-24%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable Gaming 15.6″ Medion Erazer Deputy P40 (FHD 144Hz, RTX ...
759.99 € 999.99 €
Voir le deal

Le crédo des assassins

Les gradés étaient tous partis en réunion avec les officiels de Drum. Et bien que Rafael l'ait un peu mauvaise, il comprenait tout à fait leur choix. Il ne faisait pas partie de leurs rangs après tout. Ne restaient là que les sous officiers, et quelques autres individus dont il se méfiait à moitié. De toute façon, cela l'arrangeait de rester à bord. N'avait-il pas dit à Alheiri qu'il ferait tout pour retrouver la piste de l'assassin ? Ça plus l'appel du Seigneur Ombre. Le royaume de Sakura s'étalait devant lui, et il était au coeur des forces de la Marine. Cela lui procurait un certain sentiment de satisfaction. Il s'était quelque peu intégré à la vie de l'équipage, avait fait montre d'un zèle incroyable pour retrouver le meurtrier, s'attirant par là la sympathie de nombreux hommes. Fort heureusement, ils ne savaient pas que le type qui les avait tué avait été l'apprenti de l'un de ses plus fidèles hommes, du moins le croyait-il encore. Il profita de quelques instants de quiétude, son regard se perdant dans l'entrelacs de bâtiments de l'île. Il était temps de s'y remettre.

"Bien, les gars. Nous venons d'arriver à Drum et je pense que Salem serait heureux si on mettait enfin la main sur cet enfoiré. Je pense qu'il va profiter de notre arrivée pour quitter le navire, alors restez attentif, c'est notre seule chance de le débusquer. Il y a intérêt à ce qu'on le chope cette fois, pour Tabouret, P'tit Louis et Rolph !" ordonna-t-il, obtenant un cri d'approbation des volontaires qui s'étaient mis à son service pour cette mission.

Pathétiques soldats. Les manipuler avec de belles paroles était si aisé qu'il en pleurerait. Comme à son habitude, il les envoya patrouiller sur les ponts inférieurs, mais cette fois seules les issues seraient surveillées. Lorsqu'il avait fait son rapport à Salem, ce dernier avait bien compris que l'assassin leur avait échappé. Tous les talents de Rafael ne suffisaient pas à retrouver la trace d'un homme de ce calibre, ce qui le faisait d'autant plus rager. Il avait les poings liés et ne pouvait explorer le navire comme il le désirait, s'infiltrer dans les moindres interstices et le forcer à bouger. N'étant pas maître des moyens employés, ses chances diminuaient d'autant plus. Cependant, il doutait même de pouvoir le trouver en d'autres circonstances, plus propices. L'homme qu'il cherchait semblait le connaître, tant au niveau de ses qualité et de ses faiblesses et gardait tout le temps un coup d'avance. Rafael avait déjà vidé trois caches qui avaient été habitées à un moment donné. Mais à chaque fois la piste était vieille de plusieurs heures. C'était frustrant, et maintenant qu'il était à Drum, tout cela atteignait des sommets. Il savait qu'il risquait de perdre la piste, et demeurer dans un tel état d'incertitude lui mettait les nerfs à fleur de peau. Il essayait de se contrôler, pour ne pas libérer ses pouvoirs par inadvertance. Au moins un bon côté à tout ce merdier, il apprenait à cacher ses capacités mieux que jamais. Mais malgré ça, il n'arrivait pas à prendre les devants sur la situation.

Il en était à sa seconde ronde sur le pont supérieur, guettant au loin toutes les sorties possibles pour l'assassin qu'il traquait. C'était le moment idéal pour le débusquer, le prendre au moment même où il tenterait sa sortie. Rafael s'étira les bras en l'air, essayant de faire disparaître la tension qui habitait ses épaules depuis trois jours maintenant. Le résultat fut peu probant. Les Dieux étaient décidemment contre lui, et rien ne fonctionnait comme il le désirait. Bordel, mais comment prendre d'avance cet enfoiré ? Il refusait de se montrer alors qu'il lui avait vraisemblablement sauvé la vie, pourquoi ? Tout cela lui mettait les neurones en feu, à tel point qu'il avait l'impression qu'on lui enfonçait une vis en plein dans ses tempes. L'assassin ferma les yeux et posa sa main sur sa tempe, pris d'un soudain vertige. Toute cette agitation n'était pas bonne pour lui, et ces trois jours avaient été éprouvants. D'habitude il était bien plus résistant que cela, à croire que la pression était un facteur aggravant. Il secoua la tête et rouvrit les yeux, pour se retrouver face à un monde à moitié flou et aux couleurs diffuses. Rafael recula d'un pas, effrayé par cette vision puis regarda autour de lui, sentant son coeur s'envoler sous la panique. Il posa ses deux mains sur le bastingage et tenta de reprendre son calme. Une voix vaporeuse lui susurra quelques mots inintelligibles à l'oreille. L'assassin articula un "Quoi ?" effrayé, fermant de nouveau les yeux.


