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L'assaut de la prison

- Tu peux répéter encore une fois ?

Seido regarda Lilianna et poussa un soupir.

- Oui, d’accord, mais c’est la dernière fois.

Depuis plus d’une heure, les Desperados étaient réunis autour d’une table, dans la salle de réunion. C’était bien la première fois que l’équipage s’assemblait ainsi, après la venue de leur tout nouveau membre, Elphys, la canonnière. La situation actuelle sortait de l’ordinaire, et demandait l’attention de tous. En effet, quelques jours auparavant, une nouvelle avait provoqué un certain remue-ménage, notamment chez le capitaine et son second : l’un de leur ami avait été arrêté et allait être jugé d’ici peu, en compagnie d’autres pirates. Le reporter du journal songeait à une pendaison en place public. Seido et Woh, qui avait connu le gars en question, Dragger Jack, savait que le gars ne pouvait pas avoir commis un crime méritant la mort. Ainsi, ils allaient l’aider…facile à dire, mais pas à faire.

Selon le peu d’information entre leur main, Inu Town allait abriter l’évènement, île connue par un bon nombre de personne au sein de l’équipage, que ça soit pour la rencontre avec Ed, le navigateur, Elinor, la chef cuisto, soit par la retrouvaille avec Woh et sa dulcinée, Yumi. Heureusement, grâce à cela, ils bénéficiaient d’une connaissance des lieux, et pouvaient donc mettre en place un plan afin de secourir leur ami. Certains n’étaient pas fan de l‘idée, d’autres mourraient d’envie de faire « tout péter », mais les avis finirent par converger vers une unique direction : laissé mourir des gens, ça n’était pas bien.

Plusieurs idées avaient été énoncée pour sauver Jack, avec cependant des failles évidentes. Seido, le capitaine, laissa chacun exprimer son point de vue, analysant la situation et récoltant les avis. Selon lui, une certaine coalition était nécessaire au sein d’un équipage, et il n’était pas sain de prendre des décisions sans l’avis de ces compagnons. Mais ça n’était pas l’unique raison. En effet, Seido montait un plan, non seulement en usant ce qu’il entendait, mais aussi grâce à ce qu’il savait de ces compagnons. La stratégie était l’un de ces points forts. Leur navire, le Marvel Genbu, était encore faiblement armé, mais avait l’avantage d’être dirigé par un bon navigateur et sa puissance de feu était boostée par les talents de la canonnière. Une attaque maritime était envisageable. Au sol, les forces combinées du capitaine et de son second pouvaient faire des merveilles, surtout avec l’ajout récent de la belle cuisto qui venait de gagner en puissance.

- L’île possède deux villes, Chom et Karnutes, l’une au nord, l’autre à l’est. La prison se trouve à l’ouest. À la base, comme on l’a vu dans le passé, les effectifs de la marine ne comportent pas d’ennuie majeur, mais ça sûrement plus compliqué à notre arrivé, avec la venue des prisonniers.

Ils seront encore plus nombreux, et ce nombre est leur force… C’est pourquoi on va les diviser, et pour ça, on va user les méthodes énoncées par Woh et Elphys. L’un se chargera d’une diversion au sein de la prison, dans la cantine, l’autre, en mer. On sait tous que vous pouvez être dangereux dans vos domaines respectifs, autant mettre ça à nos avantages.

Vu que les marines seront concentrés à repousser ces deux attaques, le troisième groupe se pourra se charger de libérer Jack. Au signal, on se groupera tous pour partir !

Pour les groupes …


Yumi et Lilianna avec moi; Joshua, Ed et Elphys sur le navire; et Elinor et toi vers la prison, c’est ça, non ?


Seido hocha simplement la tête. Le plan avait été vu et revu plusieurs fois, sur plusieurs angles différents. La théorie était simple, le tout était de savoir si la pratique le serait aussi. Le début serait lancé le lendemain vers midi, et Seido espérait que ça se déroulerait bien.


Dernière édition par Seido D. Noroma le Jeu 14 Mar 2013 - 11:22, édité 3 fois
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L'assaut de la prison




Attaque d'une prison à Inu Town en 1624



La diversion


Après que tout le monde reçut ses instructions, chacun partit de son côté pour l'opération. J'avais donc avec moi Yumi, ma petite chérie (logique) et cette peste de Lilianna, la fille de notre charpentier. La diversion devait se faire de manière à attirer une bonne partie de la garnison vers moi durant un temps. Seulement, c'était risqué! Très risqué, même. Les Marines qui n'étaient pas des rigolos.. Attaquer de front était plutôt suicidaire. Heureusement qu'on s'était entraîné à fond pendant deux semaines et qu'agir comme ça, n'était que pour un court instant, juste le temps d'amener un maximum de monde. Seido et Elinor pourront s'infiltrer en douceur et parcourir l'intérieur de l'établissement plus facilement. J'étais le plus fort de notre trio, mais Mimi se débrouillait assez bien pour m'épauler. J'en aurais grandement besoin. Notre groupe se suffisait donc à elle seul pour réaliser ce genre d'objectif.

Seido m'avait procuré quelques bricoles utiles issues de ses compositions. Il m'avait donné un produit qui pouvait prendre flamme. Je comptais bien m'en servir. En effet, je disposais de nouvelles techniques basé sur cette élémentaire puissant. Je manipulais mieux mes chaînes lorsqu'elles étaient en feu, maintenant. Je me sentais d'attaque pour mettre le feu. Je vous avais déjà dit que j'étais pyromane sur les bords, parfois?

Avant de pouvoir s'élancer, j’analysais la situation et comprendre la juxtaposition des bâtiments. La cantine était notre point d'attaque. La prison se composait de plusieurs établissements. Le self-service se localisait près de mon groupe. Un centre d'administration se trouvait sûrement au centre, les dortoirs également. Évidemment, des miradors surplombaient les quatre coins des remparts. Les geôles, quant à elles, étaient plus situés face à la mer. Ce qui nous donnait un net avantage depuis le navire. On comptait beaucoup sûr Joshua, Edward et la petite Elphys qui viendraient arriver seulement à partir d'un moment.

Le plan était simple. Vu qu'il était environ 12h, on pouvait supposer qu'une partie des effectifs étaient plus en train de manger, plutôt que de faire leur ronde. Cette période creuse permettait de pénétrer dans l'enceinte de la cour pendant que les soldats étaient mobilisés pour le repas. D'autant plus si j'activais un départ de flamme, car ils s'occuperont certainement de cette priorité. Je devrais leur donner du fil à retorde en principe. Je me tournais alors près de mes compagnons pour savoir si elles étaient toujours confiantes.


    Vous n’êtes pas obligées de prendre les mêmes risques que moi, vous pouvez rester un peu plus en retrait si vous le désirez. Voir, protéger les arrières. On ne devrait pas rester longtemps dans cette cantine, normalement.
    Je ne me dégonfle jamais, tu me prends pour qui?
    Ne t'en fais pas Wohr, je te suivrais jusqu'au bout.


Ainsi commença l'opération de sauvetage. Je me faufilais alors avec mes camarades le long du rempart pour localiser la cantine sans nous faire repérer. Pour cela, Lilianna, qui était une voleuse, savait exactement par où il fallait se diriger pour ne pas se faire voir par les gardes. On arriva finalement près de l'endroit désiré. On était face au mur, les soldats qui veillaient d'en haut ne firent pas attention à nous, puisqu'on était en contre-bas. Derrière cette muraille, il y avait donc un espace assez large et les bâtiments centraux, dont le self-service.

Je passais alors à l'action, avant que quelqu'un nous repère. Pour cela, avec le pouvoir de mon Fruit du Démon, je fis sortir les maillons de mes doigts. À ce moment-là, une des sentinelles m'avait vu et déclarait l'alerte. Les jeunes femmes s’accrochèrent à moi. Alors, je reculais de quelques pas, je déployais mes maillons en direction du haut. Je plantais fermement les extrémités pour pouvoir bondir par-dessus le rempart.


    Aaaallerte!! Tentative d'intrusion!


Une fois passée de l'autre côté, j'ancrais de nouveau mes chaînes dans le mur pour retenir la chute. Alors que les hommes de la loi se ruèrent sur nous, je laissais les filles en fonçaint vers la cantine tout en donnant des coups de fouet. Pendant ma progression, je réalisais des massettes avec mes maillons pour balancer au loin mes nombreux adversaires. Derrière moi, je sentais les filles courir pour me rejoindre. Près du self, j'enroulais mes chaînes avec mes deux mains pour former un grand gourdin.


    Chen Chen no Massue!!!


Je frappais de toutes mes forces horizontalement contre le mur de la cantine. Mon attaque traversa alors la salle où les militaires s'étaient précipités vers leurs armes lors de l'alerte. Les tables, les chaises et les malheureux volèrent en éclats. Une bonne partie de la façade s'effondra dans un terrible fracas. Je faisais plus de casses que de mal en réalité. Tant mieux. Par contre, je venais de déclarer la "guerre" avec un act aussi déplacé.

Pendant que Wohrwèlch mettait le bazar, des soldats donnèrent évidemment l'alerte général et se mobilisèrent vers son groupe. Ceux qui étaient valides arrivèrent avec des fusils et des canons portatifs. Ainsi, prenait forme la diversion. Cela semblait marcher plutôt bien, puisque tout le complexe se remuait pour cette intrusion.

~~ Page 1 ~~

D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch
©odage by Hathor

  • https://www.youtube.com/user/Xotokss

Les Avalons - Arc I : L'ascension sur North Blue.


L'attaque de la prison. [Log I-5]


Quelque part entre Barrel Island et Manshon, North Blue.

"Putain, quelle galère ces cordages !", m'écrié-je à moi-même. Voila maintenant plusieurs heures que je galère à manoeuvrer le navire, tenant fermement une corde dans chaque main. Ouais, diriger tout seul un bateau d'une trentaine de mètres de long n'est pas une partie de plaisir, même pour moi, le grand Lloyd Barrel, alors que je suis un excellent navigateur. Et encore, j'ai replié six des huit voiles, pour me simplifier la tâche, parce que sinon je n'imagine même pas à quel point ça aurait été compliqué de rester dans le bon cap. D'ailleurs, je jète un rapide coup d'oeil à ma boussole. C'est bon, j'avance toujours dans la bonne direction.
D'ici quelques minutes, je devrai normalement apercevoir les cotes de l'île de Barnanos, et d'ici une heure maximum, je serai sans doute arrivé à Manshon, où je rejoindrai Kanbei... Et j'espère les autres Avalons. Même si je leur ai fixé le rendez-vous que demain matin à l'aube, j'aimerais bien autant qu'on se retrouve aujourd'hui, et qu'on quitte ce coin de North Blue le plus rapidement possible. En effet, j'ai eu l'occasion de réfléchir dans la matinée aux évènements qui se sont produits la nuit dernière pour Kanbei et moi... Et ça craint. A Manshon, la mafia semble régner d'une main de maître sur la ville, et a mon avis, ils ont pas du apprécier ce qu'on a fait à la famille Westlake, même si notre action n'avait aucun rapport avec leurs activités délictuelles... Ça ne m'étonnerait absolument pas qu'ils tentent de nous retrouver et de nous tuer, ou pire encore, car cette ville, cette île même, est pourrie jusqu'à la moelle. C'est pas que j'ai peur, non, non, je suis le grand Lloyd Barrel... C'est juste que je si peux rester un peu dans l'ombre jusqu'à ce que je décide qu'il est temps pour nous de rejoindre Grandline, ce n'est pas plus mal. J'y ai réfléchi, et je me dis que le grand et fabuleux Lloyd Barrel a bien le temps de faire parler de lui.

Je parcours les derniers nautiques qui me séparent de Manshon, et entre non sans mal dans le port. Je parviens à trouver une place pour mon nouveau navire, et l'amarre avec succès au quai. Je suis finalement arrivé, et en un seul morceau, quoique je n’en ai jamais douté : je suis le grand Lloyd Barrel après tout... Bref, je me dirige vers l'auberge où Kanbei est censé m'attendre, celle où nous avions séjourné la nuit dernière. J'espère qu'il n'a pas eu de problèmes ni avec la marine, ni avec la mafia entre temps, ça me serait particulièrement pénible de devoir aller le tirer d'un mauvais pas.
Je m'engouffre dans une petite ruelle, tourne à gauche, à droite, et encore à droite, pour me retrouver devant la porte de derrière de l'auberge, dans laquelle je rentre presque immédiatement, pour éviter de me faire repérer. C'est pratique en tout cas, d'avoir prévu une deuxième entrée/sortie pour ceux qui veulent rester incognito. Pratique, et efficace apparemment, puisque je retrouve Kanbei, Viald et Naoko assis autour d'une table, à siroter une pinte de bière et à discuter. Génial, ils se sont retrouvés avant l'heure du rendez-vous, ça me simplifie la tâche, et ainsi au moins on peut partir quasiment de suite. Je m'approche d'eux, et étonnamment personne ne semble me prêter attention. Finalement, leurs trois têtes se tournent vers celui qui s'est approché d'eux : moi. Kanbei prend la parole :

"Oh putain ! Lloyd ?!"
"Capitaine Lloyd, même.", réponds-je naturellement.
"Ouais ouais... Sérieux c'est bien toi ? T'as changé de fringues et de coiffure, ça fait bizarre..."
"Ouais, je suis retourné sur mon île natale... J'en ai profité pour mettre deux/trois choses au clair."
"Ah... Tu as revu ton père ? Ça s'est passé comment ? T'as pu récupérer le bateau du coup ?"
"Disons que maintenant plus rien ne me rattache à cette île...", dis-je avec un air renfrogné. Mais je n'ai plus envie de penser à ça. Je suis le capitaine des Avalons, et honnêtement ces problèmes avec mon père, ces embrouilles par rapport à mon île, ça ne me concerne plus. Ce sont des affaires d'homme. Et je suis bien au-dessus de ça. Je continue, pour répondre à Kanbei, en affichant un sourire confiant sur mon visage : "Et le bateau... Il est amarré au quai. Splendide. Digne du grand Lloyd Barrel et de ses hommes !"
"Un bateau ? Un vrai ? Vraiment ?", demande Viald.
"Ouais, un vrai bon gros bateau. Quelque chose qui sied à un équipage amené à dominer le monde !"
"C'est génial ! Au fait Lloyd ! Viald a mangé un fruit du démon ! Il était en train de nous raconter ce qui s'est passé !", s'exclame Naoko.
"Sérieux ?!", laché-je, pris de surprise, avant même de penser à rappeler à Naoko que l'on doit m'appeler "Monsieur" ou "Capitaine" Lloyd. Il avait mangé un des fameux fruits du démon ? En l'espace de deux jours ? Alors ça c'est intéressant. Avec un utilisateur de tels pouvoirs surnaturels parmi mes serviteurs, je ne vois désormais plus qui pourrait m'empêcher d'atteindre mes objectifs. Toute nouvelle source de pouvoir est bonne à prendre quand on veut atteindre le sommet du sommet.
"Ouais, une histoire rocambolesque, j'te raconte pas... Enfin si justement, je vais reprendre depuis le début... Alors, tout a commencé quan..."
"Quel fruit as-tu mangé alors ?", demandé-je en lui coupant la parole. Je m'en fous un peu de son histoire en fait. Je veux juste savoir de quels pouvoirs il est doté. J'ai entendu dire que certains fruits permettent de se transformer en bête féroce, et d'autres de même pouvoir dompter les forces de la nature et de devenir l'égal d'un dieu ! Si de tels fruits existent, ils ne peuvent être que pour moi, le grand Lloyd Barrel.
"Euh... Ouais. J'ai mangé le fruit de l'Oursin. Il me permet de faire pousser des piques un peu partout sur mon corps. Des piques capables de transpercer l'acier !", dit-il fièrement, aiguisant le bout de ton index et perforant le coin de la table ni vu ni connu, comme si c'était du beurre.
"Moi je trouve ça assez pourri. Ça vaut pas un bon fusil à canon scié.", dit Kanbei.
"Tu déconnes, c'est super puissant !"
"Hmmm... C'est vrai que ça doit pouvoir être quand même un peu utile... Surtout que vu que tu as acquis ce pouvoir récemment, personne a part nous quatre en est au courant... Ça peut-être un atout en combat."
"Exactement ! Nan sérieux, j'dois encore apprendre à l'maîtriser, mais il tue ce fruit !"
"Bof, moi j'aime pas trop. Je préfère encore être capable de nager, comme mon poisson !"
"Bah, j'ai qu'à pas tomber à l'eau !"
"Dit comme ça, c'est sur...", commence Kanbei, un peu indifférent. Il continue : "Bon, qu'est-ce qu'on fait du coup, vu qu'on est tous réunis ?"
"On quitte Manshon maintenant."
"Quoi ? Pourquoi ?"
"Kanbei a du vous raconter qu'on s'était "occupés" d'une famille de criminels hier dans la nuit. Et personne ici n'est sans savoir que Manshon est aux mains de la mafia. Donc la marine, plus la pègre sur le dos, ça commence à craindre un peu. Je pense qu'on ferait mieux de mettre les voiles."
"Ça se tient..."
"Mais-mais-mais, moi j'ai encore mon cirque ici... Je pensais leur dire au revoir ce soir, et récupérer mes affaires..."
"Tu veux prendre le risque de le perdre définitivement ? Je pense qu'il faut absolument qu'on décampe. Faut pas faire l'erreur de sous-estimer la mafia de cette ville."
"Oui mais...", commence t-elle.
"Bon ok. Je suis bien retourné sur mon île natale, après tout. Je vais faire preuve d'un peu de compassion. Je laisse une heure à tout le monde pour faire ses adieux à qui il veut, et récupérer ou voler ce dont il a besoin. On se retrouve au port une fois ce laps de temps écoulé. Et pas de retard, hein, je pars sans vous sinon."
"Compris capitaine ! Merci !"
"Yep. A dans une heure !"

L'équipage quitte la table discrètement, en payant le gérant de la misérable auberge et en sortant par la porte de derrière. Ce serait bête de se faire pincer maintenant, et d'avoir la marine à nos trousses. Viald et Naoko partent chacun de leur coté, tandis que Kanbei, qui n'avait rien dit, reste avec moi.

"Tu ne veux pas faire comme eux ?"
"J'ai déjà fait tout ce que j'ai a faire hier soir, je te rappelle."
"Haha, c'est pas faux. Bon, allons directement au navire. Tu vas voir, il est vraiment superbe."
"J'ai hate de voir ça, capitaine !", dit Kanbei alors que nous nous dirigeons vers le port. Mon rêve commence à prendre forme.

Une petite heure plus tard.

"Woaw ! Il pète le bateau !"
"Un peu impersonnel, mais il est majestueux."
"Oui, je sais, faudra qu'on décore ça quand on aura le temps. Pour le moment, l'heure est au départ. Je pense faire route vers Inu Town, voir un peu ce qu'on peut y trouver d'intéressant, récupérer plus d'armement, voire un Log Pose peut-être. Faut quand même songer à partir sur Grandline un de ces jours, non ?"
"Ça me va."
"Allez."
"Entendu capitaine !"
"Allez, je vous laisse vous installer, les chambres sont au sous-sol. Sur le pont dans cinq minutes, et tout le monde suit mes instructions pour la navigation, hein !"

