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Une jounée en enfer

Torino, matinée.

Il régnait un silence de mort dans la soute du navire de la marine d’élite qui fonçait à toute vitesse en direction de Torino. Ils étaient tous des jeunes recrues, tout juste sortis du BAN où ils avaient subis l’enfer. Pour la grande majorité d’entre eux, dont Gon faisait partie, il s’agissait de leur toute première mission. Le bretteur était assis sur un banc, avec quatorze marines à ses côtés. En face de lui, un autre banc où se trouvaient quinze autres marines. Tous regardaient le sol, en proie à de profondes réflexions. On éprouve toujours une certaine appréhension lorsqu’on s’engage dans une voie nouvelle, même si on n’a pas le moindre doute. Et puis… Chacun savait qu’il allait risquer sa vie d’ici quelques minutes à peine. Quelques instants auparavant, le sergent avait annoncé qu’ils devaient se préparer à débarquer.

Leur objectif ? L’équipage des Sanglants. Ces malades avides de massacres avaient débarqués sur Torino il y a peu et avaient commencé à massacrer tous les habitants en violant les femmes et torturant tous ceux qui avaient le malheur de tomber entre leurs griffes. Depuis qu’il avait intégré la Marine d’élite, Gon connaissait par cœur toutes les fiches des criminels et révolutionnaires recherchés. Il savait donc parfaitement à qui il avait affaire. Une bande de psychopathes assoiffés de sang qui prenaient plaisir à provoquer la souffrance et la douleur chez les autres. Ils en avaient même fait une religion.

Capitaine Nakhrankh… Espèce de grand malade… Qu’est ce qui t’es passé par la tête encore ? Pourquoi le besoin de faire le mal ? Qu’est ce qu’un dieu adepte de souffrance pourrait bien t’apporter ? Ce type… Je dois absolument le faire disparaître. Comment pourrais-je un jour espérer élever mes enfants dans un monde contenant de tels individus… Mon Dieu. Quel spectacle atroce va nous attendre là-bas ? Je préfère ne même pas y penser, la réalité nous rattrapera bien assez tôt.


Il sentit une tape sur son épaule. Il se retourna et vit le mec à côté de lui qui lui tendait une cigarette.
-Première fois, hein ? Cogites pas trop, tu vas avoir besoin de ton instinct là-bas.

Gon prit la clope et le remercia d’un hochement de tête avant de l’allumer. La vache, c’était exactement ce dont il avait besoin. Il tira longuement avant de souffler un panache de fumée. Il savait qu’il n’aurait pas le temps de la finir. On entendait déjà les bruits du conflit qui faisait rage au dehors. Il ne devait plus être qu’à quelques centaines de mètres. On pouvait déjà ressentir la perte de vitesse du navire qui se préparait à accoster. Le bretteur passa la main sur les sabres qui se trouvaient dans son dos, s’assurant de leur présence rassurante. Avec eux, il ne pouvait rien lui arriver.

Soudain, sans prévenir, un grand choc les secoua et la porte du fond s’ouvrit laissant apparaître un tunnel jusqu’à l’air libre. Ils savaient tous que ce moment arriverait et pourtant, ils furent tous stupéfaits que cela arrive aussi rapidement. Que cela arrive réellement en fait. Tout cela semblait si peu réel. Des explosions se faisaient entendre autour d’eux. Avec discipline et organisation, tous les marines descendirent du bateau, fusils ou sabres à la main. Il fallait rapidement analyser la situation. Le navire des Sanglants mouillait dans le port à quelques centaines de mètres de là. Les pirates tiraient des boulets de canons sur la palissade de bois qui protégeait l’île. Du haut de leur protection, les autochtones se défendaient avec ce qui ressemblait à des explosifs artisanaux qu’ils avaient fabriqués. Gon rejoignit les rangs et attendit de recevoir ses ordres.
-Il semblerait que le capitaine Nakhrankh se soit trouvé pas mal de larbins depuis la dernière fois qu’il a fait des siennes. Ils sont très nombreux et ont littéralement envahit l’île. Nous devons donc les repousser et libérer Torino de ce fléau. Ce ne sont pas les ordres d’en haut, mais ce sont les miens : tuez tous ceux que vous pouvez ! Je ne veux pas de prisonniers en repartant !

