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[1625] Walking Borg [Pv Sö et Ash]

[1625] Walking Borg [Pv Sö et Ash] 1653104584

Il pleut...

Il pleut, et l'orage tonne...

Il pleut, l'orage tonne et une météorite c'est abattue sur l'île...

Un jour somptueux pour arpenter ce monde ténébreux et puant, ode à une verdure détruite par la pestilence, la mort, et la sauvagerie successive de dizaines de truands assoiffés d'âmes innocentes. Innocent Island qu'ils l'appellent.

Peuh..

Cupability Island oui. Krasspoutine, Shoma, Sea Wolfs, et j'en passe. On parle de tant de méprisables sociopathes qu'il est probable que même les morpions déguisés qui peuplent encore l'île doivent être corrompu par la pestilence qu'ils ont abattus sur l'île.

Et moi, je dois faire le ménage. Assit sur une souche décharnée qui a préféré mourir foudroyée plutôt que voir la déchéance inéluctable de sa terre, je juge les six personnes qui m’accompagnent, et qui, dans une faiblesse tout humaine, ont réclamé de se reposer. Ces six anciens esclaves me voient comme un sauveur, moi, qui n'ai rien fait d'autre que terrasser trois ou quatre clampins enturbannés. Stupidité humaine que de voir une action généreuse dans une simple coïncidence. Stupide sens de l'honneur qui les a poussé à vouloir m'aider dans ma quête.

On se croirait devant la dream team d'un mauvais Survival Horror.

Il y a Matunbe, le cliché raciste immanquable, qui fait des trucs de cliché raciste immanquable, à savoir raconter les légendes de l'île aux autres, se retourner dès qu'il entend une mouche faire un peu trop de bruit, et veiller à être bien rasé.

Buvant ses paroles, je vois d'ici la donzelle et son môme casse-pieds, Jessica et Cameron. La première est déjà au bord de l'hystérie, mais garde à l'oeil le second, qui guette la première bêtise dangereuse et compromettante qu'il pourra faire. Je n'aurais pas dut les laisser venir, mais à ce moment là, "l'autre" ne m'a pas laissé le choix. Apparemment c'était une histoire de quota, pour montrer qu'on est tolérant... Pourriture de démocrate !

Je te rappelle que je ne peux pas être démocrate, étant un cyborg nous ne faisons pas de politique. Qui plus est sans tolérance mon programme n'aurait jamais put laissé une personnalité comme la tienne raconter l'histoire.

La ferme !

Tu me fais penser au quatrième membre du groupe, le joli garçon charmeur et gentils qui cherche à protéger tout le monde, et qui va invariablement se rendre compte qu'il va tomber amoureux de la donzelle juste avant de se faire becter. Jason... Ce mec suinte tellement la gentillesse que ça en devient encore plus malsain que l'île en elle-même. "Tu vas bien Cameron ?" "Matunbe, attention, tu vas faire peur au petit !" "C-404, attention, un serpent venimeux mortel est en train d'essayer de percer l'acier de ton corps pour te mordre."

Est-ce que je lui demande son avis hein ?  La gentillesse n'a pas sa place en des lieux comme ça. Qu'ils le veuillent ou non, nous sommes devenus des guerriers, et des guerriers, sa se promène pas avec un chaperon à côté d'eux pour leur dire de faire les lacets de leur rangers !

A la rigueur, j'aurais put le tolérer venant du cinquième membre de notre petit groupe. Albert, l'inévitable puits de science qui a un CV long comme trois fois la distance entre Reverse Moutain et Rough Tell. Regardez le, on prend à peine deux minutes pour faire une pause, et le voila déjà qui commence à nous faire un feu de camp avec trois feuilles mouillées, un caillou, et un morceau de sa veste. Et le pire c'est que le feu brule... Faut dire il a dut avoir peur que notre Mr Fantastique perso continue son discours sur la mécanique inflammatoire et le fait que l'eau peut être un excellent carburant s'il ne s'enflammait pas.

Ah ? Voilà le dernier qui revient. Le clampin avec un énorme bouton sur le nez dont personne se soucis d'apprendre le nom vu qu'il y a de forte chance qu'il meurt très tôt afin de pouvoir donner la réplique au cliché raciste immanquable. Faut dire, le pauvre... Il louche, il a un bec de lièvre, il boite, et est bossu. Et je parle pas de son épaisseur, qui donnerait à une allumette l'impression d'être obèse.

Le charisme d'une huitre, mais avec une odeur plus forte...

Si je ne m'écoutais pas, je penserais très vite que cette île va nous réserver une étrange et morbide surprise, du genre la surprise qui est accompagnée de chansons malsaines, qui a été torturée dans son enfance, et qui tient absolument à se venger de tout être humains passant à proximité.

Dans cette clairière, nous ne sommes pas à l’abri. La pluie tombant drue nous empêche d'entendre les sons de la forêt.

Et pourtant, quelque chose me dit que nous ne sommes pas seuls...

Pas comme si je te répétais qu'il manque le petit jeunot qu'on connait et qui nous a suivit parce que c'était cool, et l'étranger vétéran qui apparaitra à nouveau à chaque fois qu'on sera dans une situation désespérée...

D'ailleurs, les buissons bougent...


La ferme, les buissons bougent.

Me redressant, je m'approche du mouvement, Matunbe, Jason et... Machin se mettent un pas derrière moi, au cas où. Derrière Albert et les deux inutiles nous regardent avec inquiétude. Je sais pas ce que c'est, mais ça va probablement tâter de mes poings si ça se montre pas...

