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Un bras de fer pour un impayé [Terminé]

"Tu as fais du très bon travail,  mon second te doit la vie."

Allonger sur une table d'opération sommaire, le second en question, un sabreur nommé "Faroq" était encore haletant.  Nous étions dans une petite cabane près de l'océan, dans une sorte de préfabriqué en bois qui me servait temporairement de cabinet. L'intérieur était vétuste mais c'est tout ce dont j'avais besoin. Il y avait une table, deux chaises et une entrée. C'était vraiment le strict nécessaire niveau mobilier, mais je n'avais pas assez de berries pour espérer trouver mieux. Au moins, j'étais dans les premiers à intervenir en cas d'urgence, autrement dit des gens à mettre le prix pour être secouru rapidement. C'était le cas de Faroq. Il avait affronté un autre sabreur et avait reçu une entaille bien profonde qu'il a soigné avec les moyens du bord. Le problème des moyens du bord, c'est que c'est une bonne idée quand il s'agit d'un traitement temporaire. Après cela, il faut consulter un spécialiste, mais Faroq était le genre de pirate à dire que tout va bien même s'il avait une plaie béante au niveau du ventre.

Pour l'heure, rien à voir avec sa blessure qui avait cicatrisé depuis le temps, mais le problème c'est qu'elle a cicatrisé en s'infectant. Autrement dit, la blessure semblait guéri mais le pauvre bretteur était en train de mourir. J'ai du réouvrir la blessure, la désinfecter et le recoudre, rien de sensationnel en soit, mais au moins j'avais sauvé la vie de cet homme. Je me tournais vers le capitaine, un certain Jordan Park, un pirate de seconde zone surtout connu pour des raids sur des petits villages non protégé.  En soit, peu m'importe qui il était, tant qu'il me payait ... tiens d'ailleurs il serait peut être temps de réclamer mon dû. Je pris un air des plus sûr de moi et ajouter d'une voix calme et posé comme à mon habitude.

"Il va devoir se reposer quelques jours mais ses jours ne sont pas en danger, il gardera une cicatrice cependant. Parlons de mon paiement maintenant si vous le voulez bien."

Jordan Park sembla soudainement tiré de son admiration pour mon travail et pris un air plus sombre. Ce n'était jamais agréable de parler d'un paiement, je ne pouvais que le comprendre. Ceci dit tout travail mérite salaire et j'ai sauvé la vie de son second donc j'espère qu'il se montrera généreux dans son paiement. Bon au vue de la tête du capitaine, il y avait peu de chance mais l'espoir fait vivre non ?  Ce dernier s'approchait de son camarade et vérifia son état. Comme si j'essayais de l'entourlouper ? Il voit bien que son ami va mieux, peut être essayait il de trouver un effet secondaire pour diminuer mon paiement voir le refuser ? Mais au bout d'un moment, il se ravisa et soupira avant d'ajouter d'un ton calme mais légèrement bougon.

"Bon très bien, aide-moi à le transporter jusqu'à mon bateau, et je te promet un paiement à la hauteur de ton travail."

Légèrement agacé par le fait de devoir en plus l'aider à ramener son compagnon à bord du navire et que mon paiement soit retardé, je fis contre fortune bon cœur et acceptait son offre. Je ne m'attendais pas à être payé des cents et des milles mais au moins je percevrais un petit pécule qui me sera bien utile par la suite. J'attrapais le jeune Faroq par les jambes tandis que Jordan passa ses bras sous ses aisselles. On aurait dit deux taverniers essayant de dégager un client trop ivre de son établissement. Sauf que là, le trajet était bien plus lourd et le patient trop "précieux" à mes yeux. Je n'allais pas prendre le risque de l'abimer sur la route sinon j'allais pouvoir dire adieu à mon paiement. Heureusement que son bateau n'était pas amarré bien loin. Bon je dis le mot bateau mais en réalité il s'agissait davantage d'une bicoque dans un état pitoyable. Il n'avait qu'un seul mat et ne devait pas faire plus de 5 mètres de larges pour une dizaine de mètre de long, on aurait dit une sorte de Drakkar. Un Drakkar avec une douzaine d'homme à bord, c'était presque pitoyable.

