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♪ Pretty Women ♪

« Aïeuuh... »

Cette fois, ça ne peut pas être le soleil. A moins que des bras lui aient poussé entre-temps. Non, c'est autre chose. Étrangement, la chute ne m'a pas fait si mal que ça. La raison ? Du parquet... Sur le coup, pas de réaction. Puis, quelques secondes plus tard, un tas de questions surviennent. Pourquoi ? Comment ? Et d'autres toutes aussi intelligentes que les précédentes. Enfin, ça me revient. Je suis sur un bateau. Autant dire que sur le moment, je me suis sentie un petit peu stupide. Bon, et après ? Personne n'a pu lire mes pensées. Méfiante, je regarde tout de même autour de moi. Non, ça a l'air d'être bon. Je me relève donc difficilement, les coups de soleil ne m'aidant pas énormément dans cette tâche. Suite à cela, me voilà partie vers la plage avant du bateau. Arrivée à destination, je me colle contre la barrière. Soudain, je suis rapidement prise d'une envie de crier à tout va « Je vole, Jack, je vole ! ». Malheureusement, je n'ai pas de Jack dans ma vie, ni d'un quelconque autre homme d'ailleurs. Oubliant donc cela, je finis par concentrer mon esprit sur la destination qui est, ma foi, déjà visible. Pour tout dire, on est arrivés. Je dis « on » car, en fait, nous sommes tout un groupe d'étudiants à avoir fait ce voyage. Seulement, je ne les côtoie pas. Ce serait différent si mon meilleur parti était parmi eux, mais ce n'est pas le cas.

Sortant in extremis le premier livre qui me tombe sous la main, je passe devant les autres en les ignorant. J'entends déjà les murmures d'insultes. Dommage pour eux, je ne les aime pas, donc ça ne me fait rien. Malgré tout, je sais que je suis obligée d'attendre le professeur, donc je patiente. Nous prenant pour des imbéciles, il nous ré-explique ce que nous sommes venus faire là, au cas où nous ne l'aurions pas encore compris. Considérant cela comme une perte de temps, je me suis remise dans mon livre de médecine comprenant la thèse d'un fabuleux médecin. Celui-ci débat sur une maladie incurable peu connue qui est l'acro-scypho-dysplasie métaphysaire, aussi connue sous le nom de syndrome de Bellini. Enfin, ça ne me dit rien d'en parler, surtout que je n'y saisis pas grand-chose. Finalement, je comprends que cette maladie soit rarement connue. Ça reste malgré tout plus intéressant que ce que radote notre mentor. J'aimerais bien savoir parmi tous les élèves, qui sont en médecine depuis plusieurs années, lequel n'a pas compris que nous sommes venus ici pour un test pratique et réel de ce que l'on apprend depuis déjà pas mal de temps ?

Pendant qu'il continue son explication, je décide pour changer de regarder un peu le monde qui m'entoure. Ce qui est clair, c'est que Bliss est réellement un monde différent de celui de Kage Berg. Alors que le premier est typiquement représentatif de ce qu'est une ville, le dernier ressemble quant à lui davantage à un champ qu'autre chose. Malgré tout, cela reste une belle île. Mais, je crois vraiment préférer mes petites plaines à cette température trop élevée et cette ambiance typique citadine. Après tout, il n'y a pas un brin d'herbe à l'horizon, mais seulement des briques, partout. La nature est à peine présente. Ah, si, pardon, il y a du bois, qui permet aux charpentiers de construire des bateaux, erreur de ma part ! Bref, cet endroit n'est pas trop à mon goût...

Bon, au final, l'enseignant a terminé enfin son discours et nous a demandé d'aller à la rencontre des charpentiers histoire de soigner des blessés. C'est vrai qu'avec quatre mille travailleurs, il doit y en avoir quelques-uns mal en point. Tous mes camarades sont donc déjà partis à la rencontre de ces ouvriers et certains ont même commencé à effectuer des soins, pendant que je rêvassais. 'Faut croire que je ne suis pas la plus motivée. Non, c'est faux ! « Je » suis l'élève la plus investie et « je » vais passer ce test avec brio ! Partant donc du port avec ambition, je commence à rechercher un blessé. C'est limite si je n'allais pas en taper un pour avoir quelqu'un à soigner... Qu'est-ce que je dis encore ?! Je suis médecin, enfin infirmière, et je dois soigner les gens, pas les blesser ! Pour me remonter à bloc, je me fous donc une paire de claques. Ça fait mal. Surtout sur les coups de soleil, que j'ai encore oublié. Mais, au moins, ça m'a bien remis les idées en place !

Je repars donc à la recherche d'un blessé, mais toujours rien. Le Dieu ne m'aime-il donc pas aujourd'hui ? C'est vrai que je ne prie pas beaucoup, mais tout de même. De là à me faire échouer un test, c'est méchant. Puis, à force de marcher à la recherche d'un charpentier ensanglanté, j'ai fini par sortir de la zone délimité par notre professeur. Les ruelles sont plus étroites, mais également de plus en plus sombres. En fait, ça en devient même inquiétant... Heureusement que la ville est peuplée, sinon je serais morte de trouille à l'heure qu'il est. De toute manière, peu importe les conditions, je dois réussir ce test coûte que coûte ! C'est donc désobéissante et rebelle que je continue ma recherche d'un blessé. Qu'il soit grand, petit, gros, maigre, humain ou non, je veux soigner quelqu'un !
    Je cours à perdre haleine dans une ruelle sinueuse. Les pas se rapprochent, merde ! Je sens que chaque pas est de plus en plus dur. J'vais bientôt m'effondrer. Je regarde devant moi et j'avise une ruelle parallèle. Un coup d'œil en arrière ; personne en vue. Pas d'hésitation ! Je m'engouffre dans le passage, puis je fais quelques mètres avant de me cacher derrière une grosse poubelle. Haletant, je me fonds dans l'obscurité, puis je retiens ma respiration. Les pas se rapprochent rapidement. Je vois passer une patrouille de marines. Six hommes, armes en main. L'homme de tête ordonne à ses troupes d'accélérer. Ils passent en jetant un coup d'oeil dans ma direction, mais la ruelle est obstruée ; impossible de passer. Ils ne s'attardent pas. Je retiens ma respiration le plus longtemps possible et ma bouche s'ouvre à la recherche d'air quand les bruits de pas se sont déjà bien éloignés. Je prends deux bonnes minutes pour reprendre mon souffle.

    Ce n’est pas bon ! Pas bon du tout ! Ça fait à peine trois heures que j'ai quitté la prison et il y a des marines partout. J'ai eu beau me soigner un peu, je suis encore fragile et ces courses poursuites sont franchement le genre de trucs que je devrais éviter dans ce genre de situation. Il me faudrait trouver un endroit pour me cacher. Pas la rue, ça serait assez risqué. J'pourrais attraper une saloperie avec mes blessures à moitié ouvertes. En plus, si je m'endors, n'importe qui pourrait me trouver, me voler ou pire ! Me capturer ! Je ne peux pas faire ça. Trop de risques. Mais en même temps, je peux pas aller dans une auberge. Mon signalement a dû être donné un peu partout. Avec mon physique atypique, il va être compliqué de me faire passer pour quelqu'un d'autre. Si je prends une chambre quelques parts, la marine risque de débouler dans l'heure. J'ai vraiment aucune échappatoire ! Il me faudrait de l'aide ! Dommage que Lilou soit partie... j'aurais pas craché sur un geste de plus, même si ça aurait dû me couter une fortune. Plutôt vivre que crever dans cette situation. Revenir en prison ? Impossible ! Ils renverront une lettre à papa, surement. Ou ils ont déjà suffisamment de preuves pour éviter de lui en parler ? Surement. C'est une vraie prison qui allait m'accueillir si je me faisais capturer. Une prison d'où on ne sort jamais. J'peux pas faire ça. Après les sacrifices de Lilou pour me sauver. Non, impossible.

    Le silence s'est installé. Mon souffle est revenu à un rythme normal. Je me relève en douceur et j'oscille un instant sur mes jambes ; le poids de ma hache et de mon sac se fait terriblement sentir dans ses conditions. Lentement, je retourne au croisement et je jette des regards discrets vers toutes les directions. Personne. Je devrais peut-être me demander par où aller. Je sais pas en fait. Plus loin de la prison et de la base de la marine. En périphérie de la ville, ça devrait être plus simple de se cacher. Loin des patrouilles aussi. Loin de tout en fait. Avec mon sens de l'orientation pas trop mauvais, je repère la base de la marine et le port. Je prends la direction opposée à ces deux là. Je vais me mettre à l'ombre pour un temps. Toute façon, je pourrais pas prendre la mer dans cet état. Il me faudra bien deux semaines d'un bon repos pour que ça soit possible. D'ici là, il s'agira de survivre.

    Je m'avance d'un pas normal dans la direction choisie. Ça craint un peu, mais les marines vont dans cette direction. J'essaie de minimiser mon bruit, histoire de repérer mes adversaires à l'avance. Il se passe deux minutes ainsi à ne croiser personne, marchant le long de la ruelle. Au passage d'une bifurcation, un homme se jette sur moi. Un marine. L'épée redressée prête à m'abattre.

    Elle est là ! C'est elle !

    Dans un réflexe, j'attrape ses mains tenant le manche de son arme. Nous luttons un bref instant avant que je lui envoie mon pied dans l'estomac. Il lâche son arme et part en arrière. Moi, je perds l'équilibre et je m'effondre par terre. Merde ! Je sens la chaleur du sang se répandre sur mon torse. Pas bon du tout. Je me relève tant bien que mal et j'avise plusieurs hommes s'avançant dans ma direction, provenant de la même ruelle que le premier homme dorénavant à terre et sonnée. C'est reparti pour la course ! Ah... J'en pleure presque. Quand est ce que va bientôt finir cet affreux manège ! Je suis au bord du gouffre. Trop fatigué. J'ai les jambes en feu. J'vais me faire avoir. Seigneur ! Aidez moi ! Quoi ? Merde !
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    Avançant lentement parmi les ruelles étroites et sombres, j'arrive finalement dans une plus grande rue. Ce que ça fait du bien un peu d'air, je commençais à étouffer ! En plus, j'avais les chocottes. Les petits passages où tu peux te faire attraper, torturer et violer sans que personne ne te voit, c'est pas vraiment ce que j'aime. Mais alors que je me remets à peine de ma terrible expérience, des marines me bousculent les uns après les autres. Non mais ! Je leur mettrais bien une petite baffe à chacun pour avoir importuner une demoiselle, mais le professeur ne serait pas vraiment content. Me retenant donc à contre-cœur, je reste malgré tout intriguée par ce qui les pressent autant. Ceux-ci se séparent en différents groupes dans les petites ruelles. De ce fait, par réflexe sans doute, je commence à regarder à chaque ruelle ce qui s'y passe. Dans la plupart, il y a juste des marines qui cherchent quelque chose, ou quelqu'un, je ne sais pas. Soudain, au bout d'une ruelle, je crois percevoir une personne lourdement blessée. Effectivement, elle semble marcher difficilement et, qui plus est, se fait pourchasser par deux marines. Mon instinct de médecin ne se fait pas longtemps attendre.