Tu sors ou je viens te chercher ?

Bordel, ya un serpent sur mon pied ! Pourquoi personne m'a prévenu, en plus ceux là sont venimeux !
    Spoiler:

    φ Tu pensais trouver un antidote sur l'île, mais au final, tu avais retrouvé tes forces en l'espace d'une heure. Une heure passée à ramper plus qu'à marcher, il est vrai, compagnon. Et tu te tâtes encore les poignets, les jambes et le torse comme si tu craignais qu'ils échappent une nouvelle fois à ton contrôle façon flanc aux oeufs. Tu as eu de la chance dans ton malheur. Raspoutine grogne en suivant de loin. Il digère encore sa honte, honte d'avoir hérité du légume qui donne les propriétés et l'aspect de la pâte à modeler. Le moindre saut lui déforme les pattes, le plus petit choc lui creuse les reins. Et sa fourrure s'est muée en une matière lisse et mauve qui le fait ressembler à de la gomme à mâcher.

    Miawahah. Oui, Sören, je te le confesse : je ne peux pas m'empêcher de trouver ça très drôle. Même si de mon côté, j'ai l'air de rien avec tous ces poils qui ont l'air de s'être mis en tête de jamais cesser de pousser. Tu as un chat mutant aux allures de perruque pour chanteur des années 1560 sur l'épaule.

    Mais au fur et à mesure que nous progressons sur l'île, la végétation se fait plus dense et l'atmosphère, plus lourde. Les arbres dissimulent peu à peu la lueur du jour et tes pas se font plus incertains. Sans compter cette drôle d'odeur qui interpelle ton instinct de chasseur. Ça sent le poulpe...


    -'Tain de nom, c'est la jungle !

    Ω Rah, Sören ! Tête creuse, tu sais ce que tu viens de foutre en disant ça ? Hein ? Tu viens de t'attribuer le rôle du mec inutile qui va s'en prendre plein la gueule. Le promeneur, celui qui s'amène les mains dans les poches au mauvais endroit au mauvais moment... lui, là ! Celui qui siffle une p'tite chanson à la mode en faisant craquer des brindilles sous ses pieds, qu'est discret comme un mac dans un attroupement de nones, et qui s'étonne quand tout le bordel de l'enfer, du paradis et même du purgatoire - soyons fous-  lui tombe sur le coin de la margoulette !
    Non, mec, t'es pas sérieux. Le Grand Raspoutine, dans une histoire comme celle-là, il veut épauler le meneur. Ou le survivant, à la limite. Celui qui finit le combat couvert de sang, seul au milieu de tous, et qui doute jamais de sa victoire. Un rôle qui te va, qui nous va, un rôle d'Alpha !

    Parce que le rôle du soldat, il est déjà pris par ce drôle de type en armure noire. Et il a avec lui la grognasse, son connard de fils qui joue les proies faciles, et son copain le tas de merde qu'est là pour rajouter du rouge sur du rouge en battant les records de vitesse. Restent l'ingé', et un autre trainard qui fait le joli cœur en marge du groupe. Comment je sais tout ça ? Meow, si tu sa...

    Gwah. Saloperie de racine.


    -Teh, j'la voyais pas comme ça la civilisation... eh, reste tranquille, gars. J'te veux pas d'mal, moi.

    Ah, quoique. Il reste aussi le rôle du mec qu'a rien à voir, mais qu'est là pour sauver les miches aux autres. C'est ta chance, Sö'. Saute lui dessus, et la lâche pas.
    Dis... quand t'auras deux minutes, tu pourras me r'donner une forme ? Là, j'ai juste l'air d'un sac de frappe explosé avec des pattes.

    Meow...


    J'essaye d'pas bloquer sur son allure, ni sur celles de ses copains. J'essaye d'pas trop l'montrer, mais en vrai, j'ai eu peur. Une météorite, il a dit, Iwan ? Eh, c'est qu'ça court pas franchement les rues sur les Blues ! Après y avoir cavalé pendant plus d'cinq ans, j'pensais avoir tout vu. Et j'connais bien l'humanité. Mais j'avais jamais vu un orage se lever aussi vite, jusqu'à obscurcir radicalement le j... ouais, bon, on peut dire qu'il fait nuit et qu'on va bientôt se prendre un coup de grisou mémorable. Voilà. Puis une météorite ! Des légumes magiques ! Vindieu, je m'dis que c'est pas demain la veille que j'pourrais mourir tranquille. J'ai encore rien vu.


    -Vous êtes du coin, les gars ? J'crois qu'vaudrait mieux s'mettre à l'abri. On va s'en ramasser une jolie dans pas longtemps...
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    Et moi qui croyait que... Truc sentait fort. Voilà que face à nous se trouve un blondinet mal rasé accompagné de sa ménagerie qui n'a rien à envier à la collection de phénomènes de foire que Ishii Mosh à l’outrecuidance d'appeler pompeusement "son équipage" en terme de ridicule.

    Lui-même...

    Rien de plus qu'un hippie mal soigné qui a mis trop longtemps à se rendre compte que la pisse de chat, ça aide pas à attirer les gonzesses. Il sent plus fort qu'un lendemain de marché aux poissons dans une décharge. Barbe de trois jour, manteau rapiécé, cheveux blonds décoiffés... Pitoyable. Il a de la chance, je suis dans un jour de bonté, sinon, je lui aurais déjà fait bouffer trois fois son poids en phalanges ! Pourriture de consommateur d'herbe.

