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[FB 1623] 28 jours plus tard...

28 jours plus tard...


Une infirmerie, quelque part sur un navire, quelque part sur South Blue... Dedans, il n'y a guerre de mouvement. Plusieurs lits de fortunes, beaucoup de bordel, des tasses de café et des percolateurs sur de petites tables de chevet. Mais tout est vide, désespérément vide... Le matériel médical qu'on trouve dans le local est rudimentaire : des baxters vides, toujours pendu à leur pied, une table avec un scalpel, un bistouri, quelques pinces différentes, un stéthoscope... Rien de plus. Ah si, un énorme bidon de formol et plein de petits flacons contenant des poudres en tous genre, médicament de fortunes. Sur certains lits, l'un ou l'autre de ces pots est renversé, et une tasse presque vide est laissée négligemment sur les draps, laissant ses dernières gouttes tâcher le tissu. Les signes des dernières volontés de gens malades ou blessés... Mais il ne reste plus personne.

Si. Un gars est toujours là, sur un lit. Il ouvre les yeux. Vision sur un plafond de bois auquel il n'est pas accoutumé. Que s'est-il passé? Où est-il? Quelque chose cloche terriblement. Sa tête est lourde, comme s'il avait été drogué pendant des jours. Non, des semaines. Sa mémoire est encore embuée. Il tourne la tête vers une tablette mieux rangée que le reste de la pièce. Ce chapeau lui est assez familier pour qu'il se souvienne que c'est le sien. Il n'a pas oublié qui il était, à vrai dire. Kyoshi Okabe, scientifique révolutionnaire. Oui, ce chapeau est à lui. Un catalyseur pour l'activité de son cerveau, un attribut fin, un couvre-chef pour avoir la classe, classe forcément nécessaire au déploiement de l'intelligence. Il en a toujours été persuadé. Mais rien ne se passe de particulier, il reste déboussolé. Il a beau regarder autour de lui, il ne comprend pas.

Toujours couché, il voit un baxter relié à son bras. Qu'est-ce qu'on lui injecte donc dans les veines? Peut-être est-ce là la raison de son état comateux. Peut-être pas. Il appelle après quelqu'un. Plus fort. Et personne ne répond. Il se lève de son lit, toujours lié à la poche de liquide, et regarde un peu plus attentivement l'infirmerie dans laquelle il se trouve. Il y a des traces de sang un peu partout. Le lieu a l'air d'avoir été le témoin de paniques. Rien de très rassurant. Mais pourquoi lui est-il là? Alors qu'il se déplace, son corps le lance. Dans les côtes, dans la cuisse droite, un peu... Mais surtout son estomac. Une douleur qui le transperce, comme si son estomac avait été troué. Chaque pas apporte son lot de vibrations, et avec, la souffrance. Il plaque doucement sa main sur sa robe de chambre, au niveau du point sensible. Comme si cela pouvait apaiser quoique ce soit. Après quelques secondes d'arrêt, il se remet à bouger essayant de traverser la salle, tentant de faire ce qu'il fait de mieux : observer et en déduire des explications rationnelles. Mais le mélange de son état comateux et de la douleur ne provoque que plus de nausées. Accroché au porte-baxter de sa main droite, il se penche en avant le moignon prenant appui son genou gauche. Il voudrait vomir, mais il n'y a rien à remettre. Que de la bile. Et l'action n'améliore en rien la douleur.

Il faut bien cinq minutes pour qu'il commence à s'accoutumer à la sensation et pour reprendre sa marche. Mais son esprit reste embrumé. Comme s'il manquait un élément pour qu'il s'éveille réellement. Mais il n'arrive pas à se rappeler quoi. Il a beau chercher des yeux quelque chose qui permette de comprendre, il ne trouve rien. Alors il tente de chercher une réponse ailleurs. Une porte mène sur un couloir. Toujours du bois tout autour de lui. Dans le couloir lui-même, il semble faire brumeux. Pas une purée de poix, non, juste ce qu'il faut pour que ça paraisse anormal dans un endroit clos. Juste en face de la porte, il y a un hublot. Pas très grand. Il semble y avoir de la buée dessus, mais quand Kyoshi lève une manche pour l'essuyer, ça ne part pas. Ce n'est pas de la buée, c'est du brouillard de l'autre côté. Et là, rien n'est visible. Difficile de dire jusqu'où on voit si on ne voit rien, d'ailleurs.