Tous les trois acquiescent, puis après avoir sommairement installé leurs affaires, remontent sur le pont. Les amarres sont larguées, Naoko monte à la vigie (immunisée au vertige grâce à ses numéros de cirque), et Viald, Kanbei et moi-même, le grand et fabuleux Lloyd Barrel, restons pour nous occuper de la barre et de la voilerie. Je serais plus tranquille si on était un peu plus nombreux à bord, mais bon, puisque j'ai réussi tout seul, il n'y a aucune raison qu'on ne s'en sorte pas. Le bateau quitte le port sans encombres. Adieu, Manshon. Les Avalons continuent leur aventure.

Un jour plus tard, aux alentours d'Inu Town, North Blue.

"Terre en vue, capitaine !", s'écrie Naoko du haut du mat central. Elle redescend comme une flèche sur le pont.
"Parfait. Ça se tient plutôt pas mal, on doit être arrivé à Inu Town, c'est bien ça Lloyd ?"
"Ouais, ça doit être ça. Par contre, je connais pas bien la typographie de l'île. On va devoir faire le tour jusqu'à trouver un port."

C'est ainsi que nous entamons un tour de l'île. Après quelques dizaines de minutes d'une lente avancée, j'aperçois soudainement quelque chose de plutôt inhabituel. Un autre bateau, un peu semblable au notre mouille en pleine mer. Enfin "mouille". Il est plutôt actuellement en train de tirer sur un bâtiment situé sur l'île. Je me saisis de la longue vue dont Naoko s'était servie, et scrute le navire, puis le bâtiment. C'est un bateau pirate. C'est une prison de la marine. Un équipage qui attaque une prison. Alors ça, c'est intéressant. J'ai bien envie d'y mettre mon grain de sel : voila une occasion rêvée pour les Avalons de faire parler d'eux. Je range la longue vue et me tourne vers mon équipage. Je prends la parole :

"Apparemment, y'a l'air d'avoir de l'agitation. Kanbei et moi on va aller voir ce qui se passe. Naoko et Viald, vous gardez le navire. On vient vous prévenir dès qu'on a du neuf."
"Quoi ? Oh non ! Moi j'veux cogner, j'veux m'servir d'mes pouvoirs un peu !"
"On discute pas mes ordres. Je pars avec Kanbei, vous restez la. Faut bien et d'une que quelqu'un reste, et de deux que je vous mette à l'essai. Si le bateau à pas une égratignure quand on revient, alors considérez que c'est bon pour vous."
"Entendu, capitaine...", dit Viald en hochant la tête. Naoko est, elle, restée silencieuse, acquiesçant tout simplement. Je me tourne vers Kanbei, m'adressant exclusivement à lui.
"Arme-toi, prends du lourd. Fusil à canon scié, fusil, pistolets. Lésine pas sur les munitions. J'ai l'impression qu'un équipage de pirates est en train d'attaquer une prison de la marine. On va aller foutre le bordel. Si avec tout ça ils réajustent pas un peu nos primes... Bref, on va faire parler de nous."
"Alors ça, c'est vraiment pour ce genre de trucs que je t'ai rejoins, Lloyd ! Je file chercher mon manteau et mes armes !"
"Parfait.", dis-je. Je me tourne désormais vers Naoko et Viald, et continue : "Aidez moi à mettre la chaloupe à l'eau."

Quelques minutes plus tard, c'est un Kanbei surarmé et moi-même qui partons en direction de la terre, quittant notre navire ancré à une centaines de mètres de la côte. Prochaine direction ? La prison d'Inu Town ! La marine va entendre parler des Avalons pour de bon, cette fois, et surtout du grand, du mythique, du légendaire Lloyd Barrel !


Dernière édition par Lloyd Barrel le Jeu 11 Avr 2013 - 18:33, édité 5 fois
    Elphys ne comprenait pas tellement en quoi il était judicieux d'envoyer des équipes en infiltration dans la prison. Après tout, il n'y avait rien de plus efficace qu'un bon gros boum et puis voilà, d'autant que c'est plus rapide. Mais bon, apparemment, il fallait la jouer finement, mot qui, en réalité, était totalement inconnu du vocabulaire de la jeune femme. Soi-disant, parce qu'attaquer de front sans penser à un plan quel qu'il soit relevait du suicide pur et simple. Mais pour éviter d'avoir l'air stupide, elle avait décidé de ne pas poser de questions.

    Elle fut chargée, avec le navigateur Edward et Joshua le charpentier, d'attaquer par la voie maritime alors que les autres s'infiltraient ou faisaient diversion au sein même du bâtiment. Au moins, elle était heureuse de pouvoir enfin faire sauter des trucs. Cela faisait un bon bout de temps qu'elle ne l'avait pas fait, par ailleurs, et elle s'étonnait elle-même d'avoir résisté aussi longtemps ; en général, elle ne tenait pas plus de trois jours avant de faire exploser quelque chose, que ce soit accidentel ou non, et là, voilà bien deux semaine que rien n'avait été victime de sa manie. Alors, vous pensez bien qu'un tel sevrage l'avait rendue terriblement excitée à l'idée de pouvoir enfin s'y remettre.

    La chose verte prépara frénétiquement les canons, agitée comme une puce, sautillant sur place tant elle était rongée par l'excitation. Elle eut sans doute préféré lancer des trucs plus sophistiqués que des boulets, mais pour le moment, elle s'en contentait largement ; c'était sans doute mieux que rien du tout.

    « Allez, c'est parti ! On va tout faire péter !! » Gueula-t-elle, alors qu'elle sautait comme une idiote tout en levant ses bras haut vers le ciel. Elle décida de commencer ''en douceur'', et de charger un canon, avant de viser du mieux qu'elle le put. Sachant qu'elle s'entraînait depuis des années à exploser des rochers en mer, toucher une prison ne devrait pas lui poser de problème en soi. Seulement, la jeune femme tremblait tant d'émotion à l'idée d'entendre la subtile détonation qui s'en suivrait qu'elle visa totalement à côté, et le boulet alla juste tomber dans la mer ; étant donné que le bruit ne fut pas celui qu'Elphys désirait, elle se mit en rogne.

    « Rah merdeuh ! J'ai complètement perdu la main ou quoi ?! Ou alors c'est parce que je sue comme une éponge... Tout en disant cela, elle passa une main sur son visage. Bon, dans ce cas, plan B. »

    A ces mots, elle chargea tous les canons du navire, sans exception. Elle fit de son mieux pour qu'ils visent tous plus ou moins la prison puis, satisfaite du résultat, elle alluma la totalité des mèches. Tout en riant frénétiquement telle une psychopathe complètement malade, elle alla se planquer derrière le premier objet qu'elle trouva. Bientôt toutes les détonations se firent entendre, bruit décuplé par le nombre de canons qui les provoquaient. Elphys jeta un œil par-dessus la rambarde. Elle semblait avoir fait mouche. Elle réitéra alors la chose, toujours en riant de telle façon qu'elle avait l'air totalement flippante.

    « OUUUAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIIS !! »

    La chose verte était devenue totalement hystérique, sautant partout sur le navire alors qu'elle envoyait deux ou trois boulets à l'occasion. Nul doute que ses compagnons devaient la trouver totalement tarée à l'heure qu'il était. Et en réalité, ils n'auraient pas vraiment tort, il fallait bien l'avouer.

    « Joshua !! Edward !! Regardez ! Regardez !! Vous avez vu ?! BOUM ! AH AH AH !! TROP COOL ! » Hurlait-elle tout en sautant dans tous les sens, révélant ainsi à quel point elle était débile. D'ailleurs, elle n'entendait même pas ce que ses camarades lui répondaient, sans doute parce qu'elle n'écoutait pas ou parce qu'elle gueulait trop fort pour que le moindre son ne puisse parvenir en un seul morceau jusqu'à ses oreilles.

    Quand elle jugea qu'elle avait mis un foutoir suffisant dans la prison, elle se calma un tant soit peu. Elle appréhenda le moment où les marines riposteraient. Car oui, il lui arrivait quelquefois de réfléchir, ou tout du moins, d'avoir un éclair de lucidité. Comme quoi, il valait mieux faire comme elle disait et tout faire sauter à la dynamite, mais bon, personne ne l'écoute jamais, c'est dingue. A croire que ses idées sont stupides. Ce qui n'est évidemment pas le cas, bien entendu.

    Alors qu'elle était en pleine réflexion intensive - on aimerait croire que c'était en rapport avec l'attaque de la prison, mais en réalité elle se posait des questions existentielles sur l'origine de la tomate, son cerveau étant tout bonnement incapable de rester concentré sur un seul sujet plus d'une minute- elle remarqua du coin de l'oeil un navire qui s'approchait. Il semblait encore assez loin, mais elle pouvait au moins distinguer qu'il s'agissait d'un navire pirate, assez semblable au leur.

    « Bah, peu importe, on est là pour foutre le bordel, pas pour s’attarder sur des détails », soliloqua-t-elle. Elle chargea à nouveau un canon, un seul cette fois-ci, avant de tirer à nouveau. La marine ne tarderait sûrement pas à se diriger par ici ; Elinor et Seido auraient ainsi le champ libre.






    • https://www.onepiece-requiem.net/t7278-elphys-nturner
    • https://www.onepiece-requiem.net/t6937-elphys-nturner-comment-ca-vous-avez-la-flemme-de-lire#85160
    "Préparez-vous petites graines, le roi du pilon arrive !"

    C'est ça. Je devrais peut-être t'appeler Seigneur Pilon désormais ?
    BAM. Les graines de pavot prennent le premier coup de masse, suivi rapidement par d'autres. Petit à petit, elles se transforment en une fine poudre au fond de mon mortier. Je prend celui-ci dans ma main et le secoue un peu, pour vérifier que tout a bien été écrasé. Satisfait du résultat, je verse le contenu dans un petit chaudron en train de chauffer sur un petit feu (tout est petit ici. Il faut dire qu'on ne produit pas de grosses quantités de médicaments d'un seul coup).
    Je jette un coup d’œil sur le livre. Graines d'armoise. C'est bon. Deux feuilles de canabis, c'est fait. Six feuilles de monardes, elles y sont. Et les graines de pavot viennent d'être ajoutées. Parfait. On le laisse chauffer une heure, puis on le dilue dans de l'eau, et on obtiendra un bon analgésique, pour ce chieur de docteur Manton, qui prescrit toujours des anti-douleurs à ses patients. Je comprendrais si les patients en question avait la jambe cassée ou quelque chose du genre, mais en général, c'est plutôt : « Kiki m'a griffé » ou « Je me suis cogné dans la porte et j'ai un bleu ». Enfin, ça faisait marcher la boutique...

    Tu es devenu un vrai petit marchand Monseigneur Pilon.
    "OH, TA GUEULE !"
    "Mais je n'ai rien dit."
    "Je ne te parlais pas Albutien."
    Même quand il a quelqu'un avec qui parler, il se parle tout seul et se ridiculise... Lamentable...

    Comme si j'allais parler avec un type qui s’appelle Albutien. Et qui ne connaît rien à rien, pour ne rien arranger.
    Puisque je n'ai plus rien à faire, je regarde de nouveau le livre. La concoction suivante est intéressante. Un autre analgésique, mais très puissant. Dans la composition, des d'ingrédients que je vois pour la première fois. De la sève de pavot séchée (pas des graines, étonnant). De l'aconit napel (il est bien précisé qu'il faut prendre un petit morceau de la tige uniquement, car ses effets sont très puissants. Et surtout, éviter la racine, très toxique), et des feuilles d'abuta. Tous des ingrédients que je n'ai jamais vu dans cette échoppe. Sans doute trop dangereux. Dommage. Je me demande ou je pourrais me procurer des racines d'aconit et des bulbes de pavot...

    "Me revoilà. Quoi de neuf les jeunes ?"
    "Bonjour maître."
    "Rien de spécial. En milieu de journée, quand il fait chaud, peu de gens viennent. Aucun client. Du coup, j'ai fini l'analgésique, il chauffe."
    "Parfait. Merci Yskino. Si tu es libre, il faut porter ça au bar du vieux pêcheur. Le patron a encore la gueule de bois et il a fini son stock."
    "Ok."

    Je prend la bouteille que le vieux me désigne sur une étagère, et me met en route.
    Ok, ce n'est pas inintéressant de travailler là, mais je pensais ne rester à Karnutes que quelques jours, au maximum. Ça fait plus d'un mois que j'y suis maintenant ! J'ai de toute évidence suivi une fausse piste, il est grand temps de reprendre la mer...

    ***

    J'étais arrivé plein d'espoir sur Inu Town. Les Ailes Noires avaient du passer par là, logiquement, si on suivait la route qu'ils avaient prises pour parcourir les îles voisines. En effet, à peine débarqué, j’eus des nouvelles d'eux. Leur pavillon était facilement reconnaissable (un corbeau becquetant un crâne sur un tas d'os. C'est pourquoi leurs victimes les appelaient les corbeaux). Aussi, lorsque j’interrogeais des dockers, puis des marins dans une taverne, j'eus la même réponse. Ils étaient passés trois jours plus tôt. Mais ils n'avaient pas mis le pied sur l'île, juste coulé un navire marchand qui arrivait, puis filé avant que les navires de la marine n'aient le temps d'appareiller et de se lancer à leur poursuite. Ils s'étaient contentés de repêcher les infortunés marchands. Mais un pirate avait aussi été recueilli, capturé et emmené à la prison de l'île.

    La nouvelle m'avait considérablement excité. Connaissant l'équipage des Ailes Noires, ils repasseraient chercher leur compagnon. J'avais donc juste à rester sur l'île et à attendre, et ils viendraient directement à moi ! Cette fois-ci, ils ne me battraient pas si facilement. Bon, je ne comprends toujours pas comment ce type évitait tout mes coups tout en s'habillant, mais j'avais un peu progressé depuis. Et puis je me démerderais pour que ça marche, voilà tout.

    J'avais donc décider de m’établir sur l'île. Mes maigres finances me permettraient de tenir quelques jours, et ils arriveraient bien d'ici là. Je m'étais donc promené, heureux. Et j'étais tombé sur une boutique d'apothicaire. Le mélange des plantes m'intéresse, et j'étais curieux de voir ce que recelait l'endroit, j'étais donc entré. Un vieil homme me souhaita le bonjour et me demanda si je désirais quelque chose en particulier. Je lui fis signe que je regardais, et il replongea dans la lecture d'une lettre. Le seul bruit était celui d'un couteau, manié d'une main rapide par un homme un peu plus jeune que moi, mais dont la face ronde et juvénile lui donnait l'air d'un enfant. Il découpait des plantes. Je m'étais approché et avais observé.

    "Ah. C'est un laxatif ?"
    "Pardon ?"
    "Du seigle, de l'oseille, et tu coupes de l'aloès. C'est pour préparer un laxatif non ? J'ai déjà utilisé ce mélange, mais il devait être mal dosé, il ne donnait que des coliques."

    Je n'avais pas précisé que je le trouvais mal dosé car il ne donnait que de « légères » coliques alors que je voulais qu'il fasse se plier en d'eux celui qui le buvait. Il valait mieux qu'ils pensent que je faisait un médicament...

    Mais c'est pas vrai, espèce de crétin !""
    "Aïe. Pardon. Aïe."

    Le vieil homme s'était approché en claudiquant, et donnait à présent des coups de canne sur celui qui semblait être son apprenti.

    "Seigle, acanthe et aloès pour les brûlures. Acanthe, pas oseille ! Qui m'a fichu un crétin pareil !"
    "Vous utilisez de l'acanthe et de l'aloès pour les brûlures ? Je croyais qu'on les mélangeaient avec du miel et de la graisse d'oie pour faire des baumes cicatrisant."
    "C'est exact. Ces plantes s'utilisent dans les deux cas. Vous êtes apothicaire ? Pharmacien ?"

    Comme si la garde de l'épée qui dépassait de mon dos était l'apanage d'un apothicaire...

    "Non. Mais j'ai déjà eu à m'occuper de mes petits bobos après une bataille."

    Je ne me rappelais plus trop bien de la suite de la discussion, mais j'avais évoqué que j'étais de passage pour un temps non déterminé, et le vieil homme m'avait proposé de lui donner un coup de main dans son échoppe. Le fait que mes connaissances se limitait à faire des laxatifs et à un baume cicatrisant ne le dérangeait pas. Et voilà... En un mois, j'avais beaucoup appris, mais bon.

    ***

    Perdu dans mes pensées (mes souvenirs serait plus exact), je marche machinalement, et mes pieds m'ont conduits devant le bar. J'entre et dépose au barman les bouteilles. Le patron du lieu et le vieil homme qui m’emploie se connaissent bien, on m'attendait. Je reçoit quelques pièces en paiement, et repart pour la boutique.

    C'est alors que plusieurs détonations retentirent. Et encore. Enfin. Enfin enfin enfin ! Les Ailes Noires étaient arrivés.
    Sauf que les détonations étaient assourdies.

    "Ils n'attaquent pas directement la prison quand même ?"
    Si tu posais la question à quelqu'un qui pourrait te répondre, pour changer ?

    Je me précipite dans les ruelles, revient à la boutique, dépose l'argent, et passe dans la pièce arrière, ou je récupère mes armes. Je fonce ensuite dehors. Oui, ça a bien l'air de venir de l'ouest, de la prison. Purée... Même en courant à fond, il me faudra plusieurs dizaines de minutes pour y arriver. Bon, quand il faut y aller... Il faut juste que la marine tienne le temps que j'arrive, sinon, je vais manquer Valtien et reperdre la trace de son équipage... Je pars en courant, sans sprinter, mais aussi vite que je peux tout en tenant sur la durée.

    "Tenez bon marines, j'arrive."
    Voilà qui doit les rassurer !

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    L'entrainement pouvait aider. Mais il ne faisait pas tout. C'est toujours plus facile dans ces moments où le temps est suspendu, où l'on sait que l'adversaire ne va pas chercher à vous ratatiner en deux-deux et que votre vie n'est pas en danger. Ce n'était pas une sinécure, mais cela n'avait rien à avoir avec une vraie intervention sur le terrain. Et pas n'importe quelle intervention. Quitte à faire dans le spectaculaire, pourquoi ne pas attaquer une prison, hein ?
    La première fois qu'Elinor avait entendu cela, lors d'une réunion sérieuse organisée par Seido, elle avait failli avaler sa salive de travers. Si ses parents savaient ce qu'elle allait faire...Non pas qu'ils la renient, ce n'était pas le genre. Mais qu'ils se rongent les sangs.
    Elinor était une pirate à présent. Elle avait obtenu ce qu'elle avait voulu, et pas question de faire marche arrière, même si la perspective d'affronter des hommes armés, nombreux, gardant des prisonniers - ce qui signifiait qu'ils n'étaient pas en ces lieux pour parader - l'effrayait tout particulièrement.