Tous les marines acquiescèrent en chœur avec un bruyant « sir, yes, sir ! ». C’était l’avantage de la marine d’élite plutôt que la marine normale. Chaque bataillon avait le droit de faire ses propres choix et de ne pas obéir aux ordres du moment que la mission était un succès.
-Je sais que pour beaucoup, c’est la première fois que vous vous retrouvez sur un champ de bataille. Vous allez assister à des scènes particulièrement horribles. Vous devez oublier tous vos sentiments et toutes vos émotions ! Vous pleurerez, vous vomirez, vous vous évanouirez APRES ! Mais dites vous bien que les habitants de cette île ont besoin de nous. L’échec n’est pas une option ! Dispersez-vous !

A cet instant précis, un boulet tomba à quelques mètres du groupe de marine, soulevant un nuage de sable dans les airs. Tous furent soufflé par l’explosion et se retrouvèrent au sol. Gon tenta de se relever, mais ses oreilles sifflaient atrocement, lui faisant perdre tout sens de l’équilibre. Sa vision était brouillée par les larmes. Il avait du sable plein les yeux. Après quelques secondes qui lui parurent durer une éternité, il parvint à reprendre ses esprits. Il fit une rapide auto-inspection pour s’assurer ne pas avoir été blessée et remarqua qu’il était couvert de sang. Mais ce n’était pas le sien. Devant la troupe de nouvelles recrues, le corps déchiqueté du sergent gisait.

Bienvenue en enfer...


Dernière édition par Gon Blacknife le Sam 16 Nov 2013 - 11:02, édité 1 fois
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Partout autour d’eux, tout n’était que violence, odeur nauséabondes et balles sifflantes. Le danger était omniprésent et la perte du supérieur hiérarchique avait semé un sacré désordre au sein de l’équipe. Bien qu’entraînés, beaucoup d’entre eux ne disposaient pas encore de suffisamment d’expérience du terrain pour se lancer de façon autonome dans un champ de bataille. Les rangs commençaient déjà à se défaire et les caporaux, censés prendre la relève, n’en menaient pas large. Gon se mit à hurler pour se faire entendre, tentant de couvrir le bruit de l’affrontement derrière lui.
-Calmez-vous ! Souvenez vous de vos leçons, bordel ! Le sang-froid est la clef de tout ! On va commencer par se mettre à l’abri et on élaborera un plan pour repousser ces connards ! Tout le monde vers la falaise, vite !

Plus qu’heureux d’avoir un ordre à suivre et de ne surtout pas avoir besoin de réfléchir, les moutons suivirent Gon sans sourciller un instant. Pourtant, ce dernier n’avait pas plus d’idée qu’eux sur la marche à suivre. La crique où ils avaient débarqué faisait un arc de cercle de falaises au milieu duquel, un unique passage menait au village. Mais les habitants de Torino défendaient ce passage avec fouge, savant pertinemment que se laisser submerger à ce point stratégique signifierait leur perte à tous. Sur la gauche, le mur de pierre présentait un renfoncement leur assurant une sécurité relative. Une fois tous les marines réunis, ils se regroupèrent pour décider de la marche à suivre.

Bon. On est pas organisé, mais en théorie, tous les hommes ici présents ont été entraînés et savent parfaitement se battre. Ils devraient tenir tête sans problème à ces pirates de pacotilles. Le seul réel problème, c’est leur nombre. Ils sont au moins dix fois plus nombreux que nous. Pour l’effet de surprise, c’est raté. La frappe chirurgicale sur le sergent prouve bien qu’ils nous ont repérés. Il faudrait essayer de les faire reculer.


Gon regarda les autres. Le spectacle faisait peine à voir. Certains tentaient de  passer la tête pour voir ce qui se passait et revenaient immédiatement en arrière, manquant de peu de se prendre une balle. D’autres attendaient désespérément qu’on leur dise quoi faire. Les caporaux discutaient entre eux, conscients de leur devoir de mener les troupes, mais totalement désœuvrés. Ils avaient été formés pour assurer la cohésion du groupe et pour régler les éventuels problèmes internes. En aucun cas ils ne savaient établir une stratégie.
-Bon ! Ecoutez-moi ! Je sais ce qu’on va faire… Vous ne m’en voulez pas caporaux ?

