Un mars quand ça repart [-Minos-]

Alastor, le pommé, l'inutile, le voyageur, le marchand, l'arnaqueur. Des surnoms comme ceux-là, on avait pu lui en donner des tonnes. Même s'il n'était pas très célèbre, il possédait déjà sa petite renommée sur son île et sur les quelques mottes de terre qu'il avait visitées. Il y retrouvait toujours son compte. On lui offrait un petit repas, une petite bouteille. Cela lui faisait quelques pièces uniques à vendre à un très bon prix par la suite ; autrement dit il se servait des cadeaux pour se faire des marges de cent pour cent. Il ajoutait un peu de publicité mensongère. Bouteille collector, cuvée limitée et les berrys coulaient. Il était clair que tous les petits aristos de son île n'iraient pas vérifier qu'à cinquante lieues de chez lui, les bouteilles étaient remplies -à la limite- à la chaîne.

Aujourd'hui, notre bonhomme avait choisi de se diriger vers Tequila Wolf. Pas qu'il en ait eu une bonne publicité, pas qu'il sache qu'on allait lui offrir encore quelques crus, pas que la vie soit moins chère là-bas ou que la fille du chef du village soit une bombe torride. Non, même pas. Le nom l'avait intrigué. Peut-être que dans une vie antérieure, ou postérieure qui sait, celui qu'il réincarnerait se poncerait avec une boisson de ce genre... Mais ça, on le saurait sans doute jamais, nous, pauvres mortels.
En bref, Alastor n'était pas au courant du bordel qui se tramait là-bas. On disait, d'après les légendes que racontait le vieux papy se trouvant toujours au coin de rue, chiquant un peu de tabac, qu'un pont se construisait là-bas depuis des centaines d'années dans le but de connecter des îles. Très intéressant. Vous le saviez, n'est-ce pas ? Alastor, non.

Lorsqu'il posa son pied sur l'île, son bateau planqué on ne savait trop où, il eut comme seul et unique réflexe de sauter dans le premier buisson qu'il vit, ayant entendu des bruits suspects. Laissant un œil en orbite, il vit deux hommes, pas trop imposants, qui passaient par là. Des outils à la main, couverts de poussière et de sueur. Des muscles saillants, ils avaient pas chômé. Alastor était une tapette dans l'âme et préférait ne pas trop se montrer. Néanmoins, dans des cas comme celui-ci, fallait qu'il demande son chemin parce que pommé dans le bout de forêt dans lequel il était rentré, et n'ayant pour unique chemin que ce sentir où se trouvaient les deux hommes -qui pouvait mener n'importe où- il savait pas grand chose de l'endroit.
Effectuant un roulé boulé à en faire pleurer Carlos, il sortit de sa planque provisoire et se présenta joyeusement.


« Bonjour, bonjour ! Vous sauriez pas où j'pourrai trouver un village ? »
Les deux hommes ne s'arrêtèrent même pas. Ne le calculant pas. C'était un bide monumental. Qu'avaient-ils ? Y étaient-ils obligés ? Il ne le savait guère.

Vexé, Alastor prit le chemin inverse, partant à l'opposé des hommes, sans même réfléchir. Lorsque soudain, il tomba nez à nez avec...
    ...Avec mon champignon ! Ce sanglier s'est fait la malle avec mon champignon. J'avais vaincu ma répulsion pour les espaces verts en voyant le côté plein du crâne: en forêt comme dans les grottes, il y a des champis. J'avais trouvé un beau, un tout gros, tout rouge avec des points blancs. La promesse d'un festin gâché par ce goinfre à groin qui n'avait pas attendu que je termine de cuire mes oeufs de.....euh....ben j'en sais rien, mais c'était gros et bien appétissant alors ça faisait l'affaire. A peine le temps de les gober que la bête était déjà partie. Je ne suis pas mauvais en sprint, mais percuter les arbres m'aurait trop ralenti. J'ai pris Nobunaga en selle et on a filé la train au vilain voleur. C'est que lui aussi il y tenait à son omelette.

    il a beau avoir des dagues aux coins de la gueule et un petit regard fourbe, il fait moins le malin ce gros porc à crête quand il a un destrier aux miches. Nobunaga et moi on l'a mauvaise de ce mauvais tour et on veut rattraper cette saleté avant qu'elle ne finisse de mâcher. En passant à côté des arbres, je les déracine et je me fais un jeu flash qui s'appelle "Javelote Pumba". Les troncs fusent, ça fait un vacarme d'enfer et la bestiole doit changer plusieurs fois de directions pour éviter les barrières de bois. Hey, ça me donne une idée ça. J'arrête de viser les jambonneaux et je détruit tout ce qui tient de bout sur ses flancs. Ca me permet de le diriger en dehors de la forêt et de le travailler à ma façon. On finit par voir la fin de la forêt. Je me mets debout sur Nobunaga et je saute au-delà des arbres. Le sanglier continue sa course en suivant la ligne droite que je lui ai tracée. Moi, je me fâche pas avec Newton, tout ce qui monte doit redescendre un jour. On vient juste de quitter la forêt, je fais une descente du coude longue comme un jour sans viande et la nuque du goinfre cède aussi sec sous le choc. L'homme ayant triomphé de la bête, je la prends pas la peau de la nuque et sonde sa gueule avec mon bras. L'enfoiré avait déjà tout bouffé. Le jugement est sans appel, pour avoir pêché par gourmandise il finira dévoré jusqu'aux os.

    Je sors à peine ma broche de voyage que je remarque un mec qui fait le chemin vers moi. Il n'a quand même pas dans l'idée de me voler mon sanglier ? Je fais mon feu et je mets ma prise à rôtir. Le mec continue sa route, j'espère qu'il ne fait que passer son chemin parce que sur cette île on ne croise que deux trucs, des esclaves et des esclavagistes. Et vu qu'il n'a pas l'air très esclave je pencherais plutôt pour le ranger dans l'autre bord. Qu'importe, j'ai plus urgent sur le...sur le feu HA HA, ouais c'est le cas de le dire. La bête n'est pas encore cuite, mais sa graisse commence à couler dans le feu et ça fait des vitamines gâchées. Je prends un pain dont je vous raconterai un jour comment je l'ai obtenu, et j'en tartine les morceaux avec les pertes de Monsieur Groin. Ca fait un bon amuse-gueule avant le plat de résistance.

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    Après sa roulade magnifique, notre bonhomme s'était donc mis en route. Les bides, c'était pas bon pour lui. D'ailleurs, le sien commençait à roucouler. Il voulait bouffer de la corneille, du bon poulet, voilà ce qui expliquait ce bruit si étrange et si inhabituel par rapport aux autres ventres. Un bon morceau de viande blanche, ça lui aurait vraiment redonné la pêche. Malheureusement pour lui, des pêches c'est tout ce qu'il y avait ici. Pas moyen de gober autre chose que des fruits, rien qui avait l'allure d'un morceau de viande. Sauf...

    Ce bonhomme qu'il voyait au loin, ce truc. Cette chose. Un mec quoi. Et au fumet qu'il dégageait, soit il était vraiment de la viande et les hallucinations commençaient à prendre le dessus, soit il planquait un bon bout de chair et de graisse. Non, il ne fallait pas se faire rouler. C'était pas ce bonhomme qui puait ainsi le gigot, à moins qu'il ait déjà tout englouti et se soit taché comme un porc. Vu sa dégaine, ça semblait être dans ses habitudes. Mieux valait l'ignorer gravement pour le moment, de toute façon, le bonhomme à l'alcool frémissant finirait certainement par croiser sa route. Ce n'est qu'après avoir la direction du chemin que le marchand se rendit compte de sa bêtise... Le chemin, il l'approchait d'un peu trop près. Au pire, s'il avait à grailler, on pourrait toujours gratter.

    Presque arrivé à la hauteur du bonhomme, Alastor utilisa tous ses talents d'acteur pour faire une mine impassible, qui se foutait royalement de ce qui se passait autour de lui, faisant mine de ne pas voir le bonhomme, mais lâchant de discrets regards pour voir si de la bouffe ne se cachait dans un buisson. Un lièvre boiteux aurait fait l'affaire, même si le top aurait été un bon canard sauvage, ou un faisan. Tout faire cuire à l'alcool, que ça de vrai.
    En attendant, plus Alastor approchait, plus il sentait une odeur assez plaisante. Celle de la bouffe qui cuisait, de la graisse qui coulait sur le feu. Un odeur qui affutait tous ses sens. Il manquait juste une goutte de quelque chose.

