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Retour dans l'action - quelques mois ont passé?

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Les rues étaient bondées, définitivement trop animées pour un mois de Janvier. Le marché battait son plein et les soldats étaient à l'affut du moindre débordement ou de la moindre effusion. Ils étaient rassemblés en nombre sur l'île, sans doute à cause, ou grâce, selon les points de vus, des informations recueillies par divers sbires un peu partout sur Grand Line. Des pirates recherchés, parmi les pires forbans des mers, ou du moins, ayant le pire potentiel étaient là, quelque part. Le Gouvernement Mondial n'allait pas perdre une occasion de prouver qu'il était toujours aussi présent qu'un siècle auparavant, lors de la Grande Guerre. La plupart de ces vermines étaient sur la route de tous les périls depuis peu et s'étaient fait un nom sur les Blues mais chacun d'eux, à leur manière était d'une force rare et brutale. C'était la principale raison pour laquelle il y avait autant de monde sur l'île, le Q.G. avait débordé et ses couloirs étaient devenus une véritable fourmilière mais il y avait une autre raison à cela. Le gouvernement allait organiser une expédition pour laquelle peu de personnes seraient choisies. La sélection s'effectuait justement au même endroit.

La destination? L'archipel Boyn. Bien sûr, le Gouvernement disposait de botanistes talentueux mais il était toujours intéressant de recruter parmi les civils, c'était après tout une façon sûre de renouveler un peu la masse de fonctionnaires. De plus, si on prenait en compte la dangerosité du voyage, cela devenait indispensable. Du sang frais, recruté exprès pour l'expédition, n'aurait aucun mal à s'adapter à des situations bien plus dangereuse que celles qui les attendaient dans ce rassemblement d'îles sauvages. Les volontaires faisant déjà partit des rangs du Gouvernement seraient évidement les bienvenus et il était prévu qu'une escouade de soldats protègent chaque scientifique une fois là-bas. Bien sûr, la croisière avait un but bien précis: découvrir de nouvelles plantes pour créer de nouveaux remèdes. Et pour cela, quoi de mieux que le fameux archipel inexploré, car bien trop dangereux, de Boyn? Les pertes seraient sans doute nombreuses mais c'était un risque à prendre.


Une jeune femme de taille standard et marquée par une peau d'une blancheur exceptionnelle se recula un peu plus encore dans l'ombre de la rue. Une mèche de ses cheveux, d'une noirceur d'encre, s'échappa du foulard opaque qui les retenaient. La femme la remit en place derrière son oreille avec automatisme puis observa l'escouade de soldats passer en ne retenant que très mal un frisson. Après avoir jeté un regard circulaire à la place, elle sortit au soleil avec un peu plus d'assurance. La demoiselle n'était vêtue que d'un haut de maillot de bain, assez osé pour la saison, et d'une sorte de pantalon sans doute un peu trop court pour pouvoir prétendre à cette appellation. Des pupilles d'un noir de jais complétait son visage cependant caché, comme la plus grande partie de son corps, par une espèce de grande cape noire. Elle avait aussi une démarche souple et agile et un pas ne déplaçant quasiment aucun grain de poussière habituellement réservé aux grands guerriers. Sa capacité à se fondre dans le décor était déconcertante, rasant les moindres murs et ne faisant aucun bruit, la brune se faisait totalement oublier parmi le brouhaha environnant du marché.