    * Peu importe la raison pour laquelle ils la poursuivent, un blessé reste un blessé ! *

    Je m'introduis donc dans cet étroit passage où je croise un marine au sol, sûrement assommé par cette personne qui s'enfuie. Peu importe, je continue mon avancée pour finalement me retrouver derrière les deux marines. La situation semble être tendue. Je ne perçois toujours pas avec précision la personne qui fuit, mais je sais en tout cas qu'elle ne peut plus marcher. Ce qui signifie si l'on déduit ce qui se passe, qu'elle va se faire capturer. Je ne peux pas laisser cela se produire. Mais qu'est-ce qu'une femme dont les genoux font la taille des bras des marines peut donc bien faire contre eux ? C'est clair, la force n'allait pas être mon atout ici. Il va juste falloir que j'use de coups bas. Prenant ce qui me tombe sous la main, me voilà en train d'avancer sur la pointe des pieds avec une poubelle vide en main. Puis, alors que les marines allaient frapper le fugitif, je m'empresse de retourner l'objet et « d'emprisonner » un des marines dedans. L'autre, évidemment, se retourne par réflexe et tente de me donner un coup de sabre. Malgré tout, j'ai avec moi l'effet de surprise et dispose d'assez de temps pour lui donner un bon coup de pied dans les roubignoles. C'est-à dire « le » point faible des hommes.

    Je profite que les deux soldats soient à terre, occupés à se sortir d'une poubelle ou d'essayer de se remettre de ce coup bas, pour emmener avec moi le fuyard. Enfin, apparemment, c'est plutôt la fuyarde. A vrai dire, je ne sais pas trop. Cette personne est tellement musclée que je n'arrive pas à remarquer un quelconque signe pour savoir de quel sexe elle est. L'obscurité qui recouvre cette ruelle ne m'aide pas non plus. Néanmoins, je penche plus pour une femme, par rapport au visage. Je vais considérer que c'est le cas pour le moment. Suite à un coup d'œil rapide des blessures, elle semble vraiment mal en point. Je crois que l'aider à marcher ne va pas suffire, je vais devoir trouver un moyen de la déplacer. Assez rapidement, je me faufile donc dans son dos, passe mes bras sous ses aisselles pour finalement agripper mes mains sur ses épaules. Juste après m'être correctement positionné, je commence donc à tirer vers l'arrière, essayant de m'enfoncer au plus profond de ce chemin. Après avoir fait difficilement une trentaine de mètres à la traîner, je m'assoies en face d'elle et reprend mon souffle. C'est tout de même un gros morceau, que ce soit une femme ou un homme !


    « Je suis là pour vous aider. Je vais essayer, tout du moins... »

    Ça annonce déjà la couleur... Et sous peine de passer pour une sombre idiote, je passe l'étape du « Ça va ? » car dans l'état actuel des choses, cette question me semble quelque peu rhétorique. Bon, je devrais bien être capable de faire quelque chose. J'essaye donc de me remémorer un peu tous les livres que j'ai lu. Malheureusement, je ne suis pas vraiment habituée à passer du théorique à la pratique en un clin d'œil.

    Je stress.

    Tentant donc de reprendre progressivement le contrôle de mon esprit, je commence d'abord par essayer de faire un diagnostic. Bon, et bien, ça saigne. Beaucoup. Néanmoins, parmi ce vêtement ensanglanté, je crois voir la source de la blessure. Un beau petit trou du côté de l'estomac, sûrement une balle. Enfin, ne préférant pas m'avancer, je ne confirme pas cela. De plus, si jamais je le faisais, cela voudrait dire que je dois faire face à un cas de blessure que je ne pourrais pas entièrement soigner. Je préfère donc ne pas m'imaginer cela pour le moment. Subitement, une chose m'intrigue... Sa blessure semblait s'être légèrement cicatrisée, mais s'est récemment ouverte de nouveau, sûrement l'affaire avec les marines. Même si cela reste le principal responsable de sa souffrance, son corps est pas mal amoché autrement. D'ailleurs, en regardant son visage, des restes de larmes s'y trouve. J'éprouve soudain de la peine pour elle. Être presque sortie d'affaire, mais avoir comme aide la minable que je suis.


    * Qu'est-ce que je peux faire… ?! Il faut que je réagisse ! Je ne suis pas sûre qu'elle va tenir très longtemps autrement... *

    Je sens mon rythme cardiaque croître de plus en plus, ma respiration devenir de plus en plus agitée. J'ai l'impression d'être la personne blessée d'un seul coup. Il ne faut pas que ce soit le cas. Pourtant, je suis certaine que cela se lit sur mon visage, l'angoisse. Je prends une nouvelle fois de grandes inspirations, histoire de me calmer un peu. Moi qui espérait ce matin soigner un charpentier à cause d'un coup de marteau sur une main, je me retrouve avec un cas un poil plus grave. En plus, le seul livre que j'ai est celui de tout à l'heure sur une maladie dont je ne retiens même pas le nom et qui est très rare, c'est pas ça qui va m'aider. Non, je dois regrouper mes connaissances et les mettre en application. Plus facile à dire qu'à faire.

    Bon, première chose, enlever les vêtements de la victime. Me voilà donc en train de déchirer avec plus ou moins de facilité l'habit de cette femme. Ne pensant pas devoir soigner un cas comme cela, je n'avais pas prévu de ciseau pour découper des vêtements. Sur le coup, je suis gênée, sans doute parce que je ne la connais pas et que je suis en train de la déshabiller. Mais, en tant que future médecin, je me dois d'affronter toutes les situations pour la sauver. Ensuite, compression de l'hémorragie. J'enlève donc mon gilet.


    « Désolée... Pour l'instant, je ne vais pas pouvoir faire grand-chose de plus... » lui dis-je d'un air désolé tandis que j'entoure mon habit autour de son ventre afin d'arrêter l'écoulement du sang.

    Ensuite, il faut élever le membre touché. Hum. Je passe cette étape. Pour le moment, je ne peux rien faire de plus, je n'ai pas les outils adéquats. Néanmoins, mon instinct d'infirmière reprend une fois de plus le dessus.

    « Venez, on va devoir marcher un peu. On va trouver un endroit calme. »

    Entre temps, je l'avais aidé à se lever. Nous voilà donc parties toutes les deux dans ces chemins escarpés à la recherche d'un endroit où se reposer.

    Ça va le faire, ça va le faire...
      Bon, c'est mort ? Pas de miracle. Deux zigotos sont sur le point de me mettre la main dessus. J'vois pas ce qui pourrait arriver pour me sortir de ce merdier. Je tente bien d'aller le plus loin possible. J'ai abandonné le fait de courir ; trop dur. Je tente quelques pas, mais j'sens ma blessure se tordre à chaque pas, accroissant la douleur. Aaaaah ! Pourquoi continuer ? Pourquoi se faire mal ! J'y arriverais pas. Impossible. Même si j'arrive à passer ces deux hommes, d'autres vont arriver. Autant se laisser s'écrouler quelque part et s'endormir. Dormir. Rah. Ça donne envie. Une bonne sieste. Bon, j'vais me réveiller dans une cellule et j'pourrais plus en sortir, mais bon, pas le choix. Et puis, je peux toujours convertir en prison. J'en ai eu la preuve ces derniers jours. Ma quête n'est pas forcément terminée si je suis prise. J'arrête d'avancer. Ouai. Autant faire ça. Tu t'es pas décidé à faire quelque chose pour moi, ça veut dire que tu veux que je me fasse capturer ? Bah, si tu le veux, pourquoi s'y opposer. Tu t'y connais plus que moi sur ce que je dois faire. J'suis ta servante et je vais là où tu me dis d'aller.

      J'entends des bruits derrière moi. Ils sont là. Tiens, c'est bizarre. J'entends un bruit d'homme qui souffre associer à celui du bruit que l'on fait quand on frappe le métal. Il se passe quoi ? Je peux pas me retourner, je crains trop que ça me fasse mal, même ça ; je suis trop impuissante quoi. Ah ah. C'est risible. Comment je peux servir le Seigneur dans cet état ? Les sœurs du Couvent seraient en train de se foutre de ma gueule si elle me voyait. Surtout mère supérieur. Elle pointerait son flingue dans ma direction en disant un truc du genre ; quand on est capable de survivre, on crève rapidement. Elle dirait ça avec le sourire comme si c'était amusant. Enfin, le Seigneur est secret avec nos destins. Pas la peine de s'y opposer, il faut l'embrasser pleinement. Je sens une présence qui s'approche de moi. Je sens déjà venir le canon du fusil qui se nichera dans mon dos, ou la pointe du sabre qui viendra couper mon vêtement. Je pourrais me retourner et frapper. Non. Ils ne font rien de mal. Ils ne font que suivre les ordres. Les apparences sont contre moi. C'est fini.

      Hein ? Se passe quoi ? On me prend sous les bras ? J'connais pas cette technique d'interpellation. On m'attrape les épaules et on commence à me tirer plus loin dans la ruelle. Il se passe quoi ? J'suis trop surprise pour parler ! Tiens, un détail qui a son importance. Je sens la poitrine de l'inconnu dans mon dos. Je peux dire que c'est une inconnue. À moins que c'est un homme qui doit avoir une vie plutôt difficile avec ce genre physique. Ou bien il est entre les deux sexes. Brrrr. Ne pas penser à ça ! C'est une femme ! Voilà. Il ne me semble pas que les deux marines qui me suivaient étaient des femmes. C'était des hommes, sûrs ! C'est donc pas une marine ? Elle me veut quoi alors ?!

      Elle parle ! Voix féminine. Plus aucun doute. Elle veut m'aider... Vous me l'avez envoyé, c'est ça ?! Rah ! Merci ! J'savais que je pouvais compter sur vous. On avance un peu, puis on s'arrête pour se reposer. Je m'assois difficilement, mais rien ne semble se déchirer au passage. Je respire profondément tout en regardant ma sauveuse qui vient s'assoir devant moi. Pas bien épaisse ; c'est une femme. Jeune, mais un peu plus mature que moi. Elle doit avoir au moins cinq ans de plus. Elle a l'air gentil. Ces yeux gris sont étranges, mais bon, je vais pas chercher à discuter inutilement pour l'instant. Je sens que même si je parle, ça va être douloureux. Je la vois s'agiter sur mes blessures ; ses yeux s'agitent et elle semble véritablement concentrer. Elle veut me soigner ? Elle semble s'y connaître un peu. Infirmière ou médecin, comme moi. Sauf que je suis même pas capable de me soigner moi-même. J'suis honteuse. Je baisse les yeux comme une enfant fautive. Puis la douleur me reprend, plus vive. Aaaah ! Je me sens un peu partir. L'autre me découpe mon vêtement. Ça se fait pas non mais ! Non, je ne le dirais pas. Elle me sauve la vie, surement.