    Sa première bestiole...

    Une bête boule de poils manifestement perdue sans sa litière et son bol de croquette quotidienne. Il a des saletés à profusion dans son pelage. Tout juste bon à en faire un civet si jamais on venait à manquer de quoi grailler pour le morpion à l'arrière. Et encore, pas sur qu'il y a beaucoup de choses nourrissantes, à en juger par le volume pileux de la bestiole

    La deuxième...

    Pathétique. Un bête machin caoutchouteux aux allures vagues de chat... Comment la chose peu supporter l'incroyable médiocrité de sa propre existence sans mettre une fin prématurée à ses jours ? Je ne comprends pas. C'est une des éternelles stupidités du vivant : se complaire dans sa médiocrité et son inutilité et ne jamais vouloir y mettre un terme.

    L'individu lance une bête tentative de communication. Il parle de météo... Encore une bête victime des codes sociaux encourageant à parler du temps qu'il fait quand on a rien d'autre à dire. Est ce que je lui demande s'il a penser à un parapluie, au cas où une autre météorite nous tombe sur le coin de la caboche ?

    Je tourne la tête vers mon équipe de bras cassés. Rien de bien méchant à l'horizon. Matunbe et Bidule jouent leur rôle à la perfection en regardant partout, Jason prend l'air sombre et ténébreux de celui qui essaie de faire semblant de savoir ce qu'il se passe.

    Bande de glands...

    Derrière, on a Albert et la grognasse qui débattent sur la dangerosité potentiel de l'autre arsouille éleveur de chats. Le chiard court derrière un papillon un peu mignon. Pas un mal qu'il il passe la marmot d'ailleurs, la moitié des insectes des jungles sont venimeux, et l'autre moitié appartient à la catégorie de ceux qui attirent les innocents crétins dans les embêtements. Comme je suis pas zoologue, et encore moins le père du plus gros générateur à problème du groupe, je me retourne à nouveau vers l’étranger qui apparemment est sensé jouer le rôle du mec mystérieux dont on sait rien.

    C'est pas trois gouttes d'eau qui vont nous bloquer. On est pas des fillettes...


    Nouveau regard vers le trio de la mort.


    Enfin...Pas tous.

    Je remarque alors un détails intéressant. La touffe de poils sur son épaule à l'air d'avoir une attitude que j'ai put voir une fois ou deux, chez des animaux ayant repéré une proie. Sans doute une araignée pas trop grosse, vu que la bête à l'air d'avoir plus sa place dans une soirée mondaine à Shabondy qu'au milieu d'une jungle ayant servit de terrain de jeux aux plus violent déchets de l'humanité. Mais bon, vu la tournure que prend prend notre histoire, je préfère une touffe à moitié utile que 6 attardés absolument inutiles.

    Tu peux peut-être nous être utiles... Je suis C-404, les autres sont des figurants, mais dans le doute, le conteur imberbe, c'est Matunbe, le poseur de magazine de mode, c'est Jason, la femelle c'est Jessica, le nain myope, c'est Albert, le dégueux à l'allure de carpe, on s'en fou et le mioche a disparut.

    Je me retourne pour aller sur ma souche, laisser le temps à l'échevelé et à ses deux phénomènes de foire de faire semblant de s'intéresser aux autre ramassis d'incompétence, mais la blondasse m'interrompt en plein élan, par un hurlement paniqué.

    Le morpion a dégagé et alors ? Pas comme s'il était important pour le groupe. Quelle idée aussi d'amener l'aimant à soucis pour une exploration de jungle aussi.

    Aller et voici qu'elle sort les larmes, et que l'autre chevalier au sourire colgate vient la réconforter. Si l'éleveur de chat s'en mêle aussi, on est partit pour se la jouer chasse au trésor, avec le chiard en guise de trésor, et de boss de fin de niveau !

    Journée de merde...
      Hein ?
      Y'a pas eu comme un changement d'ambiance, là ?
      … Mouais.

      J'passe les deux mains devant mes yeux pour dégager la fourrure de Morgan – l'bougre venait d'se caler sur mon chapeau, histoire de voir comment c'était là-haut – et j'me rends compte que j'ai pas compris grand chose à ce qui s'passait dans l'groupe de baroudeurs des bois. Le cyborg, parc'que j'en connais des comme toi, gars, y m'dit que j'pourrais être utile. Bon, okay. Mais utile à quoi ? Bon de m'présenter si c'est pour que j'reste planté là à r'garder les feuilles jaunir sous l'orage.

      Eh. Pourrait être un point d'départ, ça. On m'dit qu'il y en a un d'perdu, mais ma foi, la forêt est pas bien grande. Il se r'trouvera, pour sûr.


      -Ouais, m'est avis qu'y faut plutôt s'inquiéter du fait qu'ça va dracher sévère dans pas long. 'Nous faut un abris, vous connaissez un peu l'coin ? Non ? Beh, ma foi, ce s'rait pas mal qu'on bouge. Doit ben y avoir un village pas loin.