Les trois hommes hochèrent très rapidement la tête, trop heureux de se décharger d’une telle responsabilité. Gon demanda alors qui savait se servir d’un fusil. Bien entendu, ils savaient tous, mais la question sous-entendait une certaine expertise dans le domaine. Douze hommes levèrent la main. Les autres étaient plutôt des adeptes du combat rapproché.
-Bien. Vous allez former une rangée et vous aurez deux rôles. Abattre le plus d’hommes possibles de votre position et, surtout, couvrir notre progression. Tout pirate s’approchant un petit peu trop d’un marine deviendra immédiatement une cible prioritaire. Si vous n’êtes pas sûr de votre coup, ne tirez pas. Il vaut mieux laisser un homme se débrouiller au corps àcorps que de risquer de le toucher par erreur. Compris ?

Tous acceptèrent sans hésiter une seconde. Il s’agissait d’une place privilégiée, à l’abri des balles et du danger. Gon pointa du doigt cinq hommes qu’il connaissait depuis le BAN. C’était des athlètes émérites et ils avaient fait des prouesses dans les parcours du combattant.
-Vous, vous allez aller rejoindre les autochtones près de la palissade. Soyez très prudent, vous allez devoir passer un moment à découvert. Vous leur demanderez des explosifs. Ils semblent en posséder en grand nombre. Ils devraient coopérer sans trop de problèmes, mais soyez tout de même sur vos gardes, on ne sait pas comment ils réagiront dans ce moment de stress. Une fois cela fait, vous reviendrez ici et partirez à la nage en direction du navire. Ils ne devraient pas vous voir arriver. De notre côté, nous ferons diversion pour qu’ils aient leurs regards braqués vers nous. Pas besoin de vous faire un dessin pour la suite… BOOM !

Les cinq hommes se frappèrent la poitrine avec force, montrant leurs convictions. Ils partirent sans attendre. Pour protéger leurs arrières, les tireurs commencèrent dés lors à canarder sans réfléchir. Profitant de cette latence, Gon courut en direction du navire qui les avait amené ici. Tête baissée, zigzagant entre les tirs, il plongea à l’intérieur de la soute.

Quelle merde ! Ils manquent de café ou quoi ? Je suis le seul à avoir les yeux en face des trous ? Il y en a pas un seul qui a pensé à prendre des réserves de munitions ! C’est quand même pas à moi de tout faire bordel ! En plus, je sais même pas où elles sont ! Ha, les voilà !


Attrapant une caisse de munitions, il s’approcha de la sortie et osa un regard vers l’extérieur. Profitant d’un instant de répit, il se mit à courir pour rejoindre les marines restés au pied de la falaise. La caisse lui servit de bouclier, recevant quelques impacts de balles. Heureusement que ce n’était pas une caisse de dynamites… Une fois le groupe rejoint, il déposa la caisse et prit le temps de souffler un peu. Il savait qu’il n’y avait pas de temps à perdre. A chaque seconde, des civils se faisaient effroyablement torturer et massacrer. Mais ils devaient attendre le retour de ceux qui étaient partis prendre de quoi faire exploser le navire.

Le temps de battement lui servit à se concentrer. D’ici quelques minutes à peine, il allait devoir foncer en première ligne, faisant confiance à des marines désemparés pour protéger sa vie. Il avait intérêt à faire le vide en lui et à ne pas laisser le doute s’installer en lui.
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Ils étaient prêts. Ou tout du moins, autant prêts qu’ils pouvaient l’être dans une telle situation. Personne ne faisait le moindre bruit. Les rôles avaient été distribués et même si l’assurance n’était pas au rendez-vous pour tous, c’était le meilleur plan proposé. Le seul d’ailleurs. Personne d’autres n’avait tenté d’apporter quoi que ce soit. Seul Gon, trou de balle d’élite de première classe avait essayé de faire quelque chose. C’était la raison pour laquelle il n’aurait pas toléré la moindre critique vis-à-vis de son plan. Il serrait ses sabres, paré au combat. Cela allait être un véritable massacre. Il leva lentement le bras en l’air et attendit une interruption des tirs adverses.