      Elle semble tellement gentille pour m'aider alors que je suis poursuivie par des marines. On dirait moi. Par contre, il faut que je lui dise, que je lui facilite la vie. C'pas aussi grave que ça en a l'air. Alors qu'elle me redresse, je tente de lui parler.

      Merci...
      Je m'y connais... en soin. J'ai juste … besoin de repos... et de calme. Vous avez … un endroit … pour dormir ? Ou bien... Allez dans une auberge... Je vous rembourserai. Si … J'y vais moi … ça sera louche. Allez y … ça sera le mieux … Je pense. La rue... C'est pas génial pour les microbes. Du repos … repos …


      Je me sens à nouveau défaillir. Ne pas perdre le fil ! Rah ! Je voudrais bien un bon lit. Dodo. Non ! Il faut avancer ! Je me force à tenir le coup et à faciliter la progression de ma sauveuse. Toute la force dans les jambes. Je ne faiblirais pas ! Je veux dormir... Rah !
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      Progressant dans la pénombre des ruelles de Bliss, cette jeune femme et moi continuons de marcher à la recherche d'un endroit calme. Le mieux, et sûrement le plus simple, ce serait une maison abandonnée, ou quelque chose du genre. Parce que, comme elle l'a dit, aller dans une auberge avec elle serait trop risqué. Surtout si elle est recherchée des marines... C'est pas que je n'ai pas le cœur sur la main, mais je ne suis pas sûre de vouloir être impliquée dans des histoires farfelues. Bon, faut dire que j'ai tapé deux marines, mais ils ne m'ont même pas vu donc on ne peut pas dire que ça compte... En tout cas, il faut vite que je trouve un endroit où l'allonger. Je ne montre rien, mais je sens bien qu'elle commence à faiblir et sur mes épaules pas vraiment solides, ça devient un peu dur de mon côté également. Nous arrivons finalement à un entrecroisement de chemins aussi effrayants les uns que les autres. C'est presque comme si je devais choisir le bon chemin sous peine de tomber sur un énorme monstre et finir en pâtée pour chien. J'observe rapidement ce qui se trame dans chaque rue afin de faire le bon choix. A droite, il semble y avoir une bande, y aller ne serait sûrement pas une bonne idée étant donné la situation actuelle. Tant pis, je regarde à gauche. C'est calme, trop calme même. Je vois des marines courir devant la ruelle sans y faire attention. On a eu de la chance, mais je préfère ne pas en abuser pour le moment. Bon, finalement, on va continuer tout droit.

      Même si la façon dont les routes ont été construites ne sont pas à notre avantage, c'est-à dire assez mal foutues pour des endroits peu fréquentés, on arrive malgré tout à avancer à un rythme soutenu. Mais, je sens bien que cela ne va pas durer. Finalement, nous sommes arrivés au bout de la ruelle. Nous tombons sur une grande rue qui semble peu voire pas habitée du tout... Mais c'est parfait ! Toute contente, j'essaye d'accélérer le pas, un dernier effort pour elle avant de trouver le repos. Bien que ce soit une occasion parfaite, je comprends pourquoi personne n'habite ici, ça file les chocottes ! Entre les corbeaux qui ne cessent de brailler et tout qui est sans dessus dessous, on a du mal à croire que l'on se trouve sur la même île. Enfin, je nous fait entrer dans la première maison qui me passe sous la main et la dépose sur le lit qui n'a pas l'air très confortable, mais qui est mieux que rien. Je lui demanderais bien comment elle s'appelle, mais je ne crois pas que ce soit le moment pour cela. Je la laisse donc entre les bras de Morphée pour retourner dehors et me mettre à la recherche d'un cabinet médical. Vu l'aspect assez spécial de la rue, je ne crois pas que cela va être simple...

      Cet endroit a beau être abandonné, j'ai quand même pas mal la frousse. Il faut dire que les maisons qui ont toutes leurs vitres cassées et certaines qui sont entièrement brûlées, ça ne me rassure pas vraiment. Mon instinct de futur médecin me pousse encore une fois en avant, et donc à surmonter cette peur. J'ai tout de même une vie entre les mains, je n'ai pas le temps de réfléchir à ce qui a pu bien se passer ici. Je poursuis donc mes recherches et, après quelques minutes, tombe enfin sur un bâtiment différent des autres, avec une pancarte. Néanmoins, vu l'état de la construction, je ne suis pas sûre que cela soit un cabinet de médecin. En fait, ça pourrait être une boucherie, ça ne m'étonnerait pas. J'efface donc la poussière présente sur la pancarte à la porte. J'avais tort. Ce n'est pas un cabinet de médecin. Ce n'est, d'ailleurs, pas non plus une boucherie. Non, je suis face à un cabinet de vétérinaire.


      * Bon... ça fera l'affaire ! *

      J'y rentre donc et sursaute suite au bruit de la petite clochette qui se trouve juste derrière la porte, pour prévenir qu'un client est là. Après m'être calmée, je récolte les outils restants qui pourront m'être utile afin d'enlever la balle du corps de ma blessée. Puis, alors que je suis toujours en train de prendre ce qu'il me faut, le fait de trouver le même genre d'outils chez un vétérinaire que chez un médecin me trouble. Enfin, j'oublie cela rapidement et parviens à avoir tout ce qu'il me faut. Je retourne donc à notre « maison d'accueil ». En rentrant, je ne me suis même pas posée la question de savoir si elle était réveillée ou non. Vu comment elle était épuisée tout à l'heure, cela me paraissait évident. Après avoir prit l'anesthésiant, je commence à l'étaler sur la zone que je m'apprête à opérer. Suite à cela, je prends mon scalper et, alea jacta est !

      ~ Le lendemain matin... ~


      « Aaaaaah... »

      Après avoir tranquillement baillé, je me lève. Un, deux, trois, quatre... Hein ? Qu'est-ce qui se passe ? Je ne me souviens plus. Ah, si, je me suis endormie sur la table à manger après avoir opérée cette femme. Mais, tout de même, avoir dormi jusqu'au lendemain, j'étais vraiment fatiguée... En tout cas, je suis fière de moi ! J'ai réussi à déloger la balle de son estomac et à soigner tout cela. Ca n'a pas été simple, mais j'y suis parvenue grâce à ce que j'avais appris. C'est dans ce genre de moments que je suis contente d'avoir décidé d'étudier la médecine. D'ailleurs...

      * Je suis sûre d'avoir une... bonne... note... *

      Oh, non... Ma classe a déjà dû quitter l'île. J'étais tellement à fond dans mon opération que j'en ai oublié la raison de ma venue. Qu'est-ce que je vais faire maintenant... Bon, autant aller jusqu'au bout. Je vais attendre qu'elle se réveille, demander tout de même quelques explications sur le pourquoi du comment, et je trouverai bien une solution plus tard. Pour l'instant, je sors de la maison quelque peu délabrée pour prendre un peu l'air.

      Ah. C'est l'aube. C'est joli. 'Fait froid.


      * Seigneur, faîtes qu'elle se réveille ! Je m'ennuie à mourir ici... Puis j'ai peur... *
        Fatigue.. Ah… ne pas tomber. Doucement. Mal à la tête. Ou je vais ? Faire confiance, oui… Aaaah. La douleur revient. Lutter… oui… ne pas faillir. Non ! Surtout pas ! Ne pas être un poids pour ma sauveuse. Continuer à lutter, tant bien que mal. C'est la seule solution. Mes jambes tremblent. Je suis pitoyable. Lilou s'en est sortie ? J'espère. J'ai froid. C'est pas bon… On va ou ? J'arrive pas à ouvrir les yeux. Je vois quelques jeux d'ombres et de lumières au travers de mes paupières à peine ouvertes. Le son ? Pas la peine d'y penser... même penser, c'est dur. Ma respiration lourde et difficile est amplifiée. J'ai peine à entendre le bruit de mes pas lourds sur le sol. Je sens la fatigue m'emporter. Je secoue la tête comme pour chasser une mouche. Tenir ! Je dois tenir ! C'est bientôt fini. Bientôt le repos. Bientôt la santé ; c'est une médecin, je suis entre de bonnes mains. Un vent froid me traverse le corps ; ça m'affaiblit encore plus. Ou va t'on ? Je sens comme un changement d'ambiance. Plus pesante. Plus dangereuse. C'est la mouise. Un bruit. Un corbeau. Surement. Non, je ne suis pas encore un cadavre ! Je vais me battre…

        J'ai mal.

        J'espère que…

        Hein ? J'ouvre les yeux. Je sens quelque chose de dur sous moi. Étrange. J'ai mal à la tête et mon côté me fait mal. À part ça … ça va. Que s'est-il passé ? Je me redresse en prenant appui sur mes coudes. Je suis dans une pièce qui doit être à l'abandon, sur une table pour être précis, ou un équivalent. Je lorgne dans un coin mes affaires et ma hache. Ouf, rassuré. Je regarde autre part pour avoir quelques indices de plus sur ce qu'il m'est arrivé. J'aperçois d'autres affaires. Pas le genre de chose qui prend la poussière dans un lieu abandonné. C'est relativement propre est utilisé ; c'est à quelqu'un d'autre. Il n'y a personne pour l'instant. Je fais un rapide contrôle de ma blessure. Elle a l'erre d'aller bien. Pour le reste, c'est pas trop mal. Je suis en meilleure forme qu'hier. Hier ?! Oui ! Bien sûr ! J'ai dû m'évanouir quand je suis rentrée dans ce bâtiment. Ça a pas l'air d'être une auberge. Ça tient plus de la maison abandonnée qu'autre chose. Mh. Pourquoi pas ? La médecin a dû me rafistoler pendant que j'étais kaput. Plutôt sympa.

