Konrad « Big Smile » Balay

>> Konrad Balay


Konrad « Big Smile » Balay 1362403984-prez-konrad

Pseudonyme : Konrad « Big Smile » Balay, « Oh non pas ce *** »
Age : 22 ans
Sexe : Homme
Race : Humain

Métier : Autodidacte
Groupe : Civil

But : Devenir un star, trouver une nouvelle famille et l'emmener jusqu'au bout du monde

Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : Rien pour le moment
Équipements : Le carnet légendaire de blagues (de merde) de son père, une épée de facture basique

Codes du règlement (2) :




Ce compte est-il un DC ? : Nop’


>> Physique

    « Big Smile ? Bwarf… Une belle gueule, ce petit con. » - Sir Hose, un habitué alcoolisé de la Chèvre Sans Pattes

    Une belle gueule. Balay est un amoureux de la parlotte et ça se voit, tant sur lui que sur les autres. Tous s'accordent à dire que si celui qu'ils surnomment affectivement ZE « Big Smile » le voulait, il pourrait convaincre le Seigneur d'Ivoire lui-même de recycler sa flotte en une gigantesque chaîne de restauration vendeuse de beignets de poulet. Appelle ça comme tu veux : du charisme, de la prestance, de l'élégance voire même de la séduction si ça te fait plaisir. Balay en impose sa mère, et beaucoup vendraient la leur pour avoir la chance d'écouter l'un des réquisitoires enflammés de ce jeune brun de taille honorable.

    « Oy, parait que ton styliste a été enfermé à Impel Down pour t’avoir fringué, Balay ! » - Henki Kineuse, chieuse de profession

    Fringué comme un fagotin, Balay n'a rien à envier aux plus malsains créateurs présentant leurs aberrations vestimentaires démoniaques aux défilés de mode du royaume tristement célèbre de Kamabakka. Tombé lorsqu'il était petit dans le coffre à costumes de ses parents, artistes itinérants, le jeune Konrad a pu essayer sur sa propre personne toutes les combinaisons des accessoires, plus loufoques les uns que les autres, qui jonchaient quotidiennement le parquet lisse et froid de la Chèvre Sans Pattes, le navire-cabaret familial. Ainsi, même si le Balay actuel n'a plus l'air ridicule et grotesque qu'il colportait autrefois à travers les Blues, il a su se forger un style atypique, aux airs exotiques et mystérieux. Aucun habitué du désormais fameux Smile Show ne pourrait évoquer une rasade de bière révolue sans vous parler de son haut-de-forme parsemé d'épinglettes brillantes, de son bouc si mal entretenu et de ses grosses boucles d'oreille de la taille d'une pièce de cinquante berrys.

    « Oh mon dieu, c’était Konnnyyy, kyaaaaaah ! » - Tok Iohotel, Wouanedi Rektion et Belle Aswan, trois sempiternelles groupies

    Animé par le brasier du show-business, Big Smile se déplace avec aisance, sérénité et grâce. Au sourire cristallin et ravageur, Balay répand la joie où il passe et n’a jamais laissé indifférent le voyageur, quel qu'il soit, assez chanceux pour finir le cul vissé sur un tabouret en cuir de la Chèvre Sans Pattes, condamné à siroter un rhum savoureux et à profiter de l’une des meilleures soirées de sa longue vie. A sa démarche lente et tranquille, Balay associe de longues jambes fines, qui peuvent lui attribuer, au premier regard, un air intimidant – impression vite balayée par le visage radieux et le regard radiant du damoiseau. Pour résumer ça froidement : si tu te réveilles un beau matin, au milieu de nul part, avec la plus grosse gueule de bois de ta vie et le souvenir d'un gros blaireau dans ta tête, tu as certainement eu la chance inestimable de rencontrer notre homme.




>> Psychologie

    Peu de personnes peuvent se vanter d’être sorties d’une quelconque altercation avec le jeune Balay sans un sourire niais gravé sur leur visage. C'est comme ça : il y a des individus qui vous marquent, des individus qui font que votre vie mérite d’être vécue un peu plus longtemps. Des êtres extraordinaires, qui semblent porter en eux la graine combative et incandescente de la nouvelle ère. Certaines personnes sont nées pour briller, d’une manière ou d’une autre, afin de contraster avec le chaos global. Le grand livre de la destinée est ainsi rédigé, après tout : la fortune enveloppe les jeunes mortels dès le berceau, pour les pousser vers l’accomplissement. Haha, j’ai toutefois l’impression de m’être quelque peu emporté, n’est-ce pas ? Ne nous méprenons pas, mon précieux lecteur : si l’on devait assimiler l’étendue de l’esprit d’un être humain lambda à un océan, j’annoncerais sans aucune hésitation que celle du génie de Balay est une de ces pataugeoires nauséabondes dans lesquels les bambins s'amusent à disperser leur urine au gré du courant. En plus condensé, si ma comparaison t'a figé sur ta chaise, ouaip, Konrad est un peu con. On préférera donc, dans un souci diplomatique, utiliser l'expression « simple d'esprit » pour le reste de cette aventure. Mais soyons honnêtes avec nous-mêmes : l'Histoire n'a-t-elle pas prouvé à de trop nombreuses reprises que les plus grands de ce monde, bien souvent, étaient les plus naturels ?