Je disais cela, mais moi ... je n'avais rien de tout cela. Ni personnes sous mon commandement, ni navire, ni même de second d'ailleurs. La seule chose que j'avais, c'est des certitudes et une envie de réussir dans mon entreprise. Cela allait me demander des sacrifices énormes et du temps, mais j'y arriverais. Mais pour l'instant je devais me concentrer sur mon client ... euh patient excusez moi. Alors que nous enjambions le bord du bateau, les sbires de Jordan vinrent donné un coup de main pour attraper leur second et l'installèrent du mieux possible dans une installation de fortune. Je suivis ensuite Jordan qui vint s'installer le long de la rembarde en ajoutant d'un air complètement décontracté.

"Alors mon petit, que dirais tu de 1 000 berries ?"

"J'espère que ce n'est pas là le peu de considération que vous estimez pour mon travail ? Rien que l'incision et les bandages vont me coûter plus cher que 1 000 berries ..."

"Mais dis moi, tu as un sacré cran de venir me contredire sur mon propre bateau ... très bien, dans ce cas je vais te faire une offre que tu ne pourras pas refuser : Rejoins nous officiellement sur mon navire, tu vas devenir riche en pillant avec nous et tu auras la charge de soigner tous mes sbires !"

S'il y a bien une chose dont j'ai horreur c'est les mauvais payeurs, il était en train d'essayer de se soustraire à ses obligations de me payer ? Mais c'est qui ce capitaine à la gomme qui pense qu'il peut faire ce que bon lui semble sans pour autant me payer mon dû ? J'ai du laisser transparaitre de la colère sur mon visage car les membres de son équipage se sont rassemblés près de moi. J'ai horreur de cela, je me sens oppressé de cette manière.  J'examinais les options qui s'offraient à moi. Je pouvais partir sans faire d'histoire en lui disant que je lui en fais cadeau mais je perdrais mon butin. Je pourrais essayé de marchander, mais il pourrait m'envoyer tout ses sbires en même temps et je dois faire profil bas, dans le cas où j'en réchapperais. Je pourrais essayer de le prendre en otage et demander à ce qu'ils me donnent leurs trésors, mais je savais qu'il n'en resterait pas là. Au final, il valait mieux essayer de négocier cela calmement. Je pris une profonde respiration et tentait ma chance.

"C'est avec joie que j'aurais accepté, mais j'ai encore énormément  d'affaires qui me retiennent en ces lieux. Je vais devoir refuser, vous parliez du coup de 1 000 berries ? Et bien je pourrais accepter cela en premier paiement et récupérer le double demain sans aucun problème, je ne suis pas press..."

Le capitaine visiblement agacé me braque avec ses pistolets à bout portant tandis que ses hommes s'écartent de la trajectoire des projectiles. Me voilà dans de beau draps. J'aurais peut être dû accepté la première proposition maintenant je me retrouve à devoir trouver une solution pour ma vie. Il y a la rembarde pas trop loin, je pourrais essayé de sauter mais à cette distance il ne me loupera pas et j'ai très peu de chance de survivre à deux balles dans la tête. Je n'ai plus beaucoup d'options disponibles et il va falloir que je tente quelque chose, car ce pirate ne va pas en rester là, il va presser la détente et je dois vite trouver un moyen de m'échapper. Je réfléchis aux options qu'il me reste tandis qu'il prend la parole comme une éloge funèbre.

"Tu as été trop gourmand le doc' ... maintenant payes en les conséquences idiot !"

