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[Ecume] Vingt mille lieues jusqu'au centre de la terre, part 1.

Cher Journal.

A qui lira ceci.

Aujourd’hui, jour 7 de la traversée vers l’Archipel Vert depuis Las Camp.

Hum.

Je n’avais pas bien eu le temps de m’en rendre compte pendant la traversée HinuTown Las Camp, mais l’Ecume est un chouette joujou quand on parle de design intérieur. Le capitaine précédent, paix à son âme, avait déjà un certain goût pour l’arrangement, mais avec ce qu’ont accompli les ouvriers des chantiers, c’est vraiment bourgeois comme il faut. J’en regrette moins de les avoir autant payés sans égorger leur descendance pour douze générations. J’ai même trouvé une boîte de cigares dans le tiroir secret du bureau. Un chouette meuble là aussi, pas trop laid à regarder, un peu comme celui que j’avais à Marie-Joa. Sculpté mais pas surchargé, ciré comme il faut, étrenné par les bougies et les bouteilles mal fermées par jour de grand tangage… Classe, juste classe.

Classe, notre traversée actuelle l’est moins. Partis de Las Camp il y a maintenant une semaine, tout se passe certes bien à bord et aucun incident n’est à déplorer, l’équipage fonctionne bien et même les femmes à bord n’ont curieusement pas à se plaindre. Il y a bien Walters qui court après Hope, mais elle semble gérer le problème. Personnellement je suis dans ma période Sonja, ce qui la met à l’abri de tout souci si tant est qu’elle en ait besoin. Lucia aussi a les moyens de se défendre et, recluse comme elle est auprès d’Alexander notre doc’, elle est protégée par l’aura de mystère qui drape sa profession. Tout le monde sait qu’il est dangereux de monter contre soi une masseuse. Un accident de vertèbre est si vite arrivé. Et quant à Maya la quatrième… femme, il n’est point question de considérer l’hypothèse même qu’un quelconque homme puisse la menacer.

Certes tout ça, donc, mais pour ce qui est de la navigation, nous sommes dans un certain incertain. Loin, très loin du professionnalisme de feu Ju LeVeirn, Jack a un sens de l’orientation et des directions particulier. Mais c’est Jack, alors je le laisse faire et nous voguons depuis tout ce temps sans trop savoir si nous y arriverons vers l’Archipel Vert, première destination qui me soit venue en tête quand lui et Maya me sont revenus après le recrutement dans la Tanière du Renard Échaudé. La première priorité est en effet de renflouer les caisses pour m’assurer la fidélité des quinze nouveaux saigneurs, le drapeau cousu par Colm, les couleurs de la Santa et les canons qui font joli sur le pont ne suffiront pas à la première escarmouche. Par contre, les milliards de pépites qui faisaient briller les yeux de Mezzrahý vingt ans plus tôt quand je suis passé à son bord me semblent un bon début pour ce faire.

Sitôt partis, après avoir vidé à la mer les bouteilles de sang ramenés par les hommes et quelques autres dans nos gosiers, de vin cette fois, Jack a pris la barre pendant que je m’occupais de narguer le contingent d’hommes de la troupe qui venaient nous canarder après l’incendie déclenché par nos soins pour nous assurer la tranquillité pendant les deux jours nécessaires aux travaux sur les navires. Et il ne l’a pas lâchée depuis. D’ailleurs, c’est tout pour aujourd’hui.


Ahh, foutreciel, qu’c’est chiant d’écrire. Pas sûr qu’le journal de bord s’remplisse très vite avant qu’on ait trouvé un gars qu’aime la causette sur pap’lard. Bon, Jack, t’es où, faut qu’on cause futur proche... Ah, ’videmment.

Jack, tu files la roue à… A Noah, tiens, et tu m’suis sur la Santa. Les meilleures bouteilles sont là-bas.

Walt, lâche donc un peu la miss et dis aux gars d’réduire la voilure, qu’les autres nous rattrapent.




LINUS ! A FLANC !



A flanc, ouais, comme pour un abordage. Tiens, v’là l’échelle, ramène ton cul parmi nous. Pas trop dure la traversée avec Geese et le ptit Colm ? Non, ça va ? Bon, tant mieux. T’es en forme, donc. Pas touché au pinard, hein ?

Bon, v’nez là vous deux. Linus et toi aussi Noah, ouais. Pr’nez du souffle, okay. C’bon ?

Jusqu’à c’soir, z’êtes tous les deux en charge de l’Ecume. Okay ? M’l’abîmez pas hein, sinon gare à vos couilles.

Pour la direction, c’simple : vous nous suivez, on va passer en tête avec la Santa.


