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Quand blue et cyan se rencontrent

Année 1625,
Logue Town.

Et bah. C'est pas trop tôt. Ces satanés pirates ne sont plus. Envoyés à Impel Down, là où ils ne risquent plus de nuire à personne. Je n'ai jamais visité cette prison, mais j'y mettrai les pieds un jour. Après tout, il suffit simplement d'aller dans Calm Belt, d'échapper aux monstres marins, d'éviter les rois des mers. Mais je ne me fais pas de soucis. On m'a toujours dit que les bateaux de la marine n'avaient pas à craindre les monstres marins. Pourtant, personne ne m'a jamais dit pourquoi. Le prochain gradé que je croise, je lui demande. Maintenant que je suis lieutenant, j'ai plus d'influence. Oui, je sais, ce n'est rien du tout. Mais quand même plus qu'en étant un simple sergent. Je suis fatigué par la course poursuite que j'ai du faire et les combats que j'ai mené. Je suis lessivé. Alors on va en profiter pour se reposer un peu, reprendre des forces. On va commencer par se détendre dans un bar. Je l'ai bien mérité après tout. Je sors donc de la caserne après avoir donné mes vêtements à nettoyer. Oui, ils étaient plein de sang et de sueur, à cause des efforts fournis. La jeune femme les a nettoyé vraiment très rapidement. Je ne sais pas ce qu'elle a fait, mais ils sont nikel. On dirait même qu'ils sont neufs en fait ... Je les porte donc fièrement. J'ai voulu lui extirper le secret de ce miracle, mais elle a tenu bon. J'ai utilisé toutes les techniques de torture à ma disposition. Ce qui signifie qu'elle a subie les plus horribles choses dont je suis capable. J'ai commencé par lui demander poliment, et ensuite, j'avoue avoir dérapé. Je me suis mis à genoux, et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je l'ai supplié de me donner sa recette miracle, mais non, rien. Elle m'a mis K.O. avec un magistral "non". Du coup, j'ai abandonné après l'avoir remercié.

Je suis donc devant la base, en train de demander aux soldats où je peux trouver un bar proche et pas trop cher. Ils me remercient pour ce que j'ai fais. Je rougis, et prends la direction du bar qu'ils m'ont indiqués. Pourquoi je rougis ? Je n'ai pas à avoir honte. Je viens de faire quelque chose de bien, de très bien même. J'ai arrêté pour plusieurs millions de pirates. Ils ne feront plus jamais peur aux civils. Seuls les gradés de la marine peuvent en faire autant. Quelques chasseurs de prime également. Mais pour le reste du monde, c'est impossible. Je ne dois pas avoir honte, ce n'est pas normal. Je dois être fier de moi. Ça risque d'arriver plus souvent sur Grand Line. Je ferais bien de m'y habituer. Je suis un héros. J'ai participé à la chute de Las Camp. Je viens d'arrêter des criminels hautement primés. Mais je ne dois pas me relâcher pour autant. J'ai plusieurs jours devant moi avant que je doive monter à bord de l'Asgard. Je vais en profiter pour m'entraîner. Encore, et encore, et encore ... Oui, je vais devenir plus fort. Bien plus fort. Je ne ferais pas honte à la marine. Il n'y a plus que dix grades entre mon rêve et moi désormais. Je peux le faire. Je sais que je peux y arriver. Je VAIS le faire. Je serais amiral en chef. Je prouverai au monde qu'on peut être né malchanceux, sous une mauvaise étoile, sur une île perdue, que les gens du bled vous déteste, ça ne change rien. A force de motivation, de détermination et d'entraînement, on peut rattraper ceux qui ont eu la chance de naître dans les meilleures conditions. Sauf que moi, je ne serais pas un salo comme certains. Je suis passé par le même chemin que mes soldats. J'ai vécu ce qu'ils ont vécu. Je suis plus à même de les comprendre que ceux qui commencent directement avec un haut rang. Mon histoire m'a forgé tel que je suis. Je ne regrette absolument rien. Je leur montrerai qu'un perdant peut devenir un gagnant, que dans ce monde, si on s'en donne les moyens, on peut y arriver.

Mais pour l'instant, direction le bar, j'ai soif, et mal aux jambes. J'entre donc dans l'établissement avec ma tenue ... peu habituelle. Chemise blanche, cravate bleue à rayures noires, pantalon de ville, chaussures de ville, et un manteau noir ouvert en grand. Oui, je fais tâche dans le bar. Mais je m'en fiche. Je suis là pour passer un bon moment et me détendre. Je m'assois au bar. Le barman vient me voir pour me demander ce que je veux. C'est pas croyable. Il n'a aucune idée de qui je suis, ni même de ce que je souhaite à boire. Dans West Blue, chacun sait ce que je bois, et on me le sert avant même que je n'ai finis de me poser. Mais est et ouest sont différents. C'est pas plus mal. Je commande alors plusieurs shooters de whisky. Un bon vieux qui traînait depuis quarante ans. Je sors les billets pour payer, et une voix m'interpelle au même moment.
Lieutenant Tas'natak ! Et merde ... Je ne peux pas avoir une minute à moi, non ? Je donne les billets au barman, quand la voix s'approche. En une phrase, il devient mon meilleur ami. C'est pour moi. D'un seul coup, je prête attention à ce que mon ami me dit. Je reconnais l'un des soldats à qui j'ai demandé la direction du bar. Je récupère mon argent en le remerciant.

"Que puis-je pour toi, matelot ?
C'est un honneur de pouvoir vous parler. Puis-je m'assoir ?
Bien sur. On est pas en service ici, chacun est libre.
Je voulais tellement vous parler avant que vous ne partiez. J'ai appris que vous alliez aller sur Grand Line. Est-ce vrai ?
Oui. J'ai décidé de rejoindre l'équipage des Iron Marines.
Alors comme ça, t'es un marine, toi !
Oui, je suis marin.
J'aime pas la marine.
Vu ta tronche, c'est pas étonnant.
Arg !
J'ai pas envie de me battre, et t'es pas de taille. Alors retournes t'assoir et buvons tranquillement.
Une fois que t'auras la tête explosé, ma bière n'en sera que meilleure.
Pas de bagarre dans mon bar !
Ne vous inquiétez pas, je ferais attention à ne rien détruire."

Je me retourne, faisant face à une montagne de muscles. Le type doit bien faire dans les deux mètres vingt de haut, pour heu ... cent vingt kilos je dirais. Du muscle uniquement, pas de graisse. Pas de tee-shirt non plus. Il me fonce dessus sans attendre. Je dis au marin de ne pas bouger. J'attrape le bras du Musclor, utilise la balance des forces opposée et son élan pour le lever en l'air, horizontalement. Une main sur son torse me permet de le maintenir. Il se débat autant qu'il peut. Je le laisse tomber à plat ventre avant de lui coller ma chaussure gauche sur le cou. Bah quoi ? J'ai 2000 dorikis, et lui une petite centaine maximum ... Rien d'étonnant à ce que la fin de la "bataille" soit prévisible à l'avance.

"Je te l'avais dit. Pourquoi personne n'écoute jamais. Maintenant, soit tu retournes boire ta bière et on oublie tout ça, soit on va régler ça dehors et tu finis dans une cellule pour outrage à un membre des forces de l'ordre ainsi que refus d'obtempérer et mise en danger de la vie d'autrui. T'en dis quoi ?
...
C'est bien ce que je pensais. Que chacun reprenne ses actions, ce n'est rien."

Et chacun suit on conseil. Le type se relève brusquement. Pendant un instant, j'ai cru qu'il allait me charger. Ses yeux envoyaient des flammes signifiant je veux t'étriper, t'arracher les boyaux et les bouffer devant ton copain pendant qu'il mange un de tes yeux avec ton oreille droite. Mais il n'en fait rien. Il remet ses vêtement tels qu'ils étaient avant, et repart bouder dans son coin.

"Ouah. Lieutenant c'était ... impressionnant.
Non, ce n'était rien. Un jour, toi aussi tu seras capable de faire des choses comme ça. Il suffit de s'entraîner dur, très dur, de le vouloir, et d'y croire. Le plus dur, c'est d'y croire. Tu sais, avant, j'étais comme toi. Je n'étais pas le plus rapide, ni le plus fort, et encore moins le meilleur ... J'étais ... quelqu'un de banal. Puis j'ai pris conscience qu'être banal, c'est aussi être exceptionnel, dans un sens.
Hein ?
Réfléchis. Tu es en train de devenir un soldat, non ?
Oui.
Est-ce que quelqu'un te dit quoi penser, quoi faire, quand le faire ... ?
Non, lieutenant.
Donc tu le fais par toi même. Dans ce monde où l'uniformité est la chose que recherchent ceux qui nous entraînent, ne penses-tu pas que rester soi même soit un miracle ? Tu ne t’aplatis pas. Tu dis tes pensées. Tu as tes propres points de vue. Moi, je trouve que c'est un miracle. Et lorsque j'en ai pris conscience, j'ai appliqué cela à toute ma vie. Si je suis exceptionnel, pour ne pas devenir exceptionnellement exceptionnel ? Pourquoi devrais-je rester le raté qu'on pensait que j'étais ? C'est moi même qui me suis cantonné à cette image de moi. Quand je l'ai brisé, j'ai enfin pu exploiter mon potentiel. Découvrir ce pourquoi j'étais fait. Devenir bon et doué à quelque chose. Depuis, je ne cesse de m'améliorer. Et tu sais quoi ? Chacun en est capable. Chaque personne peut changer sa vie, si vraiment elle le souhaite. Chacun est exceptionnel. Tu peux, et tu vas changer ta vie, soldat. Tu sais pourquoi ?
Non.
Parce que je crois en toi. Un être a changé ma vie, pour la rendre meilleure. Et même s'il n'est plus là aujourd'hui, je continue à suivre ses enseignements. Je ne suis pas un maître ou quoi que ce soit, mais quand je le peux, je dispense ses enseignements. Ils ont fait de moi quelqu'un de meilleur. Je veux faire pareil avec le monde."

Le jeune soldat reste sans voix. On continue à parler comme ça pendant ... longtemps. Comme il se fait tard, il doit rentrer à la caserne. Je lui dis au revoir, et lui souhaite bon courage. Quant à moi, je peux enfin boire mes shooters. Je m'avale donc les dix d’affilé, presque sans respirer. Le barman me demande zi tout va tien. Zien zur ke tout ba bien. Z'ai ptet bas bu debuis ... *hic* mais ze zait encore m'abbeter. Là, il a dit une phrase qui m'a scotché, même si j'étais ... plus tout à fait sobre : "Lieutenant à terre." Cette simple phrase m'a fait prendre conscience de bien des choses. Je suis un officier subalterne maintenant. Je ne peux plus faire ça. J'ai des responsabilités. Je représente la marine. Mais merde. Pour une fois, on va y aller à fond. Alors je vais juste.

Blank !

Hein ! Je me réveille en sursaut, comme piqué par une seringue. Je suis affalé sur le bar, l'endroit est presque désert. Un truc gluant comme mon bras sur le comptoir. Je prends ma tête à deux mains car j'ai l'impression qu'elle va exploser. Roh ... Plus jamais ça ... Le barman est en train de fermer le bar, il m'aide à sortir dehors. Je m’appuie sur un mur pour rester debout. Une fois qu'il est parti, j'avance comme je peux. Je rampe en fait. Je suis obligé de garder un œil entièrement fermé et un à moitié, car les lumières sont trop fortes pour moi. C'est alors que surgit une ombre, immense. Je lève la tête, et crois reconnaître la carrure du type dans le bar. Et merde. Mauvaise étoile, je te déteste. Mais je me hais encore plus d'être dans cet état. Je suis presque sans défense ... Presque. Car sentant le danger arriver, je serre mon poing droit, et l'envoie devant. Enfin, n'ayant pas les idées fraiches, je dirais plutôt ... à droite. Il s'encastre légèrement dans le mur. Je tente de le retirer, mais je suis bloqué. Je tombe alors sur le sol. Mon bras suit, et emporte un truc avec. Je le sens plus lourd. Vraiment plus lourd. Je jette un coup d’œil. J'ai arraché une partie du mur dans lequel mon membre s'est figé. Et merde. Deux handicaps à présent. Est-ce que ça pourrait être pire ? Je recule, en essayant de ramper. Ouais, bah essayer de ramper avec un mètre carré de brique attaché à vôtre bras et on en reparle. Je ne parviens pas à me relever, je suis cloué sur le sol, à leur mercie. Et pour couronner le tout ... ma main se retrouve dans un substance ... étrange. Molle, mousseuse, et odorante. Oui, j'ai mis la main dans un merde de chien.

"Rah, qu'elle est belle ainsi la marine."


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    J'avais oublié à quel point Logue Town pouvait puer. Mes souvenirs l'avaient embellie, cette ville. Quand Marie-Joie étalait ses méandres de morosité, de corruption et d'injustice, Logue Town me paraissait comme un paradis ensoillé. La vérité restait que l'une comme l'autre n'étaient que des villes comme tant d'autres encore, peuplées d'humains, et présentant tous les travers de l'humanité. Principalement la tendance à se vautrer dans les mœurs contestables et à faire cohabiter le miséreux avec le choquant.
    Le quartier des docks était un joli gourbi qui ne demandait qu'à devenir un coupe-gorge. Pour le moment, la présence forte de la Marine sur place enrayait les tentatives de développement crapuleux. Bien entendu, jamais Logue Town ne sombrera dans le vandalisme à la Dead End. Mais ici et là, il y avait des aspirations à être un peu plus... un peu moins... sages.