      φ Ils te regardent t'éloigner, sans broncher. Dans les rangs de ceux qui ont été tristement nommés des figurants, ça pleure, ça se ressert, ça évoque de vieilles légendes concernant la chute d'une météorite et l'imminence d'une malédiction.
      Et cette drôle de créature, au milieu, qui reste figée sur son rocher, le poing contre le menton, en mauvaise caricature du penseur. J'ai le poil qui se hérisse rien qu'à le voir. Bon, pour toi compagnon, ce n'est pas un mal, ça soulage ta visibilité. Mais je t'assure qu'il y a un truc qui ne tourne pas rond avec lui. Ou plutôt, entre eux et lui. Pourquoi l'ont-ils suivi jusqu'ici ? D'où viennent cs gens qui n'ont pas l'air préparés pour un sou aux escapades crépusculaires en forêt ? Miaw ! Oui, c'est certain qu'en milieu hostile, ils ont tout de figurants et pas grand chose de héros à part entière.

      Mais pour être honnête, Sören, tu devrais ouvrir l'œil et les sens à ce qui t'entoure. Outre l'odeur de poulpe, il y a quelque chose qui bruisse dans les sous-bois et...

      Fssshhhhh ! Par le grand Belzébuth, qu'est-ce que c'est que cette horreur !


      Ω Hm ? Eh. Miéwéhéhéhé ! On dirait qu'ils se sont décidés à se montrer, les empoisonneurs de chemins creux. Ouh, eh. C'est qu'ils font pas semblant d'être moches, tiens. Surtout quand ils se jètent sur toi pour te planter leurs crocs dans l'épaule, et que tu te mets à pisser le sang direct sur leurs jolies paluches pleines de griffes. Beh non, le Raspoutine il peut pas venir t'aider, poussin ! Beh oui, fallait y penser avant et lui redonner une forme de prédateur au lieu de causer à une bande de toquards tout juste bons à nettoyer le chemin de l'alpha avant son passage ! Ouais, ouais, ça t'apprendra à toujours jouer les tendres et à oublier ton véritable statut et le visage de ton seul égal sur terre !

      Aller, tu sais quoi ? A chacun sa merde. Vous gérez les gonzes avec les tentacules et les trognes qui pissent le pus, je gère le remède à cette saloperie. Ouais, bien, ça. Banco.
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      A défaut de bien présenter, il faut reconnaitre que le blondinet éleveur de bêtes de foire a le sens des priorités. Il nous a pas inventé le fil a couper le beurre, mais son idée d'aller chercher un coin où se planquer est plus utile que les braillements et murmures d'inquiétude des cinq empêcheurs de tourner en rond derrière. Pour peu je le suivrais presque, tiens. Mais avant, trouver le bouton pause de la couineuse aux cheveux blonds. Oui, ton chiard a disparu et va sûrement finir en pâtée pour tigre, et alors ? On est en survie en territoire inconnu, pas en randonnée dans le square du coin...

      Au pire, demande au beau ténébreux sans armure scintillante de t'engrosser vite-fait, t'auras un beau marmot tout neuf. Et cette fois, tu pensera peut-être à lui fiche un bouton stop ou une laisse !

      Allez, pas le tout les pépères, mais on a du boulot. Les hystériques vous pouvez glander, les autres, vous faites comme moi et vous suivez l'autre micheton qui a manifestement été contaminé par la peur de l'eau de ses bestioles semi-félines.

      *#000000...*

      Oh non, toi tu t'en mêles pas, j'ai assez à faire avec les glandus. C'est pas parce qu'on crèche dans l'antichambre de la putrescence qu'il faut que tout le monde se la joue pucelle perdue dans une troupe de métalleux anarchique sous acide. Plus on trainera dans cette poubelle de dame nature, plus on aura de chance qu'une saleté vienne nous titiller dans l'espoir de nous piquer un bout de gras.

      *Ça tombe bien que t'en parle, justement...*

      Je t'ai demandé de la boucler non ? Tu trouves pas qu'une hystérique tremblotante, un binoclard qui mouille tellement son pantalon qu'il va finir par transformer ses chaussures, ça suffit pas ? T'as pas l'impression que le preux chevalier est en train de piquer le rôle de la demoiselle en détresse, ou que les deux corniauds restant sont trop occupés à hurler de peur pour faire un truc utile ? Tu veux pas non plus t'y mettre et me ralentir assez pour que l'employé du cirque là derrière se fasse la malle tout seul ?

      Donc, t'es mignon, tu me fiches la paix, et tu t'en retournes voir ailleurs si j'y suis.

      *A priori, étant un prototype unique, tu ne peux pas être ailleurs, mais là n'est pas le sujet. Il y a ton dresseur de fauve qui semble bien parti pour servir de déjeuner à une bande d'humains tentaculaires...*

      Mais non, tu plaisantes, il peut pas...

      Et c'est là que je le remarque. Victime de sa négligence, notre nouveau compagnon semble déterminé à succomber enfin à la logique qui devrait régir tous les membres de l'espèce humaine. Le suicide en se faisant manger par ses congénères tentaculaires est peu commun, mais bon passons. Malheureusement pour lui, et malgré mon accord complet avec ce choix qui mettra une fin définitive à sa déchéance, je ne peux décemment pas le laisser ainsi. D'un, c'est le seul qui a l'air de savoir faire quelque chose d'utile de ses dix doigts, de deux, il fera une cible de plus pour les dégoulinants mangeurs de chair sans cervelle qui nous attaque.

      Puis ils sont nombreux ces couillons. D'ici, je compte une bonne dizaine de têtes, et au moins le triple d'appendices gluants et visqueux, suintant le pus et la salive.

      *Tentacules*

      Quoi ?