Je vois son mouvement de doigt, et tant pis je décide de tenter le tout pour le tout. Mon bras gauche se relève en tentant de pousser le capitaine Park pour assurer ma fuite, mais deux détonations et une douleur fulgurantes viennent me traverser le bras. Je ne compris pas de suite, je vois du sang sortir de mon bras dans un premier temps, puis un bout de chair et un bout d'os aussi.  Je sens mon bras devenir comme visqueux, flasque, comme s'il n'avait plus la possibilité de se contracter. Et tout d'un coup, une douleur atroce vint saisir mon bras. Mon avant bras gauche ne répondait plus et l'impact me fit reculer et buter sur le bord du navire. Trop occupé à ressentir cette vive douleur au niveau de mon bras, je ne me sentis même pas tomber. Seul l'impact vint me ramener à la réalité, j'avais atterris dans la mer. Malgré que je sois en train de couler sévèrement, je ne me rendais compte de rien. La douleur obnubilait mes pensées, et très vite, mon cerveau décida que s'en était trop en terme de douleur. C'est ainsi que je sombrais dans l'inconscience, avec une blessure énorme au bras gauche ... Était-ce la fin de mes aventures ? Allais-je mourir aussi bêtement alors que mon rêve était justement de combattre cette dernière ?  Je ne sais pas ... ce que je sais, c'est que je me réveillais dans un endroit sec allongé dans un lit plutôt confortable. Mais où était-je donc ?


Dernière édition par Klaus Von Dragan le Sam 7 Nov 2020 - 17:51, édité 1 fois
    Où suis-je ? Tel furent mes premières pensées. J'étais allongé et je sentais mon corps engourdi comme si un équipage complet m'avait piétiné. Mais qu'est ce qui s'est passé ? J'ai encore les yeux mi clos que je ressens une forte lumière au niveau des yeux. Je lève ma main gauche pour me protéger de la lumière, une fois cela fait je réussis à ouvrir les yeux C'est quoi cette lumière aveuglante et surtout pourquoi ma main est aussi ... noire ? Je me redresse d'un bond et cogne ma tête contre ce petit luminaire au dessus de ma tête. Mais qu'est ce que c'est que ce truc ? On dirait un lustre mais qui semble beaucoup plus éclairé que d'habitude. C'est quoi ce bordel et pourquoi ma main est noire ? Je réussis enfin à m'accoutumer à la lumière et mon regard se pose sur ma main gauche. En fait, il n'y a pas que ma main gauche qui a changé, tout mon avant bras semble fait de métal et une main métallique vient couronner le tout dans un mélange plutôt harmonieux je dois dire.

    Si quelqu'un s'était amusé à m'amputer le bras pour mettre un jouet à la place c'était vraiment pas drôle ! Puis j'eus comme un flash back, les coups de feu et mon avant bras qui avait encaissé le choc. J'avais donc perdu ma main ... toutes ces années de médecine réduit à néant à cause d'un fichu accrochage avec un pirate... Je serrais les poings en signe d'agacement et je remarquais que ma prothèse métallique se refermait également sans un bruit. J'agitais mes doigts et constatait avec fascination que les morceaux de métal correspondant s'agitait également. Je suis tout un coup assailli de question, pourquoi ? Comment ? A la seconde où je finissais de me poser ces questions, j'entendis des bruits de pas se diriger vers moi. Je tentais de me relever mais mes jambes étaient encore un peu groggies suite à l'accident. Je me rendais compte que j'étais déposséder de mes habits et qu'il ne me restait que mon caleçon sur moi. Mince, aucune arme, un potentiel ennemi qui arrive, et une faiblesse physique digne des combats les plus éprouvants. Je pestais intérieurement jusqu'à ce que je vois la porte s'ouvrir. C'était un homme d'une cinquantaine d'année, encore relativement en forme pour son âge, la peau mat et les cheveux noirs et longs coiffés en Dreadlocks. Il s'approcha de moi d'un pas décidé avec sa jambe qui faisait un léger cliquetis à chaque pas, il levait les mains en signes d'apaisement avant d'ajouter

    "Olà ! Tout doux ! Il faut que tu récupères un peu, ce n'est pas tous les jours que l'on récupère un bras après avoir perdu le sien quelques heures plus tôt."