Le bras tomba. Le sang se glaça. Les hommes se mirent à courir en direction des pirates qui avaient réussi à enflammer la palissade de bois. Il y avait des cris. Les marines devaient enjamber des corps sans vie, parfois seulement un morceau. Gon dut éviter une tête de femme, le visage figé à jamais dans une expression d’horreur absolue. Cette vision resta imprimée pendant plusieurs secondes dans les rétines du bretteur qui tenta de faire abstraction de ce qu’il voyait et de ce qu’il entendait. Il n’avait qu’un seul objectif en tête, atteindre le navire pirate en vie. Leur charge n’était pas passée inaperçue. Déjà, les canons du navire se tournaient dans leur direction et le premier boulet s’écrasa à quelques mètres de leur groupe.

-Ne vous arrêtez surtout pas ! Un canon est lourd et difficile à manier. Ils auront beaucoup de mal à nous viser à la vitesse où nous allons !

A peine avait-il fini sa phrase qu’un des marines vola en morceau, frappé en plein torse par un projectile d’acier.
-Coup de chance ! Foncez !

Lorsqu’ils arrivèrent à une vingtaine de mètres du navire, la véritable bataille commença. L’équipage de pirate était en prise avec les habitants de Torino qui défendaient vaillamment leur territoire. Ces gens étaient très corpulents et se battaient avec des battes étranges qui explosaient régulièrement, provoquant de lourds dégâts. Mais les ennemis étaient trop nombreux et ils étaient submergés, n’ayant aucun moyen de défense efficace. Gon fonça dans le tas et commença à faire danser ses sabres. Ses lames étaient lourdes et traversaient la chaire sans même ralentir, comme s’il s’était agit de beurre fondu. L’arrivée du commando semblait inespérée pour les autochtones qui poussèrent un cri de victoire en les voyant débarquer.


Ne criez pas victoire trop vite. Ils sont vraiment nombreux. J’espère qu’on n’est pas venu uniquement pour s’ajouter à la longue liste des cadavres que je peux déjà voir ici. C’est fou ! Comment un malade comme le capitaine Nakhrankh a-t-il pu trouver autant d’adeptes d’une secte de dégénérés mentaux ? C’est impensable ! Il va falloir que je fasse un peu de ménage ! Ils méritent tous la mort de toute façon ! Diez Manos !


Un peu partout sur le terrain, des bras poussèrent et apparurent de nulle part. Les mains ramassèrent les sabres des pirates tombés au combat et se mirent à mouliner pour trancher les jambes des adversaires. Régulièrement, des sanguinaires tombaient au sol, abattus par les marines restés à distance. D’autres s’effondraient en hurlant, les chevilles coupées, rapidement achevés par des Toriniens enragés. Gon ramassa un cadavre par terre et s’en servit comme bouclier. Les balles fusaient de tous côtés et personne n’était à l’abri nulle part. Il fit alors pousser des bras de chaque côté de son torse pour pouvoir continuer à se battre.

Petit à petit, il parvenait à progresser vers le navire des criminels. Mais il avait l’impression que plus il avançait, plus la densité devenait importante. Un cri se fit entendre derrière lui. Il ne put s’empêcher de se retourner. L’incendie qui avait débuté sur la palissade commençait à se répandre et avait atteint le grand arbre sacré. Une flamme immense se dressait au milieu de l’île à présent. Très vite, on pu voir des jets d’eau qui provenait de l’intérieur du village. Les femmes restées à l’intérieur de l’enceinte avait réagit rapidement et étaient déjà en train de s’activer à le faire régresser.

Le véritable problème était les habitants de l’arbre, dérangés par les flammes. D’immenses oiseaux s’élevèrent dans les airs en un nuage noir de très mauvais augure. Le combat s’arrêta le temps d’un battement de cœur. Tous les regards se tournèrent vers la nuée de volatiles qui hurlaient. Ils étaient gigantesques, déployant leurs ailes afin de décrire de grandes embardées dans les airs. Une seconde plus tard, le nuage fondit sur la plage en poussant des cris aigues. Un mouvement de panique submergea alors la plage. Les combattants ne faisaient plus du tout attention à qui se trouvait en face d’eux. Une seule idée en tête : fuir ces monstres. Les oiseaux ne faisaient pas de distinctions entre les pirates, les marines ou les habitants de Torino. Ils avaient été dérangés par les humains et entendaient bien les chasser.

Nom de… Ils sont monstrueux ! Personne ne m’avait prévenu que je devrais affronter des aberrations de la nature en plus d’un équipage immense de tueurs sanguinaires ! Comme si ce n’était pas suffisamment le bordel ! Je ne suis pas entraîné pour me battre contre des choses qui m’arrivent par au dessus ! Ho merde !


