Année 1625,
Logue Town.
Logue Town.
Et bah. C'est pas trop tôt. Ces satanés pirates ne sont plus. Envoyés à Impel Down, là où ils ne risquent plus de nuire à personne. Je n'ai jamais visité cette prison, mais j'y mettrai les pieds un jour. Après tout, il suffit simplement d'aller dans Calm Belt, d'échapper aux monstres marins, d'éviter les rois des mers. Mais je ne me fais pas de soucis. On m'a toujours dit que les bateaux de la marine n'avaient pas à craindre les monstres marins. Pourtant, personne ne m'a jamais dit pourquoi. Le prochain gradé que je croise, je lui demande. Maintenant que je suis lieutenant, j'ai plus d'influence. Oui, je sais, ce n'est rien du tout. Mais quand même plus qu'en étant un simple sergent. Je suis fatigué par la course poursuite que j'ai du faire et les combats que j'ai mené. Je suis lessivé. Alors on va en profiter pour se reposer un peu, reprendre des forces. On va commencer par se détendre dans un bar. Je l'ai bien mérité après tout. Je sors donc de la caserne après avoir donné mes vêtements à nettoyer. Oui, ils étaient plein de sang et de sueur, à cause des efforts fournis. La jeune femme les a nettoyé vraiment très rapidement. Je ne sais pas ce qu'elle a fait, mais ils sont nikel. On dirait même qu'ils sont neufs en fait ... Je les porte donc fièrement. J'ai voulu lui extirper le secret de ce miracle, mais elle a tenu bon. J'ai utilisé toutes les techniques de torture à ma disposition. Ce qui signifie qu'elle a subie les plus horribles choses dont je suis capable. J'ai commencé par lui demander poliment, et ensuite, j'avoue avoir dérapé. Je me suis mis à genoux, et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je l'ai supplié de me donner sa recette miracle, mais non, rien. Elle m'a mis K.O. avec un magistral "non". Du coup, j'ai abandonné après l'avoir remercié.
Je suis donc devant la base, en train de demander aux soldats où je peux trouver un bar proche et pas trop cher. Ils me remercient pour ce que j'ai fais. Je rougis, et prends la direction du bar qu'ils m'ont indiqués. Pourquoi je rougis ? Je n'ai pas à avoir honte. Je viens de faire quelque chose de bien, de très bien même. J'ai arrêté pour plusieurs millions de pirates. Ils ne feront plus jamais peur aux civils. Seuls les gradés de la marine peuvent en faire autant. Quelques chasseurs de prime également. Mais pour le reste du monde, c'est impossible. Je ne dois pas avoir honte, ce n'est pas normal. Je dois être fier de moi. Ça risque d'arriver plus souvent sur Grand Line. Je ferais bien de m'y habituer. Je suis un héros. J'ai participé à la chute de Las Camp. Je viens d'arrêter des criminels hautement primés. Mais je ne dois pas me relâcher pour autant. J'ai plusieurs jours devant moi avant que je doive monter à bord de l'Asgard. Je vais en profiter pour m'entraîner. Encore, et encore, et encore ... Oui, je vais devenir plus fort. Bien plus fort. Je ne ferais pas honte à la marine. Il n'y a plus que dix grades entre mon rêve et moi désormais. Je peux le faire. Je sais que je peux y arriver. Je VAIS le faire. Je serais amiral en chef. Je prouverai au monde qu'on peut être né malchanceux, sous une mauvaise étoile, sur une île perdue, que les gens du bled vous déteste, ça ne change rien. A force de motivation, de détermination et d'entraînement, on peut rattraper ceux qui ont eu la chance de naître dans les meilleures conditions. Sauf que moi, je ne serais pas un salo comme certains. Je suis passé par le même chemin que mes soldats. J'ai vécu ce qu'ils ont vécu. Je suis plus à même de les comprendre que ceux qui commencent directement avec un haut rang. Mon histoire m'a forgé tel que je suis. Je ne regrette absolument rien. Je leur montrerai qu'un perdant peut devenir un gagnant, que dans ce monde, si on s'en donne les moyens, on peut y arriver.