    Ce fut finalement après un balayage de regard à gauche, puis à droite, que le marchand vit un marcassin presque aussi gros qu'un bœuf se faire griller la dorsale au-dessus d'un feu. Oh bordel ! Ça c'était du repas. Le mode gratteur était enclenché.

    Un mouvement digne d'une téléportation plus tard, une bouteille de rhum blanc à la main, Alastor se trouvait près du feu, arrosant à grand cœur sa future bâfre. La bouteille y était passée. Le feu crépitait de plus belle. Ça allait faire un rôti digne des plus grands films. Même la carcasse serait dévorée.


    « Salut ! Je me présente, Alastor. Tu permets qu'on partage le repas ?! J'ai de quoi nous faire un porcelet à la pêche ! » lança le civil tout en balançant ses fruits dans ce qui restait encore d'alcool à l'état liquide.
      On peut un tas de choses à un homme, mais on ne lui vole pas sa barbaque. Le petit gars qui marchait comme un promeneur du dimanche avait maintenant les babines aussi mousseuses qu'un bouledogue et il enduisait le tout d'un truc que je ne connaissais pas, mais à voir comment ça passionnait le feu ça devait être de l'alcool. De l'alcool sur de la viande ? Sont bizarres ces surfaciens.

      Le mec se présente histoire que je l'appelle pas "mec" pendant tout le post et il propose de rajouter des pêches. Ces petits machins oranges j'en avais déjà pressé pour avoir ma ration de flotte, mais ça m'avait filé un mal au bide pas possible toute la soirée. Je suis pas certains qu'en garnir le sanglier soit très sain, puis s'en servir de prétexte pour me rafler la moitié de la mise ça sent carrément l'arnaque. Je regarde un peu le type. Il a une bonne bouille et de la spontanéité, ça doit pouvoir le faire. Comme ça fait un moment que j'ai pas partagé un repas avec quelqu'un, je le laisse gâter la peau avec ses pêches. Je me tâte à lui dire qu'avec ses fruits il bouffe vraiment de la merde, mais je joue la carte de la courtoisie en le regardant faire.


      Les fruits ça donne la chiasse.

      Je crois que je l'ai pensée tout haut celle-là. Bha, dans les faits c'est vrai. Tout le monde sait que les pommes, les poires et les scoubidoubidouhas ce sont de puissants inhibiteurs de bonheur. Je suppose quand même que le gars connaît son affaire et que la viande va faire office de contrepoison.


      Ok pour le partage Alastor, je suis le Roi Minos. Avant qu'on mange tu peux me dires si tu es un esclavagiste ? Si c'est le cas après ta digestion je vais devoir te frapper. Je suis ici pour botter le fion du Gouvernement et donner une chance aux esclaves de devenir des êtres libres en signant un contrat à vie pour rejoindre la Légion. D'ailleurs si t'es pas du Gouvernement et que t'es pas un trou de balle tu peux t'engager aussi.

      Je sors une casserole à qui je réserve un coin de feu et je fais cuire le résultat de la cueillette. Nobunaga aussi à la droit de manger, alors je lui fais quelques tartines de graisse alcoolisée à la pêche. Lui aussi il tique sur le fruité du mélange, mais bon c'est pas aussi mauvais que des plantes vertes. Un jour un abruti de paysan lui a filé de la chicorée en croyant lui faire plaisir. Le pauvre canasson il a ses tripes. Pas les siennes, celles du jaguar à qui on avait forcé le don d'organes. Dommage qu'il fasse un poil frisquet pour pour les félins ici, mais je ne perds pas espoir de mettre la pogne sur un ou deux ursidés. Tiens, je viens de penser à une blague, faut que j'en fasse profiter mon voisin de table.

      Après examen du cadavre, il est indéniable qu'il sue suidé.

      Ca te fait pas rire ? Faut savoir qu'un sanglier appartient à l'ordre des suidés, et vu qu'il dégouline de graisse sur le feu on peut dire qu'il sue. Sue suidé....suicidé. Allez quoi, t'as les zygomatiques gercées ou t'as pas eu ta gâterie après le journal parlé ? Je vais pas faire de la vanne en alexandrin pour te dérider, ici l'humour est gras comme un foie de canard. Bref, je lâche un rire que les autochtones n'ont pas dû entendre depuis leurs premières chaînes et j'arrache une cuisse de la bête. Je trinque avec Alastor et je plante les dents dans les muscles. Avec l'alcool ça passe tout seul, il a un putain d'instinct de gastronome le bougre.

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      « Les fruits ça donne la chiasse.
      - Au pire, ça fera de l'engrais. Parce qu'à ct'heure... Que cette merde qui pousse par ici ! »

      Et bim. Dans tes dents. Voilà ce qu'avait pensé Alastor. Rien à foutre que ce gaillard soit bien gros, bien gras ou encore bien grand. Au pire, il avait pas l'air méchant. Enfin. Se méfier restait tout de même une priorité absolue. Pour le moment il laissait notre bonhomme tripoter la viande comme si de rien n'était, mais peut-être que si une manip' ne lui plaisait pas, il hésiterait pas à taper. Surtout qu'un drôle de cheval l'accompagnait et que celui-là il avait encore l'air moins commode -ou placard.
      M'enfin, au lieu de penser au félin et au maître brutus et sa voix grave, mieux valait penser à faire cuire correctement les guiboles de la bestiole. Ce cochon, il allait être bien bon. Si bon qu'Alastor en salivait déjà, sentant sous ses narines le délicieux fumet de son rhum qui se mariait excessivement bien avec la viande rôtie.

      S'en suivirent ensuite des explications et des pseudo menaces. Esclavagistes ? Esclaves ? Il se passait quoi sur cette île ? Et c'était qui ce gros bonhomme qui voulait changer cette île ? La Légion ? Qu'était-ce réellement ? Les révolutionnaires. On ne pouvait voir que ça qui s'apparentait à une Légion. Mais cette patrie existait-elle encore ? Qui en était le boss, le patron ? Autant s'expliquer tout de suite, on verrait les questions pendant la digestion. Parce que vu comme il avait dosé le pinard, ça allait pas faire rire !


      « Esclavagiste ? J'en ai pas la mouille. J'suis juste un marchand. J'ai une boutique sur Sirup, j'voyage. J'vends des bouteilles et j'en bois. Aussi simple que ça. » lança-t-il rapidement. Il marqua alors une pause avant de continuer.

      « Légion ? Tu pourrais pas m'en dire un peu plus ? Ça m'intéresserait peut-être. »

      Voilà qui était fait. La question était posée. Peut-être qu'on allait en savoir un peu plus sur cette fameuse Légion qui se voulait maîtresse du monde. Ou du moins qui voulait mettre dans sa poche la population au profit du Gouvernement. Parce que vu comme il en parlait, il avait pas l'air de les aimer le gros bonhomme.

      M'enfin. On allait pas vraiment s'attarder là-dessus. La viande se faisait attendre et ça, le Roi l'avait bien compris. D'une main il arracha une cuisse de l'animal pendant qu'Alastor sortait son couteau de survie pour découper quelques steaks et se faire un sandwich bien garni mêlant tranche de pêches et de viande. Que ça allait être bon. La blague passa complètement à trav' Alastor y laissa juste un sourire pour ne pas vexer son hôte et mangea.

      Il fallait quand même à boire pour accompagner ce repas. Tout en sortant une autre bonne bouteille de sa ceinture, Alastor laissa planer une question.


      « Dis-moi... T'es Roi de quoi bonhomme ? »
        Roi de quoi ? Ca c'est la question à un million de berries. Comment lui expliquer que je ne connaissais pas le nom de mon royaume sans passer pour un consanguin ? Le mieux c'était encore de déglutir la chaire que j'avais réduit en bouillie et d'expliquer un peu à partir du début, mais en version condensée.