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[Ecume] Vingt mille lieues jusqu'au centre de la terre, part 1. 661875SignTahar


Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 17 Oct 2014 - 8:28, édité 1 fois
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Sept jours qu'on a quitté mon chez-moi. Et j'dois bien avouer que j'ai pas chômer pendant cette semaine. Z'auriez vu toutes les manipulations que j'ai pu faire, j'en perdais la tête à la fin. Il m'restait plus grand chose dans les armoires alors j'ai revu toute ma panoplie. Antalgiques, laxatifs, somnifères et tout le tralala. Maintenant c'est bon, les armoires sont remplies, prêtes à exploser. Vous vous dites que ça a du être une plaie, que j'me suis fait chier le mort ? Ben pas vraiment en fait. Le p'tit Wil m'a donné un sacré coup de main. Sans lui, j'aurais sans doute mis trois jours de plus. Il s'est donné à fond le fiston et on s'est pas mal marré à certains moments. Pas sûr qu'il serait refabriquer les médocs tout seul mais j'pense qu'il a tout de même appris un minimum. On a bien passé huit heures par jour - c'est-à-dire un tiers de la journée, rien que ça - dans mon labo, maniant avec précaution des produits plus dangereux les uns que les autres. Bon, 'fectivement, au bout d'un moment j'ai failli craquer mais j'ai pris un remède infaillible. Vous êtes curieux, vous voulez savoir c'était quoi. Et bien j'vais vous l'dire. Y'a une donzelle sur l'Ecume, c'est le nom du bateau, pas très classe mais c'pas moi qu'ai choisi donc bon, on fait avec, elle est parfaite, la demoiselle je parle. Des mains en or, des doigts de fée. C'est une sorte d'aide soignante qui fait également office de masseuse. Ahh, qu'est-ce que ça peut détendre un bon p'tit massage. Un coup de blues ? Demandez donc à c'te femme de vous relaxer et vous penserez bientôt plus à rien. Zen attitude. Du coup j'l'ai prise sous mon aile. L'Nolan dit que j'suis un papa poule. J'lui aurais bien mis mon poing dans sa gueule mais pas sûr que j'puisse le mettre K.O. alors j'me suis abstenu. Lucia Leukos qu'elle s'appelle. Elle a réussi à sortir vivante de ce tournoi grâce à sa maîtrise de l'épée. J'dois dire qu'elle se débrouille plutôt bien. Alors j'ai moi aussi voulu dev'nir plus fort.

Et voila donc la deuxième activité qui m'a prise une masse de temps pendant ces deux cents-quarante dernière heures : l'entrainement. Pendant que la plupart des autres dormaient, j'me faisais une p'tite séance de muscu. J'ai travaillé la plupart de mes muscles, un peu plus la partie supérieure mais sans pour autant totalement négliger les quadriceps, mollets, blablabla. C'est pas beau un mec qu'a des biceps comme des mats de bateau et des jambes comme des baguettes. Je dois m'améliorer, devenir un véritable expert au combat car y'a un truc qui m'dit que l'Tahar, le nom du seigneur des Saigneurs, a de grandes ambitions pour le futur. J'peux pas m'permettre de le décevoir. J'veux pas seulement être le médecin de l'équipage, j'veux, moi aussi, aller au front et aider les collègues sur le champ de bataille. Bien sûr, si y'a des blessés qui tombent, je s'rais l'premier à leur porter secours mais j'peux pas non plus passer tout mon temps à attendre que le devoir m'appelle. J'ai bien tenté de manier l'épée, la hache ou l'arc, mais c'est pas pour moi. L'est trop vieux l'Bishop pour apprendre à jouer avec des couteaux. Alors j'me suis tourné vers les pistolets. Arf. Mauvaise idée. J'ai failli tuer la pauvre Michaela. Qui c'est qui nous aurait préparer des bon plats après ça hein ? Je vous le demande ! Armes en général : on oublie.

Alors aujourd'hui je retourne vers les bases. De la boxe au programme. Nolan s'est porté volontaire pour m'enseigner. On se trouve tout les deux sur le pont. Le Capitaine, Jack, Walter et l'autre gars dont j'ai oublié l'nom sont en train de poser le pied sur la Santa. Santa, c'est le nom du deuxième bateau. Que j'fus bien surpris quand j'appris qu'y'avait deux navires. L'Ecume étant tout de même assez grande pour tout le monde, pas besoin d'un autre rafiot. P'tet que le capitaine porte une affection particulière envers ce bâtiment. Fin bon, celui-là au moins porte un beau p'tit nom. Santa, ça m'rappelle cette vieille femme qui habitait sur Las Camp. Elle offrait toujours des cadeaux à tout le monde à une certaine période de l'année. Comment qu'elle s'appelait déjà ? Santa Cana.. Santa Clé... Santa Claussa ! Cinquante piges mais la mémoire ne flanche pas. Pas encore. On attend et on regarde ce qu'il se passe. Rien grand chose en fait, juste un changement de personnel. L'Tahar a envie d'aller plus vite alors il va dans le navire le plus rapide. Pas sur que ça change la vitesse de l'Ecume tout ça. On m'dit que si. La Santa trace la route et l'Ecume la suit, prenant la vague et y'a moins de frottement. C'est pas d'mon domaine alors j'chipote pas et j'acquiesce.