    Parce qu'on en fait plus assez, des gens comme Balay. Des gens simples, qui ne se prennent pas la tête et qui mettent un point d'honneur à porter leurs valeurs et leurs rêves jusqu'à la fin du voyage. Donnez à cette dernière le nom de votre choix : le One Piece, l'amirauté, la couronne du royaume des Okamas... « Chacun son trip », dira l'autre. Konrad est un fonceur. Fonceur dans les ennuis, parfois, peut-être même souvent, mais fonceur. Balay croque à pleine dents dans la pomme bien juteuse qu'est la vie et n'hésitera pas à en partager avec vous un morceau si vous vous engagez sur le même chemin que lui. Ou à vous jeter le trognon à la gueule si vous essayez de vous mettre en travers de sa route. Parce que la simplicité d'esprit ne rime pas avec la faiblesse, Balay saura aussi bien être le plus dévoué des frères que le plus mortel des couillons : les abrutis savent détecter les gens bien. C'est une sorte de bonus dans le packaging.

    Pour Balay, une journée sans rire est une journée perdue. Actionner ses zygomatiques, c'est un peu comme manger de la viande bien grillée et boire de la bière jusqu'à s'en faire éclater la panse : on s'imaginerait, définitivement, pas une vie sans. Comédien de pure souche, Konrad est un homme de la scène, un accro de ces projecteurs brûlants qui font couler le maquillage sur votre peau duveteuse et un amoureux du micro à paillettes. Surnommé « Big Smile », l'homme n'a pas souvenir d'avoir quitté une taverne sans laisser toute l'assemblée hilare se noyer dans la bière et les jupes recouvertes de dentelle des magnifiques femmes qui peuplent les Blues. Parce qu'un héros véritable se doit de s'approprier une place, inconsciemment, dans le cœur et dans les esprits de tous ceux qu'il rencontre sur sa longue route, Balay est sacrément drôle. Pas toujours volontairement, je vous le concède, mais il est tellement marrant, ce con. L'essayer, c'est l'adopter.

    « Mon fils, dans la vie, l'important n'est pas de gagner. L'important, c'est d'humilier ton adversaire. » - Passle Balay, père non-modèle


>> Biographie

    Si les Blues représentent dans l’esprit du plus grand nombre le point de départ universel des aventuriers les plus téméraires et des plus grandes épopées glorifiées par les ménestrels itinérants, certaines familles s’attellent à préserver, à leur échelle, l’ambiance chaleureuse et duveteuse de ces mers sereines. Si la fortune vous accompagne et que les cieux en ont décidé ainsi, vous entendrez peut-être, si vous voguez au gré des vagues aux allures de caresses de South Blue, une musique chantante guider votre navire jusqu’à l’accueillante Chèvre sans Pattes, un petit galion dont le pont est si collant qu’il paraîtrait – selon une légende urbaine – que l’alcool y coule à flot, de jour comme de nuit, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige. Toi, intrépide lecteur, aventurier du dimanche en tongs « canard de l’espace » jaune criard, entre donc et laisse-moi te servir d’humble guide dans cet univers unique et déjanté.



    Tu ne sais pas vraiment ce qui t’étonne le plus alors que tu franchis les deux petites portes de bois qui se balancent joyeusement derrière toi après ton passage. Est-ce cette odeur aphrodisiaque, qui détend tous les muscles de ton corps et te fait, malgré toi, pousser un petit soupir satisfait ? Est-ce ce violon d’enfer, dont les cordes vibrent en même temps que ton âme bercée par le flow ? Ce barman massif, solide comme un roc et arborant une fière coupe type « balai brosse », qui distribue les bières si vite que tes petits yeux – pourtant agiles et déliés – n’ont pas le temps de voir le délicieux breuvage se répandre dans les choppes de verre ? Ou bien ces cinquante hommes et femmes, de race, d’origine, d’histoire diamétralement différentes qui brandissent leur poing, béats, au rythme de cette tuerie auditive ? Non. Ce qui te laisse complètement coi, c’est remarquer que, TOI, tu es au milieu de ces gens, à hurler et à agiter ta main comme un demeuré. Parce que t’as l’impression d’avoir trouvé le paradis sur les mers. Parce que tu passes un putain de moment de dingue. Et que ce mec, que t’arrives pas vraiment à discerner sur scène, envoie du lourd.

