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Waterworld [1624]

Reverse. Du château arrière de l’Ecume j’contemple la masse à l’horizon. C’est classe une montagne à l’horizon sur la mer. Ca donne des idées d’ailleurs, ça rend lyrique et plein d’autres trucs en -ique. Non, pas poétique. Ca fait penser à l’avant aussi. Pis à l’après. Pis au maintenant.

L’maintenant, c’est un parterre de joyeux drilles, bien crasseux après une s’maine de villégiature à HinuTown qu’a pas mal tourné, qui comme moi s’sont arrêtés dans c’qu’y f’saient pour s’laisser rincer la gueule par la tempête qui commence en r’gardant vers l’lointain lointain. Dans c’qu’y f’saient, c’t’à dire couture pour Colm, jsais pas quoi pour Maya, bricolage pour Noah, et jvais pas tous les faire. Y en a qu’un qui s’arrête pas, en fait, c’est Legault. Qui passe ses journées à glander tout seul là-haut sur la hune, sous l’soleil comme sous les hallebardes. A mater au loin pour voir si on y est.

Et on y est pas encore.

Pis y a Jack aussi qu’s’arrête pas vraiment d’barrer. C’srait pas top en même temps, vu que l’courant est en train d’se l’ver contre la coque et qu’les vagues c’est ses copines à lui. En train d’se l’ver. Bon. Pas encore littéralement, hein. On est pas encore si près du passage. Mais quand même. Ca s’agite dans les profondeurs. Ca tourbillonne. Et avec l’ciel qui rend la baille d’un noir d’encre, on sent bien l’approche de l’endroit pas net, niveau normalité d’la pesanteur et d’toutes ces conneries.

Maintenant qu’j’y pense – jdéconne, j’y ai déjà pensé, mais c’est pour la forme–, jsuis jamais passé par Reverse pour faire l’aller-r’tour entre Grand Line et l’monde normal. Et les Blues. Facile d’éviter c’coupe-gorge pour une coque de la Marine. Plus simple aussi. Plus rapide. Et moins casse-gueule. Tout c’que j’en ai entendu, c’est qu’ça monte comme y a pas, qu’ça t’retourne les tripes, et qu’à la descente t’as un gourdin pas possible à cause d’la vitesse qu’prend l’navire.

S’y s’crashe pas bien bien entendu.

Et déjà, justement, on commence à croiser des débris d’naufragés. Bateaux et gonzes. Engageant.

Legault ? C’srait pas un autre bateau là-bas à quatre heur-ah merde, l’ai perdu.

L’brouillard s’lève et un un mât fait clong contre l’étrave renforcée d’notre bonne vieille coquille, niqué en trois morceaux encore tenus entre eux par des échardes d’la taille de mon bras. Ca m’fait oublier c’que j’ai vu. Ou pas vu. Va savoir. Pour m’reconcentrer sur l’présent.

Et l’présent, c’est Reverse. Reverse qui s’profile. De face. Haute. Très haute montagne. Plus haute que l’plafond des nuages en tout cas. Même pas on peut avoir du beau temps pour cette étape mémorable, haha. Garce de Chance, quand tu nous tiens tu nous quittes.

A mes pieds, un équipage qui veut un discours. Des hommes et des femmes qu’ont tourné l’cou mais pas les talons pour faire genre : hey, cap’, t’aimes ça faire des jolies phrases toi, hein ? T’veux pas nous en faire que’qu’z’unes, là ? Pour nous galvaniser l’esprit pendant qu’on en branle plus une en attendant qu’ça s’passe ? Allez. Steup. Cap !

J’entends leurs voix qui gueulent ça. Cap’ ! Cap’ ! Cap’ ! Pis comme y r’gardent en arrière moi aussi j’y r’garde. Manière d’voir si les dieux nous surveillent, les dieux ou un truc plus grand qu’moi. Mais y a rien. Y a rien d’plus grand qu’moi. Y a juste Oz qui nous trace à la brasse, et la Santa qui nous suit à une encablure, câblée pour pas la perdre, mais gardée par personne. Tout l’monde est sur l’Ecume pour l’occaz. Pour être aux premières loges.

Et pendant qu’mon S’cond nous mène au safran. Moi j’les guide tous. J’en prends conscience. Et y m’vient des images. Des images d’trucs malsains comme avant un combat. Sauf qu’c’combat, y s’ra cont’ personne en particulier. Y s’ra cont’ Grand Line. Grand Line, l’obstacle sur la route vers l’seul coin où j’aie jamais foutu un peton. Le Nouveau Monde.

Pis y m’vient des mots. Leur discours qu’y z’attendent tant.

Préparez-vous à en baver.

Et on y est.


Waterworld [1624] 661875SignTahar
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    Grand Line ? La route de tous les périls comme ils l'appellent ? Un groupe semblable à un équipage de pirate n'arrêtait pas d'en parler, un peu plus loin dans un bar, au fin fond d'une île paisible d'East Blue. Je ne reconnus aucune de leur tête, ils n'avaient sans doute aucune prime. Des débutants qui voulaient prendre la voile et partir à l'aventure hein ? Les nouveaux ne manquent pas d'air. Commencez plutôt par faire parler de vous sur les Blues avant Grand Line. Ne savaient-ils pas que pour s'attaquer au gros poisson, il fallait d'abord fabriquer une canne adaptée ? Je sirotais tranquillement ma coupole de saké dans l'ombre de la pièce afin de ne pas être trop dérangé.

    Du voyage, ils parlaient maintenant de la raison de ce choix. L'amélioration des défenses de la marine dans les Blues et leur rapidité accrue à passer à l'action sur ces mers par rapport à la prochaine. Leurs arguments étaient donc de vivre l'aventure avec le maximum de chance qu'elle dure le plus longtemps possible. Pathétique. Les Blues étaient très bien aussi. Quoi que…

    Ma tête a été mise à prix depuis plusieurs mois déjà, j'ai pu me forger une belle petite réputation dans les environs. De plus, j'avais participé à l'assaut du QG de la marine de South Blue, j'étais donc très mal vu de leur part. Côté chasseur de primes, Timuthé et moi avions détruit l'une de leur guilde, donc aucune compassion de ce côté aussi. Et puis, j'avais déjà visité pas mal des Blues, il ne me restait plus beaucoup d'endroit où aller, ce qui rendait mes prochaines actions plutôt prévisibles. L'étau se resserrait lentement autour de moi… Une pensée qui ne plaisait guère et que je chassais aussitôt à l'aide d'une gorgée de saké. Ah, l'alcool de cette île avait vraiment un goût succulent…

    Et mais, je ne pouvais pas tout oublier si vite ! Il s'agissait tout de même de mon avenir qui était en jeu ! Sans nul doute que Timuthé et sa mafia sauraient me trouver un refuge tranquille, mais je ne souhaite pas dépendre entièrement d'une autre personne. Pour tout homme, la mer est synonyme de liberté, de déplacement. On n'allait pas m'emprisonner ici ! Surtout que je n'avais pas encore réalisé mon but, et j'en étais bien loin. Je devais m'améliorer encore d'avantage pour créer plus de dégâts à la marine, mais il n'en sera rien si je me retrouvais derrière les barreaux. Ce qui était d'ailleurs presque arrivé. Ces matelots inconnus n'avaient peut-être pas tout à fait tort, il était bon de changer d'air de temps en temps. Un soupir de lassitude s'échappa de ma bouche en me rendant compte qu'ils avaient raison.

    Finissant ma coupole d'un trait, j'enfilai ma cape en me levant afin de ne pas attirer le regard de tous les clients. Je n'avais aucune envie que l'un d'entre eux prenne peur en me reconnaissant et aille alerter les autorités locales. Me dirigeant vers le groupe, je remarquais qu'il devenait de plus en plus silencieux avec mon approche.

    " Qu'est-ce que tu nous veux ? "

    " Me joindre à vous… "

    " Capitaine, c'est… "

    " J'ai vu ! "

    Les quelques bougies du bar permettaient de temps en temps d'entrapercevoir le visage qui se cachait sous ma capuche. Je l'avais dit que j'étais plutôt connu non ? Surtout ici, à East Blue, ma mer natale. Celui qui semblait être le capitaine se plongea dans une profonde réflexion. Au vu de ma prime, je devais être fort. Mais cela voudrait aussi dire dangereux, et si je me retournais contre eux ? Mais ils n'étaient encore que des amateurs, ils doutaient que leur puissance soit suffisante pour un océan tel que Grand Line. Ce fut donc après quelques longues secondes de silence et de réflexions qu'il se décida. Me fixant droit dans les yeux, il m'annonça le verdict :

    " C'est d'accord. "


    Ainsi, me voilà à bord d'un équipage de pirate qui ne m'intéressait guère mais qui me permettra de changer d'air. Je n'avais nullement les compétences de navigation nécessaire à ce voyage. Le temps était nuageux, on ne parvenait même pas à voir le soleil à travers ces amas de gaz, à moins que ce ne soit l'immense montagne qui masque le soleil ? Très franchement, je ne m'imaginais pas que Reverse Mountain soit si haute. Etait-il possible de l'escalader ? Et au faite, par où devions nous passer pour arriver sur Grand Line ? Ils auraient pu mettre des panneaux ! Surtout que le courant devenait dangereusement fort.

    " Navire à bâbord ! "

    " On est pas les seuls à avoir eu cette idée… Allons leur montrer que Grand Line nous appartient ! Ne les laissons pas nous devancer ! "

    Aussitôt, le navire se dirigea dans la direction où l'un des pirates avait aperçu l'ombre d'un bâtiment tantôt. Nous n'avions aucune idée de ce qui allait nous attendre, le brouillard camouflait toute la zone. Seulement, le capitaine semblait faire confiance à cet homme et il ordonna à ce que l'on prépare les canons. Il voulait à tout prix être le premier des deux navires à passer. Attaquer un ennemi dont on ne sait rien… De l'insouciance ou du courage ? J'étais sur le pont du bâtiment et j'essayais de voir ce qu'avait vu l'autre homme. Peu à peu, une silhouette se dessinait…

    " Feu à volonté ! "
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héhéh!

quelle flotte. quelle flotte ultime. et dire qu'on a encore rien vu. dire que quand on sera sur c'te masta montagne, ce sera pire. bien pire. pire que l'courant qui tape sur l'Rocher? j'espère. l'Ecume tient bon. solide ce rafiot, malgré sa tronche. malgré aussi l'santa qu'est derrière. arnaché à l'arrache. façon Saigneurs. j'commence à avoir confiance en l'arrache des Saigneurs. faut dire. une bande de bras cassés, mais qu'envoie du purin. sûr qu'on est bon. sûr qu'on est bien. et qu'on ira loin. j'check sur le mat. les affiches. reçues avec la gazette, un beau cadeau, sous forme de primes pour nos gueules. ça à fait plaisir à tout l'monde. sauf à ceux qu'en avait pas. Au boulot alors, les gars, au boulot.


Préparez-vous à en baver.


Plus austère, Francis, t'fais pas. mais l'Cap' est comme ça. et les Saigneurs aussi, de fait. peu d'blabla. droit au but. la mauvaise troupe se suffit d'c'te phrase courte, bien construite. lourde de sens. les âmes s'gonflent d'envie, d'panache. j'tiens la barre plus droite. 'stoire de mériter mon titre. Jack Sans Honneur, le pirate à douze plus deux patates. t'en veux? viens chercher. j'te prend.

un tour d'barre, j'nous fait quitter la zone d'suce d'un tourbillon salopard. tout en r'passant les évènements des derniers jours dans ma trogne. sacré Cap'. on est pas au bout d'nos surprrises. eux non plus. mais j'dois pas m'perdre. la montagne s'rapproche. fameusement. On va aborder la montée.

BANG


et re bang deux, trois fois. didju! mais c'est qu'on nous canarde! j'tourne la trogne, pour capter un navire qu's'approche. Babord. rafiot d'taille moyenne. chargée d'sales gueules à c'que j'peux voir. pirates. définitivement pirates. hmmm. les rétamer s'ra pas un problème. mais gérer la navigation d'l'Ecume et d'sa remorque nommée Santa, c'est plus chaud. j'geule donc.

faut protéger l'câblage! si on perd l'Santa, on est rond!


mais y a pas b'soin. les Saigneurs sont d'jà sur l'coup. nos adversaires visent d'plus en plus juste. mais c'est sous-estimer nos gus que d'croire qu'ils ont peur d'un boulet. ou deux. ou dix. j'vois les plus costauds qui renvoient la mitraille. les rares canons sont chargés. l'courant derrière s'agitent. c'est Oz, qu'sort la tête de l'eau. héhé. va y pour crever un wotan dans son milieu naturel. fait nous plaisir Oz. broie. broie les tous.

la bataille est engagée. et bien. la Flotte Rouge aussi. elle s'engage, sur le p'tit ch'min qui monte qui monte. vous voyez ça? vous y croyez? un canal d'flotte qui grimpe un montagne? jamais rien mirer d'pareil! c'est l'éclate. concentracture! vu la taille d'sentier du truc, faut pas se rater. surtout que à gauche: mur. à droite: mur. et ces enfoirés qu'en finissent pas d'balancer des pruneaux d'acier.