Et le prof commence donc son cours. Il m'apprend l'uppercut, le crochet, le coup droit, comment bien positionner sa garde, le jeu de jambe. A première vue, je semble pas vraiment doué pour ce style là. J'aurais pas assez de puissance qu'il m'dit. J'essaie d'lui foutre sur la tronche pour lui montrer ma force mais il stoppe aisément avec sa main gauche. Ensuite, il me montre c'est quoi un véritable coup droit. Et un bleu sur la pommette gauche. Un ! On continue à s'entrainer pendant une bonne dizaine de minutes et il m'dit qu'on va passer aux choses sérieuses. Moi contre lui, lui contre moi. Il me confie qu'il va pas se donner à fond. Je s'rais toi, même si c'est pas comme ça qu'on dit, bah j'hésiterais pas à employer les grands moyens.

"Prêt Bishop ?"

"T'as d'la chance qu'on a un médecin à bord car j'vais surement te faire mal. Uhuh"

"Facile à dire ..."

Et le voila qu'il m'envoie son poing vers mon nez. Let's go !
    En sept jours, j’en avais rencontré des gens. En fait, à peu près tout l’équipage que j’avais investi. Les premiers gus que j’avais croisés dans mon ancien bar étaient à présent mes compagnons d’infortunes. Pensant avoir fait le tour des hurluberlus, j’fus bien aise de voir qu’y’avait d’autres toqués du même genre qu’le capitaine. Enfin, l’même genre… Pas trop. Disons qu’ils avaient au moins tous une bonne case en moins, et qu’ça se sentait pas mal. J’crois bien qu’j’avais décroché le gros lot dans l’histoire. Ouais, à n’en pas douter que j’étais tombée sur l’équipage où il y avait la plus grande concentration d’cas sociaux du monde.
    Si j’devais parler de ceux que j’avais vaguement croisé, entraperçu, plus ou moins parlé, et ceux avec qui j’devais cohabiter sur l’navire, y’en aurait des choses à dire. Le capitaine et son grand copain faisait une sacré équipe, pour commencer. J’avais pas vraiment eu le temps d’parler au grand saigneur, ni d’pouvoir lui exposer mes plans d’avenir, mais ça ne saurait tarder. L’Tahar n’avait pas l’air spécialement farouche avec son équipage, l’tout était de l’écouter lorsqu’il demandait quelque chose. Obéir, je savais faire lorsqu’il le fallait, et il m’demandait pas des trucs trop compliqués.
    L’Noah, j’devais cohabiter avec lui sur l’écume. Les gars avaient l’air plutôt content de troquer c’gus contre une vraie cuisinière. Depuis que j’étais là, j’pouvais même dire que les gars, j’les chérissais, et qu’y’avait rien de plus normal qu’d’apprécier c’que j’leur faisais pour tenir la journée. J’innovai, j’faisais déguster. Faut dire qu’la cuisine était pas trop mal équipée et pour le coup, gérer les vivres n’étaient pas d’une difficulté hors norme. J’pouvais m’faire respecter des autres sans problème, et ils avaient vite compris qu’on n’approchait pas la cuisine sans mon consentement.

    Enfin, parmi les types de l’équipe, l’plus notable pour moi était sans aucun doute Walters. J’n’savais pas trop c’que j’avais pu lui faire, mais il avait l’air complètement en émoi devant ma personne ; flattée ? Quand même un peu, mais restait quand même à comprendre c’qui tournait pas rond chez lui. Mais sérieux, ça s’voyait pas mal qu’les mecs et moi, c’était un peu comme peine perdu, nan ? J’étais misandre jusqu’au bout des griffes, autant dire que j’tolérais très bien leurs présences, mais qu’si il s’avérait qu’on souhaitait plus, ça devrait très mal tourné. En plus, l’Walters, j’n’le sentais pas trop, au vu de ses tendances psychopathes.
    Avec ce mec, j’avais trop peur de ne pas me réveiller au bon matin. C’était sans doute pour ça qu’je ne me séparais pas de ma poêle fétiche pour dormir, au grand étonnement de tous. Faut dire qu’elle assommait bien, et que quand on était menacé par une tigresse afro armé d’une poêle, on faisait pas trop l’malin, si vous voyez c’que je veux dire. Le seul incident vraiment qui me sortait de la routine sur l’Ecume, c’était sans aucun doute la fois ou le docteur maboul me manqua de peu avec son arme. Jure que de voir un type comme lui avec un p’tit bijou, ça me faisait mal au cœur.
    Encore plus lorsqu’on comprenait qu’il n’savait pas s’en servir, et qu’il n’avait aucune affinité avec le dit bijou. Ça me fendait le cœur, pour tout vous avouer. Mais il abandonna très vite l’idée de s’en servir, surtout lorsque l’idée à la base avait failli me trouer la tête pour pas grand-chose. J’l’avais échappé belle, et pour le coup, j’avais vraiment cru qu’ma vie allait s’arrêter pour pas grand-chose. L’savon qu’j’aurais dut lui passer à celui-là. Mais en même temps, j’crois qu’j’aurais eu du mal à disputer un mec deux fois plus vieux qu’moi. Désolée, ça m’donnerait trop l’impression d’engueuler mon père… pas probable.