    T’es un dur à cuire toi, alors au bout d’un moment, tu arrives à sortir la tête de cette bière d’orge exquise qui a d’ores et déjà humecté tes lèvres gercées de brutasse. C’est un vrai foutoir ; des mecs complètement ivres bavent sur ton épaule et en grand bienfaiteur que tu es, tu te dégages et laisses ces pauvres couillons s’éclater sur le parquet dans un « splash » à peine audible dans le brouhaha général. Dans une gorgée longue et appréciée du délicieux nectar qu’on t’a servi – aux reflets roux et au goût sucré – tu essayes de discerner la silhouette qui se dresse devant toi, surélevée d’environ quatre-vingt centimètres par une solide et élégante estrade en bois qui semble être la seule parcelle de parquet de ce navire qui ne soit pas imbibée d’alcool et de bave. Deux gros projecteurs, ronds et incandescents, pointent dans ta direction et si tu n’étais pas aussi badass, tes pupilles auraient certainement fondu au contact de la chaude lumière qui chauffe tes joues déjà bien rosées par la boisson. Tes potes – des gros habitués, avec la carte prestige et tout le tralala – t’avaient parlé de la famille Balay, qui tenait ce petit business de niche depuis plus de vingt-cinq ans désormais. Si bien que tu savais déjà qui était qui, où se trouvait le jukebox, et le prix du sachet de cinquante grammes de cacahuètes grillées avant de débarquer. Parce qu’un homme averti peut boire deux fois plus d’alcool qu’un homme lambda, tu t’étais pas mal renseigné avant de risquer ta vie dans ce bar flottant. Déjà éméché, tu regardes autour de toi, l’air joyeux.

    Tu sais déjà - grâce aux acclamations tout sauf discrètes des bienheureux accoudés au comptoir – que ce barman à l’air dominant, qui essuie d’un chiffon blanc le fond d’une bouteille à la forme atypique est le king des lieux, le daron du domaine : Passle Balay, le prestigieux prestidigitateur (NDLR : c’est juste impossible à prononcer) aux mille et un tours dont le style raffiné et délicat de son nom n’a pour égal que son talent de magicien fou. Aimé pour sa générosité envers les clients, son style bien à lui de plaire et ses cocktails uniques et explosifs, tu es presque tenté de demander – et ta capacité à te retenir te prouve, un peu plus, que tu tiens vraiment bien la gnôle – qu’est-ce qui était arrivé dans la vie de ce bonhomme pour qu’une telle masse se retrouve à faire de sa capacité à extraire des lapins de son chapeau et à découper des mécréants en apéricubes son gagne-pain quotidien. Connectant désormais les deux uniques neurones non exploités de ta boîte crânienne, tu remarques désormais, assise sur un beau tabouret de cuir rouge, une fantastique créature dont tu peux seulement mater le dos, nu, recouvert par une longue chevelure argentée qui reflète parfaitement la lumière tamisée de la pièce. Un violon sur son épaule, elle semble faire ballotter les coeurs des clients au rythme du courant. Toi-même, tu te sens diablement relaxé.

    Tes amis t’avaient raconté – lors d’une de vos trépidantes aventures – l’histoire de la famille : le jeune magicien et la musicienne de renom avaient tout quitté – parce que respecter les clichés de l’amour n’a pas de prix – afin de réaliser leur rêve de monter un spectacle itinérant à travers le monde. Ayant pris de l’ampleur, la jeune troupe de la Chèvre sans Pattes s’était agrandie au fil des années : dans un premier temps, en recrutant de talentueux artistes qui partageaient la vision idéalisée du monde de Passle et son épouse Mancha, puis ensuite avec l’arrivée du mioche du couple fondateur. Le cabaret avait traversé Grand Line et selon les rumeurs, même les seigneurs des mers n’osaient point attaquer le petit navire tant la belle musique qui en émanait était colorée et magnifique. Le programme du spectacle changeait régulièrement : cracheurs de feu, possesseurs de fruits du démon exotiques, acrobates, comédiens et chanteurs se succédaient jour après jour, nuit après nuit afin d’entretenir la légendaire réputation du petit galion chantant. Depuis quelques années, afin d'élever le jeune Balay en toute sécurité, le show s'était recentré sur les Blues, bien plus sûres pour un jeune enfant en bas âge. La silhouette de ce dernier, que tu n'arrives toujours pas à discerner, semble présenter un garçon épanoui et bien dans sa peau... Alors que tu songes à la bonne décision de ses parents – les tiens étaient des éleveurs de kangourous albinos à trois pattes qui ont essayé de te donner à manger aux bêtes un nombre incalculable de fois –, une voix – qui bizarrement vient de ta droite – retentit.