"Maintenant."

Rafael rouvrit les yeux. Le malaise était passé, mais quelque chose d'improbable venait de se produire en lui. Il se retourna et courut le long du bastingage. D'un bond, il l'enjamba et s'accrocha à un cordage. Cette sensation, comme si quelqu'un était en train de quitter la bateau en courant, comme si on venait de lui souffler à l'oreille ! Un monde de brume, constitué de voix et de présences fantômes. Un monde qui était parti aussi rapidement que sa migraine, ne laissant qu'un doute au fond de son âme. Et soudain surgit du bateau une ombre blanche, qui atterrit avec douceur sur le ponton. Bordel ! Non, pas le temps de réfléchir à ce qu'il venait de se passer. Peu importait, à vrai dire. Il était là, l'assassin qu'il traquait depuis tout ce temps, sous ses yeux ! C'était ... improbable. Rafael se retourna vers les hommes sur le navire qui s'étaient arrêtés, le regardant avec incompréhension.

"Je l'ai !" leur cria-t-il, avant de sauter à son tour sur le ponton.

L'assassin en blanc s'arrêta une fraction de seconde, entendant la voix d'Il Assassino, puis reprit sa course. Rafael se réceptionna avec une roulade, profitant de l'élan acquis par la chute et se rua à la poursuite de sa proie. Les Marines commençaient déjà à s'emparer de leurs armes, cherchant à les suivre, mais à peine furent-ils sortis du navire que les deux hommes avaient disparus dans la cité, passant au travers des forces Marines qui résidaient là. L'action fut si rapide et si improbable que personne ne pensa à les arrêter. La cible de Rafael se perdit dans les bâtiments, mais ce n'était pas sur une course poursuite qu'il perdrait ce dernier. Un sourire victorieux s'épancha sur le visage d'Il Assassino. Et tandis qu'il courrait sous l'apparence de Gabriel, on ne distingua bientôt plus qu'un habit sombre aux symboles de la Confrérie.
Fifty Shades of Fog. Rafaelo Di Auditore était à nouveau complet. Il gonfla ses poumons et le bas de son corps perdit en substance, tandis qu'Il Assassino avançait vers sa proie à une vitesse décuplée.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t8972-fifty-shades-of-grey
  • https://www.onepiece-requiem.net/t674-veni-vidi-vici

    L'assassin devant toi fait brusquement demi tour. Pilant et pivotant sur un pied comme un danseur gracieux et mortel et te balayant le visage d'un fouetté que tu n'esquives par réflexe que d'un cheveu.

    Et immédiatement, il frappe. Une attaque haute, rapide, précise, droit vers ta gorge découverte et que tu pares instantanément de la lame qui vient de glisser de ton avant bras. Mais l'Umbra enseigne à frapper des deux mains et une main gauche semblable à la tienne surgit soudain du mouvement de cape que l'assassin vient de faire pour dissimuler l'attaque qui va t'ouvrir le ventre...

    Et évidemment, comme un miroir inverse, tu dégaines ton poignard pour bloquer la lame assassine et riposter...

    Feintes, parades, ripostes, contre feintes, les attaques et les défenses se succèdent à un rythme de plus en plus effrénés pendant que toi et ton adversaire vous déroulez une a une toutes les subtilités de l'art de l'escrime de l'Umbra. Enchainant avec une virtuosité sans pareilles ses séries de kata que l'un comme l'autre vous connaissez par cœur et que vous avez effectué ensemble d'innombrables fois...

    Ses Katas qui mènent de façon tout à fait inéluctable à la mort d'un des participants... A ta mort à toi...

    La main gauche de ton adversaire crochète la tienne et l'écarte de ton corps pour ouvrir ta garde, sa main droite feinte ta parade en retournant brusquement sa lame pour te frapper du pommeau sur l'intérieur de ton avant bras, et pendant la fraction de seconde que tu mets pour corriger le tir, la point de ton vis à vis se glisse dans ta défense, et s'enfonce d'un coup en plein centre de ton plastron, te perçant tout droit jusqu'au cœur...


    Vous restez une longue seconde immobiles face à face. Sa lame dans ton cœur... Puis d'un geste presque aussi fluide que les tiens elle range ses armes et rabat sa capuche avant de te sourire...