Le chapeauté reprend sa route. Chaque pas est lent ; la douleur toujours présente l'empêche d'avancer à bon pas. Tout en marchand au hasard, il relève ses vêtements d'hospitalisé. Sa cuisse est enroulée dans de gros bandages. Mais ce n'est pas impressionnant par rapport à la vue de son tronc, recouvert entièrement. Qu'a-t-il bien pu subir comme blessures? En remontant dans ses souvenirs, il se rappelle d'un type louche avec lequel ils ont collaboré. Ils se sont retrouvés avec Hiroko, Mark et ce type pour trouver un navire. Un navire à acheter pas cher à un autre type louche. Et y'avait un autre type louche qu'ils oubliaient tous tout le temps. Ah oui, il se souvient que tout s'emballe, qu'il y a quelques combats. Puis plus rien, tout devient flou. En regardant la paume de sa main, il repère une cicatrice dont il ne se souvient pas. Sans doute une blessure récente, déjà refermée. Juste de l'autre côté de sa main, la même. La blessure d'une lame qui traverse la main, ça ne cicatrise pas en trois pauvres jours. Depuis quand est-il donc inconscient? Pas suffisamment pour que ses chairs se remettent, visiblement.

Il descendit les escaliers au bout du couloir, se laissant toujours guidé par son instinct, cherchant du monde. Tout devenait moins brumeux, mais encore plus humide. Ici, plus de couloir, de salles. C'était visiblement, les soutes. Une odeur de bois humide, l'obscurité, une certaine fraîcheur de l'air. Le coin ne semblait pas devoir offrir beaucoup de réponses au physicien. En robe de chambre et chapeau, muni de son baxter, l'air hagard, sa main gauche manquant toujours à l'appel, dans l'ambiance de la soute, il aurait pu faire peur à pas mal de monde. Mais il n'y avait personne. Personne pour le rassurer lui-même. Il s'apprêtait à remonter vers des coins où il avait plus de chance de trouver un quelconque indice de ce qu'il se passait à bord. Quand soudain...
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Voilà ce qui lui manque. De la caféine dans le sang. Et ce n'est pas l'histoire de n'avoir plus pris de tasse depuis quelques heures, comme un matin normal. Non. C'est bien pire. Il ne sent absolument plus rien. Il semble que l'intégralité de son sang ait été filtré plusieurs fois par ses reins depuis la dernière dose. Mais tout cela peut changer, il faut juste trouver la source. La source de la divine odeur qui parvient subtilement aux narines de l'homme... Des graines de café. Un arabica de South Blue... Saint Urea. Il y a aussi un robusta qu'il ne connaît pas.

Mais malgré ces fragrances envoûtantes, son état ne s'est pas amélioré. Alors qu'il descend les dernières marches dans la soute, il peine de plus en plus. Cela semble vital de découvrir l'antidote à tous les maux. Mais ce fouillis impénétrable... Dans la soute, il n'y a pour seule lumière que celle qui provient de l'étage juste au-dessus, légèrement filtrée par la brume qui s'y tient. Kyoshi avance doucement, à la fois pour ne pas trop éprouver son corps et pour accoutumer ses yeux. Il ne sait pas exactement par où commencer. L'odeur est bien trop diffuse pour parvenir à en localiser la source. Et entre toutes les caisses et les gros sacs, tous plus semblables les aux autres, il est difficile de choisir par où commencer.

Le hasard. Kyoshi n'a jamais aimé cela. Il est un scientifique résolument déterministe et pragmatique. Il y a sans doute un moyen de trouver rapidement le Saint-Graal, mais ce n'est pourtant pas dans les cordes du physicien de les trouver en cet instant. Il doit s'en remettre au dieu des probabilités en lequel il ne croît pas. Comment dès lors pourrait-il être béni? Ce sac trop bien ficelé qu'il peine à ouvrir? Des uniformes de marines. Cette caisse-là? De vieilles archives de Fernande... Celle-ci, dans laquelle il se trébuche, ravivant un peu plus la douleur qui diffuse dans tout son tronc? Il a un peu de mal à l'ouvrir, alors pourquoi pas. Le café est toujours bien protégé. Le couvercle cède vite.

PIIIIIIIIIIII! PIIII! PIIIIIIII! PIIIIIIIIIIIIII!

