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Le borgne garde le Smile.

Quelle idée il avait eu d’aller bosser sur une île contrôlée par la marine. Le borgne n’avait pas de sympathie pour la Marine loin de là, mais ce qui l’ennuyait le plus avec ces types, c’est qu’ils n’ont pas le moindre sens de l’humour. Mais alors là pas du tout.

Ce n’était pas une tâche compliquée qu’on lui avait refourgué. Un truc tout con, tellement con que même un livreur aurait pu le faire. Fallait juste emmener ce foutu paquet à Serges Pacot qui vivait sur cette putain d’île. Le truc trop con, pas de voleur sur une île dirigée par la marine, encore moins de pirates ou d’autres emmerdeurs. Alors comment ça se faisait qu’on l’avait collé au trou ?

C’est vrai qu’il avait éventuellement un peu trop bu la veille. Enfin c’est ce que lui indiquait son mal de crâne en tout cas. Sans parler des brides de souvenir qu’il avait de ses pérégrinations de la veille. Peut-être que proposer à son camarade de beuverie de faire des cascades n’était pas une si bonne idée. C’était aussi une petite connerie de se tromper de partenaire de cascade. Surtout quand la victime de votre erreur est un officier de la marine au repos. Surtout quand la cascade auquel il participe contre son gré c’est de se faire casser une chaise sur le dos. Quand on vous disait que ce n’est pas des rigolos les officiers de la marine.

Tu vas passer une nuit en cellule ça va te passer l’envie de faire des cascades.

C'est ta mère qui fait des cascades toutes la nuit dans les cellules oui ! Et elle je peut t'assurer que d'après ce qu'on raconte elle s'arrête jamais.

Et voilà qu’on l’avait collé dans cette cellule miteuse juste pour avoir été un peu trop taquin avec un marine. Au service du peuple et mon cul sur la commode ? Le peuple il a le droit de se casser des chaises dessus en tout bien tout honneur. Bordel ! La liberté avait encore subi une triste défaite. Et il en était le martyre.

Heureusement pour lui, le Gouvernement Mondial ne dépense pas ses précieux deniers à entretenir les ivrognes dans ses prisons. Il fut foutu en dehors de la prison de façon presque aussi brutale que quand il y était rentré. Le suivirent de près, son briquet, ses cigarettes, ses lacets et sa ceinture. Bref tout ce qui constituait sa petite existence, trainait sur le sol poussiéreux devant le Q.G. Au moins, il n’avait pas eu à s’évader sur ce coup-ci. Ramassant ses petits effets personnels, il se lança dans une petite promenade. Non pas qu’il était un inconditionnel de la randonnée pédestre. Mais que pouvait-il faire d’autre, en attendant un navire pour se tirer ? Rien du tout.

Ses déplacements le menèrent à une plage tout mignonne à l’arrière de l’immense quartier général. Un petit havre de paix dans cette île où régnait cette ambiance charmante dont seuls ont le secret les militaires. Bah c’était mieux que rien. Il s’affala dans le sable et s’alluma une cigarette. Et alors que le goût du tabac lui emplissait la bouche, il se mit à regarder l’horizon l’air rêveur. Repensant à toutes ses histoires folles que Dyrian lui racontait sur ces îles lointaines où le monde n’est plus tout à fait pareil.
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Se matin là, Smile s’était réveillé dans une cellule, une moustache gribouiller sur le visage et des vêtements de femmes en guise de costume constituait son allure habituelle ses jours si, il faux croire que de mettre des poissons pourri dans tous les cassiers de l’équipe adverse après une petite défaire au ballon n’avait pas été l’idée du siècle, maintenant il payait la différence…

Comme les autres fois, ce fut Jerry qui lui déverrouilla sa cellule. Sauf qu’aujourd’hui il avait libéré un jeune homme avant lui, un grand brun avec une drôle de cicatrice sur le visage.

- Mauvaise nuit Smile ? Encore…

- Ouais ! t’aurais dû voir j’ai réussi à éclater deux œufs dans la tronche du capitaine hein ! héhé j’ne me laisse pas faire !

- Je n’en doute pas… aller sort c’est ta journée de congé si je ne me trompe pas hein ?

- Ouais ! J’ai prévu d’aller à la plage j’ai commencer un projet secret là-bas !

- Oh super ! tien attrape et nettoyé toi le visage avant, prend aussi un chandail propre dans mon cassier, sa te fer du bien.

- Merci Jerry ! tes vraiment le meilleur de leur équipe !

- Hey faux bien qu’on se tienne les coudes entre blonds pas vrais !