Après avoir réalisé quelques emplettes, comprenant de l'encre de pieuvre, du sel et divers autres ingrédients se rapportant tous plus ou moins à la cuisine, le femme s'engouffra dans une petite artère surpeuplée, se frayant un chemin avec une aisance cependant assez remarquable. Après avoir cheminée dans diverses ruelles, elle s'arrêta devant une toute petite porte miteuse, que personne n'aurait pu remarqué tellement elle était empêtrée dans le lierre. De larges fissures striaient le bâtiment dans lequel s'engouffra la fille. Après avoir retiré sa cape, dévoilant son corps, elle jeta quelques pièces sur le comptoir ce qui eu pour effet de réveiller le vieux qui y dormait qui récupéra l'argent avec l'air empressé et avide d'une personne ayant vendu son âme à l'argent. La brune masqua un regard dégouté en détournant sa tête vers le vieil escalier raide et grinçant qui lui faisait face. Une fois à l'étage, elle frappa trois coups rapidement puis un coup après quelques secondes d'attente, plus discret, à la porte située à sa gauche. Un jeune garçon blond vint lui ouvrir.

Ah! Kana! J'ai eu peur qu'il ne te soit arrivé quelque chose dehors...

Ne prononce pas ce nom petit frère, tu sais que c'est dangereux...


Dernière édition par Kana Suu le Jeu 16 Fév 2012 - 20:49, édité 1 fois
    Oh bien des choses avaient changées en quelques mois, en dehors de la couleur de cheveux de Kana bien évidement. Il ne fallait pas omettre de préciser qu'il y avait pas si longtemps que cela, la pirate était à la tête d'un équipage entier de forbans sur le pied de guerre et ultra-entrainés. Comment s'était-elle retrouvée dans un petit hôtel miteux à se cacher des soldats dans le Royaume d'Alabasta alors que la jeune femme se dirigeait auparavant vers la troisième voie de Grand Line en compagnie d'un affreux gros puant, surnommé Nonos, qui avait d'ailleurs plus l'apparence d'un gros ours répugnant, sur un gigantesque navire? Jamais l'albinos n'avait pensé que son voyage se passerait ainsi. Kae avait disparu dans les airs, sans doute se trouvait-il actuellement au paradis des pirates, à engloutir des litres de rhum. Quoi que ce ne fut pas son genre.

    Après avoir quitté le Cap des Jumeaux il y avait maintenant bien trop de jours pour pouvoir les compter, notre protagoniste et son frère étaient restés prostrés dans l'infirmerie du vaisseau. Kana avait bel et bien renoncé à son rôle de Capitaine et se faisait une joie de retrouver la sensation de liberté qu'elle n'avait plus éprouvée depuis un moment. Le voyage jusqu'à la première île, où les deux amis avaient abandonné le Mujinzoo, s'était déroulé sans nulles encombres. Le caillou ne fut cependant pas à la mesure des attentes de notre exigeante botaniste qui aurait sans doute préféré trouver devant ses yeux un port bien animé avec une possibilité de plier bagage assez vite et de ne plus avoir à croiser les personnes qu'elle venait juste de quitter. Faute de mieux, elle se contenta donc d'accepter le sinistre rocher sur lequel semblait avoir été sculpté un crâne de pierre.

    Bien vite Hotaru avait proposé d'établir un campement dans la forêt. Sa sœur lui avait donné immédiatement raison, estimant que la moindre alternative permettant de s'éloigner de la côte était, de toute façon, absolument géniale. Faire du feu n'avait pas été aisé, non pas que les bois manquaient de branchages mais plus à cause de l'humidité environnante. Les deux premiers jours, il avait donc fallu se contenter de dormir sur une branche un tant soit peu en hauteur, histoire d'éviter les éventuels prédateurs. Ne connaissant pas l'île, Kana avait estimé meilleur de choisir la carte de la prudence. Ensuite, la météo s'était faite plus clémente et les compères avaient trouvé un bois qui séchait plus vite. Ils avaient établi leur campement dans une petite clairière bien exposée près de laquelle s'écoulait lentement un joli ruisseau. C'était l'idéal pour subvenir à leur besoins. Non loin de là, les robinsons avaient découvert des racines tout à fait comestibles qui pouvaient aisément compléter le stock de nourriture qu'ils avaient subtilisé du Mujinzoo. Le gibier était présent, bien qu'en assez petite quantité, mais suffirait à subvenir aux besoins en protéines de deux humains normalement constitués.