Des cris stridents envahissent brièvement l'espace environnant, et deux dizaines de souris aux yeux rouges sortent de leur prisons soudainement et s'éparpillent dans toute la soute. Le choc passé, le manchot est le cul par terre. Sa perfusion a été arrachée dans sa chute et son bras commence à saigner. Mais il ne le sens même pas. Le choc semble avoir un peu plus déchiré ses entrailles.

* Foutues expériences de biologue taré... *

Dans un mouvement pénible, le pauvre homme se remet sur ses genoux et regarde autour de lui. Il aperçoit une caisse plus grosse que les autres. Son couvercle a l'air bien mieux cloué que celui des autres. La mieux protégée des caisses qu'il aperçoit. Et puis, ils avaient commandé beaucoup de café se rappelle-t-il. Alors il ramasse son porte-baxter et en coince l'un des pieds dans un interstice entre le couvercle et la caisse. Peu importe l'état, il y a des principes naturels que l'on oublie pas, comme le principe de levier. Surtout s'il y a du café à la clé. Il doit bien forcer un peu, et ce n'est pas agréable. Mais l'effort en vaut sans doute la chandelle. Mais non...

À l'intérieur, juste un fruit bizarre... Ça ressemble à une banane plantin, un peu. Dans la pénombre persistante de la cale en tout cas, impossible de voir que le fruit est mauve. C'est pas du tout ce que Kyoshi cherche, et le désespoir le ronge de plus en plus. Mais il a jamais été contre des fruits, et son ventre est toujours horriblement vide. Depuis quand n'a-t-il pas mangé? Au moins tout ça. En reprenant, sa recherche, il retire la peau du fruit et commence à le manger en observant les sacs. Alors qu'il déglutit, la douleur dans ses entrailles se refait plus présente... Mais il n'y prête plus attention. Il a localisé le trésor. Aucun doute n'est plus possible. Cinq sacs énormes... À la louche, on y mettrait bien cinquante kilos de café. À moitié pétrifié à l'idée d'avoir trouvé, il s'avance tendant une main fébrile vers les sacs. Il ose à peine les toucher.

La texture de vieux sac de tissus grossier en fibres végétales... À l'intérieur, un matériau granulaire, des grains non-sphériques, plutôt ellipsoïdaux... Le doute n'est plus permis. L'ouverture du premier sac révèle le divin nectar et une odeur forte envahit la soute. Le scientifique a déjà la tête plongée dans les grains. S'imprégner de la chaleur naturelle du café. Il en oublierait presque son état. Délicatement, il prend une poignée de grains, son porte-baxter entreprend de moudre les grains manuellement, soigneusement, en chérissant chaque colloïde qui déversera tout son pouvoir. Plus rien ne peux empêcher le réveil du physicien. Il ouvre délicatement la poche de liquide qu'il trimbale depuis le début, et le café moulu vient noircir l'eau rapidement. C'est un peu grossier. Mais le liquide a tellement bon goût. Kyoshi ose à peine s'en abreuver. Bientôt, il faudra retrouver de l'eau pour en refaire. À moins que...


L'idée est un vieux fantasme. Et pourquoi pas? La poche de liquide est refermée délicatement. Les yeux de Kyoshi deviennent plus agités. L'excitation est à son comble. Au bout du tuyaux, l'aiguille de la perfusion est toujours, là. Alors il se relève, redresse le porte-baxter, y suspend la poche... Ses entrailles deviennent horriblement douloureuses à nouveau. Mais il n'y prête que peu d'attention, le bras tendu, l'aiguille en main. Un liquide noir s'en échappe déjà, goutte-à-goutte lorsqu'il pique, d'un geste sec, à l'endroit où un petit trou sanglant se trouve déjà. Il attend quelque seconde, les yeux fixés sur son bras. Une vague impression d'être toxicomane, dans l'atmosphère humide et sombre de cette cale aux airs de cave de vieux bâtiment désaffecté...

Mais ce qu'il ressent avant le retour de sa vivacité d'esprit, c'est son estomac. Tout bouillonne. Le café, même froid, est en train d'attaquer ses parois intestinales en mauvais état. La souffrance... Des nausées reviennent. Les acides gastriques remontent l'œsophage. Des bouffées de chaleur le prennent. Puis il vomit... Pas grand-chose, juste de la bile, noire. La banane n'est pas ressortie. Il ne s'en rend même pas compte. Et la sensation persiste... Ses entrailles semblent en feu.