    L'homme se voulait rassurant même si on sentait dans sa voix un léger amusement. Comment pouvait il être aussi détendu ? Je m'appuyais sur le lit pour essayer de garder un minimum de tenue digne. En réalité, je devais paraitre un peu pitoyable dans ma façon de faire l'homme qui ne ressent pas la douleur. Mais c'était dans ma nature, je n'aimais pas paraitre faible, surtout dans un milieu comme celui où j'ai grandi, là où l'apparence a énormément d'importance. Mon sauveur du jour m'aida a m'asseoir sur la table, je voyais qu'il ne représentait pas une menace à l'heure actuelle donc je le laissais faire, tout en le surveillant du coin de l'œil. Il se redressa en souriant, cet homme ne m'inspirait rien d'hostile donc je lui laissais une chance de m'expliquer ce qu'il se passe avant de tenter de lui éclater le visage contre le mur pour m'enfuir. D'une voix calme et posé, je tentais d'en savoir plus sur mon "sauveur"

    "Qui es tu ? Et où sommes nous ?"

    "Tu dois avoir beaucoup de questions, mais nous en parlerons plus tard. La seule chose que tu as besoin de savoir pour le moment c'est que je t'ai sauvé la vie, nous sommes à Rokade dans mon laboratoire de fortune, et je suis également le créateur du modèle de prothèse que tu as actuellement entre les mains... enfin façon de parler.."

    "C'est de la technologie de pointe, j'ai peur de pas pouvoir payé pareille prothèse ..."

    "Ne t'en fais pas, nous parlerons du paiement plus tard ... Pour l'instant repose toi. Oh et évite d'appuyer sur ta paume de main métallique."

    "Pourquoi ?"

    "Curieux n'est ce pas ? bon d'accord, fais le mais dirige ta main de métal vers le mur."

    Je m'exécutais en visant le mur face à moi. Je m'attendais à voir la prothèse tomber ou autre mais à ma grande surprise, un canon sortait de mon bras. Cela semble bien pratique, aucune chance de se retrouver désarmé ! En plus de cela, je sentais le canon de l'arme faire corps avec moi, comme s'il avait toujours été sur moi. C'est là que je me mis à m'interroger sur le fonctionnement de la machine. Pour que je puisse bouger mes doigts de la sorte, la prothèse devait être relié à mon cerveau. Et c'est pour ça sans doute que j'ai le sentiment de faire corps avec ce fusil. Pour le coup remarque, le fusil était vraiment dans mon corps à proprement parlé. Je sentais que je pouvais également le refaire rentrer dans mon corps si je le souhaitais. C'est d'ailleurs ce que je fis car il n'y avait pas de raison de braquer l'homme qui m'avait amélioré de la sorte. Son travail me fascinait et j'avais envie d'en savoir plus sur son œuvre. Je m'apprêtais à assaillir mon hôte de question quand il m'arrêta et fini par ajouter.

    "Avant que tu ne me poses d'autres questions, saches que je vais répondre à toutes en temps voulu. Pour l'instant il faut que ton corps s'habitue à cette nouvelle prothèse. Je vais aller faire du thé, je reviens d'ici 5 minutes, nous aurons tout le temps pour discuter."

    Le biomécanicien tourna les talons et me laissa de nouveau seul dans la pièce. Je m'apprêtais à réessayer de faire bouger le canon, mais la fatigue me pris et je décidais de m'allonger. Peu de temps après et sans m'en rendre compte, je venais de plonger dans un profond sommeil.
      "Et bien je n'aurais pas pensé qu'il y aurait une telle symbiose entre ton canon et toi. Tu as des prédispositions semblent ils !"

      Je regardais le résultat de mon tir, effectivement, j'avais de quoi être fier de mon tir. Sur les dix balles que j'avais tiré, les dix pouvaient tenir dans une paume de main. Pour un tir longue distance, j'étais assez fier de moi. Nous étions aller dans la partie sauvage de Rokade, non-loin d'Alegria. Si cette dernière était particulièrement paumée, notre stand de dire improvisé était le summum du coin perdu.  C'était une sorte de "cimetière" pour personne que personne n'irait chercher. Une sorte d'endroit où l'on pouvait entreposer le corps de son ennemi et où personne n'irait chercher.  Mais du coup c'était assez pratique pour mon entrainement. Nous avons trouvé un corps fraichement déposé qui m'a servi de cible. C'était une entrainement excellent et j'avais vite compris comment entrer en symbiose avec  mon nouveau bras. Je peux même dire que j'étais beaucoup plus dangereux maintenant que j'ai ce canon là qu'avant avec mon simple pistolet. J'étais beaucoup plus précis, avec une portée bien meilleure et surtout, avec une arme dissimulé à même le corps.  Voilà qui allait pouvoir me donner un avantage certains dans les combats à venir.

