Les gradés étaient tous partis en réunion avec les officiels de Drum. Et bien que Rafael l'ait un peu mauvaise, il comprenait tout à fait leur choix. Il ne faisait pas partie de leurs rangs après tout. Ne restaient là que les sous officiers, et quelques autres individus dont il se méfiait à moitié. De toute façon, cela l'arrangeait de rester à bord. N'avait-il pas dit à Alheiri qu'il ferait tout pour retrouver la piste de l'assassin ? Ça plus l'appel du Seigneur Ombre. Le royaume de Sakura s'étalait devant lui, et il était au coeur des forces de la Marine. Cela lui procurait un certain sentiment de satisfaction. Il s'était quelque peu intégré à la vie de l'équipage, avait fait montre d'un zèle incroyable pour retrouver le meurtrier, s'attirant par là la sympathie de nombreux hommes. Fort heureusement, ils ne savaient pas que le type qui les avait tué avait été l'apprenti de l'un de ses plus fidèles hommes, du moins le croyait-il encore. Il profita de quelques instants de quiétude, son regard se perdant dans l'entrelacs de bâtiments de l'île. Il était temps de s'y remettre.
"Bien, les gars. Nous venons d'arriver à Drum et je pense que Salem serait heureux si on mettait enfin la main sur cet enfoiré. Je pense qu'il va profiter de notre arrivée pour quitter le navire, alors restez attentif, c'est notre seule chance de le débusquer. Il y a intérêt à ce qu'on le chope cette fois, pour Tabouret, P'tit Louis et Rolph !" ordonna-t-il, obtenant un cri d'approbation des volontaires qui s'étaient mis à son service pour cette mission.
Pathétiques soldats. Les manipuler avec de belles paroles était si aisé qu'il en pleurerait. Comme à son habitude, il les envoya patrouiller sur les ponts inférieurs, mais cette fois seules les issues seraient surveillées. Lorsqu'il avait fait son rapport à Salem, ce dernier avait bien compris que l'assassin leur avait échappé. Tous les talents de Rafael ne suffisaient pas à retrouver la trace d'un homme de ce calibre, ce qui le faisait d'autant plus rager. Il avait les poings liés et ne pouvait explorer le navire comme il le désirait, s'infiltrer dans les moindres interstices et le forcer à bouger. N'étant pas maître des moyens employés, ses chances diminuaient d'autant plus. Cependant, il doutait même de pouvoir le trouver en d'autres circonstances, plus propices. L'homme qu'il cherchait semblait le connaître, tant au niveau de ses qualité et de ses faiblesses et gardait tout le temps un coup d'avance. Rafael avait déjà vidé trois caches qui avaient été habitées à un moment donné. Mais à chaque fois la piste était vieille de plusieurs heures. C'était frustrant, et maintenant qu'il était à Drum, tout cela atteignait des sommets. Il savait qu'il risquait de perdre la piste, et demeurer dans un tel état d'incertitude lui mettait les nerfs à fleur de peau. Il essayait de se contrôler, pour ne pas libérer ses pouvoirs par inadvertance. Au moins un bon côté à tout ce merdier, il apprenait à cacher ses capacités mieux que jamais. Mais malgré ça, il n'arrivait pas à prendre les devants sur la situation.
Il en était à sa seconde ronde sur le pont supérieur, guettant au loin toutes les sorties possibles pour l'assassin qu'il traquait. C'était le moment idéal pour le débusquer, le prendre au moment même où il tenterait sa sortie. Rafael s'étira les bras en l'air, essayant de faire disparaître la tension qui habitait ses épaules depuis trois jours maintenant. Le résultat fut peu probant. Les Dieux étaient décidemment contre lui, et rien ne fonctionnait comme il le désirait. Bordel, mais comment prendre d'avance cet enfoiré ? Il refusait de se montrer alors qu'il lui avait vraisemblablement sauvé la vie, pourquoi ? Tout cela lui mettait les neurones en feu, à tel point qu'il avait l'impression qu'on lui enfonçait une vis en plein dans ses tempes. L'assassin ferma les yeux et posa sa main sur sa tempe, pris d'un soudain vertige. Toute cette agitation n'était pas bonne pour lui, et ces trois jours avaient été éprouvants. D'habitude il était bien plus résistant que cela, à croire que la pression était un facteur aggravant. Il secoua la tête et rouvrit les yeux, pour se retrouver face à un monde à moitié flou et aux couleurs diffuses. Rafael recula d'un pas, effrayé par cette vision puis regarda autour de lui, sentant son coeur s'envoler sous la panique. Il posa ses deux mains sur le bastingage et tenta de reprendre son calme. Une voix vaporeuse lui susurra quelques mots inintelligibles à l'oreille. L'assassin articula un "Quoi ?" effrayé, fermant de nouveau les yeux.
