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C'est pas la p'tite bête qui va manger la grosse. Si ?


Grand Line, 4ème voie.
A quelques miles nautiques de Myriapolis.



- Ca va patron ? Vous z'avez b'zoin de rien ?
- Impec' les enfants !
- D'autres glaçons ?

- Nan c'est bon, j'suis au poil là !
Puis ça va pas tarder à mordre de toutes façons.


Tout sourire, le sea wolf diligent s'en repart de la rambarde du gaillard arrière, après avoir bien vérifié une dernière fois la chaîne qui y est accrochée. Au bout de cette longue chaine épaisse, moi. Mon auguste personne tranquillement affalée le cul dans une grosse bouée en caoutchouc, caleçon d'plage et lunette de soleil pour profiter du beau temps. Si à ça vous rajoutez le cocktail bien frais dans la pogne, vous imaginerez bien que les durs temps des Allods étaient déjà bien derrière. Fou c'qu'un peu d'bon temps sur Kikai no shima peut vous faire ! Ca et une séance de bronzette en plein Grand Line évidemment. V'là déjà une bonne heure que j'patauge à moitié dans la flotte, rafraichissant un peu mon corps par le clapotis du sillage du Fenrir, tandis qu'un soleil éclatant me grille les écailles comme jamais. Bon sang c'que la vie est dure parfois, huhuhu !


C'qui m'fait l'plus poiler limite, c'est de r'penser à l'autre trogne de cul qui nous a accueilli c'matin. Mais bon j'mets le condamné avant la potence, laissez-moi reprendre :
Une demi-douzaine d'heures plus tôt, nous arrivions comme prévu sur l'île de Myriapolis, simple étape sans grand danger avant la tant redoutée Gueule de requin. Sauf que notre réputation nous ayant précédé, il était assez évident que voir débarquer nos trognes de tueurs avait foutu des fourmis dans l'dos des dirigeantes de Myriapolis. Peur qu'on ne découvre leurs relations avec Drake, ou juste inquiétude légitime sur nos habitudes et nos caractères de cochon ? Peu importe, Fourmis, Abeilles, Araignées et autres bestioles diverses se sont mises d'accords pour nous faire accueillir dès notre arrivée par une de leur diplomate au cul chitineux, afin d'faire bouclier autant que possible. Sitôt débarqués, les v'là qui s'dévouent pour préparer nos vivres, recharger notre log pose, quitte à nous prêter un Eternal Pose de l'île pendant qu'on va s'occuper en pêchant un peu. On a donc pas eu l'occaz' de visiter leur ville pourrie que déjà on s'est fait foutre dehors. Pas grave... désert et rocaille, très peu pour moi merci ! J'ai donc fait l'mec sympa en donnant l'air de rien comprendre, et j'ai accepté leur "aide". En tout cas merci pour l’hospitalité les copines, j'saurai m'en souv'nir.

Nous v'là donc reparti direct en mer, avec pour seul lien entre notre Navire et l'île, un Eternal pose en qui j'nai pas plus confiance qu'en une promesse de révo', et Ryuuku. Au loin, j'peux deviner dans le soleil sa silhouette minuscule, qui depuis les hauteurs peut empêcher le Fenrir de s'perdre dans l'immense étendue d'la Route de tous les périls. Tant qu'on s'écarte pas trop de l'île, ça devrait suffir pour se passer de l'Eternal pose...




(...)
- Alors patron ? On en est où ?!
- Raaah ! Mais foutez-moi la paix bon sang !
- Nan mais c'est qu'nous on s'emmerde là...
- Bon j'vais voir... gromelemelemmm...

De mauvais grès, je plonge mon visage brulant dans l'eau fraiche de l'océan, tout en prenant bien garde de n'pas renverser mon cocktail ou de n'pas mouiller mon cigare. Yeux grands ouverts, je fouille les courants marins et l’immensité sombre qui s'étale en d'ssous du navire. Pour un humain normal, ce n'serait que vastes taches noires et plaques vertes foncées... mais pour moi... J'y perçois toute la faune redoutable de Grande Line, qui se rassemble sur le sillage du navire dans l'attente d'un festin funeste. Bancs de Sarusses bleues, un Garudak à corne, quelques Sepitrelle argentées, sans compter les innombrables poissons charognards habituels... Tsss ! Toujours pas le moindre signe de c'quon est v'nu chercher ! Fais chier ! Sans compter que le Garudak commence à nous faire sa danse de chasse, signe évident pour tout connaisseur qu'il s’apprête à attaquer. Salop'rie d'bestiole.. fais même pas vingt mètres et il veut s'attaquer à moi... M'fous les glandes un tel manque de savoir vivre. Tiens, j'vais t'faire ma vision d'la sélection naturelle à moi, on va voir si t'es toujours aussi chaud. Aïzofzetaïgeur !  Alors que le monstre marin se rue toutes dents dehors vers moi, j'le foudroie des yeux, le transperçant d'un regard à faire évaporer l'océan ! Une dernière chance de stopper ses conn'ries avant qu'on y vienne aux mains. Non pas que j'aurais des scrupules à l'dépiauter, mais j'voudrais pas mouiller mon cigare...

Au moment où j'concentre c'que j'ai comme pulsions néfastes dans mes yeux, une sorte d'onde gigantesque balaye les eaux alentours, à mon plus grand étonnement ! Non pas que l'eau ai bougé... comme si cette onde n'était que dans ma tête... et pourtant je jurerais l'avoir vu et entendu ! Comme une lourde dalle de plomb tombant sur le sol. Un son sourd et funeste... Et plus étonnant encore, la vision du Garudak à corne en train d'couler, bave au coin d'la gueule et ventre en l'air. Tout le reste de la faune alentour en fait d'ailleurs de même, visiblement sous le coup de cette onde terrifiante. Haki... Ce nom jaillit de lui même dans mon esprit ! Tout comme sur les Allods, tout comme sur le pont du Fenrir lors du combat contre Crow... Le Haki ! Huhuhu, j'en jubile devant tant de puissance potentielle. Mais où seront les limites de c'pouvoir ? J'en ai presque le vertige, huhuhu.