    Ouais, enfin, tout ça pour vous dire qu’en sept jour, j’avais eu le temps de m’approprié pleinement mon poste de cuisinière, et qu’les extra, j’pouvais en faire de temps en temps quand les dits « gars » étaient pas trop chiant à vivre. En générale, j’n’avais même quasiment aucun problème. L’truc, c’est qu’au moment où j’franchis le pas de la cuisine, y’avait le Dr Maboul et son copain Nolan qui se mettaient sur la gueule pour le plaisir. Enfin, pour le « plaisir », parce que c’n’était pas évident qu’la testostérone provoque autant de pulsion sadomasochiste. Et j’n’me doutais pas vraiment qu’j’allai vivre ma première aventure sur l’Ecume en compagnie de ces zigotos.
    Qui aurait pensé qu’un p’tit test de rapidité allait nous faire foncer si vite dans la gueule du loup ? L’capitaine avait l’air particulièrement impatient d’voir c’qu’il y avait dans le ventre de ses nouveaux chéris. Noah et son acolyte s’occupaient de l’Ecume, l’navigateur de l’équipage avait pris les devants avec le Santa. Moi, j’étais penchée sur le bord, regardant le bateau filer en vitesse, percer les vagues et tout et tout. C’était plutôt classe d’être sur un bateau comme c’lui-ci !
    Enfin, le vent prenant les voiles, entrainé dans une petite course, petite compétition qu’on était pas sûr de remporter d’une façon ou d’une autre, l’équipage avait l’air de bien s’éclater. Mes lunettes sur le nez, regardant l’horizon sans chercher plus loin qu’le bout de mon nez ni même me demander c’qui pouvait nous attendre, mes yeux se posèrent sur une forme un peu plus loin, grandissante et obscure, qui se profilait sur les mers. C’que c’était ? Impossible de savoir à vu de nez, surtout avec mon air pas concentré du tout. J’arquai un sourcil surpris, me tournant vers l’Noah et l’Doc’ qui étaient pas loin. Pour le coup, sur l’autre navire, ça jasait pas mal.

    « Les gars, c’normal ça ? »

    Ouais, fallait savoir que moi et la navigation et les aléas de la vie en mer, ça faisait à peu près quinze. C’n’était vraiment pas mon genre, vraiment pas ma tasse de thé. J’n’avais aucune notion d’tout ça, absolument aucune. J’savais ramer vite fait, squatter les cales d’un navire, m’engager pour une durée indéterminée, mais pouvoir deviner les p’tits mystères des océans, c’n’était pas trop mon trip, voyez…

    Et pour le coup, j’le sentais pas vraiment.

    [C'court, désolée, mais j'espère qu'ça vous ira ! Si y'a quelque chose à revoir, comme d'hab', signalez-le-moi ! Désolée pour l'attente, au passage !]
    • https://www.onepiece-requiem.net/t3856-la-recette-de-la-reussite
    Voilà sept jours que Maya avait pris la mer avec les Saigneurs et leur tout nouvel équipage. Sept jours à vaquer à diverses occupations sur l'Ecume, sans forcément beaucoup parler, observant de son oeil unique tout ce petit monde. Sept jours à penser et repenser à son fameux rapport à rendre au Cipher Pol pour justifier son absence. Sept jours à hésiter. Hé hé, c'était pas souvent que la blondinette se retrouvait en proie au doute. C'était rare. La dernière fois, c'était... Ouh... Il y a longtemps. Dans sa petite enfance. Imaginez le trouble. C'est pourquoi elle passait de long moment à fixer le vide parfois, ses méninges carburant à fond pour une fois.

    Elle rédigeait aussi son rapport, en douce -évidemment- et en recommençant plusieurs fois car elle hésitait également sur le contenu. Un coup, elle décrivait les Saigneurs comme étant d'horribles forbans, sans foi, ni loi, cruels et barbares. Une autre fois, elle restait vague sur leur dangerosité, comme s'ils n'étaient pas plus important que d'autres équipages. Finalement, en ayant marre, elle froissait la feuille de mauvaise qualité et recommençait. Elle se décida finalement pour une vérité quelque peu amplifiée. Quoique... Elle relatait la barbarie du Capitaine, son second, etc.. Elle passa du temps sur ce rapport. Et quand elle en fut satisfaite, elle le recopia sur un papier de meilleur qualité. Son seul rouleau, qu'elle gardait précieusement. A l'origine, ce rouleau était pour rendre compte de la mission au magasin de Roland. Mais du coup, elle a lié les deux. Economie, économie.