Mais pour l'instant, direction le bar, j'ai soif, et mal aux jambes. J'entre donc dans l'établissement avec ma tenue ... peu habituelle. Chemise blanche, cravate bleue à rayures noires, pantalon de ville, chaussures de ville, et un manteau noir ouvert en grand. Oui, je fais tâche dans le bar. Mais je m'en fiche. Je suis là pour passer un bon moment et me détendre. Je m'assois au bar. Le barman vient me voir pour me demander ce que je veux. C'est pas croyable. Il n'a aucune idée de qui je suis, ni même de ce que je souhaite à boire. Dans West Blue, chacun sait ce que je bois, et on me le sert avant même que je n'ai finis de me poser. Mais est et ouest sont différents. C'est pas plus mal. Je commande alors plusieurs shooters de whisky. Un bon vieux qui traînait depuis quarante ans. Je sors les billets pour payer, et une voix m'interpelle au même moment. Lieutenant Tas'natak ! Et merde ... Je ne peux pas avoir une minute à moi, non ? Je donne les billets au barman, quand la voix s'approche. En une phrase, il devient mon meilleur ami. C'est pour moi. D'un seul coup, je prête attention à ce que mon ami me dit. Je reconnais l'un des soldats à qui j'ai demandé la direction du bar. Je récupère mon argent en le remerciant.
"Que puis-je pour toi, matelot ?
C'est un honneur de pouvoir vous parler. Puis-je m'assoir ?
Bien sur. On est pas en service ici, chacun est libre.
Je voulais tellement vous parler avant que vous ne partiez. J'ai appris que vous alliez aller sur Grand Line. Est-ce vrai ?
Oui. J'ai décidé de rejoindre l'équipage des Iron Marines.
Alors comme ça, t'es un marine, toi !
Oui, je suis marin.
J'aime pas la marine.
Vu ta tronche, c'est pas étonnant.
Arg !
J'ai pas envie de me battre, et t'es pas de taille. Alors retournes t'assoir et buvons tranquillement.
Une fois que t'auras la tête explosé, ma bière n'en sera que meilleure.
Pas de bagarre dans mon bar !
Ne vous inquiétez pas, je ferais attention à ne rien détruire."
Je me retourne, faisant face à une montagne de muscles. Le type doit bien faire dans les deux mètres vingt de haut, pour heu ... cent vingt kilos je dirais. Du muscle uniquement, pas de graisse. Pas de tee-shirt non plus. Il me fonce dessus sans attendre. Je dis au marin de ne pas bouger. J'attrape le bras du Musclor, utilise la balance des forces opposée et son élan pour le lever en l'air, horizontalement. Une main sur son torse me permet de le maintenir. Il se débat autant qu'il peut. Je le laisse tomber à plat ventre avant de lui coller ma chaussure gauche sur le cou. Bah quoi ? J'ai 2000 dorikis, et lui une petite centaine maximum ... Rien d'étonnant à ce que la fin de la "bataille" soit prévisible à l'avance.
"Je te l'avais dit. Pourquoi personne n'écoute jamais. Maintenant, soit tu retournes boire ta bière et on oublie tout ça, soit on va régler ça dehors et tu finis dans une cellule pour outrage à un membre des forces de l'ordre ainsi que refus d'obtempérer et mise en danger de la vie d'autrui. T'en dis quoi ?
...
C'est bien ce que je pensais. Que chacun reprenne ses actions, ce n'est rien."
Et chacun suit on conseil. Le type se relève brusquement. Pendant un instant, j'ai cru qu'il allait me charger. Ses yeux envoyaient des flammes signifiant je veux t'étriper, t'arracher les boyaux et les bouffer devant ton copain pendant qu'il mange un de tes yeux avec ton oreille droite. Mais il n'en fait rien. Il remet ses vêtement tels qu'ils étaient avant, et repart bouder dans son coin.
"Ouah. Lieutenant c'était ... impressionnant.