    « Bwahaha, tu me fais bien marrer petit ! Le monde a besoin de plus de gens comme toi ! »

    La musique s'arrête. La voix était rauque, forte et sombre. Machinalement, tu tournes ta tête en direction du bruit, énervé que ce fichu péon ait cassé l'ambiance festive et paradisiaque du moment. Une main sur la garde de ton épée – tu as le sang chaud –, tu t’apprêtes à apprendre à ce gugusse les bonnes manières : on ne ruine pas la soirée d’un mec aussi fort et redouté que toi. Tu imagines déjà comment te débarrasser du cadavre de ce mec lorsque soudain, tu croises son regard. Et ton sang se fige dans tes veines. Tu lâches ta choppe, abasourdi et tu t’écrases dans ton fauteuil. N’écoutant que ton courage, tu te lèves, déglutis si fort que tu te fais mal et court à toutes jambes vers la sortie. Tes potes t’avaient menti – par omission, certes – en oubliant de te dire que de tels monstres venaient refaire le plein ici. La présence de cet homme en tant que telle ne te dérangeait pas plus que ça, mais tu es un homme d’expérience et tu sais qu’un malheur n’arrive jamais seul. En somme, que si tu restes ici, tu finiras d’une manière ou d’une autre empalé sur une pique ou les menottes aux mains. Et toi, tu veux tout sauf ça. Toi, tu aimes dépouiller les grand-mères et faire tomber les glaces des petites enfants. T’es pas un bandit de cet acabit. Alors que tu t’apprêtes à franchir illico presto les portes de bois – et tu te rends compte que la moitié du bar a eu la même idée que toi - tu jettes un ultime regard en arrière vers cette scène plongée dans la pénombre. Et là, bizarrement, tu discernes une bouche. Un sourire, pour être plus précis, qui semble briller si fort qu’il n’a pas besoin de lumière pour être vu. On t’avait parlé du Big Smile. Tu es tout de même content d’avoir pu le voir – aussi brièvement que ce soit – avant de fuir. Esquissant toi-même un ersatz de rictus, tu t’enfuis. C'est donc la fin de ton aventure à la Chèvre sans Pattes. Bonne continuation, narvalo.

    ***


    « Hoy hoy, mais qui voilà ? Janaï Reîzon, le révolutionnaire. Ça faisait si longtemps, on croyait que le gouvernement t'avait déplumé, vieille mule ! »

    Passle, qui avait quitté son comptoir, entamait déjà une poignée de main fraternelle avec l’inconnu qui avait, par sa simple intervention, vidé deux bons tiers du cabaret. Aussitôt après avoir serré la pince du quarantenaire massif, le barman commença à râler sur le révolutionnaire sur un air faussement irrité, prétextant que ses affaires ne pourraient jamais décoller avec un tel abruti terrorisant la populace. Mancha, qui s’était rapproché du duo, riait si fort que les quelques clients qui avaient hésité à prendre la poudre d’escampette se rassirent sur leur fauteuil, hilares. Entendre Madame Loyale rire était – pour tous – signe de paix, de calme et de félicité. Une certitude implicite que tout allait bien. Lentement, chacun retourna à sa conversation et très vite, la soirée battit son plein à nouveau. Konrad, sur les fesses, touchait le sol avec sa mâchoire : que faisait une telle star de la révolution ici ? Ses parents avaient toujours, de près ou de loin, soutenu la révolution, en cachant des fugitifs ou en informant de hauts dignitaires. C’était un secret de polichinelle : le gouvernement n’avait pas sa place sur la Chèvre sans Pattes, et la famille Balay trempait parfois dans des affaires sombres. Mais de là à rencontrer une célébrité primée de la révolution… L’Histoire ne nous apprendra que bien plus tard – nous sommes actuellement à la fin de l’année 1622 –, avec la bataille sanglante du QG de la marine de South Blue, ce que foutait réellement Reîzon ici.