- Tu la dis Jerry !

Comme de fait, il alla se débarbouiller un peu puis pris le chandail de Jerry, il faux se l’avouer se type avais toujours été super sympa avec tout le monde, c’était peut-être la seule personne dans tout le QG qui n’avait pas subi aucune mauvaise blague de Smile ni de qui que se soi, ouais un brave type.

Après être sortie de la sale des gardes, Smile tourna à gauche et descendit la grande allée centrale, il passa bien sûr par la cantine ou Nany la gouvernante et quasiment mère adoptive du blondinet fessait sa loi, cette grosse madame aux allures coquettes l’avais toujours nourri et comme il était ici depuis la mort de sa véritable mère, cette gentille dame pris une place dans le cœur du mousse.

- Bonjouuuur Nany !

- Bon matin mon joli sourire ! tu prends comme d’habitude ?

- Oui ! en double ou triple si possible ! je passe la journée à la plage !

- Oh chanceux, tu me rapporteras un coquillage en échange ?

- Oui ! bien sûr !

- Voilà et ne mange pas tout en une seule fois tu va avoir mal au ventre !

- Merciiii tes la meilleure !

Une brève accolade signa leur au revoir, Smile les adorait elle et Jerry, oui il était le ciment être les briques de bien des choses dans se gros château qu’était le Quartier Général de South Blue. Panier-repas bien en main, chandail propre et dentifrice, voilà il était paré pour une belle journée à la plage !

Une fois l’ile traversée, la plage se détacha du reste, elle était magnifique, comme toujours. Le soleil de midi pointait le bout de son nez et les oiseaux qui chantaient rajoutaient un brin de folie à cet endroit désert. Généralement peut de gens venait ici, mais Smile y passait tout son temps libre, à gauche on trouvait une immense falaise d’ou il adorait sauter, une eau cristalline pour nager et de l’ombre sous les arbres de la petite forêt. Un havre de paix.

C’est en déposant le panier-repas près d’un rocher que Smile découvrit qu’il n’était pas seul, le gars de la prison était lui aussi venu prendre un bain de soleil. Définitivement ces deux-là avaient beaucoup de points communs pour des gens qui ne s’étaient pas adressé la parole de leur vie. N’ayant rien à perdre, le blondinet prit le panier et rejoignit son nouvel ami.

- Hé ! T’étais en cellule toi aussi ! Dyrian c’est ça ? J’espère que personne ne ta fait de mauvais coup hein, regarde j’apporte le diner j’espère que t’as faim ! Nany m’a donné le menu spécial, travers de porc épicer avec sauce au miel !
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On pouvait plus flâner sur la plage tranquille de nos jours. Il était à peine à sa deuxième cigarette écrasée dans le sable qu’on vint le déranger. Qu’est ce qu’ils allaient inventer ces cons de la Marine encore ? Pas le droit de fumer sur la plage, de s’allonger pénard sur la sable et regarder la mer ? C’était trop risqué comme activité c’est ça ? Bah oui c’est bien connu que tous les criminels en puissance passent leur journée à faire fumette sur la plage. Bande d’abrutis.

Ah non ce n’est pas pour faire chier. Oh bah première bonne nouvelle ! Non seulement on ne vient pas l’adjoindre à dégager le plancher. Bah du tout même. Voilà que le blondinet qui lui masque le soleil est en fait là pour lui parler à porc et à travers. Et bien ça pour une surprise, c’en était une grosse.

Si le borgne avait une règle de vie à laquelle il n’avait pas dérogé dans toute sa pauvre vie d’orphelin et de petit malfrat c’était de ne jamais refuser de la bouffe lorsqu’on lui en proposait. En particulier des travers de porc. Tout est bon dans le cochon comme dit le poète. D’un signe de tête, il invita l’homme à se joindre à lui. L’homme aux travers de porc s’assit à son côté et posa le panier entre eux.

Se pliant aux règles de politesses élémentaires précédant les repas, les deux hommes commencèrent à se bâfrer des délicieux travers de Nany. Le manchot avait rarement l’habitude de faire des bons gueuletons, et là il s’en donner à cœur joie. Le bon gout du cochon lui délia la langue, et il commença à taper la discute à son bienfaiteur.

T’étais en cellule cette nuit ?

Il avait dit « en cellule toi aussi » pourtant il avait beau se creuser les méninges, aucune chance qu’il l’ait loupé. La seule personne dont il se souvenait et qui était dans cette fichue prison c’était une drôle de gonzesse avec une moustache. Ah moins que …

Et si c’est le cas faut absolument que tu me racontes comment tu t’y es retrouvé, ça doit être une histoire absolument fantastique.