"Maintenant."
Rafael rouvrit les yeux. Le malaise était passé, mais quelque chose d'improbable venait de se produire en lui. Il se retourna et courut le long du bastingage. D'un bond, il l'enjamba et s'accrocha à un cordage. Cette sensation, comme si quelqu'un était en train de quitter la bateau en courant, comme si on venait de lui souffler à l'oreille ! Un monde de brume, constitué de voix et de présences fantômes. Un monde qui était parti aussi rapidement que sa migraine, ne laissant qu'un doute au fond de son âme. Et soudain surgit du bateau une ombre blanche, qui atterrit avec douceur sur le ponton. Bordel ! Non, pas le temps de réfléchir à ce qu'il venait de se passer. Peu importait, à vrai dire. Il était là, l'assassin qu'il traquait depuis tout ce temps, sous ses yeux ! C'était ... improbable. Rafael se retourna vers les hommes sur le navire qui s'étaient arrêtés, le regardant avec incompréhension.
"Je l'ai !" leur cria-t-il, avant de sauter à son tour sur le ponton.
L'assassin en blanc s'arrêta une fraction de seconde, entendant la voix d'Il Assassino, puis reprit sa course. Rafael se réceptionna avec une roulade, profitant de l'élan acquis par la chute et se rua à la poursuite de sa proie. Les Marines commençaient déjà à s'emparer de leurs armes, cherchant à les suivre, mais à peine furent-ils sortis du navire que les deux hommes avaient disparus dans la cité, passant au travers des forces Marines qui résidaient là. L'action fut si rapide et si improbable que personne ne pensa à les arrêter. La cible de Rafael se perdit dans les bâtiments, mais ce n'était pas sur une course poursuite qu'il perdrait ce dernier. Un sourire victorieux s'épancha sur le visage d'Il Assassino. Et tandis qu'il courrait sous l'apparence de Gabriel, on ne distingua bientôt plus qu'un habit sombre aux symboles de la Confrérie. Fifty Shades of Fog. Rafaelo Di Auditore était à nouveau complet. Il gonfla ses poumons et le bas de son corps perdit en substance, tandis qu'Il Assassino avançait vers sa proie à une vitesse décuplée.
"Bien, les gars. Nous venons d'arriver à Drum et je pense que Salem serait heureux si on mettait enfin la main sur cet enfoiré. Je pense qu'il va profiter de notre arrivée pour quitter le navire, alors restez attentif, c'est notre seule chance de le débusquer. Il y a intérêt à ce qu'on le chope cette fois, pour Tabouret, P'tit Louis et Rolph !" ordonna-t-il, obtenant un cri d'approbation des volontaires qui s'étaient mis à son service pour cette mission.
Pathétiques soldats. Les manipuler avec de belles paroles était si aisé qu'il en pleurerait. Comme à son habitude, il les envoya patrouiller sur les ponts inférieurs, mais cette fois seules les issues seraient surveillées. Lorsqu'il avait fait son rapport à Salem, ce dernier avait bien compris que l'assassin leur avait échappé. Tous les talents de Rafael ne suffisaient pas à retrouver la trace d'un homme de ce calibre, ce qui le faisait d'autant plus rager. Il avait les poings liés et ne pouvait explorer le navire comme il le désirait, s'infiltrer dans les moindres interstices et le forcer à bouger. N'étant pas maître des moyens employés, ses chances diminuaient d'autant plus. Cependant, il doutait même de pouvoir le trouver en d'autres circonstances, plus propices. L'homme qu'il cherchait semblait le connaître, tant au niveau de ses qualité et de ses faiblesses et gardait tout le temps un coup d'avance. Rafael avait déjà vidé trois caches qui avaient été habitées à un moment donné. Mais à chaque fois la piste était vieille de plusieurs heures. C'était frustrant, et maintenant qu'il était à Drum, tout cela atteignait des sommets. Il savait qu'il risquait de perdre la piste, et demeurer dans un tel état d'incertitude lui mettait les nerfs à fleur de peau. Il essayait de se contrôler, pour ne pas libérer ses pouvoirs par inadvertance. Au moins un bon côté à tout ce merdier, il apprenait à cacher ses capacités mieux que jamais. Mais malgré ça, il n'arrivait pas à prendre les devants sur la situation.
