sais que c'est dangereux de garder ça sur moi, et pourtant, je suis incapable de prouver mon identité et de réfléchir aux danger quand je m'y mets. Alors je garde la carte de chasseur de prime bien au fond de mon manteau, par toutes les situations. Déjà, ça me prend plus au sérieux pas vrais, monsieur le commodore ?

        - On est du même côté, blaireau ! Ca se voit pas que j'essaye de les coincer sur le fait depuis des mois ? J'ai une gueule de fachos intolérant au lactose, et qui se venge de son manque de bol de céreales sur les pauvres poiscailles du coin ? Les chicaneurs sont à moi, tu m'entends ? Et si tu essaye de marcher sur mes plates bandes .... Tu va tater de la batte d'Alvis Hagersson... ! Que je commence à faire en prenant une grosse impulsion sur le sol, et en bondissant sur lui en tournant sur moi même, la batte tenue fermement en main tandis que je tournicote, me permettant une oeuvre de destruction massive que j'ai nommé "La toupie infernale" dans mes bons jours, fait de mon adversaire une cible pour la batte cloutée toujours bien ancré dans mes paluches.

        C'est l'heure de la révélation, on joue carte sur table et on devient colérique. On aime pas trop se confier, ni même se voir dévoiler. On aurait aimé que tout se passe dans le chuintement. Et que les chicaneurs ne se doutent de rien. Que mon honneur de pirate soit sauf, et que je bosse pas avec les bleus, c'est tout ce que je demandais.

        Mais apparement, c'était déjà de trop.
          La maîtrise de soi se révélait primordial pour un défenseur de la justice, un représentant de la loi. On ne pouvait pas se permettre de péter les plombs au beau milieu d’une situation délicate sous prétexte que nos nerfs étaient mis à rude épreuve. Il fallait garder son calme, la tête froide, analyser la situation et réagir en conséquence. Tout ce qu’avait tenté de faire Bloo face au gamin armé de sa batte, mais qui avait fini par voler en éclats lorsqu’il s’était fait avoir comme un bleu de deux semaines. Encore jeune, habité par la flamme insouciante de la jeunesse, le Sergent manquait encore d’expérience, ce qui aujourd’hui lui faisait cruellement défaut. Cette mission lui tenait trop à cœur pour qu’il échoue, la situation de ce gosse était attristante, il ne le laisserait pas à son sort. Si pour cela il lui faudrait le rouer de coups jusqu’à ce qu’il se rende compte de sa situation et finisse par ouvrir les yeux, il le ferait. Une bonne claque en travers de la figure faisait parfois plus facilement mouche qu’un long discours moralisateur barbant.

          Il n’utiliserait pas le tranchant de ses lames contre sa peau, uniquement en opposition au clou de la batte menaçant de lui imprimer le faciès de façon permanente. Un bon coup de latte dans les dents en revanche, il ne se priverait pas. Il fut devancé par son adversaire qui prenait l’initiative une fois de plus, sortant de la poche de son manteau une carte. « C’est quoi cette embrouille encore ? » Le marine s’était stoppé net, fixant la carte dans les mains du gosse qui décidément était plein de surprises. Un chasseur de primes, lui ? Plus que son âge précoce, c’était ses agissements qui mettaient cette soudaine preuve en doute. S’il était réellement du bon côté de la justice, pourquoi toutes ces manières ? Non, il n’avait pas la tronche d’un facho intolérant au lactose, mais les agissements oui. Preuve une fois de plus lorsqu’il se jeta à l'assaut avec une technique spéciale. Prenant de court Krokro qui ne savait plus quoi penser de toute cette situation, il eut tout juste le temps d’opposer ses lames à la tornade d’acier épineuse que sa défense fut transpercée et sa peau frappée durement.

          « Ce que les gosses peuvent être chiants... » Il ne les portait déjà pas dans son coeur, les trouvant trop bruyants et dissipés, capricieux et colériques, mais voilà qu’en plus ils pouvaient frapper les adultes, et faire mal. Il n’était pas tombé, mais un genou avait touché le sol. De son visage et son épaule ruisselait du sang, la peau mutilée et le tissu de ses vêtements déchiré par les clous de l’arme. Le reste de l’assaut l’avait impacté sur les pièces de son armure. « Tes mots disent une chose et tes actes montrent le contraire. Du même camp ? Jamais un Chasseur de Primes ne m’avait attaqué de la sorte en sachant qui j’étais. Tu n’es pas de mon côté, tu n’es que de la racaille au même titre que Johnny Calach. » Et tu vas être traité en tant que tel, plus de traitement de faveur ni de retenue, pour toi et tes petits copains, c’est la prison. Il retrouvait sa concentration, sa décision était prise et il savait quoi faire. Il avait plusieurs opportunités à cet Alvis de faire le bon choix, toutes refusées avec violence.

          De la brutalité justement, le sabreur savait en faire preuve. Il rangea ses katanas un moment, fléchissant ses genoux et préparant une attaque. Fermant les yeux, il se concentra quelques secondes avant de se propulser d’un bon sur sa cible, sortant ses lames d’un même mouvement et tentant de lui taillader l’estomac dans la foulée. Désormais positionné derrière-lui, il termina son action en replaçant ses sabres dans leurs fourreaux, se redressant lentement. « Si tu ne veux pas te montrer raisonnable, tu n’auras aucune clémence de ma part. » Il avait prononcé ces mots avec un certain tremblement dans la voix, il se retenait de lui exploser au visage, ne comprenant pas comment on pouvait volontairement se mettre dans les problèmes. Qu’est-ce qu’il cherchait à obtenir en s’opposant à la Marine ? Avoir sa prime à la fin ? Bloo n’était pas sur l’affaire pour se faire du pognon, la satisfaction de mettre fin à cette histoire lui suffirait amplement. Protéger le peuple amphibiens était plus important que d’amasser du fric en quantité.

          Bloo se jeta une seconde fois sur son opposant, pivotant sur lui-même à sa hauteur pour lui administrer un coup de savate qui viendrait lui claquer derrière l’oreille s’il touchait. Il était temps de remettre de l’ordre sur cette île une bonne fois pour toute.
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