Non, ce n'était rien. Un jour, toi aussi tu seras capable de faire des choses comme ça. Il suffit de s'entraîner dur, très dur, de le vouloir, et d'y croire. Le plus dur, c'est d'y croire. Tu sais, avant, j'étais comme toi. Je n'étais pas le plus rapide, ni le plus fort, et encore moins le meilleur ... J'étais ... quelqu'un de banal. Puis j'ai pris conscience qu'être banal, c'est aussi être exceptionnel, dans un sens.
Hein ?
Réfléchis. Tu es en train de devenir un soldat, non ?
Oui.
Est-ce que quelqu'un te dit quoi penser, quoi faire, quand le faire ... ?
Non, lieutenant.
Donc tu le fais par toi même. Dans ce monde où l'uniformité est la chose que recherchent ceux qui nous entraînent, ne penses-tu pas que rester soi même soit un miracle ? Tu ne t’aplatis pas. Tu dis tes pensées. Tu as tes propres points de vue. Moi, je trouve que c'est un miracle. Et lorsque j'en ai pris conscience, j'ai appliqué cela à toute ma vie. Si je suis exceptionnel, pour ne pas devenir exceptionnellement exceptionnel ? Pourquoi devrais-je rester le raté qu'on pensait que j'étais ? C'est moi même qui me suis cantonné à cette image de moi. Quand je l'ai brisé, j'ai enfin pu exploiter mon potentiel. Découvrir ce pourquoi j'étais fait. Devenir bon et doué à quelque chose. Depuis, je ne cesse de m'améliorer. Et tu sais quoi ? Chacun en est capable. Chaque personne peut changer sa vie, si vraiment elle le souhaite. Chacun est exceptionnel. Tu peux, et tu vas changer ta vie, soldat. Tu sais pourquoi ?
Non.
Parce que je crois en toi. Un être a changé ma vie, pour la rendre meilleure. Et même s'il n'est plus là aujourd'hui, je continue à suivre ses enseignements. Je ne suis pas un maître ou quoi que ce soit, mais quand je le peux, je dispense ses enseignements. Ils ont fait de moi quelqu'un de meilleur. Je veux faire pareil avec le monde."
Le jeune soldat reste sans voix. On continue à parler comme ça pendant ... longtemps. Comme il se fait tard, il doit rentrer à la caserne. Je lui dis au revoir, et lui souhaite bon courage. Quant à moi, je peux enfin boire mes shooters. Je m'avale donc les dix d’affilé, presque sans respirer. Le barman me demande zi tout va tien. Zien zur ke tout ba bien. Z'ai ptet bas bu debuis ... *hic* mais ze zait encore m'abbeter. Là, il a dit une phrase qui m'a scotché, même si j'étais ... plus tout à fait sobre : "Lieutenant à terre." Cette simple phrase m'a fait prendre conscience de bien des choses. Je suis un officier subalterne maintenant. Je ne peux plus faire ça. J'ai des responsabilités. Je représente la marine. Mais merde. Pour une fois, on va y aller à fond. Alors je vais juste.
Blank !
Hein ! Je me réveille en sursaut, comme piqué par une seringue. Je suis affalé sur le bar, l'endroit est presque désert. Un truc gluant comme mon bras sur le comptoir. Je prends ma tête à deux mains car j'ai l'impression qu'elle va exploser. Roh ... Plus jamais ça ... Le barman est en train de fermer le bar, il m'aide à sortir dehors. Je m’appuie sur un mur pour rester debout. Une fois qu'il est parti, j'avance comme je peux. Je rampe en fait. Je suis obligé de garder un œil entièrement fermé et un à moitié, car les lumières sont trop fortes pour moi. C'est alors que surgit une ombre, immense. Je lève la tête, et crois reconnaître la carrure du type dans le bar. Et merde. Mauvaise étoile, je te déteste. Mais je me hais encore plus d'être dans cet état. Je suis presque sans défense ... Presque. Car sentant le danger arriver, je serre mon poing droit, et l'envoie devant. Enfin, n'ayant pas les idées fraiches, je dirais plutôt ... à droite. Il s'encastre légèrement dans le mur. Je tente de le retirer, mais je suis bloqué. Je tombe alors sur le sol. Mon bras suit, et emporte un truc avec. Je le sens plus lourd. Vraiment plus lourd. Je jette un coup d’œil. J'ai arraché une partie du mur dans lequel mon membre s'est figé. Et merde. Deux handicaps à présent. Est-ce que ça pourrait être pire ? Je recule, en essayant de ramper. Ouais, bah essayer de ramper avec un mètre carré de brique attaché à vôtre bras et on en reparle. Je ne parviens pas à me relever, je suis cloué sur le sol, à leur mercie. Et pour couronner le tout ... ma main se retrouve dans un substance ... étrange. Molle, mousseuse, et odorante. Oui, j'ai mis la main dans un merde de chien.