Sauf que j'aurais pas l'temps d'y penser sur le moment. Au milieu d'la pluie de poissons et de monstres inconscients, une masse rapide et serpentine traverse les ombres des profondeurs. Le voilà ! Même entre-aperçu, je n'ai aucun doute sur la nature du roi des mers que nous surplombons : Une Murénasse Opaline... Une femelle vu la taille... Tsss, soixante mètres au bas mot j'dirais. Soixante mètres tout en longueur et en vitesse, le tout au profil d'une dentition acérée et d'un appétit féroce. J'en ai croisée qu'une autre de ces bestioles... et elle m'a couté une partie d'la première génération des Sea Wolves. Et ce n'était alors qu'un mâle qui n'faisait pas la moitié de celle là. Parfait parfait, huhuhu. Viens là ma belle, Tonton Toji t'attend !

J'sors la tête le l'eau, avant de crier sans plus tarder à l'adresse du Fenrir qui me traine toujours dans son sillage :

Attention les enfants, c'est pour bientôt !
Tout sourire, j'compte dans ma tête les s'condes, tout en profitant d'la fin d'mon cocktail. Neuf... dix... onz*... !
Avant de disparaitre dans un geyser d'eau de plus de dix mètres, et accessoirement dans les immenses mâchoires du terrible monstre qui crève la surface en s’élançant vers le ciel !



Grrrroooooooah !
Splash !
... Cronch !

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  • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei
-Attention les enfants, c'est pour bientôt.
Annonce la tête de Toji qui s'extirpe de l'eau de Grand Line.

    A partir de cet instant, il n'y a qu'une poignée de secondes pour parfaire la préparation. Pas que les Sea Wolves en positions ne soient pas prêts, juste que les deux heures à poireauter leur ont fait entamer parties de cartes et quelques janken de circonstances. Ça avait beau avoir impressionné les gars pendant une dizaine de minutes, le coup de l'appât humain -ou presque- sur les mers dangereuses de cette partie du monde, un Sea Wolf reste un Sea Wolf. Et menés par Arashibourei, ils en avaient vu d'autres. Alors ils n'allaient tout de même pas passer deux heures à regarder le bouchon de leur canne à pêche. Ouais, c'est Toji le bouchon. D'ailleurs, l'attente avait également fait passé l'envie au Bosco de fixer les vagues calmes pendant tout ce temps. Heureusement qu'elle avait appris dans la marine qu'elle ne faisait pas tout le temps ce qu'elle avait envie. Comment ? Les Allods ? Quels Allods ?

    Alors lorsque cette petite phrase, à peine susurrée, juste plus fort que le clapotis des vagues sur la coque du fenrir, fut enfin prononcée, Rachel bondit depuis son bastingage et s'empressa de relayer l'information. Avec en guise de jolis :

-Finis la sieste ! Soyez tous prêts dans trois secondes ! Une ! Deux ! Trois ! Ryuuku tu décolles ! Karl, tu prends le canon ! Les autres, aux harpons d'abordage ! Lin ! Tâches de percer sa carapace ! Je ne pense pas que les canons soient capables de...

    De ? La suite se perdit dans la gorge de Rachel. Une étrange vague venait de secouer le Fenrir. Comme un appel d'air. Ou un reflux. Si le navire oscilla, ce ne fut pas le cas de la bosco qui leva simplement le regard vers Toji. Juste au moment où une gueule hérissée de crocs semblables au Beaupré jaillissait d'entre les flots et gobait le Contre-Amiral .Oui, contre-amiral, ça avait beau être nouveau, il en était tellement fier qu'il fallait pas l'oublier. Un contre-amiral qui venait de disparaître au profit d'une espèce de gigantesque larve à cuirasse bleue océan et aux dimensions titanesques. Pourvu que Ryuuku ne se soit pas fait happer par mégarde.

    En parlant de lui, ce dernier venait de s'envoler depuis le hunier de la vigie et on put apercevoir une ombre furtive obliquer avec une vitesse prodigieuse vers la tête de la bête. Manière à rassurer son monde. Comme s'il avait entendu la Faucheuse sur le pont. Le tout dans un concert de grondement précédé par un « FEU !!! » retentissant. Un boulet rebondit contre le monstre marin. Et manqua le crâne de Karl à un cheveu. Preuve était faite que les boulets ne le perforeraient pas. Pourtant lorsque la gerbe d'eau retomba, on put voir un harpon planté de justesse dans un bout de cartilage. Sûrement. Tant pis, ce serait à Lin de faire tout le boulot. Enfin. Tout.

    Dans la seconde qui suivit, un nouveau cri déchirant fit vibrer les voiles du Fenrir alors que le roi des mers se tordait soudainement comme un ver hors de sa terre. Et pour cause. Tel un ange vengeur, Ryuuku venait de lui planter une méchant aiguille dans l’œil avant de fondre vers le navire. Et un œil reste un œil. Ça fait mal.
    Puis soudain, le calme plat. Les détonations, devant le manque d'efficacité, furent cessées par un ordre bref. Les cris des mouettes se turent et les vagues semblèrent également silencieuse. Seule Lin qui s’efforçait de trouer la monstruosité restait audible. Il y eut l'instant où la Murenasse ne put plus monter. Où elle ne put plus descendre. Alors lentement, comme un roseau qui plie sous le vent, le monstre marin s'inclina vers le navire. Une saleté de baleine qui tombait sur le râble des Sea Wolves. Et c'était pas Toji dans une magnifique imitation de Pinocchio qui allait y faire quoi que ce soit. Et ne comptez pas sur Rachel, elle ne pourrait pas le trancher plus efficacement que les harpons.