Un homme venait tout juste de se faire attraper par les serres d’une créature et emmener dans les airs. Quelques instants plus tard, on entendit un bruit sourd. La situation devenait de plus en plus apocalyptique. Usant des pouvoirs de son fruit du démon, Gon parvint à faire chuter plusieurs volatiles en leur bloquant les ailes grâce à des bras. Mais ses efforts étaient bien dérisoires étant donné leur nombre. Sa maîtrise du fruit était encore très approximative et il ne pouvait faire apparaître qu’une dizaine de bras à la fois. Dés qu’il tentait d’en attraper un, un autre était libéré et prenait son envol. Il remarqua une ombre qui grandissait à ses pieds. Levant les yeux vers le ciel, il tomba nez à nez avec un bec grand ouvert qui menaçait de le gober.

-Prend ça, enfoiré ! Crève !

D’un coup de sabre, il décapita le monstre qui s’effondra sur lui. Le corps agité de spasmes l’écrasait complètement, l’empêchant de bouger. Il avait beau forcer, impossible de soulever la masse de chaire et de plumes.
-Tiens, tiens, tiens… Qu’est ce qu’on à la ? On dirait bien un petit marine sans défense…

Levant les yeux, Gon vit un homme, une batte sur l’épaule qui le regardait avec dédain. Il était d’une corpulence plus qu’impressionnante. Crâne rasé, muscles saillants, cicatrices sur tout le corps… Ce mec était flippant. L’homme piégé reconnut son interlocuteur. C’était Gosh, le bras droit du capitaine Nakhrankh. Il avait une prime sur sa tête pour acte de barbaries et cruauté, ainsi que meurtres et viols. Une explosion se déclencha tout prêt, faisant voler les cheveux du pirate.
-Tiens donc… Gosh.
-Pour vous servir, my lord !

Sans attendre, le colosse leva sa massue en l’air et l’abattit sur le marine bloqué.
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Lorsqu’il rouvrit les yeux, la massue était plantée dans le sable, à quelques centimètres de son visage. Il avait inconsciemment fait apparaître une jambe sur sa propre tempe et avait dévié le coup. Gosh resta interdit pendant un long moment. Il ne s’attendait en aucun cas à ça. Les yeux grands ouverts, il regardait l’homme avec une jambe sur le côté du crâne qui venait d éviter sa frappe. Il récupéra son arme et la reposa sur son épaule.
-Mais bordel de merde… Qu’est ce que tu es ?
-Ton pire cauchemar, petite merde !
-Peu importe, le chemin s’arrête ici pour toi !

Mais alors qu’il allait frapper, une terrible explosion fit voler l’arrière du navire pirate en éclat. Le souffle envoya au sol tous ceux qui se trouvaient à moins de cent mètres du bateau. Point positif, l’onde de choc fit rouler le cadavre du piaf et libéra Gon qui put enfin se relever. Il regarda autour de lui. Le sable et la poussière formaient un brouillard dense. On n’y voyait pas à trois mètres. Mais il pouvait sentir. L’odeur du sang. De la mort. La poudre à canon des fusils. La sueur. Il sentait le sable se coller à ses chaussures pendant qu’il titubait. Mais le pire, c’était l’intense silence qui régna pendant quelques secondes après l’explosion. Il aurait été incapable de dire si c’était ses tympans qui en avaient pris un sacré coup, ou si tout le monde était choqué et ne pouvait plus parler. En tout cas, les marines avaient finalement réussi leur mission.
-Bien joué les gars…

Le bruit de l’explosion et le souffle avait fait peur aux oiseaux qui s’étaient enfuis avec des cris désespérés. Ils avaient provoqué des dégâts terribles avec leurs serres tranchantes. Reprenant petit à petit ses esprits, Gon se retourna. Gosh s’était relevé, lui aussi. Ils se jaugeaient l’un l’autre, séparés d’une dizaine de mètres. Le sable était retombé mais la poussière continuait à stagner dans les airs. Les deux hommes semblaient seuls dans une zone isolée. Il n’y avait personne d’autre dans l’espace visible. Aucun ne parlait, le regard transmettant bien assez d'information. Ils savaient tout deux que d’ici quelques minutes, il allait y avoir un cadavre de plus qui joncherait le sol.