        Je suis le Roi d'un peuple exterminé par le Gouvernement durant le Siècle Perdu. Seuls les enfants ont survécus, personne ne savait bien lire alors on a perdu l'héritage des ponéglyphes avec le temps. Le nom de notre peuple est sur l'un d'eux, on connaîtra notre nom quand on pourra le décrypter. En attendant, on se surnomme le Royaume Enseveli.

        La Légion, c'est l'héritage de la haine et de la vengeance portée envers les exterminateurs. On a refait surface une fois que nous étions prêts à affronter nos ennemis, mais ils avaient conquis le monde entier depuis. Alors, on recrute ceux qui ont encore foi en la justice et qui veulent juger un pouvoir illégitimement installé. Que le bourreau du passé puisse régner en toute quiétude n'est pas sain, mon peuple réclame le châtiment et je cherche quiconque ne se sera pas résigné à être esclave du système. La Légion ne prétend pas être immaculée, je ne suis pas le meilleur des êtres, mais l'ère d'impunité doit cesser et c'est mon devoir d'honorer le sang de mon peuple. Les crimes de l'Histoire ont besoin d'être jugés et seuls nous le pouvons.


        Pas très drôle cette conversation, mais j'ai l'humour dans un tiroir quand on aborde le Gouvernement. Tu ne peux pas avoir l'esprit léger quand tu as vu l'eau et le sang de tes frères nourrir la terre juste parce qu'ils ont choisi de te suivre. La douleur de voir la chimère du pouvoir dévorer tout ce que tu aimes ne te décourage pas, parce que tu n'en n'as pas le droit. Tu es le pilier de la rébellion et si tu t'effondres, tu trahis ceux qui ont trouvé refuge près de toi. Alors, au lieu de pleurer, de maudire ou de fuir, tu te bats contre le monstre et tu le fais de toute la force des autres.

        Je pense que tu vas pouvoir vendre quelques caisses de gnôle ici, mais ceux qui t'achèteront ton alccol sont de mauvaises personnes qui ne méritent même pas de sucer des cailloux. Je me prépare à aller les exterminer jusqu'au dernier et à briser les chaînes des captifs, alors si tu veux faire ta marge tu devrais aller les voir avant que j'y aille.

        Je dis ça, mais je suis un peu seul et j'ignore combien ils sont. Enfin seul, j'y suis pas vraiment, j'ai Nobunaga. Qu'importe, rien ne peut m'effrayer. Par contre, je redoute quand même ces types qui laissent les coups passer à travers eux. Il faudra bien que j'apprenne à trouver comment les avoiner, des êtres invincibles ça n'existe pas. Je m'en voudrais juste de ne pas parvenir à libérer tous ces gens, si je ne le faisais pas, qui le ferait ?

        Je me permets de reprendre un peu de bibine au marchand et je bois un verre au repos des âmes envers qui je dois encore m'acquitter d'une dette.


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        Alastor écouta la conversation du gros bonhomme -qui en plus était Roi- avec les yeux d'un gosse à qui on racontait l'histoire de la vie. Il était émerveillé. Ce gros gus, même avec toute la colère qu'on pouvait sentir, imposait l'admiration. On sentait qu'il avait du vécu derrière lui, qu'il n'était pas né de la dernière pluie et qu'il savait pertinemment ce qu'il faisait. Il était tout de même prétentieux, un peu, un peu trop. Il se sentait à même de se farcir une armée entière et ce, dans le but de nettoyer l'honneur de personnes disparues. Du point de vue du marchand, c'était trop facile. Pourquoi ne pas rendre la peine au centuple ? Pourquoi simplement vouloir les tuer.

        « Roi du Royaume Enseveli, c'est que ça sonne bien. J'ai déjà lu quelques petites choses sur les Ponéglyphes. Beaucoup qui disent que ce sont des légendes, que ces pierres connaissent la véritable Histoire. Mais je pense pouvoir y croire, puisque je cours moi-même après une Légende.
        Mais comme beaucoup disent, on apprécie beaucoup moins la chose une fois que c'est acquis. C'est l'aventure que tu vivras jusque là-bas qui t'apportera réellement.
        lança sereinement Alastor. Il regardait un coin de la forêt, les yeux emplis d'étoiles. Il savait que toutes les petites rencontres qu'il venait de faire marquaient le début d'une aventure. L'aventure de sa vie qui le mènerait vers cet alcool légendaire dont personne ne savait l'emplacement. Alvenia, la graine d'épice. Un surnom qu'on osait lui donner. Puisqu'en les entrailles de ce liquide -si c'en était un- devait se trouver bon nombre de saveurs différentes.

        « Je suis désolé pour toi, mais je ne pense pas rejoindre ta Légion. Il s'agit d'une histoire personnelle, du moins je le pense. Mais je ne suis pas résigné, je sais que je ne suis qu'un pion. Un comme beaucoup d'autres. J'ai mes propres idées et mes propres manières de faire. »dit-il en posant son regard sur l'homme. Il n'attendait rien de lui. Il venait de décliner proprement sa proposition, s'estimant comme n'étant ni un ennemi, ni un allié du Roi. Il ne lui voulait aucun mal.

        « Je pense rien vendre ici. Tout est sur mon navire qui est trop loin. J'ai déjà bon nombre d'acheteurs en boutique, côté argent. J'suis assez blindé. »
        dit-il tout en oubliant que le gus en face de lui était un forban. Au pire, sur lui, il n'avait que quelques billets, qu'il lui aurait donné volontiers pour le dédommager du sanglier.
          Apprécier davantage le voyage que l'objectif, je n'y avais pas pensé. Les rouages s'activent dans ma tête et une question me tombe sur le coin de la tronche: est-ce que j'ai quitté mon royaume pour combattre le Gouvernement ou pour le vaincre ? Est-ce que si quelqu'un de plus indiqué que moi s'était dressé, je l'aurais laissé faire et je serais resté chez les miens ? Elle est redoutable cette interrogation, parce que si c'est l'aventure qui me motive plus que le résultat, je suis carrément en train de me foutre de ceux qui comptent sur moi. C'est sûr que l'apprentissage a du bon, mais si j'avais maintenant un bouton à presser pour renverser le Gouvernement, est-ce que je le presserais en sachant que je n'aurais pas remporté la victoire par moi-même, à la fin de ce parcours semé d'embûches que je m'imposais ?

          Ouais, bien sûr que j'appuierais. Je ne suis pas là pour hurler au monde "le Roi Minos a fait ça", je suis là pour que tous ceux qui ont souffert et qui souffrent encore à cause du Gouvernement puissent enfin respirer ou expirer en paix. Je n'ai aucune valeur dans la balance, l'objectif compte et le chemin importe peu. Je ne suis pas un aventurier, je suis un missionnaire.

          Alastor aussi a un but précis. Ca fait plaisir de ne pas croiser un morveux tout juste bon à se curer le nez en se demandant comment meubler sa journée pour ne pas s'emmerder. Comme il m'a écouté, je lui donne toute mon attention.

          C'est quoi cette légende que tu poursuis ?

          Qu'il rejoigne ou non la Légion importe peu. S'il est marchand et qu'il gagne bien sa vie avec ce boulot il n'entend sans doute pas les cris de ceux qui vivent sous ses pieds. j'ai en tête un marché à lui proposer, celui de m'aider. Que ce soit en allant avec moi contre les esclavagistes ou juste en emmenant les prisonniers libérés hors de cette île qui n'est pour eux qu'un pénitencier à ciel ouvert. Je n'ai pas d'argent à lui donner, mais en conquérant l'île je devrais forcément trouver de quoi le dédommager. Je ne pouvais pas emmener les esclaves seuls, Nobunaga étant mon seul moyen de locomotion, le lester davantage sur la mer risquait quand même de l'épuiser. Moi non plus je ne peux pas porter toute la misère du monde sur les épaules, il me faut une aide.

