Il fait beau et chaud ce jour. On est en fin d'après midi et aujourd'hui c'est mon jour de congé. En fait je ne suis pas officiellement en congé, je suis interdit de séjour au restaurant depuis ce matin. Le patron, de retour de son voyage à but lucratif, n'était déjà pas de très bonne humeur car il n'avait pas obtenu ce qu'il souhaitait c'est à dire la permission d'ouvrir une annexe sur l'ile voisine. En entrant dans son bar il tomba des nues. Il était sans dessus dessous après le passage de la tequila compagnie. Et moi, je dormais à point fermé sur le comptoir avec une pinte vide qui comme par magie semblait fixée à ma main droite. Les chaises étaient renversée et les tables pleines de verres sales et de bouteilles vides. Il ne connaissait rien à la situation et à force d'association d'idée il en a conclu que j'étais responsable de tout ce tintouin. Je ne lui en veux pas. J'appris plus tard que les villageois s'étaient occupés de chasser les pirates du port et jugeant que j'en avais assez fait m'avaient laissé me reposer. Après un bon réveil au sceau d'eau et une bonne tarte à cinq doigts derrière la tête il beugla de toutes ses forces qu'il ne voulait pas me revoir de ci tôt. Je n'eus ni la force, ni la lucidité de lui expliquer la situation.
- «Tu as même réussi à casser une étagère petit morveux, je retiendrais ça sur ta payes !» me lançât il alors que je franchissais la porte en titubant.
Je ne voulais pas rentrer chez moi pour le moment imaginant déjà ma grand mère, attendant le signal sonore de la porte d'entrée se refermant en grinçant. Furtivement cachée quelque part dans la maison, casseroles à la main, prête à me rendre le jugement qu'elle me réserve à chacune de mes nuits dans la nature. Non il valait mieux pour moi attendre qu'elle ai bu son premier rosé de la journée c'est à dire peu avant midi. Tiens, un bon rosé ne serait pas de refus. Ce n'est pas trop violent de bon matin. Cela me permettrait d'étancher la soif que me cause l'astre du jour qui, à peine levé vous prends le chou si vous omettez de vous le couvrir.
En déambulant dans les rues peu fréquentées en début de journée je m'arrêtes dans un petit commerce qui tient lieu d'épicerie à toutes heures. Les rayons sont étroits et je m'y sens mal. Faisant au plus vite j'attrape un citron et me diriges à la caisse. Pour éviter aux plus jeunes de tomber dans les joies de l'alcoolémie toutes les bouteilles sont placées dans le dos du gros épicier . Sa trombine me dit quelque chose mais il m'est impossible de me souvenir d'où je l'ai croisé. Pas facile pour quelqu'un qui travaille dans un troquet de re-situer tout le monde, il faut voir l'affluence à la journée. Imaginez le nombre de têtes que je croise. La pitanche ne m'aides pas non plus à développer ma qualité de physionomiste. En outre je ne reconnais que les habitués. C'est tête baissée que je m'approche de lui, un peu par honte de mon état. Je suis sâle et en lendemain de cuite, ça ne donnes pas très envie généralement.
En déambulant dans les rues peu fréquentées en début de journée je m'arrêtes dans un petit commerce qui tient lieu d'épicerie à toutes heures. Les rayons sont étroits et je m'y sens mal. Faisant au plus vite j'attrape un citron et me diriges à la caisse. Pour éviter aux plus jeunes de tomber dans les joies de l'alcoolémie toutes les bouteilles sont placées dans le dos du gros épicier . Sa trombine me dit quelque chose mais il m'est impossible de me souvenir d'où je l'ai croisé. Pas facile pour quelqu'un qui travaille dans un troquet de re-situer tout le monde, il faut voir l'affluence à la journée. Imaginez le nombre de têtes que je croise. La pitanche ne m'aides pas non plus à développer ma qualité de physionomiste. En outre je ne reconnais que les habitués. C'est tête baissée que je m'approche de lui, un peu par honte de mon état. Je suis sâle et en lendemain de cuite, ça ne donnes pas très envie généralement.
- « Alors p'tit gars, tu ne prends qu'un citron ? Mais attends voir … Tu s'rais pas … Tu s'rais pas l'apprenti de Sammy par hasard ? Celui qui a donné une bonne leçon à un équipage de pirates hier ?
- Hum , ouaip c'moi, combien j'vous dois? J'vais vous prendre deux bouteilles de rosé avec ça siouplaît.
- C'est la maison qui offre, j'étais présent hier et j'te félicite, t'es sur la bonne voie gamin !»