        Je tente de me mettre debout. Aussitôt que mes pieds touchent le sol, ils se dérobent sous mon poids et ma relative fragilité. Je tombe à genou, tremblotant. Je me relève difficilement en me tenant à la table sur laquelle j'étais précédemment. Ça va passer. Je vais retrouver mes moyens. Un peu de patience. Je fais quelques pas en essayant de me maintenir en équilibre. Là. Comme ça. Doucement. Ma jambe gauche défaille un instant. Je tombe en avant. J'essaie de me rééquilibrer en faisant plusieurs pas maladroits, puis je percute une armoire, faisant voler en éclat la porte de bois. L'armoire vacilla sur ses pieds. Non ! Tiens ! Pas tomber ! Elle tomba. Je roule sur le côté pour l'éviter. L'armoire explose en morceau tellement le bois devait être pourri. Je reste immobile un instant. Qu’elle remue ménage dès le réveil. J'aurais pas pu faire mieux. Je me relève à nouveau, avec plus de facilité ; mes fonctionnalités motrices reviennent. Je me déplace plus facilement. Je traverse deux pièces à la recherche de ma sauveuse.

        Je finis par la trouver. Elle était sortie, elle rentre. À cause du bruit que j'ai fait peut-être ? Ça ne m'étonnerait pas. J'ai foutu le bazar dans ma chambre à coucher provisoire. On se fait face. On se jauge. Je sens que c'est à moi de dire le premier mot.

        Merci.


        Pas besoin de plus, non ? Je recule un peu afin de lui permettre de rentrer dans la maison. Il fait froid dehors, faudrait pas qu'elle attrape un rhume. Je pourrais la soigner dans ce cas là, mais ça serait dommage. Elle a fait beaucoup pour moi. Il faudrait pas qu'elle prenne d'autres risques quand même. Comme Lilou avant elle.

        Merci, vraiment. Je ne voudrais pas te causer plus de soucis. Tu peux partir maintenant. Je me débrouillerais, je pense.
        Tu as surement vu que j'étais recherchée par les marines. Ça serait long à expliquer, mais je ne voudrais pas que tu en pâtisses pour m'avoir sauvée. Je m'en voudrais.


        Je lui prends les mains alors que je la regarde fixement. J'voudrais passer tous mes remerciements dans ce regard. Puis, je la pousse un peu en arrière ; il faut qu'elle s'en aille. Je sens mes jambes trembloter sous l'effort de se maintenir debout, mais je ne dois rien laisser paraître ! Elle ne doit pas être plus impliquée !
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        *Brrr, quel froid de canard ici ! *

        Je ne sens plus mes mains. C'est une sensation quelque peu désagréable. Puis, vient le tour de mes pieds. Je crois qu'il est temps de revenir dans la maison sinon, je pense que je vais littéralement congeler sur place. Mais, alors que je m'apprête à faire demi-tour pour retourner dans ma résidence temporaire, un énorme vacarme se fait entendre depuis celle-ci. Ce ne doit pas être un combat, ma patiente ne pourrait rien faire dans son état. Je ne sais pas même pas si, une fois réveillée, elle pourra marcher. Mais, c'est peut-être cela ? Je m'empresse donc de me diriger vers la maison afin de voir une bonne fois pour toutes ce qui s'y passe. En effet, elle est réveillée. Et, apparemment, cela a été plutôt brutal. Elle a provoqué un beau bordel. Une armoire par terre, des morceaux de bois éparpillés un peu partout, elle ne s'est pas retenue.

        Enfin, elle est blessée, c'est normal. Elle n'a pas encore conscience de ce qu'elle peut, ou pas, faire. Au lieu de penser à cela, je me précipite pour l'aider à se tenir debout. Une fois que c'est bien le cas, je recule histoire de lui faire face. Au début, on se regarde. Puis, je détourne le regard. Moi-même, je ne sais pas pourquoi je ne parviens pas à la fixer. Ce n'est pas un problème pour moi d'habitude, on ne peut pas dire que je sois du genre réservée... Sans doute est-ce dû au fait qu'elle s'est fait pourchassée par des marines. Ça, par contre, je n'y suis pas préparée. Mais, dans ce cas, est-ce une pirate ? Une révolutionnaire ? Ou alors simplement une civile qui a fait quelque chose de mal ? Dans tous les cas, je ne peux la considérer comme innocente. Surtout quand je repense à l'énergie qu'ils utilisaient pour la retrouver.

        Mais, je ne la connais pas.

        Je ne peux pas lui reprocher quelque chose que je ne sais pas. En plus, le simple fait de l'avoir soigné m'a, d'une certaine façon, rapprocher d'elle. Je persiste donc à ne pas la regarder jusqu'à ce que je l'entende me remercier. Suite à ces paroles, je relève doucement la tête et la fixe enfin dans le blanc des yeux. Elle semble sincère. Elle recommence ensuite à me parler. Cette fois, néanmoins, je ne comprends pas. Pourquoi veut-elle que je parte ? Suis-je une gêne pour elle ? Après tout ce que j'ai fait pour elle, je pourrais tout de même connaître son nom... Un peu déboussolée, je ne bouge pas jusqu'à ce que je ce qu'elle me pousse légèrement histoire d'insister. Ainsi, elle veut vraiment que je parte... Très bien. Je ne veux pas être un fardeau pour elle, si c'est bien ce qu'elle pense. Je pars donc, humble, en direction de la porte. Mais, avant de sortir, je me retourne rapidement, lui fais un signe de la main en guise d'au revoir en souriant, puis pars enfin.

        Pendant que je retourne vers le centre-ville de Bliss, mon esprit est confus. Je ne sais plus quoi penser. Je ne connais pas les raisons de sa fuite, je ne connais même pas son nom. Au moins, c'est quelque chose que je vais oublier facilement.


        *Qu'est-ce que je dis... ?! *

        Je me mens à moi-même. Je me connais, c'est quelque chose que je ne vais pas parvenir à sortir de mon esprit. Pensivement, je poursuis ma marche dans les ruelles qui, dû à mon état d'esprit actuel, ne m'effraient même plus. Je fais d'ailleurs l'erreur d'aller dans celle qui, tout à l'heure, menait vers une bande de gars, sûrement des voyous. Malheureusement pour moi, ils sont encore là. Me voilà donc en train de me faire mater de tous les côtés. Les sifflements fusent eux aussi. Mais, je n'y prête pas attention. Ce genre de pervers abrutis, ça me dépasse. Il faut croire qu'être ignorés ne leur plaît pas. Un d'eux vient donc derrière moi, me prend par l'épaule et me retourne dans le but d'être face à face. Je ne suis même pas apeurée, c'est désespérant d'être aussi insensible. N'ayant pas de réaction qui ferait plaisir à ces idiots, celui qui est face à moi me donne une grosse gifle. Même suite à cela, je n'ai pas l'envie de le frapper. Je suis au fond du trou.

        Contre toute attente, ceux qui étaient mes ennemis il y a quelques temps parviennent à cette ruelle. Ils ont sûrement entendu le bruit causé par la bande entière, à force de me crier après. Leur arrivée fait fuir ce groupe de froussards. Dire que je suis sauvée par des marines, alors que j'en ai blessé deux tout à l'heure, j'en suis gênée. Heureusement pour moi, j'avais raison tout à l'heure. L'obscurité des ruelles avait été à mon avantage la veille, lorsque j'avais frappé les deux marines. Ils m'emmènent donc en lieu sûr, c'est-à dire dans les rues fréquentées de Bliss. Après leur avoir assuré que je vais pouvoir m'en sortir, ils me laissent seule et me donnent quelques berrys, voyant que je suis dépourvue d'argent. J'ai faim. En face de moi, il y a un restaurant. En plus, c'est pas cher. Je m'y rends donc, espérant combler ces grouillements de ventre incessants.

        Une fois ma commande effectuée, je m'assois. Je suis pensive, toujours. Ce genre de remarques gêneraient sûrement peu de gens, mais moi, ça me fait quelque chose. Non pas que je suis sensible, ce n'est pas totalement le cas. C'est juste que je pensais bien faire. Puis, après ce qu'elle m'a dit, j'ai vraiment l'impression d'avoir fait quelque chose qu'il ne fallait pas. Je me remémore donc la scène dans mon esprit, encore et encore. Soudain, je me souviens. Quand je suis partie, et que je me suis retournée. Même si je l'avais aidé à tenir debout, il était clair que ses jambes tremblaient sous le poids des blessures. Elle a beau m'avoir fait mal au cœur, je ne peux la laisser comme cela. Je vais l'aider, et exiger des explications. Je ne peux laisser passer cela comme si de rien n'était. Je finis mon riz et en commande un autre bol, à emporter cette fois.

        Je cours. J'essaye d'aller le plus vite possible. De un, pour que le riz ne refroidissent pas. De deux, parce que j'ai peur qu'elle soit déjà partie. Non, ce n'est pas possible. Avec la gravité de ses blessures, elle doit encore être dans la maison. Elle-même m'a dit qu'elle avait seulement besoin de repos. A moins qu'elle m'est mentie à ce moment pour avoir une raison de plus pour se débarrasser de moi. Même si je n'ai pas encore les idées claires, je continue de foncer à travers les ruelles, que j'ai bien pris soin d'observer auparavant. Je ne vais pas dire que j'ai un excellent sens de l'orientation, mais après avoir fait deux fois le chemin, je parviens à me repérer un peu près. Ainsi, je réussis à arriver en face de la rue alors que le soleil est à son apogée dans le ciel. Devant la porte, j'ai encore un moment d'hésitation. Ne va-t-elle pas être énervée que je revienne alors qu'elle souhaite le contraire ? Tant pis, je suis venue jusque là, ce n'est pas pour rien. Je frappe donc trois à la porte, suite à quoi je rentre sans attendre de permission.


        « Du riz ? » dis-je d'un air innocent alors que je referme la porte, sans même savoir si elle est toujours là.
          Quelques instants d'hésitation. Je peux lire sur son visage qu'elle pense sérieusement à partir. Puis, elle se décide. Pas un mot n'est prononcé. Elle se dirige vers la porte, se retourne, me faire un salut de la main, puis disparaît dans la lumière de cette matinée. J''reste un peu stupéfaite. D'abord, pourquoi elle a pas parlé ? Pourquoi ne pas avoir posé de question ? Elle s'en fiche de ce qui s'est passé ? Elle veut savoir ? Moi, j'aurais bombardé de questions. J'aurais aussi essayé de rester, mais je me serais repoussée. Si j'étais à sa place, enfin. 'tin, un bref moment, j'ai espéré qu'elle reste malgré tout ce que je dise. Le genre de femme avec de fortes convictions qui ne me laissera pas repartir sans être certaine que tout allait bien. C'est moi qui lui ai demandé de partir, c'est vrai ; il fallait la prévenir qu'avec moi, elle serait en danger. Si seulement elle avait accepté ce danger et était restée avec moi, ça aurait été très bien pour la suite. Je serais guérie plus rapidement. 'tin, j'ai peut être fait une grosse bourde. Ah, la conne ! Toujours à vouloir faire ma sœur trop gentille pour oser mettre quelqu'un en danger. C'est moi qui suis en danger ! Moins qu'avant, mais quand même. Tu veilles sur moi, non ? Tu me lâcheras pas, toi ? 'fin, j'vais pas te demander de partir comme je viens de le faire. Ça n’arrivera jamais. Rah

          Je fais lentement le tour du propriétaire. Il n'y a rien d'intéressant. Je trouve un canapé complètement poussiéreux et défoncé. Je m'y pose lourdement ; il grince, mais supporte mon poids. C'est déjà mieux pour se reposer que la table. La douceur des tissus contrebalance la poussière soulevée et la fraicheur de l'endroit. Qu'il est bon de pouvoir se reposer en douceur ! J'étends mes jambes devant moi. Je sens la fatigue les quitter momentanément. Je me laisse aller. J'ai besoin de repos avant tout. Repos pour les muscles, pour l'esprit et pour laisser au corps le temps de se guérir. Je sais pas combien de temps je me laisse aller. Une minute ? Dix ? Je sais pas. Je me réveille au terme d'un temps qui semble à la fois court et long. Je me suis endormie ? Peut-être. Par contre, je sais ce qui m'a réveillée.