Ce gros balourd ne s’imagine tout de même pas me vaincre… Avec tous les crimes qu’il a commit, il doit bien se douter qu’un jour ou l’autre il devra payer. Et ce jour est arrivé, il périra par ma main et j'offrirais sa tête à son malade de boss. Je dois me concentrer. Le combat sera terminé au prochain coup. Mes sabres, ne m’abandonnez pas maintenant.


Sans prévenir, et surtout sans réfléchir, Gosh leva son bâton en l’air et se mit à charger. Gon, plus par réflexe qu’autre chose, plaça ses lames devant lui et courut également. Alors que l’affrontement allait être imminent, il fit apparaître une jambe juste devant le pied du sauvage qui trébucha de tout son long. Profitant de l’occasion, le bretteur planta ses lames dans sa nuque et les sépara de façon à détacher la tête du corps. Le crâne du pirate roula sur quelques mètres, entraînés par sa vitesse. Finalement, ce connard n’était pas si fort que ça.

Attrapant la tête de Gosh par les cheveux, Gon se mit à avancer au milieu des corps, lentement, sur ses gardes. La visibilité était mauvaise et il pouvait se faire attaquer à tout moment. Plus il approchait du lieu de l’explosion, plus la densité de cadavres augmentait. Maintenant qu’il était tout proche, il se rendait compte que la violence de la déflagration avait été bien plus forte que prévue. Les explosifs avaient atteint la réserve de poudre à canon des pirates, sans le moindredoute. L’embarcation avait sombré, mais le fond de la mer était si peu profond qu’une bonne moitié dépassait encore du niveau de l'eau. Comme zombifié, le révolutionnaire avançait, un pas après l’autre. Il buttait un pirate de temps à autre lorsque l’un d’entre eux avait l’audace de trop s’approcher.
-Vous ne m’intéressez pas, les sous-fifres… Capitaine Nakhrankh, prépare toi à ma visite.

Je n’ai pas le moindre doute sur la localisation du capitaine. C’est toujours pareil. Les pirates, le gouvernement, les marines… Celui qui est à l’origine du massacre se trouve toujours à l’abri, bien loin des affres de la bataille. Même si le navire est en morceau, je suis certain qu’il s’amuse en regardant toutes ces personnes perdre la vie, bien planqué dans sa cabine. Quoique… Le bateau est penché à présent. Il doit plutôt se trouver sur le pont à profiter du spectacle.


Arrivé devant le navire il remarqua le corps d’un homme particulier. Il était entièrement recouvert d’une mousse verte. Sa peau semblait toute rugueuse, sa barbe avait l’apparence d’algues et ses cheveux étaient emplis de feuilles. Mais cet homme était mort, une partie de son corps avait été arraché par la violence de l’explosion. Il marcha sur le cadavre de l’homme et s’en servit pour se surélever suffisamment afin de pénétrer dans la toute jeune épave. Le bâtiment était en proie à un incendie qui se propageait le long du couloir central. De son pied, le révolutionnaire infiltré défonça les portes une par une, cherchant dans quel pièce se planquait l'enfoiré.
-Un marine ? Tu as du cran pour venir jusqu’ici… Tout seul en plus.

Gon s’immobilisa et se retourna, très lentement. Nakhrankh se tenait debout, juste au début du couloir. Il avait finalement réussi à avoir son petit entretien avec le responsable de tout ce merdier. L’homme en face de lui semblait incroyablement satisfait de la situation. Gon fit rouler vers lui la tête de Gosh et cracha par terre. Malgré sa folie incontestable et son penchant pour la destruction et la voie de souffrance, l’homme faisait preuve d’une certaine noblesse. Menton levé, parfaitement habillé dans un kimono très chic, il avait la main posée sur le pommeau d’une épée extrêmement décoré.