    Ce n'était pas plus mal. A trop vouloir avoir du propre partout, on finissait par s'affaiblir à ne pas pouvoir lutter contre la moindre infection... Par repousser la moisissure trop loin, on perdait le sens des réalités. Or, la réalité, c'était le B-A-ba de la carrière de CP. Et c'était à Logue Town que j'avais fait mes premières armes. On ne le répétera jamais assez, parce qu'il est impossible de qualifier cette impression de familier, de confortablement étriqué. C'était peut-être moche, mais c'était « mon » moche. C'était là que j'avais fait mes premières enquêtes, noué mes premiers contacts, recrutés mes premiers mouchards.
    Il serait idiot de penser que rien n'avait changé, mais il serait tout aussi imbécile de s'imaginer que quatre ans avaient révolutionné le paysage local. Et là, c'était une experte qui parlait.
    Les bas-fonds de Logue Town, c'était un terrain connu, mais pas conquis. La Marine n'y était que tolérée, et si j'avais su gagner quelques noblesses aux yeux des péquins du coin, c'était bien en jouant sur la carte « les CP n'aiment pas la Marine non plus ». Que vienne une étincelle, et j'étais certaine que cette distinction passerait illico à la trappe.
    Ainsi, si je revenais dans ce quartier, ce n'était pas par nostalgie, ni par besoin. L'époque où je comptais réellement sur mes contacts était révolue. Non, j'étais là par acquis de conscience. Parce que j'étais une bonne petite agent CP, et c'était ce qu'on attendait de moi. J'étais surtout ici pour prêcher pour ma paroisse. Pour autant que je susse, Logue Town était fidèle au Gouvernement. Oui, certains quartiers se la jouaient ado rebelle en plein crise d'identité, mais généralement, la laisse tenait plus que bon et le dos courbé s'offrait aux caresses.
    Peut-être était-il temps de changer les choses...

    Un peu partour, des bars plus ou moins louches. Ce n'était pas une cours des miracles. En fait, ça a même plutôt bonne gueule. Logue Town n'est pas une ville pauvre, s'il fallait le formuler ainsi. Mais ce qui se jouaient derrière les façades, les drames et les complots, les désirs et les espoirs, les rancœurs et les rumeurs. Ici, le pouls de la ville battait la chamade. Jamais Logue Town ne dort-elle que d'un œil. Ici, c'était la vie, dans tout ce qu'il y a de plus agité, burlesque, pitoyable aussi.
    Comme ces deux types qui en venaient aux mains, surtout pour une histoire de regarde de travers ou de reniflement. La susceptibilité des hommes, un mystère des plus profonds. En temps normal, j'aurais laissé courir. Ça n'avait jamais été mon boulot que de veiller sur la conduite d'ivrognes. Ça, c'était la Marine. Et si je pouvais, par mon inaction, prouver toute la faiblesse de l'armée gouvernementale, tiens, je n'allais pas m'en priver.
    Mais l'une des deux silhouettes ne m'était pas totalement inconnue :
    -  « Benny ? C'est bien toi Benny ? »

    Tip tip tip tip faisaient mes talons alors que je trottinais vers mon « ami ». Benny la Main-Rouge était ainsi surnommé pour les nombreuses entailles et éclatements de peau sur ses phalanges. Rouge, comme le sang qu'il avait fort chaud. Ce type était un cogneur, et sa cible privilégiée restait la Marine. Une obscure raison de querelle familiale ou de rancune personnelle, je n'y avais pas trop prêté attention. Je l'avais une fois sauvé d'une arrestation en prétendant qu'il bossait pour moi, juste pour damner le point à un sergent qui m'avait prise de haut, moi la jeune CP en formation. Juste pour l'obliger à relâcher le coupable qu'il venait d'arrêter et pour la capture duquel il s'apprêtait à se rengorger. Juste parce qu'il m'avait énervée et que je pouvais le titiller. Benny indifférait à l'époque – Karl, José ou Pin-Lu, que m'importait - et ça n'avait sûrement pas changé.
    -  « Combien de fois devrai-je te dire que si tu te bats, tu dois faire ça dans un endroit tranquille et surtout, ne rien détruire. Je ne serai pas toujours là pour te sauver la mise... »
    Oui, je profitai de la situation pour l'enfermer encore plus dans un système de reconnaissance à mon égard. Juste parce que je pouvais. Parce que, honnêtement, les coups de mains de Benny... pas certaine que ça valait quelque chose.

    Et juste parce que je le pouvais, je détruisis le morceau de mur qui constituait une preuve flagrante de la méconduite de Benny, d'un coup de Rankyaku. Le béton qui entourait le bras de Clotho – encore anonyme à ce moment – éclata. Bon, ce n'était pas du tout ce que je voulais. J'avais misé sur une nette et précise séparation en deux, avec un glissement au ralenti, comme dans les films. J'avais encore des petits réglages à faire sur la question... Mais j'agis comme si j'avais fait exactement ce que j'avais voulu faire et que tout allait bien dans le meilleur des mondes.
    Clic clic tip clic tip clic Les pavés étaient inégaux dans le coin. Du coup, je me dandinai plus qu'autre chose en direction du duo. Etrange, le copain de castagne ne ressemblait pas aux habituels. Mon Benny aurait-il changé ?
    -  « Je peux savoir sur qui tu tapes ? Parce que là, des comme ça, dans le coin, c'est assez rare... et qu'est-ce que je t'ai dit sur taper les inconnus ? On ne sait jamais où ils sont allés, ils sont peut-être sales et tu vas chopper des mycoses.. » Alors que je parlais, une odeur nauséabonde s'imposa.  La preuve par les faits. « Hé vous ? Je vous invite à aller puer ailleurs. Très, très ailleurs, si possible... » Et si ceci avait le phrasé d'un conseil, l'intonation d'un conseil, c'en n'était certes pas un. Mais à mon avis, vu le relent d'alcool qui succédait à l'odeur de défécation, la nuance était perdue pour l'hé-vous à terre...
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Vous avez déjà eut des flashs dans votre vie ? Je parle de ses flashs qui vous aveuglent pendant plusieurs minutes, vous privent de votre vie pendant quelques instants. C'est ce qui m'est arrivé. J'ai vu un truc rose arrivé près de nous. Ça a balancé un machin bleu ciel je crois. Là, j'ai eu mon flash. Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais sur le sol, le bras libéré de la partie du mur. La sensation sur ma main gauche me rappelle dans quelle substance j'ai mis la main. Mon estomac me rappelle que je n'ai pas l'habitude de boire. Ma bouche confirme que quelque chose veut sortir. Mon bras droit est endoloris à cause du béton. Une voix m'interpelle. Elle est stridente pour moi. Trop. Tout ça me ramène à la réalité. Je me relève difficilement. Je lâche malgré moi un bruitage évoquant les boissons consommées plus tôt dans la soirée. Je m’appuie sur la maison. J'essaie de détailler le truc rose, mais mes yeux sont à demi fermés. Je m'essuie la main gauche sur le dit mur. Je veux avancer vers Nanny, sauf que mes jambes sont bloquées. Ma main droite file vers mon estomac, comme pour essayer de retenir le flux qui remonte le long de ma trachée. Je serre les dents, et ravale ma fierté, au sens propre pour une fois. J'arrache un morceau de tissus qui m'essayer entièrement les mains, la bouche et le visage. Par chance, une petite pluie commence à tomber. Je me pousse du toit qui nous tenait à l'abri pour me faire arroser. La sensation de l'eau fraiche qui coule sur mon visage me fait du bien. Ça me procure des sensations nouvelles. Je revis physiquement, comme une renaissance. Je reprends alors conscience de ce qui m'entoure.

Je ne peux pas rentrer à la caserne comme ça. Je dois changer de vêtements d'abord. Mais toutes les boutiques sont fermées à l'heure qu'il est. Je vais devoir attendre demain matin. Ce qui veut dire passer la nuit dehors. Et ça, ça va être dur ... Mon regard se porte alors sur la belle aux cheveux roses. Désolé que vous ayez assisté à ça. Je n'ai pas l'habitude de boire autant. Mais j'avais besoin d'une dose de courage pour retrouver mon équipage, passer Reverse Mountain et aller sur Grand Line. D'ordinaire, j'aurais été largement capable de me charger d'un type comme lui. Mais visiblement, l'alcool a altéré mon jugement. Je m'appelle Clotho. Merci de m'avoir ... aidé. A qui dois-je cette aide ?

Entièrement trempé désormais, je me sens bien mieux qu'auparavant. L'odeur disparait grâce à la pluie. Je suis lavé. J'essaie de me remémorer ce qui s'est passé. Mais le flash m'a ... comme ... empêcher de regarder. Je n'ai absolument aucune idée du temps qu'il s'est écoulé ou de ce qui s'est passé pendant. Je me souviens quand même d'un grand flash bleu provenant de la jeune femme. Une sorte de lame d'air. Mais elle ne porte pas de sabre. Comment a-t-elle fait ?

Dîtes, c'est quoi ce que vous avez fait tout à l'heure ? Cette lueur bleutée ... Parce que c'est franchement pratique ...


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    S'il pensait m'amadouer avec ces gestes et ces paroles, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu'au bout, le hé-vous. Il sentait bizarre, il parlait bizarre, il agissait bizarre. En un mot comme cent, il était bizarre.
    Pendant qu'il faisait des trucs bizarres, comme se mettre sous la pluie et se parler tout seul, j'avais expédié Benny loin de tout ça, chez sa femme et ses gosses. Finalement le hé-vous se tourna vers moi et me fut révélé la grande et unique vérité : le machin bizarre était un Marine.
    Alors, je ne sais pas sous quelle étoile est née ce mec, mais il part avec un sacré handicap dans la vie. Après, moi, j'm'en fous, c'est sa vie. Ou plutôt, sa mort.

    - « J'ai assisté à bien pire qu'un mousse qui vomit ses boyaux après s'être fait latté le fondement par un régulier du coin. Enfin, tu n'as pas vomi et je t'ai sauvé du lattage de fondement, mais les faits sont là. J'ai vu pire que toi. »
    A défaut de lame, je portai un parapluie. J'avais vécu suffisamment longtemps à Logue Town pour savoir que chaque marée était accompagnée par sa bruine. Enfin, bruine. Le mot est facile. Là, c'est un bon crachin, bien fin, bien pénétrant, du genre à vous geler les doigts de pieds plus vite qu'il ne le faut pour dire Sentoumaru. Avec un soupir à fendre l'âme, je décalai mon parapluie, pour offrir un abri partiel à mon jeune compagnon. En fait, à bien y regarder, nous avions plus ou moins le même âge, mais il semblait si.... niais... Avais-je jamais eu ce regard de paumée de l'existence, quand je débutais aussi ? Pitié, dites-moi que non...

    - « Boire n'a jamais donné du courage. Tout juste cela inhibe-t-il le bon sens. Car si tu n'étais pas saoul, tu n'aurais pas tenté de chercher des poux à Benny, même si c'est lui qui a commencé. Tu es censé être un Marine, et un Marine ne se bat pas dans les tavernes, ni ne se bat contre les civils. Alors, les deux à la fois, penses-tu... Le courage, on trouve ça au fond de soi, pas au fond d'un verre. Souviens-toi si tu veux « survivre » à Grand Line. » Cahin-caha, nous nous mîmes en route. En dépit de ses déclarations, nous allions directement à la caserne. Hors de question que je fusse responsable de ce gars plus longtemps que nécessaire. Par ailleurs, j'aurais dû le laisser pourrir dans son caniveau. Pourquoi lui ai-je adressé la parole ou répondu par la suite, aucune idée. Sûrement un contre-coup des nouvelles que j'avais récemment apprises. « Surtout que.... Grand Line, ce n'est pas plus dangereux que ça, si tu fais partie d'un bon équipage. Je l'ai déjà parcouru, et je suis encore vivante pour en parler. Donc, pas besoin de courage exceptionnel. Ce n'est pas le nouveau monde non plus... »
    Sauf que Alheïri s'était fait bouffer par un monstre dans la rade d'Alabasta. Hum, quelque chose me disait que ce n'était pas un truc à dire à hé-vous.... Clotho, pardon. Par contre, ma voix se cassa et ce fut d'un ton un peu sec que je répondis enfin à ses principales interrogations.

    -  « Je suis Shaïness Raven-Cooper, agent du Cinquième Bureau. Ce que tu as vu, c'est le rankyaku, une des techniques du rokushiki. Je ne la maîtrise pas encore très très bien, je viens de l'apprendre. Mais rien qu'à ce stade, c'est très efficace, comme tu as pu le voir. Mais je suppose que tu sais que le rokushiki est efficace en général.  »
    Je nous avais conduit à un boui-boui qui, malgré l'heure tardive, était encore ouvert. Le Héron Pavoisé devait son nom à un concours inspiré par une cuite mémorable entre plusieurs camarades, et depuis ce jour-là, le patron avait refusé de toucher à une goutte d'alcool. Non que le nom fusse à ce point ridicule... c'était ce qui s'en suivi qui le fit regretter à jamais d'avoir abusé de la liqueur. En conséquence de quoi, il n'ouvrait que la nuit, ne servant qu'un café des plus infâmes, dans l'unique but de dé-saouler les âmes infortunées qui avaient succombé au vice.