    Et cet homme si charismatique l’avait complimenté ? Lui avait dit qu’il était un modèle révolutionnaire ? Bien qu’il fasse chaud dans la pièce, Konrad sentit la chaleur lui monter aux joues, et son cœur se mit à battre son plein. Essayant d’articuler quelque chose, il se rendit vite compte de son insignifiance et se contenta de glisser jusqu’au fauteuil voisin à celui de son père, positionné en diagonale de celui du leader factionnaire. Tous les hommes peuvent vous raconter la nuit la plus fantastique de leur vie. Demandez à Big Smile de vous raconter la sienne, et ce récit vous sera sans aucun doute raconté. Batailles épiques, complots grandioses et discours enflammés semblaient constituer le quotidien de cet homme d’exception dont le rire tonitruant stoppait à chaque fois le temps et laissait Konrad la bave aux lèvres. Grand Line semblait si belle, si sauvage, si libre et si mystérieuse, ainsi présentée. Un sacré orateur, ce révolutionnaire. Peut-être était-ce une qualité indispensable à tout leader, remarqua ce soir-là le jeune Balay. En plein milieu d’un récit – celui de la conquête d’une île soumise au diktat d’un homme-poisson à la botte du gouvernement – Konrad frappa de ses deux mains frêles la table de verre, complètement sous le charme :

    « Emmenez-moi avec vous ! »

    « Hum ? Haha, tu es vraiment quelqu’un d’original… Je ne pouvais pas en attendre moins du fils de ces bons vieux Balay… Mais non, ton heure n’est pas encore venue ! De plus, j’ai des… projets. Entraîne-toi, petit, et démarre telle l’étincelle de cette nouvelle ère qui sommeille en chacun de nous… Et grandis ! Grandis, propage ton talent et ta force tel le grand brasier de la liberté ! Grandis, grandis, grandis et change ce monde, si tel est ton rêve ! Hum, je passe du coq à l’âne, mais tes brochettes de poulet sont vraiment démoniaques, Mancha ! »

    Certaines personnes ont ce don. Celui d’éveiller les rêves des gens sans même s'en rendre compte. Et de ce fait, de changer le monde.

    ***




    Un pied sur la proue de sa barque, les bras croisés, Balay incarne à ce moment précis toute la fougue et toute l’insolence de sa génération. Si l’ombre du haut de forme du jeune homme dissimule des yeux embués par la nostalgie et l’excitation – alors que sa modeste embarcation s’éloigne du fier navire familial – le sourire du jeune homme n’a jamais été aussi puissant, aussi vrai et aussi transcendant. Deux années se sont écoulées depuis le mythique évènement de la Chèvre sans Pattes que Konrad aime secrètement à appeler « cette nuit-là » et pas un jour ne s’est écoulé sans que le jeune showman ne concrétise un peu plus son but, sa pensée, ses objectifs et ne catalyse son ambition. Qu'allait-il devenir ? Un révolutionnaire ? Un pirate ? Allait-il se contenter, comme ses parents, de devenir un artiste renommé et apprécié ? Levant soudainement les deux bras en l’air vers ses deux parents, qui le regardent fièrement depuis le pont de leur galion, il leur hurle, avec une voix presque brisée…

    « Je reviendrai, Papa, Maman ! J’essayerai de changer ce monde avec toutes mes forces ! Attendez-moi ici ! Merci pour tout ! Pour tout ! »

    Se retournant tel un homme – un vrai de vrai, comme ceux dans les films –, Konrad se tourne vers le tonneau de nourriture que son père lui avait préparé pour son voyage… Il allait errer longtemps sur ces mers et ces quelques ressources d’avance n’allaient définitivement pas être de trop. Ainsi, quelle est sa surprise en soulevant le baril et en découvrant… du sable ?!

    « Moi aussi, je t’aime, mon fils ! »

    Foutue famille d’ingrats.

>> Test RP

    Du sable plein les dents – on ne gâche pas la nourriture, même si elle n'est pas comestible – Konrad gisait contre le bois froid et craquant de sa petite barque de fortune, qui ballottait joyeusement au rythme des vagues insolentes de l’océan. Telle l’entrecôte, le jeune damoiseau cuisait l’une de ses deux joues, exposé au soleil incandescent qui frappait impitoyablement alors que le zénith, ponctuel au possible, pointait le bout de son nez. Il rêvait déjà de sa couette, qui l’attendait chez lui, aussi chaude et douce que la voluptueuse poitrine de Suzune, une dompteuse de fauves de North Blue dont la tendresse n’avait pour égale que la raideur de son fouet. Ainsi positionné contre le plancher dur de son embarcation, il était plus enclin à penser à Moto, le vieux magicien pervers à l’œil lubrique et aux érections malsaines qui errait parfois dans les vestiaires du cabaret familial. Sur ces pensées pour le moins atypiques, il se redressa lentement, un doigt dans la bouche en guise de brosse à dents improvisée. De l’eau, il en avait assez pour remplir un deuxième océan. De la bouffe, par contre, de la vraie qui fait saliver et qui ne gratte pas entre les dents, carrément moins. Pas du tout même, pour casser l’euphémisme.