          J'attends de connaître les objectifs du marchand, et je lui fais mon offre.
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          La bouteille à la main, le goulot qui partait à ses lèvres, Alastor s'était étourdi. L'alcool, qui d'habitude ne lui faisait que peu d'effet, hantait dorénavant son sang. Il parlait, parlait, tranquillement, racontait son histoire sous l'oreille attentive du Roi Minos qui semblait lui aussi se plonger dans une longue et profonde réflexion. À quoi réfléchissait-il ? Que pouvait-il penser ? Est-ce que les quelques phrases prononcées par Alastor lui avaient mis la puce à l'oreille ? S'était-il rendu compte que ses desseins n'étaient point nobles, mais relevaient au tout pour tout de barbarie gratuite ? On ne pouvait le savoir. Néanmoins, le marchand fut sorti de ses songes par une question du Roi. Sa voix grave aurait fait trembler bien des montagnes.

          « C'est quoi cette légende que tu poursuis ? » avait-il lancé.
          Notre bonhomme allait prendre le temps de réfléchir. Alvenia, l'alcool divin. C'était cette légende que l'on poursuivait. Mais quand on y pensait, qui avait bien pu lui donner ce titre et qui avait véritablement goûté à cet alcool réputé comme étant le meilleur et le plus puissant de tous. Il était impossible de le savoir, mais beaucoup de livres sur les légendes gustatives en parlaient. Il s'agissait, apparemment, d'un met plus que délicieux pouvant relever le goût et même la texture des plats les plus immondes.


          « Je poursuis Alvenia, l'alcool divin. Celui qui est dit comme étant père des boissons. Je n'ai pas de nobles desseins pour cette boisson, puisqu'il s'agit encore d'un objectif financier.
          Je veux de l'argent, beaucoup d'argent. Pour des raisons qui me sont propres. Et pour dire vrai, j'espère que le voyage que j'entreprends me fera changer, car si j'y parviens, j'espère avoir d'autres préoccupations que de me faire un pactole avec cette merveille. »
          répondit calmement Alastor, toujours l'esprit ailleurs. Il pensait encore à cet alcool, à ce qu'il en ferait. Il espérait aussi, sans arrière pensée, voir la mort en face avant de l'atteindre, voir des obstacles se dresser devant lui. Est-ce que d'autres étaient à la recherche de cette chose ? Peut-être.

          Mais dans tous les cas, il espérait vraiment qu'il changerait.
            Le matérialiste marchand a pour desseins quelque chose de très ambitieux. Trouver un alcool divin, ça semblait aussi bien enfoui qu'une cité ça. Mais si cet alcool était vraiment divin, s'il n'en n'existait de meilleur, quel était son prix ? Comment mettre une valeur sur quelque chose qui ne possède aucune comparaison possible, aucune concurrence ? Alvenia n'avait aucune valeur, sinon celle qu'estimerait son possesseur suffisante pour pouvoir continuer à vivre sans l'avoir goûtée.

            HA HA HA HA, et voilà que deux fous coursent les rêves. Je demande aux dieux de la terre de ne jamais me faire croiser d'Alvenia, imagine un peu le goût de tout ce que je pourrai boire par la suite. Ou alors, il faudrait que j'aie savouré tous les breuvages du monde et que je sois au terme de ma vie, là recevoir l'ultime boisson serait un véritable cadeau de la terre. Sait-on seulement quand on a tout goûté ? Le monde doit être si grand pour nous obliger à toujours le découvrir.

            C'est l'attrape cirrhose d'Alastor ou les mauvaises enzymes des pêches qui me font causer comme un ersatz d'intello qui trouverait un truc à redire au "42" ? Cherche pas de raison à ton existence Minos, les dieux et tes parents surtout ont mis au monde deux belles grosses paluches pour fracasser de la tronche estampillée Gouvernement Mondial. Le reste, c'est du superficiel, de la matière fécale pour encrer les bouquins et occuper les soirées des mecs tous frêles qui n'ont jamais été fichus de tuer ce qu'ils bouffaient. Ca m'a toujours surpris les tavernes et restaurants, les types donnent du blé à un gus pour l'avoir empêché de savoir ce qu'ils s'enfilent. Moi, quand je vais dans une auberge, parce qu'il n'y a pas de gibier ou que je ne peux pas m'éloigner de la ville, je demande au serveur de mettre ce qu'il veut, mais si ça me plaît pas je ne dédie pas mes bouchées à mon arbre généalogique pour lui faire plaisir. Si c'est bouilli, sec ou diététique, je deviens agressif. Les taverniers n'aiment pas quand je deviens agressif.

            Mais je vais pas t'embêter à te dire comme je rumine sur la viande mal servie, d'autant que là vu la qualité du machin qui m'use les molaires. Je suis assez étonné de l'appétit de mon voisin table. J'me demande s'il a pas de la soude caustique en guise de sucs gastriques parce qu'il ingère et sa carcasse trouve toujours de la place où loger ce qu'il mange. Il doit couver une famille de ténias c'est pas possible, on ne peut pas avoir une si petite gueule et y importer autant de victuailles. Comme j'ai fait une croix sur la moitié de ma barbaque, je lui repique un peu de gnôle et je repense d'un coup à ma proposition de marché. C'est que le mec a beau ne pas vouloir marcher au pas, il n'a peut-être rien contre une tranche de rigolade.

            Dis donc, ça te dirait de casser du connard avec moi ? Je te laisse ce qu'ils ont sur eux et tu me laisses les esclaves. Ca te fera de la marchandise, sûrement un peu de fric et en plus on va se marrer. Enfin, tu sais te battre au moins ? Sinon, plan B, je les fracasse, je les dépouille et je te retrouve à ton bateau pour te filer ce qui peut t'intéresser. Et comme je ne suis pas en train de vouloir m'acheter un ami, tu me laisseras embarquer avec mes affranchis sur ton rafiot en échange de cette paye en matos. Le plan C, c'est que tu refuses le plan A et B et qu'on taille chacun sa route, mais ça serait un peu craignos vu l'occasion de se poiler qui se présente.




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            Ouais. C'était un bon bonhomme ce gros gus. Un peu fou, un peu trop combattant au goût d'Alastor qui, lui, préférait largement la bouffe et se racer la gueule au point de ne plus savoir où ses pieds habitaient. En attendant, il avait tout d'un bon vivant, avec son cheval étrange. Son offre était intéressante, très intéressante. Cela pouvait rapporter gros. Et en général, les hauts-gradés aimaient les rasades de pinard, de très bon pinard. On pouvait se faire de la tune là-dessous !

            « J'accepte brave bonhomme. Je sais me battre ! Aucun souci de ce côté. Mais on va s'la faire comme ça. Si je t'aide, je récup ce qui m'intéresse. Et côté navire, j'ai déjà mon idée. »


            Avec ses six pistolets à la ceinture, prêt à être engloutis en cas de problème, Alastor avait un bel attirail. Même s'il n'avait pas reçu de véritable formation, il se servait surtout de sa débrouillardise en combat. Son pouvoir démoniaque venait plus tard, si jamais il n'arrivait pas à se défaire d'un adversaire trop coriace. Enfin, ça servait à rien de raconter tout ça, bientôt, vous comprendrez bien vite, toute l'étendue de son talent !

            [Petit RP, je te laisse mettre en scène le truc puisque tu sembles bien savoir ce que tu veux.]
              Hey, sans blague, on négocie quand même mieux en mangeant. Alastor voit a du matérialisme et du pouvoir d'achat plein les mirettes, je suis sûr que chacun de ses poings fera un bruit de caisse enregistreuse quand il l'enfoncera dans la bouille d'un esclavagiste. Je ne suis pas du genre à avoir besoin qu'on me la tienne, mais c'est carrément plus poilant quand on éclate des paquets de merde humanoïde à plusieurs. Je termine ma part de viande et monte en selle. Ce petit repas ça m'a mis en appétit pour fracasser un plat qui ne sera pas vraiment de résistance. Je ne connais pas la technique du gourmet qui m'accompagne, alors je lui dépeints juste un peu la toile qui nous attend plus en amont.

              Il y a deux groupes majeurs, le principal à l'endroit de la construction du pont, et un destiné à sécuriser la base à l'entrée du même pont. La Marine a quelques navettes qui parcourent l'édifice pour prévenir les invasions et signaler les passages de navires, mais dans notre cas de figure ils ne comportent pas grand danger tant qu'on ne tente pas de détruire la structure du bâtiment. Faudra que j'y pense un jour à ça d'ailleurs, mais pas sans un bataillon de couillus pour me faciliter la tâche. Enfin bref, la surveillance du chantier est plus tournée vers les esclaves que pour riposter en cas d'invasion, Tequila Wolf est un projet si ancien que le retard qu'il a connu au siècle dernier suite à une invasion de révolutionnaires n'a même pas encouragé le Gouvernement à prendre des mesures drastiques pour renforcer la sécurité. Faut dire que sécuriser un pont qui est de plus en plus long et assez solide pour résister à la plupart des attentats, c'est pas simple.