Oh et je appelle Galowyr, Dyrian c’est le nom de mon père. Je n’aime pas tellement que l’on m’appelle comme ça.
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Tout en mastiquant bruyamment pour démontrer son affection envers la tendre viande, Smile fit signe que oui, puis ensuite il piocha dans le panier pour y trouver le dessert, qu’il sépara en deux pour lui et son nouvel ami. En lui tendant sa part de tarte à la cerise, il lui raconta tout du début à la fin.

- Ouais malheureusement c’est bien moi, en fait on a joué une partie de ballon la semaine passée, puis la l’autre équipe a gagné, mais ils ont triché l’un d’eux peut se transformer en animal et malgré tout les arbitres n’ont rien dit.

Bien beau parler, il faut aussi manger pendant que la nourriture est bonne, le blondinet s’enfourna donc le reste de sa tarte avant de continuer.

- Vu qu’il était conspirateur, j’ai pris l’initiative d’aller pêcher de petit poisson, par chance j’avais des morceaux de foie-gras donc la pêche fut un véritable succès, ensuite j’ai accroché les prises dans les vestiaires des tricheurs et les ai traités de poissons pourris… Maintenant je les évite sinon je finis déguiser barbouiller et en cellule…

Heureusement pour lui s’était de brefs moments comme celui-là qui lui fessait oublier touts les enfoirées de sa division, un peu de paix et de bonheur avec un gros soleil. Galowyr, ce nom ne lui disait rien, mais ça sonnait bien. Il était sympa en plus, quoi qu’un peu mystérieux avec sa balafre et son œil de pirate, ses habits de pirates, ouais il avis un beau costume de pirate. Quoi qu’il en soi, c’est d’un air songeur que le mousse dévisagea son nouvel ami. Peut-être que lui pourrait l’aider dans son plan de revanche… Bien sûr il aurait probablement dû accepter son sort, mais il n’était pas ainsi fait. Pour Smile il était important que justice soie faite, au moins pour pouvoir rire le dernier.

- Alors comme ça tu t’appelles Galowyr, original ! Mais tu ne me battras pas sur ce jeu-là, moi c’est Smiley Smile. Dit-il en souriant.

- Dis-moi, ça t’intéresserait de m’aider à leur faire ravaler leur geste ?
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La tarte aux cerises était délicieuse. Un gout doux et sucré envahit sa bouche. Cela faisait combien de temps qu’il n’avait pas mangé de bon dessert fait maison. Une éternité. Le borgne paria intérieurement que s’il avait eu une enfance digne de ce nom, le dessert l’aurait immédiatement ramené à l’époque où il ne dépassait pas le mètre quarante. Faute de cela, ce petit repas sur la plage le détendait un peu. Et des moments de détentes, il en avait peu. Pour ne pas dire pas du tout. Les types comme lui ça n’a pas de congé ou de permission. Les bas-fonds ne se reposent jamais, il y a toujours besoin de travailleur. Et puis je ne vous parle pas de la retraite.

Smiley Smile qu’il s’appelait le blond. Le commentaire classique voudrait que l’on se contente de dire que le nom de son nouvel ami prêtait à sourire. Mais Galowyr malgré sa tête n’aimait et n’aime d’ailleurs toujours pas les classiques. Au lieu de se contenter des blagues vaseuses que la moitié de la planète avait déjà dû lui balancer le borgne lui donna sa propre réponse.

Smiley Smile hein ? Je vais te dire un truc. Ton nom c’est comme ta gueule. Tu le choisis pas, tu rêves toujours d’en avoir un mieux et en plus ça c’est un sujet de moquerie particulièrement apprécié des multiples abrutis qui peuplent ces mers. Pourtant ton nom, comme de ta gueule, t’en as besoin. Sans un nom t’es rien, une merde, un déchet qui traine dans un coin. Ton nom c’est la preuve que t’existe. J’ai vécu dix années de ma vie sans autre appellation que vaurien ou voleur. Le jour où je suis devenu Galowyr, c’est comme si j’étais né pour de vrai.

T’as peut être un nom fantaisiste vieux. Mais porte-le avec fierté.


Il voulait sa vengeance le Smile. C’était humain après tout. Le borgne réfléchit un court instant. Quel mal y avait-il à lui filer un coup de main ? Ce n’était pas un mauvais bougre, partager son repas avec un manchot borgne et balafré, peu de gens l’auraient fait. Puis il ne manquait jamais une occasion de faire une crasse à la Marine.