    Et quand elle eut écrit ce rapport, elle le relu de nombreuses fois. Soulignant certaines phrases. Par exemple "Le Capitaine, Tahar Tahgel, fait preuve d'une sauvagerie à faire pâlir le plus brute des pirates." ou encore "Et le Second, Jack Sans Honnneur, n'est pas mieux. Imprévisible et d'autant plus dangereux.". Elle souligna également la phrase clé du rapport : "Le petit groupe composé de Noah J. Siegfurson (précédemment cité comme étant du même acabit que le Capitaine et le Second), Jack Sans Honneur et Tahar Tahgel, accompagné par l'agent sous couverture Mayaku Miso, ont passé quelques jours à terre à Las Camp où, après avoir revendu la cargaison volée peu avant, ils ont étoffés leurs rangs et améliorer leurs Navires, rebaptisés l'Ecume et la Santa. Navires volés, il faut le préciser. La dangerosité de ces individus étant, selon l'avis de l'agent Miso, inquiétante pour le Gouvernement. Il s'agit de tout un panel de personnalités diverses, formant, en somme, un groupe hétéroclite mais qui promet d'être soudé sous la direction du Capitaine Tahar Tahgel". Quant à la conclusion... La dernière phrase notée sur son brouillon... Elle hésitait toujours. La mettre ? Ne pas la mettre ? Si elle ne la mettait pas, elle continuerait à jouer son double-jeu. Mais si elle la mettait... Ce serait sa démission -désertion plutôt- du Cipher Pol.

    Tout en réfléchissant à son dilemme, elle errait sur le pont en ce septième jour, donnant un coup de main quand on avait besoin d'elle, ce genre de choses. Elle observa Tahar et Jack passer de l'Ecume à la Santa, jeta un oeil -ironique- sur Noah et Alexander, et haussa les épaules. Elle préféra s'accouder au bastingage pour observer les navires fendant les flots, laissant le vent chasser son hésitation pour le moment. Ha, quelle liberté elle ressentait à être ainsi, cheveux au vent, un sourire un peu -juste un peu- amusé aux lèvres. Elle ferma l'oeil pour chasser un insecte, et se retourna brièvement au bruit de lutte. Rien de bien important. Le Docteur qui se battait avec un autre type. Un certain Nolan, si elle avait bien comprit. Elle piocha un bout de chocolat dans sa saoche et grignota en reportant son regard émeraude vers l'horizon. La forme sombre dont parla la cuisinière, Michaela Hope, intrigua également la Gouvernementale. Elle fronça un peu les sourcils et sourit de plus belle.


    _ Elle sait pas si c'est normal. Mais ça à l'air marrant.

    Ouh, ça sentait pas bon. A vue de nez, ce devait être une sorte de... Géant. De Roc ? Non, ça bougeait. 'fin, en gros, ça ne sentirait pas bon pour un équipage normal. Maya avait hâte de voir ce que ça donnerait avec les Saigneurs.
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    Dans mon nez, pas tout à fait. Son poing vient plutôt s'écraser contre les miens, en position de garde. Il perd pas le nord le Nolan, alors il retape. Crochet cette fois-ci. Rien d'plus simple à esquiver. Une p'tite flexion et le coup me passe au dessus d'la tête. L'occasion est parfaite, une bonne droite dans sa pommette gauche, de quoi le déstabiliser, et ensuite on enchainera avec un bon direct dans le nez. Tout semble parfait sauf que. Sauf que ce con me fout un coup de genou en plein dans le menton. Ca m'fait claquer les mâchoires, ça m'cloue l'bec comme on dit. J'me r'trouve sur le cul, au sens littéral comme au sens figuré. Comme s'il n'était pas assez fort pour me battre à loyal, il s'emploie aux coups bas. Ca sera donc la seule et unique règle de mon 'code de combat' : Qu'importe les moyens, seule la victoire est essentielle, quitte à ne pas respecter les pseudo-règles ou le code de conduite à adopter. J'crois bien que c'est c'qui voulait m'enseigner. Leçon retenu Prof. Micha d'mande alors si c'est normal ça. Bien sûr que c'est pas normal. On dit qu'avec les poings et i'm'nique avec son genou. A charge de revanche mon p'tit gars.

    Micha c'est la cuisinière de l'équipage. Elle aussi a été recruté pendant ce fameux survival. Même si elle a rien eu à faire car elle s'était planquée dans la cuisine. Elle faisait à manger qu'elle dit. J'fais toujours un grand 'oui' d'la tête quand elle dit ça mais les faits sont là, elle s'est pas battue, elle s'tait cachée. Bon maintenant j'dis pas, elle aurait p'tet survécu s'il elle avait du combattre car c't'une sacrée gaillarde. Maïecha que j'la surnomme dans ma tête. Pourquoi ? Prenez-vous un coup de poêle sur la caboche et vous comprendrez. Une femme un peu violente, pour un équipage de taré, ça passerait presque inaperçu tiens. J'critique peut-être mais y'a une chose sur laquelle on est tous d'accord, elle fait à manger comme personne ! Ses plats sont toujours délicieux. Et on en restera là pour cette petite description d'l'Afro-Girl.