      *Les appendices gluants et visqueux, suintant le pus et la salive s'appellent tentacules*

      Ah oui, ça me donne une idée. J'attrape la pleurnicheuse aux cheveux blonds par le col. Après tout, ça va peut-être me servir qu'elle soit dans les environs. Je sais pas pourquoi, mais je la sens bien cette idée...

      *Non non non non non non, tu ne veux pas faire ça ! La fille est censée être de loin la dernière à mourir, juste après le vaillant ténébreux qui...*

      NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo...

      Elle aurait pas pu se laisser jeter en silence...

      M'enfin, occuper les tentacules avec une gonzesse, c'est fait. Puis ça a l'air de motiver les quatre pas fantastiques du tout. Ils se jettent dans la mêlée. Et hurler à la blondasse son nom ne va pas beaucoup l'aider. Les allégories de la laideur ne vont pas s'arrêter sous prétexte qu'elle a un nom de star...

      Bon, maintenant, le blondinet. Un saut. Une main sur une épaule. On tire un coup sec... Voila. Bon, je dis pas que toutes les dents sont parties de l'épaules ensanglantée, mais au moins, il devrait pouvoir se battre normalement maintenant. Je remarque d'ailleurs que la consistance de l’appendice de nos attaquant est aussi peu ragoûtant que leur aspect physique. Aussi gluant que du miel, aussi poisseux qu'un rejet oral de rat pestiféré, le tout avec une odeur qui rappelle aisément l'odeur du fruit de mer pas très frais. C'est officiel, ces rejetons des pires démons putrides viennent de gagner la médaille de la bestiole la plus apte à retourner l'estomac que j'ai jamais affronté. Et pourtant, j'ai déjà vu des octogénaires nues !

      Voilà, que la bestiole essaie de me transformer en sandwich.  Elle s'y casse les dents.

      Littéralement !

      Acier trempé gamin, faudra faire mieux que ça...


      Je lui fait comprendre l'erreur qu'il a fait de se croire capable de me vaincre en lui faisant cadeau d'un splendide frontale. Ma structure métallique aidant, son crâne fait un joli son de pastèque trop mûre qui éclate. Il y a pas à dire, j'aime le son du crâne qui éclate à l'heure du souper. Seul défaut, le liquide blanchâtre, poisseux, et accompagné du cramoisi sanguin de ma victime se répand sur ma tête et mon torse. J'aime pas les créatures vivantes pour ça. On les effleure à peine qu'elles giclent de partout !

      Je lance le corps. Au final son visage n'est pas beaucoup plus déformé qu'à l'origine. J'en profite pour me tourner vers l'ex-humainburger à la sauce blanche.

      J'espère que tu sais cogner, ils ont pas l'air commode

      Je retourne la tête vers les déchets maritimes gémissants qui ne se font pas taper par les quatre protecteurs de demoiselle en détresse. Le plus proche a la tête enfoncée, comme si je venais de lui mettre un frontal. Et manifestement, son crâne commence à se refaire une laideur en reconstruisant les morceaux qui ne tiennent plus... En plus d'être immondes jusqu'à l’obscénité, nos adversaires sont donc du genre à faire comme les lézards, et à refuser obstinément de mourir. Il va falloir se battre sérieusement.

      Aujourd'hui, fricassée de calmar farci à la mandale de cyborg, avec supplément de marrons !

      C'est ballot, d'ordinaire, c'est meilleur en salade, mais vu leur état de fraicheur...
        Ω Le grand Raspoutine, il a pas fait deux pas de gambillard que y'a tout le musée des horreurs qui déboule sur lui. Ou sur ce qu'il reste de sa splendeur, de ses griffes en clair de lune et de ses dents toujours longues.

        Alors, pour la première fois de sa vie, il a honte, honte à en chialer, sauf que c'est vraiment à vomir un chat qui pleure. Tout juste bon pour faire bien sur les livres d'images des gamines en manque de sensations fortes, eh. Mais ça empêche pas ; parce qu'il peut pas se battre et brailler qui il est en posant son kilo de couilles sur leurs trognes fondues à l'eau de mer. Il peut pas. Meow. Je peux pas, et toi, tu peux toujours.

        J'ai honte, Sören. Je déteste James du fond de mes tripes de revanchard. Je déteste la terre entière, le jour où tu m'as sauvé de l'autre grondace des berges de rivière ! Je te déteste !

        Tu veux m'faire plaisir, au moins ? Faire plaisir à ton vieux copain Raspoutine ? Alors, bats-toi pour deux, poussin. M'fais pas honte, j'ai pas besoin de plus. J'ai pas peur de la Camarde. Mais j'veux lui serrer la pogne en guerrier.

        Pas en pâte à modeler...


        -Bon, beh les gars, va falloir se battre.

        Okay, dit comme ça, ça a pas l'air, mais c'est vraiment la merde. En même temps, c'est Grand Line, mais j'sais pas, j'pensais pas tomber sur une attaque d'hommes poulpes avec pouvoirs vampiriques dès not' première vraie île. Ouais, bon, on a déjà eu l'attaque du serpent de mer géant, vrai, mais j'veux dire, ça, c'est normal. Les monstres marins du coin sont plus connus sur les Blues que l'amiral Kenpachi, alors quand tu passes Reverse, c'est limite si t'attends pas ton baptême du feu à base d'écailles tranchantes comme des rasoirs et de gueule de cauchemar.

        Mais ça... jamais aucun conteur en a jamais causé la nuit à la veillée. J'sais d'quoi j'parle.