    Le crédo des assassins Copie-de-assassin-creed-carte-blanche-by-atenx-d2ys8aw_imagesia-com_42jy_large

    -Tu as changé Rafaelo... C'est la premiére fois que tu me laisses aller aussi loin...
    La lame dans son coeur, l'assassin se pensait déjà victorieux. Profiter de tous ses avantages pour placer une attaque meurtrière implacable. Le temps se figea pendant une fatale seconde, mais Rafael hésitait. Son adversaire savait qu'il ne pourrait le blesser ainsi, le granit marin est aisément identifiable. Il est invincible pour le commun, mais là encore, il n'avait pas une personne ordinaire en face de lui. Il reconnaissait ses arts, reconnaissait ses failles. Ses mouvements, ses déhanchés. Une seule femme au monde se battait ainsi. Et elle avait été son élève. Ils avaient mangé, dormis et tué de concert. Ils étaient plus que de véritables assassins et elle s'étaient affranchi de son enseignement en dépassant toutes ses attentes. Mais comme toujours, Il Assassino recelait des avantages qui ne lui appartenaient qu'à lui, qui le mettaient au dessus. Que ce soit la souffrance, l'expérience ou ses pouvoirs, il tirait bénéfice de chaque instant passés à se battre. Et sa vie n'était qu'un vaste terrain de bataille.

    Elle se recula, le regarda de ses deux grands yeux cuivrés. Pourtant, cette fois là, l'assassin n 'esquissa aucun sourire, aucun geste pour accueillir celle à qui il devait probablement la vie. Si les arts assassins leur apprenaient bien une chose, c'était l'importance de la préparation et de l'effet de surprise. Tout puissant qu'il était, Rafael aurait pu y passer sans elle, sur le Léviathan. Elle avait réussi à se jouer de lui et à demeurer cachée tout en le devançant sur la rébellion d'un de ses propres hommes. Et elle l'avait achevé de manière spectaculaire et osée. Facilement, et de face. Rien à dire, elle était un maître assassin. Mais pourquoi ici, et pourquoi maintenant ? Etait-ce à cause d'elle que le Seigneur Ombre l'avait contacté ?


    "Céline." grogna-t-il en guise de salut.

    D'un geste, il rengaina ses armes dans un chuintement mille fois entendus. Il rabattit sa capuche lui aussi, de toute manière son identité ne faisait plus secret dans aucune région de ce monde. Maudit Fenyang. Il tira sur le gant sensé masquer son handicap, par dessus la fumée qui reconstituait son membre et marqua un temps de pause, éludant le sarcasme. Il avait tellement de questions qu'il ne savait par où commencer.


    "Comment m'as-tu retrouvé ? Peu de personnes étaient au courant de mon voyage, et encore moins de ma couverture." continua-t-il en s'arrangeant sa tenue, enfilée à la hâte, et c'était peu de le dire.

    C'était peut-être un peu sec comme retrouvailles, mais Salem et les autres étaient encore à leur fatidique réunion, que l'assassin aurait bien aimé écouter si seulement elle s'était passée via Den Den. Il voulait juste revenir à temps pour ne pas trop éveiller les soupçons quant à son départ. Certains Marines les avaient peut-être suivis aussi, et il désirait ne pas trop tarder afin qu'ils ne tombent pas sur les deux assassins. Non pas que ça le dérangeât outre mesure, mais il était connu et il préférait que la rumeur de sa présence ne soit pas trop établie. Drum était assez chaotique comme ça pour qu'il s'encombre de chasseurs de primes à tous les coins de rues ... comme ce Mihai ramassé sur Little Garden.


    "Et qu'est ce qui t'as pris de crucifier ta cible sur le mat du Léviathan ? Une chance que les hommes de Fenyang soit aussi sots." poursuivit-il, sur un ton énervé, qui ne laissait pas l'ombre d'un doute sur l'état de nerf de l'assassin.

    Même s'il savait qu'il se devait de lui être reconnaissant, et même être heureux de la revoir, cette situation n'arrangeait pas les choses. Rafael resserra une énième fois les sangles de son armure, tic qu'il développait lorsqu'il était irrité, voire très agacé. Une chose que Céline savait bien, depuis le temps qu'elle le côtoyait.


    "Que signifie tout ça, Céline ? Depuis quand les maesto tentent-ils de me tuer ?" termina-t-il, la regardant droit dans les yeux.

    Même si son ton était toujours aussi dur, on pouvait y percevoir une pointe d'appréhension quant à la réponse de cette question. Il redoutait d'entendre un nom. Non, il ne redoutait pas. Cette perspective lui donnait aussi une furieuse envie de venger son membre mutilé, mais pour l'heure, il était cerné par trop d'ennemis pour rester serein, qui pourrait l'être en pareil cas après tout ? La jeune femme qui lui faisait face était la clef qui résoudrait ce mystère, mais quant à savoir pourquoi elle était là, elle aussi, alors qu'elle avait pour devoir de veiller sur les blues ...
    • https://www.onepiece-requiem.net/t8972-fifty-shades-of-grey
    • https://www.onepiece-requiem.net/t674-veni-vidi-vici

      -Oh, je t'ai pas vraiment retrouvé. Je t'ai loupé au QG et après je l'ai suivi lui. C'était beaucoup plus facile. Il était tellement occupé à se méfier de toi qu'il n'a jamais réalisé qu'il était lui aussi traqué...