Je braque. on tangue. un coup d'oeil: eux aussi braque. pour s'engager. leurs tirs sont plus rares. les manœuvres doivent les occuper autant qu'nous. et ça bosse et ça bosse. et ça tire des cordes, ici, là-bas. ça r'plie des voiles, branle-bas de combat. douze mètres. neuf. six. Mon estomac chatouille, et l'bateau grippe l'courant et on monte! on monte haut, vite, j'accroche ma barre. tout l'monde accroche quelqu'chose! on y est! on est sur Reverse! bien vu Jack! t'es un bon. je t'aime Jack.

l'sourire sur ma tronche doit être masta. d'autant plus qu'sur notre droite, ils sont là. les autres. les 'tits mignons qu'nous ont canardés. juste là, à trois mètres. en parallèle! Messieurs dames des Saigneurs! le diner est servi!

Spoiler:
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Coudes posés sur la rambarde, mains imbriquées l'une dans l'autre, tête reposée sur celles-ci, je contemple cette montagne. Reverse Moutain, quelle merveille de la nature. Quelle cruauté également. Toutes ces épaves qui nous entourent ne m'donnent pas vraiment envie d'escalader cette route d'eau. Et aussi bon que soit Jack, j'suis pas sûr qu'on en sorte tous indemne de cette épreuve. Passer de l'autre côté sans mort, et avec les deux bateaux, relève de l'utopie. Le courant a l'air juste monstrueux, la brume nous empêche de voir correctement, la totalité de l'équipage est tendue comme une crampe et un autre bateau vient s'inviter à la fête. Yikes ! Et tout c'que trouve l'Cap pour nous motiver c'est : 'Préparez-vous'. Sympa Chef. Mais pas sûr que ça puisse nous encourager ou nous r'monter l'moral. L'épisode de l'Archipel ressemble à du pipi de chat à coté de ça. Sisi j'te jure ! Espérons quand même que Grand Line en vaille le prix.

Mec, on est dans la merde jusque là au moins. Tir de canon de par le côté, Reverse droit devant. Jack tient le coup. Pour l'instant. Faut protéger le cordage par lequel est accroché la Santa. J'suis un peu du mauvais côté du bateau pour ça. Heureusement que d'autres sont partis s'en charger. Faut qu'j'trouve un truc à faire. Ca l'fait pas d'rester planter là, comme un con. Un gros con. Utilise ta tête, comme t'as l'habitude de l'faire. Trop loin pour sauter. Personne pour m'éjecter. Pas moyen qu'j'attende que les choses se passent quand même ! Et puis la pièce tombe, la lumière s'illumine. Je cours droit sur le mat principal, celui qui retient la grande voile. On commence à gravir la montagne. L'Ecume est pris dans le courant. Plus besoin de voile n'est-ce pas Jack ? J'espère en tout cas. Les tirs continuent. Bishop le sauveur arrive, pas d'soucis.

Je pose le pied sur le mât, me saisis d'mon scalpel, seul truc coupant que j'ai sous la main, me propulse et coupe la corde principale. Jack va pas être content. L'Capitaine va pas être content. Moi-même j'vais p'tet pas être content mais j'aurai tenté. Vaut mieux essayer un truc à l'arrache plutôt que d'crever sans rien faire. Une fois la corde sectionnée, j'prends à nouveau appui sur le pilone et me j'me balance d'un coté, puis de l'autre, puis encore de l'autre. Allez gamin, ça va l'faire. La vitesse me semble correcte. J'me demande de quoi j'ai l'air encore une fois. Doit y'avoir qu'un seul glandu pour faire un truc dans c'genre. L'est temps d'passer à l'action. Je lâche la corde. Et vole. En direction du bateau ennemi.

"A l'abordage !!"

Le plan se déroule à merveille. J'ai décollé au meilleur moment. Le navire était à dix mètres. La moitié du chemin est déjà parcourue. Et une question, vachement pertinente, m'apparait. J'm'arrête comment ? On est comme ça chez les Saigneurs, on réfléchit pas au truc d'après, à la deuxième étape. Et une fois l'affaire faite, on improvise. Et finalement, pas besoin d'réfléchir. Car c'est pas moi qui va à l'atterrissage mais l'atterrissage qui vient à moi. J'me chope la grande voile en pleine face. Une chance que j'ai pas heurté l'mât tiens. L'Bibi peut toujours compter sur sa bonne étoile. Sauf que. J'ai plané les bras en avant, scalpel toujours en main. Et quand j'ai rencontré cette charmante voile, le couteau a rencontré le tissu. Et me voila qui passe au travers, sans vitesse, il est vrai. J'vais donc pas m'retrouver dans la flotte. Ouf. Mais le deuxième atterrissage risque d'être plus dur que le premier. Quelques gars en dessous de moi. Ils m'regardent comme des hurluberlus. On t'l'avait encore jamais faite hein celle-là ? Que ce jour reste à jamais dans vos mémoires, comme celui où vous avez failli arrêter le doc Alexander Bishop !

PAF

Merci pour l'amortissement chers confrères. Encore un coup d'bol. Un de plus. J'me relève en vitesse. Pose le pied droit sur la tête du gars en dessous et lève le poing gauche.

"YAAAOUUUHHH !!"

C'est parti mon Bibi. Trois pélos en face de moi. Armé d'un sabre chacun. Situation complexe à première vue mais l'excitation est trop forte. J'vais tellement vous amocher que vos mères vous reconnaitront plus. Le premier s'élance. J'évite le coup vertical, lui fous une bonne gauche dans la tronche et lui ouvre le bide avec le scalpel, toujours bloqué dans ma paume. A croire qu'j'y aie mis d'la colle à l'outil. Les tripes tombent sur le parquet. Les deux autres me paraissent pas dégouté du spectacle. Ils semblent vouloir la même chose d'ailleurs car les voila qui s'ramènent. J'recule de deux pas, histoire d'anticiper un minimum. L'un des deux pirates se prend les pieds dans l'intestin d'son pote, ou plutôt ex-pote, et se retrouve la gueule par terre. L'abruti. Le deuxième s'arrête net et veut donner un coup de main à son idiot de camarade. Et ça s'dit pirate. Seigneur Dieu. J'saisis l'opportunité et lui crèvent les deux n'oeils. Saigneur d'Yeux. Uhuh. Au-dessus du lot le Bishop. Que ça soit au niveau d'la bagarre ou d'l'humour. J'me donne même pas de l'achever. Quant à celui qui s'est pété la gueule, tranchage de gorge et l'affaire est faite. Emballer c'est peser.

C'est alors que j'me retourne et que j'vois un type au milieu du bateau. Le mec est relax. Putain il a d'la gueule. Je sais pas c'qui fout au milieu d'cette bande de trou d'uc. On dirait un aigle au milieu d'un groupe de pigeon. Mais des p'tits pigeons hein, les normaux, pas celui d'l'Archipel quoi.

Et le voila qui s'retourne. J'crois qu'j'suis dans la merde. Chance, je compte sur toi !!
    On peut dire qu'il a mis un sacré boxon, le doc, avec sa tentative de triple salto-axel-carpé direction le bombardeur de derrière. Walters, tranquillement posé sur la Santa qui se fait remorquer en compagnie des trois autres gulus qui avaient préféré se taper un moment peinard pour une fois, l'avait pas raté, son envol du siècle. Il s'était même marré. Tellement marré qu'il avait décidé d'aussi s'y mettre. Il réfléchit un instant et tendit sa pelle et sa grande masse au premier matelot qui passa par là avant de se diriger vers l'arrière du navire. Pas de soucis pour son plan, Jack n'était pas du genre à se laisser doubler comme ça, n'importe comment. Au moment d'entreprendre l'escalade, le bosco à le pied calé sur le bastingage et au moment où le bateau se tape un quasi-nonante degrès antihoraire, il fini debout sur son appui, avec tout le loisir d'observer les troubles-fêtes qui suivent derrière.

    "Putain Walt' ! J'sais qu't'es pas tout seul sous ton crâne mais qu'ess'tu pensse qu't'es en train d'foutre ?"

    Pas de doute, c'est Linus qui parle. C'est assez dingue l'effet que fait une prime posée sur un équipier quasi-basique alors que les autres se coltinent le néant niveau recherche. Du coup y'a que le Linus qui ose encore lui causer n'importe comment, en tout cas sur la Santa. C'est peut être pour ça qu'il l'aime bien, d'ailleurs. Mais trêve de bavardage, il est temps de faire du pestidigionnisme ou quelque chose du même genre et qu'a certainement rien à voir. Walters tourne la tête, fait un clin d’œil à ses potes et...

    "Bordel le con."

    ...Fais un pas en avant.

    Y'a pas à dire, niveau classe il fait fort sur ce coup. Changer comme ça d'embarcation en pleine traversée de Reverse Moutain ça doit pas se faire tous les jours. Le borgne tombe, mais pas n'importe où. N'importe où d'autre il aurait plongé droit dans la flotte, mais là comme elle se déplace presque parallèlement, il tombe droit sur le crane de ce gars qui se la pète avec son tricorne derrière. Et pour éviter d'aller plus loin que ça, il lance la masse qu'il a embarqué sur le côté, et dont la chaine s'enroule autour du mât. Tarzan vous connaissez ? Le gars qui se balance au bout d'une liane là... Eh ben c'est pareil, le yodle en moins. Waltzan on pourrait dire.
    Et du coup il fauche trois péons en passant. Autant dire qu'eux n'ont pas droit à une piste d’atterrissage trois étoiles comme lui, ils passent par dessus bord comme des déchets qu'on balance. Il passe presque la rambarde lui aussi, mais a la chance de faire un nouveau tour de balançoire au bout de sa chaine et finit au milieu du pont, suspendu façon alpiniste dans sa montagne. Il regarde Bishop qui se cramponne comme il peut, regarde les autres pirates, souris, regarde Bishop...

    "Bon, on leur montre une fois là haut ?"

    Les autres le pirates le regardent, regardent Bishop qui se cramponne comme il peut, regardent le sourire... Les sourires, et comprennent qu'ils sont mal barrés. Contrairement aux deux énergumènes qui se sont tapés les incruste qui le sont royalement, eux. Puis ils se souviennent de leur invité bonus à la prime faramineuse et se mettent aussi à sourire. Ils regardent leur joker, regardent le borgne, qui les regarde, puis regarde leur joker...
    C'était pas prévu ça, le type a l'air d'être bien décidé à faire la traversée lui aussi, et c'est pas deux pingus et leur cabrioles qui allaient l'en dissuader.
      Passer Reverse Mountain, c’était notre objectif. Deux grandes montagnes avec un fin passage qui les remontait, avec milles courant contraire qui avait comme seule mission de faire s’écraser le moindre navire qui s’approchait.
      C’était terrible, terrifiant, impressionnant. Un truc à t’en décoller les mirettes tant ça méritait d’être vu. Ton père ne pourrait jamais te montrer cet aspect du monde, ne serait-ce que te le décrire. Il ne l’avait probablement jamais vu de ses yeux. Un marin, ça ne passait pas par là. C’était trop dangereux pour eux.

      Ainsi, les nouvelles disaient qu’il avait été affecté sur Grand Line, et que tu étais avec lui : C’était le moment, pour tout le monde, de franchir ce cap.
      Ces chiens fous débarquaient sur ces mers.

      Nous étions à la porte d’entrée de la route de tous les périls, prêt à cogner pour qu’on nous ouvre.




      … Hum ?

      Non, pour le coup, y’a pas de grossièretés pour dit ce que je ressens. Dommage, ça aurait bien marqué le coup.
      Mais rien ne me vient. Je crois que je suis contente. Ça faisait un bail que je n’avais pas été comme ça : Contente et plutôt fière. De moi, de cet équipage de gros tarets, de notre petit bonhomme de chemin. Un bon moment passé ensemble, on n’avait pas flanché. Notre but, c’était la route de tous les périls. Et parti comme ça l’était, lancé comme nous l’étions, on n’était pas prêt de nous arrêter.
      Ça rendait fière. J’vous jure que si.
      Qui pouvait se vanter d’avoir été aussi loin, sans être mort. Aujourd’hui, les marins se débrouillaient pour mettre le plus de bâtons dans les roues des pirates. Les nôtres, de roues, sont intactes. Et nous voilà, devant ces montagnes, cette voix, cet accès vers l’aventure. Pas besoin de grand mot pour dire c’qu’on ressent devant ça, et le capitaine l’a bien compris. Pas de discours, ni d’éloge à la liberté. On n’est pas des poètes dans c’t’équipage, encore moins de grands orateurs.

      Je suis sur l’écume et je regarde au loin ces deux montagnes qui se dressent devant nous. On est sensé les franchir, les passer, aller de l’autre côté. Je fronce un sourcil. Je me demande ce que ça va donner. Je m’interroge. Jusqu’ici, les talents du navigateur ne nous avaient pas lâchés.
      Jusqu’ici. Enfin « les talents », j’éprouve la nécessité de mettre les guillemets. On ne se demandera pas pourquoi, n’est-ce pas ? Boarf. J’ai confiance, le Jack ne nous a pas fait faux bonds jusqu’ici, y’a pas de raisons que ça change. On fonce donc, le gus flirte avec ses copines les vagues, l’air assuré. Mais un bruit détourne notre attention momentanément, un bruit qui ne dit rien de bon quand on l’entend à cet endroit-là.
      Une explosion, forte, suivi de l’arrivée d’un boulet de canon. Au loin, un navire qui approche du même truc que nous, et les gars dessus n’ont pas l’air décidé à partager la route. Encore des rigolos qui se pensent rois des océans, et qui à la première aventure se prennent une rouste monumentale. Si y’a moyen, je veux bien leur mettre cette rouste monumentale. Rien que pour leurs rappeler que ce n’est pas le moment d’attaquer, surtout à l’approche d’un danger plus grand encore.