Mais il ne comprend pas encore pourquoi. La caféine n'agit pas encore sur son cerveau...
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Tout est toujours horriblement calme, et feutré. Tout ce qui fait un peu de bruit, ce sont ses petits gémissements. Jusqu'à ce qu'il remontent les quelques marches jusqu'au niveau de l'infirmerie. Le brouillard s'est maintenu, et c'est à peine s'il s'entend encore gémir. Le crochet qui porte la perfusion cliquette doucement dans un son métallique qui parvient à peine plus loin. Et cette douleur qui continue de s'intensifier. Impossible pour le scientifique d'émettre la moindre hypothèse. Tout ce qu'il peut faire, c'est marcher, en espérant vaguement rencontrer quelqu'un qui puisse l'aider. Oui, de l'aide. C'est ce qu'il faut. Mais le couloir est si long... Et au bout, il en suit encore un autre, plus court, mais qui semble tout aussi long.


Chaque pas est insupportable que le précédent. Il ne s'en rend pas compte, mais ses gémissements sont alors de longs râles plaintifs. Une dernière montée d'escalier? Il fait déjà moins humide. Derrière cette trappe, est-ce l'Eldorado? Est-ce que tout disparaît dans une lumière blanche? Non, dehors, il fait noir. Les ténèbres. Juste ce vent frais, cet air de la mer. Mais il y a des situations où ce qui pourrait être d'un bien fou n'est qu'un détail insignifiant. Kyoshi ne remarque même pas le vent. Sa vision se brouille, ses oreilles bourdonnent. Il erre au hasard, cherchant quelque chose. Il ne sait plus bien quoi. Il sait juste qu'il doit continuer de porter cette tige en métal et cette poche reliée à son bras.

Il en est d'ailleurs de plus en plus conscient. Imperceptiblement, alors que ses sens se brouille à cause de la douleur, il reprend la raison. Et tout n'en est que plus compliqué. De l'aide, oui. Mais où? Et comment aller jusque là? Il s’aperçoit tout juste qu'il est à terre, sur ses genoux, se tenant lamentablement à cette canne métallique bien trop grande. Mais il se souvient qu'il est sur un navire. Il doit bien y avoir d'autres gens. Ses amis. Ses collègues. Hiroko. Elle pourrait lui dire pourquoi il est dans cet état. Elle pourrait. Et la vue de la jolie et étrange dame serait probablement un puissant anti-douleur pour le chapeauté.

L'objectif est clair. Les moyens d'y parvenir nettement moins. Se relever, avancer de quelques pas. Un gros challenge. Et cette douleur qui ne s'atténue nullement. Du bruit. En tout cas, la vague impression que quelque part pas très loin des gens parlaient. Il lui faut faire son possible pour se diriger là-bas. La cellule a toujours compté quelques médecins révolutionnaires dans ses rangs. Avec un peu de chance...

* Tiens, ce serait bien si je pouvais ne plus être conscient de rien... Perdre connaissance... Foutu café, j'aurais pas dû m'réveiller. *

D'un geste brusque, avec autant de force qu'il en a encore, il jette le porte-baxter, arrachant au passage sa perfusion qui recommence à saigner aussitôt. Abondamment. Sa perception de la douleur s'est atténuée, mais il ne s'en rend à peine compte. Il regarde autour de lui. Il y de la lumière qui sort de par là. Une ombre. Une silhouette familière. Mais est-ce un ennemi, ou un ami? La silhouette s'approche. Le scientifique recule d'un pas. Il sent qu'il est blessé. Il ne doit pas se laisser approcher. Trop vulnérable. Identifier la créature. Ou fuir? Fuir! C'est sûr, c'est bien. La douleur partira peut-être. Mais il ne se laissera pas avoir. Il trouvera bien une bête faible à manger. Ou quelques baies. Il recule doucement.

Dans la lumière, la silhouette se révèle étrange. Un seul œil. Pas normal! Fuir! FUIR!

Le chapeauté boitille dans la nuit, poursuivi par cette silhouette qu'il ne reconnaît pas. Seul la douleur a d'importance. Il arrive à un obstacle. Au-delà, il ne voit pas. Dans les grottes, il fait sombre. Très sombre parfois. Une grotte. Bon refuge. Tombe.

- Aaaaaaaaaaaaaaanh.

Sa voix est un peu étrange, comme plus rauque, plus grave. Mais il ne s'en rend pas compte.