          J'ai trop la dalle ! J'aurais pu le crier tellement j'ai faim ! Je viens juste de m'en apercevoir. J'ai pas mangé depuis hier soir, certes, mais j'ai passé la nuit à bourlinguer et éviter les marines. Mon corps a aussi besoin de nutriments pour se guérir. C'pas comme si j'ai beaucoup de réserve graisseuse pour tenir le coup. Je me tiens le bide. Ça va passer ? Il se met à rugir comme c'est par permis. Non, ca va pas passer. Il faut que je trouve un truc à bouffer. Je me lève et je refais un deuxième tour du propriétaire. Il y a même pas de cuisine dans c'barraque ? C'doit pas être une maison comme les autres. Ou plutôt, les salles ; ça doit faire plutôt cabinet de médecin. Il y a pas mal de bistouris rouiller dans la salle à côté de celle où j'ai dormi. Pourquoi t'as pas mis un restaurant au lieu d'un cabinet de dentistes ? J'aurais pu trouver des trucs à grailler, quoi ! Faute de trouver, je me dirige vers la porte principale et je regarde dans la rue, de chaque côté. Pas l'air d'avoir beaucoup de commerce dans le coin. Avec ce froid, ma fragilité et ma blessure, j'vais pas me risquer à sortir. C'est à coup à se casser la gueule et à crever sur le pavé. J'accueillerais alors les marines avec joie, mais ça serait pas top, après coup. Non, ne pas y penser. Je vais retourner me reposer, tenir le coup, et j'irais chercher à manger quand j'en serais capable.

          Je reviens dans le canapé et je tente de m'endormir. Mon ventre fait trois odieux gargouillements à une minute d'intervalle chacun. Dormir. Je veux dormir. Je veux dormir. J'ai la dalle. Non ! Dormir ! Pas la Dalle ! Domir ! Je veux dormir. Pourquoi ça ne marche pas quand on le veut ardemment ? Quand on veut pas dormir, on dort. Saloperie de corps qui fait pas ce qu'on lui demande. Fermer les yeux. Se couper du reste du monde. Je tente le coup. Le silence se fait jusqu'au prochain gargouillement. La mouise. J'essaie encore tout en attendant le bruit qui m'embête et qui va finir par revenir, inévitablement. Sauf que j'entends autre chose. Je tends l'oreille ; le gargouillement se produisant est très fort. Saloperie de ventre. Je tends l'oreille encore plus fort. C'est un bruit de raclement contre du bois surement. J'attends un peu. J'entends aussi un couinement. Un couinement animalier.

          C'est évident.

          C'est un rat.

          Non. Quand même pas. J'ai la dalle. Non... J'ai trop la dalle. Non, non, non et non ! Je vais crever à ce rythme. J'vais devenir folle. Oh et puis merde !

          Il est ou ce sacripant. C'est bon au moins, le rat ? Qui ne tente rien n'a rien. Je reste immobile deux minutes. Je devine alors où se trouve le bestiau. Sous l'escalier délabré, il y a un trou. Il doit être dedans. Je m'approche doucement de l'endroit. Je m'agenouille à côté et je tends l'oreille. Je ne me trompe pas. Avec mon poing gauche, je tambourine sur la planche de bois me séparant de mon casse-croute. Je réitère l'opération plusieurs fois. La planche tremblote sous les coups et résiste difficilement. Moi, je souffre un peu, mais la faim est plus difficile à gérer que ça. Le rat ne sort pas, mais je le sens. Il doit réfléchir à une décision à prendre. Vaincre ou mourir. C'est les résultats de notre duel. L'un se nourrirait de l'autre, c'est certain. Sous un dernier coup, la planche de bois explose en morceau. La bête profite de ce moment pour surgir de sa cachette, zigzaguant entre les débris. Je t'aurais ! Je m'écroule au sol, soudainement, afin de faire barrière de mon corps. Le rat doit avoir soudainement peur en voyant une sorte de muraille tomber devant lui. Il dérape sur le parquet poussiéreux et tente de me contourner par les pieds. Je fais un 180 ° rapide. Du coup, j'offre une opportunité au rat de s'échapper en plein milieu. Il en profite. M'écrasant presque, sur le sol, ma main a le temps de plaquer sa queue au sol. Le rat est brusquement bloqué dans sa course. Il essaie de courir sur le sol, mais ma main vient chopper. Il me mord. Ah ! Je le lâche, mais mon autre main tient toujours sa queue. Je le frappe brusquement contre le sol. Un coup. Deux coups. Il bouge plus trop.

          J'ai gagné !

          Je l'attrape par les deux bouts et j'approche sa chair contre ma bouche. Miam miam. Mon ventre gargouille de ravissement. Enfin un repas.

          Du riz ?

          Hein ?!! Je tourne la tête brusquement. La fille est revenue. Elle semble tenir un bol de riz. Elle me regarde ; plutôt le rat. Je regarde le rat. Non. Non, non, non et non. Ça change tout. Je ne vais pas le manger. Elle va penser quoi ? Je le balance dans un coin. Le rat profite de l'occasion pour se barrer malgré ses bosses. Je refixe la fille. Je suis trop gênée. Je dois être toute rouge en ce moment ! Je suis là, assise sur le sol poussiéreux, le pouce sanguinolent. Rah. Quelque chose.


          Il m'embêtait pour dormir. C'est juste ça.


          Gros gargouillement. Très gros. Raah. Pourquoi. J'ai la mine boudeuse. C'est surement Toi qui as fait exprès de me mettre dans cette situation gênante.

          Je veux bien… du riz. Oui. J'ai un peu… faim.

          Sans blague.
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          (pnj)

          Leur regard se croise. La tension est palpable. Son attention est entièrement dirigée vers ma main droite posée sur mon sabre encore rangé dans son fourreau. Sa lame est déjà sortie, bien droite, dans une posture assez académique. Ses yeux ne cillent pas, preuve d'une grande maitrise de son corps. Il est prêt pour son attaque. Je le vois. Il aurait pu la faire il y a de cela cinq secondes. À rester ainsi, il risque plus de faire une erreur. Il ne bouge pas car la situation est étrange. Mon sabre est toujours au fourreau ; cela doit bien être la première fois que son adversaire n'est pas prêt à combattre. C'est ce qu'il pense, mais je le suis, prêt. Mes lèvres esquissent un mince sourire qu'il ne voit pas, toujours autant concentré sur ma main droite. Je ne me déconcentre pas. L'honneur intrinsèque à ce combat ne peut souffrir d'aucun relâchement. Ce serait faire preuve d'irrespect que de combattre cet adversaire sans la totale concentration que j'emploie d'habitude. C'est ainsi que l'on m'a appris l'honneur du combat et le code du guerrier. Le combat n'est pas une chose où l'on peut se permettre d'être léger. Dans de réelles conditions, l'issu en serait la mort d'un des deux duellistes. Dans le cas présent, un seul soufflerait de la honte passagère de la défaite. Les défaites sont toujours pleines d'enseignements. Plus que les victoires. Il vaut mieux perdre de nombreuses fois pour de faux que se risquer à mourir stupidement par excès de confiance et d'expérience.
          Tel est la voix du grand guerrier.

          Mon adversaire s'élance soudainement. Sa rapidité et sa fluidité dans ses mouvements sont parfaites. Sans une once d'hésitation, je m'élance sur la gauche, m'éloignant de lui. Je vois ses yeux tiquer à ma réaction, mais son regard s'affirme davantage et il s'élance sur sa droite dans une trajectoire qui vise à me couper la route. Il est perdu. Je le laisse m'approcher tandis que mon sabre est toujours au fourreau. Une fois au contact, je stoppe brutalement ma course et je m'abaisse. Il est emporté par son élan et son sabre me passe au-dessus de la tête. J'amorce un tour du corps millimétré tandis que je sors ma lame dans un grand geste annonciateur de la fin du duel. Mes yeux retournent vers les siens et on y lit la surprise. Ma lame se glisse sous son bras tendu et vient se loger dans le creux de sa gorge. Il s'arrête de bouger en même temps que moi. Nous retenons notre souffle.

          Il suffit.

          Je brise le silence. Mon adversaire s'écroule à genoux. Derrière lui, son sergent n'attend pas un instant pour le critiquer.

          Toute cette attente pour ça ! T'as même pas tenu dix secondes ! Tu es la honte de la 7e escouade ! Retourne dans le rang.

          À ses côtés, le reste de la 7e escouade ne dit rien. Ils n'auraient pas fait mieux. C'est ce qu'il se dise. Lentement, je rengaine mon sabre, puis j'offre une main sincère à mon adversaire d'un jour qu'il saisit après un instant d'hésitation. Je lui glisse quelques mots.

          La technique est bonne, mais apprend à ne pas te précipiter, tu risques de tomber dans un piège. Quand tu peux prendre ton temps, saisis-le ! Sinon, ton impatience pourrait te couter la vie.

          Il hoche du menton avant de me saluer. Je fais de même. Le marine retourne parmi les siens. Je frotte quelques grains de poussière sur mon kimono. Le sergent s'avance vers moi après avoir de nouveau houspillé ses hommes.

          Vous êtes vraiment un excellent sabreur, commandant Renford. Vous partez bientôt de Bliss ?

          Oui. Mon navire part pour Grande Line dans deux jours. Mon devoir m'appelle sur la route de tout les périls. Faute d'avoir pu contribuer à la capture de ce « Taghel », je n'ai plus rien à faire ici.

          C'est vrai. Maudit soit ce brigand. Nous l'aurons ! Soyez-en assuré ! … Par contre, il y a toujours l'affaire de cette femme qui s'est échappée de la prison. Elle semble être une de ces complices. On ne l'a pas encore attrapé, mais nous l'aurons, elle !