      On détourne les boulets qui nous sont envoyé, avec les moyens du bord. Les plus mastocs y arrivent à merveilles, ils protègent le navire. Retour à l’envoyeur, parfois. Et puis Jack galère pour s’occuper de protéger les deux bateaux, avec le Santa derrière qui pèsent moins lourd que l’écume, qu’a parfois du mal à suivre, et qu’on a pas le droit d’abimer.
      Alors on prend les devants. Histoire de…

      Les deux navires braquent et s’engagent sur la route. Route fine, s’il en est, remontant le long de la montagne par un miracle bien étrange. Quelques mètres. On y est, on s’accroche parce qu’on n’a pas le choix. Moi, je me cramponne aux rambardes, les tenants fermement. Pas envie de mourir. Pas toute de suite. Pas avant d’avoir foutu une raclée à ces abrutis à côté.
      En parlant d’eux, ils ont réussi comme nous a s’engager sur Reverse. Ils nous côtoient, certain font des signes pas joli-joli. Ok, vous l’aurez cherché. Le doc me devance pour grimper sur le navire à côté, criant un truc qu’on doit crier quand on aborde un autre bateau. Ça fait tellement cliché que s’en est drôle. Alex assomme deux trois gus au passage en leurs fonçant dessus : toujours aussi habile et subtil. Force est de constaté que le docteur prenait de plus en plus d’assurance à force de fréquenter les autres gus de notre équipage.
      Un bon point, non ?

      Je suis son mouvement, attrape une corde et m’en sers pour arriver de l’autre côté du navire. Au passage, je sors l’un de mes couteaux et tranche le lien d’un de nos ennemis qui a la ferme intention d’envahir notre Ecume. Celui-ci tombe à l’eau. J’atterris sur le pont et cogne un coup de poing au premier que je croise. Pas le temps de réfléchir, ce n’est de toute façon pas une spécialité dans le coin. Une dent vole, du sang aussi, ça craque sec. Il titube, je l’achève d’un coup de pied bien placé.
      Héhé, j’adore les coups bas, c’est tellement drôle. Et puis, je n’ai pas à m’en vanter : c’était un petit rigolo, surement celui qui nettoyait le pont. Mais héhé quand même.
      Et là, VLAN.
      J’me reçois un coup violent dans le dos, un truc qui m’envoie contre une rambarde. Je manque de passer par-dessus bord mais me rattrape. Je me retourne en pestant bruyamment :

      « Putain de pute borgne ! »

      Pute, je ne sais pas. Borgne, j’ai vu juste. C’est un gars qui se trouve en face de moi, et une cicatrice zèbre son œil. Je souris, le détaille un instant et ai dans l’idée de lui enlever la vue. Définitivement.
      Un coup bien placé avec un couteau bien aiguisé, ça pardonne pas, n’est-ce pas ?
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        Avais-je déjà dit que je naviguais en ce moment avec des amateurs ? Oui ? Et bien je retire ce que j'avais dit. En réalité, ils étaient bien pires que des débutants ! Non mais franchement, ne savaient-ils pas qu'avant de vouloir prendre le contrôle d'un navire, il fallait d'abord assurer la protection du sien ? En plus, c'était les enfants qui étaient impatients, pas les adultes. Alors pourquoi l'un de ces pirates avait tenté de sauter sur le bâtiment ennemi avant qu'on soit suffisamment proche pour cela ? Je vous jure que l'on aurait cru à un vidéo-gag : un homme, armé d'une épée qu'il brandissait fièrement, fonçant vers le bastingage avant de bondir en poussant un hurlement de guerre, suivi par un plouf… Venais-je d'embarquer dans un cirque ou un réel équipage de pirates ?

        L'ennemi, eux, savait utiliser leur tête. D'ailleurs, trois d'entre eux vinrent nous saluer sur notre navire en provoquant quelques dégâts au passage, faisant baisser cet équipage encore plus bas dans mon estime qu'il ne l'était déjà. Du moins, si j'avais eu ne serait-ce qu'un peu d'estime à leur égard à un moment ou l'autre. Au faite, le bâtiment s'était élevé de quelques degrés en s'engageant sur le chemin menant au sommet de Reverse Mountain. Nous n'étions qu'au début, mais la pente était bien raide. D'ailleurs, tout le monde devait se maintenir à quelque chose au risque de perdre l'équilibre, surtout avec la vitesse que donnait le courant au navire.

        Pourtant, je siégeais encore fièrement au milieu du pont. Vous voulez connaître mon secret ? J'avais volé deux couteaux en cuisine – que voulez-vous, un pirate trouve des armes où il peut – que je venais de planter dans le bois du bâtiment. M'étant préalablement assuré que cela fonctionnait, je me trouvais maintenant debout sur les poignets des couteaux, à l'horizontal par rapport au sol du fond marin mais bien évidemment penché par rapport au pont. Au moins, j'étais parallèle à la pente, ce qui m'assurait un équilibre de meilleure qualité que les autres. Cependant, la bataille ne risquait pas de tourner en notre faveur en me faisant la sieste.

        L'heure du combat avait sonné ! D'ailleurs, les véritables hommes de l'équipage se mirent enfin en action. Certains rejoignirent le navire ennemi tandis que d'autres se dressaient devant les intrus. Jusque là, je n'avais vu que ces dits intrus, et ils n'avaient rien de très impressionnant. En tout cas, leurs têtes ne me disaient rien, preuve d'un manque de dangerosité. Mais bon, j'allais très vite pouvoir le constater par moi-même.

        Me positionnant sur un seul des couteaux, je posais le pied que je venais de libérer au niveau du couteau tout seul. Fermant un œil et sortant légèrement la langue, j'essayais de visualiser la position exacte du pirate suspendu. Celui-ci se trouvait entre moi et le mat principal, donc en descente par rapport à moi. Un petit coup dans le couteau et il se libéra du pont afin de se positionner à la bonne hauteur. Après, c'était à la gravité de mener la lame jusqu'à l'ennemi, ce qu'il fera à merveille. Ensuite venait le tour du premier intrus à avoir posé pied sur ce bâtiment. Bondissant dans sa direction, j'injectais des hormones dans mon bras droit, bras qui soit dit en passant doubla de volume.

        Une fois au niveau du pirate, je lançais mon pied en direction du pont. Autant dire qu'un trou s'y forma et que cela allait me servir de point d'attache pour ne pas glisser ou tomber. En même temps que la phase de stabilité, mon poing droit fonça en direction de l'homme au scalpel. Et bien que ce coup était des plus dévastateurs, je n'allais tout de même pas en rester là ! Oh que non, ce petit criminel allait voir de quel bois je me chauffe ! Mon bras gauche allait suivre le premier, il me fallait juste avancer pour être sûr de l'avoir encore à portée et… Pourquoi je n'avançais pas ? Quoi ? Mon pied était réellement bloqué dans le pont du navire ? Pourquoi n'était-ce pas si simple de l'enlever que de l'y mettre ?

        Bon, au moins j'avais déjà ajouté mon petit grain de sel. Attendez que je me dégage de là et vous verrez que mon sac est encore rempli de sel qui ne demande qu'à sortir. Mais n'oublions pas que je n'étais pas le seul dans cette fête. Les vrais amateurs de l'équipage ayant déjà disparu, il n'y avait plus que les professionnels. Et autant dire que ce n'était pas un gag comme le pirate baigneur. Grande hache, fouet à épine, massue de la taille de mon bras droit actuel, … Gare à vous car un scalpel ne suffira pas à faire face à tout ça. D'ailleurs, regardez un peu sur votre navire au lieu de venir tout de suite. A ce que l'on peut voir, une bonne dizaine de nos hommes s'y trouvait en ce moment. N'avez-vous pas peur qu'ils viennent embêter le pirate qui tenait la barre et que votre bâtiment s'écrase contre la paroi du chemin ? A votre place, je ferais un peu plus attention. Vous n'êtes plus maîtres de la danse, le rythme venait de changer… Oh, et pour la troisième intrus, elle devrait peut-être faire un peu plus attention au-dessus d'elle. L'homme chargeait de l'observation en haut du mat avait eu la brillante idée de lancer son marteau dans sa direction. Allait-elle réussir à s'occuper de l'arme volante et du borgne en même temps ?
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      J'avais vu juste, ce mec est cool. J'l'admire, j'suis en extase. L'intelligence du type de planter des couteaux et d'se tenir dessus, la façon dont il bouge. Et maintenant son bras. Son putain d'bras qu'est aussi gros qu'le Bishop en entier. J'aurais bien voulu faire pareil, planter un truc dans l'parquet et rester planter là, tranquillement. Mais j'ai pas les outils pour. Alors j'résiste en m'tenant à une corde qui passait par là et qui est attachée au mat du bateau. J'suis comme l'alpiniste qui s'apprête à gravir la montagne. Sauf que le sommet est haut, que le courant est rapide, que la pente est raide. J'suis dans la merde en gros. Et la bande de lolo qu'on vient, moi, Walt et Micha d'faire passer par dessus bord, c'était que des branq, le fond du panier. L'élite a pointée l'bout d'son nez. Des armes qui valent vingt fois mon p'tit scalpel, des carrures comme le Noah, des gueules qui font aussi peur que la mienne. T'imagines le tableau quoi.

      Malheureusement pour moi, l'heure n'est plus à l'observation mais à l'action. T'es à moi l'beau gosse. En plus ça tombe bien, le v'la qui se ramène. Vachement vite. Trop vite. Le pied dans le sol, le poing droit dans ma gueule. On dit qu'c'est pas la taille qui compte mais prends toi une prune d'un bras qui fait la taille d'un arbre et tu verras. Con. En plus d'être cool t'es fort. Une pêche ainsi, jamais d'ma longue vie qu'j'en ai reçu. Les beignes de Jack c'est des caresses à coté. Toujours est-il que j'avais raison, l'beau gosse est pour moi. J'me suis trompé sur l'mot action par contre. Impaction semble plus approprié à présent. Car si j'en sors sans aucune cassure, c'est qu'j'ai une fameuse caboche. Et comme toute action entraine une réaction, la mienne est sans aucune surprise un beau vol plané. Direction le cockpit d'l'engin.

      J'dégomme tout sur mon passage et passe donc à travers le mur. J'ai bien peur d'avoir un bon gros oeil au beurre noir, deux, trois dents en moins, l'arcade sourcilière en miettes, le nez en confiture. Nouvelle attraction d'la maison d'l'horreur la Bibish. Et comme si ça suffisait pas, faut qu'y'est un con dans cette cabine. Le gars hésite. Hésite entre m'foutre knock out ou continuer de piloter le bâtiment. Tu m'cognes, le bateau part en couille. Tu m'cognes pas, le bateau reste droit mais Bibi a l'temps. Je r'prends les commandes après t'avoir éjecté d'mon futur navire et l'affaire est pliée. Verdict, monsieur opte pour la première option. Con. J'me r'lève d'un bond. Malheureusement, le bateau bouge beaucoup et j'vais chuter. Si j'tombe, c'est fini pour moi. Quand j'dis le bateau bouge, c'est ptet moi en fait qui vois que tout bouge. Car la petite, petite hein, torgnole m'a fameusement donné le tournis. Et là, y'a la barre du navire. J'me retiens à elle. Le truc étant pas fixe, forcément, j'la fait tourner et m'rétale. Petit incident, grande répercussion. On vire à gauche. Du coté d'l'Ecume. Mauvais coté.

      PRAC

      Les coques se percutent. Putain Jack, t'aurais pu éviter ça quand même. Quant à l'homme qui sert de navigo à cet équipage, le v'la qui valdingue au dessus de moi. Comment qu'ça s'fait ? Bah le bateau bouge à gauche, le mec se rapproche doucement pour m'faire la peau dans l'même temps. Le bateau stoppe son mouvement quand il rencontre le notre, de bateau, la baltringue lui continue le sien, de mouvement, et donc il est en quelque sorte éjecté. Un génie le Bishop. Uhuh. L'est pas au max de sa forme, étalé par terre comme ça l'ennemi. C'est l'moment c'est l'instant. J'rampe et on commence une lutte au sol. J'lui grimpe dessus. Il s'débat et r'passe lui au dessus. Si on était pas en train d'se battre, cette position pourrait paraitre ambigüe. Le bateau est livré à lui même, le gouvernail devient fou. J'reprends l'avantage. J'bloque ses bras avec mes poings, ses jambes avec mes genoux. Sert toi d'ta tête qu'on m'a toujours dit. Ouais mais j'ai mal. Foutrement mal. Con d'beau gosse. Et c'qui va suivre risque de pas arranger la situation. Un premier coup d'front en plein nez d'l'adversaire. Un deuxième. Encore un ? Pas d'problème. J'pense à l'après, à l'heure d'après, une fois qu'ma gueule aura bien eu l'temps d'gonfler. On pourra pas dire que j'ai pas attrapé la grosse tête. Uhuh. Et le bras doublé du playboy rivalisera même pas avec la pastèque du Bishop. La cible est désorientée. L'est temps d'saisir d'sa gorge.