"Rah, qu'elle est belle ainsi la marine."
Je suis donc devant la base, en train de demander aux soldats où je peux trouver un bar proche et pas trop cher. Ils me remercient pour ce que j'ai fais. Je rougis, et prends la direction du bar qu'ils m'ont indiqués. Pourquoi je rougis ? Je n'ai pas à avoir honte. Je viens de faire quelque chose de bien, de très bien même. J'ai arrêté pour plusieurs millions de pirates. Ils ne feront plus jamais peur aux civils. Seuls les gradés de la marine peuvent en faire autant. Quelques chasseurs de prime également. Mais pour le reste du monde, c'est impossible. Je ne dois pas avoir honte, ce n'est pas normal. Je dois être fier de moi. Ça risque d'arriver plus souvent sur Grand Line. Je ferais bien de m'y habituer. Je suis un héros. J'ai participé à la chute de Las Camp. Je viens d'arrêter des criminels hautement primés. Mais je ne dois pas me relâcher pour autant. J'ai plusieurs jours devant moi avant que je doive monter à bord de l'Asgard. Je vais en profiter pour m'entraîner. Encore, et encore, et encore ... Oui, je vais devenir plus fort. Bien plus fort. Je ne ferais pas honte à la marine. Il n'y a plus que dix grades entre mon rêve et moi désormais. Je peux le faire. Je sais que je peux y arriver. Je VAIS le faire. Je serais amiral en chef. Je prouverai au monde qu'on peut être né malchanceux, sous une mauvaise étoile, sur une île perdue, que les gens du bled vous déteste, ça ne change rien. A force de motivation, de détermination et d'entraînement, on peut rattraper ceux qui ont eu la chance de naître dans les meilleures conditions. Sauf que moi, je ne serais pas un salo comme certains. Je suis passé par le même chemin que mes soldats. J'ai vécu ce qu'ils ont vécu. Je suis plus à même de les comprendre que ceux qui commencent directement avec un haut rang. Mon histoire m'a forgé tel que je suis. Je ne regrette absolument rien. Je leur montrerai qu'un perdant peut devenir un gagnant, que dans ce monde, si on s'en donne les moyens, on peut y arriver.
Mais pour l'instant, direction le bar, j'ai soif, et mal aux jambes. J'entre donc dans l'établissement avec ma tenue ... peu habituelle. Chemise blanche, cravate bleue à rayures noires, pantalon de ville, chaussures de ville, et un manteau noir ouvert en grand. Oui, je fais tâche dans le bar. Mais je m'en fiche. Je suis là pour passer un bon moment et me détendre. Je m'assois au bar. Le barman vient me voir pour me demander ce que je veux. C'est pas croyable. Il n'a aucune idée de qui je suis, ni même de ce que je souhaite à boire. Dans West Blue, chacun sait ce que je bois, et on me le sert avant même que je n'ai finis de me poser. Mais est et ouest sont différents. C'est pas plus mal. Je commande alors plusieurs shooters de whisky. Un bon vieux qui traînait depuis quarante ans. Je sors les billets pour payer, et une voix m'interpelle au même moment. Lieutenant Tas'natak ! Et merde ... Je ne peux pas avoir une minute à moi, non ? Je donne les billets au barman, quand la voix s'approche. En une phrase, il devient mon meilleur ami. C'est pour moi. D'un seul coup, je prête attention à ce que mon ami me dit. Je reconnais l'un des soldats à qui j'ai demandé la direction du bar. Je récupère mon argent en le remerciant.