Le matelot Blacknife attrapa les deux katanas qui étaient dans son dos et les présenta à son nouvel adversaire. Même deux personnes qui n’avaient rien à voir et qui se haïssaient au plus profond de leurs cœurs éprouvaient un certain intérêt l’un pour l’autre s’ils se découvraient une même passion pour le sabre. Il y avait un respect qui s’installait automatiquement entre deux bretteurs. Gon n’avait qu’une envie, faire prendre l’air aux tripes de cette enflure. Mais pourtant, là, sur l’instant, il voulait voir comment ce type se débrouillait avec une lame. Il voulait faire une passe et étudier la technique de ce sabreur.
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Le pirate souleva un sourcil, d’un air intéressé. Un combat au sabre était rare de nos jours, la plupart des hommes préféraient se cacher derrière des armes à feu ou de la technologie avancée. Mais le sabre était l’arme absolue, depuis toujours et à jamais. Ils sortirent tous les deux leurs sabres de leurs fourreaux et se mirent en position sans dire un mot de plus. Que pouvaient-ils bien dire ? L’heure n’était plus à la parole mais aux actes. Il fallait mettre un terme à la boucherie qui avait lieu dehors. Bien qu’à vrai dire… le volume sonore avait bien diminué depuis leur arrivée. La plus grande majorité des pirates étaient morts et les habitants de l’île avaient laissé les marines finir le travail pour se concentrer sur l’incendie de l’arbre. Ce gigantesque séquoia était sacré pour leur peuple et le voir partir en fumée aurait été un terrible malheur.

Le capitaine Nakhrankh ne se battait qu’avec une lame, qu’il tenait à deux mains pour pouvoir y insuffler plus de puissance et de force de frappe. Gon n’avait pas besoin de ça. Sa technique de la lame de plomb de maître Honda consistait à alourdir ses lames grâce à un courant d’énergie juste au moment de l’impact. Grâce à cela, il pouvait se permettre d’utiliser un sabre à chaque main.
-Ohhhh… Du Nitoryu, hein ? Intéressant.

Le capitaine pirate approcha alors en effectuant des rotations de tout son bassin, et parfois même des tours sur lui-même. Il utilisait la force centrifuge pour accélérer encore la vitesse de sa lame. Le métal brillant passait et repassait devant Gon qui était obligé de reculer pour ne pas se faire arracher la moitié haute du corps. Plusieurs fois, il tenta de parer les assauts, mais ses sabres étaient immédiatement expulsés vers l’arrière, ses bras ne pouvant encaisser une telle puissance de frapper. Il manquait de se déboîter l’épaule à chaque tentative et préféra simplement reculer et esquiver. Mais derrière lui, l’incendie continuait d’avancer. Il observa bien le malade qui s’approchait de lui et tenta de comprendre le rythme de son mouvement.

En haut à droite, en bas à gauche, en bas à droite, en haut à gauche, en haut à droite, en bas à gauche, en bas à droite, en haut à gauche… Maintenant !!


Profitant d’un coup horizontal haut, Gon plongea et passa sous la lame avant de se retrouver derrière son adversaire. Ce dernier se retourna en hurlant. Il eut juste le temps de parer le coup de Gon et de le repousser. Mais le marine n’avait pas l’intention de lui laisser l’occasion de reprendre sa petite danse. Alternant le droit et le gauche, il l’assaillait de coups rapides, très difficiles à parer avec une seule lame. Mais le capitaine Nakhrankh finit par attraper sa propre lame avec les doigts et tint son épée horizontalement au dessus de sa tête. Il bloque les deux katanas de Gon et le frappa d’un chassé dans le ventre. Gon fit un bond en arrière et s’écrasa face contre terre.

-Sale merde… Tu oses venir sur mon propre navire et me menacer ? Me mettre en difficulté ? Je suis en mission sacrée, n’espères pas m’arrêter ! Dieu a créé la vie, Looz va créer la mort et ainsi l’univers sera en équilibre parfait ! Je suis son paladin ! Et tu es mon prochain sacrifice !

Il posa son pied sur la tête de Gon et leva son arme. Mais au moment de frapper, quelque chose le retint, l’empêcha de frapper. Il regarda au dessus de lui ce qui le gênait et vit une main qui avait agrippé sa lame et qui semblait provenir… de son propre dos. Un rire se fit entendre.
-Hinhinhin… Tu n’as aucune chance…

Gon se releva devant l’expression médusée du pirate. Il ne parvenait pas à retirer ce troisième bras dans son dos. Gon se plaça alors devant lui et baissa la tête. Deux autres bras poussèrent en dessous des siens et attrapèrent les sabres des pirates morts sur la plage qu’il avait récupéré.
-Nitoryu, Santoryu, Yontoryu…. Même Jûtoryu… Tout cela ne pose aucun problème pour moi. Tu as eu le malheur de croiser la route du plus grand bretteur du monde. Petit à petit, les pirates sauront qui je suis. Et me craindront !