    - « Je peux trouver une explication pour tes vêtements auprès de l'officier de garde, mais je ne pourrai rien pour toi si tu pues l'alcool ou si tu titubes sur tes pieds – et ne pense même pas à vomir. Par contre, si tu arrives à avaler tout ça et à le garder dans ton ventre, je peux faire en sorte que demain, quand ton navire lève l'ancre, tu sois sur le pont (sans nul doute en train de le frotter) plutôt qu'au trou pour manquement au règlement. »
    Ça, c'était une pinte entière d'une mélasse ressemblant à un enduit difficilement fondu, sentant plus le macchabée que le macadam. Un café made in Héron. Parce qu'à défaut de héros, on prend le héron, et rond et rond petit patapon. Ou pantalon. Ils ne savaient plus bien, à ce moment de la nuit.
    Tout ce qui comptait était qu'ingérer la mixture vous requinquait pour la journée. Fallait-il encore y arriver.  Pour savoir qu'un verre est de trop, encore faut-il l'avoir bu, nécessité fait loi et l’occasion fait le larron.
    Et rond, héron, héron...
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Elle me regarde avec ses grands yeux, presque sur ses grands chevaux, de toute sa hauteur. Rien qu'à l'entendre parler, on comprend que madame n'est pas n'importe qui. Madame est une femme. Et pas prêt d'être ruiné, ni sans manières il semblerait. Tout mon contraire. Moi qui n'ai pas un sou, pas de foyer, aucune manière hormis celles des militaires. Je la suit tandis qu'elle parle, qu'elle parle, qu'elle parle, qu'elle parle ... Ô mon dieu, mais elle ne la ferme jamais ? Ah si, seulement quand elle réfléchit. Donc oui, jamais.

"Le truc, c'est que je ne suis plus un mousse. Je suis ... heu ... lieutenant actuellement."

Voilà de quoi lui donner un fou rire. Un jeune lieutenant, inconscient, qu'une femme sauve, sans aucune notion de responsabilité. Je réfléchis un peu à ses paroles. D'habitude, je suis bien le dernier type à vouloir me battre, surtout contre des civils, même aussi stupides que ce Benny. Mais quand je bois ne serait-ce qu'un peu, comme je n'ai pas l'habitude, l'effet désinhibant agit de suite. Quand elle me parle du nouveau monde, un point d'interrogation anime mes yeux. C'est quoi encore ça ? Le même regard interrogateur persiste quand elle me dit venir du bureau cinq. Puis, en parlant du rankyaku, je saisis. Cipher pol. Sauf que ... Il fait quoi le bureau cinq ? Pendant que je réfléchis, on arrive devant un ... bar ? Hôtel ? Je ne sais pas trop, ma vue n'est pas revenue entièrement. Je dois toujours plisser les yeux pour voir à peu près correctement.

"Rankyaku, c'est pratique, puissant, rapide, contrôlable. Ça serait pas mal si je pouvais apprendre ça avant d'aller sur Grand Line. Ça me ferait toujours une attaque de plus à utiliser en cas de besoin. Et puis, ça ressemble à une lame d'air, mais sans sabre. Donc si je me retrouve sans sabre, je ne serais pas sans défense. Dîtes, vous pourriez m'apprendre ?"

On rentre. On s'assoit. Elle commande. Je blêmit quand je sens le truc arriver. Oui, parce qu'on peut le sentir à plusieurs mètres tellement c'est odorant. De la merde mélangée à de la boue, des chaussettes moisies et un écureuil mort depuis des semaines. Voilà l'odeur que j'ai sous le nez. Autant vous dire que je dois bien me retenir pour ne pas vomir une fois de plus. Je n'arrive même pas à poser les yeux dessus tellement ça pique. J'essaie de faire un sourire à la jeune femme au nom bien trop compliqué. Mais je ne pense qu'à une chose : plutôt mourir que de boire ça. De toute façon, c'est ce qui va se passer si je le bois. A part mourir maintenant en ingérant cette ... "mixture", je pense avoir d'autres choix. Je pousse la chope loin de moi.

"Désolé, mais le café n'a aucunement un effet revigorant sur moi, quand bien même serait-il serré et en quintuple exemplaire. Le seul effet, c'est de réveiller mon allergie au café. Allergie mortelle, soit dit en passant. Allez-y, riez, vous pouvez. Je sais que je suis le premier type qui est allergique au café, mais oui, ça existe." J'attends ses rires tout en prenant mon air dépité. Pourquoi personne ne me crois jamais quand je le dis ? Le café ne sert à rien, c'est mauvais, ça fait jaunir les dents, ça pue, et c'est cher. J'appelle le type et commande à la place un bon litre d'eau. Il tire un peu la gueule, mais bon. Il m'amène donc une pinte d'eau. La meilleure boisson au monde, après le whisky. Je commence à la boire sans m'interrompre. Je reprends mon souffle en plein milieu avant de reprendre. Je termine une minute plus tard, tour fier. Oui, l'eau est le meilleur moyen pour moi de décuver. D'où la douche que j'ai prises grâce à la pluie, le fait que mes vêtements soient plus lourds et que je sois trempé jusqu'à la moelle. "L'eau, ya pas meilleur.  Maintenant, excusez moi, je dois aller me dégourdir les jambes." Je quitte Shaïness pour aller aux toilettes et éliminer l'alcool de mon corps autant que possible. A chaque centilitre expulsé, je me sens mieux. D'ici deux litres, je serais presque d'aplomb, avec juste un horrible mal de tête.

Ça me rappelle la fois au QG de West Blue, quand Sif et et Ben ont volé une bouteille à un gradé, l'ont ramené dans le dortoir, et où nous l'avons bu. Il m'a suffit d'un verre pour être pompette. Et quand la punition est tombé, cinquante tours dehors sous la pluie en pleine nuit en sous vêtements, je l'ai mal accueillis. Pourtant, elle m'a a fait du bien, car j'ai dessoulé rapidement. Sueur plus eau, c'est pas mal. Et j'ai finit en me maudissant d'avoir été aussi bête pour accepter de boire. Je reprends mes esprits, me lave les mains, et retourne auprès de la jeune femme. Je répète encore deux fois les précédentes actions. Quelques trente minutes plus tard, je suis amplement capable de faire semblant. A part le mal de crâne, mes vêtements et mon odeur, personne ne pourrait dire que j'ai été dans un bar.


"Merci pour Benny, et pour m'avoir amener ici. Je me sens mieux à présent. Si nous en revenions à votre rankyaku. pourriez-vous me l'apprendre ? Je rêverai d'avoir une telle technique. Elle est belle, puissante, autant rapproché qu'à distance, pratique si on a pas d'arme. J'ai quelques jours avant que le bateau ne parte. Le lieutenant d'élite m'a donné un mois pour devenir plus fort. J'ai grandis, mais pas assez pour être capable d'atteindre mon rêve. Je ne boirais plus d'alcool jusqu'à ce que je sois devenu amiral en chef de la marine."

Les quelques personnes près de nous se retournent et rigolent. Un bon gros rire gras. Certains vomissent en même temps. Je leur lance un regard noir. "Rigolez tant que vous voulez, mais j'y arriverai. Je devrais être mort avant même ma naissance. On a prédit ma mort à ma naissance ensuite. On a dit que je ne vivrais pas plus de quelques mois. Que jamais je ne rentrerai dans la marine. Que je resterai mousse toute ma vie. Regardez moi aujourd'hui. Je suis un lieutenant de la marine. Je viens d'envoyer à Impel Down des pirates primés pour plusieurs vingt millions de berrys. Je suis peut-être un enfant pour vous. Mais vous verrez. Avec le temps, j'y parviendrai. Tel est mon destin." La plupart continue de rire, n'ayant pas fait attention à mes paroles. Mais mes yeux, mon attitude et mes gestes son sans équivoque. J'y crois. Et j'y croirai jusqu'à ce que ça arrive. Shaïness peut sentir ma conviction. Je balais la salle du regard. Un type me regarde. Grand, brun, musclé. Le genre qu'on a pas envie d'emmerder. Je soutiens son regard. Dommage que je ne sois pas présentable ... Je reporte mon attention sur l'espionne. Ayant presque entièrement décuvé, je parle normalement, mes yeux ouverts comme à leur habitude.Vous faîtes quoi ici, sinon ?


Quand blue et cyan se rencontrent Drapea11


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    Si la révélation de son grade me fait rire ? Que nenni. Au mieux, ricaner. Quoi ? Fallait-il que je tombasse en pâmoison ou que je frissonnasse de respect ? Des Marines d'élite, j'en avais eu toute une brochette àc chaque réunion de famille. Les Cooper se spécialisaient dans cette branche. Mon propre frère Angus était lieutenant d'élite. Oui, j'étais blasée. De toutes les façons, puisque mon nom ne lui disait rien, je n'allais pas jouer les aristocrates sur le retour qui condescendaient à éduquer la plèbe. Nooon, ce n'était pas DU TOUT mon genre.
    Mon genre, c'était plutôt d'appuyer où ça faisait mal.
    Enfin, ça, c'était plutôt mon petit plaisir.

    - « Tu es lieutenant, et tu ne tiens pas ton alcool ? Pire encore, tu ne sais pas que tu ne dois pas boire ? Ben, elle est belle la Marine. Heureusement que je ne compte pas sur toi pour me protéger... » Je m'assis comme si j'étais dans le boudoir du Renaissance Palace. Je le vis faire des manières et des simagrées. En fait, de nous deux, c'était moi qui portais le pantalon et lui la vierge effarouchée. Non que je fusse vierge, à bien y regarder. Mais si boire un black heron le mettait dans ses états, je n'imaginais pas ce que ça allait donner sur Grand Line. Pas étonnement de la Miss Clotho eusse ressenti le besoin vital de boire au-delà de ses limites. « Tu fais bien ce que tu veux, moi, je ne voulais que t'aider. » Ingrat de péquenaud. « Par contre, pour ta gouverne, le black heron n'a rien d'un café. Même pas sûre qu'il y ait un seul grain de café dans tout le lot. Mais bon, tu es grand, tu sais ce qui est bon pour toi, n'est-ce pas ? »
    Je pouvais me permettre d'être mordante. Parce que Môsieur ne voulait pas assumer les conséquences de ses actions, me voilà à faire le piquet pendant que le demoiseau allait faire ce que seul un garçon allait faire derrière la porte verte. Enfin, garçon... j'entretenais un doute certain et un certain doute sur la question.

    Puis la donzelle revint me bassiner avec l'histoire tragique de sa vie. Je roulai les yeux au ciel. Mais qu'est-ce que j'avais fait aux Moires ou à la pétasse qui faisait tourner sa chienne de roue, pour mériter ça ? Non, mais vraiment ? Ou alors le Destin faisait grève et son intérimaire embauché illégalement en CDD était encore un stagiaire boutonneux qui pensait qu'il avait des bonnes idées, voire des idées tout court.
    - « Tragique. Vraiment. Je suppose que je dois applaudir devant tant de détermination ou autre ? Je pourrais compatir, mais j'ai grandi dans le luxe et l'amour, et je n'ai jamais eu à demander quoi que ce soit. Donc là, à part me donner envie de m'ouvrir les entrailles pour voir si ce moment de torture va bientôt passer, je ne vois pas ce que ta petite tirade ajoute à l'histoire... »
    Sa conviction, je n'en doute pas. Ce petit morveux allait se faire tuer avant d'avoir eu le temps d'apprendre à faire ses lacets. Moi-même n'avais-je jamais été aussi idéalistement naïse, alors que j'en tenais une bonne couche, niveau calembredaine, billevesée et rêve de paillette. A quand la tirade sur la princesse à sauver et l'honneur à venger ?

    - « Ecoute petit, si tu veux devenir fort, pas de problème. Mais ce n'est pas l'entraînement qui va t'aider. Tu vas devoir avant tout ouvrir tes mirettes et enlever tes jupons, et te salir les mains. Et je ne te parle pas de ce que tu en as fait auparavant, bien entendu. »
    Autour de nous, les gars qui désoualaient approuvaient. S'ils s'étaient moqués de Clotho, ce n'était pas ses fringues ou ses objectifs. C'était sa manière d'être.
    Oui, vous pouvez nous appeler des désabusés. Peut-être était-ce mal, de ne plus croire et espérer. Peut-être avions-nous tort de briser les rêves complètement chimériques d'un utopiste. Mais la chose restait : on ne s'intéresse qu'à ce qui ne nous indiffère pas totalement. Sinon, on ignore. Se railler de Clotho, c'était encore lui reconnaître quelque chose. Quoi, je serais bien en peine de le dire. Par contre, je ne nierais pas que je succombais à mon tour à son …. charme... nommons ça charme. Les autres options étaient beaucoup moins flatteuses.

    - « Le seul destin que l'homme connaît, c'est de naître pour mourir. Entre temps, on se débrouille, et on évite des déclarations platoniques qui donnent envie aux malveillants de démontrer par A + B que ton destin est de crever dans le caniveau le plus proches. Arrête de croire que tu vas réussir par la seule force de ta volonté. Il faut de la chance, des amis, des alliés, des appuis, il faut mentir, se battre et plein d'autres trucs bien dégueu. Si tu veux devenir amiral en chef, tu vas devoir sacrifier quelques convictions au passage. On n'a jamais rien sans rien... »
    Shaïness, puits de sagesse.
    Qui l'aurait cru.
    Sûrement pas moi, en tous les cas.

    Puisque la Pucelle était plus ou moins sobre, je quittai l'endroit qui fut avalé par le brouillard qui se déroulait comme une bête pernicieuse dans les rues depuis les docks. S'il voulait me suivre, il était le bienvenue. Après tout, il ne me devait rien et moi... encore plus. Ou moins. Je suppose que tout est une question de point de vue.
    - « Le rankyaku est une technique offensive. Il n'y a rien de « beau » dans une arme. L'esthétique, c'est du superflu... et c'est moi qui parle. Personnellement, être tuée en étant éclatée en mille morceaux ou un truc qui scintille, c'est du pareil au même. Je ne t'enseignerai pas cette technique, ou aucune autre, si tu ne te montres pas moins enthousiasme sur ton envie à pouvoir te « défendre ». Dis-toi bien que tout homme est au moins le fils de quelqu'un. J'en ai vu, des pourritures. Mais personne ne naît réellement diabolique. C'est peut-être ça, la différence entre toi et moi. Toi, tu ne vois qu'un poste, et le prestige qui va avec. Moi, je vois les tâches, les décisions, le poids des responsabilités, tes doutes et des regrets. »
    Ce n'était pas du courage qu'il lui fallait, mais un sens de la réalité. Il avait « peur », mais ne savait même pas pourquoi.