    Un petit groupe d'hommes survinrent le même soir où Ayami réussit enfin à allumer un feu. Ils faisaient partit de la marine et semblaient totalement pommés. Après avoir assurés qu'il n'y avait pas de gros vaisseau du Gouvernement sur l'île mais simplement quelques personnes isolées comme eux, Suu décida qu'il était préférable pour sa santé mentale de les éliminer. Hotaru, qui partageait totalement les convictions de sa sœur fut de même avis et, une fois la boucherie pleine de viande, les deux protagonistes durent convenir du fait que ce n'était finalement pas une clairière assez accueillante qu'ils avaient choisi pour domicile. Ils convinrent donc de déménager le lendemain en suivant le cours de la petite rivière qui semblait traverser une bonne partie de l'île.

    Ce jour là comme le précédent, ils rencontrèrent des personnes qui n'étaient pas de l'équipage vivant sur le Mujinzoo...
      Hotaru! Oublie pas de prendre les provisions qui nous reste! cria Kana du haut d'un arbre.

      Je sais, t'inquiète pas je gère! lui répondit son frère en soupirant.

      Le garçon alla néanmoins chercher les denrées, il avait beau avoir dit qu'il gérait, ce n'était pas vraiment le cas. Il avait tendance à oublier pas mal de choses ces derniers temps. Non pas que cela ait une réelle importance, sa sœur repassait toujours derrière lui. Cela valait sans doute mieux mais c'était parfois un peu énervant. Bien entendu, il n'y avait pas de question de confiance derrière ces actions, juste un besoin irrépressible de Suu de pouvoir toujours tout contrôler. Garder le contrôle était une chose tellement importante pour elle qui Ayami ne pouvait pas lui en vouloir. Après tout c'est son passé qui l'avait façonné comme elle l'était.

      Le jeune homme n'avait pas toujours été un tueur de marines puisqu'il en était un il y avait seulement quelques années. Sa famille toute entière faisait partie de cette organisation mais, lui, au fil de son enfance, avait appris à la haïr de plus en plus. Elle avait déformé toute notion de réalité chez les siens et fait s'envoler toute humanité. Il n'y avait plus que les missions et les ordres qui comptait. Le reste, comme ce qui était marqué sur le papier, n'avait aucune importance. Oui, Hotaru était un assassin. Il tuait des soldats. Mais eux tuaient bien plus que des rêves. Ils emprisonnaient la liberté à coups de mensonges. C'est le moment que choisit Kana pour descendre de l'arbre sur lequel elle avait dormi en ronchonnant.

      Hé! Te plains pas, toi au moins tu as réussi à dormir. Je me suis fait bouffer par les moustiques moi cette nuit!


      Ouais, mais avoue que c'est pas confortable...


      On a pas pu laisser le feu, ça attire les nuisibles.

      Pas faux. Bon, on décampe?

      Je suis prêt moi.

      Attends, je vais vérifier qu'on a tout.

      La jeune femme se dirigea vers les sacs qu'avait rempli son frère et en inspecta le contenu. Une fois satisfaite, elle se redressa et se frotta les mains, il était temps de trouver un nouvel endroit où séjourner. Un coin plus tranquille serait bienvenu, il permettrait d'avoir un pied à terre sûr mais ce qui demeurait plus important, c'était que ce soit un coin invisible. Un truc dur à repérer. Comme ça ils pourraient vraiment visiter l'île. Après tout, ils étaient sur Grand Line, l'une des mers les plus dangereuses au monde mais pour le moment, cet étrange caillou n'avait rien de très excitant, cela en était même un peu décevant dans un sens. Le grand danger, le frisson... Le voyage auquel tant de pirates n'avaient pas survécu... C'était donc ça? Un minable jeu de survie? Finalement, peut être que Kana et Hotaru s'étaient un peu trop préparés. A moins qu'ils n'aient pas eu de chance dans le choix aléatoire de la voix sur laquelle ils s'étaient engagés.