    Trois échardes et quelques ablutions plus tard, Balay porta sa main en visière de manière à se dégager un petit angle d’observation. Informé des balbutiements les plus primitifs de la navigation, il savait tenir une barre, changer de cap et avait cru comprendre qu’il devait aller tout droit. Cela faisait désormais quatre heures qu’il était parti, et cela ne faisait que quelques minutes qu’il avait réalisé qu’on s’était bien foutu de sa gueule. Aller tout droit ? Sérieusement ? Dans un soupir de désespoir adressé en partie à lui-même et en partie à sa famille à l’humour si particulier, il s’efforçait de trouver un quelconque élément contrastant avec le terrible calme environnant. Sans ciller une seconde, il plissait davantage et davantage les yeux, de manière à ne percevoir que l'horizon, fin, qui semblait couper ce drôle de monde en deux. C’est ainsi posté, qu’au bout d’un quart d’heure, une tâche noire vint perturber la précaire méditation de Konrad. Se penchant de tout son long – la barque tanguait avec lui – il essaya de se rapprocher un peu plus afin de discerner la couleur du drapeau de ce qui semblait être à première vue un petit bateau. Se faire liquider la gueule par de monstrueux pirates après seulement quatre heures et demi de voyage aurait été une bien piètre performance. Pas de piètre performance, chez les Balay. Seulement des représentations à guichets fermés. C’est un second soupir – de soulagement, cette fois – qui se fit entendre alors que le jeune homme était bel et bien sûr de ce qu’il voyait : un restaurant ambulant ! Peut-être était-ce l’un de ces vendeurs d’exquis takoyakis ? Ou bien un marchand de barbe à papa itinérant ?

    La salive aux lèvres, Balay attrapa de ses longues mains les deux rames de frêne étendues au fond de l’embarcation et se hâta d’actionner les petits muscles de ses bras afin de se frayer un passage parmi les vagues jusqu’au navire-restaurant. Ce dernier se dirigeait de toute manière dans sa direction, mais l’estomac bien vide du jeune homme entamait sa patience. Plus vite il y serait, plus vite il se gaverait de takoyakis ou de barbe à papa : c’était la seule réflexion sensée qui traversait l’esprit de Konrad, qui ramait de manière musclée, crachant dans l’eau le reste de sable qui lui donnait une sensation pâteuse dans la bouche. Quelques minutes d’exercice plus tard, Balay lâchait les deux rames qui retombèrent lourdement sur le sol – le bruit étrange du bois fit croire pendant une demi seconde au jeune homme qu’elles allaient trouer la coque d’un coup d’un seul – et agitait ses bras endoloris, laissant sa barque divaguer sur les quelques mètres qui le séparaient encore de la providence. Alors que les deux navires frottaient leur revêtement, Balay humait l’air : des brochettes de viande. Posant son premier pied sur le pont du navire-restaurant, il tapota machinalement ses deux poches. Il n’avait pas pris beaucoup d’argent sur lui – et il ne comptait pas gaspiller ses maigres ressources dès le début de son périple – et il se décida aussitôt à faire ce que les Balay faisaient le mieux : marchander comme des putain de rapaces. Une belle gueule telle que Big Smile ne pouvait pas échouer, c’était impossible. S’approchant du cuisinier – un grand homme trapu aux cheveux noirs – il s’éclaircirait déjà la voix, prêt à payer son repas avec ses cordes vocales.

    « Que tu es chanceux, maître cuisinier ! Big Smile a posé un pied sur ton bateau et a, de ce fait, éclairci ta journée – que dis-je ! Ton destin ! Mon fastidieux voyage m’a creusé l’estomac, et je suis certain que l’homme intelligent que tu es, même si je n’ai pas d’argent, saura… »

    « Dégage. »



    Hein ? Pendant une demi-seconde, le jeune garçon crut qu'on l'avait refoulé. Impossible. Dans un éclat de rire naïf, presque enfantin, il se ressaisit instantanément, agitant ses cheveux au vent frais qui caressait régulièrement l'épiderme de l'artiste en herbe. Tendant brusquement son bras de l'autre côté du comptoir, comme pour attraper quelque chose, il glissa sa main derrière l'oreille du restaurateur, dans sa chevelure grasse et poisseuse, qui lui semblait aussi sirupeuse que la peau d'un poisson bien gras. Ramenant tout aussi vite son avant-bras, Konrad balaya ce dernier au dessus du comptoir, comme s'il essayait de rajouter à la scène un effet magique, irréel. Il ouvrit sa main en face de l'homme... Un petit oiseau s'envola, paisible. Face au visage sclérosé du quadragénaire, il déglutit un instant, avant de reprendre royalement son air tonique habituel.