    - « Tu as forcément entendu parler de l'opposition entre nos deux corps. Le CP voit la Marine comme une bande de pantins hypermusclés sans cervelle et vous nous voyez comme des gratte-papiers ou des lâches. Mais le fait que vous êtes la flèche, et nous l'arc. Vous finissez ce que nous avons commencé. Ce que je fais ? C'est fouiller partout, soulever les pierres et le merdier qu'est cette civilisation pour vous dire où vous devez passer, vous les femmes de ménage, avec les balais et si nécessaire, le kärcher. Nous sommes peut-être les deux faces d'une même pièce, mais nous ne voyons pas la chose de la même façon. C'est pourquoi j'insiste sur le fait qu'il te faudra d'adapter à bien plus qu'un entraînement physique.
    Le Rokushiki est un art martial de haut rang, spécifique au Ciper Pol. Ce n'est pas par vanité que seuls les agents y sont initiés. C'est par mesure de sécurité. Sinon ça revient à donner un couteau de boucher à un enfant secoué de tremblements. A chaque tâche, son outil. »


    Nous étions arrivés à la porte de la Caserne.
    - « Bien. Première épreuve : convaincre l'officier de te laisser passer sans avertir le gradé... sans lui dire que tu as merdé – encore une fois, dans tous les sens du terme – et qu'il doit être sympa avec toi. Essentiellement parce que je n'ai pas envie t'attendre que tu sortes du trou. Je dois rejoindre mon équipe à Marie-Joie, moi... » Shaïness ou comment se vanter sans en avoir l'air.... « Si tu foires, je serai là pour te sauver le bacon. Si tu arrives, c'est rendez-vous demain à 7h00 devant le bureau des CP. Allez, à toi de jouer. »
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... Heu ... ok ... Que dire de plus. Tout a été dit je crois. Shaïness à l'expérience derrière elle visiblement, tout comme sa jeunesse. Alors quand elle me dit que je vais devoir sacrifier quelques convictions au passage, ça me fait un choc. Car oui, même si je m'étais empêché d'y penser depuis mon entrée dans la marine, j'ai déjà renoncé à certaines de mes croyances. En y entrant, je ne voulais pas tuer. Et c'est toujours le cas. Je pensais arrêter les pirates, révolutionnaires et les gens malhonnêtes. Mais depuis, j'ai fais quelques combats, quelques actions. Et j'ai compris. Le monde est moche. Il pue. Il craint. Je ne voulais tuer personne, mais je l'ai déjà fait. J'ai renoncé à cette croyance, à laquelle je croyais dur comme fer. Tout ça parce que c'est trop dur. Je pourrais bloquer les gens au lieu de les assassiner. C'est vrai, je pourrais. Mais ça me demanderai beaucoup plus de temps. Et ce temps que je passerai à les stopper, je ne pourrai être ailleurs. Donc mes hommes seraient livrés à eux même. Je pourrais en perdre sans m'en rendre compte. C'est donc moi qui devrais envoyer les lettres à leur famille. C'est moi qui devrais leur expliquer pourquoi je n'ai pas pu les aider ou les protéger. En tuant les ennemis, c'est plus rapide, et radical surtout. Ils ne peuvent pas se relever pour nous prendre par surprise. Mais en agissant ainsi, ce sont leur famille qui reçoivent les lettres. Personne ... Personne ne devrait vivre ça. Jamais.

Pourtant, chaque fois que je combat, je laisse une chance de reddition, et personne ne touche aux personnes s'étant rendu. Ce n'est pas ma faute si personne ne m'écoute. Les criminels préfèrent mourir que d'aller en prison. Est-ce ma faute pour autant ? Je ne suis que lieutenant, je n'ai aucun pouvoir de dissuasion. Voilà pourquoi je dois graver les échelons rapidement. En étant reconnu de par le monde, les gens sauront de quoi je suis capable. Ça permettra peut-être de sauver des vies. Ou en tout cas, d'éviter d'en perdre. C'est la seule chose que je puisse faire. Je n'ai jamais pris plaisir à tuer quelqu'un. Et j'espère que je n'en prendrai jamais. On est sorti du café. Je n'ai pas dit un mot depuis tout à l'heure. Je regarde le sol. Et puis ça sort.


Je crois que j'ai assez sali mes mains comme ça. Personne ne devrait avoir les mains sales. Je me suis engagé pour sauver des vies, pas pour en prendre. J'utilise toujours les mots avant les armes. J'épargne autant de vie que possible. Mais dis moi, toi qui a l'expérience. Dis moi ce qu'on est censé faire quand on est entouré par des dizaines de pirates, armés jusqu'au dent. Dis moi ce qu'on peut faire pour éviter de perdre des vies quand ils ne veulent pas se rendre ? Oui, c'est vrai que j'ai tendance à placer la vie de mes hommes au dessus de celles des criminels. Mais ce n'est pas par plaisir. Je le fais parce qu'eux au moins tentent de sauver des vies. Ils risquent la leur pour rendre ce monde meilleur. Une vie de perdue est tragique, peu importe que ce soit celle d'un pirate, d'un criminel, d'un marine ou d'un noble.

Mais comment puis-je sauver des vies si je suis aussi faible ? Je ne suis pas encore assez connu pour dissuader les gens de par mon simple nom. Mais un jour, j'y arriverai. La simple évocation de mon nom fera se rendre les criminels. Comme les amiraux. C'est pour ça que je veux devenir un haut gradé de la marine. Si je prends plaisir à combattre quelqu'un d'au moins aussi fort que moi, je n'ai jamais aimé prendre des vies. Je l'évite autant que je le peux. Il suffit de prononcer le nom d'un amiral pour que la terreur se lise dans les yeux des personnes recherchées. Devenir une force dissuasive, voilà ce que je souhaite. Je n'ai jamais prétendu être le meilleur, savoir mieux que les autres quoi faire, être le plus intelligent. Tout ce que j'ai à offrir, c'est ma volonté et mon cœur. Dis moi en quoi ça aide à combattre et sauver des vies, ça. Je réussis à en sauver grâce à mes plans, mais c'est tout. Ils ne sont pas assez efficaces. Si seulement je pouvais sauver tout le monde ...

Quand je me suis engagé, je ne pensais pas avoir besoin de prendre de vie. Je pensais qu'on allait me lier à un gradé dont le nom dissuaderai les criminels de combattre. Je pensais que le mal serait vite repoussé. J'avais tord. Mais j'apprends de mes erreurs. Aujourd'hui, je suis seul. Mon destin est entre mes mains. Et celui des gens autour de moi également. Mes convictions resteront intactes, car c'est la seule chose dont je dispose qui vienne vraiment de moi. J'évoluerai, peut-être elles aussi avec le temps. Mais je resterai fidèle à qui je suis. Un homme qui ne supporte pas les injustices, qui refuse de voir la tyrannie exister, qui est prêt à donner sa vie pour sauver des personnes. Je me dresse contre l'oppression, quand bien même celle-ci viendrai de la marine. Traite moi de simple d'esprit, d'abruti, ce que tu veux. Mais voilà qui je suis. Voilà ce que je veux être.


Elle n'aurait pas plus avoir tord sur moi. Puisqu'elle pense que je ne veux le poste que pour le prestige, je devrais la recadrer. Mais ce n'est pas mon rôle. Elle a des yeux, mais elle ne voit pas. Elle regarde pourtant, mais sans comprendre. Je sais que ce sont les circonstances qui changent les gens. J'aurais très bien pu devenir pirate, révolutionnaire, chasseur de prime, ou rester un simple civil si les choses avaient tourné autrement. Une variable peut tout changer, à jamais. Tout comme il y a cinq ans, quand je l'ai perdu.

Ne me prends pas pour qui je ne suis pas, s'il te plait. Je ne vois pas le cipher pol, je vois chaque membre. Ce n'est pas un membre qui fait une organisation, mais chacun de ses composants. Je me moque de ce que l'on raconte, des bruits de couloir et autre. Je ne juge pas les gens. Seules les actions m'intéressent.

Tu dis que marine et cipher pol sont différents. Je ne suis pas d'accord. Les actions de l'un entraîne celles de l'autre, cela va de soi. Mais tu sembles oublier que parfois, la situation est inversée. Que parfois, nous sommes l'arc, l'élite est la corde, et vous êtes la flèche. Parfois, nous trouvons des situations, vous êtes envoyé, et l'élite vous soutien.


On arrive devant la caserne. Elle m'explique ce qu'elle souhaite, avant de m'apprendre le rankyaku. Je m'avance donc vers le personnel de garde. Je leur explique la situation. A savoir qui je suis, ce que j'ai fait récemment pour l'île. Le gars me reconnait rapidement. C'est fou comme le fait d'attraper des pirates reconnus ça aide avec le "petit personnel". Était-je vraiment aussi influençable lorsque j'ai commencé ? Peut-être, qui s'en souviens ... Toujours est-il qu'il m'accorde le passage pour rentrer dans la caserne. Je m'excuse, lui disant que je dois dire au revoir à la dame. Il l'examine, rigole, puis me fais un clin d’œil. Alors que je suis sur le point de lui dire qu'il se trompe, je me tais. Après tout, l'ignorance ne tue pas toujours. Je retourne donc voir la star.

Pas de problème, il se souvient de moi. Où se trouve le bureau du CP sur Logue Town ?


Quand blue et cyan se rencontrent Drapea11


Dernière édition par Clotho le Ven 12 Sep 2014 - 13:22, édité 1 fois
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    J'ai fait demi-tour sur moi-même en une sorte de pirouette et l'instant d'après je marchai sur lui sur lui, pour lui enfoncer mon doigt dans sa poitrine – pour éviter de faire en sorte que ce fut mon poing dans sa tronche.
    - « Alors, le moussaillon, tu vas déjà baissé d'un ton avec moi. Personne ne passe ses nerfs sur moi. Si tu ne supportes pas les vérités que je te donne – ou les persiflages, si tu veux appeler ça comme en bon petit morveux que tu es – laisse-moi te dire que tu n'es pas fait pour une carrière dans la Marine. Le self-contrôle, ça s'appelle. Ou tu fais comme moi: tu encaisses en serrant les dents et tu deviens suffisamment fort pour pouvoir les ignorer ou répondre de droit à quiconque. Pour le moment,t u n'es rien, qu'un type que j'ai sauvé de la rue et de la honte de finir dans le caniveau plein de sang et de vomi. Tu n'as pas gagné le droit de me parler sur ce ton, qu'importe que je t'énerve ou pas. »

    Non mais oh !!!
    Je lui avais sauvé la mise, alors que je n'en avais absolument aucune obligation, et en plus, c'était lui qui me demandait une faveur. Donc non, il n'avait vraiment pas le droit ou la légitimité de hausser le ton. Je savais que sa colère n'était pas dirigée vers moi. Enfin, pas toute sa colère. Il fallait avouer que j'avais ce talent de haute volée de savoir pousser autrui à bout. Mais encore une fois, je n'étais que la messagère d'une réalité bien malheureusement pénible. Ce n'était pas en se voilant la face que les choses allaient changer.

    - « Et puisque apparement, je suis censée faire ton éducation ce soir, sache que pour ta gouverne, entre « les mots » et « tuer », il y a un gouffre. Si les mots suffisaient, ça se saurait, et depuis le temps, on serait tous dans un monde de paix et de petits lapins. Mais il y a des actions qui pourraient changer les choses. Personne ne nait pirate. Personne ne se lève un matin en disant « jusqu'ici j'ai eu une vie normale entourée de mes parents et d'amour mais aujourd'hui au lieu d'aller à la piscine, je vais trucider mon village et celui d'à-côté. » Bon, il y a des fous partout, je te l'accorde. Mais la plupart des bandits ont une raison profonde qui les a poussés à agir comme ils le font. Ne serait-ce qu'avoir grandi dans un coin où il n'y a que la violence et l'égoïsme. Ne crois-tu pas que c'est le rôle du gouvernement que de faire en sorte que personne ne grandisse dans cette ambiance, de faire en sorte de parer tous les débordements ? Ne préférerais-tu pas apprendre à des enfants à aider leur prochains plutôt que de tuer des pirates.
    Et puis... je vais te dire, ce que MOI, je fais quand je suis entourée par des dizaines de pirates, armés jusqu'aux dents : je les désarme ou les immobilise. Je ne tue qu'en dernier recours.  »
    Enfin, en théorie. Comme je n'avais jamais été dans une telle situation, difficile de dire. Mais ça, pas la peine de le dire à Clotho. « L'idéal voulant que la stratégie du chef – c'est moi, ça – fasse qu'on ne soit pas seul devant un surnombre. Mais je pense que tu as compris la différence entre toi et moi. J'imagine toutes les options, pas simplement les versions « blanc » ou « noir ». Le plutôt tu te mettras dans le crâne que la vie est grise, mieux tu t'en porteras. »

    Ceci est bien entendu un clin d'oeil totalement HRP à mon allégeance réelle. La révolution vaincra !!! Et un jour, Clotho s'en rendra compte. Bref. Je n'étais pas là pour donner des leçons de morale. Pour le coup, ça, ça serait le pompon... puisque tout le monde sait que j'ai autant de morale que de compassion envers une ride ou un ongle non manucuré.