      Les deux compères suivirent donc le ruisseau dans le sens inverse du courant car après tout, une source partait bien d'un point un peu plus élevé ou d'une montagne, en toute logique. Et il y avait justement un gros crâne de roc posé au centre de l'île. Ils pourraient peut être demeurer dans les trous qui servaient d'imitation d'orbites oculaires? Après tout, ça ne serait pas si mal, il fallait juste voir si il y avait un point d'accès assez aisé. Au pire, il faudrait le créer mais c'était tout à fait dans les cordes de nos aventuriers.
        Un son, lourd et répétitif, se faisait entendre, comme une sorte d'écho éternel, ne faiblissant jamais. Cela faisait maintenant une heure que Kana et son frère s'étaient mis en route, après une petite pause-cueillette de plantes, ils recommençaient à marcher. Le rythme de leur pas s'était instinctivement calé sur celui qui résonnait dans l'île, rendant l'exercice assez soutenu. Les protagonistes se demandaient bien évidement ce qui pouvait créer ce type de bourdonnement mais cela ne rappelait à l'albinos que les chantiers de Tequila Wolf et au petit blond les entrainements au sabre en bois avec son grand père. Aucune des deux hypothèses n'étaient réellement envisageable, en effet il était peut probable qu'une île aussi desserte et nature que celle-ci abrite un camp d'entrainement de futurs marines (bien que cela aurait expliqué la présence de quelques garnisons dégarnies dans la forêt) ni un chantier sur lequel travaillaient quelques milliers d'esclaves.

        Quelques instants plus tard, la pirate écarta du chemin que les deux amis se traçaient à travers la végétation luxuriante, un large rideau de lierre. Devant les quatre yeux écarquillés se dévoilèrent alors une sorte de village primitif, bâti à même le roc. Certaines bâtisses semblaient même s'enfoncer dans le pierre, formant des habitations troglodytes. Il était déconcertant de croiser ce type d'installation ici car à part les Nigawarai et les étranges types de la marine que nos héros avaient pu croiser, ils n'avaient vu ni entendu personne. Cette île n'était pourtant pas si grande que cela, mais il était vrai qu'ils n'étaient pas là non plus depuis assez longtemps pour avoir pu l'explorer entièrement.

        La jeune femme s'avança plus en avant sur la petite esplanade qui s'étirait devant elle. En contrebas et dans toute la minuscule vallée s'étalaient des habitations et, en y regardant de plus prêt, elles n'étaient pas si rudimentaire que cela. Bien sûr, elles n'égalaient pas le confort des logements dans les grandes villes ou dans le pays les plus riches mais elles étaient tout de même évoluées. Il fallait bien faire quelque chose à présent, l'albinos et son frère n'allaient pas zoner toute leur vie sur cette île sauvage et dénuée de tout agrément. Ce fut la raison qui poussa la pirate à descendre de l'esplanade, à l'aide, entre autres, de larges lianes qui semblaient vouloir envahir la petite vallée. Il était d'ailleurs évident que c'était ces villageois qui les avaient repoussé et continuaient à le faire, inlassablement. La nature donnait parfois des contraintes assez rudes. Mais à ce niveau-là, Kana allait bientôt rencontrer bien pire...

        Après avoir glissés d'une façon plus ou moins élégante le long des plantes et s'être relevés d'une chute sur le postérieur, les deux protagonistes jetèrent un regard circulaire au village. Il aurait peut être été plus prudent de se renseigner avant sur les habitudes de ces autochtones. Les aventuriers n'étaient pas réellement prêts à être mangés par de quelconques cannibales. Mais il était désormais trop tard pour faire machine arrière, des curieux sortaient déjà de leur maison et s'approchaient de leurs visiteurs.