      Au loin les cris des hommes que tu as laissés sur place se rapprochent. Tt instinctivement vous faites tous deux quelques pas vers l'ombre la plus proche, refuge traditionnel des assassins de l'Umbra.

      -J'aurais pu te prévenir avant de le tuer, mais je n'étais pas sur que me croies. Il fallait que tu le vois, et il fallait que tu vois son arme pour comprendre qu'il ne venait que pour toi et que j'étais de ton coté.

      Aussi consciente que toi de ta nervosité elle hausse les épaules. Une façon comme une autre de te dire qu'elle est désolé mais que de son point de vue elle a choisi la moins mauvaise des options. Et qu'elle a bien pris le temps de réfléchir avant d'agir...

      -Ils ne veulent pas te tuer. Pas tous du moins. Mais...(Elle hésite, son regard plongé dans l'ombre cherchant le tien) Mais tu es parti longtemps Auditore. Tu les as laissé seuls... Tu nous as laissés seuls... Et nous ne savions pas ce que tu faisais, ni ou tu étais. Certains t'ont dit mort... D'autres que tu nous avais abandonnés...

      De la main elle attrape la cordelette qu'elle porte autour du cou et tire de ses vêtements l'insigne de l'Umbra qu'elle contemple quelques secondes dans sa paume...

      -Tu as toujours été l’âme de la Confrérie. C'est toi qui définissait ce qui était bien et ce qui était mal. C'est en te suivant que nous pouvions rester sur le fil, évitant de basculer définitivement dans la noirceur. Sans toi, des voix se sont élevées. Des voix qui disaient que tout ce temps nous nous étions menti à nous même. Que nous n'étions au fond que des assassins, des loups portant le masque de l'agneau... Et qu'il était temps d'assumer véritablement notre rôle et d’arrêter de feindre des croyances révolutionnaire dont nous n'avions que faire...

      D'un geste elle pose sa main gauche sur sa main droite, dissimulant un instant le symbole. et quand elle retire la main le symbole n'est plus tout à fait le même... Des discordances infimes se sont glissés dans ce qui a toujours tout représenté pour toi... Et la voix de Céline se teinte de douleur et de reproches...

      -Et beaucoup ont écoutés... Nous avions besoin de toi Auditore. Nous avions besoin de toi et tu n'étais pas la...
      Depuis quand les assassins de la Confrérie avaient-ils troqué la sagesse contre la folie ? Rafael écouta le discours de Céline sans broncher, ses traits se durcissant au fur et à mesure de ses paroles. Une colère sourde commença à résonner en lui, chose de mauvaise augure. Il inspira un grand cou, tandis que les veines sur son coup enflaient, et qu'une sombre fumée s'exhalait de son corps. Jamais il n'y eut d'émanation aussi noire de son pouvoir, mais jamais il n'avait été aussi près de perdre le contrôle. Il serra son poing, réfrénant ses émotions tel qu'il l'avait inculqué à bon nombre de ses pupilles. À des traitres, des meurtriers. Des tueurs. Il resta à fixer l'ombre, laissant gronder la rage qui lui cisaillait l'estomac. Mais Céline avait raison. Peu importait ses raisons, peu importait ses choix. Le constat était là, et l'enfant qu'il avait abandonné avait mal tourné. Il connaissait son devoir, il connaissait son rôle et comprenait à quel point il s'était fourvoyé. S'il avait voulu devenir l'esclave de cette organisation à jamais, il serait resté sur les blues, s'il avait voulu se dévouer à la cause jusqu'à la fin, il ne serait pas parti sur ce navire. Mais que pouvait-il faire d'autre ? La Confrérie était juvénile, peu implantée et avait besoin de s'étendre avant de grandir. Mais depuis un an, il avait disparu, ne laissant derrière lui qu'une maigre rumeur. Pourtant, ses Assassini étaient toujours là, ils connaissaient la réalité. Ils le savaient en vie. Que s'était-il donc passé ?

      "J'ai failli mourir. Maintes fois." répondit-il, laissant son bras s'évaporer pour laisser une manche vide, lourde de sens.

      "Pourtant, cela n'aurait pas du ébranler la Confrérie. Je vous ai donné un combat, je vous ai donné une idée. Une idée qui devait perdurer même par delà ma disparition. Libre à vous de la suivre, ou de ne pas y adhérer, mais tu connais notre crédo." fit-il, acerbe, tout en recomposant son membre mutilé.