    « Monsieur est un difficile ? Haha, je comprends, vous avez compris que je pouvais faire bien mieux que ça ! »

    Balay se courba sur lui-même, et glissa ses deux mains aux longs doigts dans sa bouche, à la manière d'une boulimique un peu trop dédiée à sa tâche. Toutefois, au lieu de rendre son petit déjeuner – qui, ma foi, n'était constitué que de sable et de petits cailloux – l'hurluberlu extirpa de son gosier une chaîne de mouchoirs sans fin, reproduisant à la perfection les couleurs attractives de l'arc-en-ciel. Dans le pire des cas, il lui resterait assez de corde pour se pendre, s'il n'arrivait même pas à faire rire le premier pécore qu'il croisait sur son – peut-être court – chemin. Il agita le dernier noeud reliant les deux derniers chiffons multicolores qui ne semblaient même pas humidifiés par leur voyage atypique devant le nez de l'homme blasé. « Ta gueule, c'est magique » dira le connaisseur.

    « ... Humpf. »

    Sept minutes et trente-sept secondes de discours enflammés, de jongleries, d'avalements de sabres enflammés et d'apparitions inopinées d'animaux exotiques par tous les orifices de son corps…

    « Ecoute, mec. Je te paye, et tu rigoles à ma vanne. S’il te plait. »

    « Je croyais que t’avais pas d’argent, gamin. »

    Les deux mains sur le comptoir, essoufflé, Konrad ne s’était jamais senti aussi humilié de toute sa vie. Son interlocuteur était un mur, impassible. Le désespoir envahit le jeune Balay quand le cuisinier, qui essuyait le fond d’un verre, leva un sourcil, signe qu’il n’était pas une marionnette empaillée actionnée par un ventriloque, seule explication logique envisagée par l'aventurier. On devait définitivement lui faire une blague : se tortillant dans tous les sens dans le but de percevoir le Den Den Mushi de surveillance qui immortalisait cette caméra cachée, Konrad alla jusqu’à glisser sa tête sous le rideau du comptoir. Les jambes poilues du patron, un sac d’oignons et une poubelle furent les seules trouvailles du jeune aventurier qui se rassit, inconsolable. Où était cette fameuse étincelle de la liberté ? Où étaient tous ces trésors que décrivaient les clients ivres de la Chèvre sans Pattes ? Ce monde n’était-il qu’un ramassis de gens tristes et moroses comme ce pauvre bonhomme ? Devant soutenir le sourire phosphorescent le plus forcé de sa vie, Big Smile vissa son postérieur sur l’un des trois tabourets en faux cuir qui se présentaient à lui. La tête dans les mains, il se frotta lourdement le visage, allant jusqu’à réveiller le jeune coup de soleil qui étincelait sur sa joue droite.

    Pourquoi cet homme ne riait pas ? Le jeune garçon avait beau remuer dans tous les sens les fragments d'arguments qui émergeaient du chaos de son esprit, aucun ne semblait cohérent. Rire est une bonne chose. Rire, c'est se prouver à soi-même qu'on est encore en vie. A vrai dire, cela ne faisait aucun doute pour Balay : le rire est le cri de joie du coeur. Faire face à quelqu'un d'aussi froid mettait définitivement mal à l'aise le showman. Le mal-être qui s’emparait de lui n’était pas entièrement lié à l’inefficacité désastreuse et déplorable de son capital « fun » face à l’énergumène qui, actuellement, passait une serviette couleur d’ivoire qui se noircissait au contact de la poussière qui recouvrait la surface vernie du comptoir. Peu à peu, sa conclusion lui semblait de plus en plus évidente, jusqu’à s’imposer à lui comme une vérité irréfutable : cet homme était mort. Non pas physiquement – sa carcasse allait très bien – mais au plus profond de son être. Pour Balay, tout était clair : le cœur de cet homme était mort, à l'instant même où le rire n'avait plus emprise sur lui. A cette pensée, Konrad – qui affichait désormais un regard sombre – ressentit dans chaque parcelle de son corps un frisson morbide et singulier.

    « J’ai pas toute la journée, petit. Qu’est-ce que tu prends ? »

    Konrad posa sa bourse en cuir sur le comptoir, et la poussa du bout des doigts jusqu’au barman, qui semblait soudain réanimé par le souffle divin et transcendant du flouze.