    Le reste de la nuit nous appartint... chacun de notre côté. Car quand Clotho prouva qu'il avait autant d'imagination que moi d'honneur, et qu'il revint vers moi tout content, je le renvoyai dans sa niche avec un très platonique :
    - « Est-ce que j'ai une tête de guide touristique ? Tu es grand, tu te débrouilles. »
    Parce que bon... t'es Marine d'élite, non ? Poser la question « où se trouve le QG CP », c'est dans tes cordes et vu que ledit QG se trouve juste à côté de la caserne, il devrait trouver une bonne âme capable de le renseigner.


    Le lendemain, je l'attendais devant les portes de l'entrée publique. J'étais sortie à exactement 6h58 et je retournerai à ma séance de torture de mes « petits camarades » à précisément 7h02. Passée cette fenêtre de tir de quatre minutes, les entrailles administratives me ravaleraient, telle la bête infernale qu'elle était. Où me recracherait-elle ? Nul ne le savait... à part peut-être une minorité dite « élite », les grands pontes stratèges... exactement ceux que j'avais dans le collimateur.
    Peut-être que si Clotho savait que sa présence sauverait un agent CP de la toute-puissance de la tyrannie que me plaisait à faire souffler depuis quelques jours sur Logue Town, arriverait-il plus rapidement, en bon petit héros qu'il se voulait être ?
    Je me demandais encore si j'allais lui enseigner le rankyaku ou une autre technique du rokushiki. Le doute planait encore... comme d'habitude avec moi. Il fallait dire que je ne savais même pas si j'étais capable de lui apprendre ce que j'avais encore du mal à maîtriser. A vrai dire, cela faisait à peine deux jours que Sazlado m'avait déclaré ne plus pouvoir rien m'apprendre, et que tout reposait sur moi à partir de ce moment.
    Mais c'était plus profond. Pourquoi irais-je nous aider un homme qui pourrait être mon adversaire un jour ? Un Marine d'élite qui plus était. Ce n'était pas les occasions pour refuser ou me défiler qui avaient manqué. Non, le bon sens voulait que la CP en moi détestât le Marine qu'il était, la révo l'agent dévoué en devenir, et la grosse pessimiste acide, le héros étincellant.
    Mais il me rappelait mes premières amours, mes premiers pas, mes engagements initiaux dans le CP puis dans la révo. Cette envie de changer, de faire le bien autour de moi, au prix du don de moi-même, mais tout en restant persuadée que j'étais assez forte pour justement ne pas disparaître dans le processus, que j'allais en sortir indemne, et même grandie.
    A vrai dire, il me faisait un peu penser à Alheïri, et je crois que c'était pour ça que je savais que j'allais l'aider. Parce que je voulais croire en un changement venant de cœur même de la Marine. Une révolution interne. Et que Clotho pouvait être bleu dehors, il serait gris dedans, fourré à la révolution.
    Mais avant cela, il était surtout fourré dans les emmerdes...
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[Je précise que tout ceci est vu du point de vue de Clotho, et donc n'est forcément la réalité ^^ J'ai également l'accord de Sha pour jouer son perso temporairement.]

Alors là ... Pour une fois que je m'ouvre à quelqu'un, non seulement on m'envoie balader, mais en plus on m'engueule, on me crie dessus, on me démonte. Moi qui essayais de trouver des conseils, c'est raté. L'ogresse semble bien aigrie. Et je ne trouve rien à redire. Sachant qu'on pourrait trouver encore et encore des choses à dire sur le sujet, et que ça n'avancerai en rien l'entraînement, je décide de me taire. Mieux vaut être le plus intelligent, après tout. J'aurais au moins ça. Une fois qu'elle finit de parler et me congédie, je retourne à la caserne. Je rentre sans soucis, grâce au garde. Mais je ne cesse de ressasser cette conversation. Je la revis, encore, et encore et encore. Jusqu'à ce que je parvienne à déstructurer chacun des mots utilisé, que j'en saisisse le sens. Elle semblait vexé de mes propos. Et une fois tout démonté, j'ai compris. Je me suis comporté comme un gamin gâté. Mon adolescence a été gâchée, ma jeune vie d'adulte également. Et une fois entré dans la marine, mon innocence a été mise à mal. Quand j'en suis sorti, j'étais neuf, avec un nouveau regard sur le monde. A Las Camp, j'ai vu les horreurs dont était capables les gens. Ça m'a changé. J'ai perdu mon assurance et mon innocence. Mais j'ai essayé de faire comme si de rien n'était. Oui, le monde, c'est de la merde. Il mériterai d'être rasé entièrement pour ensuite être recréé. Est-ce que ça serait un mal finalement ? Plus de pirates, plus de révolutionnaires, plus de gens malhonnêtes. Juste des civils et des marines. Mais cela impliquerai de tuer tout le monde. De sacrifier des innocents. Impensable.

Alors comment enrayer les graines du mal ?
"Ne préférerais-tu pas apprendre à des enfants à aider leur prochains plutôt que de tuer des pirates." Cette phrase me revient en tête. Bien sur que si, je préfèrerai. Mais c'est impossible. Même dans le cœur le plus pur se cache le mal. Ce dernier attend la moindre occasion d'être libéré, de sortir au grand jour. On doit le réfréner, c'est là le combat d'une vie. Mais comment peut-on se revendiquer gentil après avoir tué et massacré, même s'il s'agit de pirates ? Je sais qu'on fait ça pour sauver le plus de gens possible, mais quand même. C'est trop cher payer je trouve. Personne ne devrait avoir le pouvoir de tuer quiconque. Personne. Pourtant, tout le monde le possède. Armes, fruits du démons, pouvoirs que je ne connais pas, capacités héréditaires et dieu seul sait quoi d'autre. Dès que je le peux, je viens en aide aux civils, aux marins ou à toute personne ayant besoin de moi. FAUX ! J'ai arrêté. Depuis que je suis passé lieutenant, j'ai arrêté. Non, même lorsque je suis passé sergent. J'ai renoncé à mes croyances. Je n'ai plus vu que mon objectif. J'ai abandonné ce en quoi je pensais. Je me suis renié. Je ne suis plus digne d'être un marine. Je dois redevenir digne. Je dois redevenir celui que j'étais avant. Mais je dois grandir. Avec le grade viennent les responsabilités. Mais ce n'est pas une raison pour oublier qui je suis. Je suis un marine qui aide les autres. Qui se lève devant les injustices. Qui affronte ceux faisant du mal inutilement. Je suis le genre de type à aider quiconque a besoin d'un coup de main. Voilà qui je suis. Alors je vais me débrouiller pour coller de nouveau à la personne que je veux être. A quoi ça me sert de gravir les échelons si j'oublie pourquoi je le voulais ? En aucun cas je ne dois oublier. Et pour m'en souvenir, je n'ai pas trente six méthodes. Je suis dans ma chambre à présent. Personne ne me vois, personne ne m'entends. Je vais me mettre au dessus du lavabo, devant le miroir. Je relève ma manche. Je prends le poignard de mon père que je me plante dans l'épaule droite. Je retiens mes cris en serrant les dents. Le sang coule par petit filet. Mais le débit augmente lorsque je commence à tracer un symbole dans ma chair, avec l'arme. Plus qu'un ruisseau, c'est une rivière de sang qui coule dans l'évier. Une fois le motif terminé, je retire l'arme. J'arrache un pan de ma tenue pour me faire un garrot, un autre pour faire un bandage. Une fois terminé, je relâche mes défenses mentales, et je m'effondre sur le sol. Inconscient.

Une douce chaleur frappe mon visage. Puis une douleur fulgurante me réveille. Je plaque aussitôt ma main sur mon épaule. Et là, je cris de douleur. Je jette un coup d’œil. Je vois du sang sur mon bras.
"Qu'est-ce que c'est que ça ?!" Je vais devant le miroir. Là, je déglutis. Quelqu'un m'a fait des entailles dans la chair. Mon bras me fait souffrir. Atrocement. Heu ... Minute papillon. Hier, j'ai pris une cuite visiblement, d'après le mal au crâne que j'ai encore. Serait-ce possible que ... NOOOOOOON. Impossible. Je n'aurais quand même pas ... fais ça ... moi même ... ? Si ? Et merde ! La douleur me lance au moindre mouvement. Car s'il est bien une chose qui bouge lorsque n'importe quelle partie du corps bouge, c'est l'épaule. J'essaie de changer ma tenue, sans succès. Mais je ne peux pas me présenter devant Shaïness ainsi. Je serre les dents et m'habille aussi vite que possible. L'effort fourni me laisse vidé. Je n'ai plus de volonté, tout est épuisé. Je suis affalé sur le lit, les larmes aux yeux. Pourquoi ... Pourquoi ai-je fait ça ? Pourquoi me suis-je gravé "JAMAIS" sur l'épaule, avec un couteau ? Un couteau pas désinfecté qui plus est ... Il ne manquerait plus que j'attrape une maladie à cause de ça ... J'irais bien le montrer aux médecins, pour être sur que tout va bien, mais je manque de temps. Le soleil est levé. Il doit être 6h30 je pense. Merde ! Je fonce à l'infirmerie. Jamais je ne pourrais m'entraîner sans calmants. Je suis déjà à la limite de m'effondrer de nouveau, alors apprendre une technique, c'est pas dans mes cordes. Je m'affale sur le bureau une fois arrivé. Le pharmacien de garde voit le sang, et entreprend de regarder. Je le renvoie en lui demandant des anti douleur, plein d'anti douleur. Il refuse et souhaite m'examiner. Je prends mon plus beau sourire sanglant en lui répondant ce qui suit :

"J'y irai, avec ou sans médocs. Si vous voulez ma mort sur la conscience, ne m'examinez pas. Sinon, donnez moi ces putains de cachets !" Il me regarde dans les yeux. Et malgré le fait qu'ils soient à demi fermé, il comprend que je suis sérieux. J'ai une occasion unique d'apprendre un truc capable de sauver des vies. Pas question de le manquer. Mais pas question non plus de le rater parce que je souffre trop. Il me faut le juste milieu. Souffrir assez pour être concentré, mais pas trop pour ne pas m'effondrer. Le pharmacien revient à deux boites. J'avale deux pilules, sans eau, puis marche aussi rapidement qu'il m'est donné de le faire. Et je dois encore trouver le QG du CP ... Je demande à des personnes sur ma route. Chouette, c'est juste à côté. J'entreprends de courir, mais impossible. Marcher est déjà à la limite du supportable. Pourvu que ces médocs agissent rapidement ... Après plusieurs minutes, j'arrive devant l'endroit convenu. Il doit être dans les 6h45. Je cherche la jeune femme, mais sans la trouver. Je demande alors à des gens s'ils l'ont vu. Ils me répondent que oui, dans le bâtiment. Je la cherche partout. Mais comme si l'univers essayait de se faire pardonner pour hier soir, je parviens rapidement à mettre la main dessus. Je ne peux pas avouer qu'étant toujours sous l'effet de l'alcool, je me suis enfoncé un poignard dans le bras, ai perdu conscience et me suis réveillé trop tard. Non, ça ne la regarde pas. Et je passerai pour un faible. Or, je dois être fort. Donc, on va dire la vérité. Elle ouvre la bouche pour parler.

"Dis moi pourquoi je devrais apprendre une technique aussi puissante à un novice ?
Parce que ... parce que je ...[/b] Elle commence à partir. Parce que je suis faible. Parce que je suis un abruti qui n'a pas su apprécier la chance qui lui était donné. Parce que je vous ai traité d'une manière inadmissible. Parce que sans vous, sans cet enseignement, je n'ai aucune chance de réussir. J'ai réfléchis, hier soir. J'ai repensé à pourquoi je voulais être marine. Pour suivre les traces de mon père, bien sur. Mais avant tout, parce que je voulais sauver des vies. Une vie est précieuse. C'est la plus belle dont on dispose. Personne ne devrait la perdre bêtement. Je veux sauver un maximum de personne, quitte à perdre ma vie. Pirate, révolutionnaire, civils, marines, agent secret, nobles, pauvres, riches, esclaves. Nos vies ont toute la même valeur. Aucune ne devrait être arrachée par des combats inutiles. Je voulais être un bouclier contre le mal. Mais le mal est aussi bien physique que moral. Le physique, je peux le combattre. Mais pour ce qui est du moral ... en chemin, je me suis perdu. J'ai oublié qui j'étais. Il m'a fallut du temps pour le retrouver. Et ça, c'est grâce à vous. Vous avez su me forcer à réfléchir. Les marines ne savent que crier et ordonner. J'avais besoin qu'on me force à me retrancher dans une partie oubliée de moi. Grâce à vous, j'ai retrouvé ce qu'il me manquait. Vous aviez raison. Je ne faisais ce job que pour le prestige. Désormais, je le refais parce que j'aime ça, parce que je veux protéger les gens, parce que je veux aider tout le monde. Je me lève contre les injustices, même celles de la marine. Je suis qui je suis, et je ne l'oublierai pas de sitôt. C'est grâce à vous tout ça. Alors même si vous pensez que je ne suis plus digne de cet enseignement, merci. Merci pour tout."

Je passe ma main gauche sur mon épaule droite qui me fait toujours souffrir, tout en baissant mon torse en avant, pour la remercier. Elle a fait bien plus pour moi qu'elle ne l'imagine. La douleur s'atténue avec le temps qui passe. Shaïness me regarde dans les yeux après s'être retourné. Une hésitation dans le regard surement. Elle se rapproche de moi.