          Oui. Je suis au courant. Je serais bien tenté de la chercher. Honorez votre base, sergent, trouvez-la avant moi.

          Bien sûr !

          Il s'en retourne à ses hommes avant de les mener vers une nouvelle série de patrouille dans la ville. Que puis-je bien faire ? Cette complice peut être encore en ville et on ne peut la laisser s'échapper. Oui. Je n'ai plus qu'à la traquer. J'ai deux jours pour cela. Un peu moins. Voyons voir si je n'ai pas perdu la main.
          Spoiler:

          M'avançant vers la sortie de la base de la marine, je me fais le serment de l'attraper, mais nul besoin de se précipiter. Tout arrive à point pour celui qui sait attendre. Les marines concentrent essentiellement leur recherche près des rivages pour éviter tout risque de fuites. Soit. C'est une bonne idée. Toutefois, si elle est encore sur l'ile, c'est qu'elle a de bonnes raisons d'y rester et elle ne doit pas trouver de tranquillité près de l'océan. Non. Si elle a trouvé une cachette, ce sera plus à l'intérieur des terres. L'endroit est vaste, mais j'ai le temps. Ça me fera un peu de marche, l'air est bon en cette période.


          Dernière édition par Adrienne Ramba le Mer 27 Juin 2012 - 15:01, édité 2 fois
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          Je secoue la tête en regardant le plafond, la tête posée sur un oreiller sentant le moisi. J'ai envie de bouger ! J'ai envie de gambader ! J'ai envie de reprendre ma route ! Mais non, je suis obligé de rester bloquer dans cette baraque miteuse à tourner en rond ou à dormir. Ce n'est pas ce que j'appelle un repos très divertissant. Certes, j'ai du temps pour les prières, tout ça, mais j'ai pas quitté le couvent pour reprendre une vie à réciter les mêmes mots. Je voulais de l'action ! J'en veux toujours ! Je veux pouvoir te servir ; être ton bras vengeur et protecteur ! Mais non, il ne faut pas bouger. C'est ce qu'elle a dit, je lui fais confiance. Je porte ma main à mon ventre ; j'ai un peu faim. Il ne faut pas que je cède à la gourmandise. Hier, j'ai engouffré tout le riz de Yaeko comme si j'étais affamé. Je l'étais, certes, mais c'était vraiment peu honorable comment j'ai sauté sur la nourriture. Ce fut une véritable libération, quand même. Et dire que je pensais manger du rat ! Ah ah ! Impossible ! Je ne serais pas assez affamer et désespéré pour faire une chose pareille ! Oh non, quand même pas... Elle aurait pu s'enfuir après l'avoir presque attaqué pour manger, mais elle a été gentille. Je zieute le panier de nourriture qu'elle a achetée hier avec mon argent. Il y a assez pour quelques jours. Si je ne fais pas de folies, il y a assez pour tenir jusqu'à ce que je puisse me remettre sur mes jambes. Donc, pas de folies ! Il y' en aura pas de deuxième. Pas question de la mettre en danger davantage. Ça me ferait mal qu'il lui arrive malheur. J'ai toutes les cartes en mains pour me sortir de ce problème, alors, on garde confiance.

          Il est temps de faire une petite promenade. Bon. Je fais une énième fois le tour du premier étage, mais ça me permet de regarder aux alentours. Je fais gaffe d'éviter les fenêtres permettant trop aux gens de dehors de me voir, il s'agit d'être prudent. Je n’ai pas vu beaucoup de marines en vingt-quatre heures, mais on sait jamais. Prudence ! Prudence ! Le tour est fait lentement. Je sens une petite douleur, mais rien de trop grave. Peut-être que je guéris plus vite que prévu. J'ai toujours eu une santé de fer et papa est plutôt increvable dans son genre. J'dois avoir hérité de lui. Tant que je fais pas d'efforts brutaux, en trois jours, je devrais être presque comme neuf. En parlant de jours, je revérifie mon stock de vivres. Trois jours ? Mouais… Ça va quand même être la disette. Une fois sur pieds, je me fais un bon gueuleton ! Il s'agirait de pas voir les muscles fondre faute de victuailles ! Le Bras Divin ne faiblit pas ! Tiens, en parlant de bouffe, tu pourrais pas faire apparaître de la nourriture, là, sur la table ? Même du pain, ça m'irait ! Non ? Sois sympa ! Tu m'en veux pour les deux autres soirs ? T'avais qu'à pas créer des gens comme ça. Je passe devant une fenêtre donnant sur le devant. Je recule brusquement, me cachant dans l'ombre. Il y a un type ! Là ! Il semble chercher quelqu'un ! Le genre de type grand, l'air autoritaire, avec un sabre sur le côté. Un marine ? Peut-être. Un chasseur de primes ? Probable... mais j'ai pas de primes ! J'en veux pas ! Ils m'en ont mis une ? Les salauds ! Je jette un coup d'œil. Mmmmh… il semble vouloir… ? Merde ! Il est plus là ! Je me colle au mur, subitement très inquiet. Il y a que deux possibilités. Soit il est parti dans une autre direction, soit il approche de la porte d'entrée qui ne peut être visible depuis la fenêtre d'où je suis ! Pas une seconde à perdre !

          Je me précipite vers là ou j'ai mes affaires. Mon sac et ma hache sont rangés dans une armoire. C'est déjà ça de fait. Je prends quelques babioles et je les mets dans le panier. Un dernier regard avant de partir ; tout semble à sa place pour une maison abandonnée. Rien de très récent. Je repars en sens inverse avec le panier en main. Je m'arrête brusquement. J'entends des pas derrière la porte. Aussi discrètement que rapidement, je m'en éloigne. Ou me cacher ? L'étage ! C'est la meilleure solution ! Je change de pièce et j'arrive à l'escalier. Bon, il est peu vieux, il risque de couiner. Pour éviter de faire du bruit, je monte les marches trois à trois. Je m'arrête d'un coup, au milieu de l'escalier. La porte s'ouvre ! Pas question de faire du bruit ! Je place mes pieds sur les extrémités de chaque marche, là où ça couinera le moins. Je l'entends. Il est dans l'entrée. Il semble s'éloigner dans les pièces à l'autre bout. Je monte lentement quelques marches, tendues à chaque couinement. J'ai l'oreille toujours aux aguets. Il revient ? Il faut pas que je traine ! Je monte les cinq dernières marches d'un coup. La planche couine ! Le type arrête de marcher. Pendant un temps, je manque de tomber en arrière, mais je rétablis mon équilibre. Aussitôt fait, je longe les murs et je me cache dans une pièce. L'homme semble aller dans toutes les pièces. Il m'a entendue ? Rah ! J'aurais dû prendre mon arme ! Enfin, dans mon état, je n'aurais pas fait long feu. Il semblait fort !

          Ah ! Il monte à l'escalier ! Non ! Pitié ! Pourquoi ?! Faites quelque chose, Seigneur ! Je ne peux pas bouger, je suis tétanisée par l'appréhension. Il arrive en haut de l'escalier. Il semble hésiter. Je l'entends tousser. Une voix grave ? Ou un peu plus fluet ? Je ne sais pas. J'ai du mal à maintenir ma concentration. Je cesse même de respirer, mes deux mains contre ma bouche. Mes yeux fixent le bord de la porte. Les pas se rapprochent ! Il est derrière ! Il jette juste un coup d'oeil, hein ?! Il va pas avancer ! Pitié ! Seigneur ! Faites quelque chose ! Viiiite ! Non ! Trop tard… Il avance. D'abord son pied, sa jambe, puis l'autre. Il se tourne à droite puis à gauche et il me voit. Non !
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          (pnj)

          Merci, monsieur le marine ! Promis ! Je le ferais plus.

          Je pose délicatement ma main sur sa touffe de cheveux en bataille et je m'agenouille à ses côtés. Mon sourire s'élargit, dévoilant mes dents blanches. Ah. Quel naïveté et innocence dans ses traits. On pourrait croire qu'il a fait une grosse bêtise alors que ce n'est pas le cas. Il serait très malvenu que ce garçon oublie ce qu'il est à la base, un enfant.

          Allons. Tu peux toujours courir comme tu veux, mon garçon, mais fais attention à ce que tu as devant toi au lieu de t'occuper que des jolies filles.


          Il rougit et baisse les yeux. Plus loin, ses camarades, filles comme garçon, observent, inquiets, le garçon qui m'a percuté. Il n'a rien. Ils n'ont rien. Il sont juste un peu inquiets. Ai-je une mine si peu avenante ? Non. Surement pas. Les jeunes sont si facilement impressionnables. C'est dans leur nature. Moi aussi, j'étais comme ça. À une certaine époque. C'est drôle. Il en a fallu des années et des épreuves pour m'arracher à cette personnalité si insouciante qui caractérise les enfants. Avoir gardé cette insouciance m'aurait-elle satisfaite ? Peut-être.

          Allez. File.

          Il ne se fait pas prier. Il bondit aussi vite qu'il m'est tombé dessus et rejoins ses petits camarades qui l'entourent bien rapidement, surement en train de le questionner sur ses impressions après m'avoir rencontré. Douce jeunesse. Je m'éloigne tranquillement, laissant à ce jeune garçon son moment de gloire.
          Revenons à nos moutons. La journée d'hier s'était révélée infructueuse dans la recherche de la fuyarde. Ça aurait été trop beau ; on ne peut tout réussir du premier coup, mais aujourd'hui est un autre jour. Je venais de patrouiller dans plusieurs quartiers sans trouver le moindre indice quand ce gamin m'a percutée. Il ne faisait pas attention. Moi aussi. L'heure était à une petite pause. Après un rapide repas à l'ombre d'une terrasse, je me remets en route avec la discrétion et la détermination qui me caractérise. L'œil aux aguets, j'observe chaque mouvement suspect, chaque mouvement au travers des fenêtres, chaque reflet intriguant. Pour l'instant, rien n'a attiré suffisamment mon regard pour que je m'y intéresse. La zone était trop peu intéressante ; pas assez discrète. Pour n'avoir aucune information au sujet de la fugitive, il ne doit pas y avoir beaucoup de témoin là ou elle se terre.