    Donc elle demande si c'est normal. J'me dit qu'non ou p'tet que oui finalement. J'hésite, je sais pas, je connais pas toute les règles des pirates moi. Et c'est alors que Maya prend la parole. Je cite: 'Elle sait pas si c'est normal. Mais ça à l'air marrant'. Alors de un : si elle elle sait pas, comment j'pourrais l'savoir moi ? Elle navigue sur les mers depuis plus longtemps que moi et entre nous, elle fait flipper cette gamine, principalement à cause de son orbite vide. Quand le vent se lève un p'tit peu, lui soulève sa mèche et qu'on aperçoit son œil manquant, ça t'fait froid dans le dos, t'peux pas t'imaginer ! Donc j'pense qu'au niveau d'la castagne, elle s'y connait un peu mieux que le vieux Bishop. De deux : s'prendre un coup de genou à t'faire tomber les 32 dents c'est marrant ça ? Drôle d'humour petite ! Fin bref, je sais comment t'faire rire maintenant. Et avec mon matériel de doc, on peut très bien s'faire une séance de torture où tu joueras la victime. Bien que cette idée n'me tente pas tout à fait. Bishop le monstrueux, c'était celui d'la Tanière. A présent, j'espère ne plus jamais avoir à refaire un tel acte de barbarie. Refermons cette deuxième grande parenthèse car arrive la partie la plus 'amusante'.

    Lucia lâche un 'C'est quoi ça Doc ?'. Je sais, j'suis qu'un faiblard pour le moment mais un jour viendra où je serais capable de tous vous envoyer au tapis. Sauf que la parole est associé à un geste. Elle pointe un truc qui m'à l'air d'être dans mon dos, le tout avec des yeux de merlans fris. Nolan, lui aussi, semble interloqué par la ... le ... truc ? Alors j'me retourne histoire de jeter un coup d'œil. Ouah ... Faudrait penser à changer tes lunettes Bibish car y'a une grosse tâche au milieu. Mais attends ? J'ai pas d'lunettes étant donné que j'combat. Mais alors ça veut dire ... ? Pourquoi une montagne au milieu d'l'océan ?

    "Legault, tu t'es trompé d'œil quand tu r'gardais dans la lunette ou quoi ?" qui gueule el Nolan. Toujours le mot pour rire celui-là. Il est bon de rappeler que ce cher Monsieur Legault est borgne et qu'il fait office de vigie dans l'équipage. Sans quoi, il n'y aurait pas eu de blague. Ce dernier regarde alors en direction du "truc". Tout l'équipage a les yeux rivés sur la chose en attendant le verdict.

    "Géant à l'horizon ! ... Monstre même !"

    Pas possible ... C'est un être vivant ? Ca là-bas ? Noah et Linus gueulent de tout coté. J'pense qu'on va éviter de croiser la route de ce geantil monsieur sinon ça risque de faire bobo.

    "Vague énorme qui arrive ! ... C'est un véritable raz-de-marée !"

    Et v'la Noah et Linus qui en remettent une couche. Fais-ci, fais-ça, à droite, à gauche, le mat, les voiles, le gouvernail ... Et plus le temps avance, plus la vague grandit. Oh putain on va prendre cher ... oh putain que ouais ! Accrochez-vous à c'qui vous passe sous la main et tenez fermement car c'est un torrent qui va s'abattre sur le navire. S-3. Are you ready ?
        Cette première aventure mit mes espoirs et mes rêves à rude épreuve. Autant te dire, Lia, que je ne m’attendais pas à croiser sur la route de nos aventures un géant, aussi grand qu’un immeuble. Un géant, tu imagines ? Il n’y a que nous pour se mettre à dos un truc comme ça. Je peux aussi t’affirmer que devant cette masse, on est loin de faire les malins. C’est clair que le machin a des arguments de poids. Et pour le coup, il aurait très bien pu nous laisser sur le carreau sans qu’on ne puisse réagir ou bouger le petit doigt. En un clin d’œil, il était probablement capable de nous supprimer et pour n’importe quelle raison (sa mauvaise humeur devait amplement suffire). Je n’ai jamais eu autant de sueurs froides, je n’ai jamais senti mon cœur battre aussi fort qu'à ce moment là, à me dire que la vie allait s’évaporer, qu’on allait être éradiqué ou pire encore. Enfin, ce n’était que le début... Les Saigneurs étaient du genre à réserver d’autres surprises, bien pire que celle-ci.


      Et ces gus qui s’mettaient à faire d’l’humour.

      « Les gars, c’franchement pas l’moment d’faire des blagues. »

      Et puis d’toute, c’était même pas marrant.