"Il aura fallut une nuit à une tête de pioche comme toi pour s'en souvenir ? Si tu as perdu qui tu étais une fois, tu recommenceras. Le rokushiki ne peut être donné à quelqu'un qui perd sa foi une fois par mois. C'est un art sacré, puissant, qui demande de la concentration. Si je te l'apprends, qui me dit qu'un jour tu ne perdras pas de nouveau qui tu es, et que tu utiliseras cet art pour faire le mal ?
Car j'ai pris des mesures.
Je relève ma manche droite, lui montrant la blessure. Jamais plus je ne pourrai flancher. Je n'en ai pas le droit. Je suis un lieutenant de la marine régulière. Je suis un symbole d'espoir pour le monde. Je me comporterai donc en tant que symbole. Je raviverai la flamme dans le cœur des gens qui ont cessé de croire en la marine. Et grâce à vous, je serais capable d'en protéger plus qu'avant."

Je vois bien qu'elle me jauge. Elle tend son bras, me montrant un espace plus loin. Et là, elle me dit "Danses". Je la regarde d'un air outragé et curieux. Un mélange de 'quelle danse' et 't'es cinglé ? Je ne danse pas !' Pourtant, elle continue de me fixer de ses prunelles. J'entreprends alors de danser. Mais comme je m'y attendais, c'est une catastrophe. Des agents rigolent en me voyant faire des gestes bizarres dans le couloir. Je regarde la jeune femme dans l'espoir qu'elle montre un signe de joie, ou quelque chose. Mais non, rien du tout. Elle finit quand même par me dire de bouger les pieds et les jambes. D'essayer un truc plus classique. J'essaie alors de faire un truc genre ballet. Mais ça ressemble plus à un balais dans le cul qu'autre chose. Je me demande si elle se fou de moi ou si ça fait vraiment parti de l'entraînement. J'ai bien envie de lui poser la question. Mais on ne doit pas questionner son maître d'apprentissage. Jamais durant un entraînement. Après avoir passé plus d'une heure à danser comme un fou, je suis épuisé. Je m'arrête quelques instants pour prendre de nouveaux cachets, avant de reprendre. Quand je m'effondre au sol suite à une mauvaise manœuvre, je comprends qu'il est temps d'arrêter. Je lui pose alors la question. Elle me répond en disant qu'on ne questionne pas son maître. Que si ça ne me plait pas, je peux retourner à mes activités de rustre illettré. Après un petit silence, elle ajoute quand même que le rankyaku s'effectue à partir des pieds. Un mouvement assez rapide pour faire bouger les molécules et faire en sorte qu'elles s'écartent en tranchant. D'où la danse classique qui s'appuie sur des mouvements de jambes, sans cesse. Je reprends, encore, et encore, et encore ... Jusqu'à ce qu'il soit 11h. Deux heures d'entraînement viennent donc de s'écouler. Je m'affale sur le sol, épuisé, vidé.


Quand blue et cyan se rencontrent Drapea11


Dernière édition par Clotho le Ven 12 Sep 2014 - 13:26, édité 1 fois
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    Il m'avait posé un lapin. Que les Dieux soient témoins – ces empaffés d'auréolés ou je ne sais pas, puisque je ne suis pas croyante – ce gars allait souffrir, s'il devait jamais recroiser mon chemin. On ne pose pas de lapin à Shaïness Raven-Cooper. Autant dire que lorsqu'il m'attrapa au détour d'un couloir quelques temps après, le petit Clotho, je n'étais pas dans les meilleures dispositions à son égard. Le seul souci était que nous avions du public : le reste des agents CP qui profitaient du fait que je fus distraite par un clampin de Marine pour nous regarder, plutôt que de bosser. Ah, je ne pouvais pas passer mes nerfs sur lui, désormais. Enfin, si, je pouvais. Mais ça n'irait pas avec le reste du personnage que je m'amusais à jouer – avec quelques pointes de pernicieux, je l'avoue – aussi dus-je me contenter d'être la bonne et respectable chef d'équipe, nouvellement promue, responsable des chères petites têtes blondes confiées à mes bons soins. Ah, comment rester sérieuse avec ce genre de pensées ? Je vous le demande...

    D'autant plus que Clotho ne m'aidait pas. Je ne sais pas ce qu'il a bu hier, si c'était l'eau ou dans l'air ou quoi... mais c'était dangereux. Il était encore parti dans un délire de psychologie avancé – et c'est moi qui dis ça !!! - et surtout, me prêtait des vertus dont j'ignorais tout. Hum, c'est bien, ça. Continue petit, encense-moi, déclare et déclame donc à tous ici présent comme j'avais guidé la brebis égarée sur le chemin de la bergerie, loin de la séduction du loup. Flatte mon ego, et booste mon dossier. Ahaha, bande de ploucs, venez donc vous plaindre du traitement que je vous fais « subir », moi la grande altruiste Shaïness.
    Finalement, je crois que les Dieux existent et qu'à défaut de m'aimer, ils ont eu pitié de Clotho et du châtiment que je voulais lui faire subir.
    Ainsi, je continuais dans le chemin tracé (ce chemin que nous traçons!!!) par le momichard, m'engouffrant dans la vallée des bienheureux, passant de la pommade à qui-veut sur le caractère quasi-sacré du magnifique art qu'est le Rokushiki. Gloire au CP ! Nous sommes tous beaux, grands, forts et sentant le sable chaud, et c'est moi la meilleure ici.
    Oh, pitié, achevez-moi !!!
    Heureusement que je n'ai aucune conscience, parce que sinon, j'aurais du mal à me regarder dans le miroir le lendemain. Je veux bien qu'on soit obligé parfois de jouer un jeu, et de mentir pour protéger son travail d'acteur, mais il y a une limite au ridicule et au faux-derch. Enfin, normalement. Personnellement, ce qui m'agaçais le plus dans l'histoire, c'était tout de même la façon dont les rouages s'enchaînaient chez Clotho. Dire qu'il pensait REELLEMENT comme ça.
    Ceci dit, il était assez débile pour se marquer l'épaule au couteau. Ça veut tout dire, hein ? Personnellement, si je devais faire un truc pareil, je pense que j'irais au salon de tatouage le plus proche. Enfin, je crois. En fait, non. Je n'aurai jamais l'idée de me mutiler de la sorte. C'était d'un inesthétique, et j'ai bien trop sué pour avoir une peau douce comme une pêche pour me faire une telle horreur de cicatrice.

    Je le regardais, avec une grosse hésitation : devais-je rire, le féliciter ou lui retourner une paire de torgnoles ? Il me regardait, il attendait. Bon sang, il était sérieux. Mais aidez-moi !!! Qui m'a fichu d'un cinglé pareil ? Ah, elle est belle, la Marine. Il attendait toujours. Pff, il m'énerve, avec ses convictions. Elles sont peut-être ridicules, mais au moins, il en a. Depuis quand n'avais-je pas eu un sursaut de convictions ? Ah, il attendait toujours....
    - « Danse... » Par résignation, je m'inclinai. Et je dis la première chose qui me passait par l'esprit, car je devais dire quelque chose, être sûre de moi. Ou montrer que je l'étais... Il s'exécuta et cela me donna tout le temps nécessaire pour réfléchir à ce que je faisais, et ce que j'allais faire ensuite. Parce que bon... n'ayant pas maîtrisé le rankyaku moi-même, difficile de l'enseigner à autrui. Bien sur, je pourrais dire que c'était la faute de Clotho, qu'il n'était pas doué ou autre, mais j'avais déjà évoqué mon manque d'assurance précédemment.

    Je rentrai dans les bureaux pour aboyer quelques ordres, filer une semaine de boulot à faire en une journée, et me changeai en tenue appropriée pour un entraînement. Pendant que l'autre continuait ses gesticulations – et qu'il se prenait une rebuffade dans le nez... non mais oh ! - je m'étirai et m'échauffai, pour ensuite reprendre les étapes de Sazlado.
    Enfin Clotho s'écroula. Il avait de la résistance. Le jour où il sera sobre et non écorché vif, il pourrait me surprendre. Bon, il est dans la Marine d'Elite, il DEVAIT être costaud. C'était comme si on s'étonnait d'avoir un pirate épris de liberté. Pendant qu'il ahanait, je repris la leçon.
    - « J'espère pour toi que tu as compris que je ne t'enseigne pas cette technique parce qu'elle est « jolie » ou « classe ». Si tu me ressors ça, je te trucide sur place, est-ce clair ? Bon... Pour la théorie, le rankyaku  est coup de pied lancé à une extrême vitesse, créant un air coupant qui coupe tout sur son passage. Ce n'est pas une question de poids ou de masse. J'ai vu des gars trois fois comme toi capable de lancer des rankyaku à répétition. C'est une question de volonté, de mettre tout ton esprit combatif dans ton pied. Généralement, c'est dans les poings. Là, c'est le pied. Ce n'est pas une question de force pure, ni de rapidité. Tu peux être le maître des claquettes, et ne pas produire le moindre pet d'air. Il faut donc avoir la force, la rapidité ET la volonté pour créer la lame d'air. Personnellement, c'est la force qui a tendance à manquer. » Je lui fis une démonstration, et comme à l'accoutumée, ma lame se dissipa après une petite distance. J'étais incapable de la créer suffisamment forte pour qu'elle dure. « En revanche, j'arrive à contrôler la visée de l'impact plutôt bien. Parfois, au lieu d'un impact unique et précis, ma lame explose au contact de la cible. Ça, c'est un défaut de volonté. J'aurais tendance à dire qu'il faudrait visualiser le résultat avant même de faire le geste. Mais à trop réfléchir sur le geste, on perd la vitesse et l'équilibre. Bref, ce n'est pas la plus facile des techniques. Généralement, on commence par le geppo ou le soru. Est-ce que tu veux toujours bosser sur le rankyaku ? »
    Moi, perso, ça ne me faisait ni chaud ni froid. Je n'avais aucune rallonge à sa réussite, et aucun malus s'il se plantait. J'allais dire « je faisais ça sur mon temps libre », sauf que là, j'étais au boulot. Mais il y avait des instructeurs pour une bonne raison, et je n'allais pas piquer le boulot du brave, ô brave Sazlado, tout de même. De mon côté, je repris mon entraînement pour fignoler mon rankyaku. Puisque j'étais là, dans la cour, autant en profiter.
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Elle est shizo. C'est la première chose qui me vient à l'esprit aujourd'hui. Elle est capable de changer de comportement en quelques secondes. Et son regard qui veut tout dire ... Cinglée ! Je vous le dit, les femmes sont toutes cinglées. Et les hommes le sont encore plus pour les supporter. Si on éradiquait les femmes, le monde ne s'en porterai pas forcément plus mal. Les choses seraient plus simples, pas de coups de pute dans le dos. Pas de faux cul. Pas de combats pour les soldes. Plus de maquillage. Plus de personne qui le contraire de ce qu'elle pense tout en pensant qu'on va comprendre ce qu'il faut comprendre, soit l'inverse de ce qui a été raconté. Plus personne qui nous engueule pour une chose vu, faite ou dite il y a dix ans ... Plus besoin de se farcir les fêtes débiles. Plus besoin de dépenser des millions pour simplement devoir coucher. Plus besoin de faire semblant d'être éduqué. Et le must, plus de rencontre avec la belle-mère !!!!! Si ça c'est pas le pied ... Bon, le point négatif, c'est que l'espèce humaine disparait en cent ans maxi ... mais chaque plan à un défaut, pas vrai ? Et la bête noire de celui-ci, c'est la rosasse. Pardon, la femme aux cheveux roses.

"Un coup de pied ? C'est moche un coup de pied. Et pas pratique. Un coup de main, c'est mieux. C'est plus joli, plus rapide, plus efficace. Si c'est juste un coup de pied rapide, avec la main ça doit faire pareil, non ?" Je me protège la tête par réflexe. Je sais que lorsqu'on contrarie une "femme", elle a tendance à frapper. Donc bon, mieux vaut prévenir que guérir. Sauf que là, non. Rien ne vient. Je reprends alors ma position initiale. "C'est aussi une question de logique. Quand on crie Rankyaku, si l'adversaire connait le mouvement, il sait d'où va provenir. Mais si la lame d'air provient d'une main et non plus des pieds, ça surprend. Bon, ok, c'est efficace qu'une fois, mais bon. Quoique de créer des lames avec les jambes, c'est cool, aussi. Bon, ok, on va déjà essayer ça. Je pourrais peaufiner le reste par moi même sur le bateau."

Je la regarde ensuite avec des yeux de merlan frit. "Sorou ? Geppu ? C'est quoi ça ?" Et oui. Voilà ce que ça donne un jeune marine sorti de l'école, sans éducation. Je ne connais rien au cipher pol, ni à leurs techniques. Mais elle, elle va tout m'apprendre. "Je vous propose une chose. Si vous réussissez à m'enseigner autant de techniques que possible, que je les réussis, une fois que je serais dans l'amirauté, je vous le revaudrais. En gros, je vous devrais un service. Ça marche ? Comme ça, vous aussi vous gagnez quelque chose. Et puis, c'est toujours bien quand quelqu'un nous une faveur, non ?" Je la regarde avec des yeux sincères. Oui, je pense ce que je dis, et oui, je dis ce que je pense parfois, malheureusement. Ainsi, elle peut savoir que je ne mens pas. Je dois avouer ceci dit qu'elle me terrifie un peu, voilà pourquoi je lui propose ça. Quand je la vois hurler sur de pauvres innocents, leur donnant une tonne de travail infaisable dans le temps imparti, c'est juste ... horrible. Pourvu que je ne devienne jamais comme ça, que je reste fidèle à moi même et mes principes ...