      "Un bderné soé ?"

      Dans mon esprit, cette phrase sonnait mieux. Si t'as pas pigé, l'originale donne : 'Un dernier souhait ?'. Surement la mandale de taleur qui m'a fait gonflé la langue au point que j'sois aussi compréhensible qu'un mec bourré. P'tet même que ma mâchoire est pétée qui sait ? Avec la douleur de partout, impossible de diagnostiquer un truc.

      Bref, une fois l'type mort étouffé, faut continuer à s'battre, faut aller aider les autres. J'me hisse grâce au gouvernail. Un coup d'oeil rapido vers l'avant. J'vois plus qu'd'un yeux. Putain la chance, pourquoi t'es partie comme ça ? Manquerait plus qu'un borgne de plus chez les Saigneurs tiens. Par contre, la vision est pas plaisante. Du tout. C'est normal qu'il reste plus qu'un putain d'deux cents mètres d'eau ? Et après quoi, on vole ? Faut vite rejoindre l'Ecume. Plus vite que vite même. Je sors d'la cabine. En tanguant. Putain j'ai vraiment l'air d'un type ivre. J'm'approche d'la rambarde. Allez Bishop, t'y es presque. Plus des masses de force. Fait le ! J'pose un pied sur le bastingage. Donne tout c'que t'as ! J'me retourne pour faire un dernier état des lieux. Tout c'que j'ai pu voir c'est un marteau. Et j'l'ai vu d'près. D'trop près encore une fois. Con. Pourquoi on abîme mon visage merde. Pourquoi ? Le choc est violent et finalement j'vole vers l'Ecume. Un peu d'bonheur dans le malheur comme on dit. Bishop rentre au bercail.

      Mais attends, c'est pas fini ! Le décollage c'est fait. Manque plus qu'l'atterrissage. Et avec la chance que j'ai en ce moment, j'vais surement m'écraser la tronche contre le mat. A moins que ...
        J’vais bien vu. Vu qu’on était pas tous seuls. A peine l’temps d’approcher l’canal que zop ces connards nous envoient leur mort par pack de un. Un pruneau à la fois, ouaip. Et boum et boum. Et après : brouillard, cris, Tarzan un, Tarzan deux. Walt, qu’est-ce que tu foutais sur la Santa d’abord ? Et Linus aussi y est ? Mais c’quoi c’te rébellion ? Putain mais y font chier ces jeunes ! C’quoi c’te discipline de branquignols, là ? Vous vous croyez dans la Marine ptet ? J’vais dit tout l’monde sur l’Ecume pour l’occaz, merde quoi ! Qui c’est l’taulier sur ce rafiot un peu, là, oh !? Et un Tarzan trois en prime !? C’toi Noah ? Ah, non, c’est Jane en fait. Afro-Jane. Braaah.

        Jdevrais les suivre pour leur péter les roustons à tous, là. A cause d’eux Oz peut plus simplement leur péter le mât, la cabine, le plancher et la cale d’un coup d’patte, et s’retrouve comme un con à rien pouvoir glander. Ouais, désolé Oz, faut qu’tu suives en silence. A cause d’eux, les corniauds ont pu s’approcher assez près. Et à cause d’eux y en a une dizaine qui s’invitent à bo-

        Hum.

        Jsouris. Les braves petits. Nan en fait c’est bien, c’qu’y z’ont fait. Jvais pouvoir m’défouler. Qu’y s’démerdent avec ceux qu’z’ont été chercher, nous on va faire un peu d’ménage parmi ces quelques couillus importuns qu’ont osé s’inviter alors qu’y z’étaient pas conviés au dessert. N’est-ce pas messieurs ? Dame, oui Maya, jpense à toi aussi. Mais on t’voit pas bien derrière le truc à Noah et les haches des autres. Mais donc : messieurs-dame, ouais. C’mieux ? Bien, bouffe ton chocolat tranquille et chacun les siens, donc, vous battez pas y en aura pour tout l’monde.

        Tiens, v’là ma part d’ailleurs. Ah, toi, t’voulais voir l’sommet d’la montagne plus tôt qu’les autres, non ? Oui, jte cause à toi l’petit avec la barbe et l’coupe-choux plus grand qu’ta jambe. Jme trompe ? Non ? Ben tu l’verras pas. Fais ta prière, mets les bras en croix, et encaisse. Merde, encaisse quoi ! Ah ben il a pas encaissé. De quoi ? Tu t’demandais comment j’tiens d’bout ? C’pour ça qu’t’as pas répondu ? Ouais mais en attendant ta tête est partie voir là-haut si t’y étais, jsuis désolé quoi, fallait l’dire… M’fin pour t’répondre, jfais comme les autres, garçon, tout est question d’classe naturelle. Jfais mieux qu’les autres peut-être, mais jsuis l’Cap’, pas l’choix d’faire les choses bien.

        Attention, Jack, derrière toi ! Héhé, non jdéconne. Hé, gaffe bonhomme, la barre ! La barre ! Grmbl. On s’cogne, ça cogne, ça choque même, avec du bruit qu’j’aime pas, d’bois qui craque et d’chance qui fume. Mais on évite le bord et l’pire. Tranquille, y s’est bien rattrapé, va. J’lui offre ma place pour l’récompenser. Important d’savoir récompenser les bons chiens dans un ch’nil de tarés. Ca assure une cohésion. Ou ça fait des jaloux, mais la mutinerie on verra plus tard. Quand on s’ra au plat.

        Jprends la barre, donc. Dur les mouvements d’la Santa derrière, pas évident d’tenir un cap avec un lest pareil. D’autant qu’avec c’courant d’damné l’moindre tremblement emporte le safran et la roue dans un seul élan vers l’nawak total. Aux aguets donc, qu’faut être. Et j’ai pas les sensass d’la jeunesse pour moi sur les vagues. Mais jtiens. Jsuis cap’ quand même. Bordel.

        Et pendant qu’ça s’charcle autour, qu’ça défouraille et qu’ça énuclée à tour de bras, qu’Noah écrase et qu’Maya dépiaute, qu’Jack beigne et bat des r’cords de lancers d’poids contre la pesanteur, on avance. Et moi j’regarde d’l’autre côté. Un mec r’fait son portrait à Alex. A coup d’biscoto qu’j’veux pas l’même. Trop gros pour lui. Ca lui va pas. Mais y tape bien. Du coup y m’titille l’envie d’fracasse. Mais pas tout d’suite. Jdois laisser filer sinon on s’plante. Et on avance et on avance, et on avance encore.

        Tout ça pour dire qu’on est vachement hauts sur la pente, pour finir. Alors qu’les autres partent soudain en couille. Et qu’la Santa s’en mêle. Et qu’on est 'achement hauts, et qu’même on arrive tout en haut, au somm-

        Ben merde, v’là l’Tarzan.

        Haha, bon r’tour chez toi Alex. La forme ? Horf, qu’il est moche. Ca t’apprendra à jouer au grand tapeur. Quelqu’un pour tenir l’Doc pendant qu’on fait l’grand saut ? Wil, Dart, y en a un qui lâche Sonja et qui s’dévoue ? Merci bien les mômes. Et comment on va t’réparer nous ? A la truelle et au poing ? Héhé, pas l’temps, pas l’temps. Va falloir vous ram’ner les ptits gars… Hope ! Walt ! Au pied ! Démerdez-vous mais vu comment la coque sur laquelle vous êtes part en live z’allez pas faire long feu si vous restez d’ss-

        Jme tais. Ca y est. Jvois plus rien d’vant. Plus rien qu’le ciel. Et jme dis qu’ça fait longtemps qu’j’ai pas volé.

        Héhé, classe.


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        Les rafiots prennent d'la vitesse. Tous les trois. Écume et Santa, avec c'dernier qui tient bon . Malgré son tangage de cuite au fuel*. Malgré les voiles r'pliées. Mais l'canal nous porte. Avec vitesse. Et eux aussi. Eux, les "concurrents", pirates aux grands rêves bientôt brisés. Comme leur dents. Eux, qu'sont v'nus chez nous, sur not'barque. C'est d'bonne guerre. Mais c'est pas malin. On approche du sommet, et l'fer est croisé sur l'pont. La clameur du combat, juste derrière moi. C'est l'odeur de Grand Line qui nous titille l'pif. Qui galvanise les âmes et pousse à la claque. Vous la sentez? Héhéhéhéhéh !

        Mais mon nom résonne, d'puis l'bec du Cap'. Et j'ai juste l'temps d'reculer la trogne pour éviter un coup d'masse. J'perd l'canal d'vue. Un instant. Court, mais suffisant pour qu'on s'mange l'embarcation d'nos assaillants! Les ponts tremblent. On s'accroche à ce qu'on peut. Pour ceux qu'ont l'occaz. Les autres? Y verront pas Grand Line. Juste p't'être la gueule du fond du canal de Reverse Moutain. J'saisis la barre, la stabilise. l'bateau fait d'même. Et on est côte à côte, avec les aut'zigs. Une main s'pose sur mon épaule. C'est l'Cap'. Y prend la barre. Vas t'amuser qu'on dirait qu'il dit avec son esprit. T'veux la gloire d'avoir passé Reverse Chien Fou? T'veux l'adrénaline, c'est ça? Héhé, j'te la laisse. J'suis un mec de l'ombre moi.

        Pis on m'a coupé dans mon élan. J'aime pas ça. L'est temps qu'j'imprime mon arrivée à coup d'phalanges. Une grosse trace d'poing dans la montagne. Héhé. Le pr'mier qui y a droit aime pas. Son pif fusionne avec ses mires et leurs gros sourcils poilu. Y prend la tronche d'un pot d'chambre. En remplaçant les sombres sels par du pourpre sang. Bienv'nu sur la route de tous les périls, mec! Une gauche renvoie un p'tit vicieux et sa dague dans les limbes. Derrière, un sifflement m'parvient. J'me r'tourne pour mirer au ralenti un gros type, le sabre brandit, près à m'occire. Il abat sa lame, droit sur ma gueule! Et ouvre des globuleux comme des soucoupes.

        Ouais y flash l'pauvre. Y flash d'voir qu'son sabre passe en mode excaliburne. Inextirpable. Figé. T'nu d'une mâchoire de fer entre mes dents d'ivoire.

        T'aurais 'as 'du 'ren're ce 'afiot, 'ec! **

        D'un ultime effort, y tente d'reprendre son coupe-choux, pour s'rater et s'viander sur le cul. J'crache l'bout d'acier forgé, ma grosse patte grippe sa face. Comme avec un melon. Un tour, puis deux, l'pauvre type s'envole bien loin. Y s'ra l'premier à passer Reverse. Tout seul. La tête en avant. Héhé. Autours, ça a calmé l'assistance y semble. J'ai comme l'impression qu'on m'évite. J'en profite pour j'ter un coup d'globe au Santa. Voir si y tient l'coup. Et c'est pas l'cas. La barque bringuebale bâbord-tribord. Si y continue comme ça, les cordages d'remorquage vont clamser! Merde. A moins que..

        BOING!

        L'rafiot rougeaud s'prend un Mok, d'une phalange d'Oz, qui brasse, qui brasse. Et s'remet sur l'droit ch'min. Pas mal Oz'. Sans qu't'sois là, sans qu'saches c'qu'tu fais, tu l'fais bien. C'est la force des Saigneurs ça. Héhé. L'Santa sauvé, l'est temps d'reprendre les politessitudes d'accueil. Un type retord, occupé avec le Linus, s'mange mon g'nou dans la nuque. Il tombe et son coup fait un drôle d'angle. Quelle éclate! J'espère qu'ça continu'ra comme ça! Des courants fous. Des types à grailler. Et plus mieux encore. Le pont commence à désemplir. A s'vider. On nous renvoie Alex en forme d'carton d'lait. C'lui qui lui a mis ça connaissait son affaire... Mais pas l'temps d'penser. Deux types fondent sur ma belle personne. Gauche et droite. J'vais les prendr.. Merde! Un derrière! A moins d'un miracl..

        Anthrax ?

        L'singe démoniaque qui m'colle d'puis l'Archipel Vert apparait en héros. Sorti d'nul part, il a sauté sur la tignasse du gars d'droite. Ses p'tits doigts tripotent les yeux d'ce gros barbu. Qui aime pas. Tout l'monde est surpris par c'te apparition. J'me baisse. Mr. derrière et Mr. gauche se ramassent l'un sur l'autre, tronche en avant, bouche ouverte. J'les calme d'un MÔK en simultané des deux pattes. Une nouvelle attaque top-classe que j'ai app'lée:

        Le Double MÔK.

        Ouais mec. Quelle est belle mon attaque. Ca m'en f'rait presque des picotis dans l'bide! Et en fait ça m'en fait. J'relève la trogne. J'mire d'vant moi. Didjû ! L'Grand Lointain! L'ciel qui s'étend au loin! Et la vue castorama sur Grand Line! Ça sent la ripaille, j'vous l'dis! Hahahaha ! Les trois rafiots sont comme en suspension. Puis, r'tombent. S'couant tout c'qui portent. Les hommes se ramassent. Les femmes aussi. Mêmes les tonneaux. L'choc du courant les gars. Le choc d'la route d'tous les périls!