      S'il reconnaissait ses torts, il admettait que son combat actuel ne valait rien, qu'il n'avait aucune envergure. Il admettait que ses choix étaient caduques et que les traîtres étaient dans leurs droits.


      "On naît assassin en rejoignant la Confrérie, comme on en meurt en la quittant. Les félons et les parjures n'ont pas leur place parmi nous." continua-t-il, pareil à une sentence.

      Si ses mots étaient froids et cruels, ils tranchaient particulièrement avec la colère que l'assassin ressentait, et semblait ressentir. La jeune femme était cependant assez sûre d'elle pour savoir qu'elle ne risquait rien à ses côtés, même dans un pareil état. Il Assassino ne tuait pas d'innocents, jamais. Tant qu'elle lui prouvait sa fidélité, il n'aurait pas de raisons d'en douer. Il conservait quand même un léger doute à son encontre, comme toujours. Il avait conçu trop de plans alambiqués pour ne pas en redouter un, surtout de la part d'une jeune femme aussi douée.


      "À une époque, je me serais levé et aurait été sur le jour trouver ces traîtres, pour leur faire goûter mon courroux sous ma lame. Mais aujourd'hui, les choses ont changées. La Révolution faiblit, la Marine et le Gouvernement perdurent. Pourquoi crois-tu que je fraye avec Mandrake ou le Seigneur Ombre ? Pourquoi rejoindre le plus grand symbole de la Marine, sous l'apparence d'un autre ? Car en me montrant sur ces fronts, en détruisant ces obstacles, nous apparaissons à la face du monde. Je pensais qu'en donnant la plus petite part du gâteau à des hommes fidèles, honorable, ils sauraient la garder jusqu'à ce que je vous ouvre le monde." gronda-t-il, à moitié pour lui.

      "Pense moi présomptueux, Céline, tu sais que je l'ai toujours été. Mais en de tels temps, je sais que tu t'attends à ce que je revienne. Or, je ne le ferais pas. Pas tout de suite. Pas avant Drum. Beaucoup de choses se jouent ici, qui requièrent mon attention, ma participation. Des choses qui peuvent changer le monde, et pour la première fois, je peux y imprimer ma marque. Notre marque." continua l'assassin, dégainant sa lame secrète, mettant en avant l'ancien symbole de la Confrérie.

      "Mais il est évident que je ne peux offrir au peuple un fruit gâté, corrompu par la vermine." reconnut-il, baissant la tête.

      "Une chose me taraude, néanmoins. Qu'en est-il des Assassini ? Eux ont toujours su que je vivais, pas où, ni comment, mais mes paroles étaient claires." lui demanda-t-il, dardant un léger regard vers l'entrée de la ruelle, guettant l'arrivée de quelconques soldats.

      D'un signe de tête, l'assassin désigna les hauteurs, un balcon où leur présence ne serait aperçue. Il usa de ses pouvoirs pour s'y déplacer quasi instantanément, attendant la jeune femme. Il l'observa progresser, se demandant qui avait oser pervertir son enseignement et l'utiliser à son profit. Il se demanda combien de sang allait devoir couler lors de son retour chez lui. Un plan germait dans son esprit, un plan qui nécessitait de se révéler au grand jour, ici sur Drum. Gabriel Belmont aurait peu duré, mais son égpïsme ne pouvait prévaloir sur la cause. Il Assassino ferait tout pour offrir Drum aux Révolutionnaires, puis il rentrerait sur les Blues en conquérant. Alors il verrait lesquels parmi les siens courberaient l'échine face à ses victoires. Et il en ferait un exemple. Pour que le peuple sache que la Confrérie était de leur côté. La suite des événements était prévisible, mais il se gardait de prévoir sur une trop grande échelle, au risque de brûler les étapes.


      "Quoi qu'il en soit, nous avons une guerre à gagner. Maintenant que nous sommes tous les deux là, nous n'avons pas le choix, Céline." termina-t-il, lui jetant un regard énigmatique.

      Lui faisait-il confiance malgré ses révélations ? Oui, pour l'instant. Mais lorsqu'on venait d'apprendre que nos seuls alliés venaient de sombrer du côté de ceux qu'il combattait, pervertis par le même vice, on se méfiait encore plus. Du moins, si c'était possible pour Rafael.
      • https://www.onepiece-requiem.net/t8972-fifty-shades-of-grey
      • https://www.onepiece-requiem.net/t674-veni-vidi-vici

        -J'ai l'impression que je te connais mieux que tu ne le crois Rafaello. Si j'avais pensé que tu reviendrais c'est moi qui ne serait pas venu. Il m'aurait suffit de t'attendre...