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Dernière édition par Clotho le Ven 12 Sep 2014 - 13:32, édité 1 fois
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    La colère bouillonna en moi comme la lave d'un volcan. Je n'avais jamais été d'un naturel sanguin. Si j'étais prompte à darder ma langue de serpent, mon antagonisme se limitait aux joutes orales – que je gagnais souvent, à ma plus grande satisfaction. Je n'avais jamais réellement éprouvé la nécessité quasi vitale, primaire, de devoir frapper... cette colère rouge qui aveugle... j'avais lu à son sujet, sans comprendre et avec un petit « pff » méprisant, j'avais conclu que c'était un mythe entretenu par ceux et celles qui ne savaient pas maîtriser leurs émotions et qui justifiaient ainsi leurs impulsions barbares. Maintenant, je savais.

    Au fur et à mesure que la colère rougisseante obscurcissait mes pensées, mes yeux s'ouvrirent. C'est vraiment étrange, comme seule une situation paradoxale peut vous forcer hors de votre petit cocon. Et dire que quelque part, je devais ça à Clotho... Allons, j'étais injuste. Ce n'était pas sa faute, au morveux, s'il était aussi pathétiquement con et connement embrigadé, soumis à un lavage de cerveau culturel. Ah, je me souvenais maintenant pourquoi j'étais devenue révolutionnaire. Ce n'était pas pour renverser le Gouvernement Mondial et plonger le monde connu dans une période de chaos, détruisant les fondations d'une civilisation, seule solution possible pour la reconstruire plus droite. C'était pour mettre fin à cette hypocrisie morale. Nous étions éduqués pour suivre un schéma de pensée fondamentalement faux, et pire encore, mauvais. Nuisible. Malsain. Destructeur.

    Nul doute que Clotho n'avait aucune intention de déchaîner ma colère... surtout s'il avait su ce que je lui ferai par la suite. Mais voilà, tout en lui soudainement me révulsait et je n'avais qu'une envie : effacer sa mignonne petite trogne à coup de mur dans le museau, pour ne laisser qu'une bouillie infâme et sanguinolente.
    D'un geste de la main, je rejetai mes cheveux en arrière et toussotai. Peut-être pour lui donner une demi-seconde de réactivité ? Je ne sais pas. Par contre, l'instant d'après, avec un joli soru, j'étais derrière lui et je lui assonai un grand coup dans le dos tout en profitant de ma vitesse pour le propulser encore plus durement en avant. Encore un soru et j'étais pliée sous lui, là où il aurait dû tomber après avoir trébuché de mon attaque, et d'un coup de jambe infusé de ma volonté – pas un rankyaku, juste l'étape d'avant... oui... d'un... comment avait-il dit... ah « un simple coup de pied – oui, d'un simple coup de pied, je l'envoyais voler dans les airs. J'aurais voulu l'expédier au-delà de la lune, mais les forces me manquaient et surtout, je ne voulais pas être responsable de la disparition d'un marine, aussi débile fut-il. Trop de paperasserie, vous voyez ?
    J'enchaînais avec un geppô pour le rejoindre dans les airs, et j'allais au contact, le regardant droit dans les yeux. J'espérais que cette fois, il comprendrait quand je lui parlais.
    - « Rankyaku... » lui murmurai-je d'une voix empli d'acide ironique. Et il s'en mangea un dans la gueule. Le plus beau, le plus parfait des Rankyaku. Ouais, va le parer, mon coco. Tu as beau savoir ce qui va t'arriver, ça ne te donne pas le pouvoir d'esquiver. Au mieux, tu as mal par anticipation.
    Alors qu'il tombait au sol, je voulus redoubler mes attaques. Mais à ce moment, mon sens du Haki se déclencha et comme dédoublée de moi-même, je me vis faire pleuvoir sur lui une bonne rincée de lames de vent... et lui conduire à sa fin la plus finale... Et ici reposerait Clotho, lieutenant d'élite de la Marine.

    Cette vision aussi éphémère que brève m'arrêta. Voilà exactement ce que je voulais lui éviter : à être trop puissant, on s'en enivre, à en perdre le sens des réalités. Quoi, depuis quand la bêtise et le manque de recul méritaient la peine de mort ? Parce que sinon, j'avais du boulot... A peu près 60 à 70% de la population souffrait du même mal contagieux. Allais-je donc me faire assassin, allais-je commettre un génocide gouvernemental ? Mon ire retomba, mais pas ma détermination à punir Clotho, et à lui faire apprendre une fois pour toute un principe de base.
    Je me laissais choir sur lui, avec la vitesse de mon mouvement, et le shigan que je lui enfonçais dans l'épaule, cette même épaule qu'il s'était mutilé tout seul, comme un grand, devait être tout, absolument tout sauf agréable.
    Je me penchai de nouveau sur lui, puisque je le surplombais, mes doigts logés dans sa chair, nez contre nez, pour lui chuchoter à nouveau, d'un ton à la fois glacial et brûlant, quelques grammes de sagesse. J'aurais pensé être folle de rage, à lui hurler dessus au point que toute la base, toute l'île l'eusse entendu, mais j'étais comme un diamant, implacable, inébranlable. Millimètre par millimètre, je pénétrais plus en avant, détruisant chairs, muscles tendons. Je ne savais pas quand je m'arrêterais.
    - « … espèce de sous-espèce animale... quand vas-tu ouvrir tes oreilles pour entendre et comprendre. Ne me redis plus JAMAIS qu'une technique mortelle est BELLE ! Est-ce que c'est clair ? Ou dois-je t'amputer le bras pour ça s'imprime chez toi ? Est-ce que tu trouves ça BEAU, d'être à terre et de souffrir ? Est-ce que tu trouveras ça beau, quand je t'aurais éventré et que tu seras mort ? Cela te rendra-t-il moins mort ? Est-ce que cela consolera tes proches, de savoir que je t'ai massacré avec une belle technique ? » Des larmes de rages tombaient, glissaient le long de mes joues et maculaient son uniforme déjà bien éprouvé par l'entraînement et son bottage de cul. « Il n'y a RIEN de beau, de joli ou d'efficace dans la mort ! La mort, c'est la solution de facilité, la solution de dominance du fort sur le faible. La mort est profondément injustice, alors qu'elle devrait être la chose la plus sacrée au monde. Ne me parle plus JAMAIS de la « beauté » d'une technique. »

    D'un geste volontairement agressif, j'arrachai mes doigts et s'il se mettait à crier, tant mieux. Mon visage devait être déformé par un rictus de haine et de douleur. Que m'importait. Aujourd'hui, Clotho comprenait, ou il mourrait.Je me redressai, le dominant de toute ma stature.
    - « Tu n'es qu'un grain de sable dans l'univers, une pisse de mouche, et ton nom est voué à rester dans l'oubli. Qui se souviendra de Clotho, si je te tue maintenant ? Personne. Alors entre une bonne fois pour toute dans ton crâne que tu n'as pas la légitimité à oser ne serait-ce que PENSER que le rokushiki n'est pas parfait comme il l'est. Si le rankyaku est un coup de pied, c'est pour une bonne raison, et si tu n'as pas la sagesse de l'accepter, tu vas mourir. Si le rokushiki n'est pas assez bien pour Monsieur Clotho, tu peux passer ton chemin. »

    Avec une force dont je ne soupçonnais pas l'existence, je l'attrapai par le col de sa chemise pour le tirer vers moi. Quelque part, j'aurais voulu être capable de le soulever du sol, mais n’exagérons rien.
    - « Le soru, c'est ma vitesse de pointe, celle qui me permettrait de te briser la nuque avant que tu n'aies fini d'ouvrir ta grande gueule. Le geppô, c'est mon déplacement aérien, ce qui fait que toi et moi, nous ne serons JAMAIS dans la même catégorie. Et le shigan... » mon autre main se posa sur son épaule et serra. C'était vicieux, et absolument moi. « c'est ce qui fera que en effet, plus JAMAIS tu n'oublieras cette leçon. »
    Et je le rejetai au sol.

    - « Tu peux me haïr, ou penser ce que tu veux à mon égard. Nous savons parfaitement que j'ai raison. Les aspirations altruistes, c'est des mots. Moi, je pratique la compassion au jour le jour. Hé, je suis bien en train de perdre mon temps avec toi n'est-ce pas ? Parce que si j'appliquais ta logique, je devrais te tuer avec une de mes si belles techniques, au nom de la justice. »

    Cette fois, je m'éloignai un peu, pour essuyer mes doigts du sang qui les maculaient – yeeeerk. Avec le recul, je me dis que j'aurais du faire ça avec sa chemise, parce que ça aurait été cool et particulièrement imposant, mais sur le coup, je voulais m'éloigner de lui, pour ne pas l'abîmer encore plus.
    - « Quand au reste... Si tu ne veux pas être paré, évite de bramer à tout va les noms de tes techniques. Entre discrétion et stratégie... Oui, c'est moins spectaculaire, mais depuis quand, la Marine est un show pyrotechnique, hum ? Quand à me rendre un service. » Je soufflai lourdement tout mon dédain. - « Je suis une Raven-Cooper, ma famille entière est dans la Marine, élite ou pas. Si je veux un coup de pouce, je peux l'obtenir, directement ou via le réseau des amis de la famille... Quant à supposer que tu seras jamais officier supérieur. A ce moment, je serais toujours ta supérieur en rang. Et une dernière chose... insulte-moi encore une fois en pensant que je n'agis que parce que cela me donnerait le droit à une faveur, et je te fais passer en court martiale. Contrairement à toi, j'ai un sens de l'honneur, un vrai. Je fais les choses parce que je les estime être mon devoir ET parce que c'est bien. Je ne suis pas une personne corrompue, moi.  »

    Bon, j'étais juste une traître. Mais ça, je n'allais pas le lui dire. Surtout que traître à quoi ? A un ramassis de mensonges ? Quel crime horrible ! C'était juste que ce ramassis de mensonges avait à peu près toutes les ressources du monde. Parfois la vie est injuste.

    - « Si je réussis à t'apprendre le rokushiki ? Tu es bien présomptueux. J'aurais plus de résultats avec un singe. Tu es trop faible pour le rokushiki. Tu es trop faible tout court, d'ailleurs. Je te conseille t'arrêter la Marine, de retourner chez toi labourer tes champs ou élever des enfants. Tu feras un bon père, mais jamais un bon Marine. Mais si tu veux t'acharner, je serai là... parce que c'est mon devoir, aussi pénible fut-il... »


Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Dim 5 Jan 2014 - 15:25, édité 1 fois
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On dirai que ça va barder. Enfin, ça barde. Je me suis déjà fait frapper par des femmes dans ma vie. Mais c'était toujours un sac à main, une batte de baseball, des poêles ... Jamais à mains nues. Surtout pas de la part d'un agent sur-entraîné maîtrisant des techniques secrètes. Sans que je ne comprenne ce qui m'arrive, je me retrouvé plié en avant tandis que Shaïness a disparut. Un autre violent choc, dans le ventre cette fois. Ce violent coup de pied me pris par surprise et me fit décoller. Je rencontrais d'ailleurs le plafond. Lui, je ne l'aime vraiment pas. C'est mon ennemi mortel. Je crache un peu de sang au moment de l'impact. Mais cette fois, j'ai pu voir. Enfin, entrevoir qui a fait ça. C'est "elle". Pourquoi ? Peu importe. En tout cas, elle est forte, très forte. J'ai la face contre la surface dure. Je ne vois pas ce qui se passe en bas. Pourtant, j'entends comme des pop. Un instant plus tard, je commence à tomber. La jeune femme se trouve au même niveau que moi, flottant dans les airs comme si de rien n'était. Et là, elle me lâche un coup de pied. Mais pas un vulgaire coup de pied, non. Il faut que ce soit un rankyaku. Et parfaitement exécuté cette fois visiblement.

Dès que je la vois amorcer son geste, je tente de dégainer mon sabre. Je tombe comme la merde que je suis. Et l'attaque me fonce droit dessus. Par chance, c'est un trait horizontal cette attaque. Donc on peut l'esquiver. Il me suffit simplement d'être plus haut, ou plus bas, c'est tout. Ainsi, je pourrais esquiver. Sauf que cette garce à bien visé. Le machin me fonce droit dessus. Je ne pourrais jamais esquiver à temps. Alors on va contrer. Je gonfle mes muscles autant que possible. Je finis même par sortir mon sabre et le mettre devant moi. Au même moment, ça me touche. Ouah ! La force de ce truc ... Ça me propulse contre le mur. Je ne peux même pas rester dans les airs. Ça m'emporter comme du papier dans un ouragan. Je m'encastre donc lourdement. La lame d'air existe toujours et me pousse de plus en plus. Mes bras commencent à s'endolorir. Des crampes font leur apparition. Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps. Allez, on tient bon. Il faut ... que je ... brise ... la lame ... Dans un dernier effort, je parviens à baisser mon sabre contre l'attaque. Ayant remonté mes jambes aussi haut que possible, je laisse la lame s'encastrer à ce qui aurait été mes genoux. Elle tranche le mur comme un hachoir le fait avec du beurre.

Je suis toujours en castré dans le mur, des éraflures sur le corps, du sang autour de la bouche, des bras endoloris. Je m'effondre au sol. Mais avant de le toucher, un truc s'enfonce dans mon épaule. La droite, bien évidemment. Je lâche un cri, incapable de le retenir. Je tente de me dégager de cette prise, mais rien n'y fait. Je finis par ouvrir les yeux. Elle se tient juste devant moi. J'aurais pensé voir son visage devenu entièrement rouge. Mais non, elle est comme auparavant, digne, brillante. La distance qui nous sépare est infime. Puis elle prend la parole. J'arrête de vouloir lui arracher les doigts. Car même avec toute ma force, je ne le pourrais pas. Mes jambes me permettent de tenir debout. Mais la douleur que me provoque son membre ... Je suis sur le point de m'évanouir. Ce n'est que ma volonté qui permet de rester conscient. Elle ouvre la bouche pour parler. Mais je n'entends qu'un mot sur deux, et n'en comprends qu'un sur trois. La douleur est trop forte. Je vais ... je vais ... je ... NON ! Je ne ... peux pas ... pas lui ... donner ... ce plaisir. Résister. Je dois résister. Je suis plus fort que ça. La douleur physique, c'est rien. Mon esprit est plus fort. Je contrôle mon corps. Je ne m'évanouirai pas !!! Je contrôle. Je décide de rester conscient. Je ne serais pas un lâche qui plonge dans l'inconscience pour éviter de souffrir ! Je vais encaisser, comme un homme.