      C’était une masse. Carrément, pire qu’une masse. J’crois bien qu’j'avais jamais vu un truc aussi grand au milieu de… bah de rien, en fait. Ça trônait là, c’était sorti un peu par miracle du fin fond d’l’océan, ça avait pas l’air trop commode non plus. Qu’est-ce que c’était ? La v’la, la question. J’arquai un sourcil, regardant par-dessus mes lunettes pour voir à quoi ça pouvait bien ressembler qu'ce machin. J'crois bien qu'ça avait des formes... Et qu'ça bougeait. C'donc pas un caillou : Un gros caillou, ça bouge pas. Les cailloux, ça bougent jamais. Mais les géants, ouais. Autant dire qu’on s’attendait pas du tout à voir qu’la montagne en question s’transformer en géant difforme (et mastoc le truc ! C’était pas du p’tit géant d’occasion. Nan, nous, on fait pas les choses à moitié dans l’équipage, voyez !). Pour peu qu’il nous remarque, et on était dans le pâté.
      Et v’là que les gus commençaient à faire dans l’humour, genre « c’est un géant » voir « un monstre », genre on avait pas remarqué. Genre on savait pas qu’on était dans la merde. L’seul truc qui sortait d'l'ordinaire, c’qu’y’en avait bien une qu’ça amusait, c’était Maya. La gosse avait l’air presque en joie d’voir l’aventure s’profilait. Moi ? Bah, j’remis mes lunettes sur mon nez et j’fermai la bouche pour éviter qu’ma langue m’en tombe. Pourquoi, bon dieu, pourquoi avais-je choisi c’t’équipage à la mord-moi-l’noeud ? Ils étaient mignons, mais alors pire attire-emmerdes que moi quoi... Ça sentait vraiment l’pâté, j’aimais pas ça. Ça s’taisait sur l’Santa, ou en tout cas, ils avaient l’air aussi peu fier que nous.
      L’truc, c’est qu’j’étais pas certaine, pour l’coup, d’être prête à affronter un Géant. Nan, mais, en tout modestie, j’sais bien qu’j’suis bête et qu’le power d’la coupe afro m’sauve souvent la mise…. Mais d’là à terrasser un Géant… J’avais encore d’la marge. Voilà qu’j’attendais les indications du second sur l’navire, l’Noah qui avait pris l’volant du bateau et qui suivait les vagues normalement, sur les traces d’la Terreur. Bah l’Noah ne faisait pas le fier non plus. En gros, tout nous indiquait qu’un bordel infâme s’profilait à l’horizon. Et qu’j’avais raison de pensé ça : voilà qu’le géant remua genre « pas-content » et genre y’avait un truc qui s’montra et qui s’annonca pas bon du tout...

      Une vague. Enorme. Un raz-de-marée. Pire, un tsunami. Enfin, j’exagère à peine sur les descriptions, mais en voyant approcher la vague qui allait nous percuter d’plein fouet, j’pouvais vous assurer que j’ne faisais pas du tout la maline. Ça se comprenait… en fait, sur le navire, personne n’avait l’air d’trouver ça drôle, encore moins Noah et Nolan, qui gueulaient et courraient dans tous les sens avec l’espoir (infime et vain) d’ne pas s’prendre ce truc. Si le Santa avait une chance de s’en sortir grâce aux talents d’Jack et son don d’navigation, nous… Bah… « Nous », on était pas gâté. Et puis, connaissant ma chance incroyable en générale et la guigne que j’exhalai (malgré mon incroyable et magnifique coupe afro), j’sentais la catastrophe approcher.
      Sur le moment, je m ‘étais juste dit « accroche-toi quelque part, Hope, et ne lâche surtout pas ce que tu tiens » et puis j’m’étais aussi dit qu’j’allai crever salement, tomber au fond d’la mer, m’faire embarquer dans un courant, ou qu’le bateau allait s’écraser quelque part, qu’on allait crever d’toute, qu’importait comment ça allait s’passer. J’étais pas loin dans les faits : on allait avoir mal. Paf, v’là qu’j’attrapai c’qui me tombait sous la main, soit l’une des rambardes qui bordaient l’embarcation.

      Et re-paf, v’la qu’la vague nous percuta d’plein fouet, genre super fort et qu’on s’fit salement balloter.

      Pour la suite ? J’sais pas... Je fermais les yeux.
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      La vague frappe la coque de plein fouet. On est à deux doigts d'se r'tourner mais faut croire qu'on a quand même un brin de chance en c'te journée merdique. Le bois craque mais y'a rien qui pète. Pour le moment dirons nous. Le bateau se soulève et nous voila en haut d'la vague. Session surf pour les Saigneurs. Au passage, on dirait qu'l'Ecume a jamais si bien porté son nom. J'ai le cœur battant. Une p'tite dose de morphine pourrait arranger tout ça. Comment ça c'est pas le bon moment ? 'Fectivement, vaut mieux se concentrer pour pas lâcher cette putain d'corde. Noah a arrêté d'faire le chef. Doit avoir compris que dans la situation actuelle, y'avait rien à faire. Juste s'accrocher, attendre, se laisser porter par la vague. P'tite anecdote à vous raconter quand même. Le pauvre Légault qu'était perché en haut du mat à la vigie a du avoir les pétoches quand y'a vu arrivé la vague. Alors il s'est dépêche à descendre mais l'con - ne lui dites pas que j'l'ai appelé ainsi hein - a raté un échelon. Boum ! Le v'la qui s'écrase sur ... William. Le gamin passait par là. Pourquoi ? Vous lui d'manderez. KO direct, Légault vainqueur. J'ai failli avoir un fou-rire, si seulement y'avait pas eu c'te raz-de-marée.