Le contact de l'eau, il le perçoit, brièvement. Puis non... Plus rien. Les ténèbres. Pourquoi déjà est-il dans l'eau... C'est une question qu'il se pose, comme dans un rêve. Emporté par quelque chose. La chaleur de bras autour de son torse. Comme dans un rêve... Lointain.
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- Doc... Qu'est-ce qu'il s'est passé, là?

- Calm' toi donc, l'Empereur, hein! D'jà qu'tu t'arraches à mes bons soins et qu'tu pars en escapade partout en foutant l'bordel! Viens pas encore exagérer! Tututuuutuuu! On n'discute pas.

Le doc recouche son patient qui vient d'essayer de sortir de son lit. Hiroko observe la scène calmement, son œil tournicote doucement dans son monocle. Elle reste calme. La situation n'est pourtant pas au mieux. Ils sont toujours perdus en mer, recherchés par la marine. Il manque aussi Rafaello, le précieux assassin qui les avait protégé lorsqu'ils avaient subtilisé le navire. Parti vers d'autres contrées. Des affaires personnelles. Et voilà que le physicien, alors qu'il semble enfin s'être remis de ses blessures multiples, se retrouve à présenter d'étranges symptômes proches de la folie. Et niveau folie, la dame Lifchitz s'y connaît.

- Mon estomac me fait horriblement souffrir, Doc... Et non, j'veux pas de vos pilules bleues, j'veux juste savoir c'que j'ai.

- Roooh, allez, juste une petite pilule... Une bleue clair. Non? Bon... Bah quand on t'a trouvé sur le pont, tu t'étais fait une perfusion de café. Si ton estomac te fait souffrir, j'dirais que, vu les blessures internes que tu traînes depuis 28 jours, (28 jours?!) c'est que tu t'es gavé d'café. C'est qu'ça attaque à mort, hein! Pas l'remède pour panser des plaies stomacales. Guignol! ... Et ouais, ça fait 28 jours que t'es dans l'coma, ici.

Ça fait beaucoup. Beaucoup d'informations à assimiler rapidement. Beaucoup de temps, aussi. Alors Kyoshi essaie de rabibocher ses souvenirs comme il peut. Comment il a fait pour subir de telles blessures, il n'en a toujours pas la moindre idée. Par contre, les souvenirs de ce qui s'est déroulé sur le navire quelques heures plus tôt, il en a quelques souvenirs. Oui, il a bu du café. Il fallait faire passer le mal, se rafraîchir les idées. Mais en effet, tout n'avait qu'empiré. Et cette perfusion... Oui, il l'a fait. D'ailleurs, l'idée ne lui semble toujours pas si ridicule que cela. Et d'ailleurs, ça a pas mal fonctionné, de ce qu'il peut dire. Ses souvenirs sont clairs à partir du moment où la caféine a afflué dans son cerveau. Par contre, il se souvient aussi que la douleur était devenue particulièrement insoutenable. Puis, plus rien. Ses souvenirs disparaissent au moment où une porte s'ouvre.

- Et pourquoi suis-je à nouveau ici, Doc?

- Ooohla. Tu vas encore poser plein d'questions en m'empêchant de te soigner?

- Non! Pas de pilule bleu clair, ni foncé, ni d'autre couleur!

- Tuuuutu... Bon. Bah en fait, d'après l'chef, tu t'es j'té à l'eau. T'es quand même bien con, hein, m'feille. Puis après, t'as coulé. On a du te repêcher. C'est l'chef qui t'as récupéré.

Un large sourire se peint sur le visage de l’alité. Elle a fait ça pour lui... Après tout, peut-être a-t-elle un certain intérêt pour lui. Il lui adresse un sourire. Elle n'y réagit pas.

- C'quand même pas net comme t'as coulé. Et apparemment, t'étais complètement chelou, et tu t'es barré quand tu l'as vue, la chef. Et bon, on sait tous que t'as plutôt tendance à...

- Oh c'est bon, hein!

Le visage légèrement empourpré, Kyoshi ajuste son chapeau devant ses yeux et baisse la tête.

- Toujours est-il que...

SFLAAAAAAAAASH!