Il en était à sa seconde ronde sur le pont supérieur, guettant au loin toutes les sorties possibles pour l'assassin qu'il traquait. C'était le moment idéal pour le débusquer, le prendre au moment même où il tenterait sa sortie. Rafael s'étira les bras en l'air, essayant de faire disparaître la tension qui habitait ses épaules depuis trois jours maintenant. Le résultat fut peu probant. Les Dieux étaient décidemment contre lui, et rien ne fonctionnait comme il le désirait. Bordel, mais comment prendre d'avance cet enfoiré ? Il refusait de se montrer alors qu'il lui avait vraisemblablement sauvé la vie, pourquoi ? Tout cela lui mettait les neurones en feu, à tel point qu'il avait l'impression qu'on lui enfonçait une vis en plein dans ses tempes. L'assassin ferma les yeux et posa sa main sur sa tempe, pris d'un soudain vertige. Toute cette agitation n'était pas bonne pour lui, et ces trois jours avaient été éprouvants. D'habitude il était bien plus résistant que cela, à croire que la pression était un facteur aggravant. Il secoua la tête et rouvrit les yeux, pour se retrouver face à un monde à moitié flou et aux couleurs diffuses. Rafael recula d'un pas, effrayé par cette vision puis regarda autour de lui, sentant son coeur s'envoler sous la panique. Il posa ses deux mains sur le bastingage et tenta de reprendre son calme. Une voix vaporeuse lui susurra quelques mots inintelligibles à l'oreille. L'assassin articula un "Quoi ?" effrayé, fermant de nouveau les yeux.
"Maintenant."
Rafael rouvrit les yeux. Le malaise était passé, mais quelque chose d'improbable venait de se produire en lui. Il se retourna et courut le long du bastingage. D'un bond, il l'enjamba et s'accrocha à un cordage. Cette sensation, comme si quelqu'un était en train de quitter la bateau en courant, comme si on venait de lui souffler à l'oreille ! Un monde de brume, constitué de voix et de présences fantômes. Un monde qui était parti aussi rapidement que sa migraine, ne laissant qu'un doute au fond de son âme. Et soudain surgit du bateau une ombre blanche, qui atterrit avec douceur sur le ponton. Bordel ! Non, pas le temps de réfléchir à ce qu'il venait de se passer. Peu importait, à vrai dire. Il était là, l'assassin qu'il traquait depuis tout ce temps, sous ses yeux ! C'était ... improbable. Rafael se retourna vers les hommes sur le navire qui s'étaient arrêtés, le regardant avec incompréhension.
"Je l'ai !" leur cria-t-il, avant de sauter à son tour sur le ponton.
L'assassin en blanc s'arrêta une fraction de seconde, entendant la voix d'Il Assassino, puis reprit sa course. Rafael se réceptionna avec une roulade, profitant de l'élan acquis par la chute et se rua à la poursuite de sa proie. Les Marines commençaient déjà à s'emparer de leurs armes, cherchant à les suivre, mais à peine furent-ils sortis du navire que les deux hommes avaient disparus dans la cité, passant au travers des forces Marines qui résidaient là. L'action fut si rapide et si improbable que personne ne pensa à les arrêter. La cible de Rafael se perdit dans les bâtiments, mais ce n'était pas sur une course poursuite qu'il perdrait ce dernier. Un sourire victorieux s'épancha sur le visage d'Il Assassino. Et tandis qu'il courrait sous l'apparence de Gabriel, on ne distingua bientôt plus qu'un habit sombre aux symboles de la Confrérie. Fifty Shades of Fog. Rafaelo Di Auditore était à nouveau complet. Il gonfla ses poumons et le bas de son corps perdit en substance, tandis qu'Il Assassino avançait vers sa proie à une vitesse décuplée.