      "Oui, tu as fais un travail excellent. Cependant tu n'as toujours pas parlé du paiement à venir."

      "Tu perds pas le nord toi, toujours à parler d'argent ! Mais nous en parlerons plus tard, pour l'instant tu ..."

      Le canon était maintenant dirigé vers lui, je commençais à en avoir assez de tous ces mystères ! Qui était il vraiment et que voulait il que je fasse pour m'acquitter de ma dette.  Pour l'instant il est en train de me former à l'utilisation du canon qu'il m'a greffé au corps.  Sa science m'intéresse fortement, donc c'est pour cela que je ne l'ai pas tué et me suis pas enfui par la même occasion. Je veux qu'il m'apprenne cette biotechnologie. Je m'imaginais déjà avec le corps devenu entièrement robotisé et donc ne plus avoir à craindre le moindre projectile. Je me voyais déjà loin mais pour l'instant, je n'avais qu'un corps faible incapable de résister aux attaques, mais cela aller devoir changer.  Je baissais mon canon suite à cela et soupirais. De toute façon, j'avais utilisé ma dernière balle sur la cible, et je ne voulais pas gaspiller de la vapeur pour un tir à blanc juste pour lui faire peur. Non, je voulais qu'il devienne mon allié, je voulais qu'il m'apprenne. C'est pour cela que je repris mon calme.

      "J'ai assez attendu. Tu es un génie de la biomécanique, et dans le coin ça doit se compter sur les doigts d'une seule main. Tu m'as sauvé d'une mort certaine sans me connaître par le passé ! Tu m'offres une arme de pointe que peu de gens possèdent, et tu éludes ce que tu attends de moi, trêve de mystère !"

      Le biomécanicien semblait un peu gêné, il ne devait pas s'attendre à devoir révéler son jeu aussi tôt dans la partie. Je me demandais ce qui pouvait bien caché de si grave pour ne pas arriver à accoucher de ce qu'il attendait de moi. Mon "sauveur" se posa sur une pierre et sembla rassembler ses idées, sans doute hésitait il a me racontait tous les détails de ses aventures. Au moins, mon cher, devrais tu commençais par me raconter l'essentiel : Combien te dois-je ? Il laissa planer un silence pesant avant d'ajouter une voix qui se voulait confiante mais qui transpirait l'appréhension.

      "Et bien pour commencer, je me nomme Istos Vulcanos, je suis un biomécanicien ayant appartenu à un ... mouvement pro-machine. Tu as peut être tendu parler du groupe "En Marche" ? Ce sont des suprémacistes anti-humanité, revendiquant les robots comme seule alternative pour rendre le monde meilleur. Et j'ai décidé d'abandonner leurs idéaux quand ils sont devenus trop extrême pour moi. Le problème, c'est que maintenant, je suis recherché par certains de leurs fanatiques.  Ici, je suis censé être en sécurité normalement, mais l'homme qui t'as infligé cette blessure me connait, il m'a déjà vu auprès d'eux. J'ai donc besoin que tu t'occupes de lui ..."

      "Ne t'en fais pas, c'était dans mes projets, je ne laisse personne me rouler impunément."


      "Oui, et je te remercie pour cela, seulement voilà. J'ai bien peur qu'il n'ait déjà vendu la mèche et que des cyborg soient déjà en route pour venir m'éliminer."

      "Je ne comprends pas, qu'as tu donc fait pour t'attirer autant leur haine ?"

      "J'ai juste choisi de penser différemment, et de ne pas avoir une foi immuable envers le psychopathe qui gère leur ordre ..."

      "Je comprends, mais je ne vois pas ce que je viens faire dans l'équation."

      "Ce n'est pourtant pas compliqué, je souhaite que tu m'aides le moment venu à me débarasser des assassins qu'En Marche va envoyé pour me règler mon compte ..."