        Otant son gant elle tend sa main vers ta lame nue et l'effleure avec un étrange respect. Certes c'est la plus ancienne, la premiére lame a porter le symbole de l'Umbra mais... Du pouce elle en éprouve le tranchant et se coupe légèrement... Il est des assassins qui pensent que ranger une lame dans son fourreau sans qu'elle n'ait gouté au sang porte malheur à son porteur. Bizarre, tu ne la savais pas superstitieuse... Mais ça fait longtemps...

        -Tous ne veulent pas ta mort. Mais ils sont tous humains Rafaello, et tu leur a demandé beaucoup. Tu es une légende, tu es El Assassino.... Certains ne t'ont même jamais vu, comment leur demander de te rester loyal ? Quand Uther Dol à convoqué l'Umbra en réunion, la plupart des Veterano et des Maestro lui étaient déjà acquis....

        Et voila, le nom est lâché. Uther Dol. Un des Maestro de Vengeance, le meilleur de tous, et de loin. Et surement l'homme le plus doué pour donner la mort que tu ais jamais vu. Tu rassembles tes souvenirs mais ils sont bien trop maigres... Un visage dur, impassible, flou... Une totale absence de vice et un dévouement total... Impossible de trouver quelque chose qui cloche dans ce portrait presque parfait. Trop parfait ? Peut être des recommandations un peu trop de vague de Vengeance pour un assassin ayant de tels états de service. Mais Vengeance un traitre ? Impossible...

        -Quand tu es parti Uther est presque devenu Assassino. Et il a fait que tu aurais du faire. Il a parlé aux gens, il s'est montré, il leur a donné quelque chose de concret, de tangible...

        Et puis il y a eu la réunion... Il a convoqué tout le monde, Guerriero, Veterano, Maestro et Assassino, comme l'y autorisait le Credo pour soumettre une question majeure à la guilde... Je n'y suis pas allé. Nous savions déjà ce qu'il allait faire la bas... Mais on m'a raconté... Quand il a dit que tu étais mort, et que notre révolution était morte avec toi Vérité l'a pris à parti. Il t'a défendu toi et la cause. Il a rappelé les fondements du Crédo...

        Et Uther l'a tué...

        Les autres je ne sais pas. Ils n'étaient pas la, cachés ou peut être déjà mort. Les hommes qui ont suivies Vérité sont morts en même temps que lui, les autres se sont tus...

        Quand deux Veterano sont venus jusque chez moi pour m’exécuter j'ai compris que tu n'étais pas à l'abri non plus, et je me suis souvenu de la premiére chose que tu ais dites à l'époque ou je suis arrivé à l'Umbra. Ne te trouve jamais en compagnie de quelqu'un auprès de qui tu ne voudrais pas mourir....


        Comme toi elle sort sa dague et met un genou en terre en te la tendant paumes ouvertes. Renouvelant le serment qu'elle a fait le jour ou tu lui as remise...

        -Rien n'est vrai, tout est permis.
        L'assassin ferma les yeux, tentant de faire le vide, de rester calme. Difficile, un effort surhumain. Si les émotions qui grondaient en lui étaient rarement jugulées, il ne pouvait se permettre de se laisser aller face à ses recrues. Que les siens le prennent pour une légende passait, mais que Céline doute de lui, c'était contraire à ses principes. Un leader ne pouvait se permettre de flancher. On sentait la tension, la colère qui habitaient l'homme, mais le symbole ne pouvait se perdre en fureur et hargne. Elle marquait cependant un point, de logique pure. Il ne faisait qu'énoncer une chose, elle lui répondait sans perdre de vue l'important. Elle ne serait pas ici s'il avait compté revenir sur ses pas ne serait-ce qu'une seule seconde. Lui qui avait donné une confiance aveugle en ses recrues, voilà un beau retournement de situation. Mais il ne serait pas ce qu'il était s'il n'avait pas, ne serait-ce qu'un peu, envisagé cette possibilité. Pas à cette échelle, certes, et pas aussi rapidement, mais envisagé tout de même. Ce n'était qu'une vague idée du pire, trop vague pour qu'il l'imagine se concrétiser tout de même. Rafael ne sourit même pas en avisant la superstition de la jeune femme. Peut-être était-ce tout ce qui lui restait à présent, cette impression de sécurité.