Le visage du capitaine était devenu blême. Lorsque Gon avança, il eut même un mouvement de recul. Ce n’était pas normal, pas naturel. Ce marine le faisait vraiment flipper. Il voulut s’enfuir mais une main lui avait attrapé le pied gauche. Pestant, il donna un coup d’épée dans la main qui disparut dans un petit nuage de pétales. Mais alors Gon était déjà à sa hauteur. Autant son talent de bretteur lui avait permis de parer deux sabres à la fois, autant contre quatre, il était impuissant. Très vite, il commença à encaisser des coups, à l’épaule, puis aux cuisses, aux mollets. Plus le temps passait, plus il faiblissait. Au bout de quelques minutes à peine, la lame de Gon se planta au milieu de son front et le combat s’arrêta. Le corps du pirate s’effondra, secoué de soubresauts. Gon ramassa l’arme de son ennemi et la plaça dans son dos avec les autres. Il n’allait tout de même pas laisser une telle beauté se faire prendre.

Mon premier ennemi vaincu à la loyale en combat de sabre. Il avait vraiment une force surprenante pour sa carrure. Je devrais apporter le corps du capitaine sur la plage. Cela mettrait fin au conflit. Déjà que le fait que tous ces hommes aient suivi un détraqué comme celui-là, cela m’étonnerait beaucoup qu’ils continuent en le sachant mort. Mais, je ne vais pas me faire chier à le porter, sa tête suffira.


Il décapita l’homme vaincu et ramassa également la tête du second, Gosh, qui avait assisté au combat, les yeux grands ouverts dans une expression de surprise. Un crâne dans chaque main, Gon sortit du navire et repassa devant le cadavre de l’homme bizarre recouvert de végétation. C’était Germemousse, le docteur des Sanglants. Trouvant qu’avoir les trois têtes feraient plus d’effet, il le décapita également et prit sa tête, bien que ce ne soit pas lui qui l’ait vaincu. A son grand étonnement, il restait toujours une bonne centaine de pirates qui continuaient à se battre contre une quinzaine de marines. Ces derniers étaient surentraînés et avaient l’habitude de se battre contre plusieurs adversaires à la fois, en particulier les caporaux. Son combat avait duré moins longtemps qu’il ne l’avait pensé. Dans le feu de l’action, il n’avait plus du tout fait attention au temps qui passait. Mais son duel avait duré à peine six ou sept minutes.

-LES SANGLANTS SONT VAINCUS !!

Brandissant les trois têtes pensantes de l’équipage en l’air, il hurla la fin de l’équipage. A la vue des têtes, la majorité des pirates pâlirent et commencèrent à s’enfuir. D’autres étaient choqués et ne bougèrent plus, laissant le champ libre à ses adversaires. La motivation les avait fuit et ils ne valaient dés lors plus rien. Les fuyards n’ayant plus de navires, ils furent rapidement abattus par les marines au fusils restés en retrait. Les autres furent massacrés sans pourparlers. Les quelques rares qui voulurent se rendre furent tués par Gon lui-même. Après tant de sang versé, comment pouvaient-ils espérer le pardon ?

Gon leva les yeux et constata avec plaisir que l’arbre n’avait pas complètement été consumé. Les autochtones avaient réussi à ralentir la progression des flammes et l’incendie devrait être terminés d’ici quelques minutes. Il se tourna alors vers les membres de sa troupe d’élite qui étaient encore là. Trente au départ, ils n’étaient plus que dix-sept, lui compris. D’après les différents rapports effectués aux deus seuls caporaux restants, le groupe de fusiliers avait subit une attaque surprise qui avait provoqué la perte de trois marins. Sur les cinq marins partis déposer des explosifs, deux étaient morts dans l’explosion qui avait été bien plus violente que prévue. Les huit autres étaient morts au milieu du champ de bataille. Personne ne fit de compte-rendu de la situation. Au milieu du combat, on ne comprend rien et on compte sur son instinct.

Les marines remercièrent et félicitèrent un par un Gon qui se sentit incroyablement gêné. Il n’y avait pas de quoi, il avait vaincu leur adversaire, c’était pour ça qu’ils étaient venus après tout. Mais au fond de lui, cela lui faisait plaisir. Il savait que ce n’était que la première marche d’un immense escalier en direction du monde parfait. Mais au moins, il l’avait montée cette putain de marche…
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