    ***
    Le plan était clair. Elle faisait équipe avec Seido, ce qui la rassurait tout de même. Elle l'avait vu à l’œuvre lors du concours de cuisine. Mais pas question qu'elle soit un boulet. Elle devait faire ses preuves, et son fruit du démon était mûr (ah - ah) pour servir à quelque chose. Elphys, Ed et Joshua pourraient se régaler en donnant du canon. Wohrwèch, Yumi et Lilianna se chargeraient d'une diversion. Ce qui signifiait que Seido et Elinor se chargerait de sauver le malheureux captif. Pourvu que la rouquine ne cèderait pas à un moment capital...

    En attendant que Wohrwèch ne déclenche son attaque parallèle, Seido et Elinor cherchaient le moyen de pénétrer les lieux en se faisant repérer le moins possible. Après tout, ils n'avaient pas d'indication précise sur la cellule où demeurait le membre de l'équipage prisonnier. Une infiltration tout en discrétion pour commencer se révèlerait plus pertinente qu'une grosse attaque trop voyante.
    S'infiltrer, certes, mais comment ? Alors qu'ils retournaient des idées dans leur tête intervint le cadeau suprême aux héros perdus. Le Deus Ex Machina (béni soit-il).

    A deux pâtés de maison de la prison (dans son angle mort plus précisément), un véhicule isolé (quand on vous dit que la chance sourit aux audacieux !) venait de perdre sa roue. Sur la bâche recouvrant l'arrière de cet utilitaire, deux beaux symboles trônaient : celui de la Marine, et une croix verte faisant référence au domaine médical. Les deux voyageurs s’apostrophaient vertement.

    - Tu peux pas rouler plus lentement, oui ? On n'avait pas de roue de rechange ! (voix de femme)
    - Tu n'as qu'à prendre le matériel sous le bras et on y va à pied, ce n'est pas loin ! (voix d'homme)
    - Quel mufle ! Comment veux-tu que je porte ça ?

    Seido et Elinor se regardèrent, un sourire mauvais aux lèvres. Ils se rapprochèrent du véhicule, en douceur, avant de surprendre le couple à deux doigts de se sauter à la gorge. Un coup de poing par ci, un fruit du démon par là, et bonne nuit les petits. Les deux pirates leur retirèrent leurs vêtements, les attachèrent et les bâillonnèrent. Tandis que Seido les dissimulaient dans une énorme benne à ordure d'un restaurant adjacent, Elinor s'était emparée de la mallette et lisait l'ordre de mission.

    - Seido, viens donc voir.
    - Quoi ?
    - L'homme est un médecin militaire, et la femme est son assistante. Ils vont de prisons en prisons pour veiller à la bonne hygiène des lieux et éviter des cas de contamination de maladies hautement transmissibles, car cela a été visiblement le cas ailleurs. C'est l'occasion idéale ! Il y a tout ce qu'il nous faut : laisser-passer, ordre de mission, matériel...En plus, tu es médecin, l'illusion sera parfaite ! Le destin est en notre faveur !

    Craignant que Wohrwèch ne commença son intervention avant qu'ils ne soient dans la place, les deux compères se hâtèrent de se vêtir et se présentèrent à l'entrée de la prison. Le garde, suspicieux, fut étonné de ne pas voir leur véhicule. Elinor, en toute bonne assistance, prenait la parole pour Seido. Lui jouait les grands médecins hautains qui ignorait la simple piétaille et regardait le ciel comme si le reste n'avait aucun intérêt.

    - Notre véhicule a perdu sa roue. Nous nous occuperons de cela plus tard.

    Elle connaissait l'effet de sa plastique naturelle sur les hommes et décida de profiter de cet atout. Elle écarta légèrement le décolleté de son costume d’infirmière, avec une innocence diabolique.

    - Je suis sûre que vous nous aiderez à réparer, n'est-ce pas ?

    Elle adressa un sourire radieux au gardien qui se laissa happer par le charme de la jeune fille, avant de honteusement se ressaisir. Seido jeta un regard exaspéré au faible mâle. Elinor eut un mal de chien à se retenir de rire. Dévoilant l'ordre de mission et les autorisations d'accès, ils obtinrent enfin le droit d'entrer.
    Le complexe pénitencier était divisé en plusieurs bâtiments. Corps administratif, cantine, et prison en elle-même. Le duo s'approcha des deux gardes lourdement armés qui en protégeaient l'entrée Est. Tandis qu'Elinor recommençait son petit numéro auprès des deux mastodontes, Seido jetait des petits coups d’œil autour de lui. Alors que la cuisinière dévoilait un centimètre supplémentaire d'épiderme et que la porte du bâtiment des geôles grinça sinistrement pour laisser passer les médecins, un bruit fracassant résonna du côté de la cantine. Un second lui fit écho depuis la mer. Tous les Desperados s'en donnaient à cœur joie !
    Alertés, les gardes quittèrent leur poste.

    - Diversion réussie, mon Capitaine. Même si ça nous arrange, on peut dire que ces deux gardes sont de sacrés crétins. Ils vont perdre du galon...ou se faire virer.

    Seido et Elinor abandonnèrent derrière eux la clarté de l'extérieur pour l'obscurité des lugubres couloirs de la prison.

    - C'est facile, trop facile. Je n'aime pas ça.
      La chance semblait être de leur côté. Non seulement elle leur fournissait des déguisements, mais en plus elle fit en sorte que la diversion des autres se passa lors du passage devant les gardes, là où toutes personnes devaient laisser ces armes, mesure de sécurité classique. L’idée initiale du capitaine était d’user des laxatifs très puissants, introduit directement via des seringues, et ensuite prendre l’identité de garde afin de se promener librement dans la prison. Mais bon, c’était bien ainsi aussi.

      Seido était un peu amusé en voyant comment Elinor se débrouillait face à leur adversaire, et compatissait à la faible nature de l’homme face aux charmes féminins. En toute franchise, il aurait probablement fait la même chose, succombant à ces atouts. Bref, ce passage passé, le reste de l’opération n’était pas difficile, mais le temps leur était compté. En effet, Seido et Elinor devaient sauver leur ami avant que leurs compagnons se fassent déborder. La voie maritime empruntée par Elphys avait une marge de manœuvre pour se sauver, mais le groupe de Woh non.

      Ayant déjà eu l’occasion de visiter une prison, Seido savait qu’un registre était tenu régulièrement avec le nom des détenus, ainsi que leur localisation dans la prison. Mettre la main sur celui-ci fût un jeu d’enfant pour lui, ayant endossé le rôle du médecin. En effet, on avait préparé celui-ci pour le doc de passage. Il feuilleta les diverses pages aussi rapidement que possible, mais fût interrompu par quelques gardes venant vers eux. Grâce à son efficace coéquipière, le capitaine put se concentrer sur sa tâche sans se soucier du reste, et réaliser la triste vérité : aucun signe de son ami.

      Dernièrement, que cinq individus furent transporté ici, et aucun d’eux ne portaient le nom de la personne recherchée. Ainsi, Seido vérifia les jours précédents, sans rien voir. Cependant, son sang se glaça face à un nom familier sur sa liste, celui de Gin Sylver, un chasseur de prime rencontré il y a plusieurs années. Mais faisait-il là ? Le pirate ne le savait pas, et il comptait le découvrir ! Les deux compagnons ne firent que quelques minutes pour arriver au lieu de sa détention et vu qu’ils n’avaient pas pensé à prendre les clés, chose regrettable, le capitaine usa de son sabre pour couper la porte d’acier. Le détenu les regarda sans comprendre. Vêtu d’un simple t-shirt et d’un pantalon, on remarquait sans problème à quel point il était mince, outre le teint pâle de son visage. Ses cheveux blancs comme neige pouvaient être surprenant, mais c’était normal.

      - Gin ?

      - Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?

      - Gin, c’est moi, Seido !

      - Seido ?


      Les deux hommes s’échangèrent quelques mots, bientôt suivi par une accolade, surveillée de loin par Elinor, qui vérifiait aussi le couloir. Le remue-ménage provoqué par Woh se faisait audible de là où ils se trouvaient, ce qui anima la curiosité de l’ancien détenu. Cependant, ses interrogations restèrent sans réponse, vu que Seido l’invita à le suivre vu que le temps leur manquait. Bon, il connaissait assez son second pour savoir que ce genre de situation, vu son attirance pour le combat en masse, ne devait pas le tracasser, mais une drôle de sensation l‘invitait à se dépêcher. Ainsi, les trois compagnons se dirigèrent vers la source de l’agitation, sans trop connaître le chemin, qui les mena deux étages trop haut. Heureusement, l’équipage avait prévu un signal de fuite, sous la forme d’un long sifflement. Alors que le capitaine passa sa tête par une fenêtre pour se faire attendre qu’il assistât à un spectacle terrifiant.

      Même s la scène venait de se dérouler sous ses yeux, le mélange de fureur et de peine poussé à l’extrême lui empêcha de bien réaliser l’évènement. Mais une chose était certaine, vu le cri poussé par Yumi, et la tâche rouge autour du corps de son ami et son second. Oui, le dieu de la mort venait de venir le chercher. Une marine avec une cape se trouvait non loin, sans doute la main ayant causé cela. Une rage incommensurable se fraya en chemin dans le cœur du capitaine, qui dégaina son sabre et son revolver sans s’en rendre compte. Le plus effrayant restait son regard, dont les yeux demandaient une réparation, sous la forme d’un meurtre sanguinaire.

      *BAM*

      Un coup de poing vola vers le menton du pirate, dont e chapeau tomba à ses pieds. Connaissant Seido, Gin avait repéré cette chose inhabituelle et l’avait frappé pour lui faire reprendre ses esprits. Le capitaine resta quelques secondes sans rien dire, et ramassa ensuite son chapeau, en remerciant son ami. Son cœur et son esprit calmé, il pouvait mieux analyser la situation.

      - On doit aller récupérer les filles, et Woh. Resté près de moi.

      - Gin, on te passera une paire de katana sur le chemin.
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      L'assaut de la prison




      Attaque d'une prison à Inu Town en 1624



      La mort


      Je faiblissais. Chaque seconde passée était pour moi une dure épreuve, car j'avais vraiment l'impression que le temps jouait contre moi. D'habitude, le combat en masse ne me posait guère de soucis. Seulement, aujourd'hui même, alors que je me battais rudement pour une noble cause, je sentais quelque chose qui n'allait pas. J'étais moins performant tout d'un coup. C'était certainement l'idée de voir les filles être exposées au danger comme ça, ou cette sombre folie de vouloir sortir mon ami d'ici. On était mal préparé. J'avais peur d'emmener tout droit à la mort les gens que j'aimais. Comment vivre sans remords après?

      Nul doute, le grabuge que j'avais causé m'attirait beaucoup d'ennuis. Ce qui me gênait le plus dans tout ce petit monde d'uniforme bleu et blanc, c'était la séparation avec l'équipage, mais plus particulièrement avec ma tendre Yumi. J'étais débordé. Certes, mon fruit était un atout dans ce genre de circonstance, mais il y avait absolument trop de personnes. Je ne pouvais pas tout gérer. Heureusement que Lilianna ou Mimi luttaient de leur côté. Elles étaient assez grandes pour se protéger.

      Alors que Wohrwèlch réalisait un Chen Chen no Maelström pour toucher un maximum de monde autour de lui, un gradé arriva. Son pas était lent et il marchait avec assurance vers le second des Desperados. L'officier n'avait pas l'air de se préoccuper des soldats en difficultés qui volaient près de lui. Il fixait pendant un moment l'historien, comme s'il l'avait étudié depuis le début. Armé d'un sabre peu ordinaire, le supérieur s'apprêta à engager le combat. La dernière fois que l'archéologue dû faire un duel avec un sabreur, il l'avait très mal géré. Il avait même vu la mort de très prêt. Il devait sa survie qu'à son meilleur ami, son capitaine qui l'avait soigné. Le pirate savait parfaitement qu'une épreuve lourde allait venir. Il n'avait pas le droit à l'erreur.

      Où était la fille du charpentier? Où était Yumi? Cette masse de soldats qui revenaient toujours à l'assaut m'avaient fait perdre mes repères. Mon groupe fut séparé malgré nous. Si jamais il arrivait un malheur à l'une d'elles, jamais, ô grand jamais, je ne saurais/pourrais me pardonner. La charge serait trop lourde. Si on en était là, c'était en partie de ma faute. Hier encore, certain membre de l'équipage ne souhaitaient pas attaquer une prison de la Marine. Ils trouvaient que cela était du suicide. Je me battais alors de toutes mes forces et de toute mon âme.

        Chen Chen no Inferno Massue!!!


      Là, j'étais vraiment en colère. Je venais de répandre un produit inflammable sur mes chaînes que Seido m'avait filé. Et j'avais mis le feu illico. Ainsi, je pouvais repousser plus d'adversaires. Tant pis si je mettais le feu à des locaux, je ne voulais plus rester ici une minute de plus. À ce moment-là, un gradé se trouva face à moi. Il n'éprouvait pas le moindre peur et ne semblait pas surpris de ma dernière attaque.

        Vous êtes tous les mêmes, pirate. Tu ne m'impressionnes pas!


      Sans attendre, il se rua sur moi. Les soldats le laissaient faire, ils étaient soulagés de voir le supérieur prendre la relève. Ils y voyaient un soutien et une puissance incomparable. Logique. Il s'élança alors sur moi d'un assaut violent. Je me protégeais alors à la dernière seconde le point ciblé avec un Chen Chen no Protect. J'avais rassemblé mes maillons pour bloquer l'épée. L'impact violent me fit pousser en arrière. Je savais déjà que ce duel allait être très dur pour moi. Je devais me surpasser. Les flammes ne semblaient rien faire sur mon ennemi. Ou alors, il prenait sur lui... Il enchaîna d'une autre attaque, puis d'une deuxième. Je ne pensais même pas à reprendre les propres sabres où je serais nettement plus à l'aise. J'avais à la fois peur de faire un faux mouvement ou une quelconque erreur qui me serait fatale. Le fait que je me retrouve seul participait également à ce stress incontrôlable. J'avais l'impression de revivre ma mésaventure à Logue Town. Une peur à la con qui te fait faire n'importe quoi. Je ne parvenais pas repousser mon adversaire, j'étais toujours sur la défensive. D'un coup, je parvenais à éloigner d'un bond l'officier. Je vis à ce moment-là Yumi se faire ciblé par un Marine. D'instinct, je fis un Chen Chen no Gun sur le soldat. Ma chaîne le transeperça à la poitrine. Sous la douleur, son tire fut dévié. Yumi était sauvée, tant mieux. Seulement, je venais de baisser ma garde. Je sentis d'un coup un mal me pénétrer. J'avais une drôle de sensation. Ce n'était pas comme les autres fois où les lames rentraient dans ma chair. Là, c'était différent. Beaucoup trop, même. Mes yeux commençaient à voir floues. Il y avait comme des ombres blanchâtres autour de moi. Un dernier cri étouffé parvient à mes oreilles. Non, cela se pouvait? Je... Je tombais sur mes genoux, le sang à la bouche. Je ne sentais plus la chaleur que dégageait le feu sur mes chaînes. C'était... C'était... La fin. Je m'écroulais alors dans une marre rouge, puis, plus rien. Le néant.

        Noooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!


      Non, c'était bien ce que sa petite chérie avait vu. Wohrwèlch était mort sous ses yeux. Impuissante, elle ne savait plus quoi faire. Les Marines la capturèrent. Elle se débattait comme une diable, elle cherchait à voir Wohr de plus près. Elle voulait vérifier, elle n'y croyait pas. Mais impossible, les hommes de loi la tenaient fermement. Pour elle, ça allait être la prison. Ce fut un jour terrible pour les Desperados.

      ~~ Page 2 ~~

      D'après les notes de l'archéologue et historien Wohrwèlch
      ©odage by Hathor



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      Elphys regardait la prison d'un œil vide alors qu'elle tirait en une cadence monotone. Ils en mettaient du temps à riposter tout de même. Ce n'est pas qu'elle s'ennuyait, mais tout de même, c'était bizarre. Enfin, l'effet de surprise devait y être pour quelque chose, en plus du fait que Wohrwèlch, Yumi et Lilliana fichaient déjà le boxon à l'intérieur. Elphys espérait qu'ils s'en sortaient... Bah... De toute manière, c'était évident. Les héros gagnent toujours, dans les contes de fée.

      Elle tiqua lorsqu'elle put distinguer un navire qui se distinguait progressivement ; il arborait fièrement le pavillon de la marine, et se rapprochait dangereusement du Marvel Genbu. Le cerveau d'Elphys tilta : un ennemi. C'était un ennemi. Son cerveau fit automatiquement la liaison entre ce mot et danger. Bref, la panique.

      « LES MECS ! On a un pro... »

      Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'ils avaient déjà tiré. La détonation fit pousser un petit cri à la jeune fille qui manqua de trébucher ; elle aimait beaucoup ce genre de bruits, mais pas lorsqu'ils étaient dirigés vers elle. Fort heureusement, le navire adversaire se trouvant trop loin, le boulet termina sa course dans la mer.

      « Bordel Jean-Marie ! On t'a dit d'attendre qu'on te demande de tirer !! » Cette grosse voix hurlait si fort qu'elle atteint même les oreilles des Desperados, ce qui fit que même la chose verte prit un air incrédule. A la suite de cela, les hauts parleurs du bateau adverse se mirent à hurler à leur tour.

      « Rendez-vous pirates et il ne vous sera fait aucun mal ! »

      Non, sans blague, aucun mal ? Qu'est-ce que ça voulait dire ça au juste ? Un séjour cinq étoile pour une super prison des Blues ? Ces marines sont stupides. Et venant d'Elphys, c'était fort. Très fort. D'ailleurs, n'ayant pas fait son lot de conneries, elle décida de leur faire comprendre qui était le chef, ici. Elle grimpa sur la première caisse qui traînait sur le pont, et se saisissant d'un rouleau en carton, elle gueula à son tour :

      « Rendez-vous marines et il ne vous sera fait aucun mal !! »

      Les regards incrédules que lui envoyèrent ses camarades ne la firent pas ciller la jeune fille. Elle ne se rendait pas spécialement compte qu'elle passait au quotidien pour une tarée, et elle n'avait pas besoin de le savoir, d'ailleurs. En arborant un sourire fier, elle mit ses poings sur ses hanches. Voilà, maintenant, ils savaient qui commandait.

      « - Chef, je crois qu'ils se foutent de notre gueule.

      - Nan tu crois ? Et coupe ce microphone ! »

      Voilà. L'affrontement était désormais inévitable. Il s'agissait là de son premier vrai combat, celui qui marquerait un tournant dans sa carrière de pirate, plus précisément : le début. Excitée comme une puce, Elphys décida de prendre les devants.