      'Terre en vue' que quelqu'un gueule. Attends ! J'espère qu'elle est loin cette île car à la vitesse qu'on va, j'te dis pas l'accostage. J'tourne la tête tant bien que mal et vois ce dont il est question. Une île recouverte d'arbres. C'est surement la que voulais aller l'Capitaine. L'Archipel Vert où réside une grande mine d'or. Pas bête comme première destination. C'est dans notre intérêt de remplir les caisses avant d'se lancer dans une aventure épique. Avant d'aller sur Grand Line quoi. Car si on veut s'faire un nom, c'est là-bas qu'il va falloir naviguer. Les bateaux, on a, l'équipage, on a, reste qu'à remplir les caisses avec du flouze, se r'faire un stock de nourriture mais surtout de boisson et par boisson j'entends alcool bien évidemment. Voila où en est. Seulement, j'espère que l'Ecume sera cor en un seul morceau car ça risque d'être tendu. On s'rapproche de plus en plus d'l'Archipel. J'ai toujours les deux mains sur cette corde, le cœur qui bat à mille à l'heure. La vague est haute, le bateau vole, ce s'ra donc pas un amarrage mais plutôt un atterrissage. Jamais vécu un tel truc en cinquante ans. J'regarde les gars. Et les gattes. On a tous le visage crispé, les dents qui grincent, les poings serrés. Doit y'avoir un boucan de dieu mais j'entends rien. Les secondes ressemblent à des minutes. Ca fait bizarre mais c'est comme s'il se passait rien d'extraordinaire. Tout est calme. Et pourtant, ma poitrine risque d'exploser sous les battements. C'est ptet c'qu'i s'passe quand on approche de la mort.

      Ca y'est, la fin est proche. Maintenant j'vois mieux la jungle, et ses arbres qui la peuplent. De loin, c'était pas si impressionant que ça mais d'ici. Ouah ! Même ce -mot pas cool- de géant de -mot pas cool non plus- est pas aussi grand que ces feuillus. Crac. L'avant du bateau percute un arbre, puis un autre et puis encore un autre ... Le fond d'l'Ecume trace une tranchée dans le sol et divise la terre en deux. Une musique retenti dans ma tête. Je savais pas qu'c'était aussi bien d'crever. Si seulement j'pouvais revivre un truc comme ça. Cette musique était vachement classe et j'me dois vous en faire part. En parlant d'ça, j'crois bien qu'vous allez en recevoir un, de faire part.

      Home is behind
      The world ahead
      And there are many paths to tread
      Though shadow
      To the edge of night
      Until the stars are all aligth
      Mist and shadow
      Cloud and shade
      All shall fade
      All shall ... Fade
        La blonde n’a qu’un œil sourit discrètement. Cette grosse masse au loin, qui se révèle être un géant, a provoqué une espèce de raz-de-marée. Une groooosse vague qui va s’abattre sur l’Écume. De quoi prendre une bonne douche. Elle en regretterait presque d’avoir changé de fringues. Heureusement, se dit-elle, son rapport était à l’abri, dans un cylindre hermétique, au fond de son sac. Donc même si elle était trempée jusqu’aux os par la gigantesque vague qui se profilait à l’horizon, elle n’aurait pas besoin de recommencer ce rapport. De toutes façon, elle n’avait plus de papier de bonne qualité pour l’écrire.

        La sociopathe observait sans bouger la vague approcher. Impact imminent. Elle se décida enfin à s’agripper à un cordage qui passait par là, dérangé par les manœuvres faites pour essayer d’éviter et d’amoindrir le choc avec le raz-de-marée. Elle l’enroula autour de sa main histoire de s’assurer une bonne prise. Elle sentit l’impact de l’eau contre la coque. La corde lui brûla la paume, mais elle ne sentit rien de plus que quelques picotements. Trébuchant, elle faillit passer par-dessus bord en voulant observer le spectacle du navire surfant sur la vague. Se retenant de justesse, non seulement grâce au filin de chanvre mais également grâce à ses doigts qui agrippèrent presque d’eux-même le bastingage, elle s’inquiéta brièvement pour ses chocolats. Si elle mourrait, qui s’en occuperaient ? Qui les mangeraient avec amour et gourmandise ? Et elle, que deviendrait-elle dans le monde des morts sans son chocolat fétiche ? Non, elle ne pouvait pas être terrassée par une simple vague, aussi énorme soit-elle.

        Et voilà que quelqu’un voit la terre. Pas trop tôt ! Accroupie contre le bord de la coque, une main crispée sur le rebord et l’autre accrochée à la corde de façon presque trop serrée, elle essaie de se relever. Peine perdue. A peine a-t-elle tenté un mouvement que le navire semble heurter quelque chose. Ça doit être un grand truc de cette île. Un arbre ou autre. Et encore un. Fermant les yex très fort, Maya lâcha le rebord et s’enroula dans le cordage. Pour être sûre. Elle heurta la coque de l’intérieur. La dernière chose qu’elle entendit avant de perdre connaissance ? « CHTONK ! ». La dernière chose à laquelle elle pensa avant de perdre connaissance ? « Pourvu que le chocolat ne se casse pas ! ». Et voilà le corps de la blondinette qui glisse sur le pont, retenu à grand peine par la corde.
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