Il pleut...
Il pleut, et l'orage tonne...
Il pleut, l'orage tonne et une météorite c'est abattue sur l'île...
Un jour somptueux pour arpenter ce monde ténébreux et puant, ode à une verdure détruite par la pestilence, la mort, et la sauvagerie successive de dizaines de truands assoiffés d'âmes innocentes. Innocent Island qu'ils l'appellent.
Peuh..
Cupability Island oui. Krasspoutine, Shoma, Sea Wolfs, et j'en passe. On parle de tant de méprisables sociopathes qu'il est probable que même les morpions déguisés qui peuplent encore l'île doivent être corrompu par la pestilence qu'ils ont abattus sur l'île.
Et moi, je dois faire le ménage. Assit sur une souche décharnée qui a préféré mourir foudroyée plutôt que voir la déchéance inéluctable de sa terre, je juge les six personnes qui m’accompagnent, et qui, dans une faiblesse tout humaine, ont réclamé de se reposer. Ces six anciens esclaves me voient comme un sauveur, moi, qui n'ai rien fait d'autre que terrasser trois ou quatre clampins enturbannés. Stupidité humaine que de voir une action généreuse dans une simple coïncidence. Stupide sens de l'honneur qui les a poussé à vouloir m'aider dans ma quête.
On se croirait devant la dream team d'un mauvais Survival Horror.
Il y a Matunbe, le cliché raciste immanquable, qui fait des trucs de cliché raciste immanquable, à savoir raconter les légendes de l'île aux autres, se retourner dès qu'il entend une mouche faire un peu trop de bruit, et veiller à être bien rasé.
Buvant ses paroles, je vois d'ici la donzelle et son môme casse-pieds, Jessica et Cameron. La première est déjà au bord de l'hystérie, mais garde à l'oeil le second, qui guette la première bêtise dangereuse et compromettante qu'il pourra faire. Je n'aurais pas dut les laisser venir, mais à ce moment là, "l'autre" ne m'a pas laissé le choix. Apparemment c'était une histoire de quota, pour montrer qu'on est tolérant... Pourriture de démocrate !
Je te rappelle que je ne peux pas être démocrate, étant un cyborg nous ne faisons pas de politique. Qui plus est sans tolérance mon programme n'aurait jamais put laissé une personnalité comme la tienne raconter l'histoire.
La ferme !
Tu me fais penser au quatrième membre du groupe, le joli garçon charmeur et gentils qui cherche à protéger tout le monde, et qui va invariablement se rendre compte qu'il va tomber amoureux de la donzelle juste avant de se faire becter. Jason... Ce mec suinte tellement la gentillesse que ça en devient encore plus malsain que l'île en elle-même. "Tu vas bien Cameron ?" "Matunbe, attention, tu vas faire peur au petit !" "C-404, attention, un serpent venimeux mortel est en train d'essayer de percer l'acier de ton corps pour te mordre."
Est-ce que je lui demande son avis hein ? La gentillesse n'a pas sa place en des lieux comme ça. Qu'ils le veuillent ou non, nous sommes devenus des guerriers, et des guerriers, sa se promène pas avec un chaperon à côté d'eux pour leur dire de faire les lacets de leur rangers !
A la rigueur, j'aurais put le tolérer venant du cinquième membre de notre petit groupe. Albert, l'inévitable puits de science qui a un CV long comme trois fois la distance entre Reverse Moutain et Rough Tell. Regardez le, on prend à peine deux minutes pour faire une pause, et le voila déjà qui commence à nous faire un feu de camp avec trois feuilles mouillées, un caillou, et un morceau de sa veste. Et le pire c'est que le feu brule... Faut dire il a dut avoir peur que notre Mr Fantastique perso continue son discours sur la mécanique inflammatoire et le fait que l'eau peut être un excellent carburant s'il ne s'enflammait pas.
Ah ? Voilà le dernier qui revient. Le clampin avec un énorme bouton sur le nez dont personne se soucis d'apprendre le nom vu qu'il y a de forte chance qu'il meurt très tôt afin de pouvoir donner la réplique au cliché raciste immanquable. Faut dire, le pauvre... Il louche, il a un bec de lièvre, il boite, et est bossu. Et je parle pas de son épaisseur, qui donnerait à une allumette l'impression d'être obèse.
Le charisme d'une huitre, mais avec une odeur plus forte...
Si je ne m'écoutais pas, je penserais très vite que cette île va nous réserver une étrange et morbide surprise, du genre la surprise qui est accompagnée de chansons malsaines, qui a été torturée dans son enfance, et qui tient absolument à se venger de tout être humains passant à proximité.
Dans cette clairière, nous ne sommes pas à l’abri. La pluie tombant drue nous empêche d'entendre les sons de la forêt.
Et pourtant, quelque chose me dit que nous ne sommes pas seuls...
Pas comme si je te répétais qu'il manque le petit jeunot qu'on connait et qui nous a suivit parce que c'était cool, et l'étranger vétéran qui apparaitra à nouveau à chaque fois qu'on sera dans une situation désespérée...
D'ailleurs, les buissons bougent...
La ferme, les buissons bougent.
Me redressant, je m'approche du mouvement, Matunbe, Jason et... Machin se mettent un pas derrière moi, au cas où. Derrière Albert et les deux inutiles nous regardent avec inquiétude. Je sais pas ce que c'est, mais ça va probablement tâter de mes poings si ça se montre pas...
Tu sors ou je viens te chercher ?
Bordel, ya un serpent sur mon pied ! Pourquoi personne m'a prévenu, en plus ceux là sont venimeux !