      « Joshua ! Edward ! Vite, il faut se barrer ou on va se faire couler! »

      En un mot : désespérante. Elphys était tout bonnement désespérante.

      Toutes voiles dehors, le bateau repartit et donna de la vitesse, les plaçant ainsi hors de portée, sachant que ce navire de la marine n'était doté de canons que sur les côtés latéraux. Au train où ils allaient, les marines les rattraperaient vite ; simplement, eux, ils avaient un désavantage certain : leurs canons ne pouvaient pas user du mouvement rotatif. Ceux du Marvel Genbu non plus en temps normal ; seulement, Elphys avait insisté afin d'en placer sur le pont avant la bataille. Résultat : elle pouvait tirer où elle voulait, quand elle le voulait.

      Elle eut un geste assez rare de sa part, lorsqu'elle plaça ses lunettes de plongée porte-bonheur sur ses yeux. Ce coup-ci, il ne fallait pas qu'elle se loupe. Elle n'avait pas spécialement envie de tuer des gens, même s'il s'agissait d'ennemis. Mieux valait tout simplement les mettre hors d'état de nuire. Visant du mieux qu'elle le put, elle hésita longuement avant de tirer ; puis, quand elle estima qu'elle atteindrait sans doute sa cible, elle alluma la mèche.

      BANG ! En plein dans le mille. Le mât du navire adverse tomba lentement. Second coup : ce fut au second de finir à la flotte. Les marines sur le pont eurent un mouvement de panique, courant dans tous les sens afin de ne pas finir écrabouillés. Fort heureusement, il n'y eut pas de blessés. Replaçant ses lunettes à leur emplacement habituel, c'est à dire sur son crâne, Elphys arbora un sourire béat. Ils étaient tirés d'affaire. C'était sans doute la première fois de toute sa vie que la jeune fille se sentait utile, au moins un tant soit peu.

      « -Bon alors... On fait quoi mainte...

      - Pas si vite. Vous croyez réellement en avoir terminé aussi facilement ? N'oubliez pas que vous avez affaire à la marine. »

      Les trois compagnons se retournèrent dans tous les sens, cherchant d'où pouvait bien venir cette voix qui venait de raisonner à leurs oreilles. Bientôt, comme débarquant du ciel – ou plutôt du mat, tombèrent trois hommes attifés d'uniformes de marine, qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau si ce n'est que l'un d'entre eux portait une énorme barbe alors que les deux autres se contentaient d'une toute petite moustache.

      « Oh... Mince... »

      Elphys, prise d'une crise de panique incontrôlable, se mit à courir vers ses compagnons, les bras en l'air, en gueulant comme seule elle en avait le secret.

      « KYAAAH ! LES MEECS !! On a un barbu et ses deux clones qui se sont tapé l'incruste !! Ceci n'est pas un exercice ! Veuillez évacuer dans le calme et... Mais qu'est-ce que je dis moi ? »

      Bientôt, elle se retrouva aux côtés de ses camarades. Tremblant légèrement tant elle était angoissée, elle se retourna lentement afin de faire face aux triplés. En prenant l'air le plus effrayant qu'elle savait prendre – ce qui en soi ressemblait plus à une grimace qu'à autre chose, elle leur envoya un regard qu'elle pensait noir mais qui pourtant ferait exploser de rire quiconque le verrait.

      « - Mais qu'est-ce que c'est que ces pirates ? Un vieillard et deux gamins, dont une fille ?!

      - Si vous êtes ici pour vous amuser, sachez qu'il y a plus adulte comme distraction ! Et que cela va vous amener énormément d'ennuis, vous pouvez me faire confiance ! » Elphys tiqua à ces mots. Comment osaient-ils les sous-estimer ainsi ?!

      « - Déjà, qu'est-ce que vous avez tous à me traiter de gamine ?! Je suis adulte ! J'ai vingt-cinq ans, merde !

      - Cela ne change rien au fait que tu sois encore jeune, et surtout que vous n'aillez rien à faire ici ! »

      Ce coup-ci, c'en était trop. Ces trois importuns allaient voir ce qu'ils allaient voir. Plus question de fuir cette fois-ci. C'était une question de fierté ; en effet, Elphys avait toujours été extrêmement susceptible, et cela ne changerait pas de sitôt. D'un commun accord, il fut décidé que Joshua combattrait contre le barbu, et qu'Edward et Elphys s'occuperaient des deux moustachus. Bon, en réalité, elle ne savait pas tellement comment elle allait se dépatouiller pour le vaincre, mais peu importe, elle improviserait.

      L'affrontement commença. Ses camarades de leur côté s'en tiraient plutôt bien, mais la chose verte quant à elle ne faisait que... Fuir. Tout bonnement. Assez agile, elle évitait les coups de sabre autant qu'elle le pouvait même si elle n'avait absolument aucune classe, et en plus, elle gueulait. De sa voix insupportable.

      « - Tu veux peut-être un sabre petite ? C'est que mon honneur et mes principes m'interdisent déjà de me battre contre une femme, alors désarmée...

      - Je sais pas manier ces trucs moi ! Et puis de toute façon j'en ai pas besoin pour te mettre une raclée ! Connard de macho à moustache ! »

      Elphys jeta des coups d’œils tout alentour ; elle cherchait du regard un moyen d'improviser. N'importe lequel. Son regard s'arrêta un instant sur un tonneau vide. Peut-être pourrait-elle l'utiliser... Dans son moment inattention, son adversaire en profita pour lui taillader le bras. Les larmes manquèrent de couler à flot alors que la douleur apparut vivement. Sa première véritable blessure depuis un temps indéfiniment long. Tout en appuyant sur sa plaie, elle s'approcha du tonneau. Progressivement. Encore un peu... Voilà.

      « Prend-ça ! »

      D'un geste vif, elle renversa la totalité des boulets qui s'y trouvaient, et qui se mirent à rouler partout sur le bateau. Son ennemi trébucha, et fut d'abord affreusement surpris, alors qu'il se retrouvait sur le sol. Quand il comprit ce qu'il venait de se passer, il eut un gloussement moqueur. Cette petite idiote s'imaginait peut-être qu'elle parviendrait à le vaincre en lui jetant tout ce qui passait à portée de sa main ? Ce qu'elle pouvait-être naïve...

      « REVENGE OF THE COOK ! » Elphys, sortant de son sac à main son dernier essai culinaire, à savoir un pudding d'une étrange couleur verte, le jeta à la face du marine. Ce dernier mit un temps certain à comprendre qu'une bouillie l'odeur insupportable coulait le long de son visage. Lorsqu'il tilta, il hurla. La jeune fille, profitant de l'effet qu'avait produit ce qu'elle pensait être le plus merveilleux plat du siècle si ce n'est de l'humanité entière, lui encastra le tonneau dans les épaules. Le voilà bloqué. Elle n'avait plus qu'à se barrer. Et c'est ce qu'elle fit.

      Les trois autres furent tout particulièrement étonnés lorsqu'ils distinguèrent Elphys, laissant derrière elle un tonneau à pattes qui se cognait partout en jurant toute sorte de grossièretés plus ou moins sexistes à son égard. Sans stopper sa course, elle demanda à ses camarades s'ils s'en sortaient. Ces derniers lui répondirent par l'affirmative, bien que les deux camps semblaient faiblir tout autant. Il fallait trouver quelque chose pour les aider et stopper le combat, un coup de maître. Elle jeta des coups d’œils paniqués aux alentours, jusqu'à-ce qu'elle s'arrête sur le mat. Voilà, elle avait trouvé.

      « Les mecs ! J'ai une idée ! Collez-vous contre la cabine et empêchez-les de venir ! HEY LES TROIS AFFREUX ! »

      Bien que ses camarades ne comprirent pas où la jeune fille voulait en venir, sachant que ce qu'il se passait dans son cerveau était de toute manière tout bonnement indéchiffrable, ils s’exécutèrent. Edward fit pousser des ronces devant lui, ce qui fit que le passage s'avérait désormais impraticable. Les marines quant à eux restèrent un moment incrédules. Qu'est-ce qu'elle allait faire ? Bah, il s'agissait probablement d'une des lubies de cette espèce de tarée...

      Son ancien adversaire s'étant enfin débarrassé du tonneau qui entravait ses mouvements, se tourna vers Elphys. Il fulminait, de la fumée semblait s'échapper de tous les pores de sa peau et il serrait les poings et les dents.

      « Bordel, je vais la buter. »

      « BANG ! » La jeune fille balança trois de ses bombinettes en cadence sur ses adversaires. Il s'agissait seulement de celles qui rendaient ses ennemis tout noirs, mais au moins elle aurait un instant de répit pendant qu'ils tousseraient. Avec des années passées à fuir après ses conneries, il fut aisé pour elle de grimper vers la vigie du plus vite qu'elle le put.

      Elle défit habilement les nœuds qui retenaient la voile, et le tissu tomba sur ses adversaires qui du même coup, lâchèrent leurs sabres et se retrouvèrent ainsi piégés. Ce n'était pas grave, sachant qu'il en restait encore pas mal, des voiles, et que de ce fait ils avançaient toujours. Il suffirait de la raccrocher.

      « C'EST QUOI CE BORDEL ?! » Hurla l'un d'entre eux alors qu'il se débattait, tâtonnant sûrement à la recherche de son arme. Profitant de cette occasion, Joshua déblaya les ronces à l'aide de sa hache et les deux compagnons se saisirent du tissu. Elphys, depuis la vigie, sautilla d'euphorie.

      « OUAAAIS ! A LA FLOTTE ! A LA FLOTTE ! »

      A la manière de lorsqu'on secoue une nappe à la fenêtre pour en faire tomber les miettes de pain, Joshua et Edward déversèrent les trois marines dans la mer. Un joli plouf se fit entendre. Ce fut sans doute la première fois que la jeune fille appréciait ce bruit, à tel point qu'elle en sauta de joie ; elle fut cependant calmée par la vive douleur qu'elle ressentait au bras. Aie, cela saignait beaucoup, tout de même.

      En revanche, rien n'empêchait les marines de remonter sur le navire... Ce serait sans aucun doute extrêmement difficile, mais il ne faut jamais dire jamais. Ils s'étaient avérés être des combattants redoutables, peut-être avaient-ils plus d'une ressource en main. Dans la prudence, Elphys descendit de son mat ; puis elle alla dans la réserve afin de chercher un tonneau rempli de nourriture. Lorsqu'elle en remonta, elle le posa près de la rampe ; et ainsi, elle se mit à bombarder les triplés.

      « Allez, on vide toute la bouffe sur ces connards! On va se faire tuer après mais c'est pas grave, c'est trop drôle ! »

      Bien que c'était une idée stupide, elle se révélait tout de même efficace. Lorsque l'un d'eux s'accrochait vainement à la coque, le poisson fumé qu'il recevait immédiatement à la face le faisait lâcher prise. Bientôt les garçons ramenèrent des boulets afin de leur balancer dessus, et les trois compagnons continuèrent ainsi jusqu'à-ce que les marines, résignés, s'en retournent vers leur navire.
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      Nous arrivons enfin, Kanbei et moi, à proximité des portes de la prison. Collé au mur d'enceinte, à couvert des miradors, je ne peux que corroborer mon hypothèse : il y a bien un équipage pirate qui attaque le bâtiment. Un équipage qui semble suivre un plan simple mais très efficace, à savoir celui de la diversion, au vu de l'agitation qui règne à l'intérieur de la zone carcérale, et qui ne semble pas uniquement causée par les bombardements du navire pirate. Je jète quelques rapides coups d'oeil autour de moi. A priori, pas de gardes. Ce n'est pas vraiment étonnant qu'il n'y ait personne, au vu du foutoir qu'il doit y avoir, là dedans. Je me pose quelques secondes pour réfléchir, en essayant de me mettre à la place du capitaine de l'équipage assaillant. Pourquoi attaquer une prison, en particulier ? Une seule solution plausible me vient à l'esprit : pour libérer un camarade prisonnier, bien sur. J'en déduis donc que le capitaine de cet équipage est un abruti fini, qui n'a rien à voir avec quelqu'un de ma splendeur, moi, le grand Lloyd Barrel. Jamais je ne mettrais ma vie en danger (non pas que je risque quoique ce soit en attaquant une prison, je suis beaucoup trop fort pour ça) pour rattraper les erreurs de mes larbins. Et je crois d'ailleurs qu'ils le savent. En plus... Ils sont tous prêts à mourir pour moi et pour ma grandeur, donc il n'y a aucun problème à ce niveau là. Ce point là a beau être éclairci, il reste toujours une zone d'ombre. En effet, même si l'équipage pirate attaque avec un bateau qui sert de diversion, il n'y a pas assez d'agitation dans l'enceinte pénitentiaire pour qu'elle soit causée par un grand nombre d'hommes. C'est donc forcément que le groupe d'assaut n'est composé que d'un petit nombre de pirates... Et qu'ou ils sont inconscients, ou ils sont particulièrement puissants. Bah dans les deux cas, ce sera la même chose pour nous, les Avalons. On va profiter de tout ce remue-ménage causé par l'autre équipage pirate. Et du tumulte de la bataille, on émergera, en position de force, et on fera un truc tellement classieux que la marine en restera baba, et m'attribuera enfin la prime que je mérite. Et pour être sûr qu'ils se souviennent du grand Lloyd Barrel, j'ai prévu une petite sacoche pleine de mes avis de recherches, à distribuer en arrivant. Si avec ça, on ne commence pas enfin à me respecter, c'est qu'il y a un problème...

      "T'en penses quoi ?", demandé-je à Kanbei, toujours à couvert.
      "De ?", répond t-il, comme hébété.
      "A ton avis ? La situation. Comment on aborde ça."
      "Bah... Le mur est lisse et haut. Et j'ai la flemme de réfléchir à comment l'escalader. Et y'a des miradors. On passe par la porte principale ?"
      "C'est fou, complètement fou. Mais j'aime cette idée."
      "Avalonnesque !", s'enjaille t-il.
      "Digne de moi, le grand Lloyd Barrel, ton estimé capitaine !"
      "Euh, ouais... Exactement...", termine t-il, exaspéré. A mon avis, il en a marre d'attendre, et veut foncer dans le tas directement. Et bien, vas-y Kanbei. Fais moi honneur. J'hoche la tête, lui donnant le feu vert, le signal du départ.

      Immédiatement, il se décolle du mur d'enceinte, tire son fusil à canon scié de sa bandoulière dorsale, et l'amorce. Il fonce ensuite vers la porte d'entrée, et se met en joue dès qu'il est dans l'ouverture, exposé. Et là, rien ne se passe. Même une attaque Trempette aurait été plus efficace. Bref, mon second tourne la tête vers moi, et, l'air blasé, me fait signe de venir. J'avance tranquillement vers lui, un peu déçu, comprenant qu'il n'y a rien à se mettre sous la dent. Je me retrouve donc, quelques secondes plus tard, devant une grande porte d'acier, sans aucun garde aux alentours, et un Kanbei qui bouillonne de rage.

      "Bordel, je me sentais trop d'y aller à la Django là, d'arriver, de plonger, de faire un bon gros "Bam ! Bam !" sur du AC/DC, et avec une petite explosion dans le fond pendant que les cadavres des marines retombent au sol ! Ça aurait été trop classe !"
      "Ouais, mais manque de bol, ils ont du rentrer à l'intérieur. Il doit quand même y avoir un sacré micmac là dedans...", dis-je lentement. C'est marrant quand même. On devrait être contents, en tant que pirates qui veulent pénétrer dans une prison, qu'il n'y ait pas de gardes en faction devant l'entrée. Mais non. Nous, aux Avalons, ça nous fout les boules, ça nous énerve. Surtout Kanbei. C'est bien celui qui aime le plus leur taper dessus. Enfin, leur taper dessus... Les exterminer de façon plutôt dégueulasse, en fait. Bref, toujours est t-il qu'on est devant la porte. Et qu'il y a personne pour nous ouvrir.
      "Bon alors j'ai une autre idée. On retourne au bateau avec la chaloupe, on demande à Viald de nous envoyer de la poudre à canon et sa chemise. On la déchire, on met la poudre dedans, et on referme le "sachet" avec une petite ficelle. On en fait plusieurs. Hmmm... A peu près quatre, je dirais. Ca devrait suffire. On les dépose ensuite ici, là, là et là. C'est les points critiques de la porte. Grosso merdo, si on fait péter les charges au même moment, on fait entrer le métal en résonance, et on devrait, en théorie, arriver à faire péter la porte...", commence t-il, dans son délire. Je ne dis mot. Il continue, en voyant la tête que je tire, et prend même un bâton pour me faire des schémas et m'écrire des formules sur le sol : "Je te sens un peu incrédule... La résonance est un phénomène selon lequel certains systèmes physiques sont sensibles à certaines fréquences. Regarde, si on écrit le rapport entre amplitude et réponse à une amplitude, cela donne ça :

      L'assaut de la prison 0da77e0e2f99777f7d2d91fa0af1e5af
      Tu vois ? Cela dépend de la masse, de la raideur, et de l'amortissement ! Bon alors, la porte est surement en X6Cr17, je dirais, à vue de nez. C'est un acier inoxydable ferritique, donc de module d'Young à peu près a 210 000 MPa, et de densité... Euh... Allez, ça doit taper entre 7,5 et 8,1. Ça coûte pas cher, mais c'est de la merde en barre. Bref, ça peut marcher... Non, non, même ! Ça marchera à coup sûr ! Tu en dis quoi ? Je pars préparer la chaloupe ?, finit t-il... ENFIN. Je crois qu'il a pas compris que j'en ai rien à foutre de ses explications d'ingénieur à la manque. Enfin... En temps normal, quand ça peut-être utile, pourquoi pas... Mais là, pourquoi s'embêter à faire résonner des trucs et je ne sais quoi encore quand on a avec soi... Le grand Lloyd Barrel, bien sur !
      "Sinon on n'a qu'à toquer...", dis-je tout simplement. Je sens que je brise Kanbei dans son élan.
      "Tu es sérieux ?"
      "Oui, bien sur. Il suffit de nous annoncer.", commencé-je. Puis, en m'écriant : "Je suis le grand Lloyd Barrel, capitaine des redoutés Avalons... !"
      "J'y crois pas... En plus, j'avais un si beau plan...", dit Kanbei en se facepalmant.

      Je prends alors une grande inspiration, j'arme mon poing pour "toquer", et...

      "ET JE VEUX ENTRER DANS CETTE PUTAIN DE PRISON !", hurlé-je, en allant écraser mon poing contre la porte en X6Crbidulemachin. Pas besoin d'entendre le metal respirer ou quoi que ce soit du même genre. J'ai juste frappé de toutes mes forces. Aie, ça fait mal. Le contact froid avec le metal ferritrucmuche est particulièrement douloureux... Mais surtout pour la porte, qui s'explose littéralement sous l'impact de ma frappe, sortant de ses gonds et se découpant en plusieurs morceaux... Qui tombent sur des marines qui se trouvaient juste derrière (et qui avaient sûrement été attirés par mes cris), visiblement très surpris de se prendre la porte sur la tête. Enfin, plus bouches bées et ébahis que surpris, en fait. Un peu comme Kanbei, dont il est étonnant que la mâchoire ne se décroche pas.