        *Hého l'auteur, c'est quoi du fuel? T'fais chier avec tes uchronismes (?).
        ** T'aurais pas du prendre ce rafiot, mec !
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        Soit un bateau presque à la verticale, un borgne accroché à son mât, et un couteau lui tombant dessus. Équation quelque peu difficile à résoudre, mais voici déjà sa solution finale: le borgne disparait dans les cales alors que le couteau se plante au hasard dans une planche qui constitue le bateau. Et quel raisonnement amène à une telle conclusion ? Nul autre que le suivant: voyant la lame fuser vers lui, le borgne tente de l'éviter en faisant un pas de côté, se retrouvant ainsi en contact direct avec le vide que forme ce trou qu'on trouve parfois sur certain grand navire, servant à faciliter le déplacement de matériel entre les entrailles d'un navire et son pont. Le couteau rate donc sa cible, le borgne aussi (en supposant que sa cible fut un autre morceau de planche), et on arrive à la solution susmentionnée.
        Quels sont les restes ? La liane du borgne qui, se trouvant sans contrepoids, nous offre une nouvelle équation à résoudre. Comment la masse chaînée va-t-elle réagir à ces changements dans son environnement direct ? En partant du principe que, dans une situation d'équilibre, toutes les forces en vigueur s'annulent, on peut émettre l'hypothèse que l'absence du contrepoids qu'incarnait le borgne supprime une des valeurs essentielles au maintient de la disposition de l'appareil observé, la chaine entourant le grand mât va se détendre et le tout risque fort de glisser vers le bas, c'est à dire l'arrière du navire dans cette situation précise. Passons maintenant à l’observation... Non, elle bouge pas, La chaine pend misérablement par le trou où son propriétaire a disparu.

        Problème suivant: Un pirate borgne, nommons le Walters Scott pour le caractériser un peu plus, se trouve dans la cale d'un bateau suivant le courant allant tout droit vers le haut du lieu connu sous le nom de "Reverse Mountain", avec un équipement balistique composé de plusieurs canons, quelques centaines de boulets, quelques dizaine de barils de poudre ainsi que le contremaitre chargé de la garde toute cette cargaison. Ajoutons une empathie entre les deux hommes liée à un contexte d'abordage lors d'une étape compliquée de la traversée d'un col mondialement reconnu pour les nombreuses morts qu'il a causé chez le groupe social des pirates. Expliquez comment, en moins d'une dizaine de minutes, le dénommé Walters Scott se retrouve de retour sur le pont, réarmé et avertissant toute personne susceptible de l'écouter que "Ça va pêter !"

        Réponse: atterrissant tout droit dans la salle des canons, le pirate nommé Walters Scott (Walty pour les intimes) est en premier lieu quelque peu déboussolé. N'ayant pas prévu de descendre ainsi d'un étage et retenu par une corde dans laquelle il s'est pris les pieds, il va mettre un peu de temps pour retrouver ses esprits. La salle, en raison du changement radical d'angle opéré par le courant unique qu'est celui de Reverse Mountain, se trouve en proie à un chaos total, laissant ainsi le contremaitre dans une humeur noire, que la présence de l'intrus, ainsi que la désertion des hommes qui devraient être là à cause d'une attaque surprise sur le pont, n'améliorent guère. Ce dernier lance une attaque, ou plutôt un boulet, depuis son nid d'aigle un peu au dessus, sur le borgne, qui reprend ses esprit à cause de la douleur qu'il ressent dans son pied. Il regarde le gros con d'organisateur d'espace interne qui se fend la poire (premier truc cool qui lui arrive dans journée il faut dire), et décide de lui faire la peau.
        Première étape: Le borgne escalade la corde qui le retient, évitant les projectiles que le contremaitre lui envoie, réussi à escalader les quelque mètres séparant les deux hommes. Une fois à sa hauteur, un pugilat d'équilibristes amateurs commence, ce qui fait tomber des outres d'huiles ainsi que des tonneaux de poudre dont la situation d'équilibre précaire est bousculée par l'affrontement. Sans en prendre note, les deux combattants continuent. Il s'agit là d'une vision bien burlesque, les deux homme se balançant des torgnoles au hasard, essayant plus de déséquilibrer l'adversaire que de lui faire mal. Finalement, le responsable du lieu glisse et tombe le long du plancher, sans aucune corde pour le retenir. Emportant une lanterne allumée au passage.

        Walters Scott se penche au dessus du vaincu pour se moquer de lui.

        Walters Scott voit la poudre et l'huile jonchant le plancher s'enflammer.

        Walters Scott dit: "Merde"

        Grâce à une prouesse acrobatique valant toutes les médailles possible, le borgne réussit finalement à s'extirper des entrailles du navire par le même chemin qu'il a emprunter un peu plus tôt pour s'y rendre, profitant de la chaine pendouillante pour se tirer hors de là. Une fois à l'extérieur, il jette un coup d’œil rapide à l'étage inférieur, et constate que les flammes atteignent le gros des barils de poudre. Il tourne alors sont regard vers les quelques personnes dans son voisinage et, alors que le navire trasportant tout ce beau monde est projeté dans les airs, leur crie:

        "Ça va pêter !"
          Putain.
          Mais putain, fais gaffe connard !

          T’as bien faillit me couper un bras avec tes conneries. Ah non mais ! J’hallucine complètement. Cet équipage est aussi frappé que le mien. Voir plus. Et le borgne en face de moi est un véritable illuminé. Un psychopathe, un sadique, un violent de la pire espèce, voir même pire que ça. Voilà qu’on a écumé la petite frappe du début pour se retrouver avec des gros durs par très nets et encore moins sympathique. Pas de bol, vraiment. Et pour dire, je me retrouve maintenant en face d’un mec (moche en plus) qui tient absolument à me refaire le portrait (tout ça parce que j’ai voulu lui arracher un œil. Susceptible, le garçon.)
          Comme je disais : Pas de bol.
          A se demander à quoi me sert cette fabuleuse coupe Afro. Si elle me donne, d’ordinaire, allure, classe et élégance, il fallait avouer que niveau « chance », elle me lâchait très facilement. Les Afro-men étaient réputés pour être des gaillards avec le cul bordé de nouille. Ça n’a jamais été mon c…

          BONG SBAFF Urgh.

          Ah putain !



          Non, j’ai rien dit. J’suis de loin la plus chanceuse de toute.
          Même si c’était vachement dangereux. Ahah.
          Quoi ? Z’avez pas compris ? Bon, ok, je vous explique.

          J’étais sur le point de me bouffer un gnon pas possible, qu’aurait pu me mettre KO, mais j’esquivai grâce à ma fabuleuse poêle, la plaçant au-dessus de ma tête pour parer le coup de mon adversaire. Et puis, un bong sonore retentit, la poêle s’enfonça dans mes cheveux avant de repartir pour qu’un sbaff aussi sonore que le premier bong se fasse entendre. Lorsque je retirai la poêle de mon champ de vision, j’remarquai alors que mon adversaire était allongé par terre, terrasser par un marteau plutôt mastoque.

          De quoi me dire « Putain, Micha, t’as le cul vraiment bordé de nouille ». Puis ensuite « Mais il vient d’où ce marteau ? ». Pour enfin lever les yeux vers le ciel et voir qu’au sommet du mat se trouver un gus qui s’excuser auprès du crâne défoncé de son camarade. Une chose était sûre, le camarade en question ne lui pardonnerait pas ces conneries. Disons qu’il n’en avait plus les capacités.
          Faisant un sourire (légèrement mesquin) à l’autre gars en haut de son mat, je pris l’initiative de déguerpir et en vitesse du navire, qui commençait à ne plus être un lieu vivable. La montée est compliquée, la route pour aller jusqu’à Grand Line plutôt tumultueuse. Comme quoi, le capitaine nous avait prévenus : on allait sérieusement en baver. Et on commençait très fort (comme déjà dit et répété plutôt fois, les Saigneurs ne sont pas du genre à faire dans la demi-mesure, voyez). Pas le temps, ni l’envie, de m’attarder un peu plus dans le coin. Il me semble d’ailleurs qu’on est sur le point d’entamer la descente. Reverse Mountain, c’est un peu comme on me l’avait décrite quand j’étais petite : Une grande montagne, une allée qui perce cette montagne, une montée hallucinante et magique, une descente encore plus rude.

          Il y a comme un instant de flottement.

          Oui, on a fait la montée. On y est même. Mais quand on atteint le nirvana, on retombe forcément à un moment.
          Genre, maintenant. Et ça redescend sec.
          Je m’accroche à ce que je peux, j’essaye de ne pas passer par-dessus bord. Le Docteur s’est salement fait péter la gueule et j’ai à peine le temps d’admirer son retour au bercail. Le capitaine nous demande gentiment de revenir sur l’Ecume. Il n’a pas tort, ça serait franchement une bonne idée. Parce que le bateau sur lequel on est n’est plus aussi fringuant qu’au début.
          Bordel à cul.
          Je passe par loin de la calle et vois notre borgne sortir de là, l’air un poil affolé. Et il hurle :

          « Ça va péter ! »

          Comment ça, « ça va péter » ? Putain de putain de putain de merde ! Ok Walt, je te crois sur parole pour le coup : t’es assez couillon pour avoir mis le feu aux poudres. Mais moi, je n’attends pas ici : J’attrape la première corde qui passe et fonce vers l’écume, j’ai à peine le temps de faire la moitié du chemin que la charge explose.
          Putain, il avait sérieusement fait le con...
          Le souffle me propulse vers le mat du navire. Ce n’est pas Bishop qui se le mange, mais moi. Et ça fait putain de mal. Je m’accroche au cordage comme je peux, atterris difficilement sur le sol du navire. J’ai la poitrine qu’à amorti le choc. Mais j’ai mal, les mains brulées par le contact des cordes, des écorchures dans le dos avec ce que le souffle de l’explosion a projeté…
          Ouille. Ouille, ouille.

          J’ai bien envie de m’inquiéter pour les membres de l’équipage, histoire de voir si tout le monde est bien là, mais pour l’instant, je dois plus penser à m’accrocher pour ne pas être emporté par la vitesse que prend l’écume dans la descente.
          Ça souffle fort, ça fonce.
          Et à cette allure, on va vite arriver.
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            Mon coup porta, l'intrus au scalpel fit un baptême de l'air jusqu'à l'autre bout du navire. Et un ennemi en moins. Enfin, il vaudrait mieux qu'il soit mort. Dans le cas contraire, son faciès devait lui faire affreusement mal. Je n'aimerais pas être à sa place… Mais parlons-en de ma place et de la situation dans laquelle je venais de me fourrer. J'avais beau réussi à réduire le nombre d'adversaires de un, me voilà bloqué avec cette satané jambe dans le pont du bâtiment. Pourquoi l'y mettre était si facile, tandis que récupérer son membre était une toute autre histoire ? A croire que mon corps ne s'aimait pas, il était plus enclin à donner ses parties que les garder. Que lui avais-je donc fait pour mériter un tel traitement ? Bon, il allait donc falloir que je fasse un autre trou dans le plancher afin d'élargir l'espace pour que ma jambe puisse se dégager. Désolé capitaine amateur, mais j'allais transformer ton navire un gruyère.

            Tout compte fait, c'était inutile. Un autre stratagème me permit de me dégager. Le destin était de mon côté ! Le choc provoqué par la collision des deux navires dégagea ma jambe ! Mais, pris dans cet élan, je me dirigeai dangereusement vers le bastingage. Ne pouvant pas m'arrêter, j'eus un bien étrange réflexe qui me permit de ne pas me cogner contre cette barrière de bois : sauter par-dessus. Encore une réaction de mon corps qui eut pour conséquence de n'avoir que le vide sous mes pieds. Quoi que, le vide serait préférable à la réalité : la mer sauvage coulait sous moi. J'avais donc le destin de mon côté, mais mon corps contre moi. J'ignorais encore lequel il valait mieux avoir parmi ses alliés.

            Résumons un peu la situation, voulez-vous ? Je me trouvais juste au-dessus du torrent qui remontait Reverse Moutain avant de se jeter dans l'océan de Grand Line. Malgré la dangerosité du courant, un homme normal pouvait qualifier cela de baignade et avait une chance, infime, de s'en sortir. Mais dans le cas d'un homme maudit… Jetez une enclume dans un lac et attendez qu'elle remonte. N'oubliez pas de chronométrer le tout, sinon ce n'est pas drôle. Une fois le résultat obtenu, venez me l'indiquer et vous comprendrez mon problème. Enfin, peut-être que je ne serais déjà plus là lorsque vous abandonnerez l'attente du retour de l'enclume… Mais ceci est le résultat de mon corps dans le camp de l'ennemi. S'il changeait de côté…

            Avec mon saut, je m'approchais du bas, donc de la mer, mais aussi du navire d'en face. Surtout avec la collision d'avant, ils étaient proche l'un de l'autre donc la distance à parcourir n'était pas très excessive. Mon cœur manqua un battement en voyant les vagues qui semblaient enthousiastes à l'idée de m'accueillir. Mon échine frissonna l'espace d'une seconde. Mais dans tout ça, mon bras prit l'initiative de rejoindre de nouveau mon camp. En faite, c'était le seul à être resté de mon côté depuis le début. J'étais sensé me cogner contre la coque du navire ennemi et me retrouver ensuite dans les profondeurs des abysses. Seulement, mon bras, qui était encore dopé par mes hormones, frappa droit devant vers les planches de bois contre lesquelles j'étais sensé me percuter. Un trou se forma dans le bâtiment, au-dessus de la ligne de flottaison bien entendu, et cela me permit de m'y engouffrer au lieu de perdre la vie tel un idiot.