        Uther Dol. Uther Dol. Oui, il le connaissait, de nom et de combat. Un être doué pour donner la mort, trop peut être. Il y avait des hommes que la mort ne rebutait pas, était-ce là sa faiblesse ? Lui ne donnait pas la mort gratuitement, n'aimait pas tuer pour tuer. Il ne reconnaissait pas ses actes comme une fin, mais comme une délivrance. Etait-ce là le vice propre aux assassins ? Une telle facilité à jouer avec le fil de la vie que cela en devenait dérisoire ? Possible. Mais le code devait protéger leur cause. Imaginer qu'un des siens l'avait perverti, c'était insoutenable, un poignard dans le coeur. Une chose qu'il avait oublié à propos des idées : seuls les vainqueurs dictaient la vérité. Mais Rafael ne laisserait pas les traîtres l'emporter. Il était Il Assassino. Et il ne pouvait le demeurer sans avoir d'autres cartes dans sa manche. Son regard s'embrasa soudain, lueur naissante d'espoir liée à une colère macabre. Pour une fois, cela dépassait la simple cause. Par delà l'idée, c'était lui qu'on avait trahi, mené en dérision. Il n'aurait imaginé se retrouver en effectif si réduit, mais mener la purge semblait indispensable. Il y avait pourtant une solution, immédiate, définitive. Et elle passait par Drum.

        Penser que Uther fut suffisamment doué pour tuer Vérité. Vérité, l'homme avec qu'il ils avaient créé la Confrérie, le premier Assassino. Plus qu'un homme, une partie du symbole qu'ils représentaient tous. Quant à Vengeance ... il ne pouvait avoir trahi, il leur était toujours fidèle. Il s'était levé dans l'espoir de sauver la plèbe, alors que lui-même était issu des soies de la noblesse. Il y avait là une chose importante à éclaircir. Car Vérité mort, la Confrérie était condamnée, en un sens. Tant qu'il serait si loin des siens, cela serait ... difficile à régler. Il n'était pas difficile de comprendre que tous ceux qui s'étaient levés contre eux étaient morts. Et Uther avait tenté de le tuer, afin de faire taire toute revendication. Ainsi donc, il y avait deux Il Assassino maintenant ? Le véritable, et le parvenu. Voyons, Uther, si tu étais un peu plus habile, tu aurais su qu'il n'y en avait jamais eu qu'un seul ...

        Il posa sa main sur l'épaule de Céline, acceptant le renouvellement de son allégeance avec un sourire formel. Il appliqua sa main sur la sienne, sa main de fumée révélant l'absence de son annulaire. L'ultime sacrifice qu'il avait fait au nom de la Confrérie, il était le seul à s'être sectionné le doigt en symbole de son allégeance à la cause. Peu de temps avant de perdre la main, certes, mais l'acte était toujours imprimé en lettres de sang chez lui. Il intima à la jeune femme de se relever et effleura la brûlure faite à son doigt en signe d'acceptation. Les assassins se brûlaient le doigt, à présent. Une légère cicatrice dont l'importance n'était connue que par ceux qui la pratiquaient.


        " Laa shay'a waqi'un moutlaq bale kouloun moumkin." répéta l'assassin, dans une langue que Céline ignorait, mais qui devait certainement lui rappeler sa propre intronisation.

        Ce faisant, il s'entailla le doigt sur la lame découverte de Céline, marquant l'honneur qu'elle lui faisait par son propre sang. Le sang de la Confrérie, le sang des frères de la cause. Le sang des innocents, le sang des coupables. Car un assassin était tout cela à la fois.


        "Je suis Il Assassino, en effet. Mais il fut un temps où cela n'était pas toute la vérité." la reprit Rafael, inspirant un grand coup, de nouveau.

        "Il existe des secrets au fondement même de la Confrérie que bien peu connaissent, et je doute qu'Uther s'en soit douté. Aurait-il écouté Vérité plus longtemps, qu'il aurait rengainé ses lames et imploré la mort pour seul châtiment." gronda-t-il, croisant les bras.

        "Il y en a un autre, un qui a sombré dans les flammes et l'ombre il y a longtemps de cela. Un qui marchait avec nous, visage découvert, sans que personne ne sache qu'il fut l'autre facette de notre ordre." continua Rafael, révélant par là une vérité que personne ne connaissait en ce monde.

        Il porta les mains à sa capuche et la bascula en arrière, révélant son visage. Beaucoup le connaissaient à présent, mais personne ne se souvenait assez de l'autre pour pouvoir émettre un parallèle. Peut-être était-ce ce qui avait joué en la faveur de leur secret, d'une histoire naissant dans la honte et terminant dans le sang. Il ne se sentait pas d'humeur à la conter telle quelle, tout comme il ne pouvait garantir l'honnêteté de la femme qui lui faisait face. Il lui accordait une confiance relative, mais comme toujours, il essaierait de garder un mouvement d'avance car il vouait sa confiance totale qu'en une seule âme.


        "Mon frère de sang, mon jumeau. Il a toujours été plus fort que moi, mais voilà longtemps que nos ennemis l'ont abattu. Puis je l'ai surpassé." révéla-t-il.

        "Je pensais le rencontrer plus tard, durant mon voyage. Je ne pensais pas que les traîtres se révèleraient si rapidement." grogna l'assassin, en remettant la capuche sur sa tête.