      "Tu devrais fermer la bouche quand tu réfléchis, tu as l'air con.", lui dis-je tout simplement.
      "La vache ! Tu cognes vraiment vraiment fort !", dit-il, toujours la gueule ouverte.
      "Hé. Oh. Je suis le grand Lloyd Barrel, oui ou non ?", commencé-je, avant de me rendre compte que les marines écrasés s'étaient relevés. Je sors alors les avis de recherche de ma sacoche et commence à leur jeter dessus : "Vous m'avez vu ? Je suis le grand et fabuleux Lloyd Barrel, capitaine de l'équipage des Avalons, et je viens mettre mon grain de sel dans ce joyeux merdier ! Ah, et lui, c'est Kanbei Wanajima, mon second ! Essayez de vous souvenir de nous quand on vous demandera qui vous a retamé !", finis-je en pointant Kanbei du doigt.
      "Qui nous a retamé... ?"
      "Les amoche pas trop."
      "Roger that, cap'tain.", dit-il en dégainant son pistolet d'une main et en tirant dans les jambes des pauvres marines, qui se tordent de douleur en tombant au sol.
      "Aaaaaaaaaaaaargh !"
      "Bah tu vois que tu es capable d'épargner des gens aussi, de temps en temps."
      "Ouais, ça va, je suis pas un monstre non plus... Mais en fait, c'est plus que si je les tue, ils peuvent pas répéter qu'on est des brutes et tout."
      "Oui, tu as a peu près compris le schmilblick."
      "Bordel de pirates ! Ça fait un mal de chien, vous allez nous payer ça ! Que quelqu'un sonne l'alerte, intrusion dans le secteur A1, viiiiiite !"
      "Ah ouais, ouais, sonnez l'alerte ! C'est bon pour la réputation ça !"
      "Clair !"
      "Tiens sinon, il y a une cour principale, ou quelque chose du genre dans le coin ? Je préfère l'air frais.", demandé-je au bonhomme en l'agrippant par le col.
      "Euh... Oui, oui. Tout au bout du couloir, première à gauche, puis deuxième a droite. Vous pouvez pas vous paumer, c'est fléché en plus."
      "Le grand Lloyd Barrel vous remercie ! Dites à vos collègues qu'on va là-bas tant que vous y êtes ! Et je vous laisse quelques avis de recherche, donnez leur !", leur dis-je en m'exclamant et en leur lâchant sur la gueule quelques "prospectus". Nous partons donc, Kanbei en moi, vers la cour intérieur, tandis que les marines discutent et gémissent entre eux.

      "Mais putain, pourquoi tu leur as indiqué le chemin de la cour, abruti !"
      "T'inquiète, aaaargh. On va donner l'alerte en allant à l'infirmerie, tout va bien se goupiller."
      "Mais c'est là où se trouvent les autres pirates déjà, je te rappelle !"
      "Oui, oui, mais c'est aussi la que se trouve le Commodore... Il ne va en faire qu'une bouchée..."
      "Oh, pas con !"

      Sauf que ça, on est trop loin pour l'entendre. Bah, pas grave. Ça fait toujours un peu d'animation, ce qui n'est pas plus mal. J'ai besoin de prouver à tout le monde que je suis le meilleur, au moins ce ne seront pas les occasions qui vont nous manquer. Nous arrivons finalement dans la cour, après avoir suivi les informations (exactes !) du marine... Et là, on tombe nez-à-nez avec une femme en train de crier à la mort, un marine avec une cape en train de transpercer un type bizarre encapuchonné et avec des chaines de partout. Bizarre. Mais bon, le truc bien, c'est qu'à peine arrivés, les regards se tournent vers nous. Je m'empare alors des avis de recherche et les lance à tout va, m'écriant :

      "Je suis le grand Lloyd Barrel, capitaine de l'équipage des Avalons, et je vais tous vous coller une raclée dont vous vous souviendrez !"

      Je suis assez fier de mon entrée. Et puis, maintenant, c'est plus comme avant. Les marines ne rigolent plus quand je me présente. Enfin, pas tous. J'en vois certains qui sont stupéfaits, et qui tirent de sacrées tronches de cake. Bientôt, mon nom sera craint sur toutes les Blues, et même jusque dans Grandline et le Nouveau Monde ! Je suis soudainement coupé dans mes pensées par l'alarme de la prison, qui vocifère dans toute la base :

      "Alerte rouge, deux autres pirates ont investi la base, et sont dans la cour intérieure ! Tous les pirates qui se sont introduits dans le secteur y sont, tous les hommes disponibles sont donc priés de s'y rendre, afin de le mettre en état d'arrestation ! Ceci n'est pas un exercice, je répète, ceci n'est pas un exercice !"

      Quoi ? Tous les pirates sont là ? Une faucheuse à moitié morte et deux gonzesses ? C'est ça qui attaque la prison, en plus du bateau que j'avais vu un peu auparavant ? Mais c'est que ça pourrait bien être la merde, si on est aussi peu contre autant de marines, il faut envisager de se replier ! Le grand Lloyd Barrel ne s'avouera pas vaincu, mais pas question de mourir bêtement à cause de l'autre équipage !

      "Kanbei ! On se trouve une position et on la tient ! On reste pas au milieu de la bataille comme le mec à moitié mort là-bas !"
      "Compris !", me répond mon second en créant une brèche au fusil à canon scié dans le cercle de marines qui s'était rapidement formé autour de nous. Nous fonçons alors dans un couloir adjacent à la cour. Kanbei tire dans le tas, crachant sa mitraille à tout va, tandis que je défonce à coups de poings les quelques hommes qui arrivent au corps-à-corps. Ces pirates... Ils attaquent vraiment une prison avec trois personnes et un bateau, et comme ça, de front ? Non, c'est impossible, ils doivent bien avoir des renforts... Surtout s'ils se font tuer comme ça...
        Tandis que Seido s'occupait de libérer un prisonnier (pas forcément celui qu'on attendait au départ), Elinor gardait le couloir et faisait le guet. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais depuis quelques minutes, elle ne se sentait pas bien. Son rythme cardiaque s'était élevé, son coeur battait la chamade. On pourrait mettre cela sur le compte de l'adrénaline. Pourtant, il s'agissait plutôt d'intuition. Et une intuition désagréable.


        ***
        Lorsque la jeune fille avait voulu être pirate, elle était au début partie sur une piste totalement romanesque. Une première rencontre lui avait légèrement ouvert les yeux. Non, les pirates n'étaient pas uniquement des idéalistes épris de liberté. Il y avait aussi des hommes cruels qui faisaient couler le sang. Elinor était tombée sur un bon équipage, dont les objectifs lui convenaient. Des gens sur qui on pouvait se confier, s'appuyer, rire et s'amuser.

        Maintenant qu'elle était dans le feu de l'action, et qu'elle entendait des coups de feu et des explosions, elle venait de réaliser quelque chose auquel elle n'avait pas pensé. Les contes, les histoires, les récits des voyageurs, c'était une chose. Là, c'était réel. Les émotions, surtout la peur, et l'imagination la prenaient en traitre. Au moment où elle devait être forte. Elle avait compris quelque chose de primordial.


        ***
        Maintenant que leur tâche était accomplie, le prisonnier libéré, il fallait quitter les lieux au plus vite. Des détonations se faisaient entendre, frappaient les murs. Elphys s'éclatait vraiment, depuis le bateau. Elle qui voulait faire tout exploser, elle devait être ravie.

        Seido voulait sûrement suivre le théâtre des opérations, il prit un chemin qui les en approchait. Elinor le regardait pour se remonter le moral. Son Capitaine était si sûr de lui, si fort, il n'avait pas l'air de se poser autant de questions qu'elle sur les tenant et les aboutissants. Il avait une expérience telle de la piraterie, il menait tout d'une main de maître. Un roc...

        Un roc qui se brisa soudain dans un cri terrible. Elinor sentit le sang quitter son corps. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Ses yeux avaient vu, mais son cœur était aveugle. Elle sentit ses jambes se plier sous le poids mort de son corps vidé. Des larmes montaient à ses yeux. Elle était consciente mais elle n'avait plus le contrôle d'elle-même.
        C'est dans un état second qu'elle revint auprès de Gin et Seido, une bonne minute plus tard. Elle avançait à leur rythme, se basant sur leurs mouvements pour marcher, se laissant guider telle une marionnette.
        Wohr...Wohr était tombé...

        Alors que le trio s'approchait des lieux du drame, un nouvel acteur entrait en scène. Il attira les regards de la Marine. Un capitaine pirate, sûrement. Ou un fou échappé de l'asile. La prison n'avait pas de chance : voila qu'un autre équipage avait décidé de passer à l'assaut le même jour. Elinor aurait pu trouver son entrée en matière plutôt déjantée et imposante. Sauf qu'au moment présent, elle n'en avait cure. Le seul avantage qu'elle voyait à la situation était une diversion dont on pouvait tirer profit.
        L'alarme avait été déclenchée, elle hurlait dans tout l'établissement, et même au delà. Elphys, Joshua et Ed devaient l'entendre.

        Liliana la voleuse essayait de résister aux Marines, elle-aussi, mais semblait éprouver beaucoup de difficultés à lutter contre le flux grandissant d'hommes armés.
        Mais pas question qu'elle se fasse tuer, et que Yumi soit arrêtée. Ce serait tout pour aujourd'hui. La cuisinière allait les aider. Elle eut une pensée pour Wohrwèch, qui l'avait entrainée avec une grande patience pendant des jours. Yumi avait même trouvé des noms aux attaques d'Elinor. Il était temps de les remercier.
        Elle fit apparaitre une menotte dans sa main. Elle la fit danser autour de son index comme une danseuse avec un hoola-hop. De cette manière, les deux bracelets virent leur diamètre s'élargir, s'élargir, comme un cerceau gigantesque. Elle attacha les deux bracelets ensemble avec une autre menotte. D'une voix grave et grondante, elle prononça...

        - Fleisch-Hackmesser...


        Elle s'approcha d'un Marine et le frappa avec le cerceau métallique. Avec une agilité certaine, elle faisait tourner l'arme autour d'elle pour repousser les assaillants. Ceux-ci, surpris par une telle technique, se poussaient et se marchaient dessus pour éviter les coups. De leur côté, Seido et l'ancien prisonnier se lançaient dans la bataille. Profitant de la cohue qu'ils provoquaient, plus de l'équipage du "grand Lloyd Barrel" qui faisait des siennes, Elinor parvenait à se faufiler dans la foule sans trop s'attarder. Le seul et unique but de la rouquine était de sortir Yumi et Lilianna du pétrin. La cuisinière tourbillonnait, son cerceau à la main, frappant un Bleu qui faisait mur devant l'historienne. Elle s'était baissée et avait monté d'un coup sec le cerceau, frappant ainsi le menton de sa cible. Elinor n'était pas elle-même. Ses larmes lui brûlaient la peau et la maintenaient dans un état de colère sourde qui annihilait sa peur. Pour le moment, du moins.
        Un autre soldat arrivait vers elle. La jeune fille le fixa de ses yeux rougis. Elle lança le cerceau au dessus de lui, comme un frisbee. Le cerceau retomba et encercla le torse de l'homme surpris.

        - L'Emporte-pièce !

        Elle serra les doigts de ses mains. Le diamètre du cercle rétrécit comme par enchantement et ligota le malheureux se débattait en criant. Elinor continuait, sans réfléchir, fonçant tout droit, sans s'arrêter. Alors qu'elle était à deux mètres de Yumi, elle se prit un coup de poing sur le visage. Elle chuta, sonnée. Elle leva les yeux vers un marin baraqué qui martelait des jointures pour impressionner. Il allait répéter son geste. Le cuistot des Desperados n'allait pas se laisser faire. Elle se jeta aux pieds de la brute épaisse et lui agrippa ses chevilles. Elle créa deux menottes qu'elle relia entre elles. Le marin chuta dans son élan sur la jeune fille qui roula sur le côté pour éviter de se faire écraser.


        Dernière édition par Elinor Lafayette le Mar 11 Juin 2013 - 21:12, édité 4 fois
          Seido devina l’intention de la cuisinière dès leur arrivée dans la place, ayant lui aussi cette envie de secourir ses alliées. Cependant, l’équipage pourrait vite se faire encercler ainsi regroupé et préféra donc appliquer un plan qui avait fait ses preuves par le passé : affronter et vaincre le chef adverse afin de démoraliser les troupes. Les Marines étaient nombreux, peut-être trop pour Elinor, mais la venue de cette autre bande de pirate allait les diviser, et c’était une bonne chose pour les Desperados.

          Katana d’une main et revolver de l’autre, Seido avança sans hésitation, en compagnie de son ami Gin, désarmé. Ce dernier ne le resta pas fort longtemps, récupérant une paire de sabre sur le premier petit groupe d’adversaire rapidement neutralisé par Seido qui éprouvait une envie de sang en s’approchant du corps de son ami, étendu sur le sol. Il ne bougea pas d’un pouce, mais Seido ne pouvait pas croire en sa mort, et devait donc vérifier, sans doute aussi par une certaine vigueur professionnelle. Gin se chargea de couvrir le doc lors de son examen, qui certifia la mort du pauvre historien. Une mort en héro pour sauver sa belle, digne de lui. Le sang qui capitaine bouillonnait dans ses veines, l’heure du vrai combat était imminente. Le capitaine chercha le bougre, mais sans résultat, constamment interrompu par quelques marines, jusqu’à croiser le regard de l’autre capitaine, occupé à distribuer sa prime, ce qui ne dura pas.

          Visiblement, le chef marine n’apprécia pas et enchaîna une série de coupe sans laisser à l’autre le temps de souffler. Un style agressif et ne laissant pas le loisir de se faire toucher. Le pirate ne se laissa pas impressionner pour autant, loin de là, manifestant une certaine aisance dans le combat, mais qui n’allait pas durer, selon l’expertise de Seido. Ainsi, connaissant la direction à prendre, il s’y dirigea, mais fût stoppé par une bande de marine, visiblement assez sûr d’eux, sans doute à cause de leur avantage numérique. Cette fois, le pirate ne pouvait profiter de l’assistance de son ami de longue date, occupé quelques mètres plus loin avec un homme de grande taille armé d’une énorme massue.

          - Hey, ne regarde pas ailleurs ! De toutes manières, à six contre un, t’as aucune chose. Rends-toi !

          - Je vous conseille d’abaisser vos armes avant que quelqu’un ne soit blessé.

          Le rire de la bande signifiait sans doute que cette réplique ne leur donnait pas une réponse adéquate. Ainsi, sans perdre un instant de plus, Seido passa à l’acte, tirant sur le pied de l’un d’eux et profita de la diversion pour trancher la jambe du voisin. Le criminel échangea un regard avec l’un des représentants de la loi qui tenta une attaque sans conviction, parée sans le moindre souci. Les autres passèrent également à l’attaque, profitant de leur avantage numérique. Habilement, Seido contra le premier sabre en le frappant à l’aide du sien, tout en pivotant, parant l’attaque visant sa tête à l’aide de son revolver. En réponse, le pirate envoya son pied dans un endroit sensible, mettant KO le pauvre homme. Mais il ne s’arrêta pas là ! Le pirate fonça d’un bond sur le plus grand des gars restant, sur sa droite et lui enfonça son katana dans la jambe, le retirant sans faire attention au cri de douleur que l’homme poussait. Seido pointa ensuite son revolver à une dizaine de centimètre de la tête de son voisin, qui lâcha son arme, avec un visage enclin à une peur certaine.

          Cette petite altercation terminée, le pirate se dirigea vers sa véritable proie, qui croisait le fer contre l’autre capitaine. Ce dernier, contrairement à plutôt, sembla avoir quelques difficultés, mais ça pouvait très bien être une ruse pour mettre son adversaire dans un excès de confiance et prendre ensuite l’avantage, même si c’était peu probable. En effet, cette tactique demandait un certain contrôle de soi et un esprit de tacticien, ce que l’autre ne semblait pas avoir. Seido devait l’aider, et en finir avec ce type, avant que la situation ne soit trop compliquée à gérer.
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          Une cohue générale s'était formée dans la prison. Des barrages de plomb fusaient ça et là et des lames brillaient en tous sens. Un beau bordel en somme. Et Kanbei y prenait allègrement part. Non pas que cela lui fasse plaisir mais il n'éprouvait aucune difficulté à achever des êtres à la durée de vie déjà bien assez courte. Son esprit errait ailleurs tandis que ses multiples armes crachaient des sphères métalliques en tous sens. Gorges, trachées, coeurs, chairs molles. Il faisait mouche à chaque coup et les cadavres s'amoncelaient sur son passage. Au fond de lui, il se sentait trouvé depuis leurs péripéties avec la famille Westlake. Son esprit commençait à retrouver ses anciennes marques. Oui. Un grain de folie venait de perturber ses rouages.
          Il avait envie de sang. Quelque chose de spectaculaire. Pourquoi? Et bien il n'en avait pas la moindre idée. Certaines personnes naissent avec la passion de la musique, de la danse, du sport. Kanbei était né avec la passion du spectacle. Non pas le spectacle dans un sens théâtral mais plutôt le spectacle dans une forme guerrière, barbare même. Oui. Il adorait ça. Un terrible sourire se dessina sur ses lèvres. Des Marines l'entouraient de toutes parts. L'équipage qui avait attaqué cette prison s'était sans doute un peu trop surestimé. Ils allaient probablement devoir battre en retraite.

          Une balle siffla à ses oreilles. Elle n'était pas passé loin du tout. Pas loin du tout du tout vu que son cuir chevelu laissait percer un filet de sang. Un sentiment de fureur s'empara de lui. Tout son être vibrait d'une rage intérieure. Pourquoi? Il ne l'avait jamais su. Il était né ainsi.
          Un soldat de la Marine passa à côté de lui pour aller frapper un pirate non loin de lui. Tutututututu. Le pistolet du Wanajima sauta de sa ceinture et sa gachette se pressa dans la seconde. Une rotule venait de voler en morceaux, une décharge de sang tapissant le sol sous le cri du Marine affolé. Le pauvre. Il devait à peine se rendre compte de ce qui lui arrivait. Et il n'était pas au bout de ses surprises. Le pied du Wanajima piétina la pauvre jambe qui se tordit dans un mouvement désarticulé. Un hurlement inhumain jaillit de la bouche du Marine. Qu'il était cruel tout de même. Martyriser un pauvre individu ainsi? Ce n'était pas vraiment éthique...
          Et il n'en avait totalement rien à foutre. Il était totalement fissuré mentalement. Sa santé mentale partait à vau-l'eau et il n'en avait que faire. Il voulait juste faire durer le plaisir. Le cri venait d'attirer l'attention sur lui. Les yeux se braquaient sur lui et il obtenait l'attention des combattants. Ne serait-ce que pour un instant, il put glisser quelques mots à l'attention de tout le monde.