-Red, voici ta part.
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  • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700

    Et dire qu'il y en a qui disent que la pèche est un sport facile. C'est surement l'option Sea Wolfs qui change la donne. Et au lieu de pécher pour manger on se retrouve en train de pécher quelque chose qui veut vous manger.
    Sacré différence quand même niveau chaine alimentaire...

    D'autant que d’après l'expérience de la pèche au gros de Red, le truc se pratique d'habitude dans des petites barques filant sus aux monstres pour que des types couillues puissent planter des harpons directement dans le corps de la bête...
    Bon ici la technique est différente, y'a un appât dur à digérer et on fait tout depuis le pont du Fenrir. Ce qui convient tout à fait à un Red dont la flottabilité est salement en baisse depuis qu'il a mangé un fruit du démon.

    Toji est à la traine, tout le monde s'active, et Red, le moins marin du lot surveille de loin les événements. Après tout, l'attaque sur la bête c'est plutôt du domaine de Lin, et la découpe en tranche c'est le taff de Rachel. Quand à l'attaque virale de l'intérieur, le patron s'en charge alors inutile de s'en faire. Après tout, il faudrait plus que des sucs digestifs pour s'attaquer à son haki.


    Hop, l’appât disparait quand une bestiole énorme le gobe d'un seul coup, sans même mâcher l'amiral ou sa bouée. Phase une réussit, on passe au harcèlement, les canons échouent, le harpon se fraye un chemin, toute la difficulté étant de tuer la bête en épargnant la peau et en gardant le bateau.
    Idée à la con numéro sept, Ryuku tente l'attaque en piquée et ne trouve rien de mieux que de repartir avec un œil ce qui fait littéralement bondir la bestiole au dessus du bateau et permet à tous de constater qu'elle est nettement plus grande que le Fenrir et qu'elle retombe droit dessus.

    -Red, voici ta part.

    Ben voyons... Heureusement que Red a justement préparé quelque chose qui peut servir pour des situations dans ce gout la.

    -Roku Oni No Shigan !

    Red recule en position défensive, juste sous l'ombre de la créature et frappe un seul coup de poing dans l'air, paume vers le centre de la bête. Une détonation et un souffle d'air violent balayent le bateau autour de lui pendant qu'une vaste onde de choc se propage depuis sa main et va frapper le monstre.
    Pendant un instant celui se tord en l'air pendant que l'empreinte d'une main gigantesque s'imprime sur son flanc. La puissance du coup s'oppose une seconde au poids du monstre et à la gravité, puis le coup l'emporte et le serpent géant est renvoyé dans l'eau à l’arrière du Fenrir sous le regard de Red qui mate la partie frappée du monstre d'un œil un tantinet inquiet...

    -J'espére que Toji était pas à l'endroit que j'ai tapé...



Dernière édition par Red le Mar 5 Juin 2012 - 8:10, édité 3 fois
    La pêche c'est cool, c'était l'avis de Lin, que dire mis à part que ce fut confirmé à 100% une fois la grosse bestiole sortie de l'eau. Putin elle vait avalée Toji quoi ! Ça lui apprendra à glander en pleine mer, ce rôle d'appât lui vas à merveille tiens.

    -Finis la sieste ! Soyez tous prêts dans trois secondes ! Une ! Deux ! Trois ! Ryuuku tu décolles ! Karl, tu prends le canon ! Les autres, aux harpons d'abordage ! Lin ! Tâches de percer sa carapace ! Je ne pense pas que les canons soient capables de...

    *Comment ?!*

    Un sourcil, puis une mèche se levèrent sur la tête de la rouquine, avait elle bien entendue ?

    *Pourquoi elle me donne des ordres l'autre gothique là ?!*

    Quoiqu'il en soit pas le temps de lui en mettre une, on verra après. Le machin géant est foutrement résistant y'a pas à dire, la rouquine cherchait un angle d'attaque tout en observant les actions des autres loups. Les combats en mer c'est pas pratique clairement, surtout quand on est utilisateur d'un fruit du démon. Après quelques assauts la bête menace de s'écrouler sur le navire... PARFAIT ! Une occasion en or de lui en mettre plein la gueule ! Enfin ça aurait été le cas si Red l'avait pas renvoyer en arrière d'un de ses coups personels.

    - Putin et je suis censée faire comment pour le couper maintenant ?!

    La rouquine grimpe au sommet du mat, elle y accroche sa corde, l'autre extremitée sur sa taille et saute.


    - YAAAAHAAAAAAAAAAA

    Tel tarzan elle tente de toucher la bête, ses griffes resortant, mais bordel il est trop loin ce con ! accrochée sur le mat, elle cherche une solution pour toucher sa cible. L'anguille frétille face à la commandante aurait-elle envie d'une tigresse en dessert ? La réponse ne se fit pas attendre et la réaction de Lin aussi.

    *Cette fois je le tiens !*

    Elle saute au moment où le monstre charge, ses griffes viennent s'entrechoquées avec la peau du monstre marin, ça résiste un peu mais bon ça devrait suffirs.

    *Faudrait que je puisse avoir une plus grand marge de manoeuvre... *

    Après quelque minutes de réfléxions elle se remet à jouer à Tarzan, tentant de chopper une fois pour toute l'anguille qui s'esquive toujours autant, si proche mais hors de portée... en plein saut lin s'exclame.