            Me voilà donc dans la cale du navire ennemi, assis par terre avec une respiration saccadée. Mon bras dont les effets hormonaux se dissipaient tout doucement, se posa sur mon buste comme pour calmer ce cœur qui battait irrégulièrement. Lentement, je tournais la tête derrière moi, vers ce trou par lequel j'étais passé. J'étais assis sur le sol, sans aucune prise pour garder l'équilibre, mais pourtant je ne glissais pas d'un côté où de l'autre du navire. On devait avoir atteint le sommet, d'où la gravité qui était de retour à la normale. Mais si on était au sommet, cela signifiait qu'on allait redescendre ! Il valait mieux que je m'agrippe à quelque chose. En tout cas, je venais d'échapper à la mort, encore une fois. La chance me souriait vraiment. Quoi que… Puis-je retirer ce que je venais de dire ? Une explosion des plus assourdissantes eut lieu. Le navire duquel je venais avait fini son voyage et ses débris tombèrent l'un après l'autre dans le torrent, avec ses passagers. Je vis d'ailleurs le capitaine sombrer avec son navire… Malgré son manque d'expérience, c'était tout de même un chic type…

            Pas le temps de rêvasser ! Nous venions d'entamer la descente de Reverse Moutain ! Mon manque d'attention dû à l'explosion me fit oublier cela, et je n'eus le temps de m'agripper correctement, glissant vers l'avant de la cale. Mon dos se cogna contre le bout tandis que je rouvrais les yeux. L'escalier permettant de monter sur le pont se trouvait de l'autre côté, tout en haut de la pente. Super… Au moins, il n'y avait personne d'autre dans la cale car ils étaient tous occupés à défendre leur navire. Je pouvais donc prendre mon temps pour une petite séance d'escalade jusqu'à l'escalier, m'aidant des canons encore en place qu'ils avaient très bien attachés. Par contre, l'escalier fut le plus dur à gravir. Essayez de marcher sur un plafond, vous me direz comment vous vous en sortez ! Les marches ne m'étaient donc d'aucune utilité pour monter vu l'inclinaison du navire. D'ailleurs, je dus user d'une méthode très peu classe et que je ne souhaite donc pas dévoiler pour ne pas ternir mon image… Comment ? Si je n'avouais pas vous direz que toute mon histoire n'était que pure invention ? Très bien, vous l'aurez voulu ! Mes pieds sur l'un des murs, mes mains sur celui d'en face, je montais en avançant un membre après l'autre. J'espérais vraiment que personne ne me voit dans cette situation, c'était encore plus honteux que le saut dans le vide. Les bras levés tel un idiot, on dirait un singe des plus étranges qui s'avançait vers le pont…

            Enfin, me voilà arrivé en haut des escaliers. Levant discrètement la tête, je jetais un coup d'œil vers le pont afin d'évaluer la situation. Une fois cela fait, il me suffisait plus que d'appliquer la suite de mon plan à la lettre et tout se passera très bien. Vous vous demandez sans doute quelle superbe idée j'ai pu concocter pour me sortir de ce pétrin ? Et bien, c'est simple. Il s'agit de l'improvisation ! Et l'improvisation me dit de… Tiens, un homme qui passe juste devant l'entrée. Voilà, l'improvisation me dit de lui sauter dessus ! D'un mouvement rapide, je passais une main devant le pirate qui me tournait le dos tandis que ma seconde main tint la marche la plus haute de l'escalier pour m'empêcher de valser à un endroit ou à un autre. La gravité nous faisait aller vers l'avant du bateau alors que la vitesse du courant nous poussait vers l'arrière. Suivant l'endroit où l'on tombe, on connait le vainqueur. Mais avec cette main je ne risquais pas de tomber. L'alignement de mes deux bras donnait lieu à un pont du haut de l'escalier jusqu'à la tête de l'ennemi, tandis que mes jambes tentaient de maximiser mon équilibre en se tenant au sol. Ma main droite se positionna sous la gorge de l'ennemi, indiquant ma position et ma présence à cet adversaire. L'extrémité de mes doigts se transforma en pointe, comme s'il s'agissait de seringues. Je n'avais même pas besoin d'user de mes hormones, il suffirait de le piquer au niveau de la trachée pour que la vie s'échappe de son corps. Révélant ma présence à ceux qui ne l'avaient pas encore remarquée, je pris la parole pour engager les négociations.

            " Vous avez détruit mon moyen de transport. Selon le code de l'honneur des pirates, vous devez me dédommager en me laissant voguer à vos côtés ! A moins que vous ne préfériez avoir la mort de votre camarade sur les épaules. "

            Comment ça, le code dont je parlais n'existait pas ? Peut-être que si, mais tout le monde l'ignorait tout simplement. En tout cas, il fallait bien que je dise quelque chose non ? Si je demandais une simple barque, je n'arriverais pas à m'en sortir vu la puissance du courant. Il me fallait donc ce navire, mais je ne pourrais jamais le faire avancer à moi tout seul. Rester en tant "qu'invité" était donc la seule alternative pour moi.

            Tiens, je ne vous ai pas encore décrit le pirate qui a eut le malheur de me servir d'otage. C'était celui qui se trouvait à la barre un peu avant, du moins la deuxième personne à avoir pris la barre depuis le début des hostilités. J'espérais qu'il possédait assez de valeurs aux yeux des autres pour qu'ils coopèrent gentiment. Dans le cas contraire, j'étais dans de beaux draps. Enfin, plutôt des moches, et même que je n'en ai pas… Bref, je n'avais jamais compris cette expression. Tous les regards étaient tournés vers nous. Mon cœur s'était remis à battre la chamade, bien que mon visage ne trahisse pas cet état d'anxiété. J'attendais le verdict en ignorant que l'otage que j'avais choisi était lui aussi maudit, et par un fruit d'une catégorie supérieure à la mienne en plus…
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          C'est bon ? Tout le monde a entendu l'avertissement et tente de se faire la malle d'une manière ou d'une autre ? Tant mieux, ça laisse le champ libre à Walters pour se tailler de la bombe flottante qu'est devenue le navire sur lequel il se tient. C'est étrange comme un changement d'angle permet un changement de verbe je trouve, à peine quelques instants avant, j'aurais utilisé l'expression "être suspendu" à la place de "tenir". Mais vu que le bateau de pirates amateurs est en pleine voltige, ça laisse aux derniers occupants l'opportunité de se mouvoir à leur bon vouloir et, surtout, comme ils en ont l'habitude. C'est à dire avec la gravité qui les colle au plancher et non au mur.

          Mais je m'égare. Observons donc le comportement du borgne dans cette situation critique. Sa première initiative après s'être sorti de la cale du bateau est une tentative dans l'optique de récuperer sa masse. C'est peut être pas un très bon réflex quand on sait qu'on se tient sur un assemblage en bois à deux doigt d'exploser, mais dans la famille Scott, on ne laisse pas trainer ses outils ! Simple bon sens: si laisse trainer des objets n'importe où on finit par oublier où ils sont et ils risques plus tard de faire mal aux cochons. Mais je m'égare encore une fois. Comme il a déjà été démontré, la chaine de l'arme s'était solidement enroulée autours du mât, si bien que les quelques instants nécessaire au bosco pour la défaire ne pourront être investis plus tard pour quitter les lieux.
          Inutile de vous dire que ces quelques instants manquants seront fatidique.
          Réussissant tout de même à récupérer sa masse, Walters tente de suivre sa belle cuisinière qui réussit in extremis à sauter sur l'Écume, poussée par le souffle de l'explosion. Autant dire que son poursuivant n'aura pas cette chance. À peine son pied se pose-t-il sur la rembarde que celle-ci se retrouve avalée par une boule de flames avant de s'envoler bien haut dans les airs en direction du bas de l'immense montagne. D'un point de vue extérieur, le borgne prend l'air d'un missile lancé sur le Cap des Jumeaux avec la fine trainée de fumée noire qu'il laisse derrière lui.
          D'un point de vue intérieur, c'est le plus grand bordel possible. La vue bloquée par les flammes et la fumée, les tympans explosés par la détonation, tous les autres sens rendus inutiles par la douleur des douleurs, autant dire que Walters Scott n'a aucune idée de son magestueux envol vers d'autres cieux. Mais sa tendance ascendante s'inverse rapidement, et une fois que les flammes se sont éteinte et que le pirate réussit à reprendre ses esprits, il comprend qu'il est parti pour une chute de plusieurs dizaines de kilomètres avec un aterrissage promettant d'être désagréable si ses facultés de lévitations ne se révélaient pas très vite à lui. Autant dire que la survie était impossible et qu'il ne lui restait plus qu'à attendre sa rencontre avec le sol.
          Étrangement, cela ne l'angoissait pas vraiment. La terre était encore dissimulée sous un épais manteau nuageux et il était encore possible de faire abstraction de la chose. Mais l'accélération due à la gravité augmente constemment la vitesse de chute et, malgré les quelques minutes que le processus prend, le bosco traverse les stratus, nimbus ou autres trolleybus pour se rendre compte que le sol est déjà très proche, et qu'il ne ralentit pas. Très vite, il apperçoit les quelques bâtiments qui se trouvent au bas de Reverse Mountain. Il parvient même à repérer celui qui va le réceptionner. Il ne reste plus que quelques secondes à vivre à le bosco et il s'en rend bien compte.
          Il ferme les yeux...

          Certains disent que lorsqu'on se retrouve face à la mort, on voit sa vie défiler comme un film en accéléré. Je ne sais pas si c'est vrai ou non, mais dans le cas présent, il n'en fut rien. Walters Scott ne senti pas l'impact du sol, mais eut l'impression de continuer sa chute. Il voulu ouvrir les yeux, mais il ne put savoir s'il réussit ou non. Seules les ténêbres se trouvaient autours de lui, un noir insondable et froid. Très très froid.
            Walter Scott s'envole vers d'aut'cieux. Des cieux qui l'aval'ront. Pour pas l'recracher, j'crois. Non. Ciao Walter. D'nous tous, t'était probablement l'moins sain. Et d'loin. On t'regrett'ra. Mais j'doute qu'on soit du genre à t'pleurer. A pleurer qui qu'ce soit. Surtout maintenant. Alors qu'on s'engage sur l'courant l'plus sans-pitié qui soit. On va s'fondre avec notre environnement. T'aurais fait d'même mec. ... Plus au moins quatre ligne que j'pense à la mort du fossoyeur. J'arrête.

            Sur l’Écume, c'est l'joyeux bordel. Surtout d'puis qu'le bateau d'nos assaillants s'est cramé en grande fanfare. Nous crachant Michaela comme un glaviot. Surtout d'puis qu'on attaque la descente. Face à c'te situation qui nous fait face, l'est temps qu'le Cap' r'vienne sur l'devant d'la scène. J'ai assez joué, craqué du pirates à la manque, j'peux r'prendre mon taf d'base. Les valides d'l'équipage ont tous pu voir Walter jouer la fille d'l'air. Notre premier mort, ça risque de poser un froid. C't'une situation qu'le Rouge va d'voir gérer. Perso, j'ai pas la fibre. Abattant un dernier quidam d'un coup d'savate dans l'menton, j'rejoins l'pont sup'. Un r'gard au Cap', et on switch les places. Les nuages autours nous foutent en aveugle. On peut quand même voir un phare, au loin. En bas.

            Alors qu'mes mires sont fixées sur l'canal, j'sens un truc. Qui grimpe mon épaule. Anthrax? L'petit monkey s'pose en conquérant. Etrange. J'avais r'marqué la bête appréciait mes pains. Et c'tait bien la seule chose. Il confirme. On croirait presque qu'on est pote.

            Alors on est pote, le singe?


            Le majeur dressé d'sa p'tite main m'communique que non. Ou qu'si en fait. J'en sais queud'. C'te bestiaux d'l'enfer me travaille. Me check... Sale bête. On a les compagnons qu'on mérite, j'imagine. La barre tremble, l'rafiot aussi. Nom d'un oiseau manchot. J'crois qu'on a une voie d'eau. Pas énorme. On risque pas encore l'naufrage. Mais sur c'te canal, c'est pas cadeau. Alors que j'peste sur c't'équipage de branque qu'a voulu jouer au dur avec nous, un bruit m'interpelle. J'retourne à peine la trogne.

            Vous avez détruit mon moyen de transport. Selon le code de l'honneur des pirates, vous devez me dédommager en me laissant voguer à vos côtés ! A moins que vous ne préfériez avoir la mort de votre camarade sur les épaules.