        J'ai l'épaule qui tire, mais avec le sang qui pulse dedans à m'en faire péter le casque, je sens pas l'effort. Ma serpe tombe, une tête suit le mouvement. Mais ça suffit pas. Y'en a des tonnes, et à peine que ça pose un genou au sol, ça se relève. Oh, un peu plus moche, un peu moins fier, mais pas calmé. Le style du Lèche-Bottes sert à rien. Je frappe comme le forgeron sur l'enclume, comme une brute qui saute dans la cuve pour presser l'jus. Ça pète, ça pisse, ça râle, j'en suis couvert jusqu'à l'os. Je pue la poiscaille, les gars gueulent en se resserrant comme si ça pouvait aider, et y'a que le cyborg pour être utile à que'qu'chose. Ouais, y s'bat rude, il lâche rien. Même un Raspoutine qui lui vole dans la tête après s'être pris un méchant coup de pied bien ajusté, ça a pas l'air de l'faire sursauter. J'sais pas c'que c'est au juste que c'gars. M'fait penser à Marvin, sauf que Marvin, beh... j'sais pas, il avait un truc qui faisait qu'on pouvait l'trouver vaguement humain. Lui, non. On dirait qu'il tue parce qu'il est fait pour ça, qu'y a que d'la mécanique froide qui tourne comme un pressoir entre ses deux oreilles. Sauf qu'il en a pas, d'oreilles.

        Eh, c'qu'on peut penser comme conneries. Héhé.

        Bon, une fois la surprise passée, on s'fond dans l'action. Tempête d'acier, on taille, on tue, on retue, on s'fait une route. 'Sont nombreux, mais faciles à étaler. Puis quand on a pas trop d'états d'âme à avoir, y'a pas à dire, ça passe tout de suite mieux. C'est un peu comme dans les rangs des soldats de Goa, sauf que là, clairement, c'est bon enfant, ça fait du tort à personne. Tu tapes, ils tombent, ils se relèvent. Et là-dedans, t'essayes d'avancer sans trop réfléchir, sinon, tu décabanes. Ouais.

        … Attends. J'ai ben vu c'que j'ai vu, là ?


        φ Par le grand Belzébuth ! … c'est une horreur. Elle s'est vraiment... faite dévorer ? Sören... tu n'as rien vu, rien entendu, trop occupé que tu étais à te débattre face à l'immondice qui menaçait de te priver d'un bras tout entier. Mais c'est lui qui l'a poussée entre leurs tentacules. C'est le cyborg. Je l'ai toujours pensé, Sören : tout ce qui n'a pas d'odeur n'est pas honnête ! Mais à ce point... fais attention, compagnon ! Il t'a sauvé, mais il est dangereux ! Et il a eu raison en disant que les autres ne sont sans doute que des figurants ! Tu ignores ce qu'il est venu faire avec eux, mais dans le fond, peut-être que c'est lui qui a tout manigancé et qui fait semblant de se battre à tes côtés pour mieux user tes forces et t'abattre en fourbe !

        Miaw ! Si mes poils ne me retenaient pas à cette branche... je lui mordrais ses circuits jusqu'à ce qu'il ne bouge plus... qu'il ne puisse plus rien tenter contre toi, ou contre les autres...

        Mais tu te bats comme un lion et sans geste inutile. Tu écoutes ses derniers cris, enfin alerté. Tu la regardes, tu regardes les autres qui attendent en tremblant sous la pluie naissante. Il y en a un qui te prend par derrière, tu arrives à le faire rouler par-dessus ton épaule assez vite pour qu'il ne puisse pas te mordre. Mais tu as trop attendu. Vous êtes encerclés. Tu sais que tes serpes sont inutiles, il va falloir fuir. Vous ne pouvez pas gagner...


        -Les gars ! Suivez moi d'près, 'faut s'barrer d'ici, 'sont trop nombreux !

        Retrouver la Team, et surtout Iwan, c'est ton idée. Mais tandis que tu avances en ménageant comme tu le peux un passage aux autres (non sans me décrocher au passage, Belzébuth te bénisse compagnon), que Raspoutine se relève plus difforme et piétiné que jamais, et que le cyborg a l'air de chercher une explication à ton comportement, une drôle de musique se met à résonner à-travers les bois. Impossible d'en deviner la source, mais comme un seul cerveau, les mutants réagissent. Ils frissonnent, leurs longs tentacules gouttent sur le sol couvert de mousse. Ils... regardent le ciel, lèvent une jambe, puis un bras, puis frappent leurs torses du poing.

        Ils dansent. Leurs yeux fulminent de rage, ça a l'air de les exciter. Et d'un coup, d'un seul, ils se jètent sur les malheureux figurants. Le conteur indigène est le premier à y passer, il tombe sous les bruits de succion et au milieu des cris terrifiés de ses amis. Toi, tu fais tout pour rebrousser chemin, mais ils sont trop nombreux, et beaucoup plus rapides. Alors, tu tournes un regard pas vraiment serein en direction de ce que tu penses toujours être ton allié du jour qui reste calme dans la bataille.  


        -Gars ! Faut fuir, aide moi à les couvrir ! Ils vont tous y passer si ça continue !

        Ω ... ah, Sören. T'as toujours pas pigé ce que c'était, un Alpha. Ce mec en a rien à branler d'ses semblables, et il a raison. Il touche le RSA. Le Raspoutine Seal of Approval. Miéwhéhé.
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        Giclée de sang sur un poing d'acier. Os brisé, hurlement à mort, et destruction totale de certains membres.