Alors même chez les marines on se fait des crasses entre pote du régiment hein ? Et après on nous vend la camaraderie et la fraternité de nos fiers soldats.

Il alluma sa cigarette d’après repas sous les yeux de son nouveau petit camarade.

Faut croire que j’ai bien fait de ne jamais m’engager. Si on se fait emmerder par les copains, à part le bel uniforme, aucun intérêt à bosser pour la Marine. Bon Smiley, je vais être franc avec toi. En plus de toujours accepter un repas offert, j’ai une seconde règle à laquelle je n’ai jamais dérogé de toute ma pauvre existence. Je ne fais rien gratuitement. Enfin ça tu dois t’en douter, le moins qu’on puisse dire c’est que je n’ai pas une gueule de bon samaritain.

Il aspira sur sa cigarette, en souriant et enchaina.

Mais, t'as du bol mon grand, j’accepte d’être payé en avance, on va considérer que ces délicieux travers de porc et cette petite tarte sont le tarif pour mon aide. Puis en complément, je serais ravi de savoir qui est le cuistot fantastique qu’à préparer tout ça.

Considère donc que je suis ton homme pour ta petite vengeance, j’en ai presque fait une profession. Alors je t’écoute, c’est quoi le plan ?


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Smile aimait bien la compagnie de son nouvel ami, il était drôle donnait l’air d’être une brute, mais Smile qui avait passé par la reconnaissait se sentiment de solitude qui force bien trop de gens à devenir fort avant leur temps, se gars la avait un cœur d’or cacher sous de petite habitude due a un passé probablement moins glorieux. Tout ça, Smile n’en avait encore rien a faire, il est vrai que la marine donne beaucoup de préjugé, mais Smile n’était pas le personnage type qui rentre dans tous les moules, son moule n’était fait que pour lui et personne ne pourrait le briser, tout simplement, car il était trop con se bougre.

Pour son nom, c’était plutôt étrange de penser ça, mais effectivement bien des gens avaient ri de la façon dont on l’appelait, lui n’avait pourtant jamais trouvé la blague dissimuler à l’intérieur… Sa mère de son vivant de cessait de lui répéter qu’il avait le plus beau des sourires, il était donc très honorable d’avoir un nom tout aussi souriant non ? Comme ça, les gens qui ne vous voient pas l’imaginent se sourire ! Du moins, c’est la façon de voir les choses façon Smile. En plus, donner le sourire c’est contagieux qu’on dit, donc un jour tout le monde en aura un et on le laissera tranquille. Même si le sien restera toujours plus intense ou blanc que ceux des autres, mais que voulez-vous on a pas tous la chance de venir au monde avec les plus belles dents de la planète, toute droite et identique, blanches comme la plus pure des neiges et dur comme la pierre, ouais le meilleur broyeur a nourriture de tous les blues !

Ensuite son copain lui parla de tarif, se qui commença à inquiéter le mousse, car bien qu’il ait l’intention de rémunérer son compagnon, le pauvre avait un problème avec son compte en banque, il s’avérait que comme au registre des promotions, les soldats responsables de traiter les demandes ne prenaient pas au sérieux le nom sur l’enveloppe, il faut avouer qu’à leur place, un homme appeler Smiley Smile et qui signe en fessant un petit bonhomme sourire c’est peut-être pas très crédible, mais bon ces enfoirées le gardaient au poste de mousse et dieux seuls sais se qui arrive chaque mois avec ses payes… heureusement qu’il était logé et nourri au QG sinon il serait peut-être plus mal en point que Galopin a ses côtés, peut-être même que lui aussi aurait dû s’enlever un œil pour le vendre sur le marcher noir !

- Tu m’as fait peu tu sais, je n’ai pas un sou moi, mais pour te récompenser, je crois que je vais te présenter a Nany, en plus elle est toujours contente quand je créer de nouveaux fidèles à ça cuisine et la connaissant elle te pincera les joues et t’embrasseras sur le front avant de te donner un gros casse-croute pour ton retour, au fait tu viens d’ou ? Ah et pour le plan j’imagine un truc assez simple, on les chasse on les captures les ligotent on les apporte sur la grande place on leurs traces tous un sourire indélébile sur la bouche et tout le monde dira : hé, mais c’est qu’il est contagieux Smile ! héhéhé. T’aimes l’idée !? Mais je t’averti se sera pas facile, on va devoir te faire rentrer en douce jouer a vol d’identité et t’habiller en marine et tout le tralala ! ah et je dois te demander combien ta eut pour ton œil sur le marché noir ?