      "Si je comprends bien, tu espère que moi qui me suis fais avoir par deux tirs de pistolets à bout portant d'un capitaine en carton, je m'occupe de gérer les membres d'équipages d'un supernova ?"

      "Je ne représente pas une grosse menace pour eux, je suppose qu'il va m'envoyer que des sbires robot que tu pourras gérer maintenant que tu es optimisé. Je te promet de t'aider à améliorer ton corps de façon cybernétique pour que tu puisses faire face à ses sbires."

      "Marché conclu !"

      "Tu viens vraiment d'accepter de me protéger d'un supernova là comme ça sans réfléchir ?"

      "Oui, de toute façon pour atteindre mon but, il faudra que j'améliore mon corps et je ne pense pas qu'une occasion pareille se présentera deux fois. Et puis, j'avoue que je suis fasciné par l'idée d'affronter des ennemis robotisés. Je veux voir quel est le potentiel véritable de cette transformation."

      J'avais agis sur un coup de tête sans doute, mais je voyais les deux côtés positifs qui s'offraient à moi. Dans un premier temps, j'avais dégoté un allié aux capacités extraordinaires qui pourra m'améliorer au fur et à mesure du temps, pour me permettre de tendre un peu plus vers la vie éternelle, mon but ultime. Et d'un autre côté, et c'était très important pour moi : je n'avais pas à le payer ! J'avais entendu plusieurs histoires sur le mouvement "En Marche" qui revendiquait une supériorité raciale des robots et autres cyborg sur l'humanité. J'ai toujours pensé que c'était une bande d'estropié qui essayaient de lutter pour se faire passer pour des pirates compétents malgré leurs handicapes. Cependant, maintenant que je suis moi-même témoin des prouesses de la technologie, je ne peux qu'admirer leurs prouesses techniques.  Je m'étirais un peu et ajoutais d'un air déterminé.

      "Bon, et si on allait rendre une petite visite à ce cher Capitaine Park ?"

      "Volontiers, mais d'abord, laisse moi seulement remplir ton réservoir à vapeur et repassons au labo pour réapprovisionner ton bras-canon."
        "C'est moi où tu as l'air inquiet mon ami ?"

        "C'est plutôt toi qui devrais te faire du soucis, ton amélioration te rend fort mais ne te rend pas invincible tu sais ..."

        Cela faisait maintenant plus d'une heure que nous surveillions le drakkar amarré de Jordan Park. Son faible équipage et lui allait bientôt connaître une fin tragique. Je me tenais prêt, notre fenêtre de tir, si je puis dire sans jeu de mot allait être assez restreint. J'attendais le moment opportun pour frapper. J'aurais pu faire un tir longue distance pour m'occuper de son cas mais je tenais à ce qu'il souffre et qu'il soit le dernier à perdre la vie de son pathétique équipage. J'avais bien ficelé mon plan avec Istos, nous avions un plan imparable et inratable. Pour commencer, nous avions attendu qu'il envoie des sbires aller chercher les vivres. Il en a envoyé trois pour cette tâche et les trois s'étaient séparés pour nous faciliter encore la tâche. C'était une mission des plus simples, passé dans la foule, et faire en sorte que ma lame tranche la jugulaire du matelot. Ce n'était que des pirates de bas étage, autant dire que la mission se révéla être un franc succès. Puis j'ai rejoins Istos qui avait un sac avec lui au cas où je me retrouve à manquer de balle. Je ne pense pas en avoir besoin, mais prudence est mère de sureté, d'autant que notre adversaire est un vicelard. On commença par les compter, il n'y avait plus qu'onze personnes à bord : neuf matelots, Faroq qui semblait s'être remis de sa blessure malgré les bandages et Jordan Park, notre cible.