Je sors de la petite échoppe un peu surpris. Dans la rue j'ai le droit à des sourires et des salutations inhabituelles de gens que je ne connais pas. Cela ne durera qu'un temps songeais-je, jusqu'à mon prochain concert improvisé face à la mer. C'est d'ailleurs la direction que je prends. Quoi de plus appréciable que de déguster une lampée ou deux de grenadine pour adulte sur une plage? Dans le sable je prends place sous un grand arbre qui me cachera du soleil cet après midi. C'est la saison des amours chez les makis de notre île. Les makis sont des petits singes au poil court et clair. De nature commode et joueur il est déconseillé de les ennuyer lors de leurs accouplements car ils possèdent des dents vivement acérées. Avec ma chance légendaire j'ai choisi le seul endroit de la plage où deux de ces petits animaux ont décidé de se tourner autour. Le mâle me fixe du regard, je fixe la femelle du regard, la femelle fixe le mâle du regard. Aucun d'entre nous ne fait le moindre mouvement jusqu'au moment où la femelle décide sans doute que je ferais la meilleure des diversions et me saute dessus. D'un geste du bras je l'envoie valser quelques mètres plus loin sur le sable. La réaction du Don Juan aux quatre mains ne se fait pas attendre, il pousse des cris de fureurs et montre les crocs au ciel pour bien me faire comprendre que je vais passer un sale quart d'heure. S'en suit un spectacle bien ridicule. Le bougre me court après et moi je fais de grands cercles sur la plage en espérant qu'il perde patience et me laisse à mes deux amis de verre qui m'attendent à l'ombre.
- «Laisse moi tranquille macaque ! J'te la laisse ta boule de poils et puis j'en ai déjà une moi, elle s'appelle Méli, tu m'crois pas ? Va demander à mon chef ! Merde mais comment tu fais pour courir si longtemps hein ?! Et puis d'abord t'es qu'un singe alors tu devrais pas m'faire peur ...»
Tout d'un coup je réalise, c'est vrai bordel j'devrais simplement lui en coller une et basta ! Je m'arrêtes sur le champ. Il en fait de même, grognant et bavant en signe d'intimidation.
« C'est bon ?! T'es calmé ? Tu veux boire un coup avec moi ? Nan ? Ben fiches le camps allez oust !»
Il se passe un temps fou durant lequel la boule de poils et moi restons en phase d'observation. Finalement mon opposant, voyant sa douce se faire la belle, tourne les talons et s'en va remonter sur son arbre. Calmement et les bras bien en évidence je récupère toutes mes affaires et m'installe au soleil. Je suis en paix, seul, mes yeux rouges dans le grand bleu. C'est une joie de courte durée malheureusement. Une petite heure plus tard quelqu'un approche. C'est une silhouette titubante, au crâne blanc qui viens vers moi. Je me frotte les yeux, me pince le bras. Rien à faire ce n'est pas le soleil, ni le rosé qui m'insufflent une sorte de mirage. Bientôt la distance entre nous deux se réduit et je peux mieux apprécier les détails. Apparemment il sagît d'un homme, je ne peux le vérifier car son visage entier est recouvert de bandes blanches. C'est effrayant ,mamie me racontait souvent que, dans les temps anciens des hommes morts et importants, se faisaient couvrir de parfums et de bandelettes. Ils finissaient par se relever mi vivant mi macchabée et par errer les bras en avant. Mieux valait ne pas tenter le câlin gratuit avec eux d'après les dires. Il crie. Sa voix est étouffé par le tissu qui le couvre. Après un rapide calcul, il n'a pas l'air très dangereux. Je ne bouge pas de ma place, calme. Quand il stoppe sa course il est a porté de trinquage et je ne manque pas d'entamer la conversation par le saluer à ma manière. Je ne le regarde pas , mais lui tends la bouteille. C'est un geste simple qui permet de calmer le jeu et de mettre à l'aise la personne inconnue qui se tien en face de vous. J'avoue que cela me permet aussi de tirer mes premières conclusions sur un nouveau venu. S'il accepte c'est qu'il est de bonne consistance, je veux dire qu'il à de bonnes manières. C'est un cliché qui me trompes souvent, et c'est le cas ici. La tête de momie s'empare de mon breuvage tout en respirant fort du chemin qu'il vient de parcourir. Pour introduire le goulot dans son gosier il relève l'une des bandelettes ce qui lui permet aussi de parler désormais.
- Sammy ?!" Dis-je les yeux ronds comme une queue de pelle.
- Bah oui évidemment tu t'attendais à qui ? Quoi qu'il en soi viens au O'kay west ce soir j'organise une réunion avec Alex ( notre patron ) et le staff. J'ai peut être un projet qui peut nous rapporter gros. Payer un emplacement dans le port de l'île voisine pour notre nouveau bateau et ouvrir l'annexe du O'kay west la bas !»
C'est quand il eu fini sa phrase que le chef se rendit compte qu'il avais finit le rosé. Il haussa les épaules et annonçât qu'il allait aller en chercher d'autres, que de toutes façon ,pour lui travailler dans ces conditions n'était pas possible. Et encore il n'avais pas vu l'état de la salle et de la cuisine après le passage des pirates. Il ajouta qu'il souhaitait entendre cette histoire de ma bouche. Que je serais le plus près de la vérité. Je penses que le coup qu'il a prit sur la tête a du lui faire oublier le nombre de verres qu'il m'a servi la veille.
«Je reviens dans une heure p'tit gars !»
Une heure c'est bien trop long me dis-je. Il y à bien longtemps que j'aurais terminé la seconde. Boarf, temps pis, avec un peu de chance je trouverais des partenaires de beuverie sur la plage. Ou j'prendrais l'apéro avec les singes ...