    - MAIS PUTIN TU VAS VENIR ANGUILLE DE MES....

    Un coup de griffe dans le vent et c'est 5 petites lames qui partent se loger dans la peau du machin. Lin fait les gros yeux.

    *C'est quoi ça ?....*

    D'un regard sur ses griffes elle s'exclame.

    - C'est trop cool !

    Perchée sur le mat elle se détache de cette putin de corde et donne un coup de griffe dans le vent... rien cette fois. Elle se dit alors qu'il faut peut être un peu d'élan, comment faire ? Simple, la tigresse saute du mat, direction le pont, ses deux mains en tranchants.

    - CE SOIR ON BOUFFE DES SUSHIS !

    Juste au moment de toucher le sol elle rabats ses deux bras vers le bas, frapant l'air de ses mains en tranchants, deux grandes lames se forment alors partant entailler sévérement le monstre.

    - VISEZ LES PLAIES BANDE DE MOULES !


    Alors que les loups s'activent, déferlants les forces du navire sur les plaies du monstre qui semble souffrire. Lin expérimente de nouveau sa nouvelle attaque à distance courant de part et d'autre du pont en frappant l'air de ses griffes, alors que les lames viennent charcutés un peu plus le monstre qui finirat par s'éffondrer sous les coups conjoints des Sea Wolfs. Restait plus qu'une chose à s'assurer....

    *Merde... j'espère qu'on à pas tuer le capitaine avec tout ça...*
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    • https://www.onepiece-requiem.net/t483-ayzami-lin-terminee

    Neuf... dix... onz*... !
    Grrrroooooooah !
    Splash ! ... Cronch !

    ...*ze, douze... !

    Niaqué. J'me suis fait boulotter tout simplement, en moins de douze secondes messieurs dames, huhuhu. Bordel de rapide la garce à écaille ! C'est bon ça ; vu qu'ça signifie qu'on a bel et bien droit à une vieille femelle, la pire des salop'ries de cette partie des océans. J'devrais pas rigoler comme ça, mais pourtant j'peux pas m'en empêcher. Déjà avant que les mâchoires dignes d'un titans ne se referment sur moi j'étais jouasse, mais alors depuis que j'file dans sa gorge, c'est presque la poilade totale. Non pas que j'aime particulièr'ment l'idée de m'faire manger, ni même le contact gluant d'une langue plus grande qu'un toboggan d'piscine... mais j'imagine déjà sa peau tapissant la coque du Fenrir, lui offrant une glisse sans pareil dans l'écume des vagues. Huhuhu ça va être bon. Moi et mes loups on volera presque avec ça, huhuhu.

    D'la peur vous dîtes ? Quelle drôle d'idée ?! Nan mais vous nous avez vu ? Vous m'avez vu ?! J'ai à mes côtés une des pires bandes de marine de Grand Line pour ouvrir en deux le bestio', et vous voudriez que j'flippe ? Sans compter ma faculté a être méchamment indigeste. Déjà qu'à côtoyer j'crois pas être un plaisir d'la vie, alors à manger... de quoi filer un putain d'ulcère à n'importe qui, d'autant plus que sucs gastriques ou pas, j'compte bien sortir de là à grands coups d'lame s'il le faut. Donc peur non... à la limite de la curiosité. Pas tous les jours qu'on peut admirer les viscères de quelqu'un en ombre chinoise depuis l'intérieur. Unique comme situation j'dirais même. Quoique j'ai entendu parlé d'un ancien amiral qui aurait un pouvoir plus ou moins similaire. Pludtaxi ou un truc du genre... enfin bref !



    Pour en revenir à ma situation immédiate, me v'là comprimé entre le palais d'la bestiasse et son épaisse langue, qui par un étrange mouvement de roulé me fait glisser directement le long d'sa glotte. Étrange sensation que d'être manipulé ainsi, couvert de salive épaisse et aveugler par le manque total de lumière dans cette partie du tube digestif. J'retiens ma respiration, j'me laisse aller sans m'débattre plus que ça, plus par manque de temps que vraiment d'envie mais bon. Clair que j'dois effectivement refréner des instincts qui m'poussent à m'débattre et à m'accrocher à c'que j'peux pour éviter une mort que des milliards d'année de chaine alimentaire en inscrite dans les gènes de tous et chacun. Mais non. J'esquive l’alouette qui remonte à mon passage... puis c'est la grande descente ! Woupitain ! Vingts mètres de glissade compacté entre les parois de l’œsophage qui s'contractent pour me projeter plus loin. Et comme la Murénasse aime pas jouer les rectilignes, j'enchaine tonneaux et looping sur la route ! Woupla ! Marrant, mais j'le ref'rais pas tous les jours, vu que mon petit short de plage m'protège pas forcement très bien des arcs cartilagineux qui forment le squelette du tube digestif. J'les sens à travers le mucus et la flotte qui m'entoure, s'enchainant au rythme de ma descente... Puis aussi vite qu'on a démarré, c'est le plouf !