        Nous analysions chaque membre d'équipage. Il ne semblait n'y avoir qu'un seul pistolero et deux carabiniers. Parfait, cela me facilite grandement la tâche. Je pris position sur un bâtiment élevé à une centaine de mètre de leur embarcation et je commençais à viser. Première étape, anéantir leur force de frappe à distance bien que Jordan ait deux pistolets aussi sur lui, mais je ne peux me résoudre à une mort rapide pour son cas. Bien, j'ai un visuel sur les deux carabiniers en train de discuter aux abords du bateau. Je sortais mon canon de mon bras et mis en joug le premier qui ne se doutait de rien. Je fis un premier tir qui toucha le fusilier au niveau du plexus solaire ce qui le fit tomber et le neutralisa complètement. Il allait mourir à petit feu avec ce genre d'impact. Puis vint le tour du deuxième carabinier, plus magnanime, je corrigeais mon tir de sorte à ce que la balle le touche au niveau de la tête avant qu'il ne comprenne quoi que ce soit et mon tir lui ôta la vie. C'était la première fois que j'utilisais mon bras-canon en situation réelle et je devais l'avouer, Istos était un inventeur de génie. Bien que le premier tir me permit de tirer facilement une deuxième cible, les autres membres d'équipages se mirent à couvert de mes tirs par réflexe. L'un d'eux leva la tête à la recherche du tireur et je ne me gênais pas pour le gratifier du même sort que le deuxième carabinier. Et c'est ainsi qu'il n'en reste que huit, six matelots, Faroq et Jordan. Bien c'était déjà un peu plus facile à gérer surtout qu'appart Jordan et un pistolero, je ne craignais pas d'impact longue distance. Je commençais à m'approcher petit à petit, profitant de chaque abri que pouvait me fournir le décor, cherchant toujours du regard le pistolero en vain. Deux bretteurs de l'équipage et Faroq avancèrent prudemment également d'abri en abri. Le jeune second voulait casser la distance avec moi ? Qu'à cela ne tienne. C'était le moment pour Istos de faire son œuvre.

        "MAINTENANT !"

        Istos brisa la coque du drakkar à un endroit bien précis de sortes à renverser le bateau. Cela aurait été beaucoup plus compliquer si cela avait été un autre bateau, mais pour un bateau comme celui là, c'était un jeu d'enfant. Les cinq occupants du bateau tombèrent à la mer. Ils n'étaient pas loin du rivage mais cette manœuvre avait trois objectifs bien précis. Déjà, cela devait énerver Jordan pour le pousser à prendre part personnellement à la bataille. Deuxièmement, l'avantage de la mer, c'est qu'en cas d'utilisateur de fruit du démon, la personne tomberaient à pic et serait donc hors combat. Et enfin, le troisième point et non le moindre, les pistolets des deux derniers tireurs étaient humides et donc il leur était impossible de tirer en sortant de l'eau. L'avantage de mon bras, c'est qu'aucune poudre n'était nécessaire, seulement la vapeur. Mais moi après tout j'étais au sec. Bien, maintenant que nous nous sommes assurés qu'aucun tireur ne viendrait jouer les troubles fêtes, il est grand temps de prendre part à la bataille sérieusement. Habilement je sautais par dessus mon abri et je courais en direction de l'abri adverse. En sautant, je tirais une balle quasiment à bout portant de mon adversaire. Un matelot en moins. Je continuais ma course et tombait sur Faroq et son bretteur qui tentèrent une attaque horizontale. Pris par ma course et souhaitant économiser mon bras métallique, je fis une glissade sur les genoux, utilisant mon karambit à ma main droite pour ouvrir l'artère fémorale du matelot. Bien, un de moins, du moins c'est en cours.

        Il me fallait maintenant affrontait Faroq et le battre rapidement le temps que les cinq autres sortent de l'eau. Question timing, j'estimais à une trentaine de seconde le temps qu'il me restait pour battre Faroq. Bien, ne perdons pas de temps. Il avait une épée et moi un karambit et un fusil. Il ne me laissa pas le temps de choisir et pris l'initiative en m'attaquant à plusieurs reprises de son épée. Une esquive, deux esquives, et je tente une percée au niveau de ses côtes restées sans défense. Je réussis un peu trop facilement et c'est alors que je comprends pourquoi il m'a laissé le toucher. Je vois du coin de l'œil une lame s'abattre sur moi et j'ai pour premier réflexe de mettre mon avant bras métallique en opposition. Bien, semble t'il que je puisse amortir une lame avec mon bras sans le casser. C'est du métal après tout. Je profitais de sa proximité pour écarter sa lame et l'attraper au niveau de la gorge avec mon bras. Mon canon toujours sorti se trouvait donc au niveau de sa tête et je fis feu dès que je fus sûr de ma prise. Bien, je n'avais pas trainé pour battre cet idiot. Il ne restait donc que cinq matelots désormais. Je les voyais arriver trempés et essoufflés, ils avaient une formation en dé de cinq, avec Jordan au milieu. Ce dernier était furax, cela pouvait se comprendre, j'avais tué la plupart de ses hommes ainsi que son bras droit.