            Un gus est sur l'dos du Cap'. Bien accroché. Comme un chiard paresseux. Qui parle de code d'honneur. ... ... J'éclate sans l'vouloir d'un rire sonore. Sonore et mauvais. J'sais pas qui t'es mon coco. T'as pas l'air demi-sel, tu l'es probablement pas. Mais tu t'trompes de cible. T'aurais mieux fait d'te flinguer. Direct, une balle dans l'chou. Parce que d'puis qu't'as mis tes sales pattes sur l'beau costume du Chien Fou, ton espérance d'vie vie d'fondre. Méchamment. Si en plus tu parles d'honneur. Tu prêches dans la mauvaise chapelle. Ma tronche se fend d'un sourire narquois. Un peu comme tout l'équipage. Non mec. On négocie pas avec les terroristes. Et on suit pas les faibles. Tu veux déssouder le Tahar? Vas-y, fait toi plaiz'. S'il s'fait défoncer par un gugus comme toi, c'est qu'y a erreur sur la personne. Et ses capacités. S'il s'fait défoncer par un gugus comme toi, j'le déterre pour lui r'mettre un rouste. On est les Saigneurs des Mers. Et ça veut dire que'qu'chose. Au d'là d'l'honneur. Des codes. Et d'toutes ces conneries. On est les Saigneurs des mers.

            Ça veut dire qu'on surclasse. Vous. Tous. Sinon? Pas d'sinon. Pas d'compromis.
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            Mon atterrissage ? M'en souviens pas. Un coup de méga poing, et pas un méga coup de poing, bien qu'les deux auraient pu aller, additionné d'un home run au marteau, la tête à Bibi a pas résisté. Le cerveau a surement voulu dire stop car le choc était trop violent. Alors il s'est mis en mode off. Mais la chance a frappé. Frapper. 'Devrais pas utiliser ce mot pour le moment. Mauvais souvenir. La chance m'a souri. C'est mieux. Car j'me réveille quasi de suite au bras de Wil et Dart. Ouep, le malaise a pas duré longtemps, bizarre. Mais bizarre rime avec Bishop donc bon. 'Fin j'dis rimer mais pas dans le sens qui termine du même tu vois, rimer comme dire la même chose quoi. Les p'tits m'tiennent d'un bras et s'accrochent au bastingage de l'autre. S'ont un peu en difficulté mais c'est d'la bonne graine, i'lâcheront pas. On s'trouve à l'avant du bateau, les pieds pendant presque dans l'vide. Pas compris comment on est arrivé là mais passons. Après une difficile reprise de connaissance, j'observe. Car la baston semble terminée pour aujourd'hui, d'mon coté j'veux dire. Et j'me rappelle du ciel que j'avais vu droit devant. Et vu qu'on s'trouve à l'avant et qui faut s'accrocher pour t'nir, on a pas cor passer d'l'aut coté. Ouf. J'vais savoir le sentiment qu'ça fait.

            On y est. Le bateau quitte le chemin d'eau et fend l'air pendant un p'tit moment. Nous même on décolle des planches de bois. Mais les p'tits résistent et on reste plus ou moins à bord d'l'Ecume. Sensation d'apesanteur, comme si y'avait plus rien qui nous rattacher au sol. Et si ma tête était pas sur le point d'exploser, j'dirais qu'c'est plutôt pas mal comme trip. Une fois l'envol terminé, il faut r'descendre. Action-Réaction tu vois. Le choc est dur mais le choc est bon. On y est presque putain, la moitié du chemin d'fait. Bishop qui s'aventure sur Grand Line, la magie d'la vie tout ça. J'ai rien branlé d'ma vie pendant plus de trente ans mais là, et crois-moi, j'rattrape le temps perdu. J'suis p'tet pas un pirate comme le Capitaine ou comme Jacky mais j'crois qu'j'suis pas mal pour un vieillard. Et j'espère pas crever maintenant parce que l'plus classe est à venir. Et j'voudrais pas non plus m'évanouir, ça l'f'rait pas sur le cv.

            On y est, passer Reverse, pas donné à tout le monde. Pas donné à eux. Les aut'pirates. Cet autre équipage qu'a cru qui pouvait nous mettre à mal nous, les Saigneurs ! Car le bateau explose. Walty avait prévenu. Et quand Walty annonce, Walty rigole pas. Micha l'avait bien entendu et était revnu dire bonjour au mât mais Walt, lui, il a fait l'con. Il savait bien c'qui allait s'passer mais il est resté dans le coin. 'Spèce de con. Le souffle de l'explosion l'a projeté bien loin devant, avec comme seul moyen d'survie d'avoir le corps plus résistant qu'du titane. P'tit con. J'suis doc donc j'm'y connais un peu dans tout ça et j'ai jamais vu quelqu'un survivre à une telle chute. P'tet même qu'Oz y réchapperait pas. Pour te dire. Con d'borgne. J'voudrais bien aller l'chercher, ramener son cul sur ce bateau mais la situation est un peu complexe. J'te jure que si t'en réchappe, j't'en colle une que même le choc de la chute ça sera une pincette à coté ! J'ai les yeux qui piquent et la gorge un peu nouée. 'Doit être dû à la poussière provoquée par le badaboum. Cette connerie arriverait presque à m'faire couler une larme tiens. La poussière je parle. Tu croyais quoi ?

            Mais à peine le temps de réfléchir aux bons souvenirs passés au coté d'cet idiot de borgne qu'un autre blaireau c'pointe. Sauf que c'est pas n'importe qui. C'est l'beau gosse qui m'a mis dans cet état là. Et sauf qui s'pointe pas n'importe comment. Ce type a osé prendre le Capitaine en otage. Grave, grave, grave, encore un, grave, grave erreur. Déjà, prendre un Saigneur en otage c'est dangereux, très dangereux, genre suicidaire presque. Mais LE Capitaine, l'unique, celui qu'sa belle gueule est affichée partout avec un joli pactole, celui qu'j'oserais même pas lui dire ta gueule, et pourtant c'est son nom, celui qui fait encore plus peur qu'Oz. On s'attaque pas à c'genre de gars. Et si l'playboy a su surprendre l'Capitaine, c'est surement parce que ce dernier l'a bien voulu, qu'il l'a laissé faire. Mais s'il fait tout ça, le beau-gosse, c'est parce qu'on a cassé son bateau. Parce que Walty a tout fait pété. Ah putain, la poussière me met la larme à l'œil. Et que selon l'code des pirates, on lui doit réparation.

            J'rigole un peu, comme le Jacky qu'affiche une belle banane également. Des règles à suivre, comme si une telle connerie était de rigueur sur ce bateau. J'crois qu'le Capitaine va t'le mettre où je pense ton code à la con. Et il va t'l'enfoncer tellement profond qu'ça va t'remonter au cerveau direct. A c'moment là tu comprendras l'ampleur de ta bêtise. Tu passeras l'bonjour à Walty, t'oublieras pas d'lui dire que c'est un con de première catégorie et tu lui diras que quand j'le reverrai, j'lui foutrai sa masse en pleine gueule.

            On a pas mal eu l'temps d's'habituer à la descente. J'crois qu'j'vais être capable d'me lever. Envie d'faire un truc. Un truc pas sérieux, un truc de rigolo. Pour lui montrer qu'on a aussi un grand sens de l'humour chez les Saigneurs. Pour le faire rire une dernière fois. Avant l'grand plongeon vers l'autre monde. Que J'AI un grand sens de l'humour en fait. Car les autres c'est pas encore trop ça. J'les conseille hein, mais c'est comme s'ils m'écoutaient pas. Ou alors ils sont trop torchés pour retenir c'que j'leur dis. J'arrive donc à m'tenir droit sur mes guibolles. Wil et Dart qu'ont toujours une main sur moi, histoire que j'm'envole pas.

            "Hé Playboy !!"

            Ouais c'est ça, r'garde par ici mon gars. J'met la main à la poche, faisant semblant de chercher un truc.

            "J'ai l'règlement là sous la main et tu sais c'qui t'dis ?"

            Je sors la main et lui adresse un joli doigt d'honneur. J'souris en même temps bien entendu. Mais avec la gueule que j'ai en ce moment, pas sûr que ça rende bien. J'dirais même que c'est encore mieux si j'suis aussi laid qu'Oz. La dernière chose qu't'auras vu c'est une horreur te disant d'aller t'faire foutre. Well done Bishop.

            "UHUH !"

            J'suis con ... content d'moi. Mais j'suis con aussi. J'suis satisfait d'mon intervention. En espérant avoir tirer un sourire un peu plus grand à tout le monde. Car une traversée d'Reverse sans humour c'est un peu comme être un Saigneur sans avoir un grain au cerveau tu vois. C'est pas envisageable. Et puis je r'pense à Walty. J'suis sûr qu'lui aussi doit rire.

            Ce con ...
              Après le big pigeon de l’archipel, y avait eu un arrêt à Hinu Town. Et puis, enfin, Reverse Mountain. Ce courant qui grimpe le long du roc avait quelque chose d’incroyable. Encore plus que tout ce qu’avait pu voir Maya jusqu’à présent. Mais pas seulement par le côté extraordinaire de la chose. Non, ça... Avec les fruits du démon qui couraient sur les mers, enfin.. Avec les pirates ayant mangé des fruits du démon qui sillonnaient les mers... Il en fallait plus pour impressionner Maya. Mais on est d’accord, Reverse Mountain, c’est pas non plus la montagne de l’île du Royaume de Drum. Aussi, quand Tahar prononça quelques mots, pas un grand discours mais suffisamment évocateurs, Maya eut un sourire. Oh oui, ils allaient en baver. Mais c’est ça qu’est bon. Parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, et que Grandline non plus.

              D’ailleurs, les Saigneurs n’avaient même pas encore commencé à naviguer sur la route de tous les périls que déjà, les ennuis commençaient. Enfin... Ennuis... Disons plutôt que ça ferait de l’animation pour le passage de Reverse Mountain. Une sorte de... Rite d’initiation ? Nan, ça pour être initiés, ils étaient initiés les Saigneurs. Une distraction sans doute. Enfin. Ces « ennuis » en question, c’étaient un autre équipage pirate qui commença à les bombarder. Immédiatement, ou pas longtemps après, les Saigneurs répliquèrent. Les plus balèzes s’occupant de renvoyer les boulets à l’expéditeur.

              Et Maya se détourna de la scène pour s’accrocher, parce qu’à force de se rapprocher de Reverse, on finit par s’y engager. L’Ecume, suivie par la Santa bien arrimée, monte à la vertical, suivant le courant. Et le navire d’à côté aussi. Maintenant fermement les rambardes, Maya jetta un œil autour d’elle. Elle avisa alors le doc. Qui s’amusait à faire de la balançoire avant de sauter sur le navire ennemi. Puis Walters, qui lui aussi s’amusa à franchir le vide tel un homme élevé par les singes bien connu. D’ailleurs, Michaela n’était pas en reste. Au final, un p’tit groupe bien gentillet se retrouvait chez l’ennemi pour s’amuser un petit peu.

              Mais heureusement, il n’y a pas qu’eux qui allaient s’amuser. Car, durant l’ascension, les invités décidèrent de jouer à saute-navire eux-aussi. Et quelques uns étaient rendus sur l’Ecume. Parfait. Se déplaçant comme elle pouvait en longeant les rambardes auxquelles elle était accrochée, Maya réussi à atteindre un endroit stable. Elle grignota un carré de chocolat, et observa d’un œil intrigué trois bonhommes qui s’avançaient vers elle. L’un était petit, gros et fourbe. Le second était plutôt de taille moyenne, avare et mesquin. Le troisième, quant à lui, cachait sa laideur derrière de gigantesques oreilles.* Maya se lécha la lèvre inférieur, savourant le goût chocolaté qui y subsistait encore, et attendit que les trois gens engagent la bataille. Ce fut Dumbo qui commença. Il ricanait bêtement, roulant des mécaniques, et se rapprocha encore plus de la borgne avec ce qui semblait être une grosse branche à la main.

              Machinalement, la gouvernementale chercha la dague qui ne la quittait plus depuis quelques aventures. Mais elle ne trouva que du vide. C’est vrai ! Elle l’avait laissée sur le lieu du dernier repos du pigeon géant. La lame s’était brisée en deux. Soupirant de dépit, elle haussa les épaules et esquiva sans grand mal le coup de bâton que Dumbo voulait lui asséner. Le petit gros enchaîna en lançant une espèce de masse d’arme dans la direction de la blonde. Qui esquiva aussi, mais de justesse cette fois. Quand à l’avare mesquin, il se contenta de tendre la jambe, et Maya trébucha. Mais la chance était avec elle pour une fois, elle se rattrapa en s’agrippant à ce dernier, choppant au passage la grande lame qu’il portait à la ceinture. S’aidant de celle-ci, elle inversa les rôles et chargea elle-aussi en découpant d’abord, proprement, la jambe coupable qui l’avait faite trébucher. L’homme s’écroula avec un cri et un flot de sang. Maya le finirait plus tard. Elle perça le bide rebondi du petit gros, qui tomba à genoux avec un hurlement douloureux. Quant au dernier, Maya allait le décapiter dans sa lancée, mais il para le coup. Elle se fit avoir par un revers de son bâton qui lui faucha les jambes. Heureusement, elle avait d’autre tours dans son sac. Et se remit sur pieds aussitôt, transperçant l’épaule du bras moteur avec son Shigan.