Smile était con, vraiment con, mais l’énergie positive qu’il dégageait et se sourire éternel sur ses lèvres apaisait toujours ses conneries, quelque chose d’attachant ou un petit je ne sais quoi…
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Le borgne serra des dents. Smile ne s’en rendait surement pas compte mais il venait de poser au manchot les deux pires questions qu’il avait en stock. Ses origines et ses blessures. Deux sujets qui avaient le don de le mettre en rogne. Il se souvenait de ce type qui s’était montré un peu trop assistant sur sa cicatrice voir même un peu trop moqueur. Le pauvre avait fini une chope écrasée sur la tête. Pourtant ce n’était pas de la colère qui l’envahissait. Non, il ne sentait pas chez son camarade la pointe de mépris et de moquerie qui le foutait en rogne habituellement. Il s’avérait même plutôt sympathique.

C’était la honte qui lui faisait serrer la mâchoire. La honte de n’être qu’un pauvre résidu de basse fosse et dont les mutilations ne sont pas le résultat de braves combats ou de folles aventures. Non juste une punition pour avoir voler de quoi survire. Tu parles d’une histoire reluisante. A côté l’histoire d’être travesti et maquillé par les camarades de régiment pouvait passer pour une Odyssée. Ne pas répondre n’aurait pas été correct. Il fit alors ce qu’il savait le mieux faire. Raconter des semis vérités.

Je viens de Goa sur East Blue. C’est là-bas que je suis sans doute né, et c’est là où j’ai grandi. Je te laisse deviner où c’était mais petit indice ce n’était surement pas dans un jolie petit palais avec papa, maman et les domestiques pour me dorloter. C’était un peu plus sauvage que ça. Mais en ce moment je bosse un peu partout sur les Blues, histoire de gagner de quoi casser la croûte.

Quant au prix de mon œil … Bah je me souviens plus exactement mais ça devait être à peu près au même tarif que ma main.

Il avait lancé sa petite blagounette en montrant fièrement son crochet à Smile. Un sourire crispé se dessiner sur son visage. Puis quelque peu gêné, le borgne se remit à fumer. L’effet de la nicotine le décontracta quelque peu. Il n’aimait pas trop parler de lui de manière générale encore moins lorsqu’on le forçait à le faire. Ils continuèrent leur chemin.

Une usurpation d’identité hein ?

Et bien ça monsieur le souriant, si un jour on m’avait dit que je porterais un uniforme de la marine je me serais marrer comme une baleine. Ptete même plus. Bon bah, il va falloir qu’on chope tout ça. Et j’ai bien ma petite idée de comment on va faire.

Expirant sa fumée, le borgne se creuser les méninges. Il fallait piquer les affaires d’un marine qui lui ressemblait un peu, et faire en sorte qu’il n’apparaisse pas avant que la vengeance smilesque ne s’abatte sur eux. Mais avec le sourire s’il vous plait.

Alors tu m’ouvres bien tes esgourdes Smile. Ce soir, tu te fais la malle du régiment et tu me rejoins au troquet du village. T’sais où c’est j’imagine. C’est là où tes supérieurs viennent se la coller pendant que les mousses épluchent les patates. On se débrouillera pour chourer un manteau d’officier ça devrait pas être trop compliqué vu leur état.

Après ça, j’ai ma petite idée, mais on va te gâcher la surprise non ? Après tout tu as payé pour la prestation, autant que ça soit le plus marrant possible pour toi. T’as bien compris ? Ce soir vingt-deux heures à la taverne ! J'irais voir ta Nany plus tard, faut que je pique un somme je suis crevé.


Il laissa donc Smile et ses velléités de vengeance pour quelques heures, le temps d'un repos bien mérité, la nuit n'avait pas été facile.
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C’est seulement en écoutant Galowyr que Smile remarqua qu’il n’avait pas seulement affaire à un borgne, son copain était aussi manchot ! Oh mon dieu s’était horrible, pour un vol ? Non franchement la vie était cruel, combien de fois Smile avait voler ou emprunter des trucs sans les remettre ? Mentalement le mousse essaya de se remémorer quelques objets qu’il détenait encore… Une grimace s’affichât alors sur son visage, non de dieu, il serait surement un homme-tronc ! Par chance la justice ne l’avait pas puni, c’est donc là qu’il se promit de faire plus attention avec ses emprunts pour la suite de son aventure. Pendant qu’il émettait sa réflexion et comptait sur ses doigts le nombre d’œil et de main qu’il aurait dû avoir coupée, il remarqua deux choses.