          "Mesdames et messieurs bonjour. Ayez l'obligeance de crier le plus fort possible quand je vous tuerai."


          Il n'eut pas le temps de prononcer quelques mots de plus. Deux lames filaient vers lui à une vitesse ahurissante qu'il eut à peine le temps de se baisser en émettant un sifflement. Enfin quelqu'un d'intéressant. Du moins devrions-nous dire une personne. Au vu de la poitrine généreuse, il valait mieux que ce le soit. Dommage pour elle. Femme ou homme... Aucune différence. Même s'il fallait avouer que la gente dame était fort jolie. Elle n'avait pas de grade ni de costume de la Marine. Une indépendante? Fort peu probable. Une officière en vacances était envisageable et de toute manière la dame allait bientôt se présenter.


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          Les pieds en feu. Les tripes nouées d'appréhension. Les mains tremblantes d'excitation.
          Si je devais narrer mon état lorsque j'arrive à la prison de la marine, ces trois brèves phrases feraient un bon synopsis. Ce n'est évidemment pas exhaustif.

          Toutefois, la peur du combat à venir, qui allait s'annoncer dangereux entre les corbeaux qui m'avaient mis une trempe la dernière fois que je les avais croisés, et la marine qui serait peut-être mon ennemi avant, pendant ou après mon infiltration, suffit à me tenailler l'estomac et à me broyer les intestins. Comme si j'allais renoncer à cause de la peur !

          L'excitation à l'idée de retrouver mon frère est évidente. J'ai du mal à rester calme, et je reconnais à ma respiration hachée sans raison et à mon envie de balancer toute prudence et de foncer droit devant, l'euphorie caractéristique de la montée d'endorphines dans le cerveau. Comme si j'allais renoncer à m'infiltrer à cause de la surexcitation source d'erreur !

          La longue course que je viens de faire m'a fatigué. C'est une évidence. Mes pieds sont chauds, preuve du frottement des chaussures et chaussettes sur la peau. J'aurais des ampoules d'ici quelques heures. Mon pouls est élevé, je suis en sueur. Si je devais évaluer ma forme ici et maintenant, je serais à quoi... 40 % de mon maximum, peut-être. Je peux me reposer en allant plus doucement sur la dernière partie, mais j’entamerais les hostilités à 60% de mes forces, dans le meilleur des cas. Comme si j'allais renoncer à cause de l'épuisement !

          Je reprends donc mon souffle, en trottinant légèrement sur la dernière partie du trajet. A ce rythme, je serais aux portes dans trois ou quatre minutes... Mais est-ce judicieux d'entrer par les portes ?

          Mais d'autre soucis me taraudent. Il y a trois navires en mer. Deux sont clairement des navires pirates. Je ne distingue pas bien les symboles de leurs voiles, mais il ne me semble pas reconnaître les corbeaux. Des équipages alliés peut-être ? Le troisième est démâté, il y a déjà dû y avoir une bataille navale. A sa carrure, son armature et son équipement, il semble faire partie des vaisseaux standard de la marine. Les pirates ont donc gagnés la bataille sur mer, du moins pour l'instant.
          Autre préoccupation : les portes, justement. Elles sont béantes, fracassées au sol. Manifestement, les attaquants n'ont pas fait dans le détail. Mais puisque les navires ne semblent ni s'éloigner si s'approcher, ça signifie que les pirates sont dans la prison actuellement. S'ils ont déjà éliminés tous les marines, je me jette dans la gueule du loup... Et si c'est l'inverse... Presque la même chose pour moi.

          Je déteste me lancer dans un situation qui peut amener des combats sans planification, à l'inconnu, comme ça. Tant pis.

          "Allez Yskino. Ce mois d'attente était pour ça. Tu improviseras."
          Si tu hésites sur la conduite à tenir, tu n'as qu'à danser la polka. Ils seront tellement surpris qu'ils oublieront de t'attaquer.

          Pourquoi ais-je toujours les pensées les plus inutiles ? Je crois qu'il y a une connexion ou deux de foireuses dans ma matière grise. Au moins.

          Seulement dans la matière grise ? Ah ah, si tu savais...
          "Oh mais ta gueule !"

          J'arrive aux portes. Il n'y a personne. Par contre, il y a pas mal de sang par terre... Bon, je fais quoi ? Des choix, toujours des choix...
          Je me décide finalement à suivre la sinistre trace. Je tomberais peut-être sur des gens, mais il y a de fortes chances qu'ils soient blessés, ou en train de s'occuper de personnes mal en point. C'est mieux que de tomber sur un groupe de personnes hostiles et en pleines formes...

          Je ne vais pas loin. Je tombe rapidement sur trois marines allongés contre un mur. Ils ont les jambes salement amochés par de la mitraille. Je m'approche.

          "Hé, les gars. Il s'est passé quoi ici ? Vous êtes aussi attaqués ?"
          "A l'aide, j'arrive pas à arrêter le saignement..."
          "T'es qui toi ? Peu importe, file moi un coup de main, James perd tout son sang et on n'arrive plus à aller vers l'infirmerie."

          Je m'agenouille près du marine nommé James et constate que son artère a été touché et laisse échapper un bon flot de sang. Sa jambe est pas belle à voir. Le type est blanc. Littéralement. Il a déjà du perdre un bon litre. Il va probablement y rester. J'arrache un morceau de sa tunique, et fait rapidement un garrot, en compressant au maximum l'artère.

          "Il faut qu'on l'emmène le plus vite possible à un médecin, pour faire une transfusion. Où est votre infirmerie ?"
          "Plus loin dans le couloir. On essayait d'y aller mais..."
          "Ok, on y va. Vous pouvez marcher vous deux ?"
          "On a pris des balles aussi, mais on peut boitiller. Oui on pourra arriver nous-même jusqu'au bout."
          "Bien. Ouvrez la voie, je vous suis en amenant James."

          J'attrape le blessé, et le redresse sur sa jambe droite, valide, puis je passe son bras droit autour de mon épaule, et j'attrape sa ceinture de la main gauche. Nous partons lentement...
          J'enrage de perdre du temps à aider ainsi ces trois abrutis. Mais ce faisant, je me crée... Pas vraiment un alibi, mais des témoins. Ils pourront parler en ma faveur plus tard, si la marine gagne le combat et qu'on me demande ce que je fous là. Et pour expliquer ma présence en premier lieu...

          "Il se passe quoi au juste ? J'étais venu chercher de l'aide. Karnutes est attaqué par quatre navires pirates, et la ville est mise à sac. Mais vous êtes attaqués ici aussi ?"
          "Sérieusement ? On ne sait pas trop ce qu'il se passe, d'un coup il y a eu des hurlements, une bataille à démarrée dans la cour, et un navire nous a tiré dessus. Il n'y avait que deux intrus qui foutaient le bordel, mais le commandant a réussi à en liquider un et on a capturé l'autre, mais c'est à ce moment que d'autres pirates se sont ramenés pour distribuer leurs propres avis de recherches."
          "Pour... Pardon ? J'ai du mal entendre."
          "Pour distribuer leurs propres avis de recherches."
          "Mais ils ont quel intérêt à faire ça ? Ils sont complètement cons ou quoi ?"

          Voilà des nouvelles somme toute assez inquiétantes. Je voyais mal les corbeaux envoyer les troufions à l'assaut d'une prison de la marine. Et je voyais encore plus mal ceux que je connaissais se faire tuer. Et en aucun cas, ils ne passeraient filer leurs curriculum vitae comme ça, pour rigoler un coup... Pourtant... C'est forcément eux qui attaquent hein ?

          "Allez, courage mon gars, on avance..."

          James le marine tient à peine debout et s'appuie lourdement sur moi. Mais il boitille sans se plaindre, même s'il lui en coûte. Je dois admettre qu'il est courageux. Au moins, sa jambe gauche à l'air d'avoir pas mal arrêtée de saigner. Allez, plus vite... Plus vite, j'ai pas que ça à foutre !

          Nous arrivons finalement à l'infirmerie, et je largue mon poids mort et les deux qui se sont trainés avec moi s'assoient avec un soupir de soulagement. Les médecins du lieu ont déjà l'air débordé.

          "Merci mon gars. Tu es armé, tu dois savoir te battre, malgré ton handicap, non ? Va dans la cour centrale, un peu plus loin à gauche puis tout droit. C'est là qu'on doit se battre, et le commandant y sera sans doute, il faut que tu lui dises pour Karnutes."
          "Ça marche. Bon courage."

          Pas trop tôt. Je suis ses instructions, et arrive en bordure de la cour. Effectivement, ça se bat là-bas. Des gens ont l'air acculé dans un coin. Je bat en retraite. Bon, plus intéressant, où sont les cellules ? Logiquement, elles devraient être dans le bâtiment central. Pas proche des murs d'enceinte. Où alors, elles sont illogiquement dans un des bâtiments sur les côtés. Je viens d'un, qui contient apparemment l'infirmerie, des quartiers administratif, et le poste de garde à l'entrée. Reste trois...
          Mais je vais quand même essayer le bâtiment central.

          C'est un beau bordel. Il y a du monde dans la cour, mais ailleurs, il y a surtout des corps par terre. Bougeant faiblement ou plus du tout. Parfait pour moi, j'aurais du mal à justifier un détour par le donjon... En rasant les murs, j'entre dans le bâtiment central, pour constater avec plaisir que la marine de cette île a un soupçon de logique. Un joli panneau m'indique en effet les cellules sur la gauche.

          Je prends le couloir, qui m’amène à un escalier, que je descend. Reste à trouver le bon prisonnier, en espérant que les gardes soient allés aider dehors.
          Ce n'est évidemment pas le cas. Première salle, et deux plantons sont là. ILS NE POUVAIENT PAS S'OCCUPER DES PIRATES NON ?

          "Halte !"
          "Rends-toi pirate !"
          "Vous vous trompez, j'habite à Karnutes. La ville est attaqué, je suis venu chercher de l'aide."
          "Dans les cachots ? A d'autre !"
          "Oh et puis merde."

          Je passe aussitôt la main derrière mon dos et dégaine mon épée. Un premier marine me met en joue pendant que l'autre fonce sur moi, sabre en main. Ces crétins sont mal coordonnés.
          Je fais un pas de côté, mettant le second marine entre moi et le premier, ruinant sa fenêtre de tir. J'esquive l'attaque de taille, et me jette en avant. De la main droite, j'attrape le poignet adverse et le tord, pendant que de la gauche, je lui enfonce mon épée dans les côtes. Sérieusement, il n'a jamais appris à se battre contre un gaucher ? Contre quelqu'un de la main opposé, ne pas croiser si on est plus lent que l'adversaire est une priorité !

          L'autre marine hésite à faire feu. C'est gentil. J'attrape mon pistolet, le vise rapidement et tire. A cette distance, je ne peux pas le louper. La balle lui perce la gorge, et il tombe à terre.

          J'abandonne les deux mourants à leurs derniers instants, et m'enfonce plus bas dans les cachots. Les cellules sont vides. Plutôt bon signe, je n'aurais pas à demander à tous les prisonniers s'ils sont un membre des corbeaux... Bon, je n'ai toujours pas la clé, de toute façon...

          Encore un peu plus bas. Et finalement, dans une des cellules, un prisonnier.

          "Hé. Toi-là bas. Je cherche le membre de l'équipage des corbeaux qui a été arrêté il y a un mois. Tu me dis où il est, et je te sors de là, marché conclu ?"
          "Il est à l'étage du dessous, deuxième cellule. Un type pâle qui ne cesse de pleurnicher qu'il est innocent. On l'entend pleurer la nuit. Mais je reste là. J'ai été mis au trou pour une bagarre de taverne, mais c'est juste pour deux jours, je vais pas me tirer et risquer gros."
          "Pourquoi tu m'as répondu alors ?"
          "Pas envie de mourir."

          L'homme a un regard éloquent sur mon épée, tachée de sang. Ah.
          Sauf que lui, c'est un témoin gênant du coup.

          "Pas de bol."

          Je lève mon pistolet et l'abat d'une balle. Les morts ne parlent pas.
          Je descend encore un étage. Deuxième cellule... On s'en tape, il n'y a qu'un prisonnier ici.

          "C'est toi le corbeau prisonnier ?"
          "Qui êtes-vous ?"
          "On n'a pas beaucoup de temps. Je fais partie d'un équipage allié. C'est toi le corbeau qui a été capturé il y a un mois non ? On est venu te chercher."
          "Je ne suis pas un pirate. On m'a arrêté par erreur."
          "C'est bon, je ne suis pas un marine déguisé ou quoi que ce soit. Allez, on bouge."

          Je fais feu sur la serrure, à trois reprises. Plus de balles. En râlant, je recharge mon pistolet. Mais ne retire pas. Je risque d'en avoir besoin. A la place, je lève mon épée et l'abat violemment sur la serrure déjà abîmée. Pas très discret, mais bon. En quelques coups, elle finit par céder, et j'ouvre violemment la porte.

          "Allez, on bouge ! Grouilles !"
          "Mais je ne suis pas un pirate ! Je n'avais pas d'argent, alors je suis monté en clandestin sur un navire marchand. Et il a été attaqué et coulé. J'ai réussi à m'en sortir, mais quand la marine est venue pour repêcher les marchands, comme personne ne me connaissait, on m'a pris pour un des forbans. Mais je ne suis pas un pirate, je le jure !"

          C'est...
          une...
          foutue...
          blague ?
          OU QUOI ?

          Ce type n'est pas un corbeau ? Juste un paumé ? Les pirates qui attaquent n'ont rien à voir ? Je me suis introduit ici pour rien ? J'ai perdu un mois pour rien ? J'ai perdu de nouveau la trace de Valtien et de son équipage ? A ATTENDRE ICI, A SUIVRE UNE FAUSSE PISTE A CAUSE D'UN CLANDESTIN DE MERDE ?

          "Bon bon bon..."

          Je me passe la main dans les cheveux... Je fais quoi maintenant ?

          "Je ne veux pas m'évader, on risque de me pourchasser ensuite, je..."
          "Oh, ta gueule. Avec des pirates qui attaquent la prison, de toute façon, on va croire qu'ils sont venus pour toi. Tu seras pendu ce soir."
          "QUOI ? Mais je ne veux pas !"
          "Tu crois que la marine se préoccupe de tes désirs ? C'est un carnage là-haut, il y a plein de morts et de blessés. Ils se vengeront, même si c'est arbitraire, sur ceux qu'ils pensent être les responsables. T'es mort, c'est tout. Si ça te plaît pas, viens avec moi. En tout cas, moi, je me tire d'ici."
          "C'est un cauchemar. Un enfer..."

          Blasé, je commence à m'éloigner. Bon, faut remonter... Et me faut un prétexte. Ah. J'ai trouvé.

          "D'accord, je viens !"

          Je me retourne alors que l'homme se décide à sortir et me suit. Je lui fait signe de passer devant. Il hésite puis commence à monter les escaliers.
          Je lui plante alors mon épée dans le dos. Ignorant son cri de surprise et de douleur, je pousse de toute mes forces, le transperçant, brisant sa colonne vertébrale et perforant un poumon. Alors que je retire mon épée, le cadavre tombe au sol, à peine agité de quelques tremblements nerveux résiduels. Je le regarde, par terre. Tas de chair molle. Puis je lève mon épée.

          "FAIS CHIER !"

          La lame siffle alors qu'elle s'abat violemment vers le sol, et pulvérise le crâne du clandestin. Je la relève aussitôt.

          "FAIS CHIER ! FAIS CHIER ! MERRRRRRDEEEE !"

          Encore et encore, je m'acharne sur le mort, jusqu'à être épuisé au dessus d'une ignoble bouillie de tissu divers mélangés. Os, cervelles, muscles, tendons, il y a un peu de tout. Et je me sens mieux. Je n'aime pas trop le carnage inutile, d'habitude, mais perdre un mois à cause de ce salopard...

          "Bon, voilà... On remonte."

          Si on me demande ce que je foutais dans la prison, je n'aurais qu'à dire que j'ai affronté un des pirates, qui m'a avoué leur objectif, ou un de leurs objectifs du moins : libérer le corbeau prisonnier. Je suis alors allé dans la prison, où il s'évadait aidé d'un compère. Je l'ai liquidé, blessé le compère, mais ce dernier a réussi à s'enfuir. Avec les mecs de l'infirmerie témoignant pour moi, ça passera. Hop, alibi forgé. Le temps qu'ils aillent à Karnutes et s'aperçoivent qu'il n'y a rien et non pas des pirates comme je l'ai annoncé, et qu'ils se méfient de moi de nouveau, je me serais tiré de cette île pourrie.

          Je sors du bâtiment. Direction la cour à priori... J'y reviens donc, une quinzaine de minutes après l'avoir quitté je dirais. J'ai été assez rapide.

          Force est de constater que c'est plus le bordel que je croyais. Des marines partout. Dans divers états. En forme. Sonnés. Blessés. Mutilés. Morts. Et il y a quelques types sans uniformes. Les pirates qui attaquent. Je suis surpris de voir qu'il y en a si peu en fait. Ils doivent être costaud.
          Ceci dit, il y en a un qu'est crevé, là, par terre. Une fille qui pleure a été maîtrisée et menottée. Là-bas, un grand type avec un chapeau bizarre, une épée dans une main et un flingue dans l'autre, gueule. Une jolie rouquine pas loin de lui, ainsi qu'un troisième type sabres en main. A quelques mètres, un type qui hurle comme un cinglé en déchargeant ses armes à feu sur les marines, et en rigolant comme un bossu quand il en bute un. Flippant. Et le dernier...

          Je l'ai pas déjà croisé lui ?
          Une tête d'abruti à être parfaitement coiffé. Blondinet. Un long manteau brodé, se battant à mains nues... Et criant qu'il est le formidable Lloyd Barrel.
          Je rêve ou c'est le snob de Verterre ?

          Je m'arrête un instant, atterré. C'est lui qui attaque la prison ? Sérieux ? Ma foi, vu que je devais buter du pirate pour montrer que je suis du côté de la marine... C'est plutôt ma chance. J'ai pas mal progressé depuis notre rencontre et j'ai une cible de choix.

          Un marine crie soudain quelque chose sur ma présence. Je leur fais signe que j'attaque les pirates. Ils ne semblent pas me croire. Baaa, après les premières balles, ils m'assisteront.
          Je dégaine mon pistolet de la main droite, l'épée de la gauche, et m'avance, un sourire carnassier aux lèvres.
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          Le sang. Il voulait du sang. Oui. Cette femme savait parler avec ses épées. Elle était même très habile. Il n'arrivait qu'à voir ses mèches brunes voleter et les lames filer dans sa direction. Cela faisait trop longtemps qu'il attendait. Il n'arrivait même pas à ajuster sa cible à une telle distance. Les lames filaient trop vite et le faisaient enrager depuis une trentaine de secondes. Il avait seulement eu le temps de recharger une de ses deux armes, le fusil scié, et se contentait de dévier les lames quand il le pouvait avec le bout du canon de son fusil. Deux longues rapières de près d'un mètre et deux bras assez agiles pour les manier.