    Plouf !
    Grosse poche d'air putride, et le son d'un clapet anti-retour qui s'contracte... j'me relève aussi bien que j'peux. L'estomac donc. Pieds dans la fange de son dernier repas encore en cours de digestion... J'déconseille aux touristes du dimanche. Pas agréable de macérer avec des restes de... de... de Collicunes océaniques visiblement. Pour c'que j'en vois grâce à la lumière du soleil qui filtre à travers ses écailles. On est encore en l'air donc... Bon, ça brule déjà un peu au niveau des arpions, mais j'devrais avoir le cuir assez épais. Faudrait juste que les loups commencent à s'boug*... Woulà ! Gravité qui s'fait la malle, ça vole dans tous les sens ! On amorce la descente ? En tous cas la Murènasse joue les vicelardes en contractant son estomac dans la descente, ce qui plaque ses parois avec une force terrible tout autour de moi. J'suis complétement comprimé, compliquant sérieus'ment tout mouvement, faute d'espace de manœuvre. Heureus'ment que c'est spongieux et couvert de mucus, à défaut "FEU !!!" d'être agréable au moins c'est pas trop inconforta*... Schlack !

    Glups, pute borgne ! C'est quoi ça ?! D'un coup sec me voilà arcbouté au maximum, cambrant comme je peux ma silhouette contre les parois digestives, avec l'horrible impression d'un truc méchamment pointu à moins d'un millimètre d'une de mes précieuses fesses. Mouvement réflexe d'esquive, situé dans la temps une nano-seconde après le son sec d'une chair qui se perfore et d'un objet pointu qui apparait à travers la cloison de l'estomac. Je me fige, reste contacté, le visage spasmé dans une impression de "bordeldemerdemaisc'estquoicetrucilssontconsouquoi ?!". Bouge pas Toji, "Roku Oni No Shigan !" surtout ne bouge pas... Sbam !

    La puissante technique de Red frappe en plein dans l'milieu du monstre, le projetant avec force en arrière, mais non sans avoir au passage fait office de marteau, directement sur la hampe du harpon planté au préalable. Ce n'est donc pas tant le choc en lui même qui me déboussolera, vu que la Murénasse est assez solide pour amortir la majorité de l'impact ; mais plutôt la pointe acérée du harpon qui tel un coin frappé par une masse pénétrera un peu plus profond dans la bête, et accessoirement d'un centimètre de plus dans mon postérieur. Un centimètre de trop. Rien de vital, mais putain de douloureux !

    YAAAAAAAAAAAAAAOUTCH !

    Mon puissant crie de douleur enflera dans la corps du monstre, presque sans fin, faisant alors gonfler d'un seul coup l'estomac du monstre par la puissance de mes vocalises et par l'air expiré, tel un ballon de baudruche ! A l'intérieur, une petite larme de douleur coulera le long de ma joue, tandis que mon crie disparaitra progressivement dans un silence stoïque. La surprise est passée, la dignité a survécu tant bien que mal...


    Puis c'est l'hallali. Les coups pleuvent sur la bête meurtrie, qui se rend enfin compte du traquenard dans lequel elle a plongé museau l'premier. Ça lui apprendra tiens ! Nous voilà donc tous deux ballottés dans tous les sens au grès des impacts, avant qu'elle ne s'écrase dans l'eau de toute sa masse. Par toutes les pustules du cul de Davy Jones, j'espère que la mouflette et les autres couillons n'ont pas oublié qu'on devait garder la peau intacte ?! Bref.... Choc sourd de sa masse sur la surface de la mer, la bête et à terre. A mer plutôt. Enfin bref, elle gît, agonisante... D'mon côté, je profite donc de cet instant d'immobilité pour faire glisser ma main le long d'mon torse, avant de saisir le manche épais de mon poignard. V'là l'heure de l'ulcère. J'vous avez bien dit que j'étais du genre indigeste comme mec. Premières impressions amusées passées, j'commence à en avoir raz l'bol d'être confiné dans c'merdier. L'est temps d'sortir. Tchak tchak, commence donc la danse des lames.


    (...)

    Finalement, après un court mais salissant trajet, je me retrouve derrière un des yeux d'la bête, non sans avoir oublié de m'faire un peu de place dans sa cervelle au passage. Je crache sur une de mes bagues, puis applique sa pointe sur la pupille, avant de décrire un joli cercle d'une traite. La force de l'habitude que voulez vous. Petite poussée de l'index, et le rond gélatineux tombe dehors comme le verre d'un hublot découpé. Huuuuuu... enfin d'lair frais ! Je ressors ainsi, avant de trôner sur le museau émergé du monstre mort. Pieds nus et short de plage à moitié digéré qui flotte au vent... le buste bien redressé et un poing sur la hanche... couvert de sang. Coup d’œil à mon navire, puis à l'équipage. Sans un mot, je porte à mes lèvres mon cocktail, qui comme un défi à toute logique n'a pas été renversé dans toute cette bataille. Slurps... le sang et les fluides gastriques lui donnent un drôle de gout, mais c'est pas l'plus important... Mes yeux passent encore de l'un à l'autre de mes officiers... gravement.

    "Bon boulot les enfants."

    Je laisse ensuite trainer un petit silence... ceux qui m'connaissent savent que ça signifie qu'il y a autre chose encore. Quelque chose de moins joyeux que des félicitations sincères. Je leur donne raison en sortant de mon dos un harpon appartenant au Fenrir, dont la pointe en acier est pliées en six parties, comme enroulée au contact d'une matière trop dure. Ma voix et posée mais grave :

    "Qui, je dis bien QUI, a eu la bonne idée de balancer ça ?"

    Y en a un qui va manger d'la corvée par tonneaux entiers d'ici la Gueule de Requin, c'est moi qui vous l'dit.
    A commencer par le dépeçage en règle de la bête.

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      Toji toise l'équipage en plissant les yeux d'un air féroce, genre prélude au regard qui va tuer. Et immédiatement tout le monde prend l'air aussi innocent que possible pendant que tout ceux qui ont en main un truc ressemblant à un harpon le cachent discrètement ou le lâchent sur le pont avant d'essayer de l'éloigner du pied.

      -J'attends !