    « Tout le saké auquel on peut prétendre avec cet argent. »




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Informations IRL

    Prénom : Thomas

    Age : 17 ans

    Aime : La vie, les gens, le chocolat, toussa.

    N'aime pas : Les cons, toussa.

    Personnage préféré de One Piece : Rayleigh, carrrrrément.

    Caractère : Spontané, tranquille, serein.

    Fais du RP depuis : 6 ans, mais je reprends après 2 bonnes années de pause.

    Disponibilité : Quotidiennement, plusieurs heures par jour.

    Comment avez-vous connu le forum ? Les top sites (faut voter !)


Dernière édition par Konrad Balay le Sam 16 Mar 2013 - 14:39, édité 24 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t7419-konrad-big-smile-balay
Bienvenue sur le forum, Konrad !

Tu connais déjà les hurluberlus du coin, donc si tu as la moindre question, tu sais ou se trouve la chat box.
Up juste en-dessous dès que tu as terminé pour avoir ton Test RP !

Bon courage !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t3945-fiche-technique-de-lilou#4
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2202-
    Bonjour (:

    J'ai terminé la première partie, vous pouvez envoyer le test RP !

    Merci d'avance !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t7419-konrad-big-smile-balay
Salut Konrad, bienvenue ici.

En guise de test, raconte-nous comment au sortir du havre familial tu tombes sur le truc le plus étonnant qui soit pour toi : un type qui ne rit pas, qui ne sourit pas, qui ne plisse même pas les yeux à te rencontrer.

Bonne chance.


Konrad « Big Smile » Balay 661875SignTahar
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2280-
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2249-
Bonjour !

J'ai terminé mon test RP.
Merci d'avance de votre attention et de votre lecture !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t7419-konrad-big-smile-balay
Salut.:
Au revoir.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t5468-perverse-style-redhorn-bla
  • https://www.onepiece-requiem.net/t5419-redhorn-blake-fini
Nyop Konrad, me voici pour ton deuxième avis.

Bon alors, j'ai tout lu, et j'ai pas grand chose à en dire au final : c'est du très bon que tu nous sors, aussi bien sur le fond que la forme. Le personnage est chouette, l'ambiance de la bio est chouette (même sans les musiques que je n'ai pas écoutées), bref, je vais m'arrêter là pour les compliments.

Mon seul regret, parce que j'en ai tout de même un, c'est que ta bio ainsi racontée n'est pas très complète. J'veux dire, tout l'apprentissage de Konrad, ça passe à la trappe. Et pour dire vrai, j'arrive pas à savoir au final quel est sa spécialité (juste avec la bio) dans les métiers du spectacle. Fin bref, là dessus, c'est un peu dommage, mais la forme avec laquelle tu nous présente ça rattrape bien ce détails.

Et sinon, le test est vraiment chouette aussi, j'ai rien à dire dessus.

Du coup, je vais être sur du 1000 aussi, mais de par ce point gênant à mon sens, je comprendrais très bien si le suivant préfère mettre 800. Bref, ce sera à lui de voir pour le coup.

Voili, voilou, bonne attente du dernier avis et bon jeu pour la suite !


Konrad « Big Smile » Balay 1425067977-izya-sflagopr Konrad « Big Smile » Balay 1465207581-signizya Konrad « Big Smile » Balay 1lmh
  • https://www.onepiece-requiem.net/t3825-
  • https://www.onepiece-requiem.net/t3683-
Hello Konrad, c'est l'heure de la libération pour toi !

Bon, j'vais aussi faire très court comme mes deux collègues. C'était bon, très bon, dans le fond et dans le forme. J'ai parcouru ta fiche d'une traite sans m'ennuyer une seule seconde.

Néanmoins, j'ai été un peu plus gêné que les deux autres par le problème de la biographie soulevée par Izya. pour moi -et j'fais peut-être ma mauvaise tête en disant ça-, mais avoir une biographie complète au moment de la présentation est la chose la plus importante. Elle permet de comprendre ce qu'est le personnage aujourd'hui pour ceux qui écriront avec toi. Or ici, même si c'est très bien raconté, on a en fait comme biographie une scène de quelques minutes se déroulant dans la jeunesse de ton perso. Une scène qui explique son désir de partir (désir d'aventure), mais je trouve ça tout de même un poil léger.

Ne gâchons néanmoins pas une si belle fiche à cause de cet élément ^^. mais il fallait quand même que je fasse la remarque. Alors pour la forme, parce qu'à cause de ça tout n'est pas parfait, je te donne 800 Dorikis. Mais avec les notes des deux autres, ça te valide bel et bien à 1000 Dorikis !

Félicitations et bon jeu sur le forum !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t4261-doc-monster