              Il lâcha la branche, mais Maya n’en avait pas encore fini avec lui. Le sabre ne lui était plus d’aucune utilité. Elle préféra prendre cette jolie dague qui pendait à sa ceinture. Et elle l’aurait fait s’il n’avait pas eu le réflexe de faire la même chose. Sans trop comprendre comment, la borgne se retrouva avec la lame plantée dans la cuisse. Sa jupe en jean noire -et propre !- se retrouva imbibée de sang. Grognant, non de douleur mais d’irritation, la jeune femme retira la dague et la planta d’un coup sec dans l’œil gris comme l’acier de son assaillant. Elle s’écarta ensuite, mais vacilla avant de se retrouver contre le plancher du navire. Grandline était en vue, mais Maya ne voyait que des petites étoiles tourner autour de sa tête. Elle se redressa, un peu étourdit, et se raccrocha au petit gros prostré alors que feu Dumbo valsait par-delà le bastingage. L’avare mesquin le suivit rapidement, gesticulant et hurlant, cherchant vainement à se raccrocher à quelque chose.

              Maya essayait de retenir le petit gros, pour ne pas gâcher ses talents et s’entraîner à dépiauter encore et encore, mais il glissa et sa veste de cuir resta dans les mains de la borgne. Qui jura en trébuchant à nouveau et se mangea la coque intérieur de l’Ecume. Génial. Les doigts crispé sur la veste de cuir, un cuir brun délavé, elle assiste à l’explosion du navire ennemi. A l’atterrissage tout en douceur de Michaela. Et à la chute sans fin de Walters.


              _ Bah merde alors...

              Le borgne venait, purement et simplement, de disparaître, avalé par le vide. Elle secoua la tête, mais oublia presque aussi vite son étonnement en voyant un rescapé des adversaires tenir quelque chose contre la gorge de Tahar. Non, pas quelque chose.. Il semblerait que ce soit sa main. Une main bien étrange. Mais le plus étrange, c’est surtout qu’il ait réussi à échapper au reste de l’équipage. Il devait être quand même assez agile/balèze/chanceux, et rayez la mention inutile. Songeuse, la gouvernementale froissa le cuir entre ses doigts. Et baissa la tête, intriguée, alors qu’elle sentit quelque chose ressemblant à un paquet. Après s’être débattue avec la doublure du cuir, la blonde à l’oeil vert en sort... Un sac de graine pour oiseau. Mais pas des petites graines. Ou plutôt si. Plein de petites graines, collées ensemble, formant ainsi des petites barres. Comme les barres de céréales que la jeune femme adorait manger lorsqu’elle vivait encore sur l’île de Baterilla. Elle songea alors que le rejeton du gros pigeon allait adorer, regardant sans le voir le joli doigt d'honneur que le Doc offrait à l'intrus.

              *Intro du premier CD de Manau
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              Je le crois pas.

              Je le crois pas putain.

              Remets-toi, vieux. C’était qu’Walty, tu vas m’dire. Un jeune comme un autre. Un marrant un peu mais tu l’connaissais pas vraiment, pis ça va faire d’la place pour Hope. Elle pourra dormir tranquille, c’sra au moins pas lui qui viendra la violer la nuit. Toutes ces conneries pour m’remonter l’moral, tu les enchaînerais bien, hein ? Ben te casse pas. J’en ai rien à cirer du saut d’l’ange du pelleteur pro. Rien.

              Fin ça m’fait chaud, ça m’fait froid. J’apprécie la figure aérienne. Jfais des lignes sur lui pack’y faut bien. Mais j’m’en fous. La mort, j’ai testé plusieurs fois. Il en verra d’autres. Là où y va. Où qu’il aille.

              Nan, c’qu’y m’les fout jusqu’au museau. Les glandes. C’qu’y m’les fout jusqu’au museau, c’est cet empaffé qui s’croit malin à v’nir tomber sur mon bateau en f’sant un trou d’dans. Putain, mon bateau. MON bateau. Mais bordel c’est pas possible, ça, par les quinze enfers. Y a qu’moi qu’aie l’droit d’faire des trous dans les bateaux des autres. C’est d’notoriété publique.

              Ma tronche aussi elle est d’notoriété publique. Enfin j’aurais cru maint’nant. Tahar Tahgel, quoi. Moi. Les Saigneurs. Eux. Nous. A s’demander à quoi ça sert d’en avoir une aussi grosse. Prime. Si personne prend l’temps d’lire les affiches que la Marine s’échine à créer, c’est la loose.

              Pour les pauvres chtits nemployés qui bossent la nuit dans des ateliers pas clandestins pour les imprimer. Pour nous qui suons corps et âme toute l’année par tous les temps pour leur donner une raison d’être. Pour tout l’monde quoi.

              Y compris pour les connards qui les lisent pas. Qui sont pas au courant. Qui s’pointent sur MON navire. Et qui m’foutent couteau sous la gorge pendant la descente de Reverse Moutain. Qui s’permettent de gâcher c’moment. Ha ! Y va voir le beau gosse. Ouais, j’l’ai r’connu, t’en fais pas. C’lui qu’avait l’bras démultiplicateur d’effet face à Bishop, tàl. Lui qu’m’excitait l’envie d’fracasse. Ha !

              Et y va voir donc. La réaction d’mes gars, là, c’tait pour le mettre dans l’ambiance. Ha.

              Hinhin.

              Y a pas a dire, l’rire sardonique a toujours payé et paiera toujours. J’rauque la suite pour faire genre.

              L’code d’ho-quoi, p’tit ? J’rêve ou t’as cru atterrir chez des gens fréquentables, là ? Bouge pas, va, jvais pas t’faire languir plus longtemps. On va les rectifier. Tes croyances.

              Impossible qu’y voie ma tronche, là, mais les gars eux ont un bon plan d’ssus. Pleine face. Barf. Tant pis. Jack a d’à vu, pourquoi eux y verraient pas non plus. Jsuis l’Cap’. Leur Cap’. Autant qu’y sachent.

              J’me s’coue un peu cont’ sa main en pointe, frétille comme une truite sur un hameçon. Faut qu’me concentre, jconnais pas encore bien comment ça marche. Qu’jretrouve la sensation. Celle qu’j’ai eue à Hinu. Au moment d’l’explosion. L’démembrement. La séparation des chairs. La mer rouge. Ah, ça y est, j’ai l’bon truc. L’filon. Ca perle un peu. Jsens. J’ai la face qu’doit être moche, dans l’coin d’la gorge. J’maîtrise pas encore tout j’ai dit. J’avance la gueule. Douc’ment mais pas trop. Pas laisser d’temps mort. J’dérape sur l’fil que j’ai d’vant moi. La pointe. C’est tes doigts ça, beau gosse ? T’es un gars pas trop normal non plus, hein, jme trompe ? Bienv’nue au club. Mais tu vas voir comment on fait avec ces choses-là. R’garde bien. Attentif. Ma trachée s’perfore. L’aorte itou. Yeahé. Ca marche. Jsuis trop fort. Liquide, le Tahar.

              Sanglant.

              Jcontinue encore. Jprofite de ma mort. Jprofite de ma classe. Jdeviens sang partout là où c’que j’en ai b’soin. Pis j’m’échappe. J’joue l’anguille. Et jsuis plus dans les pattes de l’affreux jojo. J’cligne de l’œil aux dieux qui nous r’gardent pas. Jlaisse ma joyeuse équipe souffler. Pis j’me r’tourne vers lui. Lui qu’est intrus. Lui qu’est malv’nu. Lui qu’est pas tombé dans l’bon r’paire de truands.

              Pis j’le vanne. J’le tanne. J’le presse-purée. J’me suis découvert ça un jour qu’Sonja et moi on. Pendant la traversée jusqu’ici. J’ai un peu trop appuyé là où fallait pas. Mis d’l’intensité là où fallait pas. ’reus’ment pour elle qu’c’est un serpent. Qu’elle maîtrise sa pression. Artérielle. Ca l’a sauvée. Sinon j’la f’sais hémorrager d’un peu partout. Comme j’commence à lui faire à lui, là. Poigne d’fer sur son bras, ça loupe pas. Son sang à travers sa peau. Mon rythme cardiaque. Qui monte. Qui monte. Qui monte trop pour lui. Ses yeux d’viennent rouges. Son nez r’niflote. Goutte.

              Goutte rouge.

              Ca y est p’tit, t’apostasies ? T-Humfrbl !


              Waterworld [1624] 661875SignTahar


              Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 2 Mar 2012 - 3:04, édité 1 fois
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              Raclure.
              Bordel de Raclure de mat !

              Putain. J’ai mal. Si ce con ne m’est pas imprimé dans la face, c’est que j’ai vraiment de la chance. Et il m’a aplatit la poitrine, j’ai du mal à m’en remettre. Je me relève péniblement, et j’ai plus franchement la tête à être sympathique. Un poil de mauvaise humeur, la Hope. Juste un poil. Juste histoire de coller une mornifle à Walt pour la connerie qu’il a fait sur l’autre navire.
              En parlant de l’autre Navire, y’en a plus. Explosé, grâce au talent du borgne, qu’est assez doué pour tout casser partout où il passe. Et avec ses conneries, on a bien faillit y passer, d’ailleurs, et tous les deux. Puis merde ! Il est où ce con ? Je regarde autour de moi sans voir le bonhomme en question. Il se planque parce qu’il sait qu’il va morfler ? Ou alors… Ou alors à voir la tête des autres gus sur le navire, ça ne s’est pas aussi bien passé que je l’imaginais pour notre camarade Bosco.
              Ouais, ils affichent tous une tête du genre « bordel de merde, y’a le Walty qu’vient de caner salement sous nos yeux ». Je crains le pire. Je remets bien mes lunettes sur mon nez mais cherche pas à tâter plus loin. C’est la petite déclaration de Maya qui me confirme toute l’histoire sur la mort de Walters. Pas que c’est franchement dérangeant pour moi, vu que mon espérance de vie vient de remonter de plusieurs années, mais c’est plutôt… Triste. Ouais, ça faisait un bail que je n’avais pas perdu un de mes équipiers. Enfin, si on pouvait le considérer comme tel.

              Mais pas le temps de se morfondre sur la mort de notre camarade que déjà, les péripéties recommencent. Pas moyen d’avoir une minute de calme dans le coin, jamais ça ne s’arrête sur l’écume, jamais-jamais-jamais. Y’a toujours un couillon pour faire des conneries, et ils se surpassent tous à chaque fois pour en faire des plus en plus bête. Par exemple, là : La descente n’est pas encore terminée, y’a un zigoto qu’a chopper le chef par derrière pour nous dire « ouaaaich mec, gardez-moi ici, c’le-code-d’honneur-qui-l’a-dit ou je zigouille celui qu’à la tête du plus méchant de la bande ». Logique. Et je crois qu’il ne comprend pas vraiment pourquoi on lui rit au nez.
              Moi je me retiens, je sais que ce n’est pas facile de se retrouver tout seul au milieu des océans à la merci d’une bande de gros vauriens qui se sont dit qu’ils feraient un chouette petit équipage. Mais dans le doute, je me saisis de mon couteau et m’approche du nouveau crétin qui s’est invité sur le navire. Jack rigole bien, le doc en profite pour lui faire comprendre qu’il l’aime pas du tout, Tahar fait un peu comme Jack, mais en plus vilain encore.
              Le zozo ne va pas faire long feu, et ce n’est pas le Tahar qui dira le contraire.

              « L’code d’ho-quoi, p’tit ? J’rêve ou t’as cru atterrir chez des gens fréquentables, là ? Bouge pas, va, jvais pas t’faire languir plus longtemps. On va les rectifier. Tes croyances. »

              Ouh le vilain.
              Le très très vilain même.
              Ouh, qu’est-ce qu’il nous fait là, le capitaine ? Un tour de magie ? Un fruit ?? Naaaan, il ne nous avait pas caché ça, le vicieux ? Ah bah oui. Ouh. Ouh que c’est moche. Et très gore. Franchement sale. Ah non. Moi je n’applaudis pas pour l’impro que tu viens de nous faire mec, ça me retourne les tripes. Déjà que j’ai du mal et qu’elles dansent la samba avec les conneries de tantôt. Pffou. Et puis, le gus avec lui à l’air de voir rouge. Genre au sens propre comme au figuré.
              Ça a l’air franchement mauvais son machin. Et là, je me promets de ne jamais fâcher le capitaine, histoire de, hein.

              « Ca y est p’tit, t’apostasies ? T-Humfrbl ! »

              C’est la fin de la descente les amis ! Aussi un truc qui casse complètement le trip du petit Tahar. Mais complètement, ça perd tout de suite tout son charme. En tout cas, l’invité a compris qu’il avait à faire à des vrais méchants. Je ne sais pas trop ce qu’il pense, ni ce que le capitaine compte en faire, mais s’il s’en sort, ça relèvera du miracle.
              Moi, de son cas, je m’en tamponne la coquille.
              J’file un coup dans les côtes de Jack pour le sortir de son petit monde, histoire qu’il retourne à la barre. Ouais qu’il regarde bien le garçon, y’a des petits trucs à éviter, genre des épaves de bons hommes qu’ont pas eu autant de chance que nous. Si on pouvait éviter de se la rejouer Mode Titanic, ça arrangerait bien tout le monde. Et puis, un peu plus loin, c’est le phare qui se dresse sur son rocher. Chouette.

              « Cap des jumeaux en vue les enfants. »

              Eh, c’est quoi qui flotte sur le sommet du phare ? Un drapeau ? De là ou on est, ça ressemble à une patate plutôt difforme. Et la couleur est flashante. Mais faut dire qu’à travers mes lunettes, le contre-jour, tout ça, j’y vois pas grand-chose.
              Faut bien aller regarder ça de plus près, nan ?

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