"Que puis-je pour toi, matelot ?
C'est un honneur de pouvoir vous parler. Puis-je m'assoir ?
Bien sur. On est pas en service ici, chacun est libre.
Je voulais tellement vous parler avant que vous ne partiez. J'ai appris que vous alliez aller sur Grand Line. Est-ce vrai ?
Oui. J'ai décidé de rejoindre l'équipage des Iron Marines.
Alors comme ça, t'es un marine, toi !
Oui, je suis marin.
J'aime pas la marine.
Vu ta tronche, c'est pas étonnant.
Arg !
J'ai pas envie de me battre, et t'es pas de taille. Alors retournes t'assoir et buvons tranquillement.
Une fois que t'auras la tête explosé, ma bière n'en sera que meilleure.
Pas de bagarre dans mon bar !
Ne vous inquiétez pas, je ferais attention à ne rien détruire."
Je me retourne, faisant face à une montagne de muscles. Le type doit bien faire dans les deux mètres vingt de haut, pour heu ... cent vingt kilos je dirais. Du muscle uniquement, pas de graisse. Pas de tee-shirt non plus. Il me fonce dessus sans attendre. Je dis au marin de ne pas bouger. J'attrape le bras du Musclor, utilise la balance des forces opposée et son élan pour le lever en l'air, horizontalement. Une main sur son torse me permet de le maintenir. Il se débat autant qu'il peut. Je le laisse tomber à plat ventre avant de lui coller ma chaussure gauche sur le cou. Bah quoi ? J'ai 2000 dorikis, et lui une petite centaine maximum ... Rien d'étonnant à ce que la fin de la "bataille" soit prévisible à l'avance.
"Je te l'avais dit. Pourquoi personne n'écoute jamais. Maintenant, soit tu retournes boire ta bière et on oublie tout ça, soit on va régler ça dehors et tu finis dans une cellule pour outrage à un membre des forces de l'ordre ainsi que refus d'obtempérer et mise en danger de la vie d'autrui. T'en dis quoi ?
...
C'est bien ce que je pensais. Que chacun reprenne ses actions, ce n'est rien."
Et chacun suit on conseil. Le type se relève brusquement. Pendant un instant, j'ai cru qu'il allait me charger. Ses yeux envoyaient des flammes signifiant je veux t'étriper, t'arracher les boyaux et les bouffer devant ton copain pendant qu'il mange un de tes yeux avec ton oreille droite. Mais il n'en fait rien. Il remet ses vêtement tels qu'ils étaient avant, et repart bouder dans son coin.
"Ouah. Lieutenant c'était ... impressionnant.
Non, ce n'était rien. Un jour, toi aussi tu seras capable de faire des choses comme ça. Il suffit de s'entraîner dur, très dur, de le vouloir, et d'y croire. Le plus dur, c'est d'y croire. Tu sais, avant, j'étais comme toi. Je n'étais pas le plus rapide, ni le plus fort, et encore moins le meilleur ... J'étais ... quelqu'un de banal. Puis j'ai pris conscience qu'être banal, c'est aussi être exceptionnel, dans un sens.
Hein ?
Réfléchis. Tu es en train de devenir un soldat, non ?
Oui.
Est-ce que quelqu'un te dit quoi penser, quoi faire, quand le faire ... ?
Non, lieutenant.