          Comment faisait-elle pour aller si vite? Il ne pourrait jamais évoluer s'il restait bloquer à un stade si peu avancé. La colère commençait à bouillir en lui. Il s'était laissé charmer par cette femme. Il l'avait laissé le déstabiliser. Et maintenant la colère montait. Petit à petit. Comment pouvait-il être si faible? Il ne pouvait pas se le permettre. Non. Il para encore une fois une lame fendant l'air dans un coup d'estoc et écouta un instant le fracas des armes. Perdre? Pas aujourd'hui. Il ne pouvait absolument pas perdre. Trop de choses à faire. D'îles à parcourir. Son sang se figea l'espace d'un instant et il rouvrit les yeux. Une rapière chassait l'espace entre sa lame effilée et les côtes du jeune pirate. Elle semblait si lente désormais. Et dire qu'il avait eu du mal à les éviter. L'adrénaline déferlait en lui comme un torrent d'énergie guerrière. Ses instincts remontaient en masse. Le canon scié bloqua la lame en contact frontal et la belle épeiste recula de quelques pas. Comme surprise. Se vanter. Oui. Elle avait la tête de quelqu'un prêt à se vanter.

          "Chien de pirate, tu as face à toi Inoue Kageki, Lieutenant de la Marine. Des dernières volontés à transmettre à ton équipage quand je t'aurais tué?"


          Décidément... Cette femme parlait bien trop. Ses épées volaient bien vite mais elles allaient bientôt se séparer de leur propriétaire. Et ce à jamais. Mais que diable était-elle en train de préparer? Elle venait de passer les deux lames derrières son cou et...
          Une mare de sang venait de marbrer le sol et une détonation retentit, se fondant dans la masse sonore générale. Un genou fut posé à terre. Pas le sien. Non... Une simple estafilade sur l'épaule. Elle par contre... La soi-disant lieutenant était maintenant genoux au sol, une rapière était fendue en deux, un morceau plantée dans la jambe de la jolie dame. L'impact de la balle l'avait tout simplement fait exploser. Et ouais... Il n'était pas si gauche que ça avec ses fusils.

          "Comment as-tu pu...?"


          Elle n'eût pas le temps de finir sa phrase. Les phalanges du Wanajima lui broyaient carrément la trachée, laissant jaillir un borborygme rauque. Presque inaudible. Pitoyable créature. Incapable de se dépasser. Elle était donc vouée à mourir. Une jolie fille tant soit peu stupide. S'engager dans la Marine? Du suicider à cette époque. M'enfin. Elle n'était bientôt plus. Et soudain... Il eût envie de l'embrasser. Il la rapprocha de lui et effleura son cou du bout des lèvres. Une peau si fraîche, si halée. Pourquoi vouloir se battre? Elle aurait pu avoir une vie meilleure. Ses deux dents s'enfoncèrent dans la gorge de sa proie. Ouiiiiiiii! Les instincts étaient de retour. La carotide se tronqua et laissa perler un énorme flot de sang du cou de la victime. Et il tressauta. Ou plutôt éclata d'un énorme rire rauque en laissant retomber le cadavre maculé de sang au sol. Il la repoussa du bout du pied et repartit en riant de plus belle. Que c'était bon de se sentir vivant! La voix était de retour. Peut-être pas pour longtemps certes. Mais il fallait qu'il en profite. Oui. Un Marine passa à porter et se retrouva avec une des deux rapières fichées dans le torse. Dieu qu'ils étaient faibles. Ah oui! Lloyd. Où était Lloyd? Il allait probablement lui prendre les meilleurs adversaires alors il fallait qu'il se hâte. Il repéra un jeune homme qui s'avançait vers son capitaine avec des intentions plus que douteuses. S'interposant sur la trajectoire, il braqua son canon scié et son pistolet vers ce qui deviendrait peut-être plus tard un membre de son équipage. Le fusil dépassait de son dos et son regard dément laissait paraître des moeurs des plus sanguinaires. Cet homme ne s'approcherait pas de Lloyd.

          "Tututututu. Avant d'aller voir le capitaine, faut passer par moi!"

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          Kanbei me laisse seul dans le couloir, laissant libre cours à ses pulsions meurtrières et psychopathes et allant se battre contre ce que j'avais rapidement identifié comme étant une officière ou une sous-officière de la marine. Que faire maintenant ? Mon second peut se débrouiller seul, c'est sûr. Mais je ne peux pas rester inactif dans une telle situation. Je peux continuer à propager ma réputation de capitaine pirate et de combattant légendaire en me montrant que plus grand sur le champ de bataille. Oui, je fais donc ça. Je me dégage alors du renfoncement de la cour et me lance au milieu des combats. J'esquive plusieurs coups de sabres et de pistolets, et avance parmi les hommes en uniformes en en mettant quelques-uns groggy au passage. Comment est-ce que des soldats de seconde zone, en garnison dans une prison miteuse d'une petite île de North Blue pourrait m'arrêter, moi, le grand Lloyd Barrel ? C'est irréalisable, impossible, impensable. Enfin, c'est vite dit, puisque ce n'est qu'in extremis que je parviens à éviter un coup de lame qui visait ma tête, en me décalant à une vitesse incroyable sur le côté. Je me remets de cette tentative d'assassinat et me mets face à mon adversaire, qui semble être un officier de la marine. Un commodore, pour être exact, au vu des galons accrochés à son manteau. Au milieu du tumultueux  et bruyant champ de bataille, nous nous retrouvons ainsi enfermés dans la bulle autiste du duel en un contre un, lui, l'épée dégainée, et moi, les poings prêts à lui faire cracher du sang.

          "Tu as quand même du culot,
          Pour un pirate dégénéré,
          Tu te crois peut-être fort et beau,
          Mais je vais te prendre et te plier."
          Il parle d'une façon bizarre. Mais qu'est-ce que c'est que ce plouc qui chante et qui rime ?
          "C'est ce taudis que tu appelles une base ?", rétorqué-je sans faire attention à ce qu'il dit.

          "Ta provocation n'a aucun effet sur moi,
          Je suis le commodore Dre Alanoz,
          Et les pirates comme toi,
          Je les taillade, je les explose."
          "Ah oui, oui, mais moi, je suis le grand Lloyd Barrel...", commencé-je, en lui tendant mon avis de recherche, qui ne fait pas long feu, transpercé par son épée. J'ai presque eu du mal à suivre le mouvement, tellement il était rapide. Il fonce sur moi, l'épée au poing, tentant un coup d'estoc vers mon ventre. J'esquive sur le côté. La lame passe au ras de mon ventre, coupant un peu mon chemisier. Je me désengage en le frappant sur l'épaule. Nous nous retrouvons à nouveau à mi-distance. Il est temps de faire le point sur la situation. Ce mec, même s'il à l'air complètement ridicule, c'est pas un rigolo, loin de là. Il est excessivement rapide, et frappe de la pointe de la lame : un véritable cauchemar pour les puristes du corps-à-corps et des arts martiaux comme moi. En plus, je viens de remettre de la distance entre nous, alors qu'il vaudrait mieux pour moi que je cherche à garder le contact. Pas bon du tout, ça. Heureusement, le marine se bat de manière agressive, très agressive même. Me rapprocher ne sera donc pas un problème, si cependant j'arrive à esquiver ses coups...

          Il m'arrache de mes réflexions et attaque, en plongeant vers l'avant. Son épée m'entaille le bras gauche, sur le côté, alors que j'essaie d'éviter le coup. Je riposte en visant sa gorge et son biceps droit, sur une frappe avec le tranchant de la main. Je fais mouche. Mais ce n'est pas assez appuyé pour qu'il lâche son arme. L'enfoiré, c'est vraiment le pire style de combat contre lequel je puisse tomber. Il ne frappe même pas assez fort pour que je puisse me servir de sa propre puissance contre lui, pour couronner le tout. Ça s'annonce mauvais, très mauvais. J'essuie un nouvel assaut, esquivé de justesse une fois de plus. Je ne vais pas gagner en ne restant que sur la défensive, aucun de mes contres ne passant. Le désarroi s'empare de moi, qui suis pourtant le grand, le fabuleux, le magnifique Lloyd Barrel. Pourquoi suis(je incapable de battre ce marine ? Comment est-ce même possible que je n'y arrive pas, alors qu'il ne devrait pas m'arriver à la cheville ?
          Il attaque à nouveau, encore et encore, plusieurs fois de suite. Je m'en sors tant bien que mal, devant en plus éviter les autres marines qui essayent de me tuer, et les mettre au tapis. Finalement, je parviens à lui envoyer un coup de poing suffisant fort, dans la mâchoire inférieure, pour qu'il le sente passer. Bien, ça part de là, je reprends les choses en main.

          "Ha ! On fait moins le malin, maintenant, hein ? Le grand Lloyd Barrel est invincible !"
          "Dis, petit pirate, tu veux que je raconte une histoire ?", dit-il normalement.
          "Euh... Non..."
          "Ok, ça s'appelle : Sale pirate sur une petite mer, ça parle des gens qui se donnent trop d'importance, tu es prêt petit snobinard ?"
          "Hein ? Mais j'ai répondu non !", ai-je à peine le temps de répondre avant que la musique se lance. Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

          "Lloyd Barrel marche le torse bombé sur sa petite île,
          On le flatte, à peine il pose un pied dans la ville,
          C'est le mec le plus riche de son bled paumé,
          Donc tous les gars du coin se battent pour les lui lècher.
          Ses projets c'est de quitter son père, devenir capitaine,
          Pour tuer des innocents et répandre la peine,
          Ses rêves de starlette lui montent à la tête,
          Pour lui tous les autres sont des larbins et des soubrettes.

          Il est secondé par Kanbei, quelques problèmes psycho,
          Avec un passé à la limite du mafioso,
          Dans l'équipage c'est lui qui fait la loi,
          Il est du genre a te buter juste pour te prouver qu'il a le droit,
          Fier comme un roi sur son trône,
          Choisir qui peut crever lui donne l'impression d'avoir le contrôle,
          Il joue parfaitement son rôle d'enculé de tireur,
          Quand il te lâche des balles dans la partie supérieure.

          Conclusion,
          C'est pas parce que t'es le plus riche de l'île que t'es fort. Non !
          C'est pas parce que t'es le second de l'équipage que t'es le capitaine. Non plus !
          Si tu pèses à petite échelle et que tu te la racontes,
          T'iras nulle part, et ça sera trop tard quand tu t'en rendras compte.

          Un sale pirate sur une petite mer,
          Le roi des larbins, le prince des sous-fifres,
          Un sale pirate sur une petite mer,
          J'te parle de bluff, d'excès d'orgueil, d'abus de pouvoir.
          Un sale pirate sur une petite mer,
          Le roi des larbins, le prince des sous-fifres
          Un sale pirate sur une petite mer,
          On trouve toujours plus fort que soi, c'est ça la morale de l'histoire. Yeah !"
          C'était bizarre. Bizarre, chiant, et tout à fait irrespectueux de surcroit. Surtout qu'il se la ramène, mais il a de la chance, beaucoup de chance d'avoir le style de combat qui m'est parfaitement opposé. Dans d'autres circonstances, ça ne ce serait pas passé de la même façon... Oui, non, c'est que de la chance, rien que de la chance. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais puisqu'il exploite cette chance inopinée, pourquoi n'utiliserais-je pas ma botte secrète, mon atout ultime : mon divin haki des rois ? Oui, je vais sûrement devoir m'y résoudre, même si je n'aime pas particulièrement révéler ma capacité aux yeux de tous...

          "Ou comment résumer ta vie."
          "C'était à chier. Et tu chantes faux."

          Visiblement, il n'apprécie pas, et se jette sur moi de toute sa vitesse. Je n'ai le temps, comme parade, que d'attraper quelqu'un qui se trouve non loin de moi, et de le mettre dans la trajectoire de l'épée, sans même prêter attention à qui il s'agit. Oh, et de toute manière, je m'en fous pas mal, surtout que c'est sûrement  un marine. Ou pas. Il s'agit en fait d'un type très étrange - c'est le moins que l'on puisse dire, avec un chapeau et un long manteau, et armé d'un pistolet. Sans doute un pirate de l'autre équipage qui attaque la prison. Il ne prend pas le coup de sabre du commodore, qu'il parvient à dévier avec sa propre lame juste à temps. Au moins, il ne m'en voudra pas trop. Il me lance tout de même un regard noir. Je le salue de toute ma prestance :

          "Je suis le grand Lloyd Barrel, je te laisse celui-là... Euh... Hem... J'ai des choses à faire. Amuses-toi bien !", lancé-je, n'ayant que faire de ce qu'il peut penser ou faire. Avec un peu de chance pour lui, il réussira à vaincre le gradé sans que cela ne lui pose de problèmes. Dans le cas contraire... Bah, il mourra. Et de toute manière, ce n'est plus mon problème. Je me dégage des alentours du commodore, en assommant un des marines qui formait l'espèce de cercle qui nous entourait. Je me mets alors à chercher mon second, que je ne tarde pas à trouver en train de se battre avec un individu que je ne parviens pas à distinguer tout de suite... Et qui est étrangement en grande difficulté. Même s'il est bien plus fort que son adversaire, les marines qui les entourent et qui semblent être de son côté lui donnent du fil à retordre. J'interviens dans leur duel en repoussant les quelques marines anonymes, les envoyant dans les vapes par la même occasion. Je ne laisserai pas mon larbin se faire démolir sans rien faire. Il m'appartient, à moi, le grand Lloyd Barrel et je suis le seul à avoir le droit de l'abîmer, de l'exploiter, et du lui faire obéir au moindre de mes ordres ! Surtout que je connais son opposant... Je ne l'ai pas reconnu au premier abord, mais maintenant, la mémoire me revient. C'est un type que j'ai affronté et à qui j'ai infligé une dérouillée il y a quelques mois de ça. Un individu que je déteste au plus haut point tant il m'avait exaspéré... Un putain de borgne épéiste, que je connaissais sous le pseudonyme de "Dead-Eye"...

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          Dernière édition par Lloyd Barrel le Mar 25 Juin 2013 - 21:24, édité 4 fois
            Ses dents ruisselaient de sang et il cracha le bout de peau avec lequel il jouait depuis un petit instant. La chair humaine. Répugnant. Il devait avoir le visage rouge de sang, barbouillé de fluide corporel. Immonde. Pour un être normal peut-être. Il n'en avait personnellement rien à faire. Le liquide chaud qui ruisselait sur son corps et se mélangeait à la sueur imprégnée dans ses vêtements ne l'intéressait en rien. Il repensait à la défunte. Dommage. Elle était mignonne. Il aurait peut-être du lui faire des bisous ou l'épouser? Non. Raaah et puis elle parlait trop. Bien trop. Il l'avait tout de même bien arrangée. Non... Pas maintenant. Pourquoi? A cause de...

            Ouf. Les pulsions s'étaient calmées. Il parvenait difficilement à reprendre le contrôle. Ses jambes fléchirent et il se remémora avec peine ce qui venait de se passer. La voix était calmée. Du moins pour le moment... Aie. Il était dans la merde. Qui était le con qui le pointait? Ah oui. Le gars qui en voulait à Lloyd. Un beau pétrin. Tout lui revenait en pleine figure sans qu'il n'ait les moyens de se battre. Faible. Il était ridiculement faible. Même pas capable de se dominer soi-même. Il ne pouvait pas se permettre de rester ainsi. Pourquoi se battait-il pour un autre s'il ne pouvait pas se battre pour lui-même? C'aurait du être fini depuis longtemps. Il n'avait pas réellement terminé son deuil et... il ne pouvait donc pas être un véritable Avalon. La vérité venait de lui crever les yeux avec une insolence presque malsaine. Son adversaire venait de rassembler des Marines et ils allaient ouvrir le feu sur lui. Peu lui importait. Il fallait qu'il change. Et qu'il se tire d'ici tout d'abord. Ce n'était pas un instinct primitif animé par la peur. Les événements venaient de lui montrer qu'il fallait d'abord qu'il s'améliore lui avant de vouloir changer le monde.

            Des gerbes de fumée jaillirent à une certaine distance. Cela venait pour lui. Les sphères de plomb fusaient vers lui. Se jetant au sol derrière le cadavre de sa dernière victime, il entendit les balles siffler et certaines se ficher dans le macchabée. Ces gars visaient foutrement mal. Mais bon. Il n'en avait plus rien à branler. Et il se mit à rire. Non pas le rire joyeux ou triste. Le rire nerveux. Quelque chose en lui venait de se briser une nouvelle fois. Plus jamais il ne serait le même. Oh non. Et il courut. Où? En direction des bateaux qui tentaient de fuir de l'île. La plupart étaient des prisonniers qui volaient des navires et qu'on ne rattraperait sans doute jamais. Il sauta dans le premier en urgence. Il était commandé par un ancien capitaine pirate qui venait probablement de s'échapper. Hahahahaha. Des soldats de la Marine et des pirates dans le même navire. Certains voulaient s'échapper des rangs de la Marine et trouver une planque et d'autres aspiraient à retrouver leur ancienne vie. Etrange. Le commandant de leur petite embarcation parvenait à ne pas se faire entretuer les anciens ennemis. Tous avaient peur. Cela se voyait. Et pourtant ça souquait ferme. Kanbei prit une rame sans demander son reste. La cohue n'allait probablement tarder à se dissiper. Et de toute manière, il s'en foutait. Le nouveau capitaine de l'embarcation les mènerait-il à bon port? Seul le destin peut le dire.

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            Les nouveaux opposants se regardèrent durant quelques secondes, le temps de voir à qui ils avaient à faire, en tournant en rond. Les deux épéistes avaient leur katana respectif en main, prêt à l’utiliser à tout moment. L’attention du pirate fût captivée par deux gars qui l’attaquaient par derrière, aussi discrètement que la venue d’un troupeau de rhinocéros en ville. Sans perdre un instant, il tira dans la jambe du gars à droite, qui perdit l’équilibre suite au coup et se vautra au sol, tête la première, et frappa l’autre au visage, à l’aide du pommeau de son arme.

            Le commodore en avait profité pour avancer, et même porter une attaque, une frappe verticale visant le crâne. Instinctivement, le capitaine pirate para le coup et pointa directement son revolver vers lui. Ayant remarqué la manœuvre, le bougre frappa l’arme avec un coup de pied, manquant à très peu de chose de la faire voler des mains du pirate. Le marine ayant reculé, Seido passa à l’offensive, à l’aide de sa terrible série de coup d’estoc, Demoniac Claw, n’atteignant pas une seule fois sa cible. L’habilité du chef marine était un élément non négligeable, tout comme l’arme qu’il portait. En effet, celle-ci semblait être de très bonne facture, même pour un amateur tel que le pirate. L’observer en détail était impossible actuellement vu l’échange que les deux hommes faisaient, mais le motif de flamme le long de lame, lui, se voyait très bien.