      On resserre les rangs pour essayer de s'éloigner du regard inquisiteur du boss, on regarde avec attention un truc soudain vital au bout de ses bottes...
      Et comme au bout d'un moment il faut bien faire avancer les choses, Red fait lentement un pas en avant, presque poussé par le soupir de soulagement collectif qui émane des hommes derriére lui.

      -Euh, désolé Boss, mais, je crois que je dois le dire...

      Derrière lui les hommes affichent la gueule de circonstance, l'admiration farouche pour le type qui se sacrifie pour sauver le tireur malheureux, la réprobation sévère de ceux qui soutiennent le chef devant cet affront, le soulagement de n'avoir pas à faire le pas eux même...

      Red secoue la tête, comme si le fardeau qu'il porte rendait plus difficile encore sa confession. Puis il pivote sur lui même en pointant un doigt accusateur sur un des matelots.

      -C'est lui qui a tiré !

      Hors de question d'aller piétiner dans le poisson géant un couteau à la main...

      L'instant de stupeur ne dure pas et les hommes réagissent avec la promptitude de vétérans endurcis. Et en moins d'une seconde le pingouin a glissé un harpon dans les mains du coupables pendant que tout les autres ont fait deux pas prudents à l’écart pour l'isoler au milieu d'un cercle de doigts tendus et de sourires mesquins.

      -Piou !
      -Le pingouin à raison !
      -Oui c'est vrai chef c'est lui !
      -Je l'ai vu aussi !
      -Et il a encore un harpon à la main, ça c'est une preuve !

      Et imitant Red les Sea wolfs affichent de concert des sourires plus rayonnants d'hypocrisie qu'une série de boules à facettes dans une boite disco. Sauf le coupable désigné qui tente de son coté d'afficher en même temps un regard suppliant de cocker qui ne lui va pas du tout et une gueule innocente totalement gâché par le collier de phalanges qu'il porte en déco autour du cou..



    Dernière édition par Red le Mar 5 Juin 2012 - 12:07, édité 1 fois
      Ahhhh ça c'était du super capichef ! Le père tempête était de retour, sorti de la bête qui elle, était terassée et prête à servir aux loups. Mais au diable les réjouissance, le Toji ben... il était pas content ! Un harpon à la main il semblerais que le projectil ai quelque peu géné le chef de la meute. Il attendais, calmement que le coupable se dénonce ou soi dénoncé. Red dénonça un pauvre matelot, quelques secondes après, tous l'équipage était d'accord... bandes d'hypocrites vas ! Mais notre rouquine avait plus d'un tour dans sa manche, elle se rappelait trèèès bien des ordres de la bosco... aussi elle s'avança et prit la parole à son tour.

      - Je me permet d'intervenir parce que cet homme n'a fait qu'éxécuter les ordres... ordres que Rachel à donner à l'équipage au moment de l'attaque.

      Si elle avait pû avoir des cornes et une queue de diable, alors elle les aurait eu tant c'était bas comme attaque... mais en sois vrai, car la faucheuse avait bel et bien demander aux matelots d'utiliser les harpons, aucune once de mensonge dans la voix de la tigresse donc.

      - Elle à demander aux matelots de se servir des harpons d'abordage, ce pauvre gars ne faisait qu'exécuter les ordres.

      La mine neutre, l'esprit avec un grand sourire, Rachel allait payer pour avoir osée donner des ordres à Lin, pour avoir osée prendre un de ses marteaux fétiches pour faire ses conneries. Bwahahahahah quelle douce vengeance ! Aussitot les marins qui pointaient du doigt le matelot quelque secondes avants acquiesçaient désormais à la version de Lin, assurant au capitaine que l'ordre avait bel et bien était donné par Rachel.

      - Moi je dis que c'est à celui qui donne les ordres de payer, dans l'adrenaline de l'attaque, aucun de ces matelots n'aurait pû faire autrement qu'obeir aux ordres des supérieur, il n'a comis aucun crime et puis....

      Elle passa sa main sur son coup, craquant sa nuque parlant d'une voix suave.

      - Une faux c'est très pratique quand il s'agit de dépeucer un monstre de cette taille, encore plus quand une personne qui sait s'en servir l'utilise... ça me faciliterais beaucoup les choses même pour avoir des matériaux propres et utilisables....

      *Héhéhéhéhéhé...*
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        Terrassés d'admiration par le machiavélisme de Lin, trois des marines font immédiatement une syncope pendant que les autres restent bouches bées devant tant de vile manœuvres.

        Toji fronce un peu plus les sourcils devant la scéne, et des gouttes de sueurs froides commencent à coule dans le cou des marins qui hésitent maintenant sur la conduite à suivre. Qui balancer ? Qui soutenir ? Lin ? La tigresse capable de vous écorcher à main nues et de faire reculer un bateau juste en lui hurlant dessus, ou Rachel, le bosco qui peut vous faire frémir d'une terreur abjecte juste en vous fixant trop longtemps dans les yeux et qui manie sa faux plus vite que la faucheuse elle même...

        -C'est vrai qu'une faux c'est pratique pour écailler le poisson...
        -Oui mais c'est pas le Lieutenant qui a jeté le harpon...
        -C'est pas faux mais...
        -C'est harpon que tu n'as pas compris ou Lieutenant ?

        Tous savent que quelque soit l'officier choisie l'autre risque de s'en souvenir. Alors ils tournent vers Red leurs regards suppliants. Vite, une idée, une solution.

        Mais Red est plongé dans les mêmes affres décisionnels que les autres. Soutenir Rachel oui. Mais contre Lin ? IL faut désamorçer cette crise avant l'affrontement.