En premier, son copain le galopin exprimait tout ceci avec un gros sentiment, Smile ne savait pas laquelle, mais il voyait quand même un peu de, chagrin ? Douleur ? Surement puisqu’il avait dû souffrir au maximum, mais une grande tristesse et peut-être même un peu de honte, bref un truc n’allait pas et Smile se sentit horriblement honorer d’entendre son histoire.

Ensuite, Smile se rendit compte qu’il avait manqué une grosse partie de la conversation, il se rappelait d’avoir entendu pour sa main, puis maintenant il parlait de ce soir vingt-deux heures à la taverne. OK il y serait, pourquoi ? Aucune idée il n’avait pas écouté, mais avant que son ami ne s’en aille, Smile le retins en fessant bien attention de le saisir par son bras indemne. Galowyr s’arrêta aussitôt et lui jeta un regard.

Parfois, il lui arrivait de porter se genre de geste pour ses amis, pour les gens qu’il appréciait ou qui le comprenait, oui dans ses quelques et rare moment sans prix, Smile donnait l’impression d’avoir un cerveau et de savoir l’utiliser, il ne saisit pas son ami pour lui donner une accolade non, s’était bon pour les fillettes et les Okamas ça, à la place il commença à enlever son chandail tout en lui disant ceci :

- Tu sais, je ne veux pas comparer nos vies, je ne veux pas non plus dire que je sais ce que tu ressens, mais si ça peut t’aider, te changer les idées où je ne sais pas quoi… Moi j’ai été abandonné par mon père, puis ma mère c’est fait tuer devant moi, peut de gens le savent, mais son sang ne coulait pas seulement dans mes veines se jour la… Bref, peut importe la blessure, on doit tous passer par-dessus.

Un discourt comme celui-ci, il ne fallait pas le briser, surtout venant de Smile, car s’était plus que surprenant, lui aussi avait souffert et croyez le ou non il aurais couper et crever lui-même son œil pour sauver la vie de sa mère.

- Ouais, je l’aime bien moi ton crochet ! On se revoit plus tard mon pote !

Sans rajouter un mot de plus, Smile se détourna pour regarder l’horizon, il versa une larme de douleur en repensant à sa triste mère, mais jamais il n’arrêterait de sourire, il le lui avait si souvent promis…

De son côté, Galowyr devait être incroyablement surpris, peut-être que de voir que Smile pouvait avoir des sentiments ou qu’il puisse aligner une phrase ou deux sans se tromper ou sans dire de connerie avait réellement un côté héroïque, sa ou bien peut-être que c’est son œil valide qui lui coupa l’envie de parler. Car maintenant dos à lui, Smile révéla l’envers de la médaille. Son dos était parsemé de pleins d’ecchymoses, ses salopards ne fessaient donc pas que l’habiller et le maquiller comme un Okama, non il le maltraitait et se depuis longtemps, car les rougeurs fraiches laissaient paraitre des lésions plus profondes encore. Malgré tout, il devina que son blondinet d’ami ne lui en parlerait pas plus pour le moment et il partit donc se reposer laissant Smile seul sur cette grande plage.

Après le départ de son ami, Smile essuya sa larme et tout en gardant le sourire s’en alla faire un plongeon, s’était seulement de cette façon qu’il pouvait atteindre les eaux plus profondes et trouver des coquillages pour Nany.

[…]

Bien plus tard, Smile trouva la chambre qu’occupait son compagnon, il avait bien fait une place ou deux en demandant si l’un d’eux avait loué a un manchot borgne et c’était seulement maintenant qu’il trouvait le bon endroit, heureusement pour lui, il était juste à temps pour l’heure du dernier repas de la journée, ayant parler avec Nany et lui ayant vanter les mérites de son nouvel ami, Smile s’était attiré les torrents de nourriture qui allait avec toute cette joie, s’était étrange qu’il ne soie pas plus gros, mais Nany était une très bonne cuisinière. Elle lui avait fait un spécial pour lui et son ami, pomme de terre enrober avec une variété de fromage fourré à l’intérieur ainsi que des morceaux de viande en cube caramélisé et mariné dans une sauce secrète aux épices et au miel avec pour dessert une tarte au pèches.

Après s’être assuré du bon numéraux de chambre, Smile gravit les vieux escaliers grinçants de la taverne pour arriver à l’étage des chambres, il était précisément vingt heures, mais avec toute la bonne intention du monde, Smile avait pensé que son ami n’avait peut-être personne avec qui manger, il s’était donc chargé d’avancer les choses un peu.