Son visage change. On dirait ... qu'elle pleure ... Je ne sais pas trop car j'ai les yeux à demi fermé. Elle enlève ses doigts brutalement de ma plaie. La douleur se fait plus vive que jamais. Alors que je vais céder, elle me prend par les épaules, et me serre. Souffrir ... Elle y prend plaisir. Puis elle me relâche. Mon corps cède sous mon poids. Mais mes genoux me rattrape. Je reste dans cette position. Je porte aussitôt ma main gauche sur mon épaule droite. Comme si ça pouvait atténuer la douleur. Puis elle recommença à parler. C'est fou ce qu'elle peut débiter à la seconde. Elle est payée au mot ou quoi ? Je suis toujours sur les genoux. Mon bras gauche lâche le droit. Je l'applique sur le sol. Les deux en fait. Je prends appuis dessus pour me relever tant bien que mal. Mes jambes sont bien frêles désormais. Le sang coule abondamment de ma plaie. Mais je finis par me redresser entièrement. Un sourire apparait sur mon visage. Un rictus.


"J'ai ... compris. Tu es ... surprenante. Tu dis que tu ... vis pour la justice. Mais tu prends plaisir ... à faire souffrir parfois ... Tu aimes avoir ... le pouvoir. Qu'il ne soit qu'entre tes mains. Tu ... m'as attaqué sans raison visible. Un marine venu ... demander de l'aide. Je ne suis pas sûr que ... tes supérieurs voient ça ... d'un très bon œil. Mais ... peu importe.

Tu peux ... dire ou faire ... ce que tu veux. Je m'en fiche. Ce sera toi ... mon maître. C'est toi ... qui m'apprendras le rokushiki. Personne d'autre ... Refuses ... et je te suivrai ... jusqu'à ce que ... tu cèdes. Je ferais en sorte ... d'annuler tes missions ... pour que tu restes ... ici. Je viendrais te voir ... tous les jours ... sans exception ... jusqu'à ... ce que tu acceptes. Toi, et personne d'autre. Jamais je n'abandonnerai ... mon rêve, dussé-je en payer le prix. Personne, pas même toi ... ne pourras ... changer ça. Plutôt vivre libre et bêtement ... que de vivre sagement et enchaîné.
" Une jolie petite flaque de sang se trouve près de moi. Des gens accourent, ayant entendu le raffut fait par leur collègue et supérieure. Ils se retrouvent autour de nous, mais ne font rien. Ils attendent les ordres de l'agent. Mon corps ne bouge plus. "Si tu ... refuses ... tues moi. Car je ... n'abandonnerai ... jamais. Je ne ... renoncerai ... jamais ! Tu n'as ... pas peur de me ... remettre à ma place. Même si c'est ... par la force ... et violemment. Comme ... une grande ... sœur. La mienne."

Malheureusement, s'en est trop pour moi. Mon corps ne peut en supporter plus. Mes jambes flanchent. Je m'effondre sur le sol, violemment. Mon esprit n'est pas brisé. Pas encore. Mais ce n'est pas loin de l'être. J'ai réussis à tenir debout pendant quelques minutes. Un exploit. Un litre de sang sur le sol, un autre en train de s'échapper de mon épaule. Seule solution pour endiguer l’hémorragie, la chirurgie. Donc, immobilisation pour plusieurs jours, en théorie. Shaïness pouvait m'aider, me laisser là, ne rien faire, partir ... Moi, je n'allais pas laisser tomber. Je n'ai qu'une parole. Donc je reviendrai demain, après demain, puis le jour d'après, et celui d'après, et celui d'après ... jusqu'à ce qu'elle cède, ou me tue. Pas de demi mesures quand je suis déterminé. J'apprendrai le rokushiki. Et elle sera mon maître. Le reste est entre ses mains. Tout ça me rappelle Mogaba. La dernière fois que j'ai été autant épuisé, c'était contre lui. Fatigué physique et morale.


Quand blue et cyan se rencontrent Drapea11


Dernière édition par Clotho le Ven 12 Sep 2014 - 13:36, édité 1 fois
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    S'il n'y avait pas eu la foule autour de nous, je serais partie d'un rire caquetant. Moi, prendre plaisir à faire souffrir ? Tellement vrai et pourtant, tellement éloigné de la réalité. J'aime faire souffrir ceux qui le méritaient, pas plus, pas moins. Puisque « ils » m'avaient forcée à mettre les mains (et plus encore) dans la merde, autant leur faire payer cette ignominie et tirer plaisir de leur souffrance. Oui, c'était petit et minable, mais je n'avais jamais dit que j'étais réputée pour ma grandeur d'âme.
    J'étais donc là, debout, à regarder et écouter Clotho qui divaguait. Parfois, il lui arrivait de toucher juste. « vivre libre et bêtement ... que de vivre sagement et enchaîné »  avait-il dit. Quelque chose à méditer, car en dépit du crétinisme flagrant de cette déclaration, il y avait un je-ne-sais-quoi qui m'intriguait. Mais plus tard. Là, maintenant, j'avais mieux à faire.

    - « J'aurais pensé que vous aviez mieux à faire... » susurrai-je d'une voix mielleuse à la petite dizaine d'agents qui chuchotait autour de nous. Les yeux qui se posaient sur moi étaient pour une fois non plus rempli de colère ou de ressentiment, mais de peur. Ah, ils commençaient à comprendre que mon poste, je l'avais mérité. Que je n'étais pas simplement une sale mégère qui persiflait et s'amusait à détruire leur travail au nom d'une vengeance mesquine. Bon, je l'admets, je l'étais, cette mégère. Mais pas que. Et ça, c'était nouveau. Pour eux, comme pour moi. « Amenez-le à l'infirmerie de la base. Que les équipes Alpha à Charlie me retrouvent en salle de réunion, nous allons regarder les plans d'actions. Le reste... vous devez savoir quoi faire... »

    Et je tournai les talons.

    Bien entendu, les choses n'en restèrent pas là. Comment, un chef d'équipe nouvellement promu qui cassait du Marine ? Horreur, malheur !! Fallait-il que je fus à ce point dangereuse, du haut de mes talons avec mon tailleur taille S, pour que je fusse capable d'ébranler ainsi tout le système ? Apparemment, puisque je me retrouvai convoquée devant une commission de vieux barbus chenus, tous incapables de courir le cent-mètre, leur vie en dépendrait-elle.
    Moi, droite et impeccable dans mon ensemble jupe crayon taille haute & bolero, face à l'ironie du monde.

    - « En effet, je suis responsable d'une partie des blessures du Lieutenant Clotho. Il était cependant déjà blessé avant d'arriver sur le terrain, comme le prouve le rapport du pharmacien de garde qui a tenté de le faire attendre pour qu'un médecin voit sa blessure... une blessure auto-infligée, pour être claire. Tout comme il peut être prouvé que le Lieutenant a bu plus qu'il n'était en mesure de le supporter la veille. Je l'ai personnellement raccompagné aux portes de la caserne, la sentinelle pourrait aussi témoigner.  »
    Oui, je le dénonçais. Comme si cela allait me donner des cas de conscience. Après tout, s'il était assez grand pour dire que ses rêves n'en seraient plus, il était assez grand pour faire face aux réalités de ses actions. Bienvenue dans le monde des grands, où les fées et les lapins roses n'existent pas. Tu bois, tu te boites, tu assumes.

    - « J'ai accepté d'entraîner le lieutenant Clotho, en l'initiant aux techniques du Rokushiki. Je suis bien incapable de me prétendre légitime en tant qu'instructeur. Mais je suis en mesure de le mettre sur la bonne voie. Je l'ai fait parce qu'il m'a semblé motivé et réellement impliqué dans les missions gouvernementales. N'est-ce pas ce qu'on attend d'un chef d'équipe ? En plus de ses tâches habituelles, bien entendu : montrer l'exemple, encourager et développer les potentiels ? J'ai beaucoup à faire, notamment en ce moment, puisque je viens de prendre ma première mission en tant que chef d'équipe. Mais j'ai cru que c'était une bonne idée que d'aider un jeune officier prometteur.
    Je me suis trompée.
    Il était saoul quand je l'ai rencontrée, et j'ai mis sous le compte de l'alcool ce qui s'avéra être un manque de respect et de recul. Le lieutenant Clotho n'est absolument pas mature et conscient des responsabilités qui sont les siennes.
    Il souhaite apprendre le rokushiki parce que les techniques sont, et je cite « belles ». Il se permet d'arriver en retard à l'entraînement, en ayant massacrer son corps – son outil principal de travail – puis de critiquer l'essence même des techniques. En dépit de mes avertissements, il a continué à jouer au bravache et au naïf qui pense que la volonté de bien faire suffit pour tout réussir.
    J'espère que désormais, il sait ce que ça fait que d'être mis à terre et oppresser par quelqu'un d'autre, quelqu'un qui n'a les mêmes « valeurs » que lui. Je ne suis pas sûre qu'il ait compris le sens de la leçon. Mais il m'a dit qu'il allait survivre... survivre et revenir me harceler pour que je continue à l'entraîner, donc je suppose que c'est un début. »


    Je haussai les épaules d'un air désabusé. Je ne cherchai même pas à cacher toute l'indifférence que le sort de Clotho m'inspirait. S'il devait être jugé inapte physiquement à continuer dans la Marine, suite à ses blessures, ou jugé inapte moralement... cela ne me faisait rien. Pas moins plaisir, pas plus déception. S'il ne devait pas changer d'un iota ou s'il revenait la queue entre les jambes, un minimum humble, cela ne me faisait rien. Ni énervement, amertume ou contentement. Juste une ligne en plus sur la liste des choses à faire.

    Mon attitude n'impressionna pas les vieux snocks. Franchement, quelle hypocrisie. J'aurais été un homme, personne n'aurait trouvé à redire que je brutalise ainsi un morveux. Mais j'étais une femme, et le fait que j'eusse agi exactement comme tout autre agent masculin l'aurait fait, faisait que j'étais soupçonnée de je ne sais quelle déviance. Comme si une femme ne pouvait pas avoir des compétences en combat sans être une folle hystérique... On s'étonne après que des femmes frustrées assassinent leurs époux à tout de couteau dans le bide ou de poison dans la soupe.
    - « En tant qu'agent du Gouvernement, je ne peux pas laisser passer ce genre de comportement. Clotho aurait soit mis en danger son équipe en se lançant dans une percée héroïque, soit mis en danger quelqu'un d'autre, soit aurait failli à sa mission en mourant bêtement, soit aurait déshonorer son rang et la Marine. A-t-on idée, de vouloir combattre les criminels de ce monde avec juste des belles techniques et la conviction de faire le bien... Passer pour un crétin et finir entre quatre planches... Le gouvernement a mieux à faire avec ses ressources, et c'est en bon gestionnaire que j'ai agi. »

    En fait, plutôt crever que de me forcer à admettre que j'avais eu tort. Je n'avais pas eu tort. Je ne sentais absolument aucune fibre de regret vibrer en moi. Mieux encore – ou pire, selon les points de vue – j'étais fière de ce que j'avais fait. En tant que citoyenne, en tant qu'agent CP, en tant que fille et petite-fille de Marine, en tant que révo. Clotho aurait donc réussi cet exploit que de fédérer toutes les facettes de ma personnalité, donc certaines se fuyaient comme des aimants de même magnétisme.
    Et s'ils décidaient de me saquer parce que j'étais jeune et inflexible, la prérogative même de mon âge, alors, ils verraient ce que c'était d'être jeune, inflexible et révolutionnaire.

    Mais la crise n'eut pas eu lieu. Après un sermon d'une longueur acceptable et des gros yeux qui auraient dû m'impressionner – je joue très bien l'impressionnée, ceci dit – je fus relâchée. Il faut dire qu'ils n'avaient rien pour étayer leur accusation. Oui, j'avais été sèche, et même brutale. Je n'étais pas la première, et sûrement pas la dernière. A la rigueur pouvait-on me reprocher d'être une mauvaise instructrice – ce que je ne contesterais pas – mais comme la demande venait de Clotho, il leur fallait aussi comprendre que je n'avais fait que répondre et faire du mieux possible. Ce qui ne semblait pas suffisamment, et il me fut demandé de suivre des cours supplémentaires pour pouvoir prétendre à former des jeunes agents. Ben quoi ? J'étais chef d'équipe, pas formatrice. Mes responsabilités consistaient à diriger des membres formés avec plus ou d'expérience, mais même la bleusaille la plus fraîche était passée entre les mains de « modeleurs » expérimentés. Mais puisque j'avais montré une volonté de prendre ces missions en plus de mon lot quotidien, je me devais, selon les barbus, me montrer à la hauteur du défi. Mais qu'est-ce qu'il m'aura pris, de me mêler de cette histoire ? J'aurais mieux fait de laisser Benny s'occuper de son cas. Finalement, peut-être que cette leçon aurait portée plus que la mienne. Il y a des langages universels...

    Mes heures de tortures au sein des bureaux de East Blue approchaient et bientôt, j'allais repartir. A Clotho de faire ce qu'il avait à faire et surtout, à réfléchir avant d'agir...
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