        Tel est mon message comme messager de la mort. Chaque coup de genou s'accompagne d'un craquement. Chaque coup de boule voit un crâne éclater. Chaque uppercut est accompagné de son lot d'hémoglobine. Au cœur de la tourmente, je ne repère même plus les dents qui tentent encore bêtement de franchir ma structure d'acier.

        Et pourtant, ce soir, la mauvaise herbe ne se laisse pas arracher. Comme une nuée de lemmings courant vers sa propre annihilation, les humanoïdes se relèvent inlassablement, pressés qu'ils sont de goûter l'acidité amer de leur propre trépas. J'y mets du mien pourtant, et le blondinet ne semble pas non plus être de ceux qui retiennent leur coup lorsque que vient l'heure de renvoyer les élus de la putrescence aux fond des abysses où leur créateur à eu un jour l'idée saugrenue de leur offrir la malédiction dune vie qu'ils souillent par leur propre existence.

        Ils se relèvent et nous entourent.

        Le blondinet se défend comme un orque fasse à un banc de requins que la faim a rendu téméraires. Les calamars tombent, mais comme les miens, les parodies d'humains dégénérés se lèvent. Manifestement, si nous leur ouvrons les portes de la mort, eux, ils possèdent le passe partout pour les franchir dans les deux sens.

        Une musique retentit. Un homme crie.

        Le blondinet prend les devant. Ils s'inquiète pour les moins que rien. De l'aide ? Si les fort survivent, ce n'est pas parce qu'ils se fatiguent à courir derrières les rejets improbables et déformés que la génétique a parfois le mauvais goût de créer. Qui se soucis du banc de sardine, lorsque le Grand Blanc déchiquette la pieuvre venue faire ses courses parmi les sardines susnommées ?

        Personne en réalité. Mais, l'éleveur d'animaux de foire semble l'avoir oublié. Il devrait mieux surveiller ses rejetons pour éviter qu'ils valdingues partout tiens, au lieu de ce soucier deux trois ou quatre amas de composts qui, par chance, ont se sont retrouvés piétinné par un prédateur. Avec un peu de chance, la mort leur apportera plus de gloire que tout ce qu'ils auraient put réver de leur vivant.

        Il s'avance.

        L'imbécile.

        C'est-il rendu compte qu contrairement à lui, je ne crains pas les coups et morsures de les tas de chaire putride aux membres surnuméraires qui nous entoure ? Son instinct de survie aurait-il flancher au point qu'il ne se rend pas compte que seul un cyclone vivant de poing, de genou et d'acier pourra déboiser un peu, et permettre à na carriole de pas se perdre dans le sous-bois. Pour une fois, je me sens magnanime.

        Je m'élance aux côtés de l'étrangers protecteur.

        Dans notre sillage, sangs, tripes et cervelle s’unissent avec plus d'entrain que deux amants pour la nuit de noce. Les raclures nous servant d'adversaires n'en sont pas particulièrement handicapés. Sur notre trajet, un tas toujours plus compact des tas de chaires et de tentacule déformés s'amassent. Ils viennent d'eux même sous nos coup. Peut-être ces parodies d'être humains ont conscience de la misère de leur existence. Put-être désirent-ils voir se concrétiser la fin de leur sombre et morne vie avec autant d'entrain que moi ? Qu'en sais-je dans le fond ? Quel éléphant de mer se soucis de la pensée du pingouin qu'il vient de gober ?

        Une n-ième dentition se brise sur mes phalanges.

        La chose commence à devenir claire. Ce soir, l'île veut un tribu en sang, et le gland avec qui je fais la collocation de se corps protesterait contre la nature même de notre programmation si je me contentais d'offrir boucle d'or en sacrifice. Pour lui et les autres demi-portion, la survie passe par moi.

        Seul, je ne peut être touché par les coups non armés de nos opposants. Et, je me battrait bien mieux. La présence d'un autre ratier me gène à éliminer proprement la vermine. Par soucis d'efficacité, je ferais mieux de laisser les pestiféré suivre leur route de leur côté. A moi d'appliquer consciencieusement la médecine aux microbes envahissant et un peu trop prolifiques qu'accueille cette île.

        J'attrape une nuque et la brise. Devant comme derrière, les gros nous entourent. Dorothé et ses félins sont toujours là. Plus que quelques mètres, et on va pouvoir atteindre les pieds nickelés qui se battent encore pour les trois bout d'os restant de la donzelle.

        Coup de genou dans le fémur, coup de coude qui brise deux côtes, et un sternum enfoncé jusqu'à la colonne vertébrale. Je me retourne ensuite vers celui qui se veut protecteur des faibles et des lépreux.

        Leurs coups me font rien, part avec le reste de la piétaille, je m'occupe de la salade de fruit de mer et je vous rejoins d'ici une quinzaine de minutes.

        Voilà petit, survie, et tu apprendras peut-être que pour vider l'immense poubelle qu'elle cette garce que vous appelez la vie, il vos mieux un éboueur professionnel, et qui ne s'embête pas avec des détails comme la conscience, ou la pitié.
          φ Je ne suis pas certain qu'on s'en sorte tous indemne sur ce coup là, Sören... tu n'as pas trop posé de questions quand la brute toute bardée de fer et d'acier s'est proposée de rester. Je crois que tu n'aimais pas beaucoup ses manières fourbes, même si tu n'as pas vu tout ce que j'ai vu, moi, pendu par les poils à ma branche comme une vulgaire chauve-souris. Fschh ! Souris, et chauve avec ça ! L'humiliation est double, compagnon. Et pourtant, le grand Belzébuth m'en est témoin, je n'ai pas le quart de l'orgueil d'un Raspoutine ! C'est heureux !