            Non content du combat, quelques marines moins gradés eurent l’idée d’apporter leur aide à leur chef, fusils à la main, alors que les deux adversaires n’étaient plus au contact suite à une esquive de Seido. Habitué à l’usage d’arme à feu, le clic habituel avant un tir ne lui échappa pas. Le signal donné par l’un de ces hommes indiqua à Seido quand bouger, pour esquiver les balles. Lui, avec son revolver, tira sur eux aussi, vidant son chargeur. Une tâche facile pour lui, l’un des meilleurs tireurs de West Blue, titre gagné quelques années auparavant. Le pirate continua sa course vers le commodore, voulant user de sa vitesse pour infliger un coup puissant. Cela était malheureusement prévisible, trop prévisible, et contrer facilement par le marine. Cependant, ce dernier ne s’attendait pas à ce que cette attaque soit une diversion, et reçut un puissant coup de pied dans l’estomac, qui l’envoya quelques mètres plus loin.

            Sans perdre un instant, le pirate profita de ce bref sursis pour changer le barillet de son revolver, dans le but de mettre hors d’état de nuire l’autre petit groupe de marine qui venait vers lui. Ses balles fumigènes eurent l’impact désiré : surprendre ces ennemis. Bon, il ne voyait pas grand-chose non plus dans la fumée, mais bon. Seido usa d’une balle de plus vers deux autres groupes, qui comptaient lui tirer dessus. La fumée est toujours présente quand le pirate se débarrassa du premier groupe, et il sembla avoir momentanément oublier la présence du commodore, une grossière erreur.

            Le chercher du regard ne servait à rien, celui-ci s’étant réfugié on ne sait où. Seido n’eut pas vraiment le temps de chercher, suite aux attaques incessantes qu’il subissait, ne le voyant que lorsque le gradé l’attaqua, sortant de derrière deux de ses hommes. Tant bien que mal, le pirate essaya de parer les diverses lames qui essayait de lui trancher sa chair et n’y réussit pas tout à fait, s’occasionnant quelques coupures superficielles, rien de grave. Sa garde tenait bon, enfin, jusqu’à ce que le commodore frappe de toutes ses forces, brisant sa garde, et le sabre du pirate, par la même occasion. Pour ne pas se faire trancher le torse, Seido se pencha en arrière, finissant par perdre l’équilibre. Il était là, face à une multitude de sabre et de fusils pointé vers lui, avec un pied dans la tombe. Un miracle aurait été le bienvenue… Curieusement, cela se manifesta, sous la forme d’un gros caillou dans le ciel qui se dirigeait droit vers la terre ferme. Bon, Seido l’avait vu, lui, vu sa position, mais pas les autres. Pas de chance.
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            Dead-Eye me fixe de son oeil valide, et a dégainé un pistolet et sa lame. Dans son regard, de la haine, comme dans le mien. Je repense à ce qu'il s'est passé il y a quelques mois entre nous, nos affrontements répétés sur la petite île de Verterre. Ce chien m'avait donné du fil à retordre. C'est sûr, je ne peux pas nier qu'il sait y faire, le borgne. Même s'il était moins fort que moi, il s'était bien défendu, et avait réussi à égratigner mon beau manteau, lors de notre combat pendant le tournoi illégal. Et le lendemain, il avait presque réussi à me vaincre en s'alliant avec des marines pour essayer de m'arrêter, alors qu'il était lui-même un criminel, chose qu'il a l'air d'avoir réitérée aujourd'hui, puisque personne ne semble l'attaquer. Je me questionne sur son niveau actuel. Se pourrait-il qu'il puisse maintenant rivaliser avec moi ? Non, bien sûr que non. Personne ne le peut, je suis le grand Lloyd Barrel. Mes ennemis me craignent et me respectent, et ne m'arrivent même pas à la cheville.
            Je tourne la tête de quelques degrés, pour apercevoir mon second en train de se battre avec la rage dont il a toujours fait preuve, ce qui m'arrache un sourire. Il a laissé libre cours à ses pulsions, et même si je ne cautionne pas toujours cette envie de meurtre déraisonnée qui l'envahit en combat, je suis rassuré qu'il se batte et défende mon nom et l'honneur de l'équipage avec autant d'ardeur. Encore que... Je dis que je ne cautionne pas cette furie sanguinaire, mais moi aussi je suis un meurtrier désormais... Nous sommes de la même espèce... Non. Le grand Lloyd Barrel a des principes. J'ai des principes. Je ne tue pas pour le plaisir. Je ne tuerai jamais pour le plaisir... Dead-Eye m'arrache de mes réflexions.

            "Salut, snobinard. Tu te souviens de moi ? J'imagine que oui, vu la tête dépitée que tu tires."
            "Le borgne. Toujours aussi faible ?", rétorqué-je agressivement. Le ton est donné entre nous deux.
            "Mon niveau est totalement différent de sur Verterre. Tu risques d'avoir une surprise.", dit-il confiant.
            "Personne ne peut vaincre le grand Lloyd Barrel."
            "Ah oui, j'avais oublié à quel point ton nom était pompeux. Lloyd Barrel... Un capitaine pirate, c'est ça ?", commence t-il. Il se penche et ramasse un de mes avis de recherche que j'avais lancé ça et là. Il reprend : "Quel genre de capitaine distribuerait ses propres avis de recherche en attaquant une prison, complètement au hasard ? Surtout au vu de la prime ridicule qui est sur ta tête...", continue t-il. Il marque une pause, balaie le champ de bataille du regard, et conclut : "C'est ici et maintenant que ton aventure s'achève, le snob. Même ton équipage semble l'avoir compris, regarde."

            Il vient de pointer du doigt un Kanbei que je n'ai jamais vu si désemparé. Lui qui, il y a quelques instants à peine, semblait comme possédé par une rage de vaincre, rit comme un diable. Mais pas le genre de rire sadique qu'il avait l'habitude de lâcher en démembrant ses proies. Le rire nerveux du type perdu, dont l'esprit est complètement fracassé. Je sais que mon second a des problèmes dans sa tête, je sais qu'il n'a pas eu un passé aussi radieux que le mien et que cela a eu des répercussions sur sa santé mentale. Pourtant, je ne l'aurais jamais cru capable de perdre pied à ce point. Je le croyais ravagé, mais ravagé au point d'en être devenu invincible. Au moment où nos regards ce croisent, je lis l'effroi dans ses yeux, et je me rends alors compte qu'il est mal. Que ses démons refont surface. J'entrouvre les lèvres pour hurler son nom, pour lui faire comprendre qu'il doit se ressaisir et se battre pour les Avalons, pour moi, le grand Lloyd Barrel, mais il est déjà trop tard. Il prend ses jambes à son coup, et fuit. Il m'abandonne. Il me trahit. "Mon honneur m'est plus cher que ma vie", tu disais, Kanbei ? Pourquoi me faire ça, à moi, maintenant ?

            "On dirait que ton homme te traite à ta juste valeur, le snob. Il a compris que tu étais une perte de temps pour lui !"

            La goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je ne saurais dire, à cet instant précis, ce qui me met le plus hors de moi. Le départ de Kanbei ? Les provocations et le manque de respect de Dead-Eye ? Toujours est-il que je suis en colère, et je crois que je l'ai rarement aussi été. Je le suis peut-être même plus que lorsque j'ai fait mes adieux à mon père. Je concentre toute cette haine dans mon poing droit, et frappe de toutes mes forces le borgne, en lâchant un hurlement. Mon coup est dégueulasse, mal envoyé, indigne du grand pratiquant d'arts martiaux que je suis, tant il est empli de violence. Pourtant, il frappe ma cible de plein fouet, tordant sa lame par la même occasion, et l'envoyant au sol. C'est donc vrai que la colère décuple les forces d'un homme ? Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire quand je vois Dead-Eye se relever et regarder d'un air triste sa lame. Cette colère, cette haine, est malsaine mais jouissive. C'est donc cela qu'ils ressentent quand ils font couler le sang, quand ils tuent ? Les hommes comme... Kanbei... ? Je chasse ces mauvaises pensées de mon esprit, juste à temps pour éviter qu'un marine ne me tranche la gorge. Tout en l'envoyant valdinguer sur un de ces collègues qui comptait également m'attaquer, je me rassure. Je suis le grand Lloyd Barrel, je suis bien au-dessus de tout ça. Je suis peut-être un meurtrier, je n'en suis pas pour autant un boucher sanguinaire, un monstre sans remords. Mais... Est-ce bien la peine d'avoir des regrets quand on tue un être qui nous inférieur... ? Je trouverai la réponse à cette question un autre jour. Pour l'heure, je dois sauver ma peau, me tirer de ce bourbier. Sans Kanbei, l'attaque me paraît bien plus risquée. Je commence à scruter les parages dans le but de trouver une sortie auxiliaire. Le borgne, qui avait emprunté une épée à un de ses "alliés" éphémères, s'en rend compte.

            "Tu crois pouvoir te barrer comme ça, tranquillement ? Va te faire foutre, sale snob ! Je vais pas te laisser te barrer comme ça après ce que tu m'as fait sur Verterre !"

            Il tente un coup de sabre circulaire en direction de mon ventre, qui passe à ras de ma splendide chemise. Je ne peux malheureusement pas esquiver correctement le tir de son pistolet qui vise ma jambe. La balle érafle mon tibia. Je lâche un grognement rauque tout en me mordant la lèvre pour garder ma concentration rivée sur le combat. J'effectue un déplacement rapide sur le côté, profitant d'avoir levé ma jambe pour essayer de ne pas encaisser le tir, et me jète sur lui en réalisant un coup de pied circulaire retourné, qu'il prend en plein dans les côtes en essayant de l'éviter. A son tour de ressentir la douleur, surtout que mes coups font autrement plus mal que ses pichenettes. Il laisse s'échapper un cri plaintif. Au moins une côte flottante de fêlée. Il dit qu'il a progressé... Mais l'écart de niveau ne s'est pas réduit depuis notre dernière rencontre, il s'est même creusé. Pourtant, il se bat admirablement bien. Juste qu'il ne peut pas lutter contre la puissance brute alliée à la technique du grand Lloyd Barrel. Je ressens alors une vive douleur dans le dos. Je me retourne, furieux. Un marine vient de me donner un coup de crosse. Je le balaie aussitôt, furieux, puis me rend compte que je suis littéralement entouré d'hommes en uniforme. Le borgne esquisse un sourire.

            "Fait comme un rat.", annonce t-il fièrement. Je souris à mon tour. Il reprend : "Ne me dis pas que... Comme a Verterre... ?!"
            "Exactement ! Je ne voulais infliger ça une deuxième fois à une vermine comme toi, mais je n'ai pas le choix...", dis-je calmement avant de puiser dans mes ressources, d'en appeler à la toute puissance de ma destinée et de m'époumoner : "HAKI !"

            L'air se met alors soudainement à trembler, à vibrer. Ma rage vient t-elle de décupler mon attaque ? Tout le monde lève la tête, tant le vacarme est assourdissant, pirates comme marines. Un énorme météore traverse le ciel dans un vrombissement à la limite du supportable, laissant derrière un épais sillon de flammes et de fumée. A son impact avec le sol (ou bien l'eau, impossible de le savoir), la terre se met à trembler. Tous sont abasourdis par la violence du choc. Moi, c'est autre chose qui me fascine : mon pouvoir est donc capable d'atteindre également l'espace, tant mon destin est fabuleux ? Je suis tout bonnement incroyable, splendide, magnifique. Le grand Lloyd Barrel ne peut que trouver un jour le légendaire One Piece. Mais je n'ai pas le temps d'en perdre, je dois saisir cette occasion pour mettre les voiles. Je frappe le borgne par son angle mort, pendant qu'il ne fait guère plus attention à moi. Je me qu'est-ce qui le laisse bouche bée. Est-ce le météore, ou plutôt le fait que ce soit moi qui l'ait fait tomber ? Toujours est-il qu'il se prend en pleine face mon coup de poing, qui suffit à le mettre à moitié groggy. Je le saisis par le cou, attrape son pistolet et le place en bouclier devant moi. Se sacrifier pour le grand Lloyd Barrel, en voilà une belle mort pour un fumier comme Dead-Eye. Il ne la mérite même pas, à vrai-dire, même si c'est un bon combattant, et surtout, un adversaire déterminé. Il est encore plus tenace que la moisissure, cet estropié !

            "Le grand Lloyd Barrel, capitaine des Avalons, vous salue, cloportes ! Tachez de vous souvenir de moi, c'est la toute puissance de mon haki qui a fait tomber ce météore ! Ma force est sans limites et je serai le futur seigneur des pirates !", hurlé-je à l'ensemble du champ de bataille avant de lancer une dernière gerbe de mes avis de recherche, comme s'il s'agissait de prospectus. Et, bien protégé derrière mon borgne semi-assommé, je fuis vers la porte principale, histoire de quitter cette prison sans trop de casse.

            Après tout, Kanbei est peut-être juste retourné à notre bateau. Il a peut-être simplement rejoint Naoko et Viald... Je l'espère... Sinon, on pourra dire que cet assaut de la prison aura été un échec sur de biens nombreux points...

            Spoiler:


            Dernière édition par Lloyd Barrel le Sam 29 Juin 2013 - 15:33, édité 1 fois
              Ce qu'il se passait dans cette prison, ce jour-là, tournait à la folie pure. Le mot Capharnaüm serait un euphémisme face à la réalité. Même si la Marine était en nombre, et se montrait fort dangereuse, elle ne devait pas s'attendre à ce qui lui tombait dessus. Une avalanche de pirates envahisseurs qui s'étaient tous donnés rendez-vous en ces lieux pour une lutte mémorable. Les gens couraient dans tous les sens, les coups pleuvaient, chaque personne était engagée dans un combat pour défendre son camp. Certains étaient des combattants émérites. D'autres faisaient ce qu'ils pouvaient.

              Elinor correspondait à ce profil. Elle avait appris à se battre, mais de là à rivaliser avec certaines grosses pointures qui fréquentaient le champ de bataille...Elle évitait soigneusement les ennemis qu'elle savait ne pas pouvoir vaincre : elle était lucide sur ses compétences et ses lacunes. De toute façon, son but n'était pas, pour l'instant, de mettre des soldats à terre. Centimètres par centimètres, accumulant des bleus et des coupures sur l'ensemble de son corps, elle s'était approchée de Yumi, avait réussi à la sortir des griffes de ceux qui la maintenaient en profitant de la confusion générale. Elle était inquiète pour son équipage, mais pour le moment, elle voulait que la femme de Wohr évacue les lieux. Profitant de sa capacité à se faufiler tel un chat, elle tirait de toutes ses forces l'historienne vers un autre membre de l'équipage, proche de la sortie, qui esquivait, grâce à ses talents de voleuse, ses assaillants.

              - Lilianna !

              La jeune membre des Desperados tourna la tête vers la cuisinière, et parut soulagée, lorsqu'elle leva les yeux au ciel et afficha une surprise mêlée à une vive crainte. Elle n'était pas la seule à faire de même ; beaucoup s'étaient interrompus pour regarder dans le même sens. Elinor fit un effort immense pour ne pas faire les imiter. Elle lâcha la main de Yumi, qu'elle attacha à l'un des poignets de la voleuse. Enfin, la rouquine prit Lilianna par le col de son vêtement et la secoua sans ménagement.

              - Lilianna ! Sors-la d'ici ! Va au bateau ! S'il te plait, sauve-la !


              Sa voix était teintée de sentiments divers. Peur, douleur, tristesse, colère. Elle n'était pas capitaine, elle avait presque honte de faire preuve d'une autorité déplacée envers l'un des nakamas, mais les regrets et les excuses auront leur place dans un contexte plus serein. La voleuse, d'abord stupéfaite, acquiesça et entraina Yumi, sans réfléchir, vers l'extérieur de la prison.
              Enfin, Elinor s'accorda un demi-tour et constata la situation. Une météorite, qui avait coloré le ciel d'une teinte orangée, s'approchait d'eux. Voila que le ciel s'invitait à la fête, maintenant. Lorsqu'elle entra en collision avec la surface de la terre, elle émit un choc violent qui fit trembler le sol, déstabilisant tous les acteurs présents. Certains avaient peur, d'autres ne réalisaient pas. Une personne, en revanche, semblait être satisfait ; le fameux Capitaine prétentieux qui s'était déjà présenté tout à l'heure. Il criait maintenant à qui voulait l'entendre qu'il était responsable de ce miracle, avant de préparer sa fuite. Cet homme, normalement, devait être du côté des Desperados. Il était un pirate, et avait réduit à l'impuissance de nombreux membres de la Marine. Elinor devait le remercier, même si lui et son équipage les aidaient par le concours de circonstance plutôt que par volonté. Et pourtant, cette façon de se croire investi d'une puissance divine emplit la jeune fille d'une rage qu'elle n'avait jamais connu auparavant. De toute façon, elle n'était plus elle-même depuis la scène dont elle avait été le témoin, un peu plus tôt. Ce n'était plus Elinor, mais une furie en deuil. Bien que l'homme avait déjà pris la poudre d'escampette et ne pouvait l'entendre, elle se mit à crier à son intention :

              - Si la puissance de ton Haki fait pleurer le ciel et que ta force est sans limite, alors tu devrais pouvoir ressusciter les morts ! Viens ici, futur seigneur des pirates ! Montre ta toute puissance, Grand Lloyd Barrel ! Reviens !

              Elle serrait ses poings tellement forts que ses ongles entamaient sa peau qui se mit à saigner. Elinor croyait que son corps ne pouvait plus échapper de larmes, et pourtant, de nouveau, elle se mit à pleurer. Un soldat de la Marine arriva dans sa direction, et la frappa. Elle tomba à terre, la tempe en sang. Elle se releva, fixa le coupable d'un regard de braise. Elle matérialisa son fléau d'arme à base de menottes, et fit tournoyer autour d'elle l'énorme boule qui se dirigea droit vers le nez de son adversaire. D'un revers de la main, elle nettoya les larmes et l'hémoglobine qui obstruaient sa vue.
              Elle s'enferma dans une énorme boule de métal, sa fameuse technique qu'elle avait baptisé le Panier à salade, afin de dévier les attaques de ses adversaires. Elle prit de l'élan, et se mit à courir à toute vitesse, un peu comme un Hamster dans une roue. C'est ainsi qu'elle se rapprochait, mètre après mètre, de son Capitaine.

              Ce dernier était vraiment dans une très mauvaise posture. La chute de la météorite avait donné un petit temps de répit. Toutefois, il était toujours menacé. Selon Elinor, un mort était suffisant, pas question d'en avoir plus au compteur. Commandant à l'ouverture et la fermeture des menottes, elle défit la boule de métal qui l'entourait, récupéra toutes les menottes qui la composait pour créer une sorte de filet, qu'elle lança sur Seido afin de le protéger des impacts de sabre. Elle attira l'attention des agresseurs de son Capitaine sur elle. Elle reforma une nouvelle boule, juste à temps pour éviter un coup d'épée.