Le malheureux n'as pas eu le temps de voir arriver quoi que ce soit. Et pourtant. C'est une énorme bassine d'eau de mer qui vient de s'abattre sur lui. Qui vient de l'abattre. Il est étrangement vidé de ses forces. Sur sa couchette, il essaie pourtant de se relever. Il essaie de tendre les bras pour étrangler le Doc. Il essaie vraiment. Mais tout ce qu'il parvient à faire, c'est d'ouvrir la bouche sans sortir le moindre son. Il n'en faut pas plus à l'habile prédateur... De sa blouse blanche, le toubib sort une sarbacane. Sauf que ce n'est pas une fléchette qui en sort. Hiroko est impuissante lorsqu'une pilule bleu clair sort à toute vitesse, droit vers le bec ouvert du manchot. Et alors seulement, la chef du groupe de scientifiques révolutionnaires aplatit le médecin expérimentateur au sol de la cabine en enchaînant sur un crochet du droit.

- J'avais dit pas d'expérimentations!

Alors qu'elle hurle, son œil devient fou. Elle semble sur le point de craquer, de faire une chose qu'elle ne devrait pas. Mais elle se retient. Après la perte de Mark, il n'est plus temps de perdre d'autre membre, en particulier dans d'aussi stupides conditions. Et le médecin est le plus à même de comprendre les effets de ses propres drogues. Elle le sait. Alors elle se relève, et elle regarde le physicien qui doucement récupère ses forces et commence à brailler sur le médecin. D'une main posée sur son épaule, elle le calme, et d'une voix douce et calme, elle explicite sa pensée.

- Ce qu'on sait maintenant, c'est que d'une manière ou d'une autre, tu as mangé un fruit du démon, mon Kyky...
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Il s'est bien écoulé cinq minutes. Le détrempé est à nouveau sec, l'aplati est de nouveau dressé, et l'autre... Elle répond aux questions du premier. Quoique sur le coup, elle n'a que de vagues idées sur le sujet. Des ouïs-dire principalement. Les rares informations qu'elle puisse réellement considérer comme fiables, elle les tient de l'assassin qui a séjourné quelques jours auprès d'eux avant de reprendre sa route. Et c'est bien peu de choses. Il semble en tout cas que chaque fruit accorde un pouvoir différent. Un pouvoir tellement différent qu'ils ne peuvent en aucun cas deviner quel va être celui du physicien, de plus en plus affolé...

Et pour cause... Non seulement il vient de perdre toute capacité à nager (non pas que ses compétences dans le domaines aient été hors normes, mais...), mais en plus, il a de plus en plus peur des effets que peuvent avoir la pilule du Doc. Après interrogation de l'homme en blanc, ils comprennent, Hiroko et lui que l'homme n'est nullement en position de donner la moindre information à ce sujet. De son propre aveu, il a simplement mélangé quelques ingrédients connus en pharmacologie. En donnant une liste, il précise que rien n'est censé être toxique, sans quoi il n'aurait pas administré le médicament à l'un de ses hommes. Mon cul, ouais... Sur la liste, il y a d'ailleurs plus de ratures, de corrections et de points d'interrogations que d'ingrédients non-barrés.

Lorsqu'enfin Kyoshi sent les premiers effets, rien ne doit le rassurer. Un horrible mal de ventre le reprend à nouveau... Comme plus tôt. Sauf que là, il a toute sa tête. Ce n'est donc pas sans mal qu'il finit par questionner le prétendu médecin sur l'origine de ce mal. Et c'est là qu'Hiroko explique enfin dans quel état le chapeauté a été découvert après la prise du navire. Blessures nombreuses, état de choc, commotion... Et estomac transpercé. Il paraît même que l'ersatz de médecin aurait plus ou moins sauvé le blessé en l'opérant et en le plongeant dans un profond coma. Les douleurs stomacales viendraient quant à elles des cicatrices liées à cette opération.

- Les médicaments sont connus pour souvent être difficile à digérer, et agressif pour l'appareil digestif. J'y peux rien du tout si ça fait mal...

- Ne pas m'faire gober cette pilule, peut-être?

- Tuuuuuututuututututu! Pas d'ça avec moi cher ami, tu vas prendre tes médica...


Il faut encore une baffe de la chef pour lui faire admettre que ce n'étaient pas vraiment des médicaments. Et il insiste pour préciser que ça le deviendrait après la découverte de ce à quoi cela aurait pu servir. Mais ils ont déjà un autre sujet de préoccupation.

- Kyky... Ton pouvoir... Il ferait pas changer la couleur de tes cheveux?