              Attention, c'est pas parce que la cible présente quelques brèches qu'on s'y infiltre facilement. En cas d'alerte, on doit revenir sur nos pas jusqu'à l'entrée et se tirer, et ça c'est pas une mince affaire si on veut éviter une rasade de renforts bien équipés qui transformeraient le parmesan en gruyère. Les gardes emploient des miradors pour garder l'oeil sur leur zone de travail, mais ils ont chacun un maximum de quatre unités armées de fusils. Les gardes ne valent pas grand chose, ce sont surtout des mecs qui touchent une prime pour bosser loin de chez eux et qui aiment faire des cartons sur des civils. Je te parie mes cornes que jusqu'au premier campement, chaque patrouille aura la trouille de tout ce qui bouge. Une fois au campement, ça devrait se corser. Les gars seront plus téméraires et certainement plus entraînés, ça sera plus vachard de tous les butter sans en laisser escargophoner ses chéries à l'autre bout du pont.

              Mon petit briefing terminé, on se met en route. Je reste à distance raisonnable d'Alastor et plus le temps passe, et plus la nuit me rend invisible. Quatre mecs par tour de guet, ça fait 2 victimes chacun. A la première, je lève les deux mains et saisis les deux sentinelles à la gorge. Vu ma taille, j'ai pas eu besoin d'escalader et mes deux paquets morveux ne devaient pas imaginer que deux grosses paluches sorties de l'ombre leur feraient gicler les orbites tellement elles leur comprimeraient fort la boîte crânienne. Les deux caboches sont aussi faciles à écraser que des mandarines, et aussi juteuses. Je les laisser retomber, me bidonnant intérieurement en imaginant la tronche du légiste qui devra taper son rapport. Au mirador suivant, je me mets debout sur Nobunaga et fais un gros arc de cercle avec le bras pour emporter la cabine. Mes cibles tombent de haut et se fracassent la colonne sur la pierre. Pour être sûr qu'aucun d'eux ne se mettra à croire en dieu s'il sort miraculé de ce petit événement, Nobu leur concasse la figure sous le sabot. Au suivant.

              Troisième et dernier mirador? Alastor est toujours avec moi, je lui ai laissé prendre tout ce qu'il voulait sur les cadavres et visiblement l'affaire roule toujours pour lui. Après ce checkpoint, on arrive au premier rassemblement et là ça sera bourrin. En attendant, je shoote dans une pierre qui éjecte la première de mes prises de la tour et j'empale le second sur son propre fusil. Sitôt arrivé au campement, tout est calme. Personne ne s'attend à notre visite. La place est un ancien village de maisons en pierres réquisitionnées en avant-poste. Il y a même une petite barrière pour contrôler les véhicules qui veulent emprunter le pont. Je laisse Nobunaga sur place et continue à me faufiler d'une ombre à l'autre. Cette fois il y a une vingtaine de gars, ça demande de la coordination pour les neutraliser sans éveiller l'attention. La reconnaissance finie, je rejoins Alastor et lui dis ce que j'ai vu. Je lui parle des 2 tours, de la barrière, des maisons habitées par les soldats et des nombreux angles morts que je n'ai pas pu vérifier.

              Avec ce qu'il a dans cet avant-poste tu auras tellement d'objets dans le sac qu'il te faudra sélectionner ce que tu emportes. T'as une idée pour en liquider un maximum sans donner l'alerte ? Les esclave sont plus hauts, on doit éviter la méthode dure ça ne me laisserait pas le temps d'en libérer et de les amener en un seul morceau jusqu'à la zone d'évacuation.

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              T'as déjà joué à un jeu vidéo genre Tenchu, Metal Gear Solid ou Hitman ? Ben dis-toi que là t'as pas de petits points rouges pour indiquer les ennemis, ils ont une attitude totalement aléatoire et t'as ni sauvegarde, ni soluce internet comme tu dois avoir dans tes liens principaux. J'y vais en pur one shoot façon Rambo 2 qui n'a pas lu le scénario. Je me fonds dans le décor et je laisse l'ombre me gober. Les gens raisonnent avec égocentrisme. Ils pensent que parce que t'es plus grand et plus lourd qu'eux, t'es forcément moins discret. Je ne connais autant tigre qui soit plus bruyant qu'un pigeon.

              Comme on élague toujours les extrémités, je place mon bras sous le menton du mec qui fait sa ronde près des bâtiments extérieurs et je serre. La pomme d'Adam s'écrase et l'étranglement sanguin le fait vite tomber dans les vapes. Je ne pense pas qu'il se réveillera, ça fait une ordure de moins dans ce monde. Le gros handicap du déplacement, c'est l'empreinte dans la neige. N'ayant pas la même pointure que les vigiles, je ne peux pas me permettre de suivre leurs traces. En étranglant mon deuxième garde, je réfléchis à la suite du plan. Bon sang, je pourrai jamais tous les avoir. Le bon truc, ce serait de débarouler au milieu de tous et de fracasser à tous va, mais ça sonnerait l'alerte. Comment les convaincre de ne pas donner l'alerte ? Il faudrait qu'ils pensent qu'ils ne sont pas envahis, là ça pourrait encore marché. Hey, je tiens un truc. Respire encore l'autre ? Ah non, ok je te relâche.

              Je ne vois pas mille façons de les bousiller en endormant leur logique. Leur entraînement leur a appris à agir en cas de danger connu, alors on va les confronter à un truc qu'ils ne connaissent pas. J'emporte les deux corps de mes prises et je m'éloigne un peu du camp. Je les perfore avec les cornes de mon casque et je le fais glisser pour transformer les trous en entrailles profondes. Je les aligne par six à chaque fois. Pourquoi ? Parce qu'aucun être humain n'a six doigts. Je ne néglige aucun détail, les visages, les épaules et les jambes sont correctement déchirés. Le tronc, je l'ouvre généreusement et j'extrais les organes. Ouais, là c'est bien dégueux. Le réservoir de sang que contiennent les deux mecs me servent aussi, j'en recouvre ma peau et je laisse sécher. Avec la fourrure des vêtements pris, je recouvre le casque. J'ai pas de miroir, mais Alastor me dit que ça le fait. il m'aide à parfaire la tenue en ajoutant de la fourrure sur les bras et partout où l'armure semble trop évidente. Me voilà transformé en amalgame plutôt réussi de poils et de métal. La bête eput entrer en piste.

              Je lance un des corps très haut, le plus haut possible. Quand il retombe, c'est en plein milieu de la place centrale, à la vue de tous. Ca sursaute, ça panique, ça regarde partout autour. difficile de savoir d'où ça vient quand la victime est tombée du ciel. Tapis dans l'ombre, je les observe. Je les laisse regarder les blessures du mort et paniquer en voyant que ce qui a fait ça est un monstre. Ils n'ont pas vraiment tord. Avant que la trouille ne laisse place à l'organisation, je sors mon hurlement le plus bestial. Je sais exactement l'effet qu'il a sur eux, parce que ce son m'a moi-même glacé le sang il y a quelques années. Je revis l'enfer en même temps qu'eux, mais cette fois c'est moi qui chasse. D'un shoot, j'expédie le second corps contre un mur et la violence de l'impact le désarticule complètement. Ils savent d'où vient la bête, mais ils n'ont pas envie de la voir. Le nombre de tes ennemis n'a plus aucune importance quand ils sont terrorisés. Ne laissant pas sa chance au plus courageux d'aller voir ce qu'il y a de l'autre côté de cette maison d'où vient le démon, je prends élan sur le toit et bondis à mon tour sur la place où ce qu'ils voient est aussi effrayant que ce qu'ils devinent.