Donc tu le fais par toi même. Dans ce monde où l'uniformité est la chose que recherchent ceux qui nous entraînent, ne penses-tu pas que rester soi même soit un miracle ? Tu ne t’aplatis pas. Tu dis tes pensées. Tu as tes propres points de vue. Moi, je trouve que c'est un miracle. Et lorsque j'en ai pris conscience, j'ai appliqué cela à toute ma vie. Si je suis exceptionnel, pour ne pas devenir exceptionnellement exceptionnel ? Pourquoi devrais-je rester le raté qu'on pensait que j'étais ? C'est moi même qui me suis cantonné à cette image de moi. Quand je l'ai brisé, j'ai enfin pu exploiter mon potentiel. Découvrir ce pourquoi j'étais fait. Devenir bon et doué à quelque chose. Depuis, je ne cesse de m'améliorer. Et tu sais quoi ? Chacun en est capable. Chaque personne peut changer sa vie, si vraiment elle le souhaite. Chacun est exceptionnel. Tu peux, et tu vas changer ta vie, soldat. Tu sais pourquoi ?
Non.
Parce que je crois en toi. Un être a changé ma vie, pour la rendre meilleure. Et même s'il n'est plus là aujourd'hui, je continue à suivre ses enseignements. Je ne suis pas un maître ou quoi que ce soit, mais quand je le peux, je dispense ses enseignements. Ils ont fait de moi quelqu'un de meilleur. Je veux faire pareil avec le monde."
Le jeune soldat reste sans voix. On continue à parler comme ça pendant ... longtemps. Comme il se fait tard, il doit rentrer à la caserne. Je lui dis au revoir, et lui souhaite bon courage. Quant à moi, je peux enfin boire mes shooters. Je m'avale donc les dix d’affilé, presque sans respirer. Le barman me demande zi tout va tien. Zien zur ke tout ba bien. Z'ai ptet bas bu debuis ... *hic* mais ze zait encore m'abbeter. Là, il a dit une phrase qui m'a scotché, même si j'étais ... plus tout à fait sobre : "Lieutenant à terre." Cette simple phrase m'a fait prendre conscience de bien des choses. Je suis un officier subalterne maintenant. Je ne peux plus faire ça. J'ai des responsabilités. Je représente la marine. Mais merde. Pour une fois, on va y aller à fond. Alors je vais juste.
Blank !
Hein ! Je me réveille en sursaut, comme piqué par une seringue. Je suis affalé sur le bar, l'endroit est presque désert. Un truc gluant comme mon bras sur le comptoir. Je prends ma tête à deux mains car j'ai l'impression qu'elle va exploser. Roh ... Plus jamais ça ... Le barman est en train de fermer le bar, il m'aide à sortir dehors. Je m’appuie sur un mur pour rester debout. Une fois qu'il est parti, j'avance comme je peux. Je rampe en fait. Je suis obligé de garder un œil entièrement fermé et un à moitié, car les lumières sont trop fortes pour moi. C'est alors que surgit une ombre, immense. Je lève la tête, et crois reconnaître la carrure du type dans le bar. Et merde. Mauvaise étoile, je te déteste. Mais je me hais encore plus d'être dans cet état. Je suis presque sans défense ... Presque. Car sentant le danger arriver, je serre mon poing droit, et l'envoie devant. Enfin, n'ayant pas les idées fraiches, je dirais plutôt ... à droite. Il s'encastre légèrement dans le mur. Je tente de le retirer, mais je suis bloqué. Je tombe alors sur le sol. Mon bras suit, et emporte un truc avec. Je le sens plus lourd. Vraiment plus lourd. Je jette un coup d’œil. J'ai arraché une partie du mur dans lequel mon membre s'est figé. Et merde. Deux handicaps à présent. Est-ce que ça pourrait être pire ? Je recule, en essayant de ramper. Ouais, bah essayer de ramper avec un mètre carré de brique attaché à vôtre bras et on en reparle. Je ne parviens pas à me relever, je suis cloué sur le sol, à leur mercie. Et pour couronner le tout ... ma main se retrouve dans un substance ... étrange. Molle, mousseuse, et odorante. Oui, j'ai mis la main dans un merde de chien.
"Rah, qu'elle est belle ainsi la marine."
Dernière édition par Clotho le Ven 12 Sep 2014 - 13:12, édité 1 fois