          Une rangée finit par attirer mon attention. Elle est abandonnée. Le coin semble assez calme. Seuls les chiens errants doivent habiter dans le coin. Peu de passage. Oui. C'est l'endroit idéal pour se planquer. Je m'avance dans la rue, le pas lent, et sur le qui-vive. On pourrait croire que je ne m'intéresse pas aux maisons, mais du coin de l'œil, je passe au crible le moindre signe de présence humaine. Les premières n'alertent pas mon sixième sens, mais arrivée à la quatrième, je sens que quelque chose cloche. Je tourne la tête brusquement sur ma droite et j'ai le temps d'apercevoir une chose disparaître dans l'obscurité. C'est humain. J'en ai la certitude. Je reste sur mes gardes ; ma main se pose sur la poignée de mon katana. La légère brise fait bruisser les feuilles des arbres. Pas d'autre bruit. Aurais-je rêvé ? Non. Autant aller voir. Je m'approche silencieusement de la porte d'entrée, toujours sur mes gardes.

          La main sur la poignée de la porte, j'ouvre en douceur. Le bois grince. Normal pour une maison abandonnée. Je l'ouvre en entier et je sors mon sabre. J'observe d'abord la pièce de gauche. Personne. Je me dirige alors vers la droite, là où j'ai l'ombre. L'intérieur est poussiéreux et dans un sale état, mais certains détails attirent mon attention. Il y a des traces de pas dans la poussière du sol. Elles ne sont pas nettes, comme si plusieurs personnes sont passées ou qu'une personne a fait de nombreux passages à cet endroit. Je vais dans la même direction que les pas. Le sol grince. Est-ce moi ? Le plafond craque. Il y a quelqu'un en haut ? Peut-être. Peut-être que c'est la maison qui est ainsi. Je passe un escalier. Je pose un pied dessus ; le bois craque assez fort. Je vais d'abord vérifier le bas. Si quelqu'un descend, je le saurais. Je passe au crible deux autres pièces, mais il n'y a rien. Les traces de bas sont peu nombreuses dans ces pièces. Il semble que si je dois trouver quelqu'un, ça sera en haut.
          Je m'y engage. Pas la peine d'être discret, si quelqu'un est là, il sait que je suis dans la maison. Je monte doucement les marches, ma lame devant moi tenue fermement par mes deux mains. Je finis par arriver à l'étage. Je tends l'oreille à la recherche du moindre bruit. Il me semble entendre de faibles frottements sur ma gauche. La porte est entrouverte. Du bout de mon épée, je l'ouvre grand, puis je m'avance. Je ramène mon épée derrière moi, prêt à attaquer. Je m'avance encore un peu. Rien sur la droite. Encore un peu. C'est là que je l'aperçois. Un sourire s'étale sur mon visage.

          Tiens, tiens. Voilà ma petite souris.


          Dernière édition par Adrienne Ramba le Mer 27 Juin 2012 - 15:01, édité 2 fois
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          C’est juste qu’un gosse. Ouai. Pas plus, pas moins. Un mètre de haut, une tignasse noire mal coiffée, au plutôt, pas coiffée même. Un pantalon sale et une chemise tout aussi crade. La tenue du gars n’hésitant pas à se trainer dans la boue si c’est pour s’amuser. Aaaaaaah ! Je pousse un énorme soupir de soulagement. Le gosse, un bâton de bois à la main, semble surpris de ma réaction. Lui aussi, il a eu peur. Il tremble des mains, s’agrippant fermement à son arme que je pourrais briser en quatre d’une pression de main. Il a eu quand même du courage, le petiot, pour entrer et monter dans la baraque en pensant qu’il y avait quelque chose de potentiellement dangereux pour lui. Du courage, ou de l’inconscience. Ça serait pas surprenant ! Les gosses font tellement de bêtises et, après, ils se mettent en tête de parcourir les mers comme des pirates. Les imbéciles ! Il faut mieux écouter sa moman et son popa et devenir un obéissant marine ! Quoique les marines ne sont pas forcément mieux. Pas tous. ‘Sont mieux que les pirates en tout cas. Enfin. Je fixe le gosse. Il me fixe aussi, les yeux en billes, partagé entre l’idée de fondre en larme, de fuir et de m’attaquer. Ou un autre truc. La première, il en a envie, mais ça fait lopette. La deuxième, ça fait aussi lopette en fait. La troisième, c’pas une bonne idée, je veux bien lui déconseiller très fortement. J’ai beau ne pas être dans un parfait état, j’peux encore lui briser la colonne vertébrale. Mais je le ferais pas, évidemment. Ça serait vraiment monstrueux. Je suis pas monstrueuse. J’suis une fleur. Fragile. Innocente. Je mets mes mains bien en évidence. Il recule de deux pas et tourne un instant la tête pour voir où se trouve la porte. Je me lève lentement. Il ne fuit pas. J’arrive à m’élever complètement ; il n’est vraiment pas rassuré.

          Et bah, mon petit, qu’est ce que tu fais ici ? C’est dangereux, tu sais. Les maisons abandonnées, c’pas pour les petits n’enfants comme toi.


          Meuh… Mais … Bah, je viens toujours ici. C’ mon territoire ! C’est ma base secrète ! Je veux pas qu’on dérange ma base secrète !

          Ah. Oui. La base secrète. C’est le truc capital pour les enfants. Moi-même, j’avais ma base secrète que j’avais faite en coupant quelques gros arbres. Je me faisais embêter par les Woks, mais c’était marrant. J’aimais pas quand Papa venait à ma base secrète. Il voulait me piquer mes troncs. Du coup, on se balançait des troncs. C’était marrant, en fait. Du coup, je comprends ce qu’il dit. C’est son territoire. Son domaine. Il aime pas qu’on y touche. Normal.

          Ah, d’accord ! Et bah, je demande l’asile politique ! Je suis poursuivie par des méchants ! Et je suis blessée ! S’il te plait !

          Je m’agenouille et je pose la tête contre le sol, mains à plat. Du coin de l’œil, j’ai pu voir qu’il était surpris. C’est pas tout les jours qu’une superbe femme alliant grâce et puissance vous supplie de la protéger. Je sais plus ce que ça veut dire, l’asile politique. Je connais l’asile et c’pas top. Mais j’ai déjà vu quelqu’un dire ça. Il était pourchassé, comme moi ; il devait avoir raison.
          Euuuh … Ouai … d’accord.

          C’est qui, ton méchant ? J’ai vu un grand que je ne connaissais pas. C’est elle qui te cherche ? C’était une fille.

          Une fille ? On me cherche ? Lilou ? Non, pas possible, on s’était séparée. Et puis, le gosse aurait vu l’énorme canard jaune. C’est pas le genre à passer inaperçu. Non, ça ne doit pas être elle. Après, le nombre de gens pouvant la chercher est pas grand. Surement la marine. Il n’y pas de doute là-dessus. Ils ont finalement retrouvé ma trace. Je ne dois pas trainer ici. Ils sont tout prêts, je risque de me f
          aire attraper très bientôt si je reste ici. Pas question de me faire acculer. Il faut prendre les devants.

          Elle ressemblait à quoi, cette personne ?


          Bah, une adulte. Blonde, lunette de soleil et elle fumait une cigarette. Elle portait une espèce de longue cape bleue…

          Marine. C’est évident. Plus de doute à avoir. Fichtre.

          Et je l’ai vu entrer dans la maison à côté.


          Quoi ?!


          Il y a pas une seconde à perdre, Bon Dieu de bonsoir ! Il faut que je me casse d’ici ! Je glisse un rapide merci au garçon avant de bondir vers la porte. Il croit que je l’attaque et lève son bâton plus pour protéger son visage de ses mains que pour me frapper. Je passe à côté sans le toucher et j’enchaine en descendant quatre à quatre les escaliers. Renversant presque tout sur mon passage, je fonce vers mes affaires, ouvrant les portes à la volée, les faisant presque sauter de leurs gonds. Sac sur le dos, hache à la main, panier dans l’autre ; important la bouffe, je m’apprête à sortir. Le gamin est descendu et me zieute de l’autre bout de la baraque. Pauvre gosse. J’aurais dû être plus gentille avec lui. Cas de force majeure. Dehors, je vois personne en particulier. Peut-être une embuscade ? J’ai pas le choix. Si je sors pas, je suis faite comme un rat. Sortir par l’arrière, c’est un coup à me faire massacrer par les arbustes épineux qui semblent avoir trouvé une terre bien fertile ici. Un dernier regard furtif, puis je sors. J’essaie de paraitre normale, marchant calmement et arrivant dans la rue. Un regard devant. Personne. Un regard à droite, deux oiseaux se battant pour un quignon de pain. À gauche, un grand type avec un sabre. Celui de tout à l’heure ! Il me fixe. C’est pas un marine, hein ?

          Stop ! Arrêtez-vous ! Je vous arrête !


          Marines ?! Cassos !!
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          (pnj)

          Ce n'est qu'un gosse. Par n'importe lequel. L'un des gosses que j'ai croisés tantôt. Recroquevillé sur eux même, l'un des garçons protège l'une des filles comme le ferait un chevalier servant. C'est mignon. Un autre garçon tient un bout de bois ; un pied de chaise. Il me fixe comme s'il me jugeait, il appréciait ma menace. Je le survole pour aller à un troisième garçon. Lui, il se cache. Le pleutre de la bande. Celui qui se fait toujours sauver les miches par les autres.
          J'ai en face de moi une petite bande de gosses. Que faisait-il là ? J'en savais rien. Ils s'amusaient. Surement. Comme des gosses, c'est normal à cet âge là. Je baisse les bras. Un sourire s'esquisse sur mon visage. L'arme revient au fourreau. Les gamins semblent se décrisper.

          Allons. Je ne vais pas vous faire du mal.


          Je m'agenouille, histoire d'arriver à leur hauteur. J'exhibe bien mes mains devant eux en signe d'apaisement. Celui du milieu lâche son bâton. Celui de droite se met à chialer. Celui de gauche ne lâche pas la fille. Le profiteur.

          Dites moi. Qu'est ce que vous fichez ici ?

          Celui qui tenait le bâton répond. C'est lui le chef.

          C'est notre cabane ! Personne y habite ! C'est là qu'on joue.

          Je vois.

          Un instant de flottement. Ils ne sont pas décidés à bouger tant que j'ai pas quitté le coin. C'est évident. Tiens. On va essayer de récolter une information.

          Vous avez déjà vu une femme, plutôt musclé, dans le coin ?

          Les garçons se regardent, ceux du milieu. Puis ils regardent le pleurnichard. Celui-ci rougit.Leurs regards inquisiteurs sous-entendent quelque chose. Finalement, il finit par bredouiller.

          Bah … snif … c'est ma moman ? Snif !


          Je me permets une seconde de réflexion. J'ai de sérieux doutes quant à ce que la mère de ce gosse ait participé à une bagarre de taverne avec un pirate notoire, ce serait lasser capturer, puis se serait fait libérer à l'aide de complice. Très étrange. Mon nez sent l'arnaque. C'est surement pas elle.

          Bien. Ne vous inquiétez pas. Ce n'est pas elle. Je vais partir. Désolé du dérangement. Bon jeu.