Mais il n'a rien contrôlé. Rien demandé en son fort intérieur. Sa couleur de cheveux lui avait toujours pas mal plu. Le noir, ça s'accorde à tout. Ça a la classe en plus. Nettement plus que le vert pomme. Sur la suggestion de la dame, il tente de faire abstraction de la douleur qui continuait de le tenailler et de penser très fort à changer la couleur de ses capillaires. Sans succès. Il faut se rendre à l'évidence. Le poison de l'autre clampin commence à faire effet. Quand le chapeauté commence à être pris de hoquets, il est sur le point de pleurer. Pourquoi le sort s'acharne-t-il ainsi? Pourquoi?

Mais nullement le temps de se questionner beaucoup plus. En tout cas pas sur des questions pseudo-existentielles. Il est plus que temps e remarquer que ses propres sourcils lui tombent devant les yeux, qu'il pourrait se chatouiller le bas du dos avec ses cheveux. Encore la faute à pas d'chance, sans doute. D'ailleurs, ses cheveux passés au jaune citron aussi. Le vert, c'est encore mieux.

La pousse aidant, les deux sains de corps et d'esprit se disent finalement que se serait pas mal de couper l'excédent capillaire. Ce serait sans doute utile si il y avait à un moment une réduction de la vitesse de pousse, mais non. Pas vraiment. Et déjà, ils se retrouvent avec un arc-en-ciel de poils jusqu'au chevilles (plus beau que n'importe quel arc-en-ciel que pourrait créer n'importe quelle licorne), pendant que le malheureux hésite à moucher on désespoir avec la barbe qui lui a même finit par croître.

- Manquerait plus qu'une mouette s'retrouve ici et me chie dessus.

Instinctivement, il veut regarder au plafond, dans la charpente, mais le temps qu'il lève la tête, il entend un petit bruit caractéristique et une légère pression sur son crâne. Le chapeau qui pèse plus lourdement, il le sent (oui, il se fait toujours couper les cheveux avec son chapeau sur la tête; il y a des choses sur lesquelles ils ne faut pas transiger). Et il n'a plus que sa tête pour se demander pourquoi, encore, il se retrouve à faire les frais du Maître du Hazard. Pour se dire qu'il voudrait bien que cessent toutes ces conneries sans sens (et même sans direction). Personne pour l'assommer? Qu'il n'ait plus conscience de tout cela... Plus conscience.

- Je suis désolé, Kyky... J'pense qu'ça sert à rien de couper tout ces cheveux.... Kyky? Kyoshii?

Le regard ailleurs, il ne réagit plus. Un léger filait de bave coule d'ailleurs de sa bouche. Dégoûtant. Sans trop faire attention à ce qu'il se passe autour de lui, il se lève du lit sur lequel il était assis et commence à marcher, l'air plus trapu. Renifler tout ce qui lui passe sous la main n'a jamais été dans les habitudes du scientifique propre sur lui, le Doc le sait. Hiroko aussi... Son oeil commence à rapidement rouler son monocle. L'orage est proche. Elle ne peut plus trop le contenir.

- Nom de... Encore un coup de ta pilule?! Espèce de crétin congénital doué d'autant d'raison qu'un australopithèque!

- Tuuuuuututtuu! C'pas ma faute... C'est pas ma faute à moi... J'le jure. 'fin... J'crois... Attends, il fait quoi là?


Se grâter le nez d'une main en se frappant la tête avec son moignon, ce n'était décidément pas dans les habitudes du scientifique. Quoique. Peut-être qu'il se demandait si sa tête était creuse. Peut-être bien. Quand il se retourne vers les deux autres, et qu'il commence à sauter sur place, les bras ballants en les regardants avec un sourire niais, c'en est trop pour la lunatique dame. Et pour le médecin. Et tous les trois rient comme des cons. Surtout Kyoshi. Il faut au moins deux minutes pour se remettre de cette scène ridicule.

- Bon allez, c'en est assez... Je n'sais pas quel est cet étrange pouvoir, mais il est con! Mouahahahaha!

Toujours garder un seau d'eau de mer dans le coin quand on a à gérer un utilisateur de fruit du démon. C'est l'enseignement le plus utile que Rafaello avait laissé à Hiroko. Et le principe de prudence dit que deux mesures d'urgences sont toujours mieux qu'une. Kyoshi ne comprends nullement pourquoi la femme devant lui balance de l'eau sur lui. Il n'a pas non plus le temps de l'éviter. Tout ce qu'il lui reste, c'est la possibilité de se retrouver à terre sous le poids de l'attaque. Mais il ne sait pas encore...
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