- Hé ho ! … J’espère que tu dors plus ! ... J’ai apporté à manger ! … Pour une armée !
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La chambre n’était pour une fois pas des plus lugubres. Cela le changeait des taudis dans lesquels il avait l’habitude de loger. On n’était pas dans la suite impériale, mais c’était plutôt classieux. La décoration bien que simple était plutôt agréable. Le lit doté d’un matelas de qualité s’avéra même d’un confort insoupçonné. La seule petite coquetterie de la chambre était un tableau représentant le quartier général de la marine et l’océan derrière lui. Il émanait de ce tableau, une forme de passibilité. De calme. Il le fixa une bonne minute allongé sur son lit. Puis sa paupière se fit lourde et il tomba de fatigue.

Il la rouvrit plusieurs heures plus tard. La brume de fatigue dissipée, il attrapa ses cigarettes et son briquet et s’alluma une cigarette. Il n’avait pas tant fumé que ça aujourd’hui. Il pouvait bien s’en permettre encore quelques une. Et là cigarette au bec, il réfléchissait à sa rencontre de la journée. Smiley Smile. Quel drôle de bougre. Il était resté sans mot lorsque le jeune mousse lui avait raconté la mort de sa mère. Il n’avait même pas moufté lorsque se déshabillant le soldat avait dévoilé les blessures sur son dos. Mué comme une carpe le manchot. Il n’avait jamais été doué pour consoler les gens. Il ne supportait pas lui-même d’être consolé. La souffrance se vit seule. Ses blessures, ses peurs, sa tristesse, elle n’appartenait qu’à lui. Pas à ses inconnus de parents, pas à Dyrian, pas à Smile. Il ne pourrait souffrir de les partager avec un autre. Il était ainsi. Le loup solitaire hurle à la Lune pas à la meute. Et il ne se faisait pas plus solitaire que lui.

Pourtant, voilà bien longtemps que quelqu’un ne l’avait pas considéré comme Smile l’avait fait. Peu de personne lui avait offert aussi gentiment un repas, comme ça sans raison. Pour la plupart des gens, il n’était qu’un chien errant. Le clébard qu’on n’approche pas par peur d’être mordu. Ces marines n’étaient donc pas tous des connards en puissance. Smile était un mec bien. Un mec trop bien pour s’entendre avec lui. Puis il se perdit dans ses pensées, pendant que les volutes de fumée envahissaient la pièce.

Et c’est là qu’il ramena sa tronche tout souriante. Avec encore de la bouffe. Le borgne l’aurait frappé. Pourquoi ? Pourquoi ce type était-il donc aussi sympa avec lui ? Il ne le méritait pas. Il ne lui avait rien offert, rien fait pour lui. Le borgne savait de plus parfaitement qu’il était incapable d’attirer une quelconque sympathie. Un infirme défiguré n’attire sur lui que peur ou dégout.

Et pourtant, et pourtant … Les deux compères se mirent à manger de bon cœur. La bouffe de Nany était toujours aussi bonne. Le repas tourna à l’empiffrement. Il n’en fallut pas longtemps pour que patates, viandes et tarte ne soient plus qu’un lointain souvenir. Le sol de sa chambrette était couvert de miette, mais il s’en moquait complétement. Toutes les questions qui le tourmenter s’étaient envolé. Il écoutait les conneries de cet abruti de blond toujours souriant, et il en était très content.

Puis finalement les heures s’écoulèrent assez vite. Les deux jeunes hommes parlèrent de tout et de rien, de leurs héros préférés, des conneries qu’ils avaient pu faire, de leur club préféré de ballon-pied. Toutes les conneries que se racontent les bonhommes entre eux quoi. Dix heures pointa alors le bout de son nez.  

Bon je t’explique le plan. A cette heure-là, normalement la salle d’en bas est bourré d’officier de la Marine venus passer une soirée agréable et reluquer la petite bougresse qui sert les bières. T’es pas très déluré mais tu te doutes que là, tes supérieurs ils ne viennent pas siroter de la grenadine ou se réchauffer autour d’une bonne petite verveine. Ils viennent se la coller un bon coup pendant leur perme. Enfin c’est ce que font tous les gradés de la marine que j’ai croisé.

A partir de là, ça sera pas bien compliqué, tout ce qu’on a à faire, c’est d’en bourrer un suffisamment pour lui chourer ses affaires et le séquestrer dans ma chambre le temps qu’on règle leurs comptes à tes copains de régiment. Du coup toi faudrait que tu te fasses pas trop remarqué non plus.  Cela serait dommage que tu te fasses gauler pour avoir chourer les affaires de l’un de tes supérieurs.