          Ω Tout juste, marmot. T'as aucun orgueil, aucune fierté. T'as rien fait pour t'en dépêtrer tout seul, de ta branche. L'a fallu que ton maître révéré, adoré, aimé de tout ton petit cœur mielleux de vermine qu'a besoin d'une bête à pomper pour exister vienne te chercher. Au grand mépris de sa misérable vie, encore. Psheh ! Le mépris, ça, c'est digne d'un alpha ! Par contre, ta bouille d'ange et tes ronrons me foutent les glandes, là, derrière ma glotte en pâte à modeler. Qui va mieux, merci quand même. On dirait comme qui dirait que le temps y arrange pas mal. Beueh. J'pensais pas qu'jamais j'aurais quequ'chose à arranger. En-dehors de la trogne des prétendants au titre d'alpha suprême, Mwiéhé.
          Bon aller, c'est pas tout ça, mais faut courir, garçon. T'as le yab et toute sa clique de baveux qui te colle au calbut, même si le gros des troupes a préféré achever sa transformation en rillettes de la mer sous la pogne de l'autre, celui qu'avait des couilles faute d'avoir une gueule.

          J'cause au passé, ouais. Et j'fais bien, bande de gonzesses. S'il nous r'joint dans un quart d'heure, c'est qu'on s'ra tous en enfer à ce moment là. Sauf moi, j'ai encore un paquet de vies à griller.

          Eeeeh, pas si vite mon poussin !

          T'en sèmes des morceaux derrière toi, et c'est pas beau à voir. Tripes de gonzes au jus de fin de criée un jour férié. Mais le Grand Raspoutine a vu pire, comme Tahar. Et même plus que ça. Parce qu'à bien y gamberger, c'était vraiment taffiolesque le p'tit repas entre bons camerluches dans le noir, à côté du génocide du clan de la griffe molle ou de la grande famine des gouttières sud de Goa.

          Humains, pigerez jamais pourquoi on s'foutera toujours de vos gueules quand vous jouez à partir à la guerre une fois par siècle. Parce que pour nous, c'est tous les jours Marinford 1516. Meow !

          ♫   J'taille, j'tranche, j'recule pas. Jamais que j'recule. J'tente même de frapper là où ça commande plutôt qu'là où ça fait mal, dans l'sens où ça a pas l'air d'avoir mal et où j'ai tous les sens qui m'gueulent à l'unisson : à la plage ! À la plage !

          Ouais, au navire, ou au moins sur le sable ! Fuir cette foutue forêt qui pue le recoin douteux et l'embuscade ! Comment que j'sais si y'a pas pire que ça qu'attend son heure ?

          Du monde à protéger, ouais. Mais font tous les branques, vindieu, juré. J'leur avais dit d'pas m'lâcher, d'rester près d'moi. Et comme en quarante, y'a guère eu que les chats pour piger l'idée. A croire que j'cause pas l'humain, con. C'est pas compliqué, tout le monde m'a lâché, et j'aime pas c'que j'entends, dans la profondeur des bois. Fait longtemps que j'suis passé en mode « j'ai fait la guerre à Goa », j'entends plus rien, j'ai oublié la tâche que j'm'étais fixée sans trop comprendre. J'cours pour ma vie, j'cours pour les potes qu'attendent. Qu'on s'cale dans un coin peinard en attendant qu'ça s'passe, qu'le log se r'charge et qu'on r'mette les voiles vite.

          Y'a des « Omaïgode » qui résonnent de partout, derrière. J'veux pas savoir c'que ça veut dire. J'peux plus faire demi tour. J'ai l'sang qui bat fort à mes temps. Courage vieux cœur, trace, trace, trace ta route au milieu des cadavres !

          φ La plage est noire, l'obscurité est à peine percée de la lueur blafarde des étoiles, mais ça a l'air dégagé pour le moment. Sur ta gauche, il y a un navire que tu ne connais pas qui mouille au bout de son ancre proprement jetée. Plus rien devant toi, tu risques un coup d'œil en arrière. Et combien est grande ta stupéfaction lorsque tu t'aperçois que les poulpes scrutent le ciel et la mer d'un œil bien inquiet, avant de s'en retourner petit à petit sous la protection des arbres !  

          -Craignez quoi, bande de bâtards ! Allez ! C'est ça ! Barrez vous ! Yaha !

          Tu pousses un cri de joie et de victoire, en les voyant s'en aller. Tu ne penses déjà plus à ceux qui tu as abandonné à leur sort bien malgré toi. Ou du moins, tu essayes. Tu essaye d'être tout à ta gloire de fuyard victorieux, échappant à une situation que tu n'as ni comprise, ni provoquée. Voilà ton rôle, en vérité : tu es celui qui est venu, qui a porté l'espoir, et qui est reparti. Ne reste plus qu'à rassembler l'essentiel de l'équipe en espérant que les effets des légumes se seront dissipés. Comme chez toi, et comme chez Raspoutine qui feule, peste et crache en repartant à la charge. Il reviendra, compagnon. Il revient toujours...
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