        -Non mais... Qui a lancé ou pas ce harpon, on s'en fout non ? L'important c'est qu'on l'ait pas loupé ce putain de poisson. Il était gros mais on l'a bien niqué non ?

        Devant les marins qui écarquillent les yeux et portent la main à leur bouche pour retenir une exclamation d'horreur, Red comprend qu'il a gaffé... Mais quand même, Toji ne peut pas se méprendre sur le sens de cette phrase non ? Si ?

        -Il a dit qu'il avait planté le chef !
        -C'est ce qu'il a dit ?
        -Ben oui t'as pas entendu ? Il a dit qu'il avait niqué l'homme poisson !
        -Moi j'ai entendu que poisson non?
        -T'as toujours été un peu sourd...

        Et c'est au tour du lieutenant Red de passer en mode regard innocent pour se tourner vers le chef.

        -Chef, ce serait vraiment une erreur bête de s'emporter, c'est pas ce que je voulais dire...
          Y'avait un point positif à tout ça. Enfin, si on pouvait appeler positif le fait de découvrir le vrai visage des Sea Wolves. Envers eux-mêmes. C'était à qui balancerait mieux les autres. Le seul ennui dans cette situation, c'est que d'un côté il y avait Lin et son sourire carnassier, de l'autre, il y avait Rachel et son air ahuri, et du dernier, Red qui semblait avoir fini par une belle bourde. Sérieusement. Insulter Toji comme ça... Non pas que ça impressionnait réellement Rachel -elle ne craignait pas plus Toji que Red- mais aux yeux de tous les spectateurs, c'était bien évidemment la dernière chose à dire. Si elle n'avait pas été sur le fil, telle une funambule à l'avenir précaire, elle aurait sûrement ri de la cocasserie de la scène, notre faucheuse. Elle croisa le regard de Lin et compris en un instant ce qui passait par la tête du tigre des Wolves. Petite peste, va !

          Rachel poussa un soupir sonore qui attira l'attention de tous, sauvant peut-être Red d'une belle claque de remise en place. Puis, elle descendis du gaillard arrière où elle avait jusque là assisté à la pièce improvisée.

        -Je suis responsable de l'équipage. C'est moi qui ai donné l'ordre de tirer. Donc c'est moi qui ai tiré. Mais, Commodore, sauf votre respect, il était tout à fait naturel d'utiliser un harpon à monstre marin pour abattre un monstre marin, non ? Les ordres n'étaient donc pas assez clairs, et si je dois effectivement me taper le désossage du monstre, la douleur dans votre postérieur est de votre propre fait. Par logique, j'entends.

          Elle finit sa tirade par une magnifique œillade.

          Arrivé au bas des marches, fixée par une vingtaine de paires d'yeux totalement révulsés, elle rit doucement. Au diable leurs belles punitions, elle aurait de toute façon été de corvée de dépeçage. Red, Lin et Ryuuku ne pouvaient pas aller sur l'eau ; trop dangereux. Et il n'était même pas la peine de compter sur l'aide de l'appât. Et puisque prendre la bête à bord n'était pas une option, notre faucheuse savait déjà qu'elle serait la seule qualifiée pour faire ça. Sa tirade n'avait aucun but précis autre celui de traumatiser un peu plus les membres du navire...

          Car les voir ainsi l'écume aux lèvres devant tant de renversements était... profondément... délectable ! Se tournant une dernière fois vers Lin à qui elle envoya un baiser de provocation, elle ôta sa chemise d'officier, et en petite tenue, sous le regard admirateur et le nez rouge des Wolves, elle plongea, faux à la main, vers la carcasse flottante de la Murenasse. Pauvres marins. Ils en avaient vus de toute les couleurs, aujourd'hui.






        -Aïe ! Saleté ! Sa peau est acérée ! Pas moyen de s'asseoir dessus ! Allez, une toise de plus. Tiens pingouin, un croc du monstre. Pour m'avoir aidé à le dépecer.

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        Ping. Pong. Du haut de notre victime je regarde les divers Sea Wolves se renvoyer la balle avec une ruse et une fourberie bien à eux... Festival de mauvaise foi, congrès de l'hypocrisie et journée du mytho ; c'est à celui qui tiendra la patate chaude en dernier. Sauf que dans la précipitation et le stress, ça y va d'impairs en impairs. Telle une girouette, les matelots changent d'avis et d'accusations avec une expérience du terrain assumée, vu que ce n'est pas la première fois que l'exercice se répète. Tous savent mieux que quiconque que dans ce genre de cas, la vérité est ailleurs. Bien enfermée à clef même. Seule compte la roublardise en ces moments d'orage. Une sorte d'entrainement intellectuel et psychologique régulier mais sans grandes conséquence d’ordinaire. Comptez pas sur un Sea Wolve pour trahir les siens... sauf lorsqu'il s'agit de fourber en famille. Là, tous les coups sont permis.

        Mon regard passe donc de Lin à Red, puis à Rachel... Diables qu'ils mentent mal... Pour tout dire, devant tant de foutage de poire en règle, j'serais presque tenté de pourrir le lot sans chercher à comprendre. J'suis donc sur le point d'envoyer tout chier à la volée, quand Red a la bonne idée de concentrer mon attention sur lui. "Poisson" ? "Bien niqué" ? Toi coco, tu parles trop... Attend un peu que j'mette la main sur toi, ça va pas prendre longtemps.

        Soupire bruyant, juste assez pour ralentir ma vendetta.

        - [...] est de votre propre fait.