Le borgne pointa du doigt un sac de toile qui traînait dans un coin de la chambre.

Là-dedans tu devrais trouver deux trois frusques pour te changer. Je dois même avoir un chapeau histoire qu’on ne te reconnaisse pas trop. Je descends boire un coup. Rejoins-moi quand tu seras changé, puis on choisira une proie.
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Une fois son ami redescendu, Smile fouilla dans le sac pour y trouver le déguisement parfait, un manteau vert assez ample qu’il porta par dessus ses vêtements afin d’avoir l’air un peu plus gros. Un chapeau a rayure qu’il plaça sur son crane après avoir remonter ses cheveux et les avoir attacher de manière à se que tout le monde pense qu’il les porte court et pour couronner le tout, il prit un petit éventail qu’il garderait au niveau de ses dents. Histoire de cacher le trait qui le caractérisait le plus auprès de ses compagnons. Il était donc fin près à s’infiltrer avec Galowyr afin de trouver une personne susceptible de se laisser voler son uniforme.

Visuel du déguisement :
En descendant les marches il retrouva son compagnon assis au bar, il avait bien évidemment sondé les lieux, mais n’avais pas remarqué d’éventuelle victime potentielle, peut-être auraient-ils plus de difficulté qu’il le pensait. Mais tout en approchant son ami, il se demandait pourquoi n’avait-il pas infiltrer la base et voler les vêtements d’un homme qui lui était sorti ? Après tout, beaucoup d’entre eux se trouvaient ici, même la moitié de ses futures victimes devait bien être dans la place…

- Alors Galopin, ta trouver un truc intéressant ?
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Smile trouva le borgne accoudé au comptoir, un verre d’alcool bon marché posé devant lui et comme à son habitude une cigarette au bec. C’était dingue ça quelque soit la putain d’histoire dans laquelle il se retrouvait, il se retrouvait toujours dans cette fichue position. Au final, il commençait à bien les connaitre ces satanés bistrots. Alcool, fumée et une place assise, c’était presque comme un mini paradis sur terre. Enfin au paradis, les gens à côtés de lui n’aurait sans doute pas été des militaires burnés mais de charmantes demoiselles avec autre chose sur le dos que le manteau blanc de la marine. Encore que, encore que …

Le borgne regardait autour de lui à la recherche d’une proie. Bah c’était qu’une question de temps avant qu’un sous-off commence à tituber. Voler dans un bar, c’est finalement comme pêcher à la ligne. Il suffit d’attendre que la poiscaille vienne d’elle-même. Et en attendant que le bouchon tremble, il fit signe à Smile de s’assoir à côté de lui.

Alors leçon numéro 1 dans les bars, toujours les plus riches qui s’effondrent en premier. Normal c’est ceux qui dépensent le plus. Chez les marines ceux qui sont les plus friqués … Enfin les moins pauvres, c’est tes supérieurs. D’ici allé, une vingtaine de minutes ils commenceront à être particulièrement festifs. Dans quarante minutes, ils raconteront n’importe quoi et dans une heure on en fait ce qu’on veut. Alors assois-toi, prends un verre et profite du spectacle.

Les deux compères passèrent une soirée pénarde, à attendre que le capitaine de frégate de seconde classe Moulin ait trop abusé du très apprécié pichet de rouge à 300 berrys. Ils lui volèrent ensuite son uniforme et s’infiltrèrent dans la base, mettant en place un plan diabolique. C’est ce qui se serait passé si Galowyr avait comme son compagnon. Déguisé.

Les bars, ou « débit de boisson à consommer sur place » selon un texte administratif sans intérêt dont on ne fera pas l’offense de citer, sont des lieux de commerces pas comme les autres. En plus de vous aider à vous la coller, c’est surtout le théâtre d’une socialisation bien particulière, avec tout ce que cela implique de bonnes et de mauvaises surprises. De la charmante inconnue mystérieusement pas insensible à vos charmes d’ivrogne, à un amateur de la même marque de bière, en passant par l’officier sur lequel vous avez cassé un tabouret la veille. Officier qui a de plus la très, mais alors très mauvaise idée d’être rancunier.

Tu t’souviens de moi le borgne ?

Galowyr lui répondit en lui crachant sa fumée à la figure, le visage sans trace de la moindre émotion.

Pas le moins du monde.

Je vous laisse deviner la suite. Un indice ? Bah juste un mot. Baston.
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