          Petit clin d'œil à celui qui n’a pas arrêté de coller la fille qui lui a bien rendu. Ah. Les amourettes de jeunesse. C'était loin. Je me relève et sans me presser je redescends l'escalier, puis je sors de la maison. Une fois sur le trottoir, je respire un bon coup. Je sens la pointe de tension se dissiper. Ce n'est pas maintenant que j'allais l'attraper. Soit. Ce sont des choses qui arrivent. Je regarde la rue. Calme, à son habitude. Vide aussi. Ah non. Je regarde une femme. Musclé. Avec une hache. L'instant se fige. Elle ne bouge pas. C'est peut-être la mère de l'autre.

          Elle se casse.

          Non. C'est surement pas elle. Peur du marine. Elle a quelque chose à se reprocher. C'est elle. Et si c'est pas elle, ça ne sera pas inutile.
          Je me précipite à sa poursuite, mettant tout mon talent dans ma vitesse. Elle semble plutôt lente. J'arrive à la rattraper sans me fatiguer et en un temps très court. Elle n'a pas fait deux cents mètres. Je sors mon sabre. Elle s'arrête brusquement et tente de me porter un coup de hache. Je baisse la tête et je tente un coup d'estoc. Elle part fébrilement avec le manche de son arme. Réaction de guerrière. C'est elle. Plus de doute. La hache était déjà assez révélatrice. Elle retente de m'échapper, mais elle se dirige tout droit dans une impasse. Je la colle au basque ; pas besoin de me précipiter, mais il s'agirait pas qu'elle me file entre les doigts en usant de quelques acrobaties un tant soit peu surprenantes, il faut l'avouer, du fait de son physique. Elle finit par se rendre compte que la voie prise est sans issu. Je me place en position de combattre, prêt à tailler.

          Elle ne s'embarrasse pas de fioriture et me charge. Aucune subtilité. Aucune stratégie. Rien. Si ce n’est pas malheureux. Il lui faut une petite leçon. Toujours en avoir dans la tête au lieu de foncer sans réfléchir. J'esquive facilement sa lame et je frappe du manche de mon sabre dans ses cotes. J'enchaine par une balayette rapide sur son pied dominant. Elle tente de se rattraper. J'attrape son bras portant la hache et je l'éloigne. Elle est impuissante. Un coup de poing dans l'estomac vient lui mettre le genou à terre. C'est fini. Elle ne peut opposer la moindre résistance. C'est ça, la fugitive ? Hé bien. Je suis déçu.

          Un dernier mot avant de retrouver ta cellule ?


          Elle me fixe. Elle semble désespérée. C'est la fin de sa cavale. C'est la vie. C'est comme ça. On y peut rien. Elle ne peut que s'en prendre à soi même. Je lui attrape le bras. Elle tente de résister, mais j'affirme ma prise.

          Une balle fuse. J'imagine droit vers ma tête. J'esquive.

          Qu'est-ce que tu crois toucher à mon Adri, crevure de foutre de mes fesses ?!


          Dernière édition par Adrienne Ramba le Mer 27 Juin 2012 - 15:02, édité 1 fois
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          Je veux que tout s’arrête !
          Pourquoi ? Pourquoi je dois tomber sur le marine ? Pourquoi me poursuit-il ? Pourquoi je peux pas me reposer tranquillement en buvant un jus tout en regardant le soleil se coucher ? Ça m’est interdit ? Salaud ! Je veux la tranquillité ! Je tente bien de m’opposer au marine, de tenter de le blesser pour l’empêcher de me suivre, mais il est trop rapide ! Trop fort ! Trop futé ! Il est d’une classe supérieure à moi. En plus, comme une conne, je m’en vais me fourrer dans une impasse. La mouise ! On ne dit pas qu’un animal est toujours plus dangereux quand il est dos au mur ? Je suis dos au mur ! Mais j’ai quand même l’impression que je vais me faire zigouiller, un truc violent ! Au pire, je me fais capturer, papa est au courant et il vient tout péter ! Au mieux, je meurs. Pas l’inverse plutôt ? Si je meurs, je serais avec toi ; enfin, j’espère ! Je ne me suis quand même pas bousillé le karma en suivant tes propres principes ! SI je te rejoins, c’plutôt bon ? Faut mourir avant ça. C’pas top quand même. La mort, c’est triste et il parait que ça fait mal. Qui me l’a dit ? Je sais plus. Est-ce important de toute façon ?
          C’est la fin. Je le sens. J’suis surclassée. À quoi bon résister ? Même au maximum de mes capacités, je pense que j’aurais tenu. Désolé Lilou, désolé Yaeko. Malgré votre aide, j’aurais pas su sortir de ce pétrin. Saloperie de Tahar ! Je lui ferias payer ! Même si je suis un fantôme ! Il ne dormira plus jamais avec moi aux basques ! C’est un serment !

          Un coup de feu.
          En parlant de fantôme. Non ! ça peut pas être … elle ! Virevoltante dans ma direction, pistolets en main, elle vide ses armes sur le marine qui reculent et esquivent adroitement. Je reste fixer sur la sœur qui se tient maintenant à côté de moi. Grande, blonde et rouge. Oui. Rouge. Elle a le visage écarlate. Ce genre de visage que j’ai vu des centaines de fois dans ma vie. Celui d’une maitresse déçue par son élève.

          Putain Adri’ ? QU’est ce que tu fous dans c’te situation ? J’pensais que t’étais une guerrière pas une pisseuse de gamine qui fait dans ses frusques dès qu’on la taquine amicalement! Tu m’fais honte !

          Elle passe un pied sous mon corps et me soulève comme si j’étais en plume. C’est Sœur Elsa, ça. Elle cache bien sa force. Elle enchaine sur une vrille qui se termine par son pied dans le torse. Elle m’expédie contre le mur. Boom ! Choc dur. J’crache du sang. Avec tout ça, ma blessure s’est rouverte ! C’quand même lourd de toujours se demander ça. Pourquoi on m’agresse ?! Tseuh. Pourquoi je demande aussi ? Sœur Elsa est toujours comme ça. J’tente de me relever, mais v’là qu’elle pose son pied sur mon dos, me contraignant à remettre le visage contre le sol.

          Reste à ta place, fillette. Tu vas encore t’faire niquer à vouloir faire ta courageuse alors que t’es même capable de zigouiller ce zozio. Regarde moi, j’vais m’occuper de c’te andouille, un truc bien joli, bien compact !

          Elle recharge très rapidement ses armes. C’toujours impressionnant quand elle fait ça. En même pas deux secondes, elle refait le plein. Ça marque ce genre de chose, quand, pendant des mois, on tente de la vaincre et qu’elle est sans cesse équipée en munition. J’en ai vu des balles d’Elsa… Plus loin, le marine attend, surveille, observe. Moi, je compte plus, hein. Pas besoin de me fixer de temps en temps. T’façon, avec les coups que m’a mis Elsa, j’suis pas prêt de me relever. Elle est déjà dans son duel. Un sourire de satisfaction s’installe durablement sur ses lèvres. En fait, heureusement que j’ai perdu ! Elle n’aurait pas pu se satisfaire d’un bon duel et elle aurait retourné sa frustration contre moi.

          Ils se font face. Quelques secondes s’écoulent. Puis c’est l’attaque. En trois pas, le marine est sur elle. Le sabre accélère et tranche… le vide. Elsa a sauté. Ses armes visent le marine. La première doublette est facilement esquivée. La deuxième rencontre son sabre qui est venu le protéger d’un mouvement rapide et précis. Il est plus que bon. Elsa commence à rire. Elle aime ça ! Bigre ! Elle était vraiment en manque. Commence son jeu de jambes. Attaque par les flancs, évitant le sabre, puis tentant plusieurs fois de toucher le marine à coup de pistolet. Mais celui-ci se défend bien et recule en quelques bonds. Il ne fuit pas. Il a tout de suite compris. Plus il était loin et plus il pourrait esquiver les balles. Au corps à corps, Elsa est du genre à obnubiler son adversaire par ces multiples attaques de jambes et donner le coup de grâce par une balle à bout portant. Le genre pas trop sympa ; mais Elsa n’a jamais dit être sympa. Quiconque la connait pourra dire le contraire !

          Elsa continue de harceler le marine. Elle est déjà à sa troisième recharge. Elle s’approche subitement, remet un instant ses flingues dans leurs holsters, saute avant, prend appui sur ses mains libres et frappe des pieds joints vers le marine. Celui-ci a un bon réflexe et parvient à donner un coup de sabre qui passe … entre les jambes d’Elsa, coupant sa robe longue ; bah oui, elle est pas en soutane, mais pas prendre de mauvaises habitudes. Il se prend quand même l’attaque de plein fouet, ce qui le fait reculer de plusieurs pas, l’obligeant presque à mettre un genou à terre.

          Ha le connard ! Tu vas me la repayer, ordure !

          Le marine reste un instant silencieux. Puis, il range son sabre. Hein ? Pourquoi ? De quoi ? Comment ?

          Je n'arriverais à rien aujourd’hui. Je la laisse. Vous avez tout intérêt à fuir aujourd’hui si vous ne voulez pas le regretter.

          Un hochement de tête, un sourire et il s’en va à reculons. Il est prudent. Il s’en va plus rapidement au bout de quelques mètres. Il a bien raison. Je sais ce qui se passe dans la tête d’Elsa là. Son adversaire s’en va, celui qui a abimé sa jupe. Elle rage. Elle veut frapper quelque chose. Non. Regarde autre part. Non. Pas ici ! Aîe !!!
          Le coup de pied dans les côtes, je connais, mas ça fait toujours aussi mal. Elle me saisit par la peau du cou et me relève de quelques centimètres.

          T’as vu ?! T’as VU ?!! Il s’est cassé ! J’avais pas fini ! ‘tin, j’ai trop envie de taper sur un truc, mais j’vais me calmer, sinon, j’te tue, là, c’sur. On va vite dégager d’ici. J’te promets que tu vas récupérer, un truc genre de le regé … regnéné …. Prrrr, J’sais plus. Mais tu vas être comme neuf. Je vais pouvoir te pourrir après ! ça me passera les nerfs ! Allez, l’bateau attend !

          Elle prit ma hache dans une main, mon sac son épaule droite et moi sur son épaule gauche. Ouaip, tout ça en même temps. Elle est comme ça, Elsa ! Bon, le truc bien, c’est que je suis sûre de m’en sortir maintenant, j’ai même envie de faire un petit somme avant d’arriver au bateau. Il peut rien m’arriver, j’suis avec elle. Allez. Dodo.



          BOUM

          Aie !!
          Roupille pas sur mon dos ou tu fais l’chemin à pied ! Et tu vas douiller !
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