        Grand silence... mais cette fois-ci d'inquiétude légitime. Plus un rire... plus un sourire... Seuls les regards paniqués qui attendent ma réaction. Toute nouvelle qu'elle est, le Bosco Blacrow vient de faire la pire des erreurs : Oser énoncer que quelque chose puisse être de ma faute. J'veux bien être sympa, mais y a des limites à n'surtout pas dépasser. On vient de quitter le stade de la simple plaisanterie. Silence pesant donc... Et elle qui sourit, probablement fière de son p'tit effet. Décidément elle n'en rate pas une pour jouer les individualistes celle-là. Son attitude sur le pont... ses réactions face à nos stratégies... quand aux dernières minutes sur les allods... Oui, décidément cette Blacrow est bien difficile à cerner. Loups, corbeau, les deux à la fois ? Au fond de mon cerveau malveillant, l'étincelle de la méfiance se ravive. Insubordination je veux bien. Railleries, j'admets. Nonchalance, à la limite. Mais pas jouer franc-jeu, ça.... Quand à son attitude de défi... Tout le monde sait c'que j'fais des défis en général...



        Sans un mot, je me hisse à bords du Fenrir, tandis que la bosco prends les devants en se jetant pour sa part à l'eau. Le simple fait que je garde le silence et que je ne l'intercepte pas pour le remontage de bretelle est un signe qu'on vient de dépasser le simple stade de la colère pour le plaisir. Jouant de ses charmes, Rachel a su finir son entrée en clouant au sol les trois quarts de l'équipage, mais pour ce qui est des sous-off' plus perspicaces, eux savent rester stoïque et se concentrer sur l'essentiel : ma réaction. Je peux même lire dans les yeux de Karl une crainte légitime d'un aller simple à l'hosto. Toujours muet, je me sèche avec une serviette tendu par un Rolph inquiet à l’extrême... Il reste grave... moi aussi.

        - Les ordres patron ? Déglutit-il.
        - On lève les voiles et on rentre à Myriapolis.
        - Euh ? Et pour L'bosco patron ?
        - Elle rentrera à la nage une fois son labeur fait. Ça lui laissera pt'etre le temps de réfléchir un peu.
        - Et si elle revient sans la peau ?...

        - Un vrai loup n'abandonne jamais sa mission.
        - Glups... Bien patron.
        - Exécution.

        Aussitôt, le coup de sifflet de la manœuvre retentit, et tout le Fenrir s’agite d'un bloc pour reprendre la direction de l'île, laissant en plan la mutine et ses petites affaires. Monstres marins, courants et kilomètres de nage ne devraient pas lui poser de vrai problème. Mais c'est sans compter l'idée de se perdre sur Grand Line... Dans c'cas là... ben c'est que Davy Jones en avait décidé ainsi et puis merde ! Pour ma part je ne jetterai pas même un coup d’œil en arrière, fier et têtu comme je suis. Ça lui apprendra... C'est qui l'taulier ici non mais oh ?...

        Quoi ?... Quoiiii ? Pourquoi tu m'regardes comme ça l'pingouin ? Arrête de me fixer avec ces yeux là, ça sert à rien à part m'énerver un peu plus. Genre j'suis allé trop loin moi aussi c'est ça qu'tu veux m'faire comprendre ?

        - Piou. (oui)

        Putain mais c'est qui l'patron ici ?! Vlan ! Coup d'panard dans l'croupion du palmipède, juste histoire de l'envoyer valdinguer dans l'océan pour tenir compagnie à Rachel. Tu voulais jouer les solidaires ? Ben vas-y ! Nom de diou d'bordel de m...


        (...)


        Regard froid de Xan qui se tiens à mes côtés près de la barre. Je sais qu'il n'osera pas contredire un d'mes ordres, mais j'sens qu'y a autre chose. Longues minutes de silence pesant donc... Je fixe l'horizon, immobilisé dans un bras de fer entre ma fierté et un paternalisme mal assumé... Car même en rogne et suspicieux comme je l'suis, j'dois admettre que ça m'chagrinerai de perdre notre gothique aux bouclettes. Rien n'est sûr, mais ça s'rait con d'la paumer en mer. Le navire est alors silencieux comme une tombe... Personne ne penserait une seule seconde à s'élever pour de bon contre moi, mais je sens qu'ils l'aiment bien cette petite chipie eux aussi. Bordel, mais qui m'a foutu des filles pareilles ?! Entre cette foutue rebelle et l'autre peste, Karma de merde j'vous jure. Et cette bande de couillons aux cœurs d’artichauts ! Tssss... fais chier. Sans compter cette sensation étrange qui tente tant bien que mal de m'nouer l'estomac... Indigestion ? Non, pire : des remords. Raaah, foutre-dieux c'que j'peux détester ça. Et c'est pas prêt d'me lacher j'peux vous l'certifier. J'en ai rarement, mais ils s'accrochent comme des morpions vétérans des grandes guerres. Bon ben y a qu'une solution pour s'en débarrasser sans perdre la face...

        - Xan.
        - Oui patron. S'empresse de répondre mon vieux camarade, l’œil pétillant déjà à moitié.
        - Transmet à Ryuuku l'ordre du guider notre nageuse du dimanche jusqu'à bon port et de veiller sur elle de loin. Nous on se servira du Pose.
        - Bien patron ! Héhéhé.
        - Et arrête de ricaner comme un âne ! Gromeleumeleu...
        - A vos ordres patron !



        Pfff... Vivement la Gueule du Requin, qu'on puisse un peu lâcher la meute et que j'puisse m'y défouler autrement que sur mes propres hommes. En attendant, le navire vogue au travers de l'écume, cette fois ci le cœur un peu plus léger. Sur son passage, retentit un vieux chant grivois de marin, lancé par Xan et repris par l’ensemble des hommes, rassurés et tout sourire. De vrais mômes j'vous jure...

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