        "TOI ! TU DEVRAIS ÊTRE MORT !"

        "S'il y a une chose que tu dois savoir sur moi, c'est que même la mort ne saurait m'éloigner d'une dette à récupérer !"

        "SALOP**D ! Tu vas voir ce qu'il en coûte de s'en prendre seul à un équipage de pirate !"

        "Qui a dit que j'étais seul ?"


        A ce moment là, une bouteille éclata à côté des deux sbires du fond et des flammes viennent embrasé leurs corps se tordant de douleurs. Je souriais face à ce spectacle, Istos était vraiment un soutien des plus intéressants ! Je n'aurais pas pu rêver mieux comme allié. Et voilà que les trois se retournent vers les flammes et font un pas en arrière. Erreur de me tourner le dos, mon canon gronda deux fois, et les deux derniers matelots s'effondrèrent. Désormais, il ne restait plus que Jordan et nous deux. Je m'approchais d'un pas lent, mon canon pointé vers lui. Jordan semblait avoir perdu toute son assurance et seul persistait chez lui un regard de peur. Il tomba à la renverse, entouré des cadavres de ceux qui ont été assez fou pour suivre un capitaine aussi pourri. Tandis que je m'approchais, ma proie commença à se lamenter sur elle même et d'une voix suppliante.

        "Ok, c'est bon tu as gagné. Tu veux de l'or ? J'en ai dans mon navire ! Prend tout, vraiment, je te l'offre de bon cœur ... mais s'il te plait épargne moi ... je payerais tout ce que tu veux. J'ai des amis aussi qui pourront m'avancer de l'argent, je te donnerais tout ..."


        "Tu n'as pas honoré ta première parole, pourquoi je te ferais confiance une deuxième fois ? Quant à l'or, je n'aurais qu'à venir le chercher directement, surtout qu'il est tombé à l'eau avec toi. Allez trêve de bavardage, va rejoindre ton équipage."

        Et sur ces mots et sans autre forme de procès, mon canon gronda encore une fois et je le vis s'écrouler inanimé. Par principe de précaution, je vidais toutes mes balles restantes sur lui à bout portant. S'il y a bien une chose qui m'insupporte c'est les mauvais payeurs. Je lui avais pourtant dit que la maison ne faisait pas crédit. Après cela, je vis Istos s'approcher de moi, vérifiant un par un la mort des membres d'équipage, et finissant le matelot avec la blessure à la fémorale en signe de compassion. Me voilà acquitté de ma dette envers lui, du moins partiellement. La secte "En Marche" en a toujours après lui et je ne serais pas étonné de voir des sbires de ce mouvement arrivait prochainement. Je n'eus pas le temps de célébrer ce moment de justice qu'Istos m'interrompit dans mes pensées.

        "Et maintenant, que fait-on ? On devrait se faire la malle rapidement non ?"

        "Tu as raison, mais d'abord, aide moi à récupérer l'or du navire. Nous allons tous les deux en avoir besoin."

        "Besoin pour quoi ? "En marche" vient sans doute pour moi d'ici peu ... on devrait quitter l'île."

        "Non au contraire, j'ai hâte de voir ce que va donner mon combat contre eux. Mais pour le moment récupérons ce qu'il y a récupéré. Nous allons nous occuper en attendant l'arrivé des assassins de la secte."

        Sur ces mots, nous nous mîmes en route pour récupérer ce qu'il y avait à récupérer sur le navire en terme d'or. Suite à cela, on a pris la direction du laboratoire d'Istos où nous allons avoir pas mal de pain sur la planche avant l'arrivé des soldats robots.