              Un mars quand ça repart [-Minos-] Arriva10

              L'impact fait trembler le sol et plusieurs d'entre eux s'étalent. Je ne cours pas, je bondis sur le mec le plus proche et pour coller à l'image, je lui coince la tête entre les dents que je serre. Ca perce la peau et serre la boîte crânienne. Comme c'est une partie vachement dure et que mordre c'est pas ma spécialité, je dois agiter le mec pour que son poids favorise la pression. Ca finit par passer, les dents rentrent d'un coup sec et je sens un truc spongieux et chaud dans la bouche. Je sépare les mâchoires et voir une moitié de tête retomber et l'autre me dégouliner le long des dents, ça les fait littéralement gerber. Moi aussi je poserais une formidable quiche si je me voyais, mais je ne suis plus Minos, je suis le démon qui m'a donné sa force le jour où je l'ai vaincu. Le Minotaure, c'est ce qu'ils voient parce que c'est ce en quoi je me suis transformé.

              Le souvenir de ce moment est flou. Quand tu es submergé par une émotion forte, ça efface la mémoire à long terme. Rappelle-toi les disputes dont tu ignores comment elles ont commencé ou même quand tu t'es bastonné avec un connard, mais que tu ne te rappelle plus vraiment qui a fait quoi. Il n'y a plus que le résultat qui s'imprime, et ici, c'est un carnage bestial et sans précédent. Je m'en suis sorti sans aucune blessure, mais j'ai eu des morceaux d'humain partout sur moi, de pieds en cornes. Les maisons aussi ont dégusté, je me rappelle en avoir éventré plus d'une pour récupérer les fuyards. Plusieurs cadavres épousent une empreinte de pas et je vois du sang coagulé partout sur le sol. Je peux dire d'où vient chaque trace, c'est encore frais dans ma tête, mais impossible de replacer une chronologie. Je dirais que tout s'est fait d'un coup, sans réelle logique dans l'espace-temps. Personne ne semble avoir donné l'alerte. Au-delà de la chaire, il ne reste qu'un pont vide jusqu'à l'horizon d'un côté, et un sentier à peine marque par présence de l'Homme menant à une lointaine forêt de l'autre. Je reprends mon souffle et je prends la route du pont, laissant la bête affamée retourner dans le néant d'où elle est venue.


              HRP: Merci à Toji pour m'avoir autorisé à employer un de ses dessins.
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              Ca va, tu tiens la cadence ? Désolé pour tout à l'heure, je t'ai un peu salopé l'écran avec tous les petits bouts d'os que j'ai dispersés autour du campement, mais parfois nécessite fait émoi....non, c'est pas ça, ce que je veux dire c'est que tous les loups sont ternis....non, attends. C'est quoi l'expression qui dit que la fin justifie les moyens ? Ca va me revenir.

              On est presque arrivés à la destination finale. Je vois une série de bâtiments bien alignés, des miradors, des grues de construction. Les maisons ont une particularité logique à la configuration du lieu: elles ne sont pas cimentées. Les pierres sont juste posées et ça tient, merci au père Newton. Quand le pont arrive plus loin dans la construction, on démonte la grue et les maisons et on les remonte plus loin. Maintenant qu'on sait ça, est-ce que, en me battant avec ces salauds d'esclavagistes, on peut vraiment considérer que détruire une maison ou deux c'est un crime ? Vu que je compte bien repartir avec de la main d'oeuvre, ils auront moins de maisons à entretenir. Je vais prendre cher niveau prime de toute façon, même le pauvre cave qui se met du shampoing dans l'oeil on va m'en imputer la faute. La stratégie devient simple. Puisque c'est moi qui régale ce soir, je vais me faire plaisir et assumer l'addition.

              J'avance, seul. Alastor est resté à l'arrière pour se servir dans les butins et veiller à maintenir la route dégagée pour les prisonniers. Ca va se passer entre eux et moi maintenant et va falloir assurer pour libérer et ramener des esclaves vivants. J'entends distinctement le travail de chantier, ça doit bosser XXIV/VII là-bas. Il y a deux bâtiments qui ne servent qu'à abriter le comité d'accueil. Comme la garde est trop dense et qu'il n'y a pas vraiment de brèche où s'engouffrer, je me la joue héros de shonen en marchant bien au milieu. Je constate qu'aucune alerte n'a été donnée parce que les mecs qui voient une grande ombre sont attentifs, mais pas paniqués. C'est quand je suis assez prêt pour les laisser distinguer les couleurs que la tension monte d'un cran. Difficile de penser que je suis passé à la régulière vu tout le sang qui me recouvre. Ils m'éclairent la gueule et tout ce qu'ils voient c'est un tas de muscles assombris aux yeux sans iris qui les fixent. En une fraction de seconde, je quitte le faisceau de lumière et me fonds dans l'ombre. Le projo balaye le pont sans me trouver. Je vais te dire mon secret, et c'est pas eau précieuse de belle maman. En me reportant sur le côté, j'ai bondi et me suis accroché à la partie externe du pont. Je suis en train de ramper à la verticale là. Pendant qu'ils se demandent si ce qu'ils ont vu était bien réel, moi j'approche.

              Je remonte après avoir contourné le péage et je bondis vers l'une des tours de guet. Enfin, dire que je la charge est plus approprié, parce que le truc cède et s'écroule comme un AT-AT Walker à qui un Snowspeeder vient d'installer le câble. Un peu abstraite cette phrase si t'as pas vu la bataille de Hoth, ce dont je te déconseille de te vanter. En gros, ça se casse bien la gueule dans une chute bien lourde. La gamelle de la tour brise le projecteur à l'impact et sonne sévèrement les éclairagistes qui m'envoyaient du kelvin comme si j'étais Jessica Rabbit. La tour jumelle couvre l'événement en envoyant son faisceau sur la zone du crash. Je n'y suis plus.

              Ca commence à se désorganiser. Je te le redis, le nombre n'a plus aucune importance quand l'ennemi est dépassé. Je suis retourné dans ma cachette favorite et je les laisse un peu mijoter. J'entends qu'ils disent de donner l'alerte, ça promet du sport les enfants. Le type qui fonce vers la petite sonnette électrique, je l'écarte violemment de sa course avec un pied bien franc dans le bras tordu par le choc. Je reste immobile un petit moment, le temps que le projo que j'ai épargné m'aligne et que les mecs voient bien ma gueule. Comme je suis bon joueur, je me retourne et j'appuie sur le bouton d'alarme. Ca te sort un boucan d'enfer et il y a plein de petites loupiotes rouges qui se mettent à briller. Vu de loin avec le paysage enneigé ça doit être magnifique. Ca réveille tout le monde alors, pour ne pas perdre de temps, Je réduis une des maisons en kit en tas de briques et j'entame une série de shoots bien vicelards vers les mecs qui pensent tirer plus vite que moi.

              T'as vu dans les films des éboulements ? La plupart du temps, toujours même je pense, on veut éviter de buter les figurants, alors on utilise de faux blocs en carton. C'est assez flagrant parce que tu les vois rebondir sur les victimes qui s'écroulent comme si c'était le poison des cailloux qui tuait. Ben là, c'est pas du carton. Ca ne rebondit pas et chaque lucarne humaine que je vise ressemble à un campeur vietnamien qui a posé son oreiller sur une mine. L'image est pas vilaine, mais le bruit aussi il vaut le coup de tympan. Je te raconte pas comme ça va marquer les nuits des survivants. Ca sera comme le massacre de Bliss, mais en pire. Cette fois il y a de la rancoeur personnelle dans mes attaques. Ces types ne sont pas des Marines qui font leur job, ce sont des matons, des enflures qui transforment les hommes en zombies. Un esclave, ça meurt en brave au coliseum, ça ne se presse pas jusqu'à la dernière goutte pour des projets à la con. Parce que construire un pont pendant des centaines d'années c'est un projet à la con. Quand ils auront terminé leur truc, l'érosion aura depuis longtemps fragilisé les structures et le pont sera quasi toujours fermé pour cause de rénovation.

              L'entrée est dégagée, mais pour un mec que je bute, il y en a trois nouveaux qui apparaissent. Je zigzague en distribuant les pains comme un Jésus et je progresse. Je suis très à l'aise dans l'obscurité, contrairement à eux j'y vois aussi bien qu'au grand jour. Pas avec les yeux, avec le corps. Quand je me faufile entre deux maisons, je retrouve la condition de combat en milieu confiné de mon pays natal. Les ondes passent contre moi et je décode tout ce qui bouge aux alentours. Pas besoin d'yeux, je sais que derrière ce mur un type est en train de recharger son arme. J'enfonce ma main dans le mur et je lui écrase le crâne avant même d'avoir un contact visuel. Quelqu'un va entrer dans mon couloir ? Je le sens approcher et je change de tranchée. C'est comme packman, je bouffe tout ce que je croise et je sais exactement où aller pour ne pas me faire surprendre.

              Je sais où sont les esclaves, je sens de l'agitation et les chaînes qui tirent contre le mur. Je fends la pierre pour voir ce qu'il y a à l'intérieure de la maison et j'y entre par le toit. Ils sont en piteux état, le luxe qu'on leur offre, c'est assez de couches de vêtements pour ne pas tous finir en hypothermie dès le premier soir. Je vois dans leur regard beaucoup de peur, mais aussi beaucoup d'attente. Sans un mot, je prends la chaîne qui lie leurs menottes et je la brise en tirant d'un coup sec. Un truc malsain se produit. Je viens de les libérer et ils ne bougent pas. Ils ne réalisent pas qu'ils peuvent s'échapper, on dirait des oiseaux tellement habitués à leur volière qu'elle est devenue leur chez eux.

              Un bateau vous attend en bas du pont, cassez-vous maintenant.


              J'attends un peu, perché au-dessus de la cage d'où rien ne sort. Une douleur au bras me signal qu'une balle a réussit à passer, mais ça ne réveille même pas mon instinct de survie. Je contourne le bâtiment et me mets devant l'entrée. J'arrache la porte et enlève les briques autour pour les confronter à une grande entrée bien visible sur le chemin de la liberté. On me canarde généreusement et je suis de mieux en mieux mouché. La forêt est bien loin et voilà que ça recommence à sentir le sapin. Une fois la porte bien agrandie, je retourne vers les esclavagistes et je leur balance les briques que j'ai extrait de la zone de détention. Vu la cadence de lapidation, ils comprennent qu'il est temps de se mettre à couvert et ils cessent le feu pour se mettre à couvert. Je lance les derniers projectiles et je me retourne vers la cage. L'un d'eux est sorti. Il est là, immobile, des cernes noires sous de grands yeux blancs et vides qui me regardent.

              T'es libre...allez.

              Il ne bouge pas, moi non plus. On continue à se fixer un moment, puis je le vois qui détourne lentement la tête pour regarder autour de lui. Il s'arrête sur la direction d'où je viens et son tronc s'aligne sur sa tête. Je le vois courir en silence, par automatisme. D'autres têtes commencent à sortir de la maison. Je dois les couvrir assez longtemps pour qu'ils atteignent l'avant poste. Les minutes s'investissent dans une boucherie artistique faite de noir et blanc. Et de rouge, de plus en plus de rouge. J'ai eu le temps d'ouvrir deux autres volières avant que mon toucher m'injecte une alerte rouge, un truc qui n'annonce qu'un paquet d'emmerde pour la suite. Ca vibre fort, très fort. Un machin lourd se déplace et j'estime au rythme des secousses que c'est bipède et probablement humanoïde. Ca l'est, la silhouette se précise dans ma tête tandis que je ne vois que de l'ombre au milieu des bâtiments. Ce n'est pas une ombre, c'est un homme.

              Un mars quand ça repart [-Minos-] Thrym10

              Quand mes yeux le distinguent du vide, je me retrouve nez-à-nez avec un mec quatre fois plus grand que moi qui pique un sprint dans ma direction. C'est la première fois depuis que j'ai quitté Grandline que je ressens la peur. L'adrénaline qui voyage dans mon organisme est la même que celle des simples humains qui croisent ma route. C'est toujours impressionnant d'avoir un géant face à soi, surtout quand il dégage cette odeur de mort et de violence. Mon odeur. Aucune phrase ne vient. Dans d'autres circonstances, j'aurais bien lancé un petit "mate un peu les cornes qu'il se paye celui-là" avec la ferme envie de les lui piquer, mais ici je suis un peu trop sceptique sur mes chances d'avoir l'ascendant pour oser la provoc'. Lui, par contre, il cause.

              Waaaaaaaargh !

              Il gueule un truc qui rend les alarmes muettes en levant une hache grosse un menhir. Réflexe de survie, je me déporte sur le côté et entends distinctement le souffle grave de sa lame qui s'enfonce de plus d'un mètre dans le sol. Ce monstre est assez fort pour me broyer. Avant qu'il ne retire son arme de la pierre, je saute sur son bras, prends élan et lui foudroie le nez avec un coup de talon bien appuyé par un salto. Il a la peau épaisse et l'os dur comme du diamant, j'ai l'impression d'avoir gaspillé une chance de faire la différence. Le choc lui fait quand même détourner la tête, mais voyager sur un corps de plus de vingt mètres de haut, ça met du temps. Merci pour rien père Newton. Le géant en profite pour me filer un revers de bras qui a bien failli me faire passer par-dessus le pont. Un ou deux quintaux de moins et je terminais ma course dans la flotte.

              Il a récupéré sa hache. Il n'est pas très véloce, mais il est souple peut porter ses coups très loin. J'ai intérêt à me servir du terrain pour casser la distance. Le colosse ne me laisse pas beaucoup de temps pour agir, il me charge et offre un bon coup bien latéral qui me forcé à sauter pour ne pas finir coupé en deux. Comme c'est ce qu'il attendait, il me plaque au sol en m'écrasant contre son poing et je me retrouve figé dans la pierre du pont. Je le vois à nouveau brandir sa hache. Je ne pourrai pas me dégager à temps.

              Il s'arrête, comme s'il avait un bug. Je le vois pencher la tête et éjecter plusieurs litres de sang. Alors mon coup de talon avait quand même fendu l'os. S'il peut saigner, on peut le tuer, je ramène mes bras à moi et me relève le temps qu'il laisse son nez cracher sa boule de sang. Je me redresse et file comme une fusée vers sa main armée. Mon Shock of Titan me transforme en projectile vivant, je percute son pouce dont la peau éclate au contact et son arme se retrouve éjectée un flopée de mètres plus loin. C'est en la voyant riper sur le sol que je constate que les esclavagistes n'osent plus bouger, ils assistent au combat des chefs en pariant intérieurement pour leur champion. en parlant de lui, il n'a pas apprécié que je le désarme, oh ça non.

              Sa main valide poisseuse du sang de ses fosses nasales me percute de plein fouet et je fais plusieurs tonneaux avant de me stabiliser. Etre éjecté comme une pauvre merde, ça fait un moment que ça ne m'était plus arrivé. Heureusement que Némésis, mon armure, a absorbé une bonne partie du choc. J'ai quand même l'hémoglobine qui sature ma bouche et j'ai l'impression de m'être fait rouler dessus. Je n'ai même pas le temps de me relever qu'un gros pied dont aucun coordonner ne voudrait s'occuper me remet la gueule en terre comme une bleusaille en plein baptême. J'avais oublié comme c'est bon le goût de la caillasse dans la bouche. Comme l'autre n'aime pas ce que je fais quand je me relève, je sens à nouveau un coup pilon au dos qui m'écrase encore plus. C'est officiel, sans Némésis j'aurais eu le ventre éclaté depuis longtemps et je m'embaumerais dans mes tripes à l'heure qu'il est. Un nouveau coup et si il y avait un arbitre, ça fait longtemps qu'il aurait déclaré le chaos technique. Voir chaos tout court vu comme je ne réagis même plus. Encore un. Un autre. Là c'est un peu trop pour moi, je déconnecte.

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              Je sens le contact d'un liquide glacé m'avaler et me couper la respiration. Quand je veux la reprendre, ça rentre dans mes narine et je sens tout l'intérieur qui brûle. J'agite les bras au hasard, sans réelle conviction. C'est ça le petit défaut de Némésis, faut être en bonne condition pour pouvoir nager avec. Là, je suis une vraie enclume. Ca veut dire quoi ça le fait que je sois dans l'eau ? J'ai traversé le pont ? Je ne me rappelle pas avoir chuté, mais tout un bras me lance comme si j'avais fait un plat. Ben merde alors, C'est pas comme ça que je voyais le dernier chapitre de la libération des esclaves. Tandis que mon corps se débat comme une pauvre créature impuissante, je revois des moments cool de ma vie. Le visage d'une femme que je pense bien être ma mère. Ca devait être avant le coup de grisou, parce qu'elle est sacrément plus mignonne que dans mes souvenirs. Là, c'est mon paternel. Pas changé lui par contre, toujours aussi moche. Tu vas vouloir ta revanche quand on va se retrouver je parie. J'espère que t'as fait de la gonflette aux enfers, parce que je vais tellement te péter la gueule que quand tu te réincarneras, il n'y aura que les troupes ambulantes pour spéculer sur les bénéfices que ce type de tronche peut apporter.

              Image suivante, le Minotaure. Toi par contre, j'ai pas envie de t'accorder une revanche. Tu m'as tellement bousillé avant d'enfin te décider à crever que je me demande souvent si ce n'était pas un coup de chance. Je me retrouve un peu en toi depuis que j'ai bu ton sang tu sais ? Quand je t'ai vaincu, je me suis sentis invincible. Je l'étais. Ha ha, toi t'es Nobunaga. T'étais vraiment petit à l'époque, je me rappelle la trouille que t'avais quand on passait près des gouffres. T'as toujours un peu peur de l'altitude d'ailleurs, sauf quand je suis avec toi. Pardon de te laisser là bonhomme, j'aurais aimé que tu meurs avec moi, mais comme la vie serait bien plus morne sans toi, je te couve sans doute un peu trop une fois que ça se gâte. Et lui c'est....ben c'est qui lui ? La vache, t'as une haleine de chiotte. Hey, comment ç se fait que je sente quelque chose ? Si vous voulez vraiment me filer une illusion olfactive, mettez-y de la viande grillée plutôt. Le corps se réveille. Ouah, faut que je crache.

              Je me retourne sur le côté et évacue toute l'eau qui noyait mes poumons. Je ne comprends pas encore ce qui m'arrive, je sais juste que j'ai sacrément froid et que je suis vivant. Je relève la tête, il y a Nobunaga, un mec que je ne connais pas, une femme que je ne connais pas, plein de gens que je ne connais pas en fait. Sauf un. je me souviens clairement avoir vu ces cernes noires souligner un oeil autrefois vide. Les prisonniers, ils sont autour de moi.

              Je me redresse et ça se met en place. Ils m'expliquent que mon cheval a regagné la côté avec moi sus son dos. Mon coeur ne battait plus, alors on a dû me faire une réanimation d'urgence au massage cardiaque et au bouche-à-bouche. Puisqu'il y en a, j'aurais préféré une fille pour la seconde partie, mais on ne va pas faire la fine bouche. Les prisonniers ont ôté mon armure pour éviter qu'elle me frigorifie et plusieurs d'entre eux frottent des peaux contre la mienne pour me réchauffer.

              Hey, ça va comme ça j'suis pas une cylindrée.

              Je me redresse et constate qu'on est juste à côté de l'avant poste, près du pont. Je vois une ombre familière découpée dans la lune, une ombre plus grande que la mienne. Le géant descend le pont. Il a sans doute vu Nobunaga me repêcher alors il est venu finir le boulot. Je ne peux pas le laisser faire, tout comme je ne peux pas le laisser récupérer les prisonniers. Je les confie à Alastor et je reprends la route du pont, sans armure mais sans peur non plus. Le colosse a récupéré sa hache et je le sens plus serein aussi. Le respect c'est installé entre nous, on veut tous les deux se mesurer à l'autre. Ca c'est du duel que j'aime. Je m'arrête, lui continue. Dans quelques pas, il sera à portée de hache. elle est revenu, cette sensation d'invincibilité. J'ai l'impression d'avoir la force d'un titan dans chaque poing. Il charge et c'est à mon tour de lui montrer de quoi je suis capable.

              Vous ne passerez pas !

              En gueulant ça, j'abats mon pied dans la pierre et cette fois ce n'est plus un onde de choc, c'est un effondrement que j'obtiens. Ca coupe le géant dans son élan, un de ses pieds part dans l'éboulement et il doit plaquer ses deux mains pour se cramponner au pont. Je fonce vers son visage redescendu au niveau du sol et chacun de mes coups est un véritable marteau qui broie tout sur son passage. Je lui ouvre les pommettes et les arcades, il essaye de se redresser alors je lui plaque la tête au sol et je recommence mon forcing. Son nez prend tellement cher qu'il garde la trace de mon poing jusqu'au coup suivant. Pour conclure mon assaut, j'attrape sa barbe et m'en sers pour l'extraire du gouffre. Il est cuit. En état de transe, son poids n'a plus aucune importance et je le fais tournoyer comme un poids à lancer des jeux olympiques. Au moment où je le relâche, il fonce droit vers l'une des parois éventrées du pont et se mange au haut du dos. Ca fait un bruit sourd et c'est à son tour de rejoindre le dieu des mers. Un partout.

              Vu que l'assaut final approche, je récupère sa hache et Nobunaga. Le géant sort de l'eau et balaye les vagues pour nous rejoindre. Je plante son arme du côté de la rive et m'éloigne d'une centaine de mètres. Lui, sa hache, moi, mon cheval.

              Il est temps d'en finir tu ne crois pas ?

              Je suis surpris que tu me rendes Jotünheim. C'est une erreur fatale, mais elle t'honore. Je m'appelle Thrym. Je te salue pour ce combat.

              Il me sourit.

              Kahezaro Minos, Roi de la Cité Ensevelie et Seigneur de la Légion. Mon arme est Nobunaga et le coup qui te tuera porte le nom d'Apocalypse Knight.


              Je lui souris aussi. Peu de temps s'écoule avant que nous ne nous chargions mutuellement. Sur le chemin de la victoire, une profonde tristesse m'envahit. Dommage que nous nous rencontrions dans de telles circonstances, j'aurais aimé l'avoir à mes côtés sous la bannière de la Légion. Ma vitesse supplante la sienne, l'air autour de nous est chassé et la pression forme un dôme autour de moi et de ma monture. C'est invisible à l'oeil nu, mais nous sommes devenu une comète réduisant tout à néant sur son passage. Thrym abat Jotünheim sur nous, mais elle ne passe pas la barrière du cavalier et son métal se tord avant de marquer une vive répulsion. Le géant est déséquilibré par son coup, je traverse son tronc de part en part avec autant de facilité que s'il avait été éthéré. Le dôme nous couvre de sa souillure, Nobunaga ralentit tandis que notre ennemi est déjà mort au moment où il s'effondre.

              Je reviens sur mes pas et mets pied à terre. après une prière adressée aux dieux, je trace sur son front la marque de la Légion avec son sang. Elle sera à la fois le symbole de ma victoire, mais aussi une rune qui, je l'espère, le rendra plus fort dans le Walhalla. Pour ma part, j'absorbe un peu de son sang pour garder une part de sa force et préserver sa vie à travers la mienne. La bataille est finie, nous pouvons partir.

              J'aurai sauvé au total moins de cent prisonniers. Une infime fraction, mais elle sera suffisante pour porter un message de défi au Gouvernement et, certainement, prouver à ceux qui le pensaient déjà que les rebelles peuvent avoir un impact sur le monde. La plupart des survivants ont rejoint le plan d'évacuation d'Alastor. Comme nous avions un accord, je lui ai fait confiance pour rendre les prisonniers à une île favorable à un nouveau départ. Ses prises de marchandises devraient compenser la gêne occasionnée.

              Quant à ceux qui restent, ils m'accompagnent. J'ai donné le choix aux affranchis entre une vie libre ou la vengeance. Je leur ai expliqué que faire route avec moi était dangereux et qu'il n'y avait que la mort au bout du chemin. Malgré mes mises en garde, plusieurs m'ont rejoint et nous avons fait route vers l'autre côté de l'île. Il y a là-bas un allié qui m'a fixe rendez-vous et grâce auquel je devrais être en mesure de rejoindre la route de tous les périls. Désormais, chaque pas me rapproche de mon foyer.

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