        "Il vit encore, cette autre facette d'Il Assassino, mais il oeuvre de l'autre côté, changeant les choses par le savoir et la vérité, en attendant le jour où il reprendra les armes." continua Rafael, guettant les réactions de la jeune femme.

        "Mais ce que je t'ai dit est toujours vrai. Drum doit être conservée, et elle le sera grâce à nous. Tu as pu voir ce que j'ai fait à ce navire, les explosifs placés ça et là. Mes actes ne se sont pas arrêtés au navire, c'est l'ensemble de la Marine que nous allons saper. Et lorsque sonnera leur glas, nous nous tiendrons face au monde, clamant que les Assassins ont sauvé le peuple. Pour que notre voix résonne jusque sur les Blues. Uther profitera du spectacle, puis il goûtera au châtiment mérité par les traitres." termina-t-il, pareil à une sentence.

        Mais selon les préceptes du Crédo. Rafael le ferait parler, trouverait tous les traîtres et après s'être assuré qu'ils furent bien mêlés à cette infamie, il leur ferait goûter à la colère d'Il Assassino. Quant à tous ceux qui avaient suivi aveuglément, peut-être se montrerait-il plus clément envers eux. Mais il répugnait à croire que l'ensemble de la Confrérie était tombée. Il vérifierait plus tard si Vérité était toujours là pour répondre à son appel ... ou pas. Après tout, Uther le savait en vie, il n'avait pas connaissance de Céline et autres. De ce fait, peut-être tenterait-il de jouer la comédie. Quoi qu'il en fût, il était temps pour Il Assassino de frapper un grand coup. Et si cela imposait la disparition de Gabriel Belmont, c'était là un moindre sacrifice auquel il consentait sans sourciller. À moins que la présence de Céline sur le Léviathan puisse lui servir de bonne excuse ... Mieux valait qu'il ne tarda pas à retourner à bord du navire, annoncer l'échec cuisant de la poursuite de l'assassin.


        "Je dois retourner au navire, pour annoncer mon échec. Je m'occuperais de contacter mon frère, car il me faut des codes Gouvernementaux pour cela, tu comprendras en temps voulu. Je vais te demander un service, qui peut faire pencher les choses en notre faveur ici. Les hommes de Fenyang risquent de se mêler au combat, et pour que le tout joue en notre faveur, il faudrait que tu localises Envy. J'escompte rencontrer le Seigneur Ombre avant la fin des évènements et il faut que tout soit de notre côté." lui confia-t-il, sans pour autant entrer dans les détails.

        Qu'elle soit venue en ces lieux lui assurait d'être considérée par l'assassin, mais ne lui donnait pas pour autant sa confiance. Qu'elle accomplisse ces tâches avec brio, et ils reconstruiraient la Confrérie ensemble. Rafael n'avait aucun idée des plans du Seigneur Ombre, mais mentionner son nom devrait amener Céline à se rendre compte de la gravité de la situation. L'assassin posa sa main gauche sur l'épaule de Céline. La formé enfumée de sa main révélait tout de même son annulaire manquant, signe de son sacrifice et de sa détermination. La jeune femme s'était ôte une phalange de ce même doigt, ce qui ne faisait qu'augmenter le respect que lui portait Rafael. Elle lui avait sauvé la vie, après tout. Et mis la sienne en danger plus qu'il ne le fallait.

        "Contacte moi dès que tu le pourras, tu sauras passer à travers les mailles du filet, je ne me fais aucun soucis. Et si tu le peux, trouve toi un habit noir. Assassino." termina l'assassin, avant de sauter dans la rue.

        Arrivant sur le sol, son habit révolutionnaire avait disparu pour ne plus laisser voir que Gabriel, dont les frusques étaient toujours cachées sous le tissus fumeux de l'assassin. Impossible que son identité soit compromise tant que Céline resterait dans les parages. Nombreux seraient-ce à penser qu'Il Assassino était dans les parages s'ils la croisaient, comme pouvaient le croire la plupart de ceux qui croisaient les Assassini de la Confrérie. De l'ancienne Confrérie. En ce triste jour, l'assassin se jurait de redorer le blason de son ordre. Et de ne plus commettre l'erreur d'impliquer argent et cause. Mais peu de monde était à même de comprendre l'étendue de son combat, ainsi préférait-il rester dans les limbes, à courber l'échine sous la considération malsaine que l'on avait de ses actes, tout en contemplant le monde s'améliorer par ses actes. Bien que la chute de la Confrérie lui imputa, et par là la mort de nombreuses personnes ...
        • https://www.onepiece-requiem.net/t8972-fifty-shades-of-grey
        • https://www.onepiece-